dimanche 10 octobre 2010
Un premier hôtel spatial en orbite en 2016
Woerth, DSK et les retraites: ce que dit vraiment le rapport du FMI
L'hommage rendu par Eric Woerth à DSK sur les retraites a mis le patron du FMI et le PS en difficulté. Mais le ministre du travail fait dire un peu trop de choses au rapport à l'origine de la polémique... quitte à en oublier d'autres.
L'exploitation opportuniste de ce rapport peut se comprendre mais elle ne dit rien sur le fond qui ne se savait déjà. Au mois de mai, DSK s'était déclaré favorable à un ajustement de l'âge de la retraite en fonction de l'espérance de vie et de la pénibilité du travail. Précisant qu'il n'avait pas de « dogme » de la retraite à 60 ans. C'est encore plus clair que le copieux rapport pondu par le service du budget du FMI. Lequel ne se contente pas d'aborder les retraites mais propose une boite à outils complète pour augmenter les recettes fiscales et à diminuer les dépenses publiques de façon efficace. A noter aussi que ce document précise en guise d'avertissement qu'il "ne doit pas être utilisée comme présentant les vues ou les politiques du FMI".
Le rapport cité préconise-t-il d'augmenter de deux ans l'âge de la retraite en France?Non car il ne s'occupe pas de la France en particulier. En matière de retraites, l'un des objectifs des auteurs du rapport est de proposer des solutions pour stabiliser les dépenses de retraites à leur niveau de 2010 jusqu'à 2030. Ce qui revient à compenser une hausse moyenne de ces dépenses estimées à 1% du PIB sur les 20 prochaines années. Ils ont donc calculé que ce montant pouvait être financé soit par une baisse de 15% des pensions sur la période, soit par une hausse de 2% des prélèvements sur la masse salariale, soit par une une hausse de deux ans de l'âge légal de la retraite... Soit par un mix de ces trois possibilités, selon les particularités de chaque pays. Mais les auteurs ne font aucune préconisation précise. Il est donc un peu abusif de dire que ce rapport valide exactement l'option choisie par le gouvernement français de repousser la retraite à 62 ans. Et ce d'autant plus que la hausse des dépenses de retraites de la France jusqu'en 2030 est estimée par le FMI à seulement 0,7% du PIB.
Que dit alors le rapport sur la France? Comme Eric Woerth s'en est félicité, le rapport classe bien la France parmi les pays pour qui "augmenter l'âge légal de la retraite devrait être le point de départ de la réforme". Et ce en raison d'un taux de prélèvements sociaux déjà élevé. "Les augmentations de l'âge légal de la retraite sont largement justifiées par les prévisions d'accroissement de la durée de vie au cours de 20 prochaines années", expliquent les auteurs. Soit une hausse moyenne de deux ans au delà de l'âge légal de la retraite dans les pays développés, précisent-ils. Leurs données pointent aussi le fait que la France offre un âge légal de départ à la retraite parmi les plus précoces. Mais les opposants à la réforme peuvent eux aussi trouver du grain à moudre dans les détails de ce rapport. Car celui-ci précise que l'accroissement de la durée de la vie en France n'est que de 1,9 année entre 2010 et 2030. Or la réforme française prévoit, elle, de passer de 60 à 62 ans en 6 ans seulement, de 2011 à 2016, en vue d'une entrée en vigueur en 2018.
Malgré tout, la droite a-t-elle eu raison de se saisir de ce rapport? Politiquement, c'est sans doute un coup réussi. Reste que ce document de plus d'une centaine de pages aborde l'ensemble des politiques de dépenses et de recettes publiques. Et qu'il recommande dans ces domaines des mesures drastiques pour la France dont l'effort d'ajustement est jugé parmi les plus « élevés » des pays du FMI. S'il étudie les baisses de dépenses possibles - notamment en matière de santé -, il juge également nécessaire une hausse des impôts, en privilégiant les mesures touchant au patrimoine, aux accises (pétrole, alcool, tabac...), à la taxe carbone et préconise surtout une remise à plat des exemptions de TVA. Au cas où la gauche serait en manque de caution du FMI, elle aussi...
Le dépistage du cancer du sein progresse
Si les chiffres départementaux satisfont la Ligue contre le cancer et l'Association icaunaise de dépistage du cancer (Aidec), l'objectif demeure 70 % de dépistage. « Le message passe bien, se réjouit le docteur Serge Tcherakian, président du comité départemental de la Ligue et de l'Aidec. Il reste tout de même quelques réticences notamment parce qu'elles manquent de temps, qu'elles se sentent en bonne santé ou qu'elles ont peur du résultat de l'examen. »
Le nombre de dépistages baisse avec l'âge. Ainsi, en 2004, 30 % à peine des femmes de 70 à 74 ans s'étaient fait dépister. Elles étaient 50 % en 2009 mais ce pourcentage reste trop faible. « La mammographie n'est pas encore banale pour toutes », reconnaît Christian Rigaud, médecin coordinateur à l'Aidec.
La Puisaye délaissée Dans l'Yonne, les radiologues ont pourtant largement contribué au succès du dépistage systématique. Au total, quinze médecins qui font au moins 500 mammographies par an sont agréés par l'Aidec dans les cabinets, cliniques et centres hospitaliers d'Auxerre, Sens, Avallon, Joigny et Tonnerre.
La multiplication de ces agréments a permis la réduction du temps d'attente pour une mammographie. « Il était d'environ quatre mois en 2004. Aujourd'hui, il est quasi nul », assure Christian Rigaud.
Néanmoins, il reste des zones noires dans le département. Le pourcentage de femmes dépistées en Puisaye est extrêmement faible, en l'absence de cabinet de radiologie agréé et en raison d'une population âgée rétive à la mammographie. « Nous devons davantage nous appuyer sur les médecins traitants, insiste Christian Rigaud. Même si le maillage de mammographes que nous avons construit est satisfaisant, nous restons l'un des départements français où il y a le moins de radiologues. » L'idée d'un mammobile qui se déplacerait dans les villages est à l'étude.
Incidence vraisemblable du dépistage, le nombre de cancers du sein en France ne cesse d'augmenter. Il était de 25.000 il y a vingt-cinq ans. Désormais, 50.000 nouveaux cas sont découverts chaque année. « Et pourtant, le nombre de décès s'infléchit [11.000 décès par an], constate Serge Tcherakian. On dépiste mieux mais les traitements sont aussi bien plus performants qu'auparavant. » Le président de l'Aidec, également pneumologue, se désole pourtant : « Les femmes guérissent maintenant du cancer du sein mais mourront dans vingt ans d'un cancer du poumon. » Le tabagisme continue de progresser chez les femmes. n
Affaire Kerviel : la Société générale "a trompé le tribunal"
C'est scandaleux !", s'est emporté dimanche Me Olivier Metzner, l'avocat de Jérôme Kerviel. L'information d'Europe 1 n'est en effet pas tombée dans l'oreille d'un sourd. La radio a révélé, samedi, que la Société générale avait récupéré 1,7 milliard d'euros sur les 4,9 milliards perdus en 2008 dans l'affaire Kerviel, grâce à un dispositif fiscal permettant aux sociétés de bénéficier d'une déduction d'impôts en cas de pertes exceptionnelles.
Me Metzner, ténor du droit pénal financier, a pris comme un échec personnel et un "échec de la justice" la condamnation de son client, lourdement condamné mardi par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison dont trois ferme et à 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts. Il a fait appel.
"On a été totalement transparent, on n'a rien majoré du tout (...), il est indubitable que Jérôme Kerviel, par sa fraude, a fait perdre 4,9 milliards d'euros à la banque", a répliqué, sur Europe 1, Me Jean Veil, avocat d'affaires réputé, l'un des trois conseils de la Société générale lors du procès Kerviel. "Ayant moins gagné d'argent" du fait de cette "fraude", la banque a "évidemment" payé moins d'impôts, a-t-il poursuivi, jugeant cette situation "tout à fait normale". Si après l'appel, l'ancien trader rembourse, "ses remboursements seront taxés" à hauteur de 33 centimes pour un euro, a-t-il assuré. "Ca, c'est la vérité. Tout le reste est tout à fait mensonger, outrancier et diffamatoire", a-t-il conclu.
La condamnation de Jérôme Kerviel au paiement de cette somme astronomique de dommages et intérêts avait provoqué de nombreuses réactions d'incompréhension, l'ancien trader n'étant évidemment pas en mesure de la rembourser. Au lendemain du jugement, la Société générale avait d'ailleurs exclu de réclamer l'intégralité des 4,9 milliards à son ancien trader. "Il n'est pas question de négocier (...) Aujourd'hui, nous considérons que nous ne devons aucun argent à la Société Générale", avait répondu Me Metzner.
Laurent Fabius estime qu'il faut "que Sarkozy se remanie lui-même"
Interrogé sur le ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, régulièrement présenté comme premier-ministrable, Laurent Fabius l'a qualifié de "personnalité sympathique". Mais, a-t-il dit, "nous avons traité en commun des sujets concernant ma région et malheureusement ces dossiers n'ont pas avancé". "J'ai l'impression que c'est M. Sarkozy qui fixe la donne", a-t-il ajouté en estimant que "les Français commencent à comprendre qu'on leur a raconté des billevesées".
Retraites : le FMI ne vote pas socialiste
Dans un rapport publié cette semaine, le Fonds monétaire international, dirigé par Dominique Strauss-Kahn, approuve le report de l'âge légal.
Il y a des rapports dont les socialistes se passeraient bien. Celui du Fonds monétaire international à propos de la réforme des retraites, par exemple. Dans un document publié cette semaine, le FMI assure noir sur blanc que le recul de l'âge légal de la retraite est la meilleure méthode pour assurer à l'avenir le niveau des pensions. «Une augmentation de deux ans de l'âge légal de départ à la retraite suffirait à stabiliser la part des pensions dans le PIB pour les deux prochaines décennies», peut-on lire. Institution libérale, le FMI n'a jamais plaidé pour des politiques très ancrées à gauche. Rien de surprenant donc ? Non, mais il y a bien un problème pour le PS, qui défile dans la rue contre le report de l'âge de départ à 62 ans : le directeur de l'institution s'appelle Dominique Strauss-Kahn, candidat potentiel du PS pour 2012.
Dès sa diffusion, la droite s'est emparée du rapport pour enfoncer un coin chez les socialistes. Le ministre du Travail, Éric Woerth, s'est fendu d'un hommage sur Public Sénat : «Merci Dominique Strauss-Kahn de ne pas être, au fond, dans une posture idéologique et uniquement électoraliste et d'être un homme d'État responsable.» Le secrétaire d'État à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a ironisé sur la «cacophonie» entre «les socio-réalistes et les socio-démagos» au PS. À l'UMP, on rappelle aussi les déclarations de Dominique Strauss-Kahn qui, au printemps dernier, expliquait qu'il «ne fallait pas avoir de dogme» en matière d'âge de départ à la retraite. «Si on arrive à vivre 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60», avait-il déclaré. Autant d'éléments qui apportent de l'eau au moulin du gouvernement. Et qui affaiblissent les critiques du Parti socialiste en installant une ambiguïté sur la ligne de ses dirigeants.
«La droite ferait mieux de s'occuper de l'opposition des Français plutôt qu'imaginer avoir le soutien de DSK», estime la spécialiste des retraites au PS, Marisol Touraine. Pour la députée d'Indre-et-Loire, «il peut y avoir une pression très forte» de la rue, lors de la prochaine manifestation du 12 octobre. Au PS, on minimise donc l'impact du rapport. «On ne va pas feindre la surprise. Le FMI est une institution au diapason des traditions libérales», a expliqué le porte-parole, Benoît Hamon. «C'est une position du FMI, ce n'est en rien une position qui concerne le PS», a renchéri le numéro deux du parti, Harlem Désir. Marisol Touraine relativise elle aussi : «Le rapport ne dit pas que le relèvement de l'âge de départ est la seule politique possible.»
Les socialistes rappellent qu'ils défendent l'allongement de la durée de cotisation, ce qui implique pour beaucoup de personnes un report de l'âge de départ effectif. À les entendre, il faudrait distinguer le directeur et le Fonds : DSK, c'est DSK, le FMI, c'est le FMI. «Ce rapport est indépendant de sa volonté», explique Jean-Christophe Cambadélis. «Le principe de fonctionnement de cette institution implique que le directeur n'assiste pas aux débats qui portent sur son pays.»
Bras droit de Strauss-Kahn en France, Cambadélis assure n'avoir reçu aucun commentaire de son champion. Un signe de sérénité, faut-il comprendre. «Les gens ont compris que DSK n'est pas Nicolas Sarkozy et que le FMI n'est pas l'Élysée. Dominique Strauss-Kahn ne décide pas seul.» Mais en attendant, il n'a pas dit ce qu'il pense précisément.
La résistance de Free au dispositif de la Hadopi a payé : l'État plie et accepte d'indemniser le fournisseur d'accès à Internet (FAI) pour couvrir les frais d'identification des adresses IP des internautes contrevenants, soit, selon le barème légal, 65 centimes par tête. Frédéric Mitterrand, qui avait reçu les dirigeants de Free, avait refusé d'appliquer la loi : "Vous n'aurez rien, vous êtes assez riches comme ça", avait lâché le ministre.
Free demandait que lui soit appliquée une combinaison de textes (les articles R. 10-13 IV du Code de procédure pénale) qui concerne les frais occasionnés lorsque les FAI sont requis par les autorités judiciaires. Or, la Hadopi n'est pas une autorité judiciaire, mais une autorité administrative. D'où l'attitude négative de Mitterrand. N'obtenant pas satisfaction, Free a donc refusé de lever les murs antispam, empêchant ainsi l'envoi des courriels d'avertissement aux pirates. Les dégâts provoqués par la résistance surmédiatisée de Free allaient faire tache d'huile. Les autres FAI risquaient de cesser à leur tour d'entrer en contact électronique avec les contrevenants. L'État a préféré baisser pavillon. Pour Free, l'enjeu financier est, à ce stade, mineur, car la Hadopi n'avait dans son viseur que quelques centaines d'abonnés Free.
Un texte en urgence
De la même façon, les services de l'État travaillent en urgence afin de garantir un cadre juridique aux échanges entre les opérateurs et la Hadopi. C'était la deuxième revendication de Free. Dès lors, l'entreprise de Xavier Niel devrait se conformer au dispositif de riposte graduée dans les prochaines semaines, une fois le texte publié. Ironie de l'histoire, dans cette affaire, c'est finalement l'État qui n'a pas appliqué la loi à la lettre et Free qui récolte auprès du jeune public les lauriers d'un Robin des bois du Web...
Selon le cabinet de Frédéric Mitterrand, c'est Free qui ne joue pas le jeu. "Nous avions convenu du principe d'une indemnisation en septembre avec tous les FAI, y compris Free, indique l'entourage du ministre. Mais à la seule condition que la loi Hadopi soit mise en oeuvre. Free a renié cet engagement. Puisque c'est ainsi, nous verrons bien quel montant accordé, car rien dans la loi ne nous y oblige. On se couche pas !" Mitterrand peut-il publiquement céder à Free à quelques jours d'un remaniement ministériel quand on sait en quelle piètre estime Nicolas Sarkozy tient Xavier Niel ? Décidément, rien n'est simple avec la Hadopi.
Les sages ont donné hier leur feu vert au texte interdisant le port de la burqa dans tout l'espace public, à l'exception des lieux de culte ouverts au public. Cette décision a été saluée par la majorité, mais l'application de la loi s'annonce compliquée.
Un texte très controversé
Le ministère allemand des Finances ne table plus que sur un déficit budgétaire de "près de 50 milliards d'euros" en 2010, contre 80 milliards d'euros en début d'année, grâce à la reprise robuste de l'économie allemande, affirme l'hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi.
"Le gouvernement devra beaucoup moins s'endetter cette année que prévu. Selon les dernières estimations du ministère des Finances, on peut ne plus compter que sur 50 milliards d'euros de nouvelles dettes pour l'Etat fédéral", écrit Der Spiegel.
L'hebodmadaire explique que la croissance a notamment permis des recettes fiscales supérieures de presque 7 milliards d'euros aux prévisions de début d'année.
Berlin tablait en janvier sur une création de dettes nouvelles supérieure à 80 milliards d'euros, réévaluée à la baisse au cours de l'été à 65 milliards d'euros. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble avait même évoqué mi-juillet un trou inférieur à 60 milliards d'euros.
L'effet vertueux de la reprise sur le déficit public allemand devrait se prolonger en 2011, poursuit Der Spiegel.
Le gouvernement table sur un déficit inférieur à celui de 2010, alors que ses projections sont pour le moment construites sur un trou de 57,5 mds EUR.
La coalition des conservateurs d'Angela Merkel et des libéraux du FDP se serait fixée pour objectif de faire baisser de 8 à 10 milliards ce chiffre d'ici la présentation du projet de budget 2011 en novembre, pour passer sous la barre des 50 milliards d'euros, indique encore le magazine.
LE COINS DES CATHOS.
Instance d’animation collégiale de l’Église, le Synode des évêques est le fruit d’un va-et-vient entre les préoccupations du terrain et les instances de décision romaines
L’idée de ce synode est venue de Mgr Louis Sako, évêque de Kirkouk (Irak), devant l’exode des chrétiens de son pays. Appuyée auprès du pape par le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, elle a été concrétisée par Benoît XVI à l’issue de la réunion des patriarches à Castel Gandolfo, le 19 septembre 2009.
Il ne s’est donc écoulé qu’une petite année, un délai inhabituellement resserré, avant sa mise en œuvre. Sa durée, deux semaines, sera également très courte. Peut-être parce que les Orientaux sont familiers d’un fonctionnement synodal : c’est ainsi que la plupart élisent leurs évêques, demandant ensuite l’assentiment du pape. Le processus est jalonné de cinq phases, portant des noms latins.
Les lineamenta («grandes lignes»), publiées le 8 décembre 2009, ont été élaborées par deux groupes de six à huit personnes, dont les présidents de dicastères romains concernés : les cardinaux Walter Kasper (Unité des chrétiens), Jean-Louis Tauran (Dialogue interreligieux), Ivan Dias (Évangélisation des peuples). Le P. Samir Khalil, jésuite (Université St-Joseph de Beyrouth), a pris une part déterminante à ces travaux, finalisés par le patriarche émérite de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah. Traduits en arabe, français, anglais et italien, ils ont été très largement distribués, aux patriarches, évêques et paroissiens qui avaient quatre mois pour réagir.
L’Instrumentum Laboris («Document de travail»), rédigé à partir de toutes les réactions, a été remis par le pape aux évêques concernés à Chypre, le 6 juin dernier.
Dès le début du Synode, Mgr Antonios Naguib, patriarche copte d’Alexandrie, rapporteur général, présentera la Relatio ante disceptationem , rapport préalable au débat, qui devrait donner quelques lignes fortes.
Après les premiers jours, marqués par les interventions en séance plénière des pères synodaux, limitées à huit minutes et traduites en quatre langues, les participants se divisent en « circuli minores » (carrefours linguistiques) devant aboutir à des travaux qui permettront au rapporteur d’élaborer une Relatio post disceptationem , présentée le 18 octobre.
Le samedi 23 octobre devrait être voté l’ Elenchus finalis propositionum (liste finale des propositions) constitué des propositions, amendées, puis votées avec un placet (oui) ou non placet (non).
Ces propositions sont en partie reprises par le pape sous la forme d’une exhortation apostolique post-synodale, qui engage ainsi l’autorité de l’Église.
Frédéric MOUNIER, à Rome |
Quand le PS veut changer le monde
"Il ne faut pas prendre les catholiques français pour des sots"
Pour Israël, et surtout pour les Etats-Unis, la satisfaction sera de courte durée car la décision est lourde de sous-entendus : la Ligue arabe accorde un délai d'un mois pour une reprise des négociations israélo-palestiniennes suspendues depuis fin septembre. Officiellement, ce délai s'adresse à Mahmoud Abbas invité à présenter des « solutions alternatives » au cas où les pourparlers ne reprendraient pas... Mais Washington, le seul interlocuteur reconnu par les Arabes, est le principal destinataire de cet ultimatum feutré. Les Etats-Unis sont instamment priés de faire pression sur leur allié hébreu pour que s'arrêtent les travaux dans les colonies de Cisjordanie occupée...
Diplomatiquement, c'est le vrai sac de nœuds. A trois semaines des élections de la mi-mandat, Barack Obama, déjà fragilisé par la situation économique interne, ne peut se permettre une déconvenue de plus en politique étrangère, ajoutée aux déboires en Irak et en Afghanistan. Côté israélien, Benjamin Nétanyahou livré pieds et poings liés à sa majorité hétéroclite est incapable, faute de vision aussi, d'imposer un nouvel arrêt de la colonisation. Et Mahmoud Abbas se trouve dans une situation comparable : lui aussi est dans l'impasse. S'il met ses menaces à exécution en claquant la porte, il compromet son avenir (et celui du Fatah) en laissant la place toute chaude au Hamas. Quel fiasco également pour la Ligue arabe « modérée » ! L'échec des négociations signerait la victoire des extrémistes en renforçant le leadership de l'Iran dans la région.
Raisonnablement, les parties en présence, tout en ne voulant pas rompre mais en ne sachant comment renouer le dialogue, devraient trouver un compromis. Les Etats-Unis cherchent à fléchir Israël avec quelques « incitations » comme la livraison de chasseurs ultramodernes (que la Russie compenserait aussitôt en vendant des missiles antiaériens de dernière génération à la Syrie...) Par exemple, au gel de la colonisation se substituerait la lenteur administrative dans la délivrance des permis de construire. Et Mahmoud Abbas devrait s'en contenter pendant la durée des négociations.
Malheureusement, la raison et la volonté de compromis sont ce qui manque le plus au Proche-Orient. Pourtant, il n'y a pas d'autre issue. Le refus de toute concession par Israël transformera tôt ou tard la Cisjordanie en grand Gaza. Un Etat palestinien autoproclamé dans les frontières de 1967 -ce que semble suggérer Mahmoud Abbas en cas de blocage- mettra le monde entier dans l'embarras. En commençant par les pays arabes qui, sous la pression de leurs populations, seront obligés de reconnaître cet Etat, donc de le secourir. Avec d'autres dangers en perspective...