TOUT EST DIT

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samedi 4 septembre 2010

Lapidation

C'est quoi, la barbarie ? La mise à mort à coups de pierres d'une femme en place publique. Cela s'appelle une lapidation, et cela pourrait avoir lieu demain dimanche en Iran : Sakineh, 43 ans, y est menacée d'être ainsi exécutée pour adultère et meurtre de son mari. L'Iran, vieille et grande civilisation, terre d'un des plus subtils poètes de l'amour, Omar Khayam… Mais la barbarie, c'est aussi ces condamnés qui, aux Etats-Unis, attendent des années dans le couloir de la mort avant de s'asseoir sur la chaise électrique. C'est, plus près de nous, à Aix-en-Provence, des hommes et des femmes qui soudain martyrisent et tuent à coups de pierre un marginal, comme ça, dans un accès de folie collective. Il est juste et bon de se mobiliser pour sauver l'Iranienne Sakineh de la lapidation. Mais il n'est pas non plus inutile de se souvenir que la barbarie, ce n'est pas que les autres.

Irak : une nouvelle aube ?

De la Tempête du désert déclenchée par George W. Bush à l'Aube nouvelle annoncée par Barack Obama, sept années auront passé.
Cette guerre d'Irak, « guerre stupide », avait déclaré alors l'actuel président américain, guerre que nous n'avons pas voulue, aura sans doute été l'une des plus néfastes qu'ait connue le Moyen-Orient. Pour abattre un dictateur abominable, on a cassé un pays.

Le bilan est effrayant pour les Irakiens : 250 000 morts, des dizaines de milliers de blessés, 700 000 veuves, un à deux millions d'orphelins (on ne sait pas), entre trois et quatre millions de personnes déplacées à l'intérieur ou à l'extérieur du pays... Côté américain, des milliers de morts (4 500), des dizaines de milliers de blessés (30 000). De plus, le pays est ravagé, les réseaux d'électricité déficients, la production de pétrole inférieure à ce qu'elle était sous Saddam Hussein. La population, en grande difficulté, souffre.

Des choix politiques erronés ont provoqué ce désastre, à commencer par la dissolution soudaine et brutale de l'armée irakienne et de l'administration en place. On a ainsi plongé dans la misère et la révolte officiers, soldats et fonctionnaires. De là, sont nées les factions extrémistes et fondamentalistes qui ont pu s'armer aisément dans les dépôts de Saddam Hussein laissés à l'abandon et sans surveillance par l'armée américaine. Celle-ci, en outre, a fermé les yeux pendant trop longtemps sur les pillages, les violences, les règlements de comptes qui ont suivi la chute du dictateur. Tout était fait pour conduire au chaos.

Le pari du développement

Aujourd'hui, l'Irak, pays artificiel, certes, mais comme beaucoup d'autres dans cette région, est plus divisé que jamais. Les élections de mars n'ont pas dégagé de majorité de gouvernement, mais révélé l'éparpillement politique qui divise les diverses populations, même au sein des ethnies ou des religions. L'armée, elle-même en voie de reconstruction, est traversée par différents courants. C'est la désunion générale.

La guerre a cessé, c'est vrai. Les Américains peuvent donc dire qu'ils ne sont plus en guerre. Ils s'en vont, au moins partiellement, et les Irakiens sont soulagés, mais il n'y a rien à la place et ils s'en inquiètent car l'expression violente des conflits internes se poursuit, exigeant forces spéciales et « conseillers » américains. Certains hauts dignitaires de l'armée irakienne estiment même que ces conseillers devraient rester jusqu'en 2020.

En ce qui concerne l'extérieur, l'Iran poursuit ses objectifs et ses calculs à long terme. L'Irak est, en effet, son premier marché et la vieille idée religieuse de regroupement des chiites demeure. La Syrie veut garder de l'influence sans pour autant se mettre à dos l'Arabie Saoudite qui, elle-même, s'inquiète du retrait américain. Ces derniers, dit-on, aimeraient que le futur gouvernement irakien ait une politique claire et non hostile à l'Iran. La situation est donc encore plus complexe qu'avant la guerre. Le rêve de George W. Bush qui, par la guerre, voulait « épargner de grands dangers au monde et instaurer la démocratie », s'est évanoui en fumée et mué en destruction.

Aujourd'hui, avec Aube nouvelle, Barack Obama transfère les responsabilités des militaires combattants à des militaires bâtisseurs chargés de la reconstruction du pays. Que ne l'ont-ils intensifiée plus tôt ! Mais la corruption qui a englouti des sommes faramineuses va-t-elle cesser pour autant ? Si oui, de vrais investissements productifs pourraient enfin être réalisés. C'est un nouveau pari qui commence, dans la difficulté, mais celui-là vaut mieux que celui de la guerre.

Irak : une nouvelle aube ?

De la Tempête du désert déclenchée par George W. Bush à l'Aube nouvelle annoncée par Barack Obama, sept années auront passé.
Cette guerre d'Irak, « guerre stupide », avait déclaré alors l'actuel président américain, guerre que nous n'avons pas voulue, aura sans doute été l'une des plus néfastes qu'ait connue le Moyen-Orient. Pour abattre un dictateur abominable, on a cassé un pays.

Le bilan est effrayant pour les Irakiens : 250 000 morts, des dizaines de milliers de blessés, 700 000 veuves, un à deux millions d'orphelins (on ne sait pas), entre trois et quatre millions de personnes déplacées à l'intérieur ou à l'extérieur du pays... Côté américain, des milliers de morts (4 500), des dizaines de milliers de blessés (30 000). De plus, le pays est ravagé, les réseaux d'électricité déficients, la production de pétrole inférieure à ce qu'elle était sous Saddam Hussein. La population, en grande difficulté, souffre.

Des choix politiques erronés ont provoqué ce désastre, à commencer par la dissolution soudaine et brutale de l'armée irakienne et de l'administration en place. On a ainsi plongé dans la misère et la révolte officiers, soldats et fonctionnaires. De là, sont nées les factions extrémistes et fondamentalistes qui ont pu s'armer aisément dans les dépôts de Saddam Hussein laissés à l'abandon et sans surveillance par l'armée américaine. Celle-ci, en outre, a fermé les yeux pendant trop longtemps sur les pillages, les violences, les règlements de comptes qui ont suivi la chute du dictateur. Tout était fait pour conduire au chaos.

Le pari du développement

Aujourd'hui, l'Irak, pays artificiel, certes, mais comme beaucoup d'autres dans cette région, est plus divisé que jamais. Les élections de mars n'ont pas dégagé de majorité de gouvernement, mais révélé l'éparpillement politique qui divise les diverses populations, même au sein des ethnies ou des religions. L'armée, elle-même en voie de reconstruction, est traversée par différents courants. C'est la désunion générale.

La guerre a cessé, c'est vrai. Les Américains peuvent donc dire qu'ils ne sont plus en guerre. Ils s'en vont, au moins partiellement, et les Irakiens sont soulagés, mais il n'y a rien à la place et ils s'en inquiètent car l'expression violente des conflits internes se poursuit, exigeant forces spéciales et « conseillers » américains. Certains hauts dignitaires de l'armée irakienne estiment même que ces conseillers devraient rester jusqu'en 2020.

En ce qui concerne l'extérieur, l'Iran poursuit ses objectifs et ses calculs à long terme. L'Irak est, en effet, son premier marché et la vieille idée religieuse de regroupement des chiites demeure. La Syrie veut garder de l'influence sans pour autant se mettre à dos l'Arabie Saoudite qui, elle-même, s'inquiète du retrait américain. Ces derniers, dit-on, aimeraient que le futur gouvernement irakien ait une politique claire et non hostile à l'Iran. La situation est donc encore plus complexe qu'avant la guerre. Le rêve de George W. Bush qui, par la guerre, voulait « épargner de grands dangers au monde et instaurer la démocratie », s'est évanoui en fumée et mué en destruction.

Aujourd'hui, avec Aube nouvelle, Barack Obama transfère les responsabilités des militaires combattants à des militaires bâtisseurs chargés de la reconstruction du pays. Que ne l'ont-ils intensifiée plus tôt ! Mais la corruption qui a englouti des sommes faramineuses va-t-elle cesser pour autant ? Si oui, de vrais investissements productifs pourraient enfin être réalisés. C'est un nouveau pari qui commence, dans la difficulté, mais celui-là vaut mieux que celui de la guerre.