TOUT EST DIT

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vendredi 17 février 2012

Entre promesses et bilan, le candidat Sarkozy joue de l’attaque et de la sincérité

Pour sa première journée de campagne, jeudi, à Annecy, Nicolas Sarkozy, qui se dit à la fois heureux et soulagé d’y être, a décliné un propos en trois temps : critique de son adversaire socialiste, négation d’une droitisation pointée du doigt par ses concurrents, et affirmation de son honnêteté. 

  S’en prenant longuement et violemment, sans jamais le nommer, à François Hollande, le candidat de l’UMP a lancé : « Quand on met en danger la politique familiale, (…) quand on remet en cause la réforme des retraites, (…) quand on prend le risque du vote communautaire en donnant le droit de vote aux étrangers aux élections locales, (…) quand on compromet l’avenir de la filière nucléaire, on affaiblit la France. (…) Quand on dit à la presse anglaise qu’on est libéral et quand on vient expliquer aux Français que l’ennemi c’est la finance, on ment. On ment matin et soir et ce mensonge n’est pas à l’honneur de celui qui le professe. »
Accusations auxquelles le candidat socialiste a prétendu répondre avec calme : « Moi, je ne veux pas rester sur des pugilats, sur des phrases, sur des invectives. » Ce qui ne l’a pas empêché d’accuser son principal adversaire de se livrer à « des attaques qui n’ont pas de sens quand il y a, en plus, falsification, caricature, manipulation ». Tout l’inverse de lui-même, qui entend rester « à un niveau digne »…
« Nous sommes des gestionnaires efficaces, nous l’avons montré dans le passé », a poursuivi François Hollande, sans s’attarder davantage sur le sujet.
Là aussi, là encore, on se croirait dans la cour de récré du petit Nicolas… Toi, t’es méchant ; moi, j’suis gentil… Pitoyable !
Sarkozy aussi est gentil. Et il se rebiffe lorsqu’on le taxe de droitisation. « Je ne comprends pas le débat sur la droitisation », a-t-il lancé, avant d’assurer qu’il ne s’adresserait pas une seule fois pendant cette campagne « à la France de droite contre la France de gauche ».
« En cinq ans, a-t-il ajouté, en appelant son bilan en renfort, je ne me suis pas une seule fois posé la question de savoir si les décisions que je prenais, si les réformes que j’engageais, c’était pour faire plaisir à la droite ou à la gauche parce que je n’ai jamais eu d’autre critère que celui de l’intérêt général. » C’est beau, c’est grand, c’est généreux ! Et c’est gaullien : « La France, ce n’est pas la droite, la France, ce n’est pas la gauche, la France, c’est tous les Français, disait le général De Gaulle. »
En ce cinquantième anniversaire de 1962, la référence risque, en effet, de convaincre une partie de son électorat de sa volonté de ne pas se droitiser…
Sarko, en définitive, c’est le candidat qu’il nous faut… – je livre gratuitement, mais peut-être pas sans arrière-pensées, ce projet de slogan, moins sujet à caution que l’actuel, si l’on en croit la multiplication, en vingt-quatre heures, des parodies…
D’ailleurs, c’est bien clair, les méchants, ce sont les élites – ça ! ça fait peuple ! Et le candidat de dénoncer « l’entre-soi des élites », qu’elles soient politiques, économiques, administratives, syndicales, etc. Et donc, Sarkozy, s’il est élu – demain, on rase gratis, entend « rendre la parole à cette France du non ».
Et si cette France du non la prenait le jour du vote, cette parole ?
Ben non (justement), car le changement, c’est Sarkozy. Attention ! faut suivre, c’est un peu alambiqué : « J’ai voulu que la France change pour préserver ce à quoi vous teniez le plus, pour garder notre capacité à décider par nous-mêmes. »
Nicolas Sarkozy, ce sera un président de l’effort ! Effort contre les « vieux démons de l’idéologie », contre « la pression de la rue », pour « garantir notre niveau de vie ».
Mais ce sera aussi, et il offre une nouvelle fois son bilan comme garantie, un président du devoir. « Le devoir du président de la République, c’est de tenir compte des fragilités de la société, c’est de faire accepter les réformes sans faire exploser la société », observe-t-il, en s’auto-congratulant in petto.
Le candidat joue aussi de la corde de la sincérité, voire de l’humilité. « J’ai commis des erreurs, mais je me suis toujours efforcé d’être juste, d’être sincère et de donner tout ce que je pouvais, même quand les souffrances personnelles étaient présentes. »
Mais il entend incarner aussi la grandeur, et annonce « l’avènement d’un monde nouveau », pour l’accouchement duquel il se croit le mieux placé. Le choix, pour lui, est simple : « Nous pouvons choisir d’attendre et de subir ; nous pouvons au contraire choisir de précéder le mouvement, d’orienter le mouvement dans la direction que nous voulons. »
Foin des idées passées – « tout est à réinventer » – « nous pouvons décider de laisser les autres écrire notre histoire à notre place, mais nous pouvons choisir – c’est mon choix – d’écrire nous-mêmes notre histoire, l’histoire de la France et l’histoire des Français ».
Pour ça, Nicolas, il va falloir donner des preuves aux Français – plutôt que des gages à Bruxelles. Pour ça, il va falloir aussi sortir du duel avec un socialisme qui, plus sectaire, court cependant (plus vite, certes) dans la même direction. Il ne suffit pas de faire se désister quelques candidats pour jouer la partition de la majorité. Vouloir mettre le mieux placé KO, c’est aussi devoir répondre – sans droitisation ? – aux exigences des électeurs de celle qui le suit dans les sondages. C’est s’apercevoir peut-être que le 22 avril succède au 21…
Bref, redonner la parole au peuple français, c’est prendre un risque. En reconnaissant d’abord, même si c’est la faute des élites, qu’on n’a pas su le faire auparavant…
Dominique de Villepin – qui n’entend pas jouer le jeu du désistement pour l’heure, peut-être parce que la carotte n’est pas assez grosse pour effacer le contentieux – note que Nicolas Sarkozy « aime davantage conquérir le pouvoir que l’exercer », qu’il est « meilleur candidat que président ». Mais, ajoute-t-il, « il aura du mal à soutenir un bilan ».
Eh oui ! Nicolas ! La partie est beaucoup plus difficile avec un bilan qu’avec des promesses !

OLIVIER FIGUERAS

"Grâce à Sarkozy la France se porte quand même bien. On ne vit pas dans la misère !"

Annecy, envoyée spéciale - Lors son premier meeting de campagne, jeudi 16 février à Annecy, en Haute-Savoie, Nicolas Sarkozy était en terre conquise. Il est allé à la rencontre d'un électorat qui vote traditionnellement à droite, et dont une bonne partie l'avait déjà choisi en 2007.

Lorsqu'on demande à Hambert, retraité de 76 ans, s'il est de gauche, la réponse fuse : "Quoi ? Vous voulez m'insulter là ?" C'est que dans cette région où il y a beaucoup de propriétaires terriens, et où les gens sont très catholiques et conservateurs, voter à droite est une constante. Ils étaient nombreux à venir voir Nicolas Sarkozy, qui a choisi la Haute-Savoie pour commencer sa campagne. Cette région semble lui avoir porté chance puisque son dernier meeting de campagne en 2007 s'était tenu au plateau des Glières. Il est donc retourné se ressourcer auprès de ceux qui l'ont plébiscité cinq ans auparavant.

Après le bain de foule de la matinée dans les rues d'Annecy, où il a visité une dizaine de boutiques, en étant en contact direct avec les gens, il s'est dirigé dans l'après-midi vers la fromagerie Chabert à Vallières (à une trentaine de kilomètres d'Annecy).
Guy Beauqus et ses amis, tous membres de l'Etoile sportive de Vallières, étaient là depuis 14h30 pour accueillir le candidat de l'UMP, qui est arrivé une heure trente plus tard. Guy, ancien banquier à la retraite et actuellement trésorier de l'Etoile sportive, dit avoir une raison particulière. M. Sarkozy aurait facilité, il y a trois ans, le déblocage de l'argent nécessaire à une structure s'occupant d'autistes afin qu'elle puisse perfectionner la qualité de ses services. Le petit-fils de Guy, âgé de 8 ans et demi, la fréquente, et sa situation s'est beaucoup améliorée depuis. "Aider les handicapés fait partie des prérogatives de l'Etat. Je lui suis reconnaissant."

"IL A FAIT CE QU'IL A PU !"
Béatrice, employée dans une école, mère de quatre enfants, est venue soutenir le candidat président auquel elle voue une grande admiration : "J'aime son franc-parler. En Haute-Savoie, on préfère les gens qui sont directs et qui disent les choses comme elles sont. Car nous sommes ainsi nous mêmes." Elle juge scandaleuses les attaques de la gauche à son égard et considère l'attitude de cette dernière "enfantine". Pour elle, Nicolas Sarkozy "a fait ce qu'il pouvait dans un contexte difficile de crise. Non, je ne suis pas déçue de son bilan". Même constat chez Anne-Marie, retraitée, qui s'est interrogée : "Qu'aurait-il pu faire d'autre dans un contexte pareil ? Grâce à lui, la France se porte quand même bien. On mange, on travaille. On ne vit pas dans la misère !"
Du côté de Vallières, non seulement on approuve le bilan du quinquennat présidentiel, mais aussi les propositions du candidat de l'UMP. On ne comprend pas par exemple la polémique sur les référendums proposés par M. Sarkozy. "C'est plutôt un choix positif que de prendre l'avis du peuple, notamment sur des questions comme le chômage. Ses propositions de réforme sont pertinentes. Car j'ai vu moi-même, y compris dans ma propre famille, des chômeurs qui ne cherchent pas vraiment du travail et qui profitent du système actuel", souligne Isabelle, 33 ans, mère de famille, venue accompagnée de sa fille de 5 ans.

Beaucoup des habitants de Vallières, d'Annecy et de certaines communes environnantes sont donc venus soutenir Sarkozy et renouveler leur adhésion à ses idées, surtout qu'ils ont la profonde conviction qu'il se bat seul aujourd'hui.
Ainsi, ils l'ont accueilli comme une vedette, se bousculant pour le saluer, serrer sa main, et pour les plus chanceux, échanger quelques mots avec lui. Certains se sont montrés plutôt confiants dans sa victoire, tel ce jeune homme de 25 ans qui estime que François Hollande ne fait pas le poids car il manque de charisme. Un avis partagé par Hervé, 47 ans, vendeur représentant placier, lequel explique que "malgré certains reproches qu'on peut faire au président, c'est le seul candidat valable. Car à gauche, on ne voit que des promesses irréalisables".
"UN JOUR HISTORIQUE"
A l'intérieur de la fromagerie, on est très enthousiaste. "Je lui ai serré la main ! C'est un jour historique dans ma vie !", affirme avec enthousiasme un employé. Le patron, Luc Chabert, s'est dit lui aussi " honoré" par cette visite, "une consécration" pour son entreprise familiale. Votera-t-il Sarkozy ? "C'est possible ! Je suis pragmatique et j'aime les gens qui le sont !"
Catherine, 60 ans, employée dans une librairie, juge, elle, que le référendum sur le chômage n'est pas la meilleure solution, qu'il s'agit de traiter une problématique délicate. Elle est préoccupée par l'avenir de la  Sécurité sociale, estime qu'en matière de santé, les choses se sont pas mal dégradées durant le quinquennat. C'est la seule voix discordante rencontrée.

Pourquoi la Grèce ne sortira pas de la Zone Euro

La question est sur toutes les lèvres, doit-on garder la pauvre Grèce au sein de la puissante Zone Euro ?
Commençons par rappeler que tous les pays intégrant l’Union Européenne s’engagent à intégrer la Zone Euro par la suite lorsque que les paramètres macro-économiques sont au vert. Seuls le Royaume-Uni et le Danemark ont obtenu une dérogation pour ne pas se sentir obligé…
La Zone Euro compte désormais 17 membres et il en reste donc une bonne dizaine à intégrer. Parmi ces pays, certains possèdent des économies peu glorieuses à l’instar de la Grèce. La Roumanie, l’Ukraine, la Hongrie, la Bulgarie (pour ne citer qu’eux.) ne sont pas non plus ce que l’on pourrait appeler des foudres de guerre économique…
Le constat étant fait, il est clair que la Zone Euro pourrait être une nouvelle fois la proie des marchés financiers si ces pays venaient à intégrer la Zone et principalement en raison du taux de change de l’Euro.
L’Allemagne s’accommode parfaitement d’un fort taux de change car elle produit des biens à forte valeur ajoutée alors que la Grèce, où la Roumanie, auraient bien plus de mal à s’en accommoder. En effet, il est difficile d’être compétitif avec l’Euro lorsque l’économie est basée sur la production d’huile d’Olive et le tourisme autour des vestiges de l’époque de la grande Sparte…
Alors que devons nous faire ? Couper le pied avant que la gangrène ne se propage ? Ou bien tenter de trouver un remède en prévision de nouvelles attaques fort probables lors de l’intégration du reste des pigs de l’UE ?
La Grèce représente modestement à peu près 3 % du PIB de la Zone Euro et encore moins à l’échelle de l’UE. Il est faux de croire que la Grèce pourrait faire éclater la Zone Euro. Ce scénario ne sert qu’à faire peur aux enfants qui ne sont pas sage…
Alors on entend des montants hallucinant pour le commun des mortels tels que (deuxième plan d’aide de 130 milliards, restructuration de 100 milliards de la dette Grecque…) mais il faut bien comprendre que ces sommes sont des gouttes d’eau à l’échelle de l’UE et qu’il ne s’agit pas réellement de sommes qui seront ponctionnée sur vos impôts.
Les contours de la restructuration de la dette grecque sont encore flous mais il ne s’agira certainement que d’un cadeau des intérêts et d’un allongement des maturités des obligations Grecque. En ce qui concerne les plans d’aide de la Zone Euro. Il ne s’agit en réalité que de garanties apportéss à la Grèce par l’ensemble de la Zone Euro pour que la République Hellénique puisse emprunter à des taux normaux au lieu des 35 % que les marchés financiers imposent (Grâce à une bande de hedge funds qui spéculent sur les marchés opaques des CDS afin de faire monter les taux !! dont le but est de profiter de la baisse de l’Euro ainsi que du déclenchement de ces fameux CDS…
Les politiques Européens ont bien compris que l’agonie de la Grèce ne remettrait pas en cause la construction Européenne ni même l’Euro (la baisse de l’Euro est d’ailleurs plutôt une bonne nouvelle pour donner un coup de boost aux exportations). Ce que l’Eurogroupe craint par dessus tout, c’est effectivement une sortie de la Grèce. Les marchés financiers penseraient avoir gagné la première bataille et se rueront sur le Portugal pour lui faire subir exactement le même sort…
Cessons donc de spéculer sur une sortie de la Grèce, cela n’arrivera pas. Essayons plutôt de comprendre comment nous pouvons faire coexister des économies faibles avec des économies très compétitives. A première vue, cela semble très compliqué voir impossible au vue de la façon dont nous avons construit la Zone Euro. Nous avons réalisé l’intégration monétaire avant l’intégration fiscale, sociale et plus important encore, politique ! L’odyssée Grecque doit plutôt nous inciter à tirer des leçons qui nous permettront d’intégrer de nouveaux pays sans risquer de les voir devenir de nouveau la cible des marchés dans une décennie.
La Zone Euro est condamnée à devenir un état fédéral (avec un président élu par tous les peuples) qui lèvera de la dette pour l’ensemble de ses pays membres et redistribuer les gras impôts des régions (pays) riches vers les régions défavorisée. Si l’Europe veut peser dans le concert des nations alors que la Chine, le Brésil … apparaissent de plus en plus comme de redoutables concurrents, nous devons nous unir et accélérer notre intégration sous peine de se voir dépecer petit à petit par les marchés financiers (étrangers !). Nous n’avons pas d’amis dehors, et la Grèce en est un. Aidons la à retrouver sa croissance, restructurer son administration qui n’en a que le nom et tentons d’en finir avec la corruption et surtout l’évasion fiscale plutôt que de la bouter hors de nos frontières et risquer une accentuation de la contagion…
Les Euro-obligations sont la première étape d’une nouvelle conception de la Zone Euro et de l’Europe en général. Une Europe plus sociale et plus soudée face à la concurrence internationale.

Le rapport qui critique la gestion du patronat et des syndicats

Officiellement "détruit" depuis qu'il a été rejeté à l'automne 2011 par les députés, le rapport Perruchot – du nom de son auteur Nicolas Perruchot (Nouveau Centre, Loir-et-Cher) – sur le financement des syndicats et du patronat a été publié en intégralité sur le site Internet Lepoint.fr, jeudi 16 février (voir le PDF).

Sans faire de révélations fracassantes, ce document dresse le tableau de toutes les ressources, publiques ou issues des entreprises privées, destinées aux syndicats et au patronat. Son rejet, à l'issue de la commission d'enquête créée sur le sujet, avait jeté un voile de soupçons sur les pratiques de gestion de l'ensemble des organisations paritaires. Des soupçons qui, selon le rapport, semblent en partie fondés.
Le patronat bénéficierait ainsi chaque année d'environ un milliard d'euros, issus en grande partie du paritarisme, selon le rapport. Pour le Medef, les cotisations des sociétés adhérentes représentent 62,7 % des ressources – pour l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), c'est 13,7% –, mais l'organisation bénéficie de revenus financiers dégagés par sa "caisse de guerre" de 500 millions d'euros.
DÉRIVES
Le reste provient des défraiements et rémunérations que les organisations d'employeurs perçoivent pour leur gestion d'organismes paritaires (Unedic ou Assurance-maladie). Le patronat, comme les syndicats, perçoit près de 80 millions d'euros chaque année à ce titre.
"Ces sommes ont constitué en 2010 près de 42 % des ressources cumulées du Medef, de la CGPME et de l'UPA [Union professionnelle artisanale], soit une part presqu'égale à celle des cotisations (47 %)", note le rapport, qui s'interroge sur les modalités de leur répartition entre organisations, le Medef se taillant la part du lion sans que sa représentativité ne soit mesurée par des élections.
Si ces financements ne sont pas illégaux, le rapport pointe ce qu'il estime être des dérives. La fédération agricole FNSEA est ainsi mise en cause pour ses difficultés à séparer actions militantes et gestion des chambres d'agriculture, qui "apportent un concours matériel substantiel" aux fédérations départementales. Le rapport évoque la mise à disposition de personnels des chambres d'agriculture ou le financement de publications. "Les frais de paritarisme sont de l'ordre de cinq euros par ressortissant du régime agricole, contre quelques dizaines de centimes dans le régime général", relève-t-il. La CGPME est, elle, accusée d'avoir financé un salon et une campagne de promotion via des fonds issus de la formation.
DES MISES À L'INDEX

Du côté syndical, la part des ressources externes est encore plus importante. Le rapport la chiffre entre 3 et 4 milliards d'euros par an avec les heures de décharges syndicales des fonctionnaires et des délégués du personnel dans le privé. Quand il calcule la part des ressources qui seraient issues des cotisations ou des recettes propres, le rapporteur arrive au chiffre frappant de 3 % à 4 % seulement. Selon des extrapolations un peu hasardeuses, il estime que 28 000 ETP (équivalents temps plein), pour un total de 1,34 milliard d'euros, sont destinés aux activités syndicales dans la fonction publique. Pour le privé, le total des heures de décharge est évalué à 1,6 milliard par an.
L'essentiel de ces heures, dans le public comme dans le privé, est destiné à la gestion, en interne, des institutions représentatives du personnel, et non à la vie syndicale. Mais le rapport souligne que les personnels détachés à temps plein dans les syndicats viennent surtout de la fonction publique, les règles juridiques étant plus complexes pour le privé.
Les recettes publicitaires des publications syndicales sont aussi mises à l'index. Si la CFDT en tire 150 000 euros, leur montant s'élève entre 1 et 1,7 million d'euros pour la CGT et 800000 euros pour Force ouvrière, selon le rapport. Cela pose "la question de l'indépendance de l'organisation syndicale àl'égard des entreprises", estime le document.
Enfin, le rapport ajoute que 500 millions d'euros sont distribués chaque année par les sociétés pour financer la gestion des comités d'entreprises. Quelques dérives dans leur gestion – notamment dans certaines entreprises publiques dont la SNCF –, sont montrées du doigt.

François Hollande en a assez des journalistes

Au menu du réveil politique ce matin : Hollande fera un déplacement à huis clos, Carla Bruni en campagne pour son mari, la Une fracassante du "Figaro"...   Favori des sondages et des médias, François Hollande ne peut plus faire un pas dehors sans une nuée de journalistes. "François en a marre des caméras. Il ne peut pas parler directement aux gens", raconte un dirigeant du parti socialiste au JDD.fr. Dommage, quand on est en campagne pour l'élection présidentielle. Le candidat socialiste en est réduit à user de subterfuges pour y arriver. "Heureusement qu'il me reste le train pour me déplacer et discuter avec les gens", dit-il. Lundi prochain, il se rendra en banlieue, mais cette fois, "sans journalistes". Le lieu et le programme de cette mystérieuse visite est tenu secret. "Il n'a pas envie de débarquer en banlieue avec les caméras, les journalistes… il veut aller à la rencontre directe des gens", avance son entourage.

Présidente de la fondation Carla Bruni-Sarkozy, la Première dame était en déplacement hier au centre hospitalier Jean Rostand d'Ivry-sur-Seine, où elle a remis un chèque de 58.000 euros au Samu social. Un journaliste du "Parisien" en a profité pour l'interrogé sur l'officialisation de la candidature de mari, le chef de l'État Nicolas Sarkozy, et sur ses intentions. "Je me lève tous les matins, je me couche tous les soirs avec lui, je connais très peu de gens qui ont si peu de doutes", a-t-elle répondu.
Carla Bruni-Sarkozy a enfilé son costume d'épouse soumise. Elle est en campagne pour son mari. Elle accompagnera son mari en meeting à chaque fois qu'il le lui demandera. "C'est naturel. Je suis à côté de lui à 100%."
Mercredi soir, c'est d'ailleurs accompagné de son épouse que le chef de l'Etat s'est rendu dans les studios de TF1 pour sa déclaration de candidature au JT de Laurence Ferrari. Carla Bruni-Sarkozy est même rentré sur le plateau, pour réajuster la légion d'honneur accrochée au costume de son mari – "elle doit être à l'horizontale" – et lui glisser un baiser. Une vidéo révélée sur le Lab' d'Europe 1 :
"Nicolas Sarkozy fait une entrée en campagne fracassante". Ce matin, la une du "Figaro" fait sourire sur Twitter, où les internautes français sous-entendent une perte d'objectivité du quotidien. 


Grèce: des pièces antiques dérobées au musée de jeux Olympiques, à Olympie

Une soixantaine de pièces anciennes en céramique et en bronze ont été dérobées vendredi matin au musée d'Olympie, en Grèce, poussant le ministre de la Culture a présenter sa démission, ont indiqué à l'AFP des sources policière et gouvernementale.
"Soixante-huit objets en céramique et en bronze ont été volés par deux hommes cagoulés", qui se sont introduits en début de matinée dans l'un des deux musées de la ville d'Olympie, berceau des Jeux Olympiques, a indiqué cette source policière.
Dans la foulée, le ministre de la Culture Pavlos Geroulanos a présenté sa démission, a indiqué une source gouvernementale, confirmant le vol.
Le forfait a eu lieu dans l'ancien musée d'Olympie, baptisé "Musée des jeux Olympiques", et non le principal musée archéologique de l'ancienne cité olympique.
"Les deux hommes étaient armés, ils ont immobilisé la gardienne à 07H00 locales (05H00 GMT) après avoir neutralisé le système d'alarme", a indiqué à la radio Flash le maire d'Olympie, Thymios Kotzias.
"Il faut attendre le directeur du service archéologique de la commune pour avoir plus de détails sur "la valeur inestimable de ces objets", a-t-il ajouté.
Visité par des centaines de milliers de touristes chaque année, Olympie est l'un de plus célèbres sites du pays.
Ce cambriolage intervient quelques semaines après le vol de trois oeuvres, dont un tableau de Picasso et un de Mondrian, intervenu en janvier à la pinacothèque nationale d'Athènes où les voleurs s'étaient introduits en exploitant l'insuffisante surveillance du bâtiment, situé en plein centre de la capitale.

« Goulash-libéralisme » 

 Avant la chute du Mur de Berlin, la Hongrie avait la réputation d’être « la baraque la plus agréable du camp socialiste ». Grâce au « goulash-communisme », un mélange d’individualisme politique et économique avec de vrais champs de respiration… en restant officiellement dans la ligne du parti totalitaire. C’est vrai, dans les années 1980, la Hongrie n’avait vraiment rien de commun avec l’URSS de Brejnev, la RDA de Honecker ou la Roumanie de Ceausescu ! Le pays se libéralisait à petits pas tout en jurant une « indéfectible obéissance » à Moscou et en assurant respecter les remontrances du Kremlin.

 Et aujourd’hui ? L’actuel gouvernement de Viktor Orban pratique la même recette : faire pleuvoir les « igen » (« oui » en langue magyare) face aux observations européennes pour mieux asseoir son « goulash-libéralisme », un régime à vocation hégémonique, populiste à outrance, pourtant déjà débordé sur sa droite par des groupes fascisants. Ceux-ci, selon les sondages, accapareraient 23 % des intentions de votes… à ajouter idéologiquement au FIDESZ d’Orban. Tout cela dans des relents nationalistes autour de la « Grande Hongrie » d’avant le traité du Trianon, de l’« hymne de la Transylvanie » (une région de Roumanie où vivent de nombreux Hongrois) et de la « chasse aux fainéants » dont l’assistance passe pour responsable de la crise économique. C’est-à-dire les 600 000 à un million de Roms, une minorité discriminée depuis l’empire des Habsbourg.

Évidemment, sous la pression de la Commission de Bruxelles et du Parlement de Strasbourg, le gouvernement hongrois pliera comme il le faisait face aux maîtres moscovites. Il fera de la sémantique, se prêtera, la main sur le cœur, à tout ce qui est exigé. En même temps, le FIDESZ d’Orban placera ses obligé(e)s partout où il le faut : à la Banque centrale, à la Cour constitutionnelle, dans la presse… 

L’Europe institutionnelle – dans la mesure où elle existe encore – fait ce qu’elle peut face aux dérives de la Hongrie, Etat-membre depuis 2004. Le vrai défi concerne les Etats. Si nombreux à condamner l’Autriche en 2000 à cause de la participation de l’extrême droite de Jörg Haider au pouvoir, inaudibles à l’arrivée des néo-fascistes dans le gouvernement Berlusconi de 2001, étrangement silencieux face à Budapest. Comme si dans une Europe aujourd’hui majoritairement à droite, le populisme avait désormais sa respectable place. Quitte à - un peu, juste pour la forme – corriger son langage…

Au nom du père, de la fille et de Vanneste

Tandis que pointe un rendez-vous démocratique majeur, que le débat des valeurs occupe l'espace public, deux faits viennent coup sur coup jeter une lumière sombre sur l'actualité. Hier, Jean-Marie Le Pen a été condamné pour contestation de crimes contre l'humanité. Parlant de l'occupation allemande, l'ex-président du FN avait estimé « pas particulièrement inhumaine » cette page parmi les plus noires de l'histoire, fût-elle entachée, avait-il commenté d'une litote aggravante, de « bavures ». Ce jugement tombe alors que sa candidate de fille s'efforce de moderniser l'image d'un parti qui fonde sa doctrine sur l'exclusion de l'étranger. Alors qu'elle lance des appels républicains contrits pour obtenir des maires le sésame présidentiel. Alors qu'elle n'a de cesse de prendre les Français à témoin sur un supposé déni de démocratie. Jean-Marie Le Pen subit ainsi sa 18e condamnation. Il a exploré à peu près tout ce que le code pénal sanctionne en matière de négationnisme, d'incitation à la haine raciale. La négation, la relativisation, la banalisation de la barbarie nazie demeurent une tentation permanente. Au FN, on est passé d'un discours tourné vers l'antisémitisme, version paternelle, à un autre d'inspiration antimusulmane. Avant-hier, un député, multirécidiviste du dérapage homophobe, avait assuré qu'il n'y avait pas eu de déportation d'homosexuels en France, thèse démentie par les historiens. Christian Vanneste croit en la respectabilité du FN, prône une alliance avec lui. Il sera exclu de l'UMP pour ce « détail ». À l'heure du choix pour le pays, il illustre une certaine porosité avec les idées défendues par la dynastie Le Pen…

Les obsédés de l’an 40

Hier, triste routine, la justice l’a condamné pour ses propos sur la Seconde Guerre mondiale. Jean-Marie Le Pen affirmait, cette fois, que l’occupation allemande “n’a pas été inhumaine en France”. Les tortionnaires, franchissant le Rhin puis la Loire, ont sans doute découvert la poésie. Ils se laissèrent envahir, à leur tour, par la fameuse “douceur angevine”. 

À la lecture de Du Bellay, le SS s’émeut et la Gestapo ramollit. Christian Vanneste, maintenant. Quel sujet motive ce député du Nord, le chômage, la précarité ? Plutôt “la déportation des homosexuels”, quitte à en dire n’importe quoi. 

 Au-delà des provocations, l’an 40 obsède la politique française. Sur les bancs de l’Assemblée, on convoque la Shoah à tort et à travers. Claude Guéant, fumeux ethnologue, s’égare-t-il à comparer les civilisations ? Aussitôt, le spectre des troupes hitlériennes rapplique. D’autres croient entendre “le bruit des bottes” quand Merkel, certes lourdaude, débarque dans notre campagne. Vanter la famille ou le travail revient à soutenir Pétain. 

Le rapatriement ferroviaire d’immigrés clandestins, au terme d’un processus légal, se trouve comparé aux “trains de la mort”. Qui se rend trop souvent à Vichy, bientôt, deviendra suspect. Sans parler de ceux qui préfèrent Laval. Cette banalisation offense les vraies victimes du nazisme. Elle nuit aussi à la démocratie. Voyant partout la peste brune, on finira par ne plus la reconnaître lorsqu’elle arrivera…

Franc  

Les Grecs forment un peuple optimiste. Menacés d’être bientôt chassés de l’euro, ils n’en vont pas moins, dans quinze jours, enterrer leur ancienne monnaie, la drachme. Et nous Français ? C’est dès aujourd’hui que nous achevons notre franc. Jusqu’à ce soir, nos vieux Debussy, Cézanne et Saint-Exupéry auront encore de la valeur aux guichets de la Banque de France. Demain, fini, le franc français sera mort après deux siècles de bons et loyaux services. Et tant pis si son remplaçant, l’euro, après seulement dix années d’existence, donne des signes de grande faiblesse… Ceci dit tous les pays de l’euro ne suivront pas la France et la Grèce. L’Allemagne, par exemple, a choisi de conserver éternellement une valeur aux billets en deutschemark. Alors, un conseil : s’il vous reste des francs, n’allez pas les porter à la banque, changez-les plutôt en deutschemark – au cas où…

Surprise 

Non, la surprise n'est pas que Nicolas Sarkozy soit candidat à sa propre succession. C'est que l'économie française ait terminé l'année dernière mieux que prévu. Avec une croissance au dernier trimestre, alors qu'on attendait une régression ; et une hausse de la production, sur l'année, de 1,7 %, supérieure à celle de 2010 et à peine inférieure à la moyenne des quinze années précédentes. La crise serait-elle finie ? Non. 

Mais quelques tendances positives méritent d'être soulignées. Dans les composantes de la croissance française en fin d'année, on note une bonne tenue des investissements des entreprises, ce qui est fondamental pour l'avenir de notre économie car c'est de l'investissement des entreprises que dépend notre compétitivité sur les marchés mondiaux. Or c'est là notre point faible, notamment par rapport à l'Allemagne qui affiche une croissance de 3 % en 2011, malgré une légère baisse au dernier trimestre. Il n'y aura pas de recul du chômage dans les prochaines années (malheureusement pas encore en 2012) sans un effort d'investissements productifs pour gagner des marchés à l'étranger. 

Nous avons la chance d'avoir à nos portes le plus grand marché d'Europe, l'Allemagne, qui, sur la durée, se porte bien. Mais ce n'est pas seulement là qu'il faut gagner des clients : c'est sur les marchés des pays émergents, singulièrement en Asie, en Amérique latine et en Afrique. C'est là que l'avenir de nos emplois se jouera. La campagne électorale aurait tort de ne mettre l'accent, pour la reprise de la croissance, que sur la consommation et le marché intérieur. Certes, il faut aussi développer les investissements dans le bâtiment et les énergies nouvelles. Mais les marchés extérieurs seront décisifs. La clé de l'Europe Ce qui va se passer en Europe dans les prochaines semaines aura un impact décisif, aussi, sur notre croissance et donc sur nos emplois. C'est ici que le rôle des hommes d'État sera déterminant. L'affaire grecque a été mal engagée, depuis le début. Nous n'aurions jamais dû ouvrir la porte de la zone euro à la Grèce sous prétexte que nous devons beaucoup à Socrate, Aristote et autres Platon. 

La Grèce n'était pas en état de supporter les disciplines de la monnaie unique. Aujourd'hui, le mal est fait et nous ne savons pas s'il ne sera pas inévitable de mettre la Grèce en congé de l'euro dans les prochains mois. C'est à ce moment-là, très précisément, que tout dépendra des politiques. À eux de montrer leur capacité d'innover et de brutaliser l'histoire. La France et l'Allemagne auront évidemment le rôle décisif : chaque candidat doit donc ménager les relations entre les deux pays, quelle que soit la majorité au pouvoir. C'est l'accord entre un socialiste français et un chrétien-démocrate allemand, Mitterrand et Kohl, qui a sauvé la construction européenne au tournant des années 80-90. C'est l'un des atouts de Sarkozy dans la campagne. 

Hollande doit le savoir. Nous aimerions que l'un et l'autre affichent leur conviction en la matière. Qu'ils éclairent les électeurs sur leur vision de l'Histoire et pas seulement sur le nombre des fonctionnaires et les taux de la TVA. C'est moins la France qui est à un tournant de son histoire, que l'Europe. Ou plus exactement l'avenir de la France dépend de la réussite ou de l'échec de ses hommes politiques dans le virage que va devoir prendre l'Europe. Ce sera l'autre surprise de ce début d'année.

Grèce : le deuxième plan d’aide ne suffira pas quoiqu’il arrive

Qu’il soit débloqué rapidement ou pas, le plan de sauvetage pour la Grèce ne permettra pas de ramener la dette publique du pays à 120% du PIB d’ici 2020. Il reste un trou à combler c’est ce qu’indique un rapport de la troïka présenté mercredi à l’Eurogroupe. Ce niveau d’endettement a été calculé à 129%, il faudra donc compenser. La contrepartie de ce plan d’aide est un nouveau programme d’austérité dont l’application par l’administration grecque pose encore certains problèmes.

“Je pense que la Grèce et le gouvernement grec ont le pouvoir d‘éviter une faillite incontrôlée. Je ne crois pas que l’histoire s’arrête quand on vote des mesures. Elle s’arrête avec la réalisation de ces mesures, affirme Vangelis Agapitos, analyste financier. Les européens ont du mal à réaliser comment l’Etat grec, ou le gouvernement grec, les partis politiques grecs arrivent à jouer leur partition alors que la situation a empiré”. L’agence de notation Moody’s a lancé un nouvau coup de semonce, en direction des banques cette fois-ci : dans un communiqué, elle envisage prochainement d’abaisser la note de 114 banques européennes en raison de la crise de l’euro et de la baisse de la note de plusieurs Etats européens. Pratiquement toutes les grandes banques européennes sont donc depuis jeudi sous suveillance négative de la part de Moody’s.

Lapsus : Lionel Jospin parle de "François Sarkozy"

La langue de Lionel Jospin a une nouvelle fois fourché. Invité du « Grand Journal » de Canal + jeudi soir, l'ancien Premier ministre et candidat battu en 2002, a offert un beau lapsus, un coutumier du fait. 

Ses lapsus sont légendaires. Lionel Jospin s'est une nouvelle fois exercé dans un acte manqué ce jeudi soir sur le plateau du Grand Journal, animé par Michel Denisot. Alors qu'on l'invitait à comparer les deux candidats favoris de la présidentielle de 2012, la langue de l'ancien Premier ministre socialiste a fourché. Il lui a été demandé quel était « le principal défaut » de Nicolas Sarkozy. « Puisque je n'ai pas voulu parler du principal défaut de François Hollande, que j'ignore, a commencé Lionel Jospin, je ne le ferai pas non plus, par équité, pour Nicolas Sarkozy. Par contre, je voudrais vous dire quelque chose qui m'a intrigué, c'est qu'il a choisi comme valeurs et comme slogan de campagne très exactement ses points de faiblesse ». Jusque là, tout va bien. Mais il enchaîne avec un « François Sarkozy... » mal placé. Il s'interrompt et lance dans un éclat de rire : « L'équité m'emmène trop loin, mais rassurez-vous : le 22 avril et le 6 mai il n'y aura plus que François. »
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"Vous voyez, il était temps que je m'arrête !"

Lionel Jospin n'en est pas à son premier lapsus. Pour le vérifier, il ne suffit de remonter au 8 janvier 2010. Au micro de RTL face à Jean-Michel Apathie, le déçu de l'élection présidentielle de 2002 qualifie Dominique Strauss-Kahn de « directeur du Front national international » confondant fonds monétaire avec Front National. Avec beaucoup d'humour, presque huit ans après son « retrait de la vie politique », l'ancien Premier ministre relève alors : « Vous voyez, il était temps que je m'arrête ! ».

Autres bourdes. En 2002, il adresse ses « meilleurs vieux » à Jacques Chirac après l'avoir qualifié de « vieux, usé, fatigué ». On lui doit aussi le maladroit « Monsieur » quand il appelle Roselyne Bachelot et puis la malencontreuse candidature d'Elisabeth Guigou « à Matignon » au lieu d'Avignon en octobre 2000 pour les municipales. Sa candidature, à lui, pour l'Élysée, il préféra la faire sans lapsus cette fois, mais à l'ombre des flashs un soir de février 2002 de chez lui en envoyant un fax à l'AFP.
Un autre lapsus encore. Nous sommes en juin 2001, la presse vient de révéler le passé trotskiste de Lionel Jospin. Ce qui le préoccupe visiblement. Car lors de la clôture du colloque du PS, il lâche « les prises en compte par les trotskistes ». Il se reprend : « Par les travaillistes eux-mêmes... ». Rires de l'assistance et de lui-même. Toujours avec autant d'auto-dérision, il tire la langue, applaudissements de l'assistance.
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"Permettre aux socialistes de baiser, heu..."

Un dernier pour la route. En août 2006, face aux militants du Mouvement des jeunes socialistes de la dynamique des gauches européennes, il déclare qu'il faudra « travailler à une plateforme en vue des élections européennes afin de permettre aux socialistes de baiser, heu, peser au Parlement européen. » Le lapsus est rapporté par Le Canard enchaîné du 3 septembre 2006.

Sarkozy peine à convaincre la presse

 "Un contact perdu" avec les Français pour Pascal Quinio ou "une autre vision de l'avenir " pour Paul Henri du Limbert : l'éditorialiste de Libération et celui du Figaro livrent sans surprise une interprétation diamétralement opposée de l'intervention du chef de l'Etat. Pour Pascal Quinio, "à  force d'en faire trop en faveur du peuple, Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il n'avait pas échappé au syndrome classique de l'enfermement dans sa tour d'ivoire élyséenne". A contrario, Paul-Henri du Limbert évoque "une seconde rupture" par opposition à un candidat socialiste "représentant d'une social-démocratie bonhomme que la rigueur des temps a rendu désuète". Mais la plume du Figaro est bien la seule à trouver des vertus aux discours du président. Pour la grande majorité des éditorialistes de la presse régionale, Nicolas Sarkozy a déçu. "Il n'y a dans cette candidature rien qui fasse rêver. Il n'y a qu'une immersion directe dans les épreuves à affronter", pense Hervé Chabaud de L'Union."Sa déclaration de candidature est banale, sans élan, dépourvue du moindre vibrato de nature à faire rêver", écrit Philippe Waucampt du Républicain Lorrain."Le tout nouveau candidat Sarkozy tient sa démonstration. Le reste s'enchaîne sans véritable surprise", analyse Michel Lépinay dans Paris-Normandie."Hier soir, certes loin des ors de l'Élysée, dans un studio de TF1 qui paraissait soudain trop grand, Nicolas Sarkozy l'a joué petit bras, trouve Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi. Dans les Dernières Nouvelles d'Alscace, Olivier Picard évoque un président qui "a séduit sûrement" mais qui "n'a guère convaincu". Pour Philippe Reinhard, de l'Eclair des Pyrénées, "le problème n'est pas une question de crédibilité, mais une question d'affection". Guillaume Tabard dans Les Echos résume la position délicate dans laquelle se trouve  de Nicolas Sarkozy : c'est "un homme seul contre les évidences".

Des propositions marketing Au-delà du ton général de l'intervention de Nicolas Sarkozy, ce sont aussi ses idées qui sont critiquées. "Il prétend mener campagne sur des valeurs, alors que celles qui le préoccupent véritablement sont cotées en Bourse", explique l'éditorialiste Patrick Apel-Muller de L'Humanité."Il faudra sans doute plus de créativité, plus d'efficacité et plus d'équité. Notamment face à l'accroissement spectaculaire des inégalités",  pour François Ernenwein de La Croix.
Le recours au referendum n'a en particulier pas convaincu les journalistes : Patrick Fluckiger dans l'Alsace parle d'une "proposition gadget qui fleure le "y'a qu'à", tandis que Jacques Camus dans La République du Centre  ironise sur ce qui s'apparente à  "sacré revirement venant de la part de celui qui s'est surexposé en accaparant toutes les manettes".

C'EST NORMAL, TOUTE LA PRESSE EST DE GAUCHE AUJOURD'HUI.
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Sarkozy en meeting dénonce les "mensonges" de Hollande

Sur la forme, ce premier meeting ressemble beaucoup à un allocution présidentielle. 

Devant un fond bleu et des drapeaux français et européen, le président devenu candidat, mercredi, prononce son premier discours de campagne. A Annecy, dans une salle que les organisateurs annoncent pleine à craquer, le président de l'Assemblée nationale a chauffé la foule, dressant un portrait laudateur de M. Sarkozy, de son action et de ses qualités. Arrivé à la tribune alors que la salle scandait son prénom, le président de la République a commencé son discours en rendant hommage à la Savoie "courageuse et fidèle" en faisant allusion au plateau des Glières, où il s'atit rendu à la fin de sa campagne de 2007.

DES "RÉFORMES COURAGEUSES" 

 "C'est à vous que je suis venu dire pourquoi je suis candidat", a expliqué M. Sarkozy qui a évoqué les difficultés de la tâche qui était la sienne ces cinq dernières années. "Le président de la République doit se concentrer tout entier à cette tâche. Le président de la République n'a que des devoirs. Jes appris les devoirs d'une charge qui impose de garder pour soi ses propres peines, ses propres joies. J'ai commis des erreurs, mais je me suis toujours efforcé d'être juste, d'être sincère", a assuré M. Sarkozy Il a ensuite vanté ses "réformes courageuses", citant entre autres, celle des retraites ou du service minimum dans les transports. Le candidat à sa succesion a évidemment évoqué la crise qui frappe l'économie. "Cette accumulation de crise, marque la fin d'un monde qui a du mal à mourir, un nouveau monde qui a du mal à naître", a-t-il expliqué. "Tout est à réinventer. Nous ne pourrons pas construire un nouveau monde, une nouvelle Europe avec les idées d'hier. Ces idées là, ou plutot cette absence d'idée, a conduit le monde" dans la sitation où il se trouve, a dit M. Sarkozy, critiquant sans le citer son adversaire socialiste. "La crise est aussi une opportunité", a lancé le candidat, martelant l'importance du "travail" pour façonner son destin, qu'on soit "un homme" ou "un pays". "

LA CRISE EST AUSSI UNE OPPORTUNITÉ" 

Si Sarkozy n'a jamais cité Hollande nommément, l'assistance du meeting ne s'y est pas trompée et a hué à chaque allusion au programme socialiste. Et les allusions furent nombreuses. "Quand on met en danger la politique familiale, on affaiblit la France", a déploré M. Sarkozy avant d'énumérer les différents points du programme de M. Hollande : la volonté de revenir sur la réforme des retraites, le droit de vote des étrangers, la diminution de la dépendance au nucléaire, ou encore la volonté de rénégocier le traité européen au risque "de ne pas respecter les engagements pris auprès de nos alliés".

Sarkozy attaque Hollande sur son interview au... par lemondefr
M. Sarkozy a également moqué l'inconstance supposée de M. Hollande qu'il accuse d'avoir eu un double discours sur la finance. "Ce mensonge n'est pas à son honneur", a-t-il dit en référence aux propos tenus par François Hollande dans les colonnes du Guardian : celui-ci avait dit qu'il n'y avait "plus de communistes en France", avant de préciser son propos.

Nicolas Sarkozy et les "corps intermédiaires" par lemondefr
INSISTER SUR LES RÉFÉRENDUM "

Redonner la parole au peuple", par le référendum : ce axe de campagne récent a de nouveau été martelé. Dénonçant les corps intermédiaires, Nicolas Sarkozy a de nouveau fustigé ceux qui selon lui ont "peur du peuple". Il a confirmé qu'il envisageait des référendums dans plusieurs domaines, dont le droit des chômeurs. "Je me refuse à limiter la durée d'indemnisation. Mais on ne peut pas continuer avec un système d'indemnisation passif qui enfonce le chômeur dans l'assistanat." "Nous ne sommes pas pour l'assistanat mais pour la solidarité", a-t-il dit, sans plus de précision. Le candidat a aussi fait un long développement sur le droit des étrangers. Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il ne croyait pas à la "fermeture", à "l'immigration zéro", mais a assuré vouloir prendre à bras le corps le problème de l'immigration illégale, au nom du respect des étrangers qui résident et travaillent légalement sur le territoire français. "Je ne comprends pas le débat sur la droitisation, a enfin lancé le président. Je ne me suis jamais posé la question d'une réforme pour la gauche ou pour la droite. Je ne m'adresserai pas pendant cette campagne à la France de droite ou de gauche. Je dois m'adresser à tous les Français."

L ' AVENIR À LA BOUGIE ?

Athéna, la déesse de la sagesse saura-t elle guider les Grecs dans la bonne direction?
Difficile à croire dans le climat d’incertitude extrême que connait le pays. C’est au Parlement que se prennent les décisions cruciales pour l’avenir de la Grèce, mais personne ne sait qui l’occupera après que les élections anticipées d’avril .
Après l’exclusion des parlementaires qui ont refusé de voter l’austérité dimanche, le flou politique est total :
Ilias Nikolakopoulos, sociologue:
“On ne connait même pas le nombre de partis exacts qui seront représentés au parlement après les élections. Je pense que c’est le plus grand problème. Ce qu’on vu au parlement dimanche, c’était la dissolution en fait des deux grands partis politiques, on voit difficilement comment ces deux partis vont pouvoir former à nouveau un gouvernement d’union nationale après les élections.”
Si des élections se tenaient demain, le parti de centre droit Nouvelle Démocratie bénéficierait de 31 pourcent des intentions de vote, faute de majorité, une coalition serait nécessaire. Or les socialistes du Pasok ne sont pas en bonne posture.
C’est l’ancien Premier ministre socialiste Papandreou qui a commencé à appliquer les
premières mesures d’austérité en 2010, et les Grecs lui en veulent. Le Pasok ne ferait que 8% à 11% des suffrages.
Or entre les deux principales formations, le paysage politique grec apparait très fragmenté.
Sur le plan économique, même incertitude : les petites et moyennes entreprises ont été les plus durement touchées par la crise. Les milieux d’affaires n’ont plus confiance dans les banques, ni en l’avenir de l’euro :
Dimitris Asimakopoulos, président de la confédération des petites et moyennes entreprises
“D’après une récente enquête, les consommateurs mais surtout les entrepreneurs sont dans l’angoisse : soit on va quitter l’euro, soit l’euro va disparaître, soit c’est le retour à la drachme… “
Quelle direction choisir? Pour la classe politique, les décisions à prendre seront de toute façon douloureuses. Pousser vers encore plus d’austérité comme le demande la Troika, équivaut à un véritable suicide pour les partis politiques grecs.
Ne pas le faire est synonyme d’irresponsabilité, car sans la perfusion financière internationale, la Grèce risque le chaos social.
Avec nous aujourd’hui depuis Athènes, Nikos Konstandaras, rédacteur en chef du journal Kathimerini.
Jon Davies, euronews : “Nikos, il y a bientôt des élections. La question qui me vient à l’esprit est : Comment doit être un politicien en Grèce aujourd’hui ? Parce que d’une part vous devez satisfaire la Troïka, le FMI, l’UE, la Banque centrale européenne, et d’autre part vous devez satisfaire l‘électorat. Un électorat qui, il faut bien le dire, montre sa colère et sa frustration de plus en plus dans les rues de Grèce.”
Nikos Konstandaras :
“Le système politique actuel en Grèce est dans les clous. Il évolue à la vitesse de la lumière. On sait que les choses ne seront plus les mêmes après l‘élection, quelque soit l‘échéance. La scène politique, qui était bipolaire il y a eu deux camps qui se sont partagé le pouvoir ces 30 dernières années ne l’est plus. Et nous ne savons pas ce qui va se passer après, il y a donc de l’incertitude autour de ça aussi. Et je voudrais juste ajouter que je pense qu’il serait très utile pour nos partenaires en Europe de voir ce qui se passe en Grèce où la légitimité du système politique est mis à l‘épreuve et d’en tirer leurs propres conclusions, de prendre leurs propres mesures, parce que nous représentons une sorte d’expérience avec ce qui se passe ici. C’est agressif chez nous parfois, mais de temps en temps on peut prendre les bonnes décisions et les contrôler encore.”
J.Davies :
“Il va y avoir une campagne électorale intéressante, parce que les candidats disent à leur électorat : “Nous allons réduire vos pensions, nous allons réduire le salaire minimum, nous allons vous couper les prestations sociales … Et au fait, votez pour moi !”
N.Konstandaras :
“Exactement, c’est une chose que notre système politique a toujours reporté à plus tard. Les politiciens se sont toujours concurrencé pour donner plus, plutôt que pour reprendre. Le test, ici, c’est l‘électorat, parce qu’il n’a pas de zones grises. Il a les parties qui ont soutenu les réformes et l’accord avec l’Europe, et il a des parties qui les rejettent. Il n’y a pas de milieu.
Maintenant, les gens vont-ils décider d‘écouter les populistes, ou vont-ils choisir la voie difficile et croire ceux qui les ont laissés tomber à plusieurs reprises ? Rappelez-vous, les deux principaux partis sont ceux qui ont gouverné la Grèce depuis
1974 et nous ont amenés à cette situation. Le choix est terrible actuelllement : il n’y a pas d’alternative.”
J.Davis : “Et le temps presse, n’est-ce pas ?”
N.Konstandaras
“Oui, bien sûr. Et c’est ce qui rend la situation très intéressante en ce moment. C’est presque comme l’accélérateur de particule du CERN, nous sommes ici au milieu de la grande collision, et nous voyons quels Européens nous sommes, nous mettons à l‘épreuve nos liens avec l’Europe, les Européens mettent à l‘épreuve leurs liens avec nous.
Veulent-ils vraiment aider la Grèce ou veulent-ils se débarrasser du problème grec ? Et s’ils se débarrassent effectivement du problème grec, est-ce que ce sera parce qu’ils ont peur de ce qu’il pourrait leur apporter… non seulement en termes de finances, mais pour leurs populations qui voient ce qui se passe en Grèce.
Tout est intéressant et complètement imprévisible. Je serais prétentieux si je disais que je sais où nous serons dans trois mois ou dans un an.”