TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 31 décembre 2011

2012, obligation d’équité… Enfin ! 

Ce soir on bascule. Finie 2011 et sa cohorte de mauvaises nouvelles qui ont remisé définitivement nos certitudes au vestiaire. Finie 2011 et cette actualité si chaude qu’on a fini par exploser tous les records de chaleur depuis que les relevés météo existent.

Vivement 2012, vivement ce soir minuit qu’on en termine, que l’on puisse repartir d’un bon pied et se jurer que, cette fois, cette année, « on » fera entendre nos voix d’indignés. Cela tombe bien. 2012 c’est d’abord une année d’élections. En France, en Russie, aux États-Unis, on va voter. L’occasion unique de choisir sa route et son guide, un peu comme à l’orée d’un désert à traverser, on parie sur celui – ou celle – qui nous emmènera le plus loin sans qu’on en vienne à manquer d’eau.

Bien sûr, nous allons encore y laisser des plumes. On a trop dépensé, on a trop exigé, on a trop fermé les yeux, se voulant aveugles d’un monde qui, peu à peu, nous laisse de côté après nous avoir trop donné. On désigne à l’envi ceux qui nous gouvernent de tous les maux, alors que nous avons tant de mal, chacun chez soi, à réviser nos façons. Cette fois, c’est dit, on va se serrer la ceinture d’un cran, tout nous y contraint. Pas trop avant les élections… Bien plus après.

Nous pourrons le faire, tous, à une seule condition, fondamentale et nécessaire maintenant. Que celles et ceux qui nous gouvernent, ici et ailleurs, imposent enfin la seule chose qui nous manque vraiment dans ce monde : l’équité.

Hollande souhaite pour 2012 «une année du changement»




François Hollande : "2012, l'année du changement" par francoishollande


POUR QUI SE PREND-IL, CE SINISTRE CON ?

Grèce : Papademos populaire malgré la crise

Le Premier ministre grec Lucas Papadémos demeure populaire malgré les mesures d'austérité mises en oeuvre par son gouvernement de coalition pour éviter la faillite au pays, à en croire samedi un sondage rendu public.
Soixante-six pour cent des personnes interrogées disent avoir une bonne ou plutôt bonne opinion de Papadémos, contre 25% qui le voient sous un jour défavorable, selon l'enquête de l'institut Kapa pour le journal To Vima. Les neuf pour cent restants ne se prononcent pas.
Le sondage, réalisé les 28 et 29 décembre, indique d'autre part que les conservateurs de la Nouvelle démocratie (ND) arriveraient en tête de législatives si elles avaient lieu aujourd'hui. Mais avec 21,4% seulement, ce parti serait loin d'avoir la majorité. Les socialistes du Pasok ne recueilleraient que 12,6%, les communistes du KKE 9,3% et le parti d'extrême droite LAOS 5,3%.

Grèce: grève sur l'Acropole

L'Acropole d'Athènes, monument phare de l'antiquité grecque, ainsi que les principaux sites et musées du pays sont restés porte close aujourd'hui en raison d'une grève des gardiens protestant contre leur non-paiement le week-end.

"Fermé pour cause de grève du personnel", indique une affichette à l'entrée de l'Acropole, où des groupes de dizaines de touristes exprimaient leur déception, a rapporté une photographe de l'AFP. L'Union panhellénique des gardiens des sites archéologiques (Peyfa) a relancé cette mobilisation, qui touche la plupart des sites et musées, en raison "du non-règlement du problème du paiement des week-ends", a affirmé à l'AFP un de ses responsables, Costas Oikonomou. Après le vote cet automne d'une loi imposant de nouvelles mesures de rigueur au pays, "le paiement des week-ends a été purement et simplement supprimé, le ministère de la Culture nous avait promis de régler la question mais n'a rien fait".

Les gardiens, qui avaient mené mené plusieurs journées d'actions d'avertissement fin novembre, seront en grève "tous les samedis jusqu'à un règlement", a-t-il affirmé.
La Grèce, qui est parmi les premiers pays à être frappés par la crise de la dette depuis deux ans, est soumise à une austérité draconienne sous la pression de ses créanciers, l'UE et le FMI, en échange de sa mise sous perfusion financière, au prix d'importantes réductions des salaires surtout dans la fonction publique. Les grèves des gardiens des sites et musées sont fréquentes en Grèce, au grand désespoir des opérateurs touristiques.

Une bonne année 2012 (quand même)

Ce soir, Nicolas Sarkozy va sacrifier à la rituelle cérémonie des vœux. Le président devrait faire dans le sobre. L'exercice s'annonce ardu. Difficile il est vrai d'évoquer comme l'an passé une nouvelle « année utile » — après le contre-exemple de celle qui s'achève par l'entrée du pays en récession économique. Surtout quand l'avenir n'apparaît guère enthousiasmant, plombé par son lot d'augmentations dès le 1er janvier et rythmé par une présidentielle dont on peine à saisir pour l'heure une quelconque dynamique de changement… Un regard rétrospectif offre pourtant des raisons, sinon de se réjouir, au moins d'attendre des surprises. En 2011, on a ainsi eu un accident nucléaire au Japon, une icône de la geek culture, Steve Jobs, vrai révolutionnaire de nos modes de vie, qui s'est éteint, la sidérante chute de DSK, une crise européenne qui croît de manière implacable, mais aussi des régimes autocratiques qui s'effondrent dans le monde arabe, un terroriste mythique qui disparaît quasi fugitivement (qui parle encore de Ben Laden ?) ou l'irruption dans le monde entier de nouvelles formes de contestation inédites. Autant d'événements inimaginables il y a douze mois… Plus personne n'ose aujourd'hui revendiquer un sens de l'Histoire ou prétendre qu'elle a atteint sa fin… sinon les adeptes de la cosmologie maya qui l'ont daté au 21 décembre prochain. À défaut de certitudes, cet avenir mouvant peut donc apporter son lot de tragédies mais aussi de motifs d'espérances. De quoi pouvoir légitimement — et sincèrement — souhaiter une heureuse année à tous nos lecteurs.

Grèce: Elefthérotypia, un quotidien historique de gauche, risque la faillite

 La société propriétaire du quotidien historique de gauche Elefthérotypia, l'un des principaux journaux grecs, a demandé vendredi à la justice d'être soumise à une procédure spéciale, prévue pour les entreprises en difficulté financière, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette procédure, prévue dans le code des faillites, permet à l'entreprise d'élaborer avec l'accord de ses créanciers un plan de restructuration et d'assainissement afin d'éviter la faillite, selon la même source.


Comptant environ 800 journalistes, administratifs et techniciens, "le quotidien n'a pas été publié depuis une semaine en raison des grèves reconductibles de 48 heures du personnel réclamant des salaires impayés depuis le mois d'août", a indiqué à l'AFP Panos Sokos, représentant des employés.

Me Dimitris Klokotaras, l'avocat du personnel, estime que "le recours à la justice n'est qu'une manoeuvre de la société pour éviter de payer les arriérés" et que le journal "ne risque pas la faillite".

Déficitaire depuis 2008, comme plusieurs médias grecs pour cause de crise, la société propriétaire du quotidien, X.K.Tegopoulos S.A, "a entamé en été son assainissement et demandé un emprunt auprès d'une banque grecque, qui jusqu'ici n'a pas été octroyé", explique M. Sokos.

Les banques grecques, qui détiennent un grand nombre d'obligations de l'Etat, sont soumises depuis septembre à un contrôle international en vue de leur recapitalisation dans le cadre de la restructuration de la dette grecque.

Ce contrôle a limité l'octroi de crédits aux entreprises, dont plusieurs souffrent de manque de liquidités.

Depuis sa fondation en 1975, un an après la chute de la junte, Elefthérotypia, surnommé "le journal des rédacteurs", a cultivé une image de tribune libre pour les mouvements de gauche. Il fut parmi les premiers quotidiens à publier les revendications des groupes extrémistes grecs dans les années 80 et 90.

La crise de la dette depuis deux ans a provoqué la fermeture de deux quotidiens grecs tandis que les licenciements sont monnaie courante. Une chaîne privée de télévision a récemment cessé de transmettre son programme pour cause de grève du personnel, impayé depuis plusieurs mois.
TOUTE PRESSE DE GAUCHE QUELLE QU'ELLE SOIT DOIT DISPARAITRE, ELLE VÉHICULE UN PSEUDO-HUMANISME DE PACOTILLE QUI AVEUGLE LES PEUPLES. 

Le Noël des candidats

A quatre mois de la présidentielle, cette trêve des confiseurs est de courte durée et elle a un goût très spécial pour les hommes et femmes politiques français. Qui sera à l’Elysée à Noël prochain ? ont-ils songé en ouvrant leurs paquets sous le sapin. Sempé en ferait un joli dessin.

Rarement l’issue d’une élection présidentielle (22 avril et 6 mai) aura été aussi imprévisible. Et c’est bien ça qui est intéressant. Le directeur du Centre d’études de la vie politique, Pascal Perrineau, s’inquiète : « le pessimisme et même la démoralisation des Français, attestés par toutes les enquêtes, accentués par une crise financière et économique sans précédent, peuvent produire un jeu de massacre ». « Du type 21 avril 2002 », précise-t-il. Quelqu’un a-t-il entendu parler de ce jeu vidéo violent interdit au moins de 18 ans qui montre le retour de la Bête immonde dégommée par les tirs des gentils démocrates ?

Dans la tourmente, les rapports de force ont évolué. Sur le cadavre encore chaud de Strauss-Kahn, Hollande au lieu de rayonner semble se consumer comme un photophore de mauvaise qualité. Il est tombé sous les 30 % d’intentions de vote mais il reste en tête. Nicolas Sarkozy, qui va mettre toute la gomme dans ses vœux du 31 décembre, reflue légèrement à 25 %.

2011 est son annus horribilis. Son échec retentit dans tellement de domaines, du naufrage de la zone euro, récession, perte du triple A, hausse du chômage, à l’augmentation continue de l’insécurité et à l’explosion de l’immigration folle et incontrôlée. Sans oublier bien sûr ce front afghan qui fonctionne comme un piège pour nos soldats sur le terrain et dans le débat politique. Pour nos soldats, le piège est mortel. Pour Sarkozy il ne sera qu’humiliant.

Marine Le Pen caracole toujours en troisième position : près de 20 %. Elle guette la bonne ouverture pour accéder à la finale. C’est la première fois que le candidat du Front national est aussi haut dans les sondages en début de campagne. Alors on peut tout dire : qu’elle est partie trop vite, trop tôt, trop mal, toujours est-il qu’elle est toujours dans la course. Et loin devant Bayrou et Mélenchon, Eva Joly et Villepin stagnant dans de basses eaux, de 1 à 5 %.

« Tous les ingrédients d’un vote de colère sont là », s’inquiète François Hollande.

Si Marine Le Pen parvenait au second tour, elle aurait toutes les forces de gauche et de la majorité unies contre elle. Et la télévision et les radios en boucle et les acteurs et les maternelles dans la rue. Elle serait seule à nouveau comme son père en 2002, contre ceux qui tiennent le système. Mais la situation générale est tellement exceptionnelle qu’elle peut générer quelque chose de tout aussi exceptionnel. Et ces 15 jours « qui ébranlèrent l’Occident » il y a dix ans, nous ne demandons qu’à les revivre version 2012. En changeant la fin. Dans son message de Noël, Marine Le Pen, qui a réglé son sort aux « Fêtes de fin d’année » pour parler de la messe de Noël, de la fête de l’Enfant-Jésus, des enfants et de la famille, a appelé les Français en difficulté et les plus pauvres à « remplir leur âme d’espérance ». Près de la moitié des ouvriers consultés en France déclarent vouloir voter pour Marine Le Pen en 2012. Sarkozy en avait rallié deux fois moins.

L'échec du sanglant bourbier afghan

Avec les deux morts d'hier, le bilan se monte à 78 soldats français tués en Afghanistan depuis 2001. Cela justifie l a « grande tristesse » exprimée aussi bien par l'Élysée que par le Parti socialiste. La participation initiale de la France avec les États-Unis en 2001 faisait l'objet d'un large consensus. Elle venait en réaction aux attentats du 11-Septembre et visait à détruire la base d'Al-Qaïda soutenue par l'État taliban. L'objectif a été rapidement a tteint, avant que George Bush n'y teste sa « guerre de civilisation » et sa démocratie instaurée par la force, puis d'aller l'appliquer avec le succès que l'on sait en Irak. Alors que les GI's ont quitté Bagdad, il est temps de tirer aussi le bilan de l'intervention du côté de Kaboul ; bilan accentué par la décision de Nicolas Sarkozy en 2007 (à l'encontre de sa promesse de candidat) de renforcer la présence française dans le pays dans le cadre d'une plus grande intégration à l'OTAN. Depuis, le nombre de victimes françaises annuelles n'a cessé de croître. Et 2011, année pourtant du début du retrait programmé, aura été la plus meurtrière. Or, le message de Nicolas Sarkozy d'hier devient contestable quand il assure que la France continuera d'œuvrer « pour rétablir paix et stabilité dans ce pays ». Tous les spécialistes s'accordent à reconnaître que le gouvernement Karzaï est corrompu, que le pays est la plaque tournante mondiale de l a production d'opium et d'héroïne, que « l'afghanisation » du conflit tourne au fiasco et que les rebelles talibans sont de nouveau aux portes du pouvoir. À défaut du débat parlementaire qui s'imposerait, il s'agit au moins d'admettre cet échec. Et d'en tirer les leçons.

vendredi 30 décembre 2011

La Grèce vend des Airbus pour réduire sa dette

La Grèce a annoncé vendredi 30 décembre avoir vendu quatre Airbus A340 usagés à une société de Miami spécialisée dans la vente d'avions d'occasion, Apollo Aviation, pour 40,4 millions de dollars (31 millions d'euros), afin de s'assurer des liquidités.

Un communiqué du gouvernement indique que la vente a été approuvée par un comité ministériel de cinq membres chargé de la privatisation. Une source au ministère des finances a donné le prix. "Apollo Aviation Group a été le plus offrant", a précisé le gouvernement.
Les quatre appareils appartenaient précédemment à la flotte d'Olympic Airlines, la compagnie aérienne d'Etat, privatisée en 2009. Le gouvernement grec tentait de vendre ces avions depuis novembre 2010.
Athènes s'était engagée l'année dernière à réaliser un train de privatisations en échange d'un plan de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. Le processus de privatisation devrait permettre de lever 5,5 milliards d'euros avant la fin de l'année et 50 milliards avant 2015. Le ministère des finances espère terminer l'année avec 1,8 milliard d'euros en revenus et 9,3 autres milliards en 2012.

LES DERNIERS DESSINS DE 2011



Charles Gave, économiste ; L’abandon de l’euro n’est pas souhaitable.

Vous avez vanté dans vos chroniques les mérites d’une sortie de la zone euro de la Grèce, puis plus récemment de l’Italie. Pouvez-vous expliquer votre raisonnement ?

Je ne pense pas avoir vanté les mérites de la sortie de l'euro de l'Italie et de la Grèce. J'ai simplement dit que ces deux pays ne pouvaient pas s'en sortir avec un taux de change "allemand", que le problème n'était pas la dette mais l'absence de croissance dans ces pays créés de toutes pièces et inutilement par ces taux de change fixes et surévalués, ce qui amenait à une augmentation des déficits budgétaires et de la dette en bout de course. La dette est le résultat, non la cause.

L'Euro a bloqué -volontairement- les mécanismes d'ajustement entre pays européens que constituaient les taux de change.

De ce fait ni l'Italie, ni la Grèce, ni la France, d’ailleurs, ne sont compétitifs vis-à-vis de l'Allemagne. Pour faire simple, nous avons remplacé la probabilité d'une dévaluation italienne tous les trois ou quatre ans par la certitude d'une faillite de l'Italie. Pas un vrai progrès à mon avis.

Ne risque-t-on pas d’ajouter une crise à la crise ?

Le chômage en Europe est à un plus-haut historique hors Allemagne, la moitié des pays européens sont en faillite, le système bancaire de l'euro est en train de s’effondrer partout y compris et surtout en Allemagne.

Nous sommes en France en 1934 pendant la déflation Laval-Rueff créée par un attachement fanatique de Rueff (comprendre Trichet) à l'étalon or (comprendre l’euro). La Suède et l'Angleterre ayant abandonné cette imbécillité qu'était l’étalon or se comportèrent beaucoup mieux. Je ne suis pas devin et je ne sais pas si nous allons ajouter une crise à la crise. Ce que je sais c'est que la politique actuelle nous amène certainement à la faillite de même que la ligne Maginot nous garantissait d'être défaits en cas de conflit avec l'Allemagne. Les stratégies défensives échouent toujours et partout. Comme disait de Gaulle : à quoi sert une place forte « imprenable » ? A être prise.

Quel impact aurait une telle décision sur la santé des économies restant dans la zone euro ?

Si un pays sort, tout le monde sort. Ce sera comme de crier au feu dans un cinéma qui n’a pas de sorties de secours. Si vous divisez une économie entre "rentiers" qui ne prennent aucun risque (fonctionnaires, retraités, détenteurs d’obligations) dont tous les revenus sont perçus en monnaie nationale et les entrepreneurs qui sont soumis à la concurrence internationale et donc dont tout ou partie des revenus sont perçus en monnaie internationale (le dollar), un retour aux changes nationaux favoriserait :

- le rentier allemand et défavoriserait l’entrepreneur allemand, ce dont tout le monde en Europe a besoin, y compris l’Allemagne

- l’entrepreneur du sud et défavoriserait le consommateur rentier local. La balance commerciale des pays du Sud retournerait très vite à l’équilibre et la croissance reviendrait dans ces pays, ce qui leur permettrait de servir sans problème les intérêts sur leurs dettes et d’acheter de nouveau des produits à l’Allemagne

Je ne connais pas d’exemple historique où sortir d’une solution technocratique pour aller vers une solution de liberté pour les marchés n’ait pas amené à une amélioration très rapide de la situation. La fin de l’euro ne serait pas une mauvaise nouvelle, ce serait une bonne nouvelle, un peu comme la chute du mur de Berlin.

Le prix ne serait-il pas trop élevé pour les sortants. Dévaluation, renchérissement des prix des importations (dont pétrole), difficulté de financement des banques, de l’Etat, chômage en forte hausse, etc. ?

Honnêtement, le prix à payer pour arrêter cette monstrueuse erreur que nous devons aux Trichet, Delors, Prodi, etc., qui cherchaient tous à recréer l’Empire romain où les libertés individuelles fleurissaient très peu au travers d’un Etat européen supra- national, technocratique et non démocratique, dont leur classe aurait été les maîtres et nous les sujets, me paraît très faible par rapport aux coûts que nous aurons à payer si cette classe, qui elle ne souffre pas, continue à nous entraîner dans ce désastre, tant elle est incapable de reconnaître ses erreurs. Mais comme dans les pays arabes, nous allons assister au grand réveil des peuples et c’est dans ce réveil que réside mon espoir.

Pouvez-vous détaillez le plus précisément possible les enchaînements macroéconomiques que vous imaginez ?

Alors là, honnêtement, aucune idée. Ce n’est pas moi qui ai monté un système qui ne peut pas marcher et dont on ne peut pas sortir. Ce que je sais par contre c’est ce qu’il y aura après quand la poussière sera retombée. La consommation en Europe du Sud a été égale à la consommation gagnée à laquelle il fallait ajouter la consommation « empruntée ». La consommation en Europe du Sud (qui ne pourra plus emprunter) va donc tomber au niveau de la consommation gagnée moins le remboursement des dettes. Parallèlement, les recettes fiscales (TVA) liées à la consommation en Europe du Sud vont s’écrouler et les déficits primaires vont y exploser, malgré, ou à cause devrais-je dire, des augmentations d’impôts, ce qui veut dire que les systèmes étatiques clientélistes vont devoir se reformer dans la douleur et dans l’urgence comme c’est déjà le cas en Grèce, en Espagne, en Italie et bientôt en France. Je répète donc ce que je dis depuis le début de la crise grecque : rien dans les valeurs de consommation en Europe, aucune valeur qui ait un Etat, en particulier du Sud, comme gros client ou comme régulateur. Aucune obligation d’aucun pays du Sud. Se concentrer sur les valeurs exportatrices qui ne vendent rien aux Etats ni à la consommation en Europe.

Le monde rural renaît

Le monde rural renaît C’est l’un des enseignements des données démographiques que Ouest-France publie aujourd’hui : même si le constat doit être nuancé dans certaines zones, la population dans les campagnes de l’Ouest croît plus vite que dans la plupart des villes. Et même plus vite que dans le reste de la France. Cet essor constitue désormais une tendance lourde qui redessine en profondeur le visage de nos régions.

Presque toutes les campagnes sont concernées : celles qui sont proches des villes, celles qui longent le littoral ou les axes routiers, mais aussi celles qui sont les plus éloignées : le « rural profond ». La majeure partie des petites communes ont vu leurs populations croître entre deux recensements. Contre toute attente… Et pourtant, n’avait-on pas prédit, hier, quand les jeunes quittaient les fermes et que les populations vieillissaient, la « fin des campagnes » et même la « désertification » des espaces ruraux ?

Ce retournement démographique tient pour l’essentiel au fait que le solde migratoire du monde rural est redevenu positif : certaines générations ont moins tendance à quitter les campagnes tandis que des populations nouvelles affluent : retraités attirés par « l’ordre immuable des champs » ; familles d’actifs qui ont décidé de vivre en zone rurale parce que la vie y est plus calme, le foncier moins cher ou l’emploi plus accessible ; citadins désireux d’y installer leur résidence secondaire avant qu’elle ne devienne leur résidence principale.

Derrière tous ces mouvements, plusieurs évolutions ont joué un rôle majeur : le développement de nouveaux moyens de transport a permis l’accroissement des mobilités et les va-et-vient quotidiens entre la campagne et la ville ; l’essor des technologies a facilité les communications et le travail à distance ; le regroupement des communes a permis de préserver des services indispensables… De façon générale, on ne doit pas non plus nier l’importance de cet imaginaire qui a cristallisé les aspirations de bon nombre de citadins : le monde rural, c’est le rêve du village, d’un cadre paisible, de paysages champêtres, bref, d’un nouvel art de vivre…

Ce renouveau démographique du milieu rural s’accompagne d’une nouvelle dynamique : si les activités agricoles continuent encore de structurer bon nombre de territoires, l’agriculture, à elle seule, ne fait plus le rural. À côté d’elle, se développent une série d’activités liées à la terre (agroalimentaire, tourisme rural, énergies vertes…). Des commerces, des artisans, reviennent afin de répondre aux besoins croissants d’une nouvelle population. Enfin, il devient de plus en plus courant de voir émerger toutes sortes d’établissements industriels ou tertiaires, près des champs ou dans les petits bourgs, souvent dans des activités de pointe…

Ainsi, alors que le monde rural était assimilé, hier, à une terre de cultures et d’élevage, il présente aujourd’hui un visage multiforme : c’est tout à la fois un espace de productions, un lieu de résidence, un espace de loisirs… Ses habitants ont changé. Ils se sont imprégnés des valeurs et désirs des citadins. La ville est présente en campagne, les frontières entre l’urbain et le rural s’estompent… Tant d’évolutions déterminantes soulèvent des défis liés à l’intégration des nouvelles populations, relancent la question des services publics (qui n’ont pas suivi partout cette évolution) et posent les redoutables problèmes de la gestion environnementale…

Ségolène Royal, "tête à claque", veut porter plainte contre VSD

Ségolène Royal a dénoncé jeudi, menaçant de porter plainte, des "agressions verbales" et "le caractère moralement très violent" du dernier VSD, qui affiche en Une les photos de trois personnalités, dont la sienne, sous le titre "les têtes à claques de l'année".
Selon le magazine VSD, Ségolène Royal serait « une tête à claques ». C'est en tout cas la Une de l'hebdomadaire. Dans son dernier numéro, un sondage Harris Interactive établit par catégories des classements des personnalités qui « agacent » le plus les Français, à partir de noms proposés. Dans la catégorie des « politiques », la présidente de Poitou-Charentes arrive en tête devant DSK et Eva Joly.

Royal dénonce des "agressions verbales"

« Ségolène Royal dénonce le caractère moralement très violent du dernier numéro de VSD en cette période de fêtes familiales la traitant de "tête à claques" de l'année et autres agressions verbales », selon un communiqué publié jeudi après-midi. « Elle se réserve le droit de porter plainte », précise le texte.

"L'appât du gain ne saurait tout justifier"

Les motifs de plainte sont nombreux. Ainsi, l'élue socialiste pourrait évoquer : « harcèlement moral (le même article ayant été publié par VSD à la même date l'an dernier) », « atteinte à sa dignité de mère de famille, de tels propos étant particulièrement odieux pour des enfants, même adultes », et enfin « injure publique à l'égard de ses fonctions d'élue qu'elle exerce avec dignité et honnêteté, ces propos étant de nature à porter atteinte à sa réputation locale et internationale ». L'ex-candidate à l'Elysée en 2007 conclut : « L'appât du gain ne saurait tout justifier de la part de journaux à sensation en mal de sujets élevant le débat public. »
ELLE EST DÉMASQUÉE, LA VIEILLE, QU'ELLE ARRÊTE LA POLITIQUE !

jeudi 29 décembre 2011

Oui, l'éventuelle perte du triple A de la France serait une catastrophe

L'agence Standard and Poor's a placé il y a une semaine les notes de quinze Etats de la zone euro sous surveillance avec implication négative. Le délai entre un placement sous surveillance et une décision sur la note est généralement de trois mois environ, mais, dans le cas de la zone euro, et tout particulièrement de la France, S & P a laissé entendre qu'il pourrait être beaucoup plus court.

La majorité tente de banaliser l'impact d'une perte du triple A. En réalité, une telle dégradation de la note souveraine de notre pays en pleine tempête sur les marchés contre la zone euro constituerait un événement politique majeur à quatre mois de l'élection présidentielle. Et la fin d'une époque pour notre pays, habitué depuis la création de la zone euro à bénéficier de taux d'emprunt très bas pour financer la dérive de ses déficits.

1. Sur le plan financier, tout d'abord, les implications d'une perte du triple A seraient réelles sur les charges annuelles de la dette, dans les prochains budgets de l'Etat.

Certes, les taux d'intérêt servis à l'émission de la dette française se sont déjà dégradés : le spread OAT-Bund, qui mesure l'écart de taux d'intérêt entre les emprunts d'Etat français à dix ans (les obligations assimilables du Trésor) et les emprunts d'Etat allemands de même durée et qui indique donc la différence de solidité financière que les grands créanciers internationaux établissent entre les deux pays, s'établit déjà à 125 points de base (1,25 %), contre 30 points en mai : les marchés nous notent donc déjà en BBB +. C'est aujourd'hui la prime réclamée par les investisseurs pour acheter de la dette française plutôt qu'allemande.

Toutefois, une dégradation "officielle" de la note de la France, qui plus est de deux crans comme il est possible, constituerait une étape décisive d'un mouvement de réajustement à la hausse du risque français. Ce réajustement pourrait atteindre rapidement jusqu'à 1 % d'intérêt supplémentaire (100 points de base). Dans cette hypothèse, réaliste, les taux français à 10 ans, actuellement de 3,1 %, quitteraient la proximité des rives des taux allemands (aujourd'hui de 1,85 %) pour se rapprocher, à 4 %, voire plus, des niveaux de taux appliqués à l'Espagne (5,4 %) ou à l'Italie (6,7 %).

L'impact de ce point d'intérêt supplémentaire sur nos charges d'intérêts annuelles serait très conséquent, et ce rapidement : de l'ordre de 2,5 à 3 milliards d'euros annuels à l'horizon de douze à dix-huit mois, avant d'atteindre près de 15 milliards d'euros par an à l'horizon 2017, une fois répercuté sur l'ensemble de notre stock de la dette publique, dont la maturité est proche de cinq ans. Quinze milliards, soit l'équivalent de deux points de TVA, ou encore de la somme des budgets alloués au ministère de la culture, de l'agriculture, des affaires étrangères, de l'écologie et des transports...

L'incidence d'une perte du triple A est donc très loin d'être négligeable. Elle serait également durable, la position de la France par rapport aux autres grands Etats européens étant également peu favorable sur les autres critères d'appréciation retenus par les marchés que sont le déficit primaire, le rythme de l'ajustement, la flexibilité de ses dépenses, ses marges de manoeuvre fiscales ou encore la situation de sa balance des paiements. Nous pourrions par conséquent mettre plusieurs années à en retrouver le niveau.

Et tout cela chargerait encore un peu plus la barque du programme d'ajustement nécessaire pour revenir à une trajectoire soutenable des finances publiques, déjà estimé selon les économistes à près de 80 milliards d'euros.

2. La perte de son AAA par la France aurait également un impact majeur sur les mécanismes de solidarité européens qui viennent d'être difficilement mis en place pour contenir la crise de la zone euro.

Un éventuel abaissement de la note française, deuxième contributeur au Fonds européen de stabilité financière (FESF), pèserait inévitablement sur la notation de cet instrument financier indispensable pour gérer la crise de la dette. Elle aggraverait sans nul doute les risques d'assèchement du marché du crédit en Europe, au moment où la zone euro y est plus que jamais confrontée, contraignant la Banque centrale européenne (BCE) à jouer les pompiers de service.

Les entreprises françaises, les moins bien notées d'entre elles, souffrent déjà depuis plusieurs semaines de la nervosité des marchés sur les incertitudes des mois à venir. Une perte du triple A de la France se traduirait immédiatement par des implications négatives sur leurs conditions de financement et des difficultés accrues à accéder au marché, au moment où elles planifient leurs investissements pour l'année à venir. Et alors même qu'elles s'apprêtent à affronter un ralentissement de leurs commandes et de leurs exportations en Europe, dans un contexte de marges laminées par la hausse des prix des matières premières et du pétrole.

3. Enfin, la dégradation de la note de la France sur les marchés constituerait un événement politique majeur, à quatre mois de l'élection présidentielle.

Elle remettrait en cause le discours asséné par la majorité depuis près de dix-huit mois, qui a présenté le maintien de la crédibilité financière de notre pays sur la scène internationale comme la contrepartie du "plus d'impôt et de rigueur" mis en oeuvre en France et accru depuis le mois d'août dans le cadre du programme antidéficit du gouvernement.

Dans le domaine fiscal, les prélèvements ont déjà augmenté d'une vingtaine de milliards d'euros cette année et augmenteront encore de 20 milliards supplémentaires en 2012, avant une dizaine de milliards de plus en 2013. 20 + 20 + 10 = 50. D'ici à la fin de l'année 2013, la France subira, avec 50 milliards d'euros de plus en trois ans, la hausse d'impôts la plus importante jamais enregistrée depuis la création de la Ve République.

Le gouvernement avait jusqu'ici tenté d'occulter la réalité de ce choc fiscal considérable, en privilégiant la multiplication de nouvelles taxes ou mesures d'assiettes à la hausse générale des taux des grands impôts d'Etat, une première "ligne Maginot" qui s'est effondrée avec les hausses du dernier budget 2012 sur la TVA et l'impôt sur le revenu...

La perte du triple A viendrait remettre en cause la seconde ligne de défense du gouvernement : la nécessité de maintenir la notation de la France sur les marchés. D'ici quelques semaines, les Français pourraient donc malheureusement se retrouver confrontés à la fois à la hausse très importante des impôts, et à la dégradation de notre note sur les marchés. Sans plus de visibilité sur la manière de se sortir de ce piège de la dette, qui menace aujourd'hui son économie.

Les candidats lilliputiens gênent Nicolas Gulliver

Etre le seul candidat de son camp afin d’arriver en tête lors du premier tour de l’élection présidentielle et créer ainsi une irrésistible dynamique pour le second, fut la stratégie gagnante de Nicolas Sarkozy en 2007. Une stratégie à laquelle il croit toujours mais qu’il aura, semble-t-il, malgré le retrait prématuré de Jean-Louis Borloo, beaucoup de mal à renouveler en 2012. Reste bien sûr François Bayrou (voir dans Présent de mardi) dont la cote, en hausse continue dans les enquêtes d’opinion, atteindrait 15 %. Mais ce dernier, qui paraît mordre avec la même appétence dans l’électorat PS que dans celui de l’UMP (réunissant centre gauche et centre droit), préoccupe pour le moment beaucoup moins Nicolas Sarkozy que les minuscules candidats à droite de l’UMP ou prétendant capter des voix sur le terrain de cette dernière pour un ailleurs improbable.

Parmi ces candidatures certaines ressemblent fort à des règlements de compte. Bien sûr Christine Boutin veut se battre pour « porter les valeurs de la démocratie chrétienne » – elle a fondé pour cela le Parti chrétien démocrate (PCD) –, une sensibilité politique dont les électeurs, sans se définir explicitement ainsi, paraissent plutôt se reconnaître dans la démarche de François Bayrou. Même si ce dernier, catholique pratiquant affirmé, se revendique dans son action politique d’une laïcité à la neutralité intransigeante, refusant toute référence publique à son identité religieuse. Cette réserve pourrait justifier la candidature de Mme Boutin. D’autant que celle-ci a d’excellentes idées à promouvoir : « l’inscription du mariage composé d’un homme et d’une femme dans la Constitution » et « l’inscription des racines judéo-chrétiennes de l’Europe dans les futurs traités européens ». Toutefois Christine Boutin porte aussi une rancune tenace à Nicolas Sarkozy, coupable, lors du remaniement de 2009, de l’avoir virée sans trop d’égards du gouvernement où elle détenait le portefeuille du Logement et de la Ville, alors qu’elle souhaitait y demeurer. Sa difficulté actuelle à trouver les 500 signatures nécessaires, qu’elle impute à une manœuvre élyséenne, exacerbe sa mauvaise humeur vis-à-vis du chef de l’Etat. Au point de le menacer, il y a quelques jours, de lâcher « une bombe atomique en pleine campagne électorale » (voir dans Présent de vendredi dernier l’article de Jeanne Smits). Si l’Elysée continue à lui faire des misères, Mme Boutin se propose en somme d’hiroshimatiser la Sarkozie. Rien de moins… A l’entendre on pense à la chanson de Boris Vian, « La java des bombes atomiques » :

Mon oncle un fameux bricoleur faisait en amateur

Des bombes atomiques

(…)

Pour fabriquer une bombe A, mes enfants croyez-moi

C’est vraiment de la tarte

La question du détonateur se résout en un quart d’heure

Mais une chose me tourmente

C’est que celles de ma fabrication n’ont qu’un rayon d’action

De trois mètres cinquante

Sarkozy ne s’inquiète pas trop de la bombinette de tante Christine, au rayon sans doute encore plus limité que celle du tonton de Boris Vian. D’autant que la fabricante de bombes atomiques a prévenu qu’elle se montrerait « raisonnable » si d’aventure Nicolas Sarkoy se trouvait en passe d’être menacé par Marine Le Pen. Le seul parti que Mme Boutin souhaiterait vraiment désintégrer, c’est le Front national. Mais la formule de la bombe anti-Marine, que tous les partis de l’UMPS cherchent désespérément, n’a pas encore été trouvée. Si la bombinette B est au mieux un pétard mouillé, Christine Boutin nous aura au moins démontré que dans cette compétition qui s’annonce à couteaux tirés elle n’entendait pas laisser à Jean-Luc Mélenchon ou à Eva Joly le monopole de l’outrance verbale.

Dominique de Villepin plane…

La rancune et la vengeance à l’égard de Nicolas Sarkozy, quoi qu’en dise Dominique de Villepin, ne sont sans doute pas absentes de la candidature « surprise » de celui-ci, annoncée le 11 décembre dernier. Une candidature, assure Villepin, uniquement motivée par « le devoir », « la volonté de servir », et de s’opposer « à la Républiques des partis » qui selon lui dictent leur choix aux électeurs. « Ce n’est pas à l’UMP de choisir le président de la République, ce n’est pas au parti socialiste, pas plus qu’au MoDem ou au Front national, c’est aux Françaises et Français ! (…) Je ne veux pas que cette élection présidentielle soit kidnappée par les partis politiques. » Ce qui ne sera évidemment pas le cas avec Dominique de Villepin puisque celui-ci n’a plus de structure politique. Dans la tradition gaullienne qu’il revendique, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac se pose donc en candidat planant « au-dessus des partis », réaffirmant, chaque fois qu’on lui tend un micro, sa détermination d’aller « jusqu’au bout » de la course élyséenne. Bien entendu, au passage, et bien que tous deux aient soi-disant fumé le calumet de la paix, Dominique de Villepin ne manque pas de décrocher quelques coups de pieds dans les tibias de Nicolas Sarkozy : « Nous avons aujourd’hui, il le revendique, un président de droite. La France ne peut pas vivre avec un président hémiplégique qui représente une seule partie des Français. (…) Il faut un président qui rassemble. » Sarkozy, lui, disperse…

Hormis le désir toujours vif d’embêter l’actuel chef de l’Etat, il se pourrait aussi que la candidature de Dominique de Villepin réponde à un autre objectif… faire diversion aux casseroles qui tintinnabulent avec insistance derrière lui : hier Clearstream, aujourd’hui les valises de Robert Bourgi et l’affaire Relais et Châteaux. Peut-être également, appeler à l’aide sous forme de chantage à l’adresse du président de la République : ou tu viens à ma rescousse, ou je continue à t’embêter… Des considérations effectivement très au-dessus des partis…

Dans les eaux profondes des sondages

Guignant un peu le même électorat que l’ex-Premier ministre – celui de Français à la fibre nationale mais que leur gaullisme invétéré empêche de rejoindre Marine Le Pen – Nicolas Dupont-Aignan se revendique, lui, comme « souverainiste et gaulliste social ». En 2007 il avait quitté l’UMP pour fonder Debout la République. Debout, et même grimpé sur la statue du général, atteindra-t-il cette fois la queue du Mickey ? C’est-à-dire son paquet de 500 signatures qu’en 2007 il avait raté. Les sondages lui donnent actuellement 1 % des intentions de vote. Un début que Dupont-Aignan semble trouver plutôt encourageant. « Je ne peux que progresser », se réjouit-il. Ou rester définitivement en rade…

1 %… On ne peut guère descendre plus bas. Eh bien si : c’est le cas d’un autre Lilliputien, le patron du Nouveau Centre, Hervé Morin, que les sondeurs, au vu de ses résultats, ont méchamment surnommé Mister Zéro. A la tête d’un groupuscule « dont la force est de compter dans ses rangs 39 parlementaires », Hervé Morin « n’a pourtant reçu le soutien que de 17 d’entre eux ». Des soutiens qui, en outre, rétrécissent au lavage (de tête) puisqu’ils ne sont plus, au dernier pointage, que treize. (Un chiffre porte-bonheur, dit-on.) Expert en chevaux, Hervé Morin risque de vider les étriers avant même de quitter l’écurie. Désarçonné en quelque sorte par son propre parti…

Il y a aussi le candidat de Chasse Pêche Nature et Traditions (CPNT) qui, en 2007, avait réuni sur son nom 1,15 % des suffrages. Mais qui espère cette année retrouver les 4,23 % obtenus par son prédécesseur, Jean Saint-Josse, en 2002. Toutefois, avant de participer à la chasse aux électeurs, Nihous doit d’abord aller, comme les autres concurrents, à la pêche aux signatures. Une pêche qui pour lui non plus ne s’annonce pas vraiment miraculeuse.

1 % par ci, 2 % par là… Si tous ces minis candidats s’alignaient sur la ligne de départ, ils pourraient facilement confisquer pour le premier tour 5 à 8 % des voix éventuelles de Nicolas Sarkozy. Une perte de gain qui, si selon toute probabilité Marine Le Pen et François Bayrou continuent de grimper, peut se révéler bien embêtante pour le candidat de l’UMP. Le Gulliver de l’Elysée entravé lors du premier tour par cinq minuscules candidats ? Cinq Lilliputiens du suffrage universel ? Dans les fiches de littérature que Carla Bruni prépare pour son époux, il va falloir qu’elle se dépêche de lui en rédiger une sur Jonathan Swift.

Les mystères de Pyongyang

Un vrai chagrin sous des torrents de larmes ? Les images de la télévision nord-coréenne montrant de nouveau des scènes d’hystérie collective au passage du cortège funèbre de Kim Jong-Il laissent vraiment perplexe. Elles inquiètent aussi. Une population coupée du monde depuis presque 70 ans, affamée, terrorisée, soumise au lavage de cerveau dès l’enfance, a été parfaitement dressée pour obéir aveuglément. Pour répondre sans réfléchir aux ordres de sa dynastie communiste dans une force armée de plus d’un million de soldats (avec un service militaire de huit ans !). Et gare à ceux qui oseraient manifester l’une ou l’autre velléité déplaisant au régime : les camps de concentration existeraient par dizaines.

La Corée du Nord, apparemment détentrice de l’arme atomique, représente un danger bien réel. Et imprévisible car nul ne sait qui est exactement aux commandes. Kim Jong-Un, fils cadet du dictateur défunt, choisi parce que plus malléable que son frère aîné en résidence surveillée à Pékin ? Le « conseil de régence » formé de ses tantes et oncles ? Ou l’armée, véritable Etat dans l’Etat. Elle accapare entre 15 % et 25 % du PIB, possède usines, fermes, magasins, circuits de distribution… Le mystère reste entier. Pyongyang rappelle la Rome de l’Antiquité tardive lorsque les prétoriens faisaient et défaisaient les empereurs, sans oublier les intrigues de palais poussant aux « disparitions » et aux assassinats.

Ne pas savoir qui dirige le pays signifie tout ignorer de sa politique, du moins dans l’avenir. L’immédiat n’apportera guère de changement. Sous une propagande effrénée, le régime versera encore dans son chantage habituel pour mendier de l’aide alimentaire en contrepartie d’un abandon, jamais vérifié, de ses ambitions nucléaires.

Mais plus tard ? La prudence règne à Séoul et à Tokyo. Comme les Etats-Unis qui déploient 25 000 soldats dans le Sud (plus les marins et l’aéronavale), le gouvernement de Séoul et le Japon misent pour l’instant sur le statu quo, en l’espérant moins offensif et en rêvant d’une évolution économique à la chinoise. Paradoxalement, Washington, Tokyo et Séoul comptent sur la Chine pour qu’elle garde son « protégé » du Nord à la longue laisse. En effet, un rapprochement des deux Corée, bien que très hypothétique, créerait dans cette région d’Asie des bouleversements aux conséquences imprévisibles ! On voit mal la Chine accepter deux Corée réconciliées et transformées en concurrents économiques. Encore moins une Corée unifiée et démocratique à sa porte…

Réveiller la citoyenneté

Il y a peu, ce fait divers bien banal et pourtant riche d’enseignements : une fillette de 9 ans arbore à l’école un maquillage provocant qui lui vaut un avertissement de la directrice. Fureur de la mère qui parle de « discrimination » et invoque le droit de sa fille au libre choix de son image. L’enfant est réputée « autonome » et il n’y a donc qu’à s’incliner puisque telle est sa volonté.

Ajoutons-y un souvenir récent de voyage en train. Deux très jeunes filles échangent si bruyamment qu’au bout d’une heure de trajet, je décide de les appeler, d’un ton aimable, à plus de discrétion. Réaction presque indignée et empreinte d’arrogance : « Mais Monsieur, si on vous dérange, vous n’avez qu’à changer de place ! » Je n’y avais pas pensé…

Dans les deux cas, se trouve revendiqué le droit à la singularité, au nom du respect de l’authenticité de chacun. « Prenez-moi tel(le) que je suis et veux être. » Une célèbre enseigne de restauration rapide l’a bien compris qui nous invite à venir dans ses établissements « comme nous sommes ».

Sans leur accorder plus d’importance qu’ils n’en méritent, on ne peut s’empêcher de voir dans ces deux faits comme la métaphore de la difficulté actuelle à vivre ensemble. Si le problème n’est en rien nouveau, l’est en revanche l’écart croissant entre l’individu, plus sûr que jamais de son bon droit (confondu avec son désir) et le « faire société », impliquant mise en sourdine des particularités au profit de la généralité incarnée dans la citoyenneté.

Dans un contexte culturel où les individus peinent à se rassembler dans des structures plus larges (parti, syndicat, église, Nation…), ce problème s’apparente à la quadrature du cercle. Une chose semble acquise : on n’en reviendra pas au « vieux » social dans lequel les individus disparaissaient comme sucre dans l’eau. La cohésion s’opérait par fusion dans une masse de labeur et souvent de combat. Ce modèle est aujourd’hui périmé, rendu caduc par la revendication des particularités de chacun.

Le défi est de parvenir à trouver la formule permettant de concilier, de manière équilibrée et stable, l’initiative d’individus autonomes et l’action collective. Cette tâche redoutable prendra probablement des décennies. Les contours du nouveau modèle s’en esquissent au sein du vaste monde associatif. Par exemple, à Amnesty International dont les membres, souvent « individuels », collaborent avec efficacité dans une oeuvre puissamment collective. On peut aussi citer le Pacte civique, groupement d’associations présidé par Jean-Baptiste de Foucauld, qui entend allier, en temps de crise, transformation collective et changement personnel.

Cela dit, ne nous payons pas de mots. S’agissant de la grande société, de la société politique, de la Nation et de l’espace public, dont l’appartenance n’est pas affaire de choix, on ne fera pas l’économie d’un passage obligé par le statut de citoyen. Un choix de société exigeant de tous l’arrachement aux particularités pour entrer en généralité. À l’heure où la citoyenneté s’éveille dans tant de pays, pourquoi ne se réveillerait-elle pas chez nous ?

mercredi 28 décembre 2011

2011, l’année du traducteur

Avec l'accession des romans de Stieg Larsson et Haruki Murakami au rang de best-sellers internationaux, la traduction n'avait pas connu pareil succès depuis 30 ans. Mais atteindra-t-elle jamais le graal de la fidélité absolue ? 

Il fut un temps, nous dit le chapitre 11 de la Genèse, où “toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots”. Au lendemain du Déluge, les survivants décidèrent de fêter leur chance et leur salut selon une tradition éprouvée, en construisant un édifice triomphal. La Bible traduit cette aspiration en ces termes : “Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel”. “Faisons-nous un nom, clament les enfants de Noé, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.”
Pas de chance. Si l'on en croit l'Ancien Testament, cette volonté d'union de l'humanité n'était pas du goût du Tout-Puissant. Le désir démiurgique de l'homme était donc voué à l'échec, et le projet avorté a été baptisé Babel.
Comme nous le précise [la Bible traduit par Louis Segond], “c'est là que l'Eternel confondit le langage de toute la terre”. Et pour faire bonne mesure, il dispersa sur toute la surface du globe ces peuples aux langues désormais différentes.

Les Terriens parlent une seule langue

En ce début de XXIe siècle, le monde demeure un patchwork de plus de 5 000 langues distinctes et concurrentes. Pourtant, pour qui rêve encore d'une langue universelle, les perspectives ont rarement été aussi encourageantes : 2011 a été une année hors du commun pour l'art de la traduction. Serait-il donc possible de rebâtir la tour de Babel ?
De nombreux linguistes rejoignent désormais l'idée pionnière du philosophe Noam Chomsky selon laquelle, en dépit de lexiques mutuellement incompréhensibles, “les Terriens parlent une seule langue” – cela sauterait d'ailleurs aux yeux de tout Martien de passage, assure Chomsky. Pour toutes sortes de raisons, jamais nous n'avons été aussi proches de la compréhension mutuelle.
Grâce notamment à la force de frappe des médias internationaux, un marché d'une ampleur inédite se fait jour pour la littérature traduite, en particulier en anglais britannique ou américain.
Des versions qui ont parfois avec l'original aussi peu de ressemblance que l'envers d'un tapis persan avec son endroit – mais cela ne semble en rien entamer leur attrait pour le lecteur.
Depuis peu, une soif nouvelle de “fictions étrangères” (en témoignent par exemple la trilogie Millenium de Stieg Larsson, ou 1Q84, d'Haruki Murakami) est venue nourrir une tendance de fond, renouvelant du même coup le lectorat de certaines superstars de la littérature internationale tels Umberto Eco, Roberto Bolaño et Péter Nádas.
Il faut sans doute remonter aux années 1980, et au succès international des romans de Milan Kundera, Gabriel García Márquez et Mario Vargas Llosa, pour retrouver une volonté aussi marquée d'ouvrir le marché du livre aux fictions traduites.

Les traducteurs sont des rockstars

De nouvelles éditions [en anglais] de Guerre et Paix de Tolstoï, de Madame Bovary de Flaubert ou de A la Recherche du temps perdu, de Proust, poussent sous le feu des projecteurs les traducteurs, espèce timide s'il en est.
Leur confrère David Bellos, dont le dernier ouvrage, intitulé Is That A Fish in Your Ear? Translation and the Meaning of Everything, paru cet automne, souligne pourtant qu'au Japon, “les traducteurs sont des rockstars” et possèdent même un ouvrage consacré aux cancans de leur milieu, La vie des traducteurs, le B.A.-BA.
Cette explosion du lectorat mondial de fictions n'aurait pas été rendue possible sans un autre phénomène : selon le British Council, confirmé par de nombreuses autres sources fiables, près de la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards d'individus, possède au moins “des notions d'anglais”. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, une langue peut être transmise et comprise presque partout sur la planète.
Ce phénomène linguistique inédit est soutenu par la puissance des médias. Lindsey Hilsum, responsable du service étranger de la chaîne britannique Channel 4 News, qui avait demandé le sens d'un graffiti en arabe peint sur un mur de Tripoli, a été surprise par le clin d'œil interculturel : “Kadhafi, vous êtes le maillon faible. Au revoir.” .
Devant ces horizons nouveaux, Google, on ne s'en étonnera pas, est à l'avant-garde de la prochaine révolution de la traduction, modifiant ses techniques et sa portée. Pour rivaliser avec cette pratique éminemment humaine qu'est la traduction, le géant de l'Internet a lancé un programme approchant le graal de l'intelligence artificielle, capable de traduire le “langage naturel”.
Google Traduction puise dans de richissimes archives de traduction et se fonde sur les probabilités pour déduire le sens le plus probable, en fonction du contexte.
Pour cela, le service dispose d'une base de données de plusieurs milliers de milliards de mots issus de documents des Nations unies, de la série des Harry Potter, d'articles de presse ou de documentations et rapports d'entreprises.

Le rêve de la traduction parfaite

Le rêve d'une vraie langue universelle repose, au fond, sur celui de la traduction parfaite. Outre les enseignements que nous offre l'épisode de Babel, l'histoire de la Bible elle-même et de ses versions est édifiante.
Cette année, le 400e anniversaire de sa plus prestigieuse traduction en anglais, la Bible du roi Jacques (King James Bible) aura été l'occasion de réjouissances, mais aussi de poursuivre la réflexion : peut-on fournir une traduction idéale, ou définitive, de pareille œuvre ? Toute nouvelle version n'est-elle pas inévitablement marquée par le contexte social et culturel dans lequel a travaillé le traducteur ?
Le sort que connaissent les traductions postérieures de la Bible en anglais témoigne de la difficulté à rendre un texte de façon intemporelle dans une langue qui est, elle, en perpétuelle évolution. Les chantres de la Bible du roi Jacques, traduite du temps de Shakespeare, sont horrifiés par certaines tournures des traductions modernes, qu'ils jugent ridicules.
Ainsi, les “wolves in sheep's clothing” [Matthieu 7:15, “Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs”], retraduits dans la New English Bible, semblent tout à coup sortir d'un film des Monty Python – “men dressed up as sheep” [littéralement des “hommes déguisés en brebis” ; d'ailleurs traduit par “déguisés en agneaux” dans la dernière traduction française en date, confiée à des écrivains, La Bible, nouvelle traduction, Bayard, 2001].
Certes, 2011 a bien été un excellent cru pour la traduction, et la compréhension mutuelle entre les hommes bénéficie bien d'avancées technologiques majeures, mais les fameux jeux de langage de Wittgenstein ont encore de beaux jours devant eux.
Face à la multiplicité des langues de ce monde, Google Traduction continuera ainsi de buter sur le casse-tête de la saucisse de Francfort. Non, il ne s'agit pas d'une énigme pour linguistes allemands, mais d'une question simple. Que désigne un “hot dog” en anglais ? Un sandwich garni d'une saucisse, ou un adorable chiot ?

Scènes d'hystérie collective aux obsèques de Kim Jong-il

La télévision nord-coréenne a diffusé des images de ces funérailles aux allures martiales, qui n'étaient pas sans rappeler celles de son père Kim Il-Sung.

Triste anniversaire

Dix ans, ce devrait être au moins l’âge de raison pour l’euro. Mais c’est encore de maladie infantile dont souffre la monnaie unique européenne. Alors qu’on la croyait à l’abri des mauvaises infections, la voilà qui connaît même l’un de ces accès de fièvre répétitifs qui peuvent à tout moment l’emporter pendant l’hiver. Le plus triste, c’est que personne n’éprouve de véritable affection pour elle. Pas même d’attachement particulier au delà, pour ses protecteurs, de la certitude de sa nécessité. Aura-t-elle jamais été populaire ? Trop nordique dans son dessin. Trop allemande dans sa rigueur. jusqu’à son nom - préféré à «l’écu » de VGE qui sonnait tellement français - jugé d’emblée froid. Impersonnel. Comme « la zone » sur laquelle elle règne qui suggère davantage les urgences hospitalières - il faut la sauver ! - que le voyage dans l’histoire que nous proposaient Pasteur ou Richelieu.

Ah, la nostalgie du franc… Elle ne s’est pas vraiment éteinte, animée par le souvenir flou de l’âge d’or des trente glorieuses. Et régulièrement revient la tentation de ressusciter la semeuse des rêves de prospérité d’une France pleinement souveraine et maîtresse absolue de son destin monétaire et politique. Et qu’importe si cette illusion anachronique coûterait des fortunes, elle berce les langueurs monotones.

L’euro a l’odeur aigre de la crise après avoir longtemps traîné derrière lui un lourd parfum de soupçon. Le passif psychologique qui leste son image est chargé. Calcul impossible, la division par 6,55 avait servi - une bonne partie de l’opinion en reste persuadée - à dissimuler une augmentation des prix. Désormais, on lui reproche d’avoir incité les démocraties à remplir leurs valises de dettes jusqu’à ce qu’elles deviennent des boulets paralysants. Et qu’ils sont agaçants ces Britanniques qu’on disait isolés avec leur livre sterling avec leur livre sterling, et qui paraderaient presque aujourd’hui avec un AAA que la Banque d’Angleterre rend nettement plus durable que le nôtre. Quant aux autres Etats sceptiques qui ne tentèrent pas l’aventure, eh bien ils entendent le rester.

Les vertus de la faible inflation et du dynamisme des échanges que portait l’euro ont été inhibées par la mauvaise coordination manifeste de ses opérateurs. Les nuits bruxelloises de l’automne 2011 au chevet de l’objet sulfureux ont fait oublier la légèreté du printemps 2002 quand il avait rapproché Paris d’Amsterdam, Berlin de Madrid, Rome de Dublin. Contre toute attente l’argent - un seul et même argent - avait alors généré une furtive fraternité.

TRAGÉDIE, HISTOIRE D'UN PEUPLE MANIPULÉ





Beau temps, mauvaise nouvelle

Les glaciers fondent, les déserts avancent, la neige ne tombe plus à Noël. À part Claude Allègre, tout le monde s’en est rendu compte en levant les yeux au ciel : ça chauffe chaque année un peu plus pour la terre. Pour le moment, on se contente de monter la clim’ au lieu de baisser l’émission massive à l’origine de l’effet de serre. Le degré d’intolérance de la planète à cette montée de température sera atteint plus vite que prévu.

Depuis 1994, l’ONU et le G20 n’ont pas su imposer des mesures fermes et efficaces pour bloquer le thermomètre, en fermant le robinet des gaz à effet de serre, ouvert plein pot par un milliard de Chinois. On ne peut décemment pas demander à ces nouveaux champions du CO 2, de reprendre leurs vélos grinçants de l’époque Mao et de renoncer à la voiture qui nous est bien utile depuis un siècle. La solution ne peut être que mondiale et partagée. Entre la crise, la Syrie, l’inflation... les dossiers brûlants ne manquent pas lors des réunions de l’ONU et les sommets du G20. Mais si le dossier climat reste au réfrigérateur, les dirigeants vont passer leur temps à traiter dans l’urgence les catastrophes, les conflits, les désastres économiques provoqués par cette chaleur. Le beau temps ne sera bientôt plus une bonne nouvelle.

Les leçons de notre jeunesse

La France en récession, la France en campagne électorale. Dure année qui s'achève, rude année qui s'annonce. Le temps est loin où l'on nous expliquait que l'une des vertus du modèle social français était d'amortir la crise. C'était en 2008-2009. Nous faisions alors mieux que nos voisins allemands, plus durement touchés sur le coup. Aujourd'hui nous les envions, et les Français anticipent non pas des jours meilleurs, mais plus difficiles.

Sans vouloir dévaloriser la politique, reconnaissons que nous ne pouvons tout lui demander. Aucune solution miracle ne sortira des urnes, souvent en retard sur les réalités. La circulation des idées et des personnes va beaucoup plus vite. L'avenir est à ceux qui bougent, qui inventent, qui défrichent. À ceux qui regardent le monde pour y découvrir les opportunités à développer, les chances à saisir. À ceux qui se laissent heureusement surprendre, et qui n'enferment pas le futur dans les catégories d'hier. Tous les Français ne deviendront pas chefs d'entreprise, mais nous avons besoin de « libérer » ceux qui peuvent prendre des initiatives pour qu'ils puissent proposer du travail à d'autres.

C'est du côté de la jeunesse qu'il faut regarder. À la différence de la génération qui a grandi pendant les Trente Glorieuses, elle sait qu'elle n'a rien à perdre. Le chômage qui la frappe cruellement lui a appris qu'elle ne doit pas compter sur « le système », mais sur elle-même. Du coup, elle a l'esprit affûté. Elle croit en elle et dispose de ressources profondes.

Elle sait que la vie est dans l'échange, dans le mouvement, bien plus que dans les assurances et autres garanties. Qu'elle ne vivra pas de ce qu'elle recevra de l'État, mais de ce qu'elle sera capable de proposer, d'offrir, de produire et de mettre, disons-le, sur le marché... Notre pays a trop longtemps douté, comme le montre la faiblesse de ses exportations.

Cette jeunesse est déjà à l'aise dans la France de demain qui sera diverse, multiculturelle, pluriconfessionnelle, n'en déplaise à ceux qui croient aux lignes Maginot. Alors qu'on s'interroge sur l'avenir d'une Europe à laquelle les leaders politiques nationaux n'ont pas voulu donner les moyens de son existence, trop soucieux de défendre leur pré carré, cette jeunesse a grandi en ignorant les frontières de nos vieux pays. Elle n'a pas tardé à oublier de compter en francs, en lires, en marks... Et elle n'est pas disposée à venir en arrière.

Depuis trente ans, elle a compris, cette jeunesse, que les puissances sont fragiles. Elle a vu s'effondrer le communisme, chanceler le monde libéral, tomber des dictateurs. Elle voit la Chine triomphante déjà sous la menace d'une implosion sociale... Elle a grandi dans un monde qui s'est très largement transformé : nouvelles technologies, nouveaux métiers, mélange des cultures... Par conséquent, elle sait qu'il faut penser autrement. Qu'il faut explorer l'incertitude, non pour trembler, mais pour y découvrir ce que nous n'avons pas encore vu, ce que nous n'avons pas exploré. Nous sommes, nous apprend-elle, dans le temps des pionniers. Rien n'est garanti, mais beaucoup est possible.

C'est vers elle qu'il faut se tourner, pour l'accompagner, l'épauler, lui transmettre la part vive de l'héritage, et avec elle inventer un avenir inédit. Car une chose est sûre : ceux qui voudront s'en tenir, par définition, aux solutions d'hier seront en dehors du coup. Il est temps de se décoincer...

Des élections législatives anticipées fin avril en Grèce

Des élections législatives se tiendront en Grèce après Pâques, fin avril, a annoncé mardi 27 décembre le ministre des finances Evangelos Vénizélos, ajoutant que l'avenir du pays se jouerait le mois prochain sur le plan de refinancement de la dette.

"L'avenir du pays se décidera entre le 16 janvier et les deux ou trois semaines suivantes, au cours des négociations sur le nouveau programme" d'aide de la zone euro, dont le plan de refinancement de la dette, a ajouté M. Vénizélos lors d'une réunion du parti socialiste Pasok, l'une des trois formations de la coalition gouvernementale du premier ministre, Lucas Papademos.
Cette annonce semble indiquer que les conservateurs grecs du parti Nouvelle Démocratie (ND, droite) ont renoncé à leur exigence d'élections législatives anticipées dès le 19 février prochain, pour laisser quelques semaines supplémentaires à M. Papademos pour mettre en œuvre les réformes.
Le porte-parole de ND, Yannis Michelakis, a en effet déclaré mardi que son parti accepterait sous certaines conditions de repousser la date des élections, mais pas au-delà de la Pâque orthodoxe qui tombe le 15 avril. "Tout changement de la date du 19 février, sur laquelle nous nous étions mis d'accord, dépend des discussions sur la dette", a-t-il rappelé sur la radio Vima.
L'APPLICATION DU PLAN D'AIDE
M. Papademos, un technocrate, dirige le gouvernement formé en novembre par le Pasok, le parti socialiste auparavant seul au pouvoir, le parti de la Nouvelle Démocratie et le parti d'extrême droite Laos.
Sa principale tâche est la définition des modalités et l'application du deuxième plan d'aide de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), convenu en octobre. Il doit aussi faire passer au Parlement grec les mesures d'austérité promises en échange de cette aide.
Une troïka représentant l'UE, le FMI et la Banque centrale européenne (BCE) est attendue en janvier à Athènes pour vérifier si les objectifs fixés dans un premier plan d'aide en 2010 ont été atteints par la Grèce et comment ce pays prépare les mesures pour obtenir le deuxième volet de l'aide.
Avec une économie en pleine récession, le gouvernement a de plus en plus de mal à atteindre ces objectifs d'assainissement des finances publiques et certains au sein du cabinet commencent à suggérer que d'autres mesures d'austérité seront nécessaires.

Poutine : «Je n'ai pas besoin de tricherie pour gagner»

Le premier ministre russe a une nouvelle fois exclu mardi de remettre en cause le résultat des législatives avant d'annoncer la promotion de Vladislav Sourkov, proche conseiller et théoricien de la «démocratie dirigée».

«En tant que candidat je n'ai besoin d'aucune tricherie», lance Vladimir Poutine qui promet une élection présidentielle «transparente, claire et objective» couronnée sans nul doute par sa victoire. «Que ce soit clair pour tout le monde, je veux m'appuyer sur l'expression de la volonté populaire, sur la confiance», insiste-t-il. Devant les membres de son «Front populaire», une vaste agrégation de syndicats, de partis et d'associations créée pour redonner un second souffle à son parti Russie Unie, le candidat n'a que mépris pour ses opposants.
Faute de «programme unifié», de «moyens compréhensibles», «d'objectifs clairs» et de leaders «capables de faire des choses concrètes», l'opposition se contente, selon lui, de «délégitimer le processus électoral». Or, affirme-t-il ,«il ne saurait être question de discussions sur une révision» des résultats des législatives. «Nous devons mettre un terme à toutes ces insinuations», conclut-il.
«Le pouvoir en place est dans un cul de sac historique», relève Andreï Illarionov, président de l'Institut d'analyse économique. «Il s'attache à provoquer et à discréditer les organisateurs des manifestations, mais surtout, il prépare sa revanche», juge cet économiste qui n'exclut pas «une répression brutale, à la biélorusse».

Rassemblement anti-fraudes

Lundi, deux militants d'opposition, Yaroslav Nikitenko et Serguei Oudaltsov, ont été condamnés à 10 jours de prison. Oudalstov, leader du Front de gauche, venait tout juste de purger une peine de 15 jours pour avoir participé au tout premier rassemblement anti-fraudes, organisé le 4 décembre, jour du scrutin. «Son seul moyen de résister est une grève de la faim qui met sa vie en danger. C'est l'arbitraire le plus total!», s'inquiète l'étoile montante de la contestation, le sulfureux blogueur Alexeï Navalny, qui réclame sa libération immédiate.
En parallèle, Vladimir Poutine s'attèle à réunir ses barons les plus loyaux. Après avoir été désigné, la semaine dernière, chef de l'administration présidentielle, Vladislav Sourkov, architecte des mouvements de jeunesse pro-Kremlin et principal idéologue de la «démocratie dirigée» , a été nommé mardi vice-premier ministre. Son admiration pour l'homme fort du pays est inconditionnelle: «Je pense que Poutine est un homme que Dieu et le destin ont envoyé à la Russie lorsqu'elle traversait une période difficile», déclarait-il en juillet.
En verrouillant son système, Vladimir Poutine semble galvaniser davantage ceux qui exigent son départ. «Ce vote qui est prévu ne peut pas être considéré comme une élection. Elle ne sera pas légitime quoiqu'il arrive. Nous ne la reconnaîtrons jamais», martèle Alexeï Navalny, qui n'exclut pas de se déclarer candidat si la rue réussit à obtenir «des élections libres». Pour transcender les dissensions qui agitent la nébuleuse de l'opposition, il appelle les Russes à sortir encore plus massivement dans la rue: «Peut-être que c'est une vision trop primaire, mais si un million de personnes sortent dans la rue, ils ne pourront rien nous faire. Ils devront satisfaire nos revendications»

POUTINE EST FOU, C'EST CERTAIN, IL EST DÉMENT.
C'EST À LUI QU'IL FAUT IMPOSER UNE PSYCHOTHÉRAPIE.

Le coût des débats PS pas imputé à Hollande pour 2012

La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques considère que les dépenses des médias pour couvrir la campagne «n'ont pas été exposées au profit direct» du candidat PS à l'Elysée. Elles ne peuvent donc pas être imputées à ses comptes de campagne.

La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a tranché. Les dépenses consenties par les chaînes de télévision et de radio dans le cadre des primaires socialistes ne seront pas imputées aux comptes de campagne de François Hollande. «Sous réserve des observations éventuelles du Conseil constitutionnel, la commission considère (…) que de telles dépenses, qui n'ont pas été exposées au profit du candidat désigné in fine et en vue de son élection, n'ont pas à être rattachées à son compte de campagne», a expliqué le président de la commission, François Logerot, en réponse à l'UMP qui avait soulevé le problème le 9 décembre dernier.

Le parti majoritaire, par la voix de Franck Riester, son secrétaire national en charge de la communication, avait demandé à la CNCCFP si les dépenses des médias devaient être intégrées au compte de campagne du candidat socialiste, pointant également du doigt un partage inégal, selon lui, du temps de parole dans les médias entre l'UMP et le PS au troisième trimestre 2011. Contacté par Le Figaro, le député de Seine-et-Marne n'était pas joignable dans l'immédiat.
Une primaire rentable pour le PS

«Les dépenses engagées lors de ces émissions se rapportent à des confrontations contradictoires entre plusieurs pré-candidats du même parti, en vue de la désignation de l'un d'entre eux», a justifié François Logerot dans un courrier adressé au secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. Mais la primaire a rapporté au Parti Socialiste entre 1 et 1,5 millions d'euros, selon des chiffres que le parti a lui-même communiqués.

Un excellent résultat, probablement réalisé grâce à la médiatisation dont a bénéficié le processus de désignation du candidat socialiste. Car si sa médiatisation de la primaire n'a pas rapporté directement de l'argent au parti, elle lui a assuré une véritable popularité, notamment par le biais des quatre débats télévisés organisés et diffusés à des heures de grande écoute en septembre et octobre.

CELA FERA PLUS D'UN AN DE CAMPAGNE POUR LE PS, 
BRAVO !!!

L'euro fête ses dix ans sans tambour ni trompette

Dix ans et pas tout à fait toutes ses dents. Voilà une décennie que l'euro a remplacé dans les porte-monnaies de millions d'Européens le franc, le mark ou la lire, après avoir conquis les marchés financiers dès 1999. Mais même fort aujourd'hui d'une armée de pièces et de billets, présente dans 17 pays européens (332 millions de personnes), la monnaie unique n'est pas parvenue à s'imposer définitivement. Entre les marchés qui remettent en cause jusqu'à son existence et les politiques qui veulent lui faire la peau, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan ou Jean-Pierre Chevènement en tête dans l'Hexagone, la devise européenne « fête » son anniversaire sans tambour ni trompette.
« Tout semblait aller pour le mieux jusqu'à la crise financière, qui a mis en lumière les failles institutionnelles de la zone euro », explique Philip Whyte, chercheur au Centre for European Reform de Londres. La crise de la dette, survenue en Grèce en 2010 avant de gagner les autres pays membres, n'a rien arrangé.

La zone euro a "sous-estimé les risques"

Eurosceptiques et europhiles se livrent désormais un duel sans merci. Les premiers reprochant à la monnaie unique d'être surévaluée et de pénaliser les exportations quand ses défenseurs louent « des prix stables pour les consommateurs, plus de sécurité pour les entreprises et les marchés ». Tout le monde a « sous-estimé les risques », juge Philip Whyte, pour qui la forte baisse des taux d'intérêt après l'arrivée de la monnaie unique, notamment en Europe du Sud, a incité gouvernements, entreprises et ménages à s'endetter démesurément.
En dépit de ses avantages indéniables pour voyager, « les consommateurs n'ont jamais été très heureux (avec l'euro), ils ont toujours gardé cette perception initiale qu'il signifiait une augmentation des prix », constate André Sapir, économiste du centre Bruegel de recherche sur les politiques économiques en Europe. Si la BCE a effectivement veillé à la stabilité des prix, avec une inflation limitée à 2% par an en moyenne depuis 1999, la focalisation des consommateurs sur leurs achats quotidiens comme le pain ou l'essence a provoqué un phénomène d'inflation ressentie dans tous les pays où l'euro a été introduit. Et ceux qui font toujours la conversion dans leur monnaie nationale « la font fatalement avec les prix d'il y a 10 ans », d'où le sentiment de forte inflation qu'éprouvent de nombreux Européens encore aujourd'hui, selon André Sapir.
Personne ne songe sérieusement à un retour aux anciennes monnaies nationales même si la nostalgie gagne du terrain, notamment chez les Allemands, qui étaient très attachés au deutschemark synonyme du miracle économique d'après-guerre et qui ont l'impression de devoir toujours passer à la caisse pour leurs voisins. Selon les économistes, une fin de l'euro serait catastrophique pour les banques européennes, à cause de la dépréciation prévisible des monnaies des pays d'Europe du Sud dont elles sont créancières. Et l'Allemagne, dont la monnaie s'apprécierait considérablement, verrait fondre sa compétitivité à l'export, avec des pertes d'emplois massives à la clé.