TOUT EST DIT

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vendredi 18 mai 2012

Réfractions corréziennes

C’était étrange de voir ce 6 mai, à la télévision, la place de la cathédrale de Tulle où j’ai vécu les années Mitterrand et Chirac. Les samedis matin, jours de marché, Hollande y distribuait des tracts avec des militants de son parti.
Il m’arrivait d’aller le saluer. Comment aurais-je imaginé qu’il y prononcerait sa première allocution de président, sous les vivats d’une foule en liesse ? Songeait-il vraiment à un éventuel destin national lorsque, au printemps 1995, il fut battu à Tulle par mon ami Aubert aux municipales après avoir été battu par le même en 1993 aux législatives ? Y songeait-il même au soir du second tour de la présidentielle de 2007 ? Il marchait dans une rue, toujours à Tulle, seul, et semblait à ce point désemparé que j’étais descendu de voiture pour aller le saluer. J’ignorais les aléas de sa vie privée ; je savais juste, comme tout le monde, qu’il avait mal vécu la campagne de Ségolène Royal, et que les ténors du PS ne le prenaient pas au sérieux.
Il s’est accroché, la chance lui a souri, et voilà que les journalistes parisiens redécouvrent la Corrèze dans son sillage. Oui, c’était étrange pour moi qui ai vécu dans l’euphorie l’élection de Chirac d’assister sans joie à celle de Hollande. Sans joie car, vraiment, je n’ai pas d’atomes crochus avec la gauche française et je suis convaincu qu’un second quinquennat de Sarkozy eût été à tous égards salutaire. Mais je ne nierai pas pour autant une certaine sympathie pour la personne de Hollande, ainsi qu’un rien de gloriole corrézienne. Queuille, Charbonnel, Chirac, Hollande : nos arpents de verdure ne sont pas infertiles. À vrai dire les liens de Chirac avec la Corrèze étaient plus charnels que ceux de Hollande : il l’incarnait, tandis que Hollande lui restitue son identité de terre de gauche. Les amis ussellois de l’un ne ressemblent pas tout à fait aux camarades tullistes de l’autre. Question d’histoire-géo, et de tempérament aussi. Chirac séduisait par son rythme et sa gestuelle, c’était physique ; Hollande emporte l’adhésion à la longue par son humour et son sens de l’esquive. Chirac “sabrait au clair” ; Hollande lâche ses coups avec une fausse désinvolture. Chirac était cordial ; Hollande est jovial, nuancé.
Hollande donc est président. Tant mieux pour la Corrèze. Mais gouvernera-t-il ou régnera-t-il ? La question mérite d’être posée. Saura-t-il mettre au pas Aubry, Fabius, Delanoë et Montebourg, qui l’ont beaucoup et ouvertement pris pour un cave ? Saura-t-il rabattre les caquets de Joly, Duflot, Mélenchon et autres idéologues, lui qui n’a jamais caché sa faible inclination pour les avatars du gauchisme soixante-huitard ? Saura-t-il convertir les chefs syndicaux au principe de réalité ? Gouverner, c’est tailler dans le vif, et marginaliser la concurrence interne en sorte que ses aigreurs ne puissent faire tache d’huile. En Corrèze comme à la tête du PS, il a donné l’impression de temporiser en souslouant les places aux factions, aux courants, aux seconds couteaux. Saura-t-il tenir des positions quand le consensus s’avérera impossible ? L’art des conciliations est précieux ; encore doit-on savoir trancher, et il y faut une autorité qui peut-être fait défaut à François Hollande. Peut-être pas. On verra à l’usage s’il a la trempe d’un Mitterrand ou les limites d’un Auriol.
Quel réconfort de retrouver à Orléans la France immémoriale après cette séquence électorale où fatalement elle a caricaturé ses travers ! La ville célébrait sa libération par Jeanne d’Arc, en même temps que le six centième anniversaire de la naissance de celle-ci, et son maire, Serge Grouard, m’avait convié, en qualité d’ancien et éphémère “président” de ces fêtes. La symbolique des cérémonies (passation de l’étendard, messe en la cathédrale Sainte-Croix célébrée par le nonce apostolique, défilé militaire, hommage des provinces, etc.) réconcilie miraculeusement l’Église, l’État et son armée, la foi des uns, la laïcité sourcilleuse des autres et le patriotisme de tous à l’enseigne de Péguy. La Jeanne live du cru 2012 se prénomme Pauline ; la “mienne”, celle de l’an 2009, Agnès, était là parmi ses devancières. Cette ronde de la mémoire, ce défi aux trivialités de l’immanence, cette réincarnation d’une sainte de vitrail sous les dehors d’une jeune fille sagement “moderne”, ce peuple orléanais communiant comme chaque printemps détage, c’est en version presque intégrale la France que j’aime. 

L’illusion


A Edgar Faure qui lui demandait comment il comptait sortir de la crise algérienne, de Gaulle avait répondu : « L’erreur la plus commune de tous les hommes d’État, c’est de croire dur comme fer qu’il existe à chaque moment une solution pour chaque problème. »
Le drame qui suivit démontra qu’en l’occurrence il n’y en avait pas. Confronté à une crise sans précédent, François Hollande nous dit aujourd’hui qu’il connaît la recette pour nous en sortir sans douleur, deux doigts (voire quatre ou cinq…) de hausse d’impôts et un zeste de croissance. Qu’il y croie vraiment ou – hypothèse plus probable – qu’il entretienne les Français dans l’illusion le temps d’une élection législative, il ne rend pas service au pays. Plus cet état d’apesanteur économique et sociale durera, plus il sera difficile à François Hollande de faire accepter une politique de rigueur et de diminution substantielle de la dépense publique. Le précédent de 1981 nous apprend que les états de grâce finissent par se payer. Cash. 

La Nation comme recours


Pour tous ceux qui se situent désormais dans l’opposition, l’impasse politique semble totale. Avec un front national à 15 ou 20%, les perspectives de reprendre le pouvoir paraissent s’éloigner indéfiniment. Dans les années qui viennent, l’acuité des problèmes d’immigration, de cohésion nationale, d’identité,  de frontières, de sécurité et de paix  civile, sauf miracle ou excellente surprise, ne peut que s’amplifier, pour une raison presque mécanique : la France va continuer à recevoir 200 000 migrants chaque année, sinon plus,  sans avoir de travail et de logement à leur proposer pour permettre leur intégration.  Les phénomènes d’exclusion, de ghettoïsation et de révolte des banlieues vont encore s’aggraver, dans un contexte économique que chacun sait extrêmement tendu voire explosif.   Alors que faire ? Si les forces politiques qui ont occupé le pouvoir de 2002 à 2012 se réfugient dans la négation de ces réalités, ce qui est leur tentation naturelle, elles ouvriront un boulevard au front national et s’enfermeront dans une voie sans issue.  Leur intérêt est au contraire d’assumer sans complexe un positionnement autour de l’intérêt national, en affrontant avec courage le lynchage et la diabolisation, qui sont les armes favorites de leurs adversaires .  Je n’aime pas parler de « droite » et de « gauche » car cela renvoie à un clivage entre le parti un peu honteux du conservatisme et celui honorable du mouvement et du progrès. La vraie différence est entre ceux qui privilégient la Nation, sa puissance économique, son rayonnement, son unité, et ceux qui donnent la priorité au social, au partage, à l’égalité et l’assistance, avec bien entendu des nuances et des chevauchements.  Je pense que les positions nationales  adoptées par Nicolas Sarkozy à la fin de sa campagne – recours au référendum contre les blocages, remise en cause de Schengen,  réduction de moitié du flux migratoire,  rigueur économique à travers la « règle d’or » – étaient les bonnes, expliquant sa spectaculaire remontée.   Si les Républicains « de l’autre rive », désormais dans l’opposition, veulent espérer reprendre le pouvoir, il leur faut faire le choix sans ambigüité de la nation, la nation républicaine dans la tradition de leurs grandes figures historiques, Poincaré, Clemenceau, Millerand, Tardieu, de Gaulle et Pompidou. Sinon, ils se condamnent à 10 ou 15 ans d’oisiveté ou de protestation stérile.

"Derrière l’arbre du salaire des ministres, une forêt d’avantages cachés"

François Hollande a annoncé aujourd’hui en conseil des ministres une diminution de 30% de la rémunération des membres du gouvernement. Mais la France est encore loin d'une moralisation complète de la rémunération des cabinets ministériels.

Comme prévu sur sa feuille de route parue pendant la campagne, François Hollande a annoncé ce jeudi en conseil des ministres une diminution de la rémunération des ministres à hauteur de 30%. Ce geste est important parce qu’il témoigne  de la volonté affichée par la nouvelle équipe de rompre avec la logique prêtée au précédent quinquennat, en montrant personnellement l’exempl 
En même temps, le nouveau Président s’attaque de façon très symbolique et très partielle à un sujet très vaste, et très ancien en France, la rémunération du gouvernement. Rappelons-nous de la décision très importante prise par Lionel Jospin en 2001: la suppression des fonds secrets, c’est-à-dire le terme qu’il avait mis à la distribution d’argent liquide dans les cabinets ministériels. Il y avait alors substitué les indemnités de sujétion particulière (les fameuses ISP) qui sont versées sur fiche de paye et théoriquement déclarées au Parlement en loi de finances. 
 
Lionel Jospin eut le mérite de rendre transparentes des pratiques obscures qui permettaient aux conseillers de se verser des sommes parfois très coquettes en toute illégalité. Les mauvaises langues disent même que les fonds secrets servaient régulièrement à financer des campagnes électorales. Ou des dépenses privées des ministres. 
 
Dans tous les cas, la suppression des fonds secrets a obligé, dès août 2002, à revaloriser fortement le salaire des ministres. Ceux-ci n’étaient pas habilités à percevoir des indemnités de sujétion et se retrouvaient donc avec le seul salaire versé par l’Etat. Par décret, il fut décidé d’en changer le mode de calcul en l’indexant sur les plus hautes rémunérations de la fonction publique. Cette décision revenait à augmenter les salaires des ministres de 70%.
 
François Hollande a donc choisi de revenir partiellement sur cette mesure. Si l’on comprend bien l’intention et si celle-ci paraît louable, on regrettera néanmoins que cet engagement n’aille pas jusqu’à une moralisation complète de la rémunération des cabinets ministériels. En effet, derrière l’arbre du salaire brut des ministres, se cache une forêt d’avantages qu’il serait bon de rendre transparents et de moraliser.
 
Tout d’abord, concernant les ministres eux-mêmes, la mesure passe sous silence les avantages en nature dont ils disposent: le logement, les frais de bouche, parfois les frais de garde des enfants. Il est de notoriété publique que le personnel de maison dont bénéficient les ministres peut coûter très cher. Ensuite, la mesure ne dit rien concernant les membres de cabinet. Hors, ceux-ci sont parfois pléthoriques, et peuvent bénéficier d’avantages financiers relativement importants.
 
Il existe en fait deux cas de figure. Le moins choquant concerne les collaborateurs de cabinet recrutés sur contrats. On notera que ces contrats sont très précaires et permettent des ruptures unilatérales sans aucun préavis et sans indemnité. Il s’agit le plus souvent de jeunes conseillers ou attachés, notamment parlementaires, qui ont un pedigree très politique. Pour leur rémunération, le ministre dispose d’un volume financier global qu’il répartit à sa guise. Il peut décider d’avoir peu de conseillers bien payés, ou beaucoup de conseillers moins bien payés. L’essentiel est de ne pas dépasser la masse salariale inscrite au budget.
 
Le plus choquant concerne les fonctionnaires qui «montent» en cabinet. Ce sport très pratiqué au moment des nominations ministérielles constitue souvent une timbale pour les intéressés. En effet, le service en cabinet permet de conserver tous les avantages du service actif dans la fonction publique: rémunération, ancienneté, protection, en y ajoutant les avantages du cabinet: primes, privilèges divers, postes de sortie prestigieux. Les primes peuvent s’élever mensuellement à plusieurs milliers d’euros et permettent ainsi de doubler et plus la rémunération de base.
 
Certains considéreront que les fonctionnaires récupèrent ainsi l’énergie qu’ils ont mises à ramper dans la boue pour obtenir leur nomination en cabinet. En termes démocratiques, on s’étonnera néanmoins de voir qu’un fonctionnaire, supposé politiquement neutre, puisse se consacrer à des missions politiques avec tous les avantages qu’elles procurent, sans aucun des inconvénients.
 
Une mesure véritablement transparente consisterait à interdire cette pratique, en exigeant des fonctionnaires en poste dans les cabinets qu’ils renoncent à leur statut au moins pendant la période où ils servent un ministre. D’une part, cette mesure resterait très protectrice, puisqu’elle garantirait le retour automatique dans la fonction publique à l’issue du passage en cabinet. D’autre part, elle permettrait de limiter la pléthore de fonctionnaires qui grenouillent activement dans les antichambres de ministre. Et qui nourrissent l’idée qu’il existe une caste de mandarins qui a confisqué le pouvoir à son profit.
 

Banqueroute de l’État francais, ça avance

Mais au fait… cela fait un moment qu’on n’a pas parlé de l’avancement de la déroute financière de l’État français, non ? Faisons un bref point.
Pour résorber son déficit, la France devrait avoir une croissance de 7%. L’alternative : doubler les impôts. Après 37 années consécutives de déficit, notre marge de manoeuvre paraît bien maigre…

Quelle croissance faudrait-il en France pour retrouver le critère de Maastricht, soit 3% de ce qu’il est convenu d’appeler le déficit ? Réponse : plus de 7%. Une croissance que nous n’avons jamais connue depuis des décennies. Une croissance dont est bien incapable l’économie française, même sans crise mondiale : population vieillissante, lourde part de l’économie publique, systèmes administratifs rigides, nous brident depuis bien longtemps.
Ces 7% ne sont pas un lapin sorti d’un chapeau. Je vous rappelle que notre dernier déficit public est supérieur à 10%. Pour étaler le déficit d’une année, vous devez, l’année suivante, avoir plus de rentrée. Vous gagnez 100 et vous dépensez 110. Votre déficit est donc de 10, au lieu de 3. Vous êtes obligé de rentrer environ 107 l’année suivante pour contenir votre déficit à 110/107 soit environ 3% (2,8% précisément). Bien sûr, ceci suppose que vous limitiez votre train de vie et que votre outil de travail soit capable de monter en régime.
Vous comprenez pourquoi Monsieur Le Marché s’intéresse en ce moment à nos obligations d’État et les aime de moins en moins. Notre taux d’emprunt augmente, car sur le marché obligataire, lorsqu’une obligation baisse, son rendement monte. Les acheteurs de nos créances veulent être mieux rémunérés, estimant que le risque grandit.
De plan en plan avec de mauvaises hypothèses, le marché perd confiance
Faute de croissance, pour redresser la barre, il faut mettre en place des plans d’austérité, qu’il serait plus juste d’appeler plans d’assainissement. Depuis fin juillet, nous en sommes au deuxième. À peine un plan élaboré, les hypothèses de croissance sur lequel il se fondait deviennent obsolètes : 1,75% pour le plan de fin juillet ; puis 0,9% pour le plan de fin octobre ; sachant que la croissance réelle sera proche de 0,2% selon les dernières prévisions.
On comprend que Monsieur Le Marché s’agace… Supposez que, lourdement débiteur, vous présentiez à votre banquier des business plans successifs irréalistes, il commencerait à devenir nerveux.
En tant que citoyen vous devez cependant regarder d’autres chiffres que ceux de Monsieur Le Marché.
Les journaux et les média vous présentent toujours la situation économique en ratios dette sur PIB ou déficit sur PIB. Ceci suppose que l’État préempte toute la richesse nationale. Mais vous conviendrez avec moi qu’il faut bien vous vêtir, vous nourrir, vous loger et vous chauffer. Bref le PIB d’une nation n’appartient pas à l’État.
Il serait donc bien plus honnête de présenter les chiffres de déficit et de dette rapportés aux recettes fiscales. Là, c’est plutôt l’horreur, comme l’a très bien déjà démontré Philippe Herlin dans son livre France, la Faillite ?
La pression fiscale, un inquiétant indicateur encore ignoré des marchés
La pression fiscale déjà existante est un important indicateur de solvabilité nationale. Si un État prélève déjà plus de la moitié de la production de richesse de ses citoyens, sa marge de manoeuvre est beaucoup plus étroite que s’il en prélève 25% (cas de la Grèce).
Or la France fait partie des pays à la pression fiscale déjà très élevée. Un Français travaille uniquement pour l’État jusqu’au 28 juillet de l’année civile, selon l’étude de l’institut économique Molinari.
Au taux auquel nous empruntons actuellement sur les marchés, la charge de la dette, c’est-à-dire le paiement des intérêts sur notre passif de 1 692,7 Mds€, absorbe 80% de l’impôt sur le revenu. Chaque pourcent d’intérêt supplémentaire nous coûte 15 Mds€, soit le tiers des recettes de l’impôt sur le revenu.
Si vous raisonnez en tant que citoyen, vous comprenez vite que la France est insolvable. Personne n’acceptera de voir ses impôts doubler du jour au lendemain. Le taux de prélèvement atteindrait un niveau jamais vu dans l’Histoire.
C’est l’impasse : nous sommes insolvables, mais si nos créanciers l’admettaient, ce serait le chaos. La perte du triple A de la France portera un coup fatal à l’usine à gaz du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et signera la dislocation de l’Eurozone. Vous comprenez mieux la volatilité actuelle des marchés
Quelqu’un à qui on demandait comment il s’était ruiné aurait répondu : « au début tout doucement, puis très vite ». C’est probablement ce qui nous attend après trente-sept ans de déficits.
Le bon côté de la faillite, c’est qu’elle réapprend à vivre selon ses moyens. Ce doit être ce que le jargon économique moderne appelle le « développement durable »…
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Une première version de cet article a été publié sur Atlantico.fr le 22 novembre 2011.
(*) Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Le G8 est-il vraiment à la hauteur de la crise de la dette ?

Les dirigeants des pays du G8 se réunissent ce vendredi à Camp David. Les chefs d'Etat et de gouvernement devraient discuter des moyens d'empêcher la crise de la dette en zone euro. Mais ni les mesures d'austérité qui freinent l'économie, ni les tentatives contradictoires de relance destinées à développer les ressources fiscales ne peuvent prétendre résorber notre dette. La machine est cassée. En somme, un G8 pour la photo...
La tenue du « G8 » à Camp David vendredi et samedi coïncide avec la résurgence de l'affrontement entre républicains et démocrates américains à propos de la dette US. Marquant le retour à l'échelle mondiale – et non plus seulement européenne - d'une dette dont nul ne sait comment la résorber, et au premier plan le débat sur la stimulation d'une croissance qui n'est pas au rendez-vous.
En raison du risque contenu par la Banque de Grèce avec  l'aval de la BCE d'un effondrement des banques grecques, et de la perspective qui se rapproche tous les jours d'un sauvetage imposé de l'Espagne - ainsi que de leurs conséquences imprévisibles - l'Europe va encore avoir la vedette en solo. Mais pour combien de temps encore ? En pleine campagne électorale, les élus républicains majoritaires à la Chambre des représentants viennent de remonter au créneau, annonçant un nouveau bras de fer à propos du déplafonnement de la dette prévu pour la fin d'année. Tim Geithner, le secrétaire d'Etat au Trésor leur a répliqué qu' « on ne pourra pas surmonter les défis qui se posent aux Etats-Unis avec un programme économique d'austérité immédiate et violente ».
Au chapitre de la croissance, alors que celle de la Chine qui devait tirer le monde s'essouffle, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton s'est dite « encouragée d'entendre des déclarations venant de dirigeants européens sur l'effort fait pour tenter de trouver un consensus autour de la croissance ». Rencontrant Mario Monti, le président du conseil italien, Barack Obama a défendu cette même approche. Selon le communiqué de la Maison Blanche, les deux dirigeants, « se sont mis d'accord sur la nécessité d'intensifier les efforts destinés à promouvoir la croissance et la création d'emploi ».
Devant cette offensive américaine, le gouvernement allemand affecte la sérénité : « je ne pense pas qu'on en arrive à des querelles » a déclaré un haut fonctionnaire qui a réclamé l'anonymat, en ajoutant « nous avons bien vu que tout le monde voulait la croissance ». Certes, l'objectif est en paroles commun mais les moyens diffèrent.
Les Américains se donnent implicitement comme modèle aux Européens, l'administration Obama ayant favorisé les mesures de relance au détriment de la rigueur budgétaire, et la Federal Reserve soutenu l'industrie financière tout en faisant baisser par ses achats les taux à long terme de la dette publique. En Europe, le débat est engagé entre les partisans de réformes structurelles d'inspiration libérale et ceux qui préconisent une politique d'investissement. Les uns et les autres sont néanmoins d'accord pour attendre de la croissance la solution à des problèmes qu'ils ne parviennent pas à résoudre sans son apport.
Barack Obama averti ses challengers qu'ils ne doivent pas rééditer « la catastrophe du plafond de la dette de l'année dernière », durant l'été2011, tandis que John Boehner, le leader républicain de la Chambre des représentants, déclare qu'« il ne permettra pas un relèvement du plafond de la dette sans que quelque chose de sérieux ne soit fait contre la dette » et demande « où est le plan du président ?» pour endiguer une dette qui dépasse 15.600 milliards de dollars. Mais les républicains ne veulent pas d'augmentation des impôts et les démocrates n'acceptent pas de coupes dans les programmes sociaux... Les dirigeants de la Fed s' inquiètent des répercussions d'un retour à marche forcée vers l'équilibre budgétaire aux Etats-Unis, en plus des risques que fait courir la crise européenne.
En Europe, la stratégie choisie de désendettement de la dette, tant publique que privée, est en échec et suscite une dynamique de crise qui ne se dément pas. La croissance nulle mesurée par Eurostat dans la zone euro pour le premier trimestre n'augure rien de bon, tandis que le système bancaire semble devenu dépendant de la morphine monétaire de la BCE. Les échéances grecques et espagnoles ne vont pas pouvoir être repoussées longtemps.
Une vérité se fait jour, objet d'un nouveau déni auquel le « G8 » va participer : dans toute l'économie occidentale, la dette est tout simplement trop importante pour être résorbée. Ni les mesures d'austérité qui freinent l'économie, ni les tentatives contradictoires de relance destinées à développer les ressources fiscales ne peuvent y prétendre sérieusement. La machine est cassée. Gagner du temps est la seule stratégie qui subsiste et l'invocation de la croissance a toutes les chances de se résumer à un geste politique de plus. Cela va être un« G8 » pour rien, l'habitude s'en installe.

François Hollande et les signes avant-coureurs d'un retour à l'Etat 100% PS

Derrière les hommages appuyés à Jules Ferry et Marie Curie et la priorité donnée à la Justice et l'Education, les appels du pied à des clientèles traditionnelles du PS... Que dire par ailleurs d'un gouvernement essentiellement constitué de fonctionnaires : toutes les initiatives et décisions prises par le nouveau président vont dans le sens d'un retour à l'Etat 100% PS...
Et la crevure à la droite du nabot de l'Elysées
Que François Hollande n’ait pas raccompagné son prédécesseur à sa voiture juste avant sa prise de pouvoir officielle, le mardi 15 mai, relève de la simple grossièreté. Qu’il n’ait pas trouvé un seul mot positif pour évoquer l’exercice et le bilan de son mandat, montre son sectarisme. Mais avoir cru devoir inviter pour son premier déjeuner à l’Elysée tous les anciens premiers ministres socialistes, avec les épouses ou compagnes, est beaucoup plus symbolique de la ligne adoptée par ce nouveau gouvernement : le retour à un Etat 100% PS.
Toutes les initiatives et décisions prises par le nouveau président vont dans ce sens-là. En commençant par ses hommages à Jules Ferry et Marie Curie, avec ses priorités répétées à L’Education et la Justice. Il est permis d’avoir une dilection particulière pour telle ou telle grande figure historique. Concernant celles sélectionnées par le nouveau chef de l’Etat, on a bien compris qu’il ne s’agissait que d’emblèmes. En choisissant de se rendre au Panthéon, François Mitterrand avait été plus œcuménique...

Affirmer que l’éducation et la justice seront les priorités de ce gouvernement peut sembler sympathique. Qui pourrait être contre ? Mais beaucoup d’autres «priorités» s’imposent tout autant, et sont pareillement indiscutables : «la création», «l’esprit d’entreprise», «l’esprit civique», «la culture», «la famille», «les valeurs», «la qualité de la vie»... Il se trouve - et ce n’est pas un hasard - que l’éducation et la justice s’incarnent dans des corps administratifs, noyautés par des syndicats, qui, avec ceux de l’administration des finances, constituent les fers de lance de l’appareil et des troupes du Parti socialiste. L’hommage du président de la République avait donc aussi un coté «bons comptes-bons amis». Il ne faut pas oublier que le siège du PS, rue de Solférino, fut, au départ, financer par la nébuleuse des mutuelles de l’Education Nationale (qui, ensuite, devait renflouer le journal «Le Monde»...)

Certains ont trouvé admirable que François Hollande et Jean-Marc Ayrault aient été capables de respecter à la lettre le principe (parfaitement débile) de la parité entre les hommes et les femmes ministres. Au delà, on remarquera que ce gouvernement est constitué à 100% de fonctionnaires, de professionnels de la politique et de personnes dont les ressources proviennent en totalité de l’argent public. Nous entrons dans une ère de parti unique socialiste, élargi aux supplétifs de la pseudo écologie et à un soi-disant parti radical. Tous sont issus de la sphère publique. Ils ne peuvent qu’être dévoués à son service.
Un tel système n’a aucune chance de réussir. En tout cas en termes de création de richesses et d’emplois. Ce sera comme en 1936 ou 1981. Pour les mêmes raisons. Sauf qu’un Etat, même détenant tous les pouvoirs, qui doit emprunter sur les marchés financiers 500 millions d’euros par jour au titre du paiement de ses dettes, pour faire ses fins de mois, est comme «sous tutelle». Le moindre  faux pas, la première bourrasque lui sera fatal. Cette issue, sans doute dramatique, est certaine. Dans quel délai ? C’est toujours la question la plus difficile. Quelques mois, quelques années...

François Hollande : le président de tous les… socialistes

L’appel à l’unité nationale et à l’apaisement lancé par François Hollande au cours de son discours d’investiture, n’aura été que de façade. Dès le déjeuner, le président de la République a prouvé qu’il n’était pas prêt à rompre avec l’esprit partisan de gauche en n’invitant à sa table que des anciens Premiers ministres socialistes.

Déjà les grands gueuletons !!!
François Hollande président continue à préférer son parti à sa patrie. Une attitude aux antipodes des promesses de campagne qui démontre que le nouveau pouvoir ne souhaite gouverner que pour les siens : ce cher peuple de gauche qu’ils mettent si souvent en avant.
Un président de la République rassembleur peut-il choisir pire symbole d’entrée en matière que de placer à sa table pour son premier déjeuner présidentiel tous les Premiers ministres socialistes. Un choix étrange qui démontre une certaine conception du pouvoir : les Français gardent-ils un souvenir inoubliable d’Edith Cresson ? Michel Rocard, de retour de chez les Mollahs iraniens doit-il partager la table du président de la République ?
Et cette fable de gauche, toujours répétée comme quoi tout ce qui a été fait de bien et de juste en France l’a été fait sous un gouvernement socialiste…
Les Français n’ont pas oublié le suicide économique et industriel qu’aura été le mitterrandisme (même si François Hollande semble l’avoir pris pour modèle) ni la folie des 35 heures du commandeur Lionel Jospin.

Salaire 


L’austérité n’est pas une fatalité, nous disait le candidat Hollande. Notre désormais Président a pourtant décidé de se l’infliger, l’austérité : 30 % de moins sur son salaire, qui diminue d’un coup de plus de 21 000 euros à moins de 15 000 ! Pareil pour les ministres, qui toucheront moins de 10 000 euros. Évidemment, vu du portefeuille des Français, cela reste très, très confortable. Mais risquons le mot : tout cela est un peu démago. Ce n’est pas ainsi qu’on remplira les caisses vides de l’État. Et ce n’est surtout pas en payant un ministre de la République moins qu’un cadre dirigeant de multinationale, qu’on réhabilitera la politique… Question d’exemplarité, explique le Premier ministre. Mais si c’est l’exemple à suivre, il y a tout à craindre pour nos salaires, et le coup de pouce promis aux smicards s’annonce faiblard. Nous voici prévenus : l’austérité n’était peut-être pas fatale, mais elle arrive.

En fanfare ! 

Ah quels beaux débuts ! Au travail mesdames et messieurs les ministres, vite ! Telle était la consigne des chefs (le chef de l’Etat et celui du gouvernement). Elle a été entendue plutôt deux fois qu’une. Ce 17 mai était jour férié, néanmoins les Éminences ont débordé d’activité, annonçant leurs idées, leurs projets, leurs plans. Il y aurait des élections dans pas longtemps qu’on n’en serait pas étonné. Il est vrai qu’un premier conseil des ministres programmé le jour de la fête de l’Ascension, ça vous fait un sacré tremplin !
En trois heures de temps on a donc appris que la rétribution des ministres sera diminuée de 30 %, qu’une charte déontologique encadrera l’exercice ministériel, que le gouvernement donnera illico un coup de pouce au smic, que les écoliers du primaire (et leurs enseignants) vont se remettre à la semaine de cinq jours, que la croissance sera explicitement ajoutée au pacte budgétaire européen… Et que ça saute ! Dans ce débordement d’activités, on saluera la saine modération de Michel Sapin, ministre du Travail, qui n’a pas voulu annoncer le recul du chômage avant le solstice d’été.
Ce sympathique début en fanfare est logique. L’alternance politique, que la France n’a plus connue depuis 1995, est forcément un temps d’exaltation. Les arrivants se sentent investis d’une mission rénovatrice, presque régénératrice ; ils ont le sentiment qu’ils donnent le signal d’un nouveau départ. La politique ne croit plus aux révolutions, mais a encore, comme les cheminots, foi en ses aiguillages. C’est pourquoi Manuel Valls, successeur de Claude Guéant, a fait savoir que le pays avait non seulement besoin d’ordre, mais aussi « de tempérance et de mesure ».
Tout à leur joie d’être au cœur du pouvoir exécutif, les nouveaux ministres débordent de bonne volonté. Si, envers et contre toutes les dettes et fardeaux, il y a encore un état de grâce, il est là, sous nos yeux, dans ce temps suspendu où le gouvernement de la République existe bel et bien, en chair et en os, mais pas encore vraiment en action. Savourons ces instants d’optimisme. Demain sera un autre jour. « Ministre, ça eut payé ! », aurait prudemment conclu naguère l’humoriste Fernand Raynaud…

Ecouter ce cri qui monte depuis Athènes

Au lieu de traiter les responsables grecs comme des parias et leurs électeurs comme des pestiférés, les dirigeants européens, allemands en tête, feraient mieux de les écouter. Car à force de faire prévaloir les exigences de l’économie sur la démocratie, ils sapent les fondements de l’Union.

Nous nous habituons tellement vite aux clichés que nous n'en voyons plus les effets pervers, et nous les répétons machinalement, comme si c'étaient des vérités irréfutables, alors que leur rôle est justement de nous remettre dans les rangs. Le danger de suivre le même chemin que la Grèce, par exemple : c'est désormais devenu le mot d'ordre qui nous transforme tous en spectateurs ahuris d'un rite de pénitence, où l'on sacrifie le bouc émissaire pour le bien collectif. Le différent, le difforme, n'a pas de place dans notre cité. Et si les nouvelles élections qui viennent d'être convoquées ne donnent pas la majorité voulue par les partenaires, le destin hellénique sera tout tracé.
 Combien de fois avons-nous entendu les dirigeants insinuer de manière ténébreuse : "Vous ne souhaitez pas, n'est-ce pas, subir le destin de la Grèce ?” La sortie de la zone euro n'est pas prévue par les traités, mais elle peut être subrepticement intimée, facilitée. En réalité, Athènes est déjà tombée dans la zone crépusculaire de la non-Europe, elle est déjà le loup-garou invoqué pour effrayer les enfants.
Les vraies racines du mal ignorées 
Peut-être la sécession grecque est-elle inévitable, mais faisons au moins la lumière sur les vraies raisons : si c'est inéluctable, ce n'est pas parce que le sauvetage est trop coûteux, mais parce que la démocratie est entrée en conflit avec les stratégies qui devaient prétendument sauver le pays. Lors des élections du 6 mai, la majorité des votants ont rejeté la pilule d'austérité que le pays avale depuis deux ans sans succès et qui, au contraire, précipite la Grèce dans une récession funeste pour la démocratie. Une récession qui rappelle Weimar, avec des coups d'Etat militaires à l'horizon. Contraints de repartir aux urnes en l'absence d'accord entre les partis, les électeurs réaffirmeront leur rejet et donneront encore plus de poids à la gauche radicale, le parti Syriza d'Alexis Tsipras. Et encore une fois, les clichés proliféreront : Syriza est une puissance néfaste, contraire à l'austérité et à l'Union, et Tsipras est dépeint comme l'antieuropéen par excellence.
La réalité est tout autre. Tsipras ne veut pas sortir de l'euro, ni de l'Union. Il demande une autre Europe, exactement comme François Hollande. Il sait que 80 % des Grecs veulent garder la monnaie unique, mais pas de cette manière, pas avec ces politiciens nationaux et européens qui les ont appauvris, tout en ignorant les vraies racines du mal : la corruption des partis dominants, l'Etat et les services publics esclaves de la politique, les riches épargnés [par l’austérité]. Tsipras est la réponse à ces maux et pourtant, personne ne veut se griller en discutant avec lui. Pas même Hollande, qui a refusé de rencontrer le leader du Syriza lorsque celui-ci s'est précipité à Paris après les élections.
Et avez-vous entendu les gauches européennes, qui prétendent avoir la solidarité dans le sang, soutenir Georges Papandréou quand il affirmait qu'il fallait européaniser la crise grecque pour trouver la solution ? Qui avait pris au sérieux les paroles qu'il avait adressées aux Verts allemands en décembre, après sa démission du poste de Premier ministre ? L'idée qu'il avait exposée reste aujourd'hui encore la meilleure solution pour sortir de la crise : "Aux Etats membres, la rigueur ; à l'Europe, les politiques nécessaires de croissance".
Les paroles de Papandreou sont restées lettre morte : comme s'il était honteux d'écouter un Grec de nos jours. Comme s'il n'y avait aucune conséquence à la désinvolture ébahie avec laquelle on transforme en paria le pays qui a donné naissance à la démocratie et on analyse de manière impitoyable les dégénérations : l'oligarchie, le règne des marchés qui se traduit par la plutocratie, la liberté avec laquelle la loi et la justice sont méprisées.
L'expulsion d'Athènes, un échec de l'Europe
Si nous avions un minimum de mémoire, nous comprendrions mieux l'âme grecque. Nous comprendrions l'écrivain Nikos Dimou quand il exprime dans ses aphorismes le malheur d'être grec : "Le peuple grec ressent le poids terrible de son propre héritage. Il a saisi le niveau surhumain de perfection auquel sont liées les paroles et les formes des anciens. Cela nous accable : plus nous sommes fiers de nos ancêtres (sans les connaître), plus nous sommes inquiets pour nous-mêmes". Ceux qui évoquent les racines chrétiennes de l'Europe en oublient les racines grecques et l'enthousiasme avec lequel Athènes, une fois sortie de la dictature des colonels en 1974, a été accueillie en Europe en tant que pays symboliquement essentiel.
Ce que nos dirigeants ne disent pas, c'est que l'expulsion d'Athènes ne sera pas uniquement le fruit de son échec. Ce sera l'échec de l'Europe, une sale histoire d'impuissance volontaire. Nous n'avons pas su conjuguer les nécessités économiques et celles de la démocratie. Nous n'avons pas été capables, même en rassemblant nos ressources et notre intelligence, de surmonter la première ruine exemplaire des vieux États nation. L'Europe n'a pas fait bloc comme le fit le secrétaire au Trésor Alexander Hamilton au sortir de la guerre d'indépendance américaine, quand il décréta que le gouvernement central allait assumer les dettes de chaque Etat, les unissant ainsi en une fédération forte. L'Europe n'a pas fait de la Grèce une affaire européenne. Elle n'a pas vu le lien entre les crises de l'économie, de la démocratie, de la nation et de la politique. Pendant des années, elle a fait la cour à un establishment grec corrompu et aujourd'hui, la voilà bouche bée devant un peuple qui rejette les responsabilités de ce désastre.
 Cet éloignement entre Union et démocratie, entre Nous et Eux, aura des conséquences douloureuses. Leur mort serait un peu la nôtre, mais il manque dans ce déclin la connaissance de soi qu'Athènes nous a enseignée. Ce n'est pas la mort grecque qu'Ajax le Grand invoque dans l'Iliade* : "Un brouillard noir nous enveloppe tous, les hommes et les chevaux. Père Zeus, délivre de cette obscurité les fils des Akhaiens ; rends-nous la clarté, que nos yeux puissent voir ; et si tu veux nous perdre dans ta colère, que ce soit du moins à la lumière !"
*Iliade (XVII 645- 647)




Open letter to the Presidents of the pro-European political parties in Greece

In this decisive moment, European Federalists address the Presidents of the pro-European political parties in Greece to present the Greek people with clear and realistic proposals for the resolution of the crisis within the framework of the EU and the Eurozone. The goal must be to maintain and strengthen Greece’s European path in the difficult time that lies ahead, a process that other countries have been through or are currently in.
Ladies and gentlemen,

Europe is without doubt going through the most difficult period of its post-war history, since the time that its leaders and peoples decided to follow a common path to peace, security and economic development.

Over the last decades, European Federalists have stayed loyal to this vision. We asked for more Europe, strived for institutional unity, demanded democratic reform. We achieved a lot, yet still more is needed now.

The fight for a better Europe was – and is – a cross-partisan fight of ideas that transcends the political establishment in Member States.


All those who believe in the idea of a truly United Europe realise that today, despite our differences, despite our different approaches, the time has come to take the big fundamental decisions that will determine the future of our Union.

The contribution of Greece to the Union has been decisive: in the relations of the EU with the Western Balkans and the Mediterranean Basin, in the establishment of the Integrated Mediterranean Programme and subsequently the Structural Funds, in the evolution of the European institutions to their present form.

Greece’s position lies in the heart of Europe. However it is not enough that European politicians adhere to this statement. It must be proven by the Greek citizens.

We are gravely concerned that a large number of Greek voters refused to participate in the election of May 6 or supported extremist parties opposed to the European path of the country.

The new elections will determine Greece´s place in Europe.

We call upon all pro-European parties in Greece which belong or seek to belong to the big European political families to present the Greek people with clear and realistic proposals for the resolution of the crisis within the framework of the EU and the Eurozone, to increase their efforts for a common electoral platform of parties which belong to the same political family in order to allow all pro-European forces to be represented in the next Parliament, and to underline the need for post-electoral cooperation between parties belonging to different political families on a programmatic basis. The common goal for all must be to maintain and strengthen Greece’s European path in the difficult time that lies ahead, a process that other countries have been through or are currently in.

The EU has certainly committed several mistakes and has strayed away from its path at times. Yet it remains the only successful example of transnational cooperation for peace, security and prosperity worldwide. Greece has no choice but to remain in the heart of this endeavour. We cannot allow the sacrifices of the Greek people and their contribution to Europe over the past 30 years to have been in vain.

European Federalists believe that the future of Europe lies in the hands of its citizens.

Andrew Duff             Philipp Agathonos             Nikos Lampropoulos
UEF President            UEF Vice-President           President of UEF Greece
Ανοιχτή επιστολή προς τους προέδρους των Ελληνικών φιλο-ευρωπαϊκών κομμάτων
Κυρίες και κύριοι!
Η Ευρώπη περνά ίσως την πιο δύσκολη περίοδο της μεταπολεμικής της ιστορίας, από τότε που οι ηγέτες και οι λαοί της αποφάσισαν ότι η κοινή πορεία και η κοινή μοίρα είναι ο μόνος δρόμος για την ειρήνη, την ασφάλεια και την οικονομική ανάπτυξη.
Οι Ευρωπαίοι Φεντεραλιστές μείναμε πιστοί όλες αυτές τις δεκαετίες στο όραμα αυτό. Ζητήσαμε περισσότερη Ευρώπη, παλέψαμε για τη θεσμική ενοποίηση, διεκδικήσαμε τον εκδημοκρατισμό της. Πετύχαμε πολλά, μένουν ακόμα περισσότερα.
Ο αγώνας για μια καλύτερη Ευρώπη ήταν –και είναι- αγώνας διακομματικός, αγώνας ιδεών που διαπερνούν οριζόντια το πολιτικό κατεστημένο σε όλες τις χώρες μέλη.
Όσοι πιστεύουμε στην ιδέα μιας πραγματικά Ενωμένης Ευρώπης αντιλαμβανόμαστε σήμερα ότι –παρά τις διαφορές μας, παρά τις διαφορετικές μας προσεγγίσεις- τώρα είναι ώρα μεγάλων, κομβικών αποφάσεων που θα καθορίσουν την ιστορική συνέχεια της Ένωσης.
Στη μέχρι σήμερα πορεία της Ένωσης η συνεισφορά της Ελλάδας ήταν καθοριστική. Στη σχέση της ΕΕ με τα Βαλκάνια και τη Μεσόγειο. Στη δημιουργία των ΜΟΠ και στη συνέχεια των Διαρθρωτικών Ταμείων. Στη διαμόρφωση των θεσμών όπως τους γνωρίζουμε σήμερα.
Η θέση της Ελλάδας είναι στην καρδιά της Ευρώπης. Όμως αυτό δεν αρκεί να το δηλώνουν οι Ευρωπαίοι πολιτικοί. Οφείλουν να το αποδείξουν οι Έλληνες.
Το μεγάλο ποσοστό των Ελλήνων ψηφοφόρων που αρνήθηκε να συμμετάσχει στις εκλογές της 6ης Μαΐου ή στήριξε τα κόμματα των άκρων που εναντιώνονται στην ευρωπαϊκή πορεία της χώρας μας ανησυχεί σοβαρά.
Οι νέες εκλογές θα καθορίσουν τη θέση της Ελλάδας στην Ευρώπη.
Καλούμε όλα τα φιλοευρωπαϊκά ελληνικά κόμματα που ανήκουν ή επιθυμούν να ενταχθούν στις μεγάλες ευρωπαϊκές πολιτικές οικογένειες να παρουσιάσουν στον ελληνικό λαό σαφείς και ρεαλιστικές προτάσεις για τη διέξοδο της χώρας από την κρίση στα πλαίσια της Ε.Ε. και της Ευρωζώνης, να εντείνουν τις προσπάθειες συνεργασίας, κομμάτων που ανήκουν στον ίδιο πολιτικό χώρο ώστε να εκπροσωπηθούν όλες οι φιλοευρωπαϊκές δυνάμεις στη νέα Βουλή και να υπογραμμίσουν την ανάγκη μετεκλογικής συνεργασίας σε προγραμματική βάση. Κοινός στόχος πρέπει να είναι η διατήρηση της ευρωπαϊκής πορεία της Ελλάδας και η ενίσχυσή της στο δύσκολο δρόμο που έχει μπροστά της, δρόμο που άλλες χώρες ήδη έχουν διανύσει και άλλες διανύουν παράλληλα.
Η Ε.Ε. έχει σίγουρα κάνει πολλά λάθη και έχει χάσει το δρόμο της πολλές φορές. Παραμένει όμως αδιαπραγμάτευτα το μοναδικό παγκόσμια επιτυχημένο πείραμα συνεργασίας για την ειρήνη, για την ασφάλεια και ναι για την ευημερία. Η Ελλάδα δεν μπορεί παρά να παραμείνει στην καρδιά του εγχειρήματος αυτού. Οι θυσίες των Ελλήνων και η προσφορά τους τα τελευταία 30 χρόνια δεν είναι δυνατόν να χαθούν.
Οι Ευρωπαίοι Φεντεραλιστές είμαστε πεπεισμένοι ότι η Ευρώπη έχει το χαρακτήρα που της δίνουμε εμείς!

Andrew Duff MEP        Φίλιππος Αγάθωνος         Νίκος Λαμπρόπουλος
Προόεδρος UEF        Αντιπρόεδρος UEF         Πρόεδρος ΕΚΕΦ

La sortie de l’euro, c’est du bluff

Au moment où les spéculations sur la sortie de la Grèce de la zone euro vont bon train, il faut comprendre qu’Athènes ne peut survivre sans la monnaie unique et que l’Europe ne peut se permettre qu’elle en sorte. Voilà pourquoi chacun doit jouer cartes sur table.
Dans plusieurs pays et régions, le verdict des électeurs est tombé : la cure uniquement à base d’austérité appliquée au sein de la zone euro est un échec. Il s’agit maintenant de l'entériner et d’engager des négociations qui s’annoncent éprouvantes, au risque de trouver des compromis maladroits. Mais pour la Grèce, il est urgent d’être prêt à tout. Et de distinguer les menaces des chantages qui s’échangent en ce moment.

Retour à la drachme

Premier point. La Grèce n’est pas en mesure de survivre par elle-même. Sans les aides de l’Europe et du Fonds monétaire international (FMI), elle manquera très vite d’argent pour payer les salaires des fonctionnaires et pour acheter à l’étranger ce dont elle a besoin pour sa survie, à commencer par les produits alimentaires et le pétrole.
Deuxième point. Après la restructuration imposée aux créanciers privés, aujourd’hui près de la moitié de la dette grecque est entre les mains de l’Europe ou du Fond monétaire international. Donc, si la Grèce ne paie pas, ce sont surtout les contribuables des pays de la zone euro, c’est-à-dire nous tous (un millier d’euros par tête, selon une estimation sommaire), qui en seront de notre poche.
Troisième point. Le retour à la drachme ne serait avantageux que dans l’imagination d’économistes peu informés, américains pour la plupart. On a appris récemment que le gouvernement de Georges Papandréou avait commandité une étude d’où il ressortait que même les deux secteurs qui procurent à la Grèce ses revenus les plus importants, le tourisme et la marine marchande, ne seraient guère avantagés par une monnaie dévaluée.
Quatrième point. La véritable inconnue est celle des dommages collatéraux que – outre le non paiement de la dette – une éventuelle banqueroute de la Grèce  causerait aux autres pays de la zone euro. En premier lieu, le différentiel avec les bons du trésor allemands ne manquerait pas de se creuser. Certes, les conséquences n’auraient pas le même poids pour chacun : elles seraient plus lourdes pour les pays faibles, à commencer par le Portugal, puis l’Espagne, et l’Italie. Plus légères pour l’Allemagne.

La solidarité ou le déni

Il n’y a pas de réponse évidente à la question que se posent tous les ministres de l’Eurogroupe qui se sont réunis le 14 mai à Bruxelles : faut-il soutenir davantage la Grèce ou la laisser couler à pic ? À première vue, du moins pour l’Italie, la solidarité semble moins coûteuse que le déni ; et pourtant, si on regarde vers l’avenir, une Grèce non assainie deviendrait un boulet.
Étant donné que deux crises politiques s’entremêlent, l’une qui concerne les mécanismes de décision de l’Europe, l’autre les partis grecs, Il serait temps de réfléchir sur les alternatives à envisager, et ce à travers un raisonnement politique.
À Athènes, un système politique s’effondre. Il faut se demander si la défaite des deux partis jusque là dominants – la Nouvelle Démocratie et les socialistes – est due aux délais trop courts exigés par l’Europe pour assainir sa dette ou à la distribution inique et inefficace des sacrifices nécessaires, qui continue à protéger les clientèles et les puissants.

La main au portefeuille 

L’Europe avait réclamé des délais plus courts que ceux du FMI précisément parce qu’elle se méfiait des hommes politiques au pouvoir à Athènes. A présent, elle se méfie aussi des électeurs. Leurs votes se sont déplacés vers les politiciens des mouvements  émergents, mais qui racontent des mensonges : que la Grèce peut faire chanter les autres pays plus efficacement, en menaçant de les entraîner dans le gouffre s’ils ne mettent pas la main une fois de plus au portefeuille.
Contre ces illusions, c’est à l’Allemagne et aux autres pays rigoristes de démontrer que le chantage est vain, parce que nous, nous ne tomberons pas dans le gouffre. Il leur faut plutôt jouer cartes sur table, en précisant quels gestes de solidarité ils seraient prêts à faire en direction des autres pays fragilisés par la crise, dans le cas où se formerait à Athènes un gouvernement décidé au bras de fer. Sinon, dire aux Grecs “marche ou crève” se révélerait un bluff, ce que les marchés ont déjà tendance à croire.

Sylvia Pinel, une ministre qui n'aimait pas (vraiment pas) la transparence

Ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, Sylvia Pinel avait menacé en 2009 de porter plainte contre un site internet qui avait raconté par le menu son activité parlementaire. Une tentative d'intimidation qui n'avait pas porté ses fruits.
Elle est l'une des figures les moins remarquées du nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Presque personne ne la connaît. A 34 ans, Sylvia Pinel a été nommée ministre déléguée chargée de l'artisanat, du commerce et du tourisme, auprès d'Arnaud Montebourg. Elle succède ainsi à un Frédéric Lefebvre beaucoup plus médiatique.
Si rares sont ceux qui connaissent Sylvia Pinel, c'est peut-être parce que son activité parlementaire n'a pas été des plus chargées. C'est d'ailleurs pour l'avoir fait remarquer en 2009 que les animateurs du site DeputesGodillots.info avaient été menacés d'une plainte pénale par celle qui était alors députée. Le site avait décrit ce que faisait l'élue dans l'hémicycle, en racontant ce qu'ils voyaient.
"Vote avec son groupe sans prêter attention, oublie parfois même de voter", "22H00 - Traite son courrier" ; "22H50 - Tape un long SMS sur l'un de ses deux téléphones portables", "23H10 - Retour en hémicycle, s'occupe à nouveau de son courrier et de ses textos", "01H30 - Ecrit un dernier texto"... Le tout illustré de photographies paraissait montrer une Sylvia Pinel assoupie, ou plongée dans des lectures.
A l'époque, la députée n'avait pas apprécié du tout que DéputésGodillots dépeigne ainsi une forme de tourisme parlementaire, peu agréable pour celle qui allait devenir ministre du tourisme.
Alors qu'ils ne faisaient que rapporter ce qu'ils constataient à l'hémicycle, dans une forme de compte-rendu citoyen, Sylvia Pinel avait envoyé une mise en demeure aux auteurs du site (créateurs ensuite de l'excellent NosDeputes.fr) pour qu'ils retirent ce qu'elle estimait être des commentaires injurieux, de la diffamation, une violation du droit à l'image et même une violation de son droit à la vie privée (sic).
Elle demandait le retrait de la page qui lui était consacrée, sous peine de poursuites en justice avec le risque d'amendes pouvant aller jusqu'à 100 000 euros.
DéputésGodillots n'a jamais cédé aux pressions, et la ministre n'a jamais déposé sa plainte.

Le gouvernement Hollande : entre jolies habiletés et petits reniements

La composition du gouvernement du nouveau Premier ministre Jean-Marc Ayrault a été dévoilée ce jeudi. François Hollande devait trouver un équilibre entre ses soutiens, les souhaits des "éléphants" du PS et sa promesse de respecter la parité. Pari à moitié gagné...
Pour un nouveau Président de la République, la formation de son premier gouvernement représente l'acte fort sur lequel on va commencer à le juger. Apprécier son autorité, sa capacité à tenir ses engagements de campagne, son sens des équilibres politiques. Avec ce gouvernement dit Ayrault I - officiellement, c'est le maire de Nantes qui a présenté sa liste au chef de l'Etat- je dirais à ce stade que François Hollande n'a qu'à moitié réussi ses débuts.

A son crédit :
  • Le choix d'un Premier ministre avec lequel il a l'habitude de travailler en confiance, Jean-Marc Ayrault, homme expérimenté, même s'il n'a encore jamais exercé de responsabilité ministérielle. François Hollande aurait pu céder à la pression médiatique et finir par prendre Martine Aubry que nombre d'observateurs jugeaient plus légitime à ce poste.
  • Un cocktail savamment dosé entre les différentes sensibilités socialistes (la gauche pragmatique et européenne de Manuel Valls côtoie celle d'Arnaud Montebourg, favorable à la VIe Republique et la démondialisation...), les partenaires du PS (EELV est notamment représentée par son emblématique porte-parole, Cécile Duflot, le Parti radical par Christiane Taubira), et un mix de plusieurs générations avec d'un coté, de glorieux anciens tels que Laurent Fabius et Michel Sapin, et des jeunes prometteurs dont les deux porte-parole de campagne Najet Vallaud-Belkacem et Delphine Batho.
  • François Hollande a enfin évité les gadgets, ces personnalités de la fameuse société civile dont l'expérience ministérielle a souvent tourné au désastre (de Léon Schwartzenberg sous François Mitterrand à Bernard Laporte sous Nicolas Sarkozy en passant par Francis Mer, ministre de l'Economie et des Finances de Jacques Chirac)

Mais l'équipe révélée par le nouveau secrétaire général sur le perron de l'Elysée symbolise aussi le reniement de plusieurs promesses de campagne.
  • Contrairement à ce qu'avait déclaré le candidat François Hollande, il a pris au moins un ministre qui a déjà été condamné. Et non des moindres puisqu'il s'agit du premier d'entre eux, Jean-Marc Ayrault, qui avait écopé d'une peine de prison de 6 mois avec sursis en 1997 pour prise illégale d'intérêts.
  • Concernant la Parité promise fièrement par François Hollande lors du débat de l'entre-deux-tours (Moi, President...), respectée à la lettre avec 17 femmes sur les 34 membres de ce gouvernement, elle ne l'est pas dans l'esprit. Si l'on regarde en effet les principaux ministères -autrement dit, les régaliens et ceux qui chapeautent les plus grosses administrations- le déséquilibre est flagrant. Premier ministre, Jean-Marc Ayrault ; ministre des Affaires Etrangères et numéro 2 du gouvernement, Laurent Fabius; ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian; ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici; ministre de l'Interieur, Manuel Valls; ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon; ministre du Travail, Michel Sapin... Un déséquilibre, donc, que la nomination surprise de Mme Taubira au ministère de la Justice ne suffit pas à compenser.
  • Ce gouvernement n'a pas fait la moindre place à l'ouverture au centre malgré le ralliement à François Hollande -certes sans enthousiasme- de François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle. Manquant d’éléments féminins de haut niveau, le Président de la République n'aurait pas trahi son camp en proposant un portefeuille à une Marielle de Sarnez qui avait, on s'en souvient, initié un rapprochement entre le MODEM et certaines personnalités de gauche parmi lesquelles Vincent Peillon et Robert Hue dès 2010.

Simone de Beauvoir disait en substance qu'il ne faut pas toujours regarder la mer en pensant au prix du poisson. Il nous faut à présent voir ce gouvernement à l'oeuvre face à la crise et à ses promesses de changement avant de porter un jugement plus tranché.

DÉJÀ


Semaine de cinq jours : Royal critique l'annonce de Peillon

Ségolène Royal a critiqué jeudi 17 mai l'annonce par le nouveau ministre de l'éducation, Vincent Peillon, du retour à la semaine de cinq jours dans le primaire, estimant qu'une telle décision demandait de la "concertation" et devait être "arbitrée" par le premier ministre.

Interrogée sur BFM TV sur le fait que des associations de parents d'élèves s'inquiètent du manque de concertation à propos d'une telle mesure, l'ex-ministre de l'enseignement scolaire a estimé qu'elles avaient "raison".
"Je pense que la journée d'une passation de pouvoirs, ce n'est pas le moment de faire des annonces. On peut annoncer des intentions, je crois que c'est ce qu'il a fait. Il n'a pas annoncé que les choses allaient être faites du jour au lendemain", a-t-elle ajouté.
"SUR LE FOND, ÇA VA DANS LA BONNE DIRECTION"
"C'est la démonstration qu'il faut faire très attention dans les annonces gouvernementales et respecter, comme l'a demandé Jean-Marc Ayrault et comme c'est inscrit dans la charte de déontologie, les démarches de consultation sur des sujets extrêmement sensibles qui mettent en cause beaucoup de choses", a souligné Mme Royal.
"La vraie question, c'est celle des rythmes scolaires, donc c'est une question un peu plus complexe. Sur le fond, ça va dans la bonne direction ce qu'il a dit, mais il faut respecter la phase de consultation et l'arbitrage du premier ministre", a plaidé la présidente de la région Poitou-Charentes. "Une décision comme ça ne se décide pas tout seul par un ministre. Il y a un premier ministre, qui s'appelle Jean-Marc Ayrault et qui arbitre les choses", a-t-elle encore lâché.