mardi 7 juillet 2009
Le premier trou noir de masse intermédiaire détecté
Cinq cents fois plus lourd que le Soleil, ce trou noir, repéré par le satellite XMM-Newton, est le «chaînon manquant» dans l'évolution de ces monstres cosmiques.
Ni trop grand ni trop petit. Les mensurations du trou noir HLX-1, découvert grâce au satellite XMM-Newton de l'Agence spatiale européenne (ESA), à 290 millions d'années-lumière * de la Terre, ont de quoi ravir les astronomes. Sa masse, égale à 500 fois celle du Soleil, fait de HLX-1 «le chaînon manquant» entre les «petits» trous noirs de 3 à 20 masses solaires, qui sont les vestiges d'anciennes grosses étoiles, et les trous noirs supermassifs (de plusieurs millions à plusieurs milliards de fois la masse solaire !) situés au centre de la plupart des galaxies.
Or l'origine de ces monstres cosmiques, dont le champ gravitationnel est si intense qu'il empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s'en échapper (y compris la lumière), reste mystérieuse. Selon l'hypothèse la plus en vue, les trous noirs supermassifs se seraient formés par l'agglomération de trous noirs de masse intermédiaire, comprise entre une centaine et quelques centaines de milliers de masse solaire. Mais jusqu'à la découverte de HLX-1, annoncée la semaine dernière dans la revue Nature, par le Centre d'étude spatiale des rayonnements (CNRS/université Toulouse-III) et l'université de Leicester (Royaume-Uni), ces trous noirs de taille moyenne jouaient les arlésiennes de l'espace.
Une source unique de rayons X
Considéré par ses «inventeurs» comme le «candidat le plus solide» pour faire partie de cette nouvelle catégorie de trous noirs, HLX-1 a été trahi par l'«exceptionnelle» émission de rayons X provenant de la matière qui s'échauffe à sa périphérie avant qu'il ne l'«avale» littéralement. La luminosité en rayons X de HLX-1 équivaut «à 260 millions de fois la luminosité totale du Soleil», précise le Centre d'étude spatiale des rayonnements. Grâce à des observations faites entre novembre 2004 et novembre 2008 par le télescope spatial XMM-Newton, les chercheurs ont pu démontrer qu'il s'agit bien d'une source unique de rayons X, et non d'une superposition d'objets moins lumineux. Selon eux, l'intensité et les propriétés de cette émission ne peuvent «s'expliquer que par la présence d'un trou noir d'une masse supérieure à 500 masses solaires».
* 1 année-lumière = 9 500 milliards de kilomètres.