mercredi 30 janvier 2013
Allemagne: Merkel commémore l'arrivée d'Hitler au pouvoir, "un avertissement permanent"
La chancelière allemande Angela Merkel a invité mercredi les Allemands à considérer l'accession au pouvoir de Hitler il y a 80 ans comme un "avertissement permanent" pour la démocratie et la liberté.
Sur un lieu chargé de symbole, l'ancien siège de la Gestapo (la police secrète de l'Allemagne nazie) à Berlin qui abrite aujourd'hui un lieu d'exposition en plein air, la dirigeante a rappelé sur un ton solennel: "Il y a 80 ans, jour pour jour et quasiment à la même heure, le président Paul von Hindenburg nommait Adolf Hitler chancelier du Reich".
Cette nomination, abondamment commentée dans la presse allemande de 2013, ouvrait la voie à 12 années de nazisme et allait provoquer la mort de 40 à 60 millions de personnes en Europe, dont 6 millions de juifs exterminés dans les camps de la mort.
"Cela doit être un avertissement permanent pour nous, Allemands", a martelé Angela Merkel, soulignant qu'à l'époque personne ne pensait que ce peintre autrichien raté, aux théories simplistes, resterait au pouvoir.
"Les droits de l'Homme ne s'imposent pas de soi. La liberté ne va pas de soi et la démocratie ne réussit pas de soi", a-t-elle ajouté, en inaugurant une exposition, "Berlin 1933, sur la voie de la dictature" consacrée aux six premiers mois du "Führer" au pouvoir.
"Tout ce qui fait une société vivante et humaine nécessite des hommes qui manifestent respect et attention envers les autres, qui prennent des responsabilités pour eux et pour les autres", a insisté la dirigeante. S'exprimant à quelques centaines de mètres seulement du Mémorial de l'Holocauste, la chancelière a, en outre, réaffirmé "la responsabilité permanente" de l'Allemagne pour "la rupture de civilisation" qu'a représentée la Shoah.
Il n'a fallu que six mois à Adolf Hitler "pour anéantir toute la diversité" de la société allemande, selon elle.
"La montée du national-socialisme n'a été possible que parce que les élites et de larges pans de la société allemande y ont participé ou au moins l'ont cautionnée", a-t-elle analysé.
"C'est arrivé, cela peut donc arriver à nouveau", a affirmé le directeur du lieu d'exposition, la Topographie de la terreur, Andreas Nachama, en citant Primo Levi, un écrivain italien survivant des camps. "Nous nous élevons contre cela. Chacun à sa place. A l'école, à l'université, sur son lieu de travail (...) Tout le monde doit faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais".
Les députés du Bundestag ont commémoré, quant à eux, ce mercredi la libération du camp d'Auschwitz, le 27 janvier 1945, par l'Armée rouge. "Seules douze années séparent" le 30 janvier 1933 et le 27 janvier 1945, a souligné le président de la chambre basse du Parlement, Norbert Lammert. Mais c'est aussi "une éternité de l'horreur".
Invitée à s'exprimer devant l'assemblée plénière du Bundestag, l'écrivain et journaliste israélo-allemande Inge Deutschkron, survivante de la Shoah, a témoigné une nouvelle fois de l'abomination du régime nazi.
"Presque tous les jours il y avait de nouvelles lois, directives et interdictions pour les juifs", a raconté cette femme de 90 ans, qui passa la guerre cachée en Allemagne avec sa mère. "On nous a interdit d'aller chez le coiffeur, d'aller à la laverie. On n'avait plus le droit de nous vendre du savon, des oeufs, du beurre et du lait", a-t-elle poursuivi. Après "on ne nous a plus autorisé qu'à faire nos courses entre 16H00 et 17H00".
Le Président de la république, Joachim Gauck, devait, lui, rendre hommage à l'organisation de résistance "la Rose blanche", qui regroupait des étudiants de Munich (sud) finalement arrêtés par la Gestapo et exécutés en 1943.
Le 80e anniversaire de l'accession de Hitler à la chancellerie a également suscité un vif intérêt dans les médias alors que le "Führer" reste une figure omniprésente en Allemagne.
Pour la première fois depuis 1945, l'Allemagne envisage en outre la réédition dans deux ans de "Mein Kampf", le pamphlet idéologique rédigé par Adolf Hitler en 1924.
La Grèce et ses trésors s'illuminent!
Un important monument grec est maintenant bien visible de nuit...
C'est que certains trésors historiques de la Grèce, et ils sont nombreux, seront dorénavant illuminés, profitant des dernières technologies dans le domaine pour faire profiter au maximum de leur beauté les milliers de touristes qui viennent les visiter chaque année.
On parle spécialement des monuments retrouvés à Corinthe, comme le Temple d'Apollon. C'est d'ailleurs ce dernier qui a eu l'honneur d'être le tout premier monument ainsi décoré. La cérémonie avait lieu samedi dernier (26 janvier), rapporte Travel CNN.
En guise de réponse aux détracteurs de cette idée progressiste, certains journalistes grecs avaient ceci à dire : « Tous les paramètres liés à la conservation de l'énergie ont été pris en compte, et la pollution par la lumière a été réduite au minimum. Le temple est illuminé d'une telle façon qu'il sera facile de tout enlever si l'on doit procéder à des travaux de restauration ».
On s'attend maintenant à ce que d'autres lieux et monuments historiques de la Grèce soient également « améliorés » par des jeux de lumière.
Les "dénégationnistes", contredits par les Français
Les "dénégationnistes", contredits par les Français
Un Français sur deux (77% des sympathisants du FN) estime que "le déclin de la France est inéluctable", selon une récente enquête Ipsos-Cevipof. Ils sont trois sur cinq à voir dans la mondialisation "une menace pour la France". L’immigration et l’islam sont majoritairement mal vécus, à droite comme à gauche, en dépit des démentis des experts en politologie ou en sciences sociales, et des médias propagandistes. Ceux-là assurent que la "diversité" est vécue harmonieusement et que seule la crise économique et le prix du carburant inquiètent les gens. Ces"dénégationnistes", sèchement contredits par les Français, sont-ils prêts à faire leur autocritique, à présenter des regrets, à rendre leur tablier? Que nenni ! Gonflés de suffisance, ces faiseurs d’idées fausses traitent d’"incendiaires" (Le Monde) ceux qui ont depuis longtemps, singulièrement ici, mis en garde contre la montée du malaise identitaire et contre son déni. Relire Chamfort (maxime 499) : "En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin".
Ce mercredi, dans Le Figaro, la philosophe Chantal Delsol parle de "l’autisme des élites", qui ne veulent pas comprendre que la société civile ne leur ressemble pas, ne les comprend pas. Comment, en tout cas, ne pas s’affoler de ce pouvoir qui, confronté à tant d’obstacles (endettement public, compétitivité défaillante, mouvements sociaux, crise existentielle, etc), choisi d’y répandre la brume dessujets sociétaux pour les faire artificiellement disparaître. Non content d’avoir accéléré le débat sur le mariage homosexuel et l’adoption (en attendant celui qui se précise sur la gestation pour autrui), voilà le gouvernement qui remet sur la table, depuis mardi, le projet d’accorder le droit de vote aux immigrés pour les élections locales, tandis que le président va devoir poursuivre sa guerre au Mali. Ceux qui dirigent la France ne veulent pas l’approcher de près, de peur d’être contaminés parl’épidémie de "populisme" qui y sévirait, à en croire la pensée lavée. Mais où est la démocratie dans ces castes qui méprisent tant le peuple ? Ce système ne peut plus tenir longtemps.
Lire aussi le livre de Ivan Rioufol : "Le crépuscule du socialisme" (Editions de Passy)
Circulaire Taubira : pour Bruno Le Maire "avec le débat, les masques tombent"
Les réactions des politiques sur la circulaire Taubira, envoyée vendredi aux tribunaux, ont été vives ce mercredi, en particulier à droite. Si le gouvernement se positionne clairement contre la Gestation pour Autrui (GPA), la circulaire demande "de faire droit" aux demandes de certificats de nationalité pour des enfants nés à l'étranger de mère porteuse. "Cette circulaire ouvre la voie à la Gestation pour Autrui, à la marchandisation des corps", affirmait ce mercredi le député UMP Bruno le maire, pour qui "à partir du moment où on fait sortir une circulaire, et où il y a le débat, les masques tombent". Le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a tenté de justifier l'utilité de cette circulaire ce mercredi. Les enfants "ont droit à ce minimum, de savoir quelle est leur nationalité, c'est tout" a t-il déclaré sur France Inter, rappelant que "les juridictions y répondaient de manière totalement disparate". Et alors que Jean-Pierre Raffarin, député de l'Eure, dénonce "une technique" politicienne pour faire diversion, Claude Bartolone affirme qu'elle traite simplement "un problème humain et social qu'il fallait régler".
La vraie guerre qui attend François Hollande
La vraie guerre qui attend François Hollande
Vainqueur au Mali, le président de la République va-t-il imposer avec la même ardeur les réformes économiques indispensables au pays ?
La guerre - justifiée - du Mali va-t-elle transformer François Hollande? Muer l'homme des éternels compromis, des motions chèvre-chou et des subtils atermoiements tactiques en un téméraire général en chef chargeant sabre au clair ? La victoire de Tombouctou peut, sait-on jamais, lui donner le goût des vastes espaces, des charges audacieuses, des mouvements décisifs. C'est le moment.
Hollande bénéficie en effet d'une fenêtre d'opportunités. Ses succès au Mali lui valent un frémissement inespéré de popularité. L'affaire du mariage pour tous - dont nous soupçonnons qu'il se fiche en réalité éperdument - lui permet de mobiliser son camp. Par le truchement de Jean-Marc Ayrault, il vient même de réveiller la vieille lune du vote des étrangers non communautaires aux élections locales. Histoire, là encore, de rassembler ses troupes.
L'amère potion du réalisme
Car il faudra bien faire avaler un jour ou l'autre à celles-ci l'amère potion du réalisme. François Hollande n'est pas inconscient. Il sait que le temps presse pour éviter la faillite du pays. Il sait aussi qu'il lui faudra bousculer les tabous, les vaches sacrées de la gaucheJurrassic Park. L'accord sur la flexibilité de l'emploi signé par trois syndicats (mais pas la CGT) est un premier pas dans la bonne direction. Mais un pas insuffisant. Il faudra s'attaquer aussi et très vite aux vaches sacrées : les 35 heures, les retraites, les dépenses publiques (et donc les effectifs de la fonction publique), la durée et le montant des indemnités chômage. Des mesures drastiques sont indispensables pour réduire la charge de la dette, rétablir les équilibres financiers et remettre le pays sur les rails de la compétitivité.
Face à ses interlocuteurs étrangers, François Hollande tient un langage pragmatique et met régulièrement en avant ce souci de restaurer la compétitivité de l'appareil industriel français. Angela Merkel a publiquement salué cet aggiornamento. Mais dans les milieux patronaux d'outre-Rhin, on doute encore de la volonté présidentielle d'enclencher des réformes de fond. Il est vrai que François Hollande et les socialistes traînent un encombrant retard historique.
C'est en novembre 1959, dans la station thermale de Bad Godesberg (dans la périphérie de Bonn), qu'un congrès extraordinaire du SPD décida d'abandonner le marxisme et la notion de lutte des classes pour opter pour une social-démocratie moderne et l'économie de marché. Il fallut 24 ans aux socialistes français pour amorcer la même démarche - et encore, sans le dire ouvertement -, quand François Mitterrand choisit en 1983 de prendre le virage de la rigueur et de rester dans le système monétaire européen.
L'agenda 2010 de Schröder
C'est dès 2003 que les sociaux-démocrates allemands, alors au pouvoir avec Gerhard Schröder, mirent, eux, en chantier les réformes connues sous le nom d'agenda 2010 : marché du travail, révision de l'indemnisation du chômage (un an maximum jusqu'à 55 ans, dix-huit mois maximum au-delà), dépenses de santé, fiscalité, formation professionnelle, incitation à la création d'entreprises. Tout fut mis sur la table. Et négocié avec l'opposition chrétienne-démocrate, majoritaire à la chambre haute (Bundesrat). Et c'est sous un gouvernement de grande coalition CDU-SPD que fut réformé en profondeur le système des retraites. À l'horizon de 2030, les Allemands devront attendre l'âge de 67 ans pour aller pêcher à la ligne, sauf s'ils ont 45 ans de cotisation et ou s'ils acceptent une décote.
François Hollande, méhariste intrépide des déserts maliens, peut-il faire montre de la même audace dans la guerre moins dangereuse mais plus ingrate du front des réformes ? L'enjeu est sans doute beaucoup plus important, à long terme, pour la France.
Mère porteuse : Taubira fait passer une circulaire en catimini
Désormais les enfants nés de "gestation pour autrui" pourront obtenir plus facilement la nationalité française. Polémique en vue!
La chancellerie demande aux tribunaux de ne plus refuser la délivrance de certificats de nationalité française au seul motif qu'ils concernent des enfants nés de mère porteuse à l'étranger, selon une circulaire consultée mardi par l'Agence France-Presse. Cette circulaire diffusée vendredi aux greffiers des tribunaux d'instance demande de "faire droit" aux demandes de certificats de nationalité pour des enfants nés à l'étranger de mère porteuse "dès lors que le lien de filiation avec un Français résulte d'un acte d'état civil étranger probant au regard de l'article 47 du Code civil". "Le seul soupçon" du recours à une gestation pour autrui (GPA) conclue à l'étranger "ne peut suffire à opposer un refus" aux demandes de certificat, précise encore la circulaire.
Dans les faits, les refus de certificat de nationalité pour des enfants nés par mère porteuse, pratique interdite en France, ne sont pas systématiques, a indiqué à l'Agence France-Presse l'avocate Caroline Mécary, spécialiste de cette question. Mais la circulaire de la chancellerie "a l'avantage de clarifier les choses", a-t-elle ajouté. Le 16 janvier, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a par ailleurs déclaré "réfléchir" à la question de la transcription à l'état civil français des actes de naissance d'enfants nés à l'étranger par mère porteuse, encore très difficile en pratique. "Je fais étudier les procédures possibles de façon à ce qu'éventuellement soit à 16 ou à 18 ans (...) nous puissions faire procéder, peut-être automatiquement ou par une procédure allégée, à la transcription de l'acte de naissance sur le registre d'état civil", avait déclaré Christiane Taubira lors de l'examen par la commission des Lois du texte sur le mariage gay.
Lors de ce débat, plusieurs députés PS avaient plaidé pour une évolution mais en expliquant que le texte sur le mariage n'était "pas le bon véhicule législatif", renvoyant aussi au texte sur la famille promis par le gouvernement. Les députés de l'UMP dénoncent une porte ouverte à la GPA, autorisée en Inde ou aux États-Unis par exemple. Alors que le projet de loi sur la famille pourrait comprendre l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, la GPA, qui concerne les couples d'hommes, n'est pas envisagée.
C'EST BIEN DANS LA MENTALITÉ DE
CETTE FEMME, AGIR EN DOUCE, COMME
TOUT SOCIALISTE QUI SE RESPECTE, EN
Y AJOUTANT LA VEULERIE ET LE
RACISME.
L'auto qui pleure, l'auto qui rit
L'auto qui pleure, l'auto qui rit
L'industrie automobile made in France va mal. Depuis plus d'un siècle, elle était la fierté du pays. Aujourd'hui, plus de 15 000 suppressions de postes sont annoncées chez PSA Peugeot-Citroën et Renault. C'est peu dire si elle aborde l'un des virages les plus difficiles de son histoire.
Jour après jour, les deux groupes industriels, en quête de flexibilité indispensable à leur survie, s'affaiblissent sur leurs bases historiques. Ils doivent faire face à des négociations tendues, à des débrayages musclés dans les usines menacées de fermeture. Les enjeux sont lourds quand le simple objectif est de restaurer, à tout prix, leur compétitivité. Les contretemps judiciaires, venant freiner le cours des événements, ne changeront rien à l'affaire.
Confrontés à une concurrence mondiale redoutable, les deux constructeurs français réussiront-ils à passer au plus vite le cap douloureux de ces restructurations ? En dépit de mesures sociales d'accompagnement indispensables pour les salariés, les négociations ne peuvent déboucher que sur des coupes claires côté effectifs. Comment pourrait-il en être autrement tant la surcapacité industrielle, fruit de politiques et de stratégies inadaptées, reste une évidence ?
Dans ce contexte morose, croire l'automobile en déclin serait faire fausse route. Au-delà de ces aléas conjoncturels, et même si le marché automobile européen est en recul de 20 % depuis cinq ans, le marché mondial, lui, reste porteur. L'automobile va passer de cinquante millions de voitures produites en l'an 2000, à cent millions prévues en 2018 !
De gros profits
Si les constructeurs tricolores ne tirent pas leur épingle du jeu, d'autres s'en sortent royalement. En misant sur le haut de gamme, Audi, Volkswagen ou Mercedes ont joué la qualité à fond, ce que n'a pas su faire Opel outre-Rhin, ni Fiat en Italie. Et sur ce créneau en plein boom, porté à la fois par les pays matures et les pays émergents (Chine, Brésil, Inde, Russie), ils ont su engager des réformes nécessaires après lesquelles nous courons. Conséquence : ils engrangent de gros profits.
Grâce au soutien de l'État, et à de sérieux sacrifices du personnel, l'Américain GM est vite revenu dans le jeu après sa faillite de 2009. Les Coréens, eux, n'ont pas calé quand nos constructeurs tardaient à se restructurer. Moins internationalisés, les Français sont passés à côté des nouveaux marchés : leur vraie faiblesse. Certes Renault, avec sa marque low cost Dacia et son union avec Nissan, a fait mieux que PSA lancé dans une alliance tardive avec GM. Mais est-il trop tard pour bien faire ?
Toyota, lui, a trouvé la solution. En misant sur l'étranger. En s'y implantant sans écouler ses fins de série. Bref, en faisant preuve d'audace. Redevenu le n°1 mondial en 2012, le japonais « cartonne » aussi hors de ses frontières avec sa Yaris « franco-nipponne » construite dans son usine de Valenciennes, via des méthodes de fabrication ultra-compétitives.
Résultat : il a vendu 9,75 millions de véhicules l'an passé, soit + 22,6 % par rapport à 2011. De quoi rendre jaloux les Français qui, au passage, saluent la réussite et la stratégie gagnante de Michelin, géant tricolore du pneu présent partout dans le monde. Et qui, contrairement à Goodyear, ne connaît pas de coup de pompe.
La bataille contre le « mariage pour tous » a commencé à l’Assemblée
La bataille contre le « mariage pour tous » a commencé à l’Assemblée
Comme si la peur les paralysait… Ce mardi 29 janvier, l’Assemblée nationale devait entamer vers 16 heures l’examen du projet de loi « ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe ». Les opposants ont introduit une avalanche d’amendements, plus de 5 000, ce qui fait anticiper par les médias une bataille rude, une opposition frontale. Si quinze jours de débats âpres sont attendus – le vote étant annoncé pour le carnaval, 12 février, veille des Cendres – il serait bien excessif de présenter cela comme une vraie bataille contre le « mariage » gay.
La plupart des amendements émanant de l’UMP, et même de ceux de ses députés qui ont le plus fortement clamé leur identité de vues avec celles des marcheurs de la « Manif pour tous », visent à substituer au « mariage pour tous » un contrat d’alliance civile. François Fillon est leur porte-drapeau mais Jean-François Copé présente un amendement quasiment identique. Et les grands noms de l’opposition font de même, à quelques détails près – mais j’avoue ne pas avoir eu le temps de lire l’ensemble des amendements !
Gilbert Collard, pour sa part, ne parle pas d’alliance civile mais a déposé, à titre individuel, un amendement réclamant une amélioration du PACS.
Avec Marion Maréchal-Le Pen, il co-signe – à plusieurs reprises avec Jacques Bompard – d’autres amendements visant à limiter les effets du « mariage pour tous » sur le droit d’entrée des étrangers sur le territoire français ou à modifier la rédaction du projet de loi.
Mais cette bataille est celle d’une opposition quasiment battue d’avance. Elle ne se bat pas sur le terrain du rejet pur et simple de la loi – ce qui aurait pu être le cas en demandant une seule modification du texte, faisant préciser par le code civil que « le mariage est l’union d’un homme et d’une femme ». Cette modification est certes demandée par voie d’amendement au projet de loi, et c’est très bien.
Mais est-ce vraiment à l’opposition d’aller ensuite dans le sens de ce dernier – adoption et filiation exceptées – en tartinant des amendements qui visent à créer un pseudo-mariage pour les couples de même sexe, avec des droits et des devoirs pompés sur ceux du mariage ? On sait bien que ce nouveau petit pas vers la reconnaissance absolue des unions homosexuelles préparera les suivants. Comme le PACS a préparé la loi Taubira.
On me dira : c’est une façon d’éviter le pire. Et que de toute façon tout est déjà joué, alors cela vaut la peine de tenter d’éliminer du projet ses aspects les plus épouvantables à propos de la filiation.
Comme je l’ai écrit ici à plusieurs reprises, c’est la « porte de sortie » défendue par Frigide Barjot, s’alignant sur les propositions UMP, qu’elle a subrepticement introduite parmi les demandes du collectif « La Manif pour tous ». Elle l’a encore fait samedi lors d’états-généraux pour l’enfance à Lyon où elle déclarait, selon un compte rendu de cette réunion :
« Frigide Barjot nous a fait un compte rendu rapide du rendez-vous à l’Elysée, ce vendredi, où elle s’est rendue avec, notamment, Laurence Tcheng (“la gauche pour le mariage républicain”). La conclusion : Hollande, qui s’est fait piéger par sa promesse électorale, ne cédera que sous la pression et en lui laissant une porte de sortie (dissocier une loi sur “l’union” des personnes de même sexe de la notion de mariage et de l’adoption qui conduit inéluctablement à la PMA et à la GPA). Donc, poursuivre la mobilisation. »
La mobilisation s’est poursuivie mardi matin dans Paris, mais, me souffle-t-on, pas celle-là. Des bannières en défense du vrai mariage ont fleuri sur tous les ponts, sans réclamer l’alliance civile !
Il faut bien comprendre en effet que la reconnaissance sociale des unions, ou des « alliances » homosexuelles, visant à les placer juridiquement sur le même plan exactement que le mariage homme-femme, hormis la filiation, remplit déjà pour une grande part l’objectif numéro un des partisans du « mariage » des homosexuels : rendre impossible toute critique morale ou sociale du comportement homosexuel et préparer le terrain à la persécution de ceux qui s’y risqueraient. C’est déjà une acceptation de la théorie du genre. Et c’est déjà inacceptable. C’est déjà refuser le débat de fond, qui consisterait à soutenir et montrer que les unions homosexuelles n’ouvrent pas de soi droit aux avantages consentis par la société au mariage, son socle, à qui elle doit sa stabilité et sa survie, et qu’il est de son devoir de protéger.
Les milliers d’amendements de l’opposition, la majorité entend les combattre de pied ferme – on a même instauré un « tour de garde » pour éviter « tout incident grave » (écrit l’AFP) comme celui qui avait eu lieu lors de la discussion du PACS en 1998 : trop peu nombreux en séance, les députés socialistes avaient laissé l’opposition adopter une motion d’irrecevabilité.
Mais le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, a déclaré avoir « l’intuition » que les débats ne dureront pas les deux semaines prévues : « Pour faire de l’obstruction, il faut des obstructeurs. Ils n’ont pas les troupes nécessaires. »
L’opposition ambiguë dans son fond serait elle aussi molle dans sa forme ?
Il faut noter qu’Henri Guaino a prévu de déposer une motion de rejet préalable qui, adoptée, ouvrirait un débat préliminaire sur la constitutionnalité du texte. Mais il se range lui aussi derrière les partisans de l’alliance civile.
Laurent Waucquiez, quant à lui, défendra la motion référendaire : le fait de réclamer un référendum est sans doute l’un des seuls vrais freins de procédure à l’adoption rapide de la loi sur le « mariage » des homosexuels.
Ce n’est que la pression de la rue qui pourra obtenir cela. A condition de rester claire sur ses objectifs.
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