TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 5 mars 2013

Vous avez dit « flexisécurité » ?

Vous avez dit « flexisécurité » ?


Des syndicats qui signent un accord sur l’emploi avec les représentants patronaux : en Allemagne ou au Danemark, un tel compromis serait banal. Pas en France, où la « démocratie sociale » est difficile à mettre en œuvre. Le 11 janvier dernier, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC d’un côté, le patronat de l’autre, avaient pourtant paraphé un texte sur la « flexisécurité ». Un gros mot ? Non, un terme qui veut réunir fluidité du marché du travail et protection des salariés. Cet accord doit être transcrit dans une loi, étape qui est en cours et constitue une fenêtre de tir opportune pour le Front de gauche – de Jean-Luc Mélenchon ou du communiste Pierre Laurent –, toujours prompt à s’échauffer contre des socio-démocrates, jugés trop sensibles aux thèses patronales. L’accord du 11 janvier est ainsi qualifié de « made in Medef ». La sévérité est tout aussi grande à la CGT et à FO, frères ennemis rassemblés pour la circonstance. Ces opposants, parti et organisation de travailleurs, manifestent ensemble aujourd’hui – et plusieurs élus PS comptent se joindre à eux –, afin de faire barrage à un projet qui, malgré ce mouvement hostile, devrait aller à son terme.
Le chef de l’État veut montrer qu’il peut faire bouger la France, à travers cet accord sur l’emploi dont le pouvoir souligne le caractère « historique », terme sans doute exagéré. Sur le plan de la méthode existe, en effet, un précédent : en 2009, un accord sur la formation avait été paraphé par tous les syndicats, y compris… la CGT et FO. Le débat actuel prouve, par ailleurs, la persistance d’un double clivage au sein de la gauche : d’une part, sur le syndicalisme « réformiste », dénoncé pour sa tiédeur (comme si le syndicalisme révolutionnaire avait encore un sens aujourd’hui). Et d’autre part, sur le rôle du législateur : pour une partie de la gauche, en effet, force doit rester au Parlement, qui n’a pas à entériner telles quelles les volontés des partenaires sociaux. De surcroît, cette salve de critiques se déploie sur fond d’un antilibéralisme qui monte dans tous les pays européens.
François Hollande espérait remporter une victoire solide grâce à la « flexisécurité ». Victoire sans doute il y aura, mais elle n’aura pas la dimension emblématique qu’il escomptait.

Grand corps malade

Grand corps malade


Hier, Marisol Touraine a lancé sa réforme de l'hôpital public. Encore un rude défi pour la ministre de la Santé. C'est qu'à l'image des cordonniers dont on dit qu'ils sont les plus mal chaussés, l'hôpital est un grand corps malade ne parvenant pas à se soigner. Il souffre de multiples troubles : surmenage, déprime, congestion, insuffisances financières, déficit chronique. Et malgré cela, l'hôpital soigne (plutôt bien) les autres, tous les autres. Au risque d'y laisser sa peau. Voilà pourquoi Marisol Touraine, à son tour, s'est penchée à son chevet en demandant un rapport à un haut fonctionnaire.
Le plan dévoilé (ou plus exactement esquissé), hier, par la ministre, repose cependant davantage sur des mots que sur des moyens. Il s'agit plus, pour l'heure, de « bobologie » que de véritables mesures curatives. Marisol Touraine entend « décrisper » la situation et redonner à l'hôpital public « confiance » et dignité en restaurant la mission nouvelle de « service public territorial de la santé » notion qui avait disparu dans la réforme précédente.
On l'a compris, le remède de Marisol Touraine est d'abord un antidote à la loi Bachelot de 2009, baptisée « Hôpital Patient Santé et Territoire » (HPST). Une loi qui, avec sa tarification par activités (T2A) et le pouvoir absolu donné à un « chef unique », a engendré une dérive vers « l'hôpital-entreprise » d'abord soucieux de rentabilité. Marisol Touraine entend bien redonner un rôle aux médecins dans une gouvernance qui s'ouvrira aussi plus largement aux patients.
Voilà qui repose sur de très bonnes intentions mais en appellera au sens des responsabilités de tous. Le savoir médical ne confère pas forcément des qualités de gestionnaire. Ajoutons qu'avec une population supérieure de 25 % à la nôtre, l'Allemagne compte 50 % d'hôpitaux en moins que la France. Loin de nous l'idée de tirer sur l'ambulance. Ne conviendrait-il pas plutôt de revoir notre offre globale de soins ? En France, l'hôpital souffre d'accueillir tous les maux. En urgence.

Macroéconomie, micropolitique

Macroéconomie, micropolitique


Les données macroéconomiques pour l'Europe sont médiocres, celles pour la France, franchement mauvaises. La croissance 2013 sera quasi-nulle et celle de 2014, à peine meilleure. Le chômage dépasse les 11 % et aucune embellie n'est en vue. La balance commerciale fait apparaître un déficit abyssal (alors que des pays également en crise comme l'Italie ou l'Espagne ont réussi à la redresser). Le budget reste déficitaire et ce déficit restera supérieur aux 3 % requis par les traités européens.
Si rien n'est fait, il en sera de même en 2014, rendant la promesse d'un équilibre en 2017 bien aléatoire alors que l'Allemagne et même l'Italie ont déjà pratiquement atteint l'objectif. La dette, qui représentait la même proportion du PIB (Produit intérieur brut) en Allemagne et en France en 2010, soit 82 %, évolue de manière opposée dans les deux pays : la française aura atteint 95 % en 2014 tandis que notre puissant voisin l'aura abaissée aux environs de 78 %.
Tout ceci devrait donner le sentiment de l'urgence. Il y a le feu à la maison et, comme l'ont avoué successivement François Fillon et Michel Sapin avant de se rétracter précipitamment, nous sommes dans un État en faillite. Certes, la France honore ses engagements et rembourse ses emprunts. Il n'y a pas de risque d'une vraie faillite sur le modèle argentin, mais pour sûr, la France vit au-dessus de ses moyens depuis plusieurs décennies et est surtout riche de... ses dettes ! Une telle situation devrait mobiliser les énergies politiques, y compris celles de l'opposition, à 100 % !
« It's the economy, stupid ! »
Or, qu'observe-t-on ? D'abord une situation de déni invraisemblable, et même insupportable, car c'est prendre les citoyens pour des enfants que de penser qu'ils n'ont pas conscience de la gravité de la situation. Certes, on ne veut pas affoler les masses et inciter encore davantage les Français à se réfugier dans l'épargne de précaution. Mais leur expliquer que les temps ont changé, que des sacrifices sont indispensables, que des dépenses devront être taillées est la mission même d'un homme politique responsable, du moins de qui n'a pas comme but unique et ultime sa réélection.
Or, on constate qu'il n'y a ni pédagogie ni mobilisation des esprits sur ces questions. Bien au contraire, on dépense des trésors d'énergie sur des sujets, certes intéressants, mais mineurs au regard du caractère dramatique de la situation économique et sociale : « Que feront les bambins de l'école primaire entre 12 h et 13 h ou entre 16 h et 17 h ? », « Les vacances d'été seront-elles organisées en deux ou trois zones ? » Pendant ce temps, Mme la Marquise, le bâtiment, pour ne parler que de lui, a perdu 100 000 emplois.
Rarement comme actuellement la politique aura semblé si loin des problèmes réels et concrets. Faut-il rappeler la réponse cinglante de Clinton à l'un de ses conseillers -« It's the economy, stupid ! » - pour rappeler à son interlocuteur que les électeurs américains se prononceraient en fonction de l'état de l'économie et non pas de telle ou telle mesurette politique ?
La situation délicate de nos démocraties, en ce début de XXIe siècle, s'explique en partie par cette incapacité des politiques à parler vrai, à prendre la mesure des changements en cours, à proposer des réformes permettant d'affronter les défis du futur. À l'heure des macrochangements, la micropolitique, la politique à la petite semaine, n'a pas d'avenir et nous conduit droit dans le mur.

Le goût retrouvé du Flanby

Le goût retrouvé du Flanby

La riposte de MM. Hollande et Ayrault face à la crise économique est ambiguë, donc faible.

Il y avait la semaine dernière au supermarché une promotion intéressante sur les Flanby (0,99 euro les 4 pots de 100 grammes). L'occasion de faire des économies, mais aussi de goûter au plus politique des desserts depuis que Laurent Fabius l'a gentiment choisi pour surnommer son camarade François Hollande. L'occasion d'en retrouver la saveur, un peu perdue depuis la guerre au Mali, mais redécouverte avec la riposte - pour l'instant - flasque du gouvernement face à la panne sèche de croissance, à l'envolée du chômage et au dérapage incontrôlé du déficit budgétaire. Démoulé, un Flanby ressemble comme deux gouttes de caramel à la politique économique de la France. Aucune tenue, aucune consistance, un nappage de belles paroles et de fausses promesses enrobant un contenu au goût improbable s'affaissant sur lui-même au fond de l'assiette. Beurk.
Par manque de gélifiant, de cohérence et de ligne directrice claire, la stratégie économique suivie par M. Ayrault depuis dix mois est elle aussi dépourvue de toute texture. Le gouvernement est libéral les jours pairs, antilibéral les jours impairs, ouvert aux réformes le matin, fermé l'après-midi. Le Premier ministre expliquait hier que sa "priorité absolue"était de ramener le déficit public à 3 % en 2013 ; il admet aujourd'hui que l'objectif ne sera pas atteint mais que ce n'est pas si grave et surtout pas sa faute. Le gouvernement insulte les patrons le lundi mais les caresse dans le sens du poil le mardi. Il prétend favoriser l'esprit d'entreprise pour créer des richesses le mercredi, mais souhaite la mort des riches le jeudi. Il exclut la rigueur le jeudi, mais annonce une "gestion rigoureuse" le vendredi. De quoi avoir des haut-le-coeur aussi sûrement qu'en avalant trop vite son Flanby.
Même quand elles vont dans le bon sens, les mesures économiques prises par le gouvernement sont d'une telle mollesse qu'elles en perdent toute efficacité. Incapables de guérir les deux grands maux dont souffre l'économie française et desquels découlent tous les autres : le délabrement de ses finances publiques (87,2 milliards d'euros de déficit en 2012 quand l'Allemagne est à l'équilibre), et la ruine de son commerce extérieur (67 milliards d'euros de déficit en 2012 quand l'Allemagne dégage un excédent de 188 milliards et l'Italie, dont on aime tant se moquer en France, un surplus de 11 milliards).
L'économiste Patrick Artus le résume parfaitement bien. "Le problème français ne se traitera pas avec de l'homéopathie." Louis Gallois souhaitait un choc de compétitivité de 30 milliards d'euros à travers des baisses de charges concentrées sur un ou deux ans. Au lieu de cela, le gouvernement a construit une usine à gaz, le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), à l'efficacité incertaine. Qui au mieux réduira à terme les impôts des entreprises industrielles de 5 milliards d'euros quand, selon M. Artus, un effort de 75 milliards d'euros serait nécessaire pour ramener les marges bénéficiaires de l'industrie française au niveau de sa rivale allemande.
Quant à l'accord "historique" du 11 janvier sur le marché du travail signé entre le patronat et les syndicats, il consiste pour l'essentiel à pouvoir baisser les salaires dans les entreprises en grande difficulté pour sauver des emplois. Bref, il ne réglera en rien le problème global du manque de profitabilité des entreprises françaises et encore moins celui du coût du travail (35,30 euros, charges sociales incluses, pour le salaire horaire dans l'industrie en France, contre 29,90 euros en moyenne dans la zone euro).
Le seul domaine, malheureusement, où le gouvernement français ne se montre pas du tout Flanby, où il fait preuve d'une détermination sans faille et d'une grande audace, c'est en matière de matraquage fiscal : 32 milliards d'euros cette année de hausse des prélèvements obligatoires, qui atteindront un record absolu, à 46,3 % du PIB.
Rien ou presque rien (6 milliards), en revanche, du côté de la maîtrise des dépenses, au grand dam de la Cour des comptes et de son président, Didier Migaud, socialiste aussi éclairé qu'isolé. Sans doute par peur de modifier son propre ADN, la gauche continue de repousser la réduction des dépenses... on allait écrire aux calendes grecques, mais on a peur que cette expression soit tristement prémonitoire.
Comme un symbole, le gouvernement vient même d'annoncer la suppression du jour de carence pour les fonctionnaires instauré par M. Sarkozy. Coût : entre 120 et 200 millions d'euros pour les finances publiques (voir Le Point, n° 2111, p.38). Mme Lebranchu évoque une mesure "humiliante", mais c'est plutôt son abrogation qui, vis-à-vis de toutes les personnes travaillant dans le secteur privé et menacées par le chômage, est honteuse. Malgré cela, la Commission continue de fermer les yeux sur les errements français. Elle n'a en vérité pas le choix. Dire aujourd'hui tout haut ce qu'elle pense tout bas de la politique économique française, ce serait à coup sûr faire repartir la crise financière dans la zone euro.
Dans sa conférence de presse du 13 novembre, François Hollande avait lancé : "L'économie n'aime pas les chocs." De fait, si la formule résume très bien la politique économique du gouvernement, elle contient aussi son échec annoncé. Cette fausse quiétude et cette vraie mollesse, cette volonté de ne surtout pas brusquer les choses, en pariant sur le retour improbable de la croissance économique mondiale, nous mènent tout droit au naufrage. Les sauveteurs en mer le savent : pour secourir un bateau et son équipage, il faut agir vite et prendre des risques.
Avec la politique, ou plutôt la non-politique économique de MM. Hollande et Ayrault, non seulement la France va continuer à prendre du retard sur les pays d'Europe du Nord, où la compétitivité est depuis longtemps une religion, mais elle va aussi se laisser distancer par les pays d'Europe du Sud, qui viennent de s'y convertir. On sait pourtant depuis juin 1940 comment se termine une guerre de mouvement pour des troupes maintenues immobiles par des dirigeants aveugles derrière une ligne Maginot. Par une débâcle.

Pagaille au RSI

Pagaille au RSI


On s'en doutait avant l'accession des socialistes officiels au pouvoir et on a pu le mesurer précisément depuis :le gouvernement actuel hait profondément les travailleurs indépendants et les auto-entrepreneurs, et fait tout ce qu'il lui est possible pour saboter ces deux statuts. Et ces derniers jours, les petits pédaleurs collectivistes en charge de dissoudre le tissu social ont passé le braquet supérieur.
Concernant les auto-entrepreneurs, ce n'est évidemment pas nouveau puisque les différents aménagements budgétaires qui ont été mis en place depuis moins d'un an gomment peu à peu tous les avantages de ce statut pour le rapprocher de celui des indépendants. Et pour compléter le mouvement, le statut des indépendants est, à son tour, assommé de taxes et de cotisations sociales dont le calcul est rendu, à dessein, particulièrement complexe : lorsque le système est à ce point complexe que l'administration doit vous épauler pour que vous y compreniez quelque chose, vous devenez totalement dépendant de son bon vouloir, ce qui est fort pratique pour contrôler des professions qui se voulaient, au départ, indépendantes...
Et pour arriver à ce prodigieux résultat, l’État emploie l'arme du RSI.
foutralys
Le RSI, c'est le Régime Social des Indépendants, autrement dit, la version "Indépendants" de la Sécurité Sociale, avec globalement les mêmes attributs que la sécurité sociale des salariés, en pire (oui, c'est possible) : une souplesse administrative parfaitement nulle et qui servirait d'étalon à la rigidité cadavérique s'il y en avait besoin et une opacité des comptes parfaitement en ligne avec l'ensemble des administrations françaises. Opacité d'ailleurs fort commode puisque l'argent de ce régime est ponctionné sur une population majoritairement composée de petits artisans et d'entrepreneurs unipersonnels, donc parfaitement captive et totalement incapable de trouver le temps de suivre, jour après jour, les obstacles administratifs qui leurs sont lancés dans les pattes. Cette capacité réduite de réaction des ponctionnés et des tondus offre toute latitude au RSI pour abonder (aussi discrètement qu'illégalement) aux autres régimes (notamment spéciaux), largement déficitaires et dont les craquements sourds commencent à se faire entendre.
Idéologiquement, on comprendra aussi pourquoi ce régime ne peut espérer aucune mansuétude du pouvoir. Par définition, il concerne des indépendants, c'est-à-dire, essentiellement, des gens qui se débrouillent très bien sans l'état et sans un tuteur. Pire : l'indépendant sait ce que lui coûte cette sécurité sociale obligatoire et mafieuse, ce service public aussi monopolistique que catastrophique, au contraire d'un salarié qui, finalement, ne voit jamais la couleur de ses cotisations (les multiples lignes de petits chiffres cryptiques sur les longues feuilles de salaires françaises ont beau faire halluciner tout étranger qui débarque dans le pays, la réalité est que personne ne prend le temps de les lire vraiment).
Si l'on ajoute que la masse des indépendants n'a pas la bonne idée de voter Socialiste, on comprend sans problème pourquoi l'artisanat est la première entreprise de France mais, de loin, la moins écoutée et, toujours de loin, la plus taxée.
On ne s'étonnera dès lors pas du tout de "découvrir" la dernière invention fiscale concernant les indépendants : en substance, le régime réintègre comme revenu du travail les dividendes du capital. Toute échappatoire aux cotisations sociales calculées à la grosse louche est impossible. C'est aussi ça, la magie des systèmes collectivistes Demaerd : ils sont tellement équitables, tellement justes et bien pensés que chacun fait tout ce qu'il peut pour les fuir (toute ressemblance à certains pays et certains murs n'a finalement rien de fortuit).
socialisme : des idées si géniales qu'elles doivent être imposées !
Bien évidemment, à ces extensions ininterrompues de l'assiette des cotisations, ponctions, taxes et perversions fiscales habituelles, il faut ajouter l'habituel incompétence crasse des personnels responsables de ces administrations dont l'ordre de mission n'est pas de détruire leurs assujettis seulement parce que cela ferait officiellement mauvais genre. Et c'est donc avec une pagaille complète et qui perdure depuis des années que les indépendants doivent composer. C'est le cas, par exemple, de Pascal Geay, plaquiste peintre indépendant, qui explique lui-même :
"J'ai reçu vingt-quatre appels à cotisation en un an, tous avec un montant différent, au lieu d'un par trimestre"
À cette gestion comptable catastrophique s'ajoute une intendance déplorable de la relation clientèle, qui ne serait étonnante qu'en oubliant que pour cette administration, ceux qui payent ne sont pas -- justement -- des clients mais de simples cotisants, oscillant entre l'usagé et la vache à lait. Impossibilité d'avoir un interlocuteur au téléphone, accords verbaux non suivis d'effets, déclenchement intempestif de procédures contentieuses, l'habituelle panoplie des administrations déshumanisées dont la mission de service public s'est perdue entre la photocopieuse de l'étage 5 et la machine à café du lobby. Et on ne parle pas ici d'une petite pétouille qui touche l'un ou l'autre des cotisants mais bien d'une méthode générale de gestion qui englue un bon quart des victimes de ce régime foutraque.
Certains, j'en suis sûr, liront mes précédents paragraphes et s'écrieront, un tantinet outrés : il exagère, à l'évidence, et les problèmes rencontrés par les indépendants ne sont, finalement, que d'habituelles mésaventures dans un pays où la bureaucratie est un peu bedonnante ; mais tout le monde sait qu'en France, tout se termine en chanson. Pas de quoi, en définitive, s'alarmer...
Sauf que ce qui est constaté par les indépendants au travers de leur régime si mal géré est relaté ici sans exagération, et que ce n'est pas fortuit. Si l'impression qui se dégage est une volonté sournoise de détruire ce statut, ce n'est pas faux : c'est exactement le but recherché. Entendons-nous bien, il n'y a nul complot, nulle entente cachée pour obtenir ce résultat. Comme le dit un vieux proverbe anglais, il n'y a pas besoin d'expliquer par la malice ce qui peut l'être par l'incompétence. C'est cette incompétence et ce jmenfoutisme généralisé qui a été instillé par défaut dans ces administrations, avec une accélération depuis que le socialisme officiel est au pouvoir. Il n'y a pas besoin de s'occuper correctement de ces pourceaux : le petit entrepreneur et l'indépendant sont peu (ou pas du tout) mobilisables pour la politique au contraire du salarié, et certainement pas aussi corruptibles ou dodus, et prêts à graisser des pattes que le traditionnel patron de moyenne ou grande entreprise française pour qui l'arrangement avec le politicien du cru est un passage sinon obligé au moins très fréquent (rares sont les héros).
Hollande qui loucheLa tendance générale, en France, est bel et bien au mépris de l'initiative personnelle, à une haine sourde, contrôlée mais vivace, de ceux qui se détachent ou veulent se détacher de l’État, et une volonté tous les jours plus grande de contrôler les entreprises au plus près (la dernière proposition de contrôle fiscal a priori en est un exemple typique).
D'ailleurs, Hollande l'avait laissé entendre lorsqu'il avait dit qu'il n'aimait pas les riches. Certains s'étaient focalisés sur un rang de salaire. En réalité, le président Hollande n'aime pas les riches, mais il n'aime pas non plus les gens indépendants, libres d'esprits. Il est énarque, après tout. Et finalement, tout tombe bien : il n'aime pas les riches, et avec tout ce que lui et son gouvernement entreprennent contre eux, il n'y en aura bientôt plus aucun en France.

La France "RDA", c'est maintenant ?

Portrait-robot des musulmans en France


Une majorité de musulmans cherche le juste milieu ente appartenance citoyenne et appartenance à l’islam, même s’il faut pour cela faire des concessions. À la fois citoyens et musulmans, ils considèrent caduque la dichotomie entre sphère publique et sphère privée : ils sont musulmans dedans et dehors, de la même manière qu’ils sont citoyens à l’intérieur et à l’extérieur. Loin d’opposer l’islam à leur citoyenneté, ils s’en servent pour mieux investir le champ politique. On l’a vu récemment avec la question du « mariage pour tous » : c’est bien en tant que musulmans et citoyens qu’ils se sont opposés à ce projet de loi et qu’ils sont, pour une part, descendus dans la rue.
Ces musulmans ont conscience de leur double héritage, et font en sorte de garder un lien minimal avec le pays d’origine. Dans cette optique, la maison est le lieu privilégié de transmission de la culture et du dialecte. Toutefois, par le biais des enfants, la langue de Molière s’impose et continue de s’imposer.
Ce sont des musulmans pratiquants, qui observent le dogme avec scrupule. Ils entretiennent des liens avec, non le pays, mais la culture d’origine, sans pour autant se voiler la face : ils ne sont ni Algériens ni Marocains ni Tunisiens. Ils n’envisagent guère leur avenir ailleurs qu’en France. Jamais, pour eux, il n’a été question de « retour au pays ». D’ailleurs, il est difficile de retourner dans son pays quand on y est déjà depuis sa naissance. S’ils ne se l’avouent pas encore, ils ont dépassé le statut de citoyens, pour atteindre celui de patriotes.
Il y a aussi les « invisibles », ces musulmans pour qui l’appartenance à la nation supplante toutes les autres, y compris la Oumma. Ils ne se sentent pas de solidarité particulière avec le pays d’origine ; d’ailleurs, toute la famille a émigré en France. Pour eux, l’accession à la propriété est assimilatrice. En s’installant dans des quartiers à mixité sociale, ils sont entrés en contact avec des Français de longue date (par opposition à Français récents) et se sont efforcés de leur ressembler. Dans ces familles musulmanes surintégrées, il n’est pas rare que les enfants boivent de l’alcool, fument et mangent non halal. On a un rapport à la religion qui est plus culturel que cultuel. On s’autorise, par exemple, à fêter la naissance du Christ. Ainsi, plus les générations passent, moins l’attachement à la religion et à la culture d’origine est fort.
Il y a une séparation claire, pour eux, entre sphère privée et publique : ils sont musulmans au foyer, citoyens dehors. Ils n’affichent pas leur islam dans la Cité, et ne font pas de leur croyance un moteur citoyen. Ils cherchent au contraire à se fondre dans la masse.
Ce sont des musulmans qu’on pourrait dire « enracinés ». Ils ne se posent pas la question de savoir s’ils sont Français ; ils le sont, c’est une évidence. Ils ne se voient pas vivre ailleurs. Leur histoire est ici ; leur destin également. Même s’ils ne sont pas français « de souche », s’ils ne plongent pas leurs racines loin dans le sol français.
Les « néo-communautaires » se distinguent des autres par un retrait vis-à-vis de la Cité. Français, musulmans, citoyens, ils ne reconnaissent qu’une seule appartenance, l’appartenance spirituelle à la Oumma. En effet, ils sont étrangers aux affaires du pays : ils ne votent pas, et, lorsqu’ils se déplacent, c’est pour « faire barrage au Front », signe de leur immaturité politique. Ils ne se sentent pas représentés ; ils ne se sentent pas partie intégrante de la nation. Ils seraient en outre victimes de racisme. Exclus du marché du travail, exclus de la société : « Ils s’excluent d’eux-mêmes de ce dont ils se sentent exclus. »
Ni Français, ni Maghrébins, ils comblent le vide identitaire par l’appartenance religieuse, qui, elle, ne connait pas la frontière. Les « néo-communautaires », loin de s’identifier à la France, la rejettent. Ils sont nés ici comme ils auraient pu naître ailleurs. Ils ne partagent pas une communauté de destin avec le reste du peuple. Ils entretiennent toutefois un lien avec le pays d’origine, même si celui-ci est plus fantasmé qu’autre chose. Il s’agit d’un pays de cœur, non d’une patrie. Le seul endroit où ils se sentent chez eux, c’est celui, transnational, de la Oumma, et l’autre, local, de la mosquée.
Les « néo-communautaires » ne voient pas l’intérêt d’une séparation entre sphères privée et publique. Leur islam est un et indivisible ; nul ne peut s’interposer entre l’individu et son Créateur. Ils sont musulmans dedans et dehors ; avec eux, aucune concession n’est possible. Leur islam peut être qualifié d’intégral : c’est plus qu’une religion, c’est un mode de vie à part entière. Ils sont favorables au modèle anglo-saxon de communautés ethnico-religieuses vivant chacune dans son coin, à l’opposé de l’acculturation à la française.
Encore un mot, un message aux musulmans de France : plus vous continuerez à vous considérer Algériens, Marocains ou Tunisiens, plus vous vous éloignerez de la vérité. J’ai envie de dire de l’évidence : vous êtes Français.

Les syndicalistes auteurs de détournements de fonds bientôt amnistiés ?

Une proposition de loi, adoptée par les sénateurs, prévoit d'amnistier les syndicalistes qui s'adonnent à des détournements de fonds, du recel ou même des abus de confiance. "Ce texte pourrait permettre aux élus du CE de la SNCF et d'EDF-GDF actuellement devant la justice pour malversations de s'en tirer sans condamnation", prévient Pierre-Edouard du Cray, de l'association Sauvegarde Retraites.

La gauche préparerait-elle l’amnistie de la CGT dans les détournements opérés au détriment des comités d’entreprise ? Déjà, mercredi dernier, le groupe communiste du Sénat avait déposé une proposition de loi "portant amnistie des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives" ( cliquer ici pour consulter la proposition de loi ). En gros, ce texte permettrait d’amnistier les syndicalistes condamnés pour des violences et des dégradations commises à l’occasion d’une manifestation ou d’une grève qui aurait mal tourné dans la période allant du 1er janvier 2007 au 1er février 2013. La droite est aussitôt montée au créneau en dénonçant une disposition "clientéliste" et "un appel au cassage". Mais, ce n'est pas tout. Dans le feu de la discussion, une batterie d’amendements ont été examinés, dont l'un d'eux va bien plus loin.
Déposé par Virginie Klès, une sénatrice socialiste d’Ille-et-Vilaine, cet amendement a apporté une précision décisive au texte : le terme d’"infraction" qui figurait dans la proposition de loi a été remplacé par "les contraventions et délits prévus au livre III du code pénal ". De quoi s'agit-il ? "Des destructions et dégradations matérielles commises au cours des mouvements sociaux, sachant que ce livre III est aussi beaucoup plus exhaustif et fait explicitement référence à tous les délits financiers : vols, détournements, abus de confiance, recel...", relève Pierre-Edouard du Cray, de l'association Sauvegarde Retraites.
Or, la justice pénale doit justement se prononcer sur de tels délits dans au moins 2 dossiers brûlants. Le premier intéresse le comité d’entreprise d’EDF-GDF et sa Caisse centrale des activités sociales (CCAS) . L’instruction, qui a duré 8 ans, a renvoyé en correctionnelle des structures et des proches du PCF et de la CGT pour des détournements massifs. Une autre affaire concerne le détournement supposé de fonds du comité d’établissement régional de la SNCF à Lyon au profit des organisations syndicales. Des détournements opérés au détriment du CE de la RATP ont été récemment dénoncés par la cour des Comptes et pourraient également donner lieu à des poursuites judiciaires. Les syndicalistes qui se retrouveraient là aussi devant un tribunal, pourraient dès lors bénéficier de la loi d'amnistie.
D'ores-et-déjà adopté par les sénateurs, cet amendement "Klès" a, en apparence, un objectif louable : exclure les violences physiques et les infractions passibles de plus 5 ans de prison de toute possibilité d'amnistie. «Mais personne ne semble avoir détecté qu’entre ces deux mesures se cachait le cheval de Troie de la grande absolution syndicale», s’étonne Pierre-Edouard du Cray. Voilà les députés avertis, avant de voter le texte définitif courant mai...

Pourquoi la droite n'arrive-t-elle pas à se reconstruire ?


En politique, rare est l'unanimité. Et pourtant, Hollande réussit le pari de se mettre à peu près tout le monde à dos, tant du côté de ses opposants traditionnels que du côté de ses alliés. On ne compte plus les éditos, les chroniques, les articles d'opinion de grands "penseurs" et autres journalistes autant de gauche que de droite qui constatent que la politique de Hollande se résume à une augmentation des impôts tous azimuts et une totale indigence d'objectifs clairs.
Et si l'on se rafraîchit la mémoire, cette absence dramatique de cap était annoncée depuis le départ puisque le candidat Hollande souhaitait essentiellement le changement, sans jamais préciser en quoi, ni comment. Avec un capitaine de pédalo dont le cap est le changement, on comprend que le bateau France fasse des ronds dans une eau de plus en plus tumultueuse. À cette lacune décontractée d'objectifs, il faut ajouter une inexpérience évidente du pouvoir, visible jusque dans le choix d'un premier ministre qui a tout du gaz inerte : incolore, inodore et sans saveur. Non seulement, le gouvernement de Jean-Marc Azote ne semble en rien tenu par une quelconque discipline, les saillies problématiques des uns se succédant aux boulettes tragi-comiques des autres, mais en plus, absolument aucune action d'ampleur significative ne peut être versée à son crédit, à l'exception notable mais ô combien dilatoire des bricolages sociétaux dont – il faut bien le dire – le peuple aurait très bien pu se passer encore quelques années devant les urgences économiques qui s'accumulent.
Devant cette débâcle, on aurait pu s'attendre à un déferlement d'attaques de la droite, et surtout, à un rassemblement large et cohérent de l'opposition.
Force est de constater qu'il n'en est rien. Je passe rapidement sur l'affrontement aussi pathétique qu'illustratif entre Jean-François Copé et François Fillon, deux petits coqs avides de devenir calife à la place du calife alors que ce dernier, justement, est en tournée mondiale de branlouillage festif pour arrondir ses fins de mois et n'a, à l'évidence, plus rien à carrer du microcosme politique parisiano-parisien. Je ne m'étendrai pas non plus sur les chamailleries d'enfants gâtés de l'opposition pour la mairie de Paris, et les déchirements internes de l'UMP, la création de l'UDI par un Borloo illisible, ou les pleurnicheries à présent inaudibles d'un Bayrou dont, je vous le rappelle, il fut un jour considéré comme dans l'opposition aux socialistes (ce qu'il est réellement maintenant est probablement l'objet d'une demi-douzaine de thèses en sciences politiques de l'extrêmement-petit, mais n'intéresse plus personne d'autre).
Eh oui : bien que les socialistes actuels puissent maintenant revendiquer sans risquer la moindre usurpation le titre de la Plus Belle Bande De Clowns Inopérants Jamais Parvenue Au Pouvoir, la droite et le centre n'en ont absolument pas profité pour proposer une alternative crédible. On peut se demander pourquoi. Et on peut aussi observer que pour exister, une opposition devrait, par définition, s'opposer.
Or, s'il y a bien une chose que ni Bayrou, ni Borloo, ni Fillon, ni Copé, ni NKM, ni Estrosi ni aucun autre ténor de la "droite" ne fait, c'est s'opposer.
Quand on voit qu'il semble parfaitement admis qu'un type comme Christian Estrosi puisse prétendre être à droite alors qu'il distribue exactement la même purée que celle qu'on trouve à gauche, on commence à comprendre le problème.
Quand on voit ce que fit NKM pour l'écologie (les fameuses PM10 ne sont qu'un exemple) et le réchauffisme climatique, on a du mal à voir une quelconque ligne de démarcation d'une Batho ou d'une Duflot. Cécile, Delphine et Nathalie sont d'ailleurs parfaitement interchangeables dans leurs analyses écologiques et les "solutions" qu'elles proposent aux problèmes qu'elles se sont acharnées à trouver. Du reste, cette remarque est si évidente qu'elle n'a pas échappé à Marine Le Pen.
Quand on voit que Bayrou ne se réveille de sa léthargie centriste que pour sortir une énorme connerie égalitariste typiquement gauchiste, on peine à voir la différence avec les discours d'un Mélenchon, une fois la fièvre et la passion du vieux communiste évacuées pour s'adapter au contenant mollasse du patron du Modem. Qui d'autre qu'un collectiviste à la petite semaine peut parler d'égalité réelle sans frémir en se commémorant toutes les abominations qui furent mises en place précisément pour cette notion délétère ?
Je pourrai continuer facilement la litanie. Les cinq années précédentes de sarkozysme ne laissent absolument aucun doute sur la valeur exacte des ténors de la droite lorsqu'il s'agit de faire quelque chose de concret, lorsqu'ils ont le pouvoir : on retrouve exactement le même matraquage fiscal, des déficits budgétaires records, une attitude vis-à-vis des (petites et moyennes) entreprises aussi ambiguë voire destructrice, et une méconnaissance aussi compacte de l'économie et des finances.
La réalité est claire : si la droite n'arrive pas à former un bloc cohérent d'opposition à la gauche, c'est parce qu'elle n'en est qu'un avatar édulcoré. Il n'y a plus, en France, qu'une seule coloration politique, plus ou moins diluée dans, au choix, du corporatisme ou du populisme. Le placement des uns et des autres à droite ou à gauche sur l'échiquier politique est aussi arbitraire qu'artificiel. D'ailleurs, le peuple français n'a jamais été aussi peu investi dans la politique et aussi peu en accord avec ses élites : il sait, pour le voir, le lire et l'entendre tous les jours dans tous les médias, qu'on pourrait à loisir interchanger l'un ou l'autre politicien actuellement en poste par un autre du bord opposé sans que le discours prononcé ne choque dans la bouche du nouveau venu.
Et les extrêmes des deux bords n'offrent en termes de différenciation qu'un packaging plus criard sur des idées de la même eau : s'il y a toujours un ou deux thèmes qui différencient un Mélenchon d'une Le Pen, le corpus central (économique notamment) est extrêmement proche l'un de l'autre et aussi peu différent des "recettes" que proposent in fine tant l'UMP que le PS.
Ainsi, aucun parti en France n'a clairement compris que l'austérité n'a jamais été mise en place ; l'avalanche d'impôts, elle, s'est effectivement abattue sur les Français. Mais ça, ce n'est pas de l'austérité, c'est juste de la bêtise keynésienne et socialiste. L'austérité, c'est exactement le contraire : très concrètement, c'est la coupe franche et massive des services publics non régaliens, la diminution drastique de la taille et de l'emprise de l’État. Cette simple remarque, aucun parti en France ne la fait... à l'exception du Parti Libéral Démocrate, dont on ne peut pas dire que les médias s'emparent franchement des idées.
Regardons les choses en face : à une microscopique exception près, les partis pensent tous la même purée, les médias relaient religieusement cette pensée unique et y ajoutent leur propre couche de politiquement correct pour éliminer tout ce qui pourrait saillir encore un peu. La droite n'est finalement qu'un parfum alternatif de gauche dépensière et collectiviste. Ne pouvant se démarquer par ses idées, elle tente la différenciation sur des détails, des broutilles qu'on monte en épingle pour attirer l'électeur. Pas étonnant, dès lors, qu'elle ne puisse constituer une opposition crédible : elle ne s'oppose pas.
tout le monde finit par penser comme tout le monde
Et encore une fois, la conclusion est sans appel : sans opposition, le pays est destiné à continuer sur la même route, celle qui le conduit directement au précipice, et peu importe les petits détours rigolos que le capitaine de pédalo peut bien tenter ici ou là. Quoi qu'il arrive, ce pays est foutu.