TOUT EST DIT

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lundi 18 juin 2012

Noah interrogé par une commission d'enquête

 L'ancien tennisman est convoqué mardi par la commission d'enquête sur les évasions fiscales en compagnie de Guy Forget.

La commission d'enquête sénatoriale sur les évasions fiscales a décidé d'entendre mardi à 11 heures l'ancien tennisman aujourd'hui chanteur Yannick Noah. L'ex-vainqueur de Roland-Garros sera entendu en compagnie de l'ancien tennisman Guy Forget. Frédéric Thiriez, président de la LFP (Ligue de football professionnel) et membre du Conseil fédéral de la FFF, avait pour sa part déjà été auditionné par cette commission d'enquête. Il avait lui-même suggéré que des représentants d'autres sports soient à leur tour convoqués afin de ne "pas stigmatiser le football"... D'où l'audition des deux joueurs de tennis.

Présidée par Philippe Dominati, cette instance a aussi auditionné de hauts fonctionnaires, des responsables des douanes et des impôts, et notamment le juge Van Ruymbeck. La particularité de ce cénacle est que l'on y parle sous serment, que chaque mensonge peut donc se retourner judiciairement contre celui qui le prononce et que les audiences sont publiques.

Nouvelle crise en vue pour l'économie mondiale

Les unes des médias à travers le monde sont concentrées actuellement sur ce qui se passe en Europe, le plus souvent avec des titres spectaculaires : "la fin de l'euro comme monnaie", "le yen est la seule monnaie forte", "une montagne de dettes publiques", "panne économique", etc. Certains sont justes, d'autres très exagérés, la plupart laissant entendre que les autres régions de l'économie mondiale sont mieux loties.

Toutefois, il est important de bien mettre la situation européenne en perspective, même si c'est un discours que certains investisseurs ne veulent pas entendre.

L'éventualité d'un "Grexit", une sortie de la Grèce de la zone euro, ne signifie pas la fin de l'euro. Au contraire, la devise européenne pourrait même en ressortir renforcée.

Le Japon qui est le pays le plus endetté du monde, à hauteur de 230% de son PIB, vient d'être rétrogradé par les agences de notation, pourquoi alors le yen est-il une monnaie forte ?

La dette dans la zone euro, avec 91,8% du PIB est terriblement élevée, mais aux Etats-Unis, avec 101% du PIB, la "montagne" est encore plus élevée et continu de croître car le déficit budgétaire atteindra, cette année, un record historique.

Presque tous les gouvernements à travers le monde ont développé une allergie à l'expression "austérité", et ainsi aucun effort véritable n'est fait visant une consolidation budgétaire. Toutes les bonnes intentions et les promesses en vue d'équilibrer les budgets n'ont été prononcées que du bout des lèvres.

Il y a cinq ans que la crise immobilière aux Etats-Unis a commencé à se faire sentir sur l'économie  mondiale. Depuis, les gouvernements et les banques centrales ont eu recours à toutes les possibilités des politiques monétaires et fiscales pour retourner la tendance.

Les taux et les rendements sont à des plus bas historiques. Les innombrables programmes pour stimuler la croissance économique avec de nouvelles dettes, portées à des niveaux record, ne sont qu'un feu de paille et c'est, maintenant, une nouvelle baisse qui se profile et pas seulement en Europe.

Dans la zone euro, l'indice Markit des directeurs d'achats de l'industrie manufacturière (PMI) affiche son plus bas niveau depuis 2009, en recul depuis dix mois consécutifs.
La faiblesse de la production, de la demande et de l'emploi atteignent les principaux pays de la zone. En Grande-Bretagne, depuis trois ans, l'indice PMI est à son plus bas niveau. En Chine, l'indice s'est déjà affaibli pour le septième mois d'affilée. L'emploi continue à régresser. Le gouvernement a réduit ses prévisions de croissance du PIB à 7,5% au second trimestre.

Aux Etats-Unis, l'indice des directeurs d'achats de l'industrie manufacturière est à son niveau le plus bas depuis trois mois, signifiant l'arrêt prochain du petit début de reprise. Le PIB-Plus aux Etats-Unis a été, au premier trimestre 2012, inférieur à celui de l'Allemagne. Contrairement aux attentes du marché, le taux de chômage américain a augmenté. L'Economic Cycle Research Institute pronostique une nouvelle récession aux Etats-Unis dans les trois mois à venir.

Conclusion : accroître les déficits budgétaires n'est guère possible sans mettre en danger la notation. De même les taux d'intérêt et les rendements ont peu de marge à la baisse. Ainsi, il ne reste aux banques centrales que l'assouplissement quantitatif dans l'espoir de gagner du temps, encore plus de quantitative easing !


La Grèce est prête pour la guerre civile

Alors que les Grecs viennent de revoter avec un nouveau résultat ambigu, voyons si la démocratie est vraiment en mesure de résoudre les questions essentielles auquel le pays est confronté.
La démocratie ne résout jamais rien.

Nous avons pris l’habitude de croire que le vote démocratique permettait un choix entre des options politiques alors qu’il ne s’agit que d’un choix entre des hommes. Dans un pays comme la France, les États-Unis ou la Belgique, tout se passe toujours bien parce que rien ne change d’une élection sur l’autre. Il y a bien un petit impôt de plus par-ci ou une subvention de moins par-là, mais rien de très fondamental. Le rôle de l’élection se limite à choisir qui pourra manger avec la Reine d’Angleterre lors des sommets internationaux.
Mais prenez une vraie question comme celle qui était posée aux Grecs ce dimanche et vous verrez que le vote démocratique ne sert à rien. À l’heure d’écrire ses lignes, les premiers sondages à la sortie des urnes donnent Nouvelle Démocratie et Syriza au coude-à-coude  juste au-dessous des 30%. Là où les observateurs espéraient un choix du peuple grec entre le maintien dans l’Euro à tout prix et le rejet pur et simple d’une austérité criminelle, nous nous retrouvons face à un double échec. Quel que soit le parti qui empochera les 50 sièges de bonus promis par la constitution au vainqueur de l’élection, il sera incapable de former un gouvernement majoritaire.
À partir d’ici, tous les artifices politiques et juridiques qui seront mis en œuvre pour permettre la nomination d’un gouvernement ne pourront camoufler cette vérité première que le peuple grec est profondément divisé en deux clans de taille égale. Aucun choix politique ne sera légitime. Que Syriza prenne le pouvoir et la Grèce quittera l’Euro, entraînant la ruine de nombreux grecs. Que ND arrive en tête et sa politique d’austérité provoquera autant de pauvreté. Dans les deux cas, le différentiel électoral sera insuffisant pour justifier la politique mise en œuvre face à ceux qui en souffriront. Ce sera l’application pure et brutale du pouvoir étatique par un clan.
Jusqu’à ce que l’autre clan se rebelle pour de bon et prenne les armes.

La femme de César : crime ou péché ?

Il était un temps où la femme de César devait être irréprochable. L’icône du pouvoir devait incarner la douceur et la force, la tolérance et le respect. Fi de secret d’alcôve, la première dame n’était tolérée que gracieuse ou charitable. Mais la normalité a encore frappé avec François Hollande et Valérie Trierweiler.

Il était un temps où la femme de César devait être irréprochable. L’icône du pouvoir devait incarner la douceur et la force, la tolérance et le respect. Fi de secret d’alcôve, la première dame n’était tolérée que gracieuse ou charitable.
Mais la normalité a encore frappé. La gauche a des « sentiments »  et des passions comme tout le monde voyez-vous, comme les gens normaux de Secret story ou Voici doit-on comprendre en tout cas. On a reproché à Nicolas Sarkozy sa vulgarité, son coté outrancier et à juste titre pour beaucoup d’aspects mais laisser ainsi sans pudeur sa basse-cour s’écharper, convoiter des postes, se répandre dans les presses diverses, là voilà, LA vulgarité ultime.
Dieu qu’il est « normal » d’avoir ce genre de petits sentiments mais nous pensions bêtement, nous, le peuple que le pardon faisait parti de l’escarcelle de la normalité. Il semblerait qu’il n’en soit rien. Ceci pour la gestion par l’amour dans une certaine logique d’apaisement des âmes. Reste la pure stratégie.
Dans l’armée anglaise, il existe un vieux dicton qui va ainsi : « Mieux vaut avoir ses ennemis dans la tente car alors ils pissent à l’extérieur. » (Je vous laisse deviner ce que font ceux à l’extérieur de la tente en toute logique). Valérie Trierweiler vient de s’acheter cinq ans d’eau de javel à bon compte et par la même occasion a réussi à conférer à son ex rivale le rôle de victime expiatoire, que sans nul doute, René Girard lui conférerait. Mais quelle victoire à l’aube de la "République des justes" !
Car n’oublions pas qu’il s’agit là de la feuille de route de notre président "une France plus juste". À ce propos, j’aimerais revenir sur l’excellent article de Benjamin Dorman paru dans Atlantico cette semaine qui rappelle en effet à juste titre, que dans un état de droit comme le nôtre, la justice est tout d’abord une institution politique, avant d’être une vertu que l’on tente de s’approprier publiquement. Il n’appartient ni à un président, ni un parti, ni à un média, ni à aucun citoyen de dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. C’est une notion que nous avions aussi préalablement évoqué dans un article intitulé « Au secours Abelard , ils sont devenus fous » sur la différence qui existe entre ce qui est juste et ce qui est moral. Selon Abélard, il existait une distinction essentielle entre le crime et le péché.
Le crime n’existait que s’il était reconnu par la loi, ce qui est le rôle de la justice. Nulla crimen sine lege (pas de crime qui ne soit reconnu par la loi) disait déjà le droit Romain et il est donc du ressort de la puissance publique de le punir et de l’empêcher puisque tout crime est destructeur de l’ordre social.
Le péché, en revanche, ressort de la morale privée et il revient à Dieu de le punir. Chacun doit s’en repentir tout en essayant d’en corriger les effets par ses actions ultérieures. Ceci est ce qu’il est convenu d’appeler la morale.
Il revient par conséquent à l’État de punir le crime, mais en aucun cas de sanctionner le péché. Aux yeux de la puissance publique, une action peut être un crime sans représenter un péché, tandis qu’un  péché aux yeux de l’Église peut ne pas être du tout un délit aux yeux de la société. Certes, dans un monde idéal, les deux se recouperaient mais la morale est fluctuante d’une personne à l’autre alors que la justice, elle, doit être la même pour tous.
Ainsi, je m’interroge, s’il s’agit de rétablir une république des "justes", chère en son temps aussi au grand ordonnateur, feu le président François Mitterand, qui aimait à rappeler la "force injuste de la loi", derrière quel paravent nos amis socialistes vont-ils s’abriter ? Celui de la morale ? de la vertu ?
Je me sentirais un peu serré aux entournures à la place de Monsieur Hollande de prôner une morale collective au nom de tous que semble-t-il les miens ne savent déjà pas comprendre…
Entendons nous, une république plus juste est en soit une feuille de route acceptable, mais encore convient-il de respecter les lois et les institutions de la République et non pas, comme l’induit Monsieur Hollande d’opposer la loi à la justice. Opposer la loi à la justice, c’est réintroduire au cœur de la démocratie la préférence pour une morale collective, voire une religion. À travers ce genre de discours, on perçoit bien que le socialisme n’est rien d’autre qu’une religion cherchant toujours, au nom d’une morale collective, à s’immiscer dans l’ordre de nos sociétés et mettre à mal un des derniers bastion de nos libertés individuelles : la loi.
Je n’ai pas de problème à ce que Monsieur Hollande, ses ex et ses actuelles aient une morale propre, mais qu’ils ne l’appellent pas "Justice". Je ne viens pas lui dire comment tenir son intérieur ou meubler son salon, mais je refuse que sa moralité et la moralité des siens viennent au nom d’un soi-disant ordre moral édicté en Justice, réformer les miens.
La morale n’est pas la Justice et Monsieur Hollande ne détient visiblement ni l’une ni l’autre.

Résultats des élections législatives 2012 : la liberté est mal barrée

Les résultats des élections législatives ne sont pas une surprise. Au moment de leur publication, la liberté semble mal barrée, pour au moins deux raisons.
Le premier enseignement est d’ordre institutionnel : la présidentialisation se poursuit, faisant disparaître un centre autonome.
Le Parti socialiste remporte la majorité absolue – mais la Gauche n’obtient pas la majorité des 3/5ème nécessaire pour une réforme constitutionnelle. Ce succès s’inscrit dans la suite logique de l’élection présidentielle. Certes, la victoire de François Hollande n’a pas été suivie d’un enthousiasme débordant si l’on en croit le taux d’abstention très élevé, mais c’est aussi qu’au fond, l’enjeu n’était pas très fort : personne n’imaginait réellement l’UMP revenir au pouvoir.
Les résultats des élections législatives s’inscrivent surtout dans le mouvement de présidentialisation de la Vème République : les élections pour l’Assemblée Nationale confirment celle du Président de la République. Ce mouvement (dont le quinquennat a été le marqueur) va de pair avec le développement du bipartisme. La disparition du centre, dans les stratégies aventureuses de François Bayrou, en est la preuve. Il y a en France deux partis qui comptent, le PS et l’UMP, puis quelques autres minoritaires. Il serait certainement souhaitable de compléter cette dynamique en supprimant la possibilité des triangulaires ou en rapprochant le calendrier des législatives et de la présidentielle. Introduire une dose de proportionnelle ne servirait à l’inverse qu’à déstabiliser plus la vie politique.
Le second enseignement est politique : entre un PS dirigiste et une UMP qui hésite, les libéraux vont avoir du mal à se faire entendre.
Le Parti socialiste n’a pas fait preuve jusqu’à maintenant d’un amour démesuré pour la liberté : il est notamment par trop dépendant et drogué à la dépense publique – laquelle est par nature liberticide. Les déclarations du nouveau gouvernement en matière économique sont d’ailleurs inquiétantes, à commencer par celles du Ministre du Redressement productif sur la concurrence. Tout ce que proposent Jean-Marc Ayrault et ses ministres, c’est une nouvelle perfusion pour un Etat Providence qui est agonisant depuis trop longtemps. En dépit de son slogan, rien ne va changer avec François Hollande.
On ne peut pas dire que l’UMP compte des bataillons de libéraux non plus – c’est d’ailleurs plutôt le vide programmatique qui prévaut. Or, le défi auquel elle va être confrontée n’inspire rien de bon pour le libéralisme. Le premier de ces défis, c’est celui du renouvellement. Ce dernier est d’abord humain : plusieurs des personnalités battues sont dans la vie politique depuis des décennies et souvent elles n’ont absolument pas préparé leur relève. La défaite du successeur de François Fillon ou le fait que Jean-Pierre Raffarin revendique la tête du courant "libéral" l’illustrent bien. Le renouvellement est aussi politique : or, les terres électorales de l’UMP sont plutôt les mêmes que celles du Front National. L’une et l’autre sont donc en compétition directe : l’UMP en est conduite à adopter des positions toujours plus à dures… ce qui crée en outre des tensions en son sein (que François Hollande entend bien exploiter).
Pour des raisons institutionnelles et politiques, le libéralisme est mal en point : le centre qui avait pu porter ses idées a disparu et les deux principaux partis ne s’y intéressent guère, soit par idéologie (le PS) soit par stratégie (l’UMP). Il reste à miser sur l’Union européenne… mais ce n’est pas très démocratique !

Un Perchoir qui s'envole


Après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, les législatives 2012 ont tourné à la catastrophe pour l'UMP. En cinq ans, elle a perdu la bagatelle d'une centaine de députés. Des têtes et non des moindres (Alliot-Marie, Morano, Guéant) sont tombées. Certains, comme Xavier Bertrand, ont conservé leur siège d'extrême justesse. D'autres ténors (Fillon, Baroin, Woerth, Wauquiez) se sont imposés dans des circonscriptions quasiment imperdables pour la droite.
Cette hécatombe est d'autant plus grave pour l'Union qu'elle se combine avec la quasi-disparition du MoDem, dont le leader n'a même plus de mandat national, le tassement de son allié le Nouveau centre et surtout l'arrivée, modeste en nombre mais symboliquement forte, du Front national au Palais Bourbon. De très mauvais augure si jamais une dose de proportionnelle était introduite pour le scrutin de 2017. À cela s'ajoute aussi la perspective de voir le Parti socialiste appliquer son programme sans avoir besoin de quémander des votes auprès du Front de gauche ou EE-LV.
Bref, pour reconstruire une opposition crédible, comme le disait Alain Juppé hier soir : « Il y a du boulot »…
La seule bonne nouvelle pour la droite, c'est que la gauche n'obtiendrait pas la majorité des 3/5e des voix au Congrès. Pour modifier la Constitution, ainsi qu'il est nécessaire au chef de l'État de le faire pour respecter certaines de ses soixante propositions, François Hollande devra donc en appeler au référendum. Sur des sujets sensibles, pas sûr qu'il s'y risque sans y regarder à deux fois.
À ce bémol près, la soirée aurait donc été parfaite pour les socialistes (majorité absolue ; un allié Vert bien revigoré grâce à l'accord Aubry-Duflot et qui va pouvoir constituer un groupe parlementaire ; un Front de gauche aux ailes rognées dont le leader ne siégera pas) si Ségolène Royal l'avait emporté à La Rochelle. Défaite, elle se voit donc non seulement privée de siège, mais surtout du Perchoir qui lui tendait les bras. Au-delà des déclarations de circonstance, pas sûr que cela fasse de la peine à tout le monde au PS…

Propos polémiques d Valls à Evry (vidéo)

Et bien nous y voilà, le bain de la réalité diffère des idéologies creuses des diners gauche-caviar. Et que dire du cynisme avec lequel « monsieur tout blanc » dit tout haut ce qu’il pense tout bas. Sur le costume immaculé de la belle moralité des socialo-cocos-bobos-écolos, ça fait tache.

Surtout qu’à l’évidence, Valls n’est pas piégé ! Ce qui est très surprenant est le nombre de vues au moment ou je rédige cet article : 2875. Pourtant cette vidéo aurait dû faire le « buzz » sur internet. Même si les propos datent de juin 2009, cela ne change rien à leur teneur, ils sont racistes, xénophobes pour ainsi dire, « fachos ».
On a connu une presse plus zélée à révéler et dénoncer de telles prises de positions honteuses et inacceptables pour notre démocratie. Les vents auraient-ils changé ? Qui a pu oublier le traitement réservé à Brice Hortefeux, avec nos moralisateurs au grand complet s’indignant devant « son dérapage raciste » et « ses idées nauséabondes ».
Les donneurs de leçons sont tous montés au créneau pour expliquer ce qui est bien et ce qui est mal. La pensée unique et bien pensante a instruit le procès et jugé en place publique le ministre de l’immigration. A entendre l’opinion de notre ministre de l’intérieur, on se demande bien pourquoi il n’a pas soutenu la politique de Brice Hortefeux et succédé à son poste, le « si méchant monsieur expulsion ».
Bizarre tout de même, ce silence presque assourdissant devant un document aussi accablant. Nos médias seraient-ils partisans ? Mais elles sont où les associations, Ligue de Droits de l’Homme, LICRA, MRAP et SOS Racisme. Harlem désir serait-il davantage préoccupé par le poste de 1er secrétaire du PS que de demander à Valls de s’expliquer ?

Et après cette mascarade, les humanistes socialistes & associés vont venir reprocher à l’UMP de flirter avec le FN en prenant leurs grands airs offusqués. Bien entendu nos donneurs de leçons ont le droit de s’adresser aux électeurs de MLP. A priori, ils le font d’une façon plus claire et plus « propre », avec un vrai programme pour s’attaquer à la triste réalité de terrain. D’après Moscovici « vous souffrez, mais vous vous trompez sur l’origine de vos difficultés et sur les solutions pour en sortir. Votez pour nous parce que nos solutions sont les bonnes ». Quelle hypocrisie !
Ca me rappelle un sketch Des Inconnus, une histoire de chasseurs, je crois… avec 2 façons de chasser, la bonne et la mauvaise. Pour terminer ce festival en beauté, Valls vient de dire aujourd’hui dans un article du Midi Libre « qu’une partie de la droite est en train de perdre son âme »
http://www.midilibre.fr/2012/06/16/a-vauvert-jeux-de-tables-entre-manuel-valls-et-gilbert-collard,518087.php
Chapeau bas l’artiste !

LA GAUCHE CAVIAR AVALE SA LOUCHE

La carrière politique de Jack Lang, 72 ans, vient peut-être de s’achever dans les Vosges, où le pape de la gauche caviar avait tenté un ultime parachutage. Battu, ce dernier symbole des années fric et strass de la mitterrandie, fut l’un des symboles de l’hypocrisie socialiste.
La « législature normale » que nous promet François Hollande aura au moins tenu sa promesse de renouvellement. Outre Ségolène Royal, blackboulée par la jalousie d’une première concubine particulièrement intrusive, la défaite de Jack Lang est un symbole de renouvellement que l’on n’osait plus espérer de la part du PS.
Un renouvellement qui s’avère d’ailleurs en réalité un accident tant la circonscription où Jack Lang avait atterri devait être remportée par la gauche (il n’y serait peut-être pas allé sinon…), mais un renouvellement tout de même.
Ce n’est pas rien de voir partir un indéboulonnable du PS depuis 1981 (trente ans déjà !) que l’on croyait vissé sur les maroquins politiques. Un grand bravo aux électeurs vosgiens !

Front National, non à la censure des idées


En France, il faudrait enfin avoir le courage de considérer que ce n’est pas à coups d’anathèmes et autres vaines censures qui, hélas, sont la règle dans notre pays mis en coupe réglée, que l’on parviendra à libérer les esprits mais grâce au débat d’idées.
À titre personnel, je ne vois aucun inconvénient à ce que le Front national puisse normalement siéger à l’Assemblée nationale. Après tout, plus personne (ou presque !) ne lui conteste le droit de se présenter régulièrement aux élections.
Par ailleurs, au nom de quoi lui interdirait-on de représenter officiellement les quelque six millions de Français qui, à l’heure actuelle, votent pour lui et peu importe que ce soit par dépit et donc par rejet des grands partis traditionnels autistes !
Car, en France, il faudrait enfin avoir le courage de considérer que ce n’est pas à coups d’anathèmes et autres vaines censures qui, hélas, sont la règle dans notre pays mis en coupe réglée, que l’on parviendra à libérer les esprits mais grâce au débat d’idées.
Mais c’est sans doute trop demander au moment précis où la pensée unique et le politiquement correct, agissant sous la pression néfaste des socialistes revenus au pouvoir, opèrent un retour en force particulièrement lourd de conséquences corruptrices.
Si, peut-être, nous pourrions trouver avec le FN un terrain préalable d’entente sur les freins légitimes à apporter à une immigration de peuplement incontrôlée, nous allons vite constater, en revanche, que nos positions en matière de redressement du pays sont inconciliables.
En effet, le 13 juin dernier, Marine Le Pen n’a-t-elle pas dénoncé avec la plus grande énergie les recommandations de la Commission européenne à Paris qui, sauf accident de parcours, devraient être entérinées lors du Conseil européen des 28 et 29 juin prochain ?
Quelles sont-elles donc, ces recommandations jugées scélérates par Mme Le Pen car en totale contradiction avec la pensée frontiste clairement exprimée dans le programme de gouvernement du Front national ? Je cite l’ennemie jurée de l’ultralibéralisme :
Parmi ces recommandations figurent notamment la poursuite et l’aggravation de la libéralisation des services publics, la fin des professions réglementées, la flexibilisation du marché du travail et la possibilité de licencier plus facilement, cela s’appelle le démantèlement du code du travail.
Ce qu’il faut rétorquer poliment mais fermement à Marine Le Pen, c’est qu’à tant parler de la sorte de l’avenir de la France, elle promeut l’idéologie socialiste la plus rétrograde qui, en peu de décennies, a triomphalement conduit notre pays dans l’impasse actuelle !
Les meilleurs esprits ne cessent d’ailleurs de le clamer sans aucun succès d’où, ces derniers jours, la démission fracassante de Christian Saint-Etienne, pour incompatibilité conceptuelle, du Conseil d’analyse économique (CAE) directement rattaché à Matignon. Une paille...
Pour conclure, Marine Le Pen restera bien sûr libre de récuser des arguments qu’elle jugera contraires à ses propres vœux ; il n’en reste pas moins que les gens de bonne foi s’apercevront aussi rapidement que les idées de bon sens finissent toujours par s’imposer.
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Sur la compatibilité entre Front National et libéralisme, on pourra lire : Être libéral et voter Front National, un choix impossible

Moutons ? Les journalistes français et leur homogénéité politique vus de l’étranger

Selon un sondage réalisé par Harris Interactive, sur Twitter, pour le magazine Médias, 74% des journalistes auraient voté François Hollande au second tour de l'élection présidentielle.

Selon un récent sondage, 74% des journalistes français auraient voté pour François Hollande au second tour de l’élection présidentielle. Ce résultat vous surprend-il ?

Hugh Schofield : Je pense que ça confirme avant tout une vision sur la presse en général. Les journalistes de tous les pays européens sont grosso modo, dans leur majorité, de gauche. Ce n'est pas typiquement Français, c'est une sorte d'establishment.
Ce qui est plus frappant en France, c'est qu'il devrait y avoir dans l'esprit journalistique plus de tapage sur l'establishment, plus d'esprit critique en somme. C'est pour ça qu'en Angleterre le monde journalistique est plutôt de gauche, car l'environnement anglais est généralement de droite, avec l'importance des classes…  Tandis qu'en France les conservatismes sont plutôt de gauche, donc si on veut être dans l'opposition et la critique des institutions on devrait être un peu plus à droite. En France il est très conservateur d'être de gauche.
Quand on regarde le monde journalistique "étatique" avec l'Agence France Presse, Radio France…, il existe dans ce secteur des médias publics une mentalité vraiment ancrée à gauche. Il y a une façon de penser presque universelle, une sorte de moule idéologique, bien qu'elle soit plus nuancée dans les journaux et magazines. Mais on remarque vraiment cette "pensée unique" à gauche par la mainmise des syndicats, avec par exemple les histoires d'une fusion ou non de Radio France Internationale (RFI) avec France 24…
Charline Vanhoenecker : Les Belges sont perméables aux médias français, ils s’y intéressent beaucoup. Le cliché principal n’est pas celui du journaliste de gauche même si je sais qu’il a la vie dure en France. En Belgique, c’est la proximité entre la sphère politique et la sphère médiatique qui nous frappe. Ce sont par exemple les couples de journalistes et de politiques. Vous en avez tout de même trois au sein de l’exécutif (François Hollande et Valérie Trierweiler, Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar, Michel Sapin et Valérie de Senneville). En Belgique, ce fait est très marginal. Le travers dans lequel peuvent tomber mes confrères belges est de passer le Rubicon et de devenir  par exemple porte-parole d’un homme politique.
Un autre exemple : ces fameuses émissions « clé sur porte » dans lesquelles Nicolas Sarkozy décidait du réalisateur, des journalistes, de la boite de production, de la date etc. Cela parait inconcevable en Belgique autant sur le service public que le service privé. Elio Di Rupo ne choisit pas son réalisateur ! Sur le choix des journalistes, la règle est que le politique n’a pas son mot à dire. Mais en étant tout à fait honnête, il existe aussi beaucoup de jeux d’influence à ce niveau-là en Belgique.
En réalité, le fait de l’avoir entériné ce cliché avec un sondage me semble dangereux. Je trouve curieux de faire un tel sondage mais surtout d’y répondre quand on est journaliste. Le résultat étant massif pour la gauche, je pense que cela peut porter préjudice à la profession. Les gens peuvent y voir une sorte de connivence et on peut très vite arriver au « tous pourris ».

Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a-t-il aggravé la tendance ?

Hugh Schofield : J'ai lu un article dans L'Express qui disait que ce chiffre était une preuve du fossé actuel entre les journalistes et Nicolas Sarkozy, a contrario d'une éventuelle connivence en 2007. Je ne suis pas d'accord avec ça. Pour moi le journaliste classique français vit dans une sorte de micro-société parisienne, et quoi qu'aurait fait Nicolas Sarkozy, il n'aurait pas réussi à attirer vers lui les journalistes.
Cet anti-sarkozysme est une tendance culturelle, très parisienne, directement visée contre quelqu'un qui n'est pas de leur goût, pour toutes les choses qui lui ont été reprochées. L'alliance entre les politiques un peu plus classiques et les journalistes est un paradigme de la société actuelle. 
Charline Vanhoenecker : Il ne faut pas oublier qu’en 2007 tous les journalistes étaient fascinés par Nicolas Sarkozy. Si l’on avait le même sondage pendant la campagne ou au début du quinquennat Sarkozy, je pense que 70% des sondés auraient été cette fois-ci en sa faveur.
Les journalistes sont embarqués dans le pouvoir au quotidien. Le référent absolu dans ce domaine est vraiment Nicolas Sarkozy. J’ai le sentiment que, quand un homme politique est au top, les journalistes suivent le mouvement car il y a peut-être quelque chose à décrocher à la clé (la possibilité de le suivre dans des voyages officiels, un poste, une sortie de placard, etc.)
Je pense que cette connivence est culturelle. Beaucoup de journalistes et de politiques fréquentent le même milieu parisien, sortent des mêmes écoles. En Belgique, c’est beaucoup plus éclaté, il n’y a pas qu’un seul cercle comme en France. Après la publication, pendant la dernière campagne, de mon article sur ces journalistes qui se voyaient déjà à L’Elysée, pas mal de mes confrères français ont été agacés dans le « Hollande Tour ». C’est la preuve que j’ai appuyé là où ça fait mal…


Vague rose et décapitations de personnalités : un paysage politique bouleversé


Dans une démarche relevant à la fois de la logique et du fatalisme, les électeurs ont donné une large majorité à François Hollande en élisant une Assemblée où le Parti Socialiste détient à lui seul la majorité absolue. Le Front National fait son retour à l’Assemblée avec deux élus, Gilbert Collard et Marion Maréchal Le Pen, la présidente du FN, Marine Le Pen ratant de peu son élection à Hénin-Beaumont . La droite est décimée, victime d’un double phénomène : politique, bien sûr, mais aussi générationnel, et le centre droit ressort très affaibli de ce scrutin qui a vu François Bayrou mordre la poussière dans son Béarn natal et le président du groupe nouveau Centre à l’Assemblée, Yvan Lachaud défait dans le Gard. La défaite la plus spectaculaire est celle de Ségolène Royal à La Rochelle. La présidente du conseil régional de Poitou-Charente, intronisée par le maire de la Ville qui ne se représentait pas, a fait l’objet d’un véritable vote rejet de la part des électeurs rochelais qui ont accordé 60% de leurs suffrages au dissident Olivier Falorni. A Boulogne-Billancourt  l’ancien Ministre de l’Intérieur Claude Guéant est victime d’un phénomène semblable. D’anciens ministres de Nicolas Sarkozy sont battus, dont Michèle Alliot-Marie à Biarritz, Nadine Morano à Toul. Nathalie Kosciusko-Morizet et Xavier Bertrand tirent leur épingle du jeu de justesse, mais ont résisté à la «  fatwa » du Front National qui avait appelé à les faire battre.
François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont toutes les cartes en main pour « conduire le changement ». Le premier Ministre a déclaré vouloir rassembler toutes les énergies « pour réorienter l’Europe vers la croissance et préserver la zone euro de la spéculation ». Il a d’ores et déjà prévenu «  rien ne sera facile…la situation est difficile…mais nous avons des atouts », a-t-il encore ajouté, laissant présager des lendemains moins roses. Pour l’heure le Premier Ministre peut se réjouir du succès remporté par les membres de son équipe qui briguaient un siège de député ; ils sont tous élus ou réélus, ce qui devrait réduire l’ampleur du remaniement ministériel annoncé pour l’après-législatives.
A l’UMP l’heure des comptes va également sonner . Confortablement réélu à Meaux Jean-François Copé voit son leadership contesté par François Fillon qui a annoncé dès son élection connue «  qu’il entend prendre toute sa part à la reconstruction de l’opposition ».Les lendemains de défaite sont toujours difficiles pour les perdants. 

Mise à jour 20H

François Hollande souhaitait un vote de cohérence ; il a été entendu. La gauche obtient une large majorité, qui lui permettra -sur le papier du moins-, de mener ses réformes à bien. Les électeurs sont restés sourds aux appels des dirigeants de la droite qui les appelaient à « ne pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier ». Ils jugeront sur pièce. Pour l’heure , à la lumière des résultats connus, les ministres en lice ont été élus ou réélus. Une seule incertitude pour le moment, elle concerne la 5e circonscritption des Bouches du Rhone où Marie-Arlette Carlotti  tente de battre le député sortant UMP, Renaud Muselier. Mais ce soir c’est moins l’abstention record que la série de coups de tonnerre qui ont balayé le ciel politique, qui marquent les esprits  parce qu’ils vont bouleverser le paysage politique français, avec le retour du Front National à l’Assemblée Nationale et l’élimination de plusieurs figures de la politique française. Les anciennes Ministres Michèle Alliot-Marie et Nadine Morano, sont battues dans les Pyrénées Atlantiques et en Meurthe-et-Moselle. A gauche, Jack Lang mord la poussière. En dépit de ses déclarations Ségolène Royal, la présidente du Conseil Régional de la région Poitou-Charentes, sévèrement battue à La Rochelle. Elle voit  son avenir politique obstrué. Autre grand  battu,  François Bayrou, le troisième homme de 2007 qui rêvait de gouverner la France au Centre , est lui aussi  remercié par ses électeur  dans son propre fief où il était élu sans discontinuer  depuis 1986.Il a annoncé qu’il va prendre le recul qui s’impose .Le président du groupe centriste à l’assemblée nationale, Yvan Lachaud subit le même sort dans le Gard, et dans l’ensemble c’est la survie du Centre qui est aujourd’hui en question, avec une France très bipolarisée.

Et soudain Martine Aubry rattrapée par la nostalgie stalinienne... ?!

Ségolène Royal est battue dans la 1er circonscription de Charente-Maritime par le dissident socialiste Olivier Falorni. Interrogée sur France 2 à ce sujet, Martine Aubry a botté en touche. La Première secrétaire du Parti socialiste n'a semble-t-il "rien à déclarer" sur le sujet...

Et soudain, Martine Aubry montre l'obsolescence de sa gouvernance du PS. Verrouillage, chantage, diktat. On se croirait dans un parti stalinien du siècle passé. Il est 20 h 15 sur France 2, dimanche 17 juin 2012. Olivier Falorni explique avec mesure et dignité qu'il va siéger dans le groupe des députés socialistes.
 
Falorni qui s'était vu imposer Ségolène Royal en novembre 2011 par la direction du PS. Il avait réclamé une primaire. Refusé ! Il s'est présenté, s'est maintenu et a gagné. France 2 demande à Martine Aubry si elle veut dire quelque chose à Olivier Falorni. Elle refuse tout net. Ses seuls mots : "Je n'ai rien à dire" ! Martine Aubry montre l'ampleur de son mépris pour un élu local qui a refusé de plier, mais aussi, et surtout, pour les électeurs. Sur le plateau de France 2, Laurent Fabius comprend l'erreur de communication de la 1ère secrétaire du PS : il glisse un petit mot aimable à destination de Ségolène Royal.
 
Puis Ségolène Royal promet que les traitres paieront. Explique sa défaite par la trahison du dissident Falorni. Incroyable culot habituel de Ségolène Royal qui renverse totalement les choses. Imposée par Paris, elle avait trahi les socialistes locaux. C'est son débarquement en force à La Rochelle et sur l'Ile de Ré qui a créé la "dissidence", Falorni n'ayant comme choix que de se coucher ou de se dresser, à côté de Royal.

"Dissident", cela rappelle les tristes heures du régime soviétique qui excluait les hommes et femmes libres. Ségolène Royal ou une manière périmée de pratiquer la politique, comme Martine Aubry.
 
Et c'est la même chose à l'UMP. Claude Guéant est battu par le dissident Thierry Solère.

74 % de journalistes heureux ! 


On le subodorait. On le devinait à mille petits signes. On le vérifiait lorsque telle rédaction, telle école de journalisme organisaient des scrutins lors d’échéances électorales : les journalistes votent à gauche, sont de gauche et, naturellement, soutiennent la gauche. La consultation réalisée par Harris Interactive via Twitter pour Médias le confirme : 74 % des journalistes interrogés ont voté à gauche à la dernière présidentielle. Contre 3 %, par exemple, pour Marine Le Pen, soit un différentiel de 15 points avec l’ensemble des Français…
De quoi alimenter, à juste titre il faut bien le dire, le procès sur la coupure entre le petit monde des journalistes et leurs concitoyens. Non, la presse n’est pas l’expression du pays réel. Oui, les journalistes sont, à bien des égards, déconnectés des Français. Et quand certains, aux pensées partisanes, bien sûr, accusent les médias de s’être adonnés à un antisarkozysme primaire, ils n’ont pas forcément tort.
Le plus préoccupant dans cette affaire est le déni de réalité. Quand des journalistes veulent bien concéder qu’ils balancent plutôt pour un camp, ils affirment simultanément que cela n’a pas de conséquence sur leur traitement de l’actualité. Qui peut croire à ce vertueux dédoublement ? Peut-on attendre d’eux qu’ils interrogent enfin ces partis pris qui sous-tendent leurs pratiques professionnelles ? Rien ne dit que cet examen de conscience soit à l’ordre du jour. Pour preuve, ces propos, rapportés par Le Monde, de Valérie Trierweiler qui se voit bien « first girlfriend », comme la surnomme la presse américaine, tout en continuant d’exercer son métier de journaliste. « Elle “réfléchit” », nous apprend le quotidien, à réaliser des « interviews de personnalités étrangères »…
Après tout, nous direz-vous, pourquoi exclure de poursuivre sa carrière dans les médias quand on dort le soir à l’Élysée ? Pourquoi soupçonner un « conflit d’intérêts » quand, le 6 mai 2012, place de la Bastille, sous la tente réservée aux VIP, des artistes, des politiques, bien sûr, mais également quelques journalistes faisaient la fête. Parmi eux, Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération, ne cachait pas son enthousiasme. Son champion a gagné, ses amis sont au pouvoir. Nicolas Demorand fut notamment le présentateur de la matinale sur France Inter de septembre 2006 à juin 2010. Appelons ça le service public.
Allons, cessons de jouer les grincheux. « On s’est enfin débarrassé de Sarkozy », comme le titre Marianne. Avec la gauche au pouvoir, c’est la liberté qui revient aux commandes, n’est-ce pas ? 
De quoi mettre un peu de baume au cœur de journalistes qui, comme chacun sait, ont vécu un long hiver, pour ne pas dire l’enfer, sous la férule de Nicolas Sarkozy. Ils respirent. 
En tout cas, 74 % d’entre eux.

Quand les « nouveaux réacs » gâchent la fête

Si Voltaire visitait le siècle commençant, il serait estomaqué d’entendre ses héritiers en première ligne réclamer sans relâche que leurs adversaires soient réduits au silence, comme s’ils voulaient inverser sa célèbre formule (que celle-ci soit ou non apocryphe). C’est parce qu’elles éclairent ce grand renversement, au terme duquel des enfants des Lumières peuvent proclamer « La liberté, voilà l’ennemi ! », que les histoires de boutique, querelles de microcosme et cabales d’opérette dont il sera question ici présentent quelque intérêt. Ainsi, le énième remake de l’affaire des « nouveaux réacs » aura peut-être été, en même temps que l’un des grands succès de la saison médiatique 20102011, le coup de sifflet signalant le début de la fin de la récré. […] Pour les grandes boutiques de l’audiovisuel, bannir toutes les voix dissonantes ou jugées telles eût été prendre le risque de perdre la fraction non négligeable du public qui enrageait d’être invisible sur les écrans radar médiatiques, si ce n’est pour jouer le rôle des « ploucs émissaires 1 ». Ce n’est pas par amour de la polémique, mais pour les nécessités de l’audience, que d’avisés chefs d’entreprise ont recruté à des heures de grande écoute Éric Zemmour, Jean-Jacques Bourdin, Robert Ménard et quelques autres, que l’on devrait au moins créditer d’avoir pimenté le débat public — et donné des aigreurs d’estomac à quelques ennuyeux patentés.
Un certain nombre de leurs chers collègues, qui ne pratiquent l’impertinence qu’en meute, a promptement décrété que ces francs-tireurs étaient le déshonneur du journalisme. On me dira, et à raison, que les « médias », ça ne veut rien dire. Aussi serait-il injuste de ne pas souligner que beaucoup de figures éminentes de la profession les ont encouragés, défendus, imposés parfois, en dépit du gouffre idéologique qui les séparait. Significativement, ces derniers appartiennent plutôt à l’ancienne génération, comme si le désaccord civilisé, l’af frontement argumenté étaient déjà des témoignages d’un autre temps.
(...) Reste que leur légitimité, les « nouveaux réactionnaires » la doivent au public plus qu’à leurs pairs. Elle tient d’abord au fait qu’au-delà d’évidentes différences de styles et d’opinions, ces commentateurs ont en commun l’ambition plus ou moins consciente de « dire les choses telles qu’elles sont », ou à tout le moins de ne pas récuser comme « fantasme » ou « phobie » le récit que fait de son existence une certaine France d’en bas – qui se trouve être aussi une France d’avant. On ne la voit ni dans les sondages ni sur les écrans, sauf à l’approche des élections, quand tout le monde se souvient qu’on ne gagne pas sans elle. […] En refusant d’adhérer aux fantasmagories de la diversité et à bien d’autres de la même eau, en s’obstinant à tenter de comprendre ce qu’ils voient au lieu de voir ce qu’on les a priés de comprendre, les « nouveaux réacs » gâchent la fête. Ils ne sont pas, évidemment, immunisés contre l’erreur ou la tentation de devancer les attentes de leur public, voire de l’encourager dans ses tendances obsidionales. À supposer même qu’ils se trompent lourdement – ce qui serait une excellente nouvelle –, en quoi serait-ce une faute morale ? « Il y a quelques années, le quart de leurs propos aurait fait scandale 2 », observera, non sans candeur, une journaliste du Monde — sans pousser cependant la curiosité jusqu’à se demander si les propos en question étaient ou non scandaleux.

« A supposer même que les nouveaux réacs se trompent lourdement, en quoi serait-ce une faute morale ? »

Ivan le terrible

Le « réactionnaire » autoproclamé à succès, l’éditorialiste vedette du Figaro et des plateaux de radio de télé serait-il surtout un insoumis, un indigné mais. à sa manière ? Rencontre avec Ivan Rioufol.
Vous vous vantez d’être réactionnaire. Qu’estce que ça veut dire, pour un journaliste ?
Dans mon métier, c’est être continuellement indigné, réactif, c’est refuser d’adhérer au conformisme de la profession, lequel est étouffant. En 1976, je suis devenu journaliste dans la presse locale. Les premiers mots que j’ai entendus à l’époque étaient déjà : « Non, coco, tu ne parles pas de ça ! »
Les choses ont-elles changé depuis ?
Non. Dans ce journalisme de proximité, les espèces protégées étaient les pouvoirs locaux, les corps constitués : on leur devait une certaine déférence. Première frustration. En « montant » à Paris, en 1985, j’ai découvert une autre connivence. Vis-à-vis, cette fois, des élites politiques et médiatiques. Les journalistes étaient priés de ramer avec le courant. Je me suis naturellement tenu en marge.
Priés ou obligés de ramer ?
C’est presque spontané. Il est plus facile de faire carrière quand on est dans l’air du temps, que l’on épouse les pensées qui sont celles que l’on nous suggère de partager. Dans la profession, ce n’est pas une question que l’on se pose. Il se trouve que mon caractère n’est pas celui-là. Je suis habité par une sorte de naïveté qui me fait dire qu’il est plus intéressant d’aller voir derrière le rideau ce que l’on cache, que d’admirer ce qui est présenté. Je me suis toujours plus ou moins appliqué à essayer de dire les choses qui étaient celles que l’on voulait soustraire à curiosité.
Les journalistes agissent ainsi par carriérisme ou parce qu’ils sont convaincus ?
D’abord par confort intellectuel, conformisme, paresse, nombrilisme corporatiste… Je ne suis pas sûr que mes confrères aient des convictions très profondes. Le manque de courage est fort répandu dans la profession. Peut-être est-ce dû à son mode de recrutement, à sa formation, à son manque d’idéal. Difficile à expliquer, puisque aucun livre n’a été écrit sur ce que pensent vraiment les journalistes. Ils sont très individualistes. Ils peuvent faire semblant d’être dans le moule et penser tout à fait différemment. Selon moi, l’explication la plus probable à cette couardise est la recherche perpétuelle du confort intellectuel décrit par Marcel Aymé. Il est tellement plus simple d’adhérer à la pensée convenue. Cette lâcheté me hérisse. Mais je demeure journaliste et ne déchirerai pas ma carte de presse, comme l’a fait notre confrère Brunet. Au cœur même de cette profession, on trouve des gens très intéressants, un monde intellectuel, malgré tout. Mais on peut être terriblement déçu par la matrice générale…
N’est-ce pas plutôt de la nostalgie envers un métier qui a beaucoup évolué ?
Possible. La nostalgie est très mal vue aujourd’hui. Pourtant, je ne me l’interdis pas. Je suis nostalgique d’un certain courage, du panache, des gens qui se battaient pour des idées, avec un talent littéraire… Tout cela est beaucoup moins présent dans la presse actuelle. Je suis nostalgique des chroniques d’Alexandre Vialatte dans La Montagne, d’un Raymond Aron, d’un Jean-François Revel, d’un Alain Peyrefitte, j’en oublie. Ces grands intellectuels, ces esprits libres ne sont plus. Et nous ne leur arrivons pas à la cheville. C’est d’autant plus désespérant que notre profession se donne en exemple et administre des leçons à la terre entière, en se dispensant de reg a r d er ce qu’elle est elle-même devenue.
Vous vous sentez seul ?
Je sais que je ne le suis pas. Dans ma profession, je me sens effectivement isolé, mais je suis soutenu par ceux qui me lisent, me regardent, ou m’écoutent. Étant de tempérament solitaire, cette marginalité ne m’effraie pas ! Il faut d’ailleurs accepter une sorte de solitude quand on a pour idéal de dire les choses au plus près. Et puis, j’observe que de nombreux confrères, même s’ils ne le disent pas tous, pensent comme moi. En fait, l’expression d’idées non conformistes, ou non labellisées, est vue comme une forme de dissidence. Ce qui est tout de même le comble de l’aberration dans une démocratie libérale.
Vous parlez de la jeune génération des journalistes qui ose moins qu’avant. Est-ce par peur ?
Oui, certainement. Quand je parle de confort intellectuel, je devrais dire confort tout court, y compris financier. Effectivement, il est plus simple de ne pas prendre de risques. Mais je ne dis pas que la jeune génération en général est moins courageuse. Je pense au contraire qu’elle l’est davantage, bien plus libérée de l’emprise intellectuelle, du conformisme ambiant. Le fait que Marine Le Pen rallie plus de jeunes que François Hollande est un signal : l’esprit réactif gagne une jeunesse qui a toutes les raisons d’être furieuse. Pourquoi, en effet, paierait-elle les dettes que leur ont léguées les générations précédentes ? En outre, les jeunes aujourd’hui souffrent beaucoup de l’échec de l’école. Celle-ci ne transmet plus les savoirs fondamentaux de culture qui ouvrent au discernement et à l’esprit critique. Or, la jeunesse est avide de connaissances qu’elle n’a pas eues.

« Je suis nostalgique d’un certain courage, du panache, des gens qui se battaient pour des idées… Tout cela est beaucoup moins présent dans la presse actuelle. »

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Homo comicus, ou l’intégrisme de la rigolade

Le néohumoriste donne des leçons, il est devenu l’un des agents de la bienpensance contemporaine ?
En devenant « humoristes », les amuseurs ont cristallisé sur eux des fonctions autrefois éparses, celles d’analyste, de critique, de philosophe, d’intellectuel, de journaliste. L’amuseur patenté bénéf icie aujourd’hui d’une polyvalence qui lui permet, dès qu’il est interpellé sur un terrain, de se retirer sur un autre. Il est nulle part et partout. En particulier, il est révélateur de ce travers des médias d’envisager les choses en basculant sans cesse d’un discours généraliste à un avis de spécialiste. La pensée du général — on a un avis sur tout — se complète du recours permanent à des spécialistes qui surgissent du néant pour délivrer la vérité. Les humoristes jouent de leur polyvalence, qui leur permet de parler de tout, en s’octroyant une compétence universelle. « Journalistes de complément », pour reprendre l’expression de Didier Porte, ils peuvent devenir sans transition « humoristes de complément ». Ainsi, après avoir été évincé de France Inter, Stéphane Guillon est devenu, entre autres flèches à son arc, chroniqueur à Libération, ce qui illustre à la fois la réversibilité des talents de la corporation, et la complète sécurité dont elle jouit, quoi qu’en disent les intéressés.
Plus grave, n’existant que par la toutepuissance médiatique, ils seraient passés du côté du pouvoir, ce qui est contraire à la tradition franc-tireuse de l’humour ?
À l’époque des chansonniers, celle des caveaux, illustrée entre autres par Raymond Devos, Pier re Dac, Francis Blanche ou Jean Yanne, l’humour était la force du faible, le pouvoir de dire non, en prenant de la distance et en gardant son quant-à-soi, parfois même en retournant cette force contre soi dans un exercice d’autodérision. Aujourd’hui l’humoriste a choisi son camp et l’humour est devenu la force du fort. Peut-être faut-il ici retracer la généalogie des néo humoristes, en remontant au début des années 1980. C’est le grand moment de l’instrumentalisation de la culture par le pouvoir socialiste, de l’enrégi mentement des artistes par Jack Lang dans une armée du bien. Cette croisade vertueuse se fait au nom de grandes causes, comme l’antiracisme républicain, qui oppose des officines telles que SOS Racisme au Front national, dans une dramaturgie douteuse. Les amuseurs sont très vite devenus des agents de cette croisade, et une personnalité comme Coluche figure le pivot de ce bascule ment, dans sa volonté de dire et de faire le bien.

« Les néohumoristes ne prennent jamais aucun risque. »

74 % des journalistes votent à gauche !

Nous voulions en avoir le coeur net : les journalistes sont-ils de gauche, comme l’observation des médias, même superficielle, amène tout un chacun à le penser ? La consultation réalisée par Harris Interactive via Twitter, pour Médias, ne laisse plus de place au doute : oui, l’immense majorité, les trois quarts des journalistes penchent à gauche. Avec les conséquences qu’on imagine…
À la demande de Médias, Harris Interactive a réalisé une consultation des journalistes à travers le réseau social Twitter : il s’agissait d’interroger les journalistes présents sur Twitter à propos de leur perception de la campagne électorale achevée : ont-ils jugé la campagne intéressante ? Ont-ils le sentiment q ue les médias ont globalement bien couvert la campagne ? Plus précisément, se sont-ils montrés impartiaux ? Et de manière plus générale, comment perçoivent ils l’indépendance des journalistes et leur propre indépendance ? Enfin, comment ont-ils voté au cours de cette élection présidentielle ? Si cette consultation ne peut être assimilée à un sondage à proprement parler, elle nous renseigne sur ce qu’a pu penser une frange des journalistes notamment présents sur Twitter.

Que retenir de cette enquête ?

• Les journalistes ayant pris part à cette consultation déclarent un vote beaucoup plus marqué à gauche que le corps électoral français, aussi bien au premier tour qu’au second tour. 39% déclarent ainsi avoir voté pour François Hollande dès le premier tour et 74 % au second.
• Deux tiers des journalistes présents sur Twitter (67 %) ont trouvé la campagne intéressante, un cinquième (21%) l’ayant même trouvé très intéressante.
• Globalement, les journalistes estiment que les médias, de manière générale, ont plutôt bien couvert la campagne (65 %, contre 35 % d’avis contraire). Plus précisément, ils considèrent que c’est la presse (66 %) et particulièrement la presse quotidienne, qui a le mieux couvert l’élection, 60 % citant Internet et « seulement » 44 % citant la télévision pour 42 % citant la radio.
• En dépit de ce regard dans l’ensemble positif, 49 % jugent que, de manière générale, les journalistes n’ont pas bien traité les « petits » candidats, 50 % qu’ils n’ont pas été impar tiaux et même 78 % qu’ils n’ont pas traité tous les sujets intéressant les Français.
• Concernant les règles d’équité et de stricte égalité de temps de parole du CSA, notons qu’une majorité des journalis tes a y ant répondu à la consultation les trouvent justes (58 %) et nécessaires pour faire respecter le pluralisme (66 %) mais qu’ils les consi dèrent très majoritairement compliquées à appliquer (86 %).
• 85 % des journalistes sont d’accord pour déclarer que « les éditorialistes et les journalistes les plus connus fonctionnent en cercle fermé et sont éloignés des préoccupations des Français », mais seuls 35 % et 39 % estiment que les journalistes ne sont pas indépendants des responsables politiques ou des puissances économiques et financières.
• 90 % se sentent ainsi indépendants dans l’exercice de leur métier, dont même 45 % tout à fait indépendants contre seulement 10 % qui éprouvent le sentiment inverse. Ayant le sentiment d’une réelle indépendance dans l’exercice de leur métier, les journalistes estiment par conséquent majoritairement que travailler dans un média d’une sensibilité politique différente de la sienne ne pose pas de problème (63 %) ou que voter au cours des élections ne compromet pas leur neutralité et indépendance en tant que journaliste.