TOUT EST DIT

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mardi 13 décembre 2011

Le FMI exclut un nouveau prêt à la Grèce

Le Fonds monétaire international (FMI) a exclu, mardi 13 décembre, la possibilité d'augmenter son soutien financier à la Grèce par le biais d'un nouveau prêt, éventualité largement envisagée en Europe. "La mission n'est pas ici pour discuter d'un nouveau programme", a affirmé lors d'une conférence téléphonique le chef de mission du FMI en Grèce, Poul Thomsen.

M. Thomsen s'exprimait depuis Athènes, où il a entamé lundi des pourparlers avec le gouvernement grec et les deux autres membres de la "troïka" des créanciers publics du pays (Banque centrale et Commission européennes) sur la politique économique du nouveau gouvernement, entré en fonctions en novembre.

LA GRÈCE DOIT SE RELEVER SEULE, L'EUROPE N'ÉTAIT QU'UNE ILLUSION.

LA GRÈCE DOIT FAIRE DÉFAUT

Aussi étonnant que ça puisse paraître, la Grèce vient de voter un budget 2012 d’une extrême rigueur en net excédent, avec des recettes supérieures de plus de 1 % aux dépenses. Pourtant, chaque fin de mois, l’État grec dépensera plus d’argent qu’il n’en gagnera et devra donc emprunter. Comment cela est-il possible ?

Le différentiel se situe dans la charge de la dette qu’il faut rembourser. L’État a certes un budget de fonctionnement excédentaire de 1  %, mais ce chiffre ne prend pas en compte le remboursement de la dette contractée, qui le fait passer à -5,4 %. Ceci signifie que si l’État grec décidait de ne pas rembourser ses créanciers, il n’aurait plus besoin d’eux.
Le principal argument des opposants au défaut de paiement est que ne pas rembourser ses dettes pour un État l’expose à la défiance logique et absolue des investisseurs à l’avenir. Le problème de la Grèce est qu’elle a déjà la défiance absolue des investisseurs, qui l’oblige à bénéficier de mécanismes de compensation de la part des autres pays de la zone Euro – qui voient par conséquent leur propre dette gonfler d’autant. Se mettre en défaut, de la part de la Grèce, aurait donc plusieurs conséquences.
Tout d’abord, l’ensemble de ses créanciers deviendraient instantanément hystériques et crieraient au scandale.  Certains, comme les banques françaises, verraient leurs bénéfices grandement amputés, d’autres se trouveraient carrément en difficultés. Mais quand on prête à un pays surendetté, on connaît le risque, donc tant pis pour eux. La deuxième conséquence est que, avec son budget fonctionnellement excédentaire, la Grèce n’aurait plus besoin d’emprunter, ce qui résoudrait le problème de confiance des investisseurs. Elle n’aurait également plus à faire d’efforts supplémentaires, comme c’est prévu aujourd’hui, dans les années à venir, puisqu’elle est à l’équilibre. Enfin, elle devrait sortir de l’Euro, ce qui n’aurait pas de grandes conséquences budgétaires mais pourrait booster ses exportations et son économie. Ce qui signifie que les fonctionnaires pourraient voir la baisse de leurs salaires se terminer, que les impôts pourraient se stabiliser, donnant la base d’une reprise économique que la rigueur a complètement anéanti.
Le salut de la Grèce passe donc naturellement par un défaut immédiat. Dans le cas contraire, sa charge de dette est si immense qu’elle ne pourra pas la rembourser : au rythme prévu par le dernier plan de redressement, il faudrait des décennies avant qu’elle sorte de la rigueur. Difficilement tenable, donc complètement stupide !

Rome déclare la guerre aux chewing-gums

A Rome, la guerre contre le chewing-gum est déclarée. La municipalité a lancé, mardi 13 décembre, une opération spéciale de nettoyage dans le centre historique de la capitale où sont jetées sur la voie publique 15 000 gommes à mâcher chaque jour.
Ce nettoyage exceptionnel qui a eu lieu au Largo Argentina, au cœur de la Ville Eternelle, a été effectué par des bénévoles et des employés de la société municipale Ama qui ont retiré des centaines de chewing-gums accumulés sur les murs, les bancs en travertin ou à même le goudron.

"Chaque année on se retrouve avec 5,54 millions de chewings-gums dans les rues et même sur les sites archéologiques", a déploré le patron de l'Ama, Piergiorgio Benvenuti, venu coordonner l'opération.
CINQ ANS POUR SE DÉGRADER
Selon M. Benvenuti, le chewing-gum est "très polluant car il met cinq ans à se dégrader de lui-même dans la nature". En outre, "pour l'Ama, chaque intervention pour retirer un chewing-gum nous coûte 1 euro", ce qui signifie environ 5,5 millions d'euros par an, a-t-il ajouté.
"Nous cherchons à faire passer le message qu'il ne faut pas salir et détruire Rome. Nous voulons impliquer tout le monde, les citoyens comme les associations, dans le nettoyage et l'entretien de la ville", a souligné M. Benvenuti.

"C'est évidemment une opération symbolique, qui ne résout pas le problème, mais a un impact culturel notable. Vu le temps que met un chewing-gum à se décomposer, les gens qui les collent sur du marbre ou les jettent par terre devraient y réfléchir à deux fois avant de le faire", a estimé Isabella Rauti, directrice de l'association Noi per Roma (nous pour Rome), qui participe à l'opération de nettoyage.

Une certaine idée de la solitude

On a beau la tordre dans tous les sens, la candidature de Dominique de Villepin tient de l'énigme. D'abord, il la déclare alors qu'on s'attendait qu'il y renonce. Ensuite, elle intervient au moment où celui que l'on peut qualifier de pire ennemi, ou rival préféré, de Nicolas Sarkozy, dit avoir jeté la rancune à la rivière. Pas convaincante, cette thèse du pardon, tant l'ancien protégé de Jacques Chirac entretient avec le président un rapport quasi guerrier. Enfin, comment rassembler quand on culmine à 1 % dans les sondages et qu'on est animé par un tempérament qui incline plus à l'aventure solitaire qu'à chasser en meute, selon le credo des gaullistes dont il se revendique ? On ne donne pas cher de ses chances. L'homme ne manque pourtant pas de panache. Bretteur inspiré, esprit flamboyant, sa voix porte. Il choisit d'ailleurs l'élection majeure pour se lancer dans le grand bain, lui à qui il a été assez reproché de fuir le suffrage du peuple. Électron libre d'une droite qu'il veut apaisée, il croit en son destin mais part au combat sans troupes, sans argent et sans être assuré de réunir les 500 parrainages. Candidature de témoignage ? Sans doute, encore qu'on peine à définir la modernité gaulliste qu'il entend incarner et qu'on voit mal l'originalité d'une « certaine idée de la France ». Plus sûrement, Dominique de Villepin prend date pour la suite. Concourir à la présidentielle, c'est exister et peser dans le débat politique, préparer les conditions d'un éventuel retour en grâce. Pour l'heure, sa candidature constitue une mauvaise nouvelle pour François Bayrou et un facteur de division dont Nicolas Sarkozy se serait bien passé.

La vraie « règle d’or »

Après les annonces faites vendredi à Bruxelles, voilà venu le temps des justifications, analyses et critiques. En France, où le président de la République vient de s’exprimer dans Le Monde. En Grande-Bretagne, où David Cameron joue la carte du populisme eurosceptique pour tenter d’expliquer sa position de refus au sommet européen... alors que les milieux d’affaires redoutent un isolement du Royaume-Uni. Mais l’Allemagne, pourtant présentée comme la cheville ouvrière de l’accord à 26, s’interroge aussi. La Bundesbank émet des réserves sur les mécanismes envisagés, le Bundestag veut vérifier constitutionnellement les décisions arrêtées.

Et après Standard and Poor’s, l’agence Moody’s vient à son tour de doucher les enthousiasmes : les Européens peuvent et doivent mieux faire, affirmer une volonté politique qui va au-delà d’une union budgétaire et s’attaquer immédiatement à la crise, via des eurobonds et d’autres pouvoirs accordés à la Banque de Francfort. Les conséquences de ces avertissements ne semblent déjà plus faire de doute : une dégradation des notes souveraines de plusieurs pays dont la France et peut-être l’Allemagne passe pour acquise, du moins par les marchés. Déjà, ici et là, on s’évertue à dédramatiser l’éventuelle perte du triple A en citant en exemple les États-Unis en exemple, peu touchés par leur dégradation. En oubliant que le dollar est une monnaie de réserve mondiale, autrement plus « politique » que l’euro.

Certes, s’interroger sur les mécanismes à mettre en œuvre pour sortir de la crise est légitime. Mais pas les propos à l’emporte-pièce, qu’ils soient lancés pour s’enthousiasmer sur les résultats de Bruxelles ou pour les dénigrer. Qualifier l’accord à 26 d’« étape décisive » (Nicolas Sarkozy) en insistant sur le futur « Fonds monétaire européen » (le Mécanisme européen de solidarité, MES) peut faire comprendre à la Finance internationale que les efforts de l’Europe s’arrêteront là. Que François Hollande annonce que tout sera renégocié s’il est élu président provoque forcément l’inquiétude des marchés en augmentant encore la peur devant l’instabilité en Europe, donc la méfiance envers la zone euro.

Mieux vaudrait immédiatement appliquer une vraie « règle d’or » : celle qui impose un silence prudent dans un contexte périlleux où la moindre rumeur mène à n’importe quoi. À moins, bien sûr, d’être en mesure de proposer la solution miracle unanimement acceptée par tous les détenteurs de la monnaie unique. Mais cela se saurait...

Bang


Tout va bien. C’est Monsieur Pépy son président qui nous le dit, le big bang de la SNCF a été réussi, à 95 % — un score soviétique. Nous voici donc invité à saluer les trains qui arrivent à l’heure. Et nous le ferions volontiers, au risque même de lasser le lecteur. Mais on nous confie, en Franche-Comté, que les trains sont à l’heure… quand ils roulent. Car il y a grève, là-bas, depuis bientôt trois semaines. C’est pire encore du côté de la Loire, où la grève dure depuis plus de quarante jours… A Saint-Etienne, la question n’est plus de savoir à quelle heure partira le train, mais s’il y en aura un. La question est aussi d’avoir une réponse à sa question, face à une SNCF muette. Alors il a raison, Monsieur Pépy, de se féliciter de son big bang. Mais qu’il n’oublie pas le petit train de chacun, celui de chaque matin, vieilli, usé, fatigué — et trop souvent en grève.

Le climat et les acrobates

À Durban, en Afrique du Sud, deux nuits blanches supplémentaires ont permis aux négociations climatiques d'accoucher d'une « feuille de route ». Et c'est l'expression qui convient. Car, lors de telles conférences, sur la piste du grand cirque onusien, les négociateurs pratiquent en quelque sorte le cyclisme acrobatique sur fil. Pédaler - ou négocier - c'est survivre. S'ils s'arrêtent, les acrobates tombent. Sans feuille de route, rupture du fil, et chute.

À Copenhague, en 2009, ils avaient frôlé le gouffre. À Cancún, l'année suivante, le fil fut renoué. À Durban, on s'est offert un nouvel horizon : 2015 pour aboutir à un accord global en 2020. Les optimistes crient à l'exploit. En langue de bois diplomatique, on parle « d'avancée significative ».

Que le défi climatique ne soit pas passé à la trappe, mérite en effet d'être salué. Car les dirigeants du monde ont la tête ailleurs, les yeux rivés sur les taux de change, les dettes souveraines, le yo-yo des Bourses mondiales, l'économie qui s'essouffle... Pas le temps de penser aux générations futures.

Eh bien si. Les Européens ont sauvé, à Durban, le protocole de Kyoto que l'on disait moribond. Adopté en 1997, ratifié en 2002, il allait s'achever en 2012. C'est le seul traité international contraignant les États signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. S'il tombait, disparaissaient avec lui tous les mécanismes d'aide aux pays en développement, le fonds vert, le sauvetage de la forêt tropicale, des îles menacées... Les pays riches, historiquement les plus pollueurs, auraient alors lâchement abandonné à leur mauvais sort climatique les plus déshérités.

Bémols toutefois. L'accord de Kyoto sauve sa peau, mais avec dommages collatéraux. La Russie, le Canada et le Japon abandonnent le navire en attendant des jours meilleurs. Les signataires ne représentent plus que le dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre. À eux seuls, ils ne sauveront pas la planète de ses dérèglements climatiques. Quant au fonds vert, nul ne sait qui remplira son escarcelle.

L'Europe a également convaincu les pays les plus pollueurs - États-Unis, Chine, Inde - qui se dérobent aux contraintes, de s'engager en faveur de la nouvelle feuille de route. Elle est écrite en langage précautionneux susceptible de ne froisser personne. Cela nous donne - citation - un futur « protocole » ou « un autre instrument légal », ou « une solution concertée légale ». C'est cotonneux à souhait, toutes les interprétations sont possibles, mais le geste est posé.

États-Unis et Chine qui s'observent en chiens de faïence - le premier pour sauver sa suprématie mondiale, le second pour la lui ravir - ne voulaient ni ne pouvaient aller plus avant. Obama joue sa réélection l'an prochain et la chambre des représentants, à Washington, est majoritairement climato-sceptique. La Chine, tout en verdissant quelque peu son économie, cherche à sauver son taux de croissance, à poursuivre sa grande marche en avant. L'Inde rêve de la rejoindre.

Les pessimistes, eux, ne voient en Durban qu'un « échec collectif » de plus. Ils pestent contre ces engagements toujours remis à plus tard. Contre les atermoiements des dirigeants de la planète, incapables de dessiner le chemin vers une autre mondialisation, économe en carbone. Le président sud-africain, Jacob Zuma, s'était exclamé à l'ouverture des négociations : « Nous devons sauver demain aujourd'hui... » Aujourd'hui attendra 2020.

"Nicolas Sarkozy devrait convaincre Angela Merkel de faire un geste"

Dans un entretien exclusif à La Tribune, la "patronne des patrons" italiens déplore une Europe qui ne jure que par l'austérité, risquant une récession prolongée. Elle exhorte la France à faire pencher la balance en Europe pour des mesures de croissance et des "eurobonds".
 
Le dernier Conseil européen a adopté des mesures pour plus de rigueur sur le continent. Est-ce suffisant ?
Emma Marcegaglia : la rigueur est en effet juste mais l'Europe entre en récession. En Italie nous avons du adopter cette année des plans d'économies pour un total de 75 milliards d'euros et nous entrons donc avec certitude en récession. Et en Europe les prévisions font état au moins d'un fort ralentissement de la conjoncture. Aussi l'idée de ne faire que de l'austérité ne tient pas. Il faut certes plus de contrôles sur les budgets, des sanctions, une véritable Union budgétaire : nous y sommes favorables car une simple coordination ne suffit plus. Mais il faut aussi mettre en place ce Fonds monétaire européen, c'est-à-dire augmenter la capacité du fonds de sauvetage (le FESF et bientôt le MES), comme demandé par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, jusqu'aux 1000 milliards d'euros évoqués et aussi introduire les euro-obligations ("eurobonds") pour financer un peu de croissance. Une Europe qui ne ferait que de l'austérité est en effet promise à une récession prolongée. Surtout les populations ne comprendraient pas pourquoi sont prises toutes ces dures mesures qui touchent directement leur vie en termes de réduction de leurs revenus, de hausse du chômage.
Comment jugez-vous l'action des gouvernements depuis le début de la crise de la dette souveraine ?
Cette action n'a pas été bonne. En effet s'il y avait eu une action assez énergique et immédiate face à la Grèce, qui ne représente tout de même que 2,5% du PIB de la zone euro et une dette en volume somme toute limitée, nous n'en serions pas là. Les gouvernements ont toujours agi avec retard, sans jamais anticiper et toujours avec des solutions partielles, jamais définitives. Certes cette situation est inédite, c'est la première grande crise de l'euro, mais de là à en arriver à parler d'un effondrement de la monnaie unique c'est incroyable!
Que pensez vous de la position allemande ?
Je comprends la peur des Allemands de devoir payer pour des pays dépensiers. Depuis les années 2000, ils ont fait beaucoup d'efforts et réduit les salaires. Beaucoup de gouvernements ont toutefois changé : en Irlande, au Portugal, en Grèce, en Italie et bientôt en Espagne. L'Italie a dopté un plan d'économies très sévère et très structurel. L'Allemagne peut être rassurée : nous sommes tous prêts à accepter l'union budgétaire et ses sanctions automatiques. Mais à ce stade, la chancelière Merkel doit comprendre qu'elle ne peut rester sur sa position rigide. Sa peur de devoir payer pour les autres est nettement moins justifiée. D'ailleurs dans ce contexte, je comprends que le président Sarkozy tienne beaucoup à cette approche franco-allemande mais il devrait pousser beaucoup plus pour convaincre la chancelière Merkel d'accepter de faire, elle aussi, un geste. Le président français devrait chercher à transférer l'attention sur la croissance économique et des instruments européens communs comme les eurobonds, sinon au bout du compte cela restera une position allemande. Paris et Berlin sont certes le moteur de l'Europe mais à un moment aussi complexe, cette relation bilatérale doit s'ouvrir à une discussion plus large, plus européenne, notamment aussi à l'Italie, dirigée désormais un président du Conseil au profil très européen
Les trois principaux syndicats italiens (CGIL, UIL et CISL) ont protesté ensemble ce lundi contre des aspects du plan de rigueur de Mario Monti. La paix sociale est-elle menacée en Italie ?
Il est évident que les syndicats protestent quand on touche aux retraites. Mais ils n'ont pas convoqué une grève générale mais une grève de trois heures. Des éléments du plan de rigueur qui, socialement, posent plus problème et pourraient être modifiés, comme la suspension pendant deux ans de l'indexation des retraites sur l'inflation. Il y aura des protestations : c'est normal mais je ne vois pas des risques très importants pour le climat social en Italie, surtout si ces modifications au plan d'austérité sont réalisées. En soutenant la rigueur, nous avons une vision certes différente de celle des syndicats mais le dialogue reste ouvert.
Craignez vous un resserrement du crédit, un "credit crunch" ?
Beaucoup. C'est notre préoccupation principale en ce moment. En Italie ce resserrement du crédit est déjà en cours. Si cette restriction devait se confirmer et qu'il n'y ait plus l'argent pour financer les activités des entreprises et des ménages ce serait très grave. Il faut absolument l'empêcher. L'essentiel est une réduction des écarts de taux entre les obligations italiennes et celles de l'Allemagne. Et donc il faut des décisions fortes au niveau européen. Ce qu'a fait la BCE, notamment pour le financement des banques comme annoncé jeudi dernier par Mario Draghi, ainsi que l'action concertée récente des banques centrales a servi en ce sens. Mais tant qu'il n'y aura pas de solution définitive à la crise en Europe cela peut déboucher sur un credit crunch. Il faut donc absolument en sortir avec une solution définitive et très crédible.
Après les législatives en Italie prévues au printemps 2013, la politique habituelle reprendra ses droits ?
Le gouvernement Monti a réussi un plan de rigueur qu'aucune coalition de droite ou de gauche n'aurait réussi à faire. Il marque aussi une phase de "pacification" entre les camps politiques antagonistes. Ils sont obligés de coopérer en ce moment de crise et cela est positif. D'ici 2013 une décomposition et une recomposition de quelques forces politiques pourraient se produire. Tant la gauche que la droite étaient jusqu'ici en leur sein très diverses, peu homogènes. Cette période d'urgence nationale pourrait amener à des changements dans les coalitions et déboucher sur des forces politiques plus homogènes. Cela augmenterait du coup la gouvernabilité du pays.

La perte du triple A ne serait "pas insurmontable", dit Sarkozy

Le perte de la note "triple A" accolée à la dette souveraine française serait une difficulté de plus mais ne serait pas insurmontable, estime Nicolas Sarkozy dans une interview publiée lundi par Le Monde.
L'agence de notation Standaard and Poor's a annoncé vendredi qu'elle prendrait dans les prochains jours sa décision d'abaisser ou non la note de 15 membres de la zone euro et Moody's a fait savoir qu'elle réexaminerait ces notes au premier semestre 2012, après avoir évalué les décisions du dernier Conseil européen.
"Pour l'instant, elles ont maintenu le triple A", souligne le président français. "Si elles devaient nous le retirer, nous affronterions cette situation avec sang-froid et calme. Ce serait une difficulté de plus, mais pas insurmontable."
"Ce qui compte avant tout, c'est la crédibilité de notre politique économique et notre stratégie déterminée de réduction de nos dépenses. Nous respecterons scrupuleusement les engagements que nous avons pris", ajoute-t-il.

LES DESSINS DE LA SEMAINE.