Fitch Ratings annonce avoir dégradé la note de long-terme de la Grèce, passant de 'CCC' à 'C', suite à l'annonce par l'Eurogroupe hier d'un accord sur un second programme de financement et le discours des autorités grecques sur les modalités de l'échange de dette.
La note de court-terme est en revanche maintenue à 'C'.
IG Markets souligne pour sa part que le plan qui a été validé ce week-end par les ministres des finances européens comporte encore de nombreux risques d'exécution. 'La contribution du FMI est manifestement encore en débat, et la réponse de tous les créanciers privés au PSI doit être obtenue dans les deux semaines. Si le taux de réponse est insuffisant, la Grèce pourrait forcer tous les créanciers à accepter la proposition d'échange des anciennes obligations contre des nouvelles. Dans ce cas, il s'agirait d'un évènement de crédit qui activerait les CDS, ce qui pourrait créer de la volatilité sur les marchés'.
mercredi 22 février 2012
Grèce: Fitch abaisse la note à 'C'.
La gauche hégémonique chez des enseignants du public crispés
Les enseignants ont l'intention de voter massivement et efficacement à gauche. C'est la principale leçon du sondage réalisé par l'IFOP pour Le Monde. Au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril, 46 % des 712 enseignants représentatifs interrogés du 13 au 15 février, comptent voter pour le candidat socialiste François Hollande. Et au second tour, 79 % de ces enseignants du primaire, des collèges et des lycées ont l'intention de faire ce même choix. Le candidat Nicolas Sarkozy, lui, recueillerait 12,5 % de leurs suffrages au premier tour du scrutin et 21 % au second. Voici les sept leçons qui se dégagent de cette enquête, à 60 jours du premier tour.
- Un antisarkozysme virulent
Double prouesse, donc, pour le candidat socialiste. D'abord parce que ce taux est très élevé. Ensuite parce que François Hollande peut se targuer d'avoir réconcilié le corps enseignant avec le PS. Ses 46 % d'intentions de vote au premier tour sonnent comme une vraie victoire, si l'on se souvient que Ségolène Royal n'avait recueilli que 31,5 % du suffrage enseignant en 2007 et Lionel Jospin, 16 % en 2002.
"Cette catégorie professionnelle, championne de la dispersion des voix aux deux précédents [scrutins] présidentiels, a décidé cette fois de jouer l'efficacité pour être sûre de ne pas retrouver Nicolas Sarkozy", estime l'analyste. Plus que d'une adhésion au projet socialiste, François Hollande bénéficie de la volonté d'en finir avec ce que les enseignants estiment être la "casse de l'école".
- Le vote Sarkozy de 2007 se disloque
Il y a cinq ans, à même distance du scrutin, "Le Monde de l'éducation" avait commandé un sondage identique à l'IFOP. C'était déjà Jérôme Fourquet qui l'avait administré, et il rappelle que, "à cette époque, ils étaient 19 % à avoir l'intention de voter pour [M. Sarkozy], contre 31 % pour la candidate socialiste et 27 % pour François Bayrou". Ces intentions s'étaient vérifiées, le candidat du MoDem enregistrant toutefois, le jour du vote, 3 points de plus qu'au moment du sondage.
- Le modernisme perçu comme du libéralisme
Il y a cinq ans, M. Sarkozy portait le retour de l'autorité. Les enseignants lisaient ses propositions comme un moyen de moderniser le pays. Aujourd'hui, la grille de lecture a changé. "Ils y voient la casse d'un système. La volonté de construire une école libérale à l'anglo-saxonne, avec une concurrence entre établissements, de moins en moins de moyens et bientôt un changement de définition de leur métier", analyse Patrick Gonthier, secrétaire général de l'UNSA, l'une des deux fédérations d'enseignants.
"Le bilan du quinquennat en matière scolaire, résume-t-il, c'est la réforme de la formation des maîtres, qui fait l'unanimité contre elle, la disparition de 60 000 postes, le pseudo-choix des collèges et lycées pour les familles, la mise en place d'une semaine de quatre jours en primaire, un discrédit général des résultats des évaluations, et une réforme du lycée contestée."
>> Sur la réforme de la formation des maîtres, lire aussi les témoignages : "Mes élèves sont les vrais perdants de la réforme de la mastérisation" et l'article du Monde Le réquisitoire de la Cour des comptes contre la réforme de la formation des enseignants
- Privé-public, un vrai clivage
"Le clivage entre le privé et le public a toujours structuré le paysage éducatif français. Pendant des années, le PS et le PC se sont partagé le vote des enseignants du public, le PC recueillant jusqu'à 25 % du vote des instits, et l'enseignement privé, lui, votant plus largement à droite", rappelle l'historien Claude Lelièvre. A quoi Jérôme Fourquet ajoute que "les profs du privé votent comme les Français" et que "la vraie spécificité, dans ce pays, ce sont les enseignants du public". L'écart de comportement entre ces deux catégories lui fait ajouter qu'elles répondent tout simplement "comme deux professions différentes".
>> Lire aussi les témoignages : "J'ai l'impression qu'on m'empêche de bien faire mon métier"
- Les 60 000 postes laissent dubitatifs
>> Lire aussi sur le sujet : Tout ce qu'on sait aujourd'hui sur les 60 000 postes
- François Bayrou loin des scores de 2007
En 2007, François Bayrou avait profité de la mauvaise image de la candidate socialiste chez les enseignants. Comme le dit l'historien Claude Lelièvre, "les enseignants percevaient Ségolène Royal comme une ministre de la famille égarée rue de Grenelle".
Pour "parfaire" encore son image auprès d'eux, elle avait déclaré lors de la campagne, filmée àson insu, que les enseignants devraient assurer 35 heures de pr
Par ailleurs, cela montre que le programme sur l'éducation présenté par François Bayrou le 4 février n'a pas forcément convaincu les enseignants. Ce programme, très républicain, semble s'adresser aux premiers de classe, à qui il offrirait un baccalauréat d'excellence.
- La lecture, une priorité pour tous
Athènes en régime de souveraineté limitée
L'Europe se fait à l'aube, elle se construit au petit matin. Si possible dans les moments d'épuisement collectif de ses représentants. On ne dira jamais assez ce que l'intégration européenne doit à ces interminables négociations qui s'achèvent dans la blancheur timide d'une aurore bruxelloise.
Il en fut ainsi ce mardi 21 février autour de 4 heures du matin. In extremis, la Grèce a été sauvée de la faillite. Un énième accord a été conclu qui doit permettre à Athènes de rembourser la partie de sa dette publique venant à échéance le 20 mars. C'est une bonne chose.
Ils l'ont fait savoir. Menés par Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand - sur ce point en désaccord avec Angela Merkel, à moins qu'il n'y ait eu partage des tâches -, les Pays-Bas et la Finlande étaient prêts à laisser la Grèce aller à la faillite.
Ils l'accusent de ne pas avoir tenu les engagements pris lorsqu'une première bouée de sauvetage, un prêt de 110 milliards d'euros, lui fut lancée il y a deux ans. Ils pensent qu'un défaut de la Grèce ne serait pas contagieux. Ils jugent que la Banque centrale européenne (BCE), avec le généreux soutien qu'elle accorde aujourd'hui aux banques de la zone euro, a dressé un infranchissable pare-feu.
Les autres Etats de l'eurozone en sont moins sûrs. Ils n'ont pas voulu prendre le risque d'un défaut d'Athènes - en clair, sa sortie de l'euro. Ils l'ont emporté. La Grèce va disposer d'un nouveau prêt, de 130 milliards d'euros celui-là.
Tout le monde met la main à la poche : les Etats (les contribuables) ; la BCE, qui renonce à certaines plus-values ; enfin, le secteur privé, qui accepte d'abandonner un peu plus de la moitié de ses créances sur la Grèce (de façon à effacer 107 des 350 milliards d'euros de la dette publique d'Athènes). Cela ressemble à une Europe des transferts.
Mais le groupe des AAA a imposé ses conditions. Entre lui et les dirigeants grecs, quelque chose s'est cassé : la confiance. Les finances publiques grecques sont placées sous tutelle ; un régime de souveraineté budgétaire limitée est imposé à Athènes.
Cela doit lui permettre de ramener sa dette à 120 % du produit intérieur brut en 2020. Chiffre encore énorme, dont il n'est pas sûr qu'il soit supportable hors forte reprise de la croissance.
Sondage après sondage, les Grecs disent à près de 70 % qu'ils veulent rester dans l'euro. Ils ne croient pas, sans doute à raison, dans les vertus d'un retour à la drachme. Ils doivent confirmer leur choix en faveur de l'euro en votant aux élections générales d'avril. Il faudra, d'une façon ou d'une autre, les aider à retrouver le chemin de la croissance. Il y aura encore des petits matins difficiles à Bruxelles.