TOUT EST DIT

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mercredi 21 mai 2014

Béziers : le "linge" de Robert Ménard agite le cirque médiatique


On savait Béziers épiée par toutes les caméras hexagonales durant la longue campagne municipale qui a amené Robert Ménard à la tête de la ville. Un candidat qui suscitait la curiosité par un parcours peu ordinaire, des déclarations jamais anodines et un soutien du Front national toujours intrigant.
La tempête médiatique ne s’est pas calmée au lendemain de la victoire “ménardienne”. Le grain a même forci et, depuis mardi 20 mai, un raz-de-marée de réactions s’abat sur le Biterrois.
Un nouvel arrêté qui fait grand bruit
Il faut dire que le maire de la ville vient de prendre un arrêté révolutionnaire : interdire d’étendre le linge aux balcons et fenêtres dans le secteur sauvegardé de la ville. Une décision comme en prennent de nombreux syndics de copropriété... dans l’indifférence générale, dans une normalité absolue.
Mais là, il s’agit de Robert Ménard. Un maire qui dénonce l’agitation médiatique avec le même talent qu’il la provoque.
Du Plaa : "Il enfonce des portes ouvertes"
"L’habilité de Robert Ménard est d’enfoncer des portes ouvertes. Ménard + arrêté = déchaînement médiatique. Malheureusement prendre un arrêté ne suffit pas à résoudre les problèmes", analyse Jean-Michel Du Plaa.
L’opposant socialiste au conseil municipal a été sollicité mardi par de nombreux médias nationaux. Tout comme Robert Ménard lui-même : "Dois-je rappeler qu’un arrêté de la sorte existe depuis 1961 ? On a juste dû le moderniser afin qu’il soit applicable aujourd’hui."
Et le maire de se défendre de vouloir créer l’intérêt. "Je prends juste des mesures qui sont nécessaires pour la ville. Pour qu’elle soit plus belle, plus propre. Est-ce qu’on voit du linge pendre aux fenêtres à Paris ? Non. Béziers n’est pas une sous-ville, elle a le droit d’être belle elle aussi."
Le maire le plus actif de France...
Toujours est-il que deux-trois arrêtés pris auront suffi à faire de Robert Ménard le maire le plus actif de France. Il l’avait répété pendant la campagne : de ses années à Reporters sans frontières, l’ancien journaliste a appris à susciter l’intérêt pour une cause. S’agit-il de la sienne ou de celle de Béziers ? L’avenir le dira.
CE QUE DIT L’ARRÊTÉ MUNICIPAL

"À l’intérieur du périmètre sauvegardé de la ville de Béziers, il est interdit d’étendre du linge aux balcons, fenêtres et façades des immeubles visibles depuis les voies publiques (...) Cette interdiction sera cependant levé de 22 h à 6 h du matin (...) Il est interdit de battre les tapis par
les fenêtres après 10 h du matin."

Cac 40 : l’attente, toujours l’attente


Les opérateurs sont sur le qui-vive à quelques heures de la publication des minutes de la Fed aux Etats-Unis et à la veille du début des élections européennes. Dans un faible volume, le Cac 40 grappille quelques points dans le sillage d’un petit rebond de Wall Street dans les premiers échanges. BNP Paribas est en bas du classement. La banque pourrait devoir débourser plus de 5 milliards de dollars aux Etats-Unis.

A la veille du début des élections européennes, qui s’étaleront du 22 au 25 mai selon les pays, la prudence domine sur les places financières car, comme le note très justement le cabinet d’études Oddo, «ce sont surtout aux extrêmes du spectre politique, où domine l’euroscepticisme, que les progressions seront les plus spectaculaires. Cela n’empêchera pas de former une majorité de consensus au Parlement européen, mais pourra avoir des répercussions au plan national. » Lui emboîtant le pas, Mark McCormick, stratégiste économiques chez Crédit Agricole à New York, s’inquiète tout particulièrement de laGrèce. Si Syriza, le parti d’extrême gauche emmené par Alexis Tsipras, venait à gagner une large partie des votes, cela pourrait entraîner des élections parlementaires anticipées dans le pays et « en cas de poussée massive, cela pourrait déclencher un ‘choc’ sur les actifs européens », poursuit Mark McCormick.

Premiers votes demain en Grande-Bretagne et auxPays-Bas

Là où le parlement national est assez instable, comme la Grèce mais aussi l’Italie, toute défaite du parti au pouvoir augmenterait l’incertitude politique à court terme. Au Royaume-Uni, une victoire du parti UK Independence Party (Ukip) donnerait du poids à l’aile du parti conservateur qui demande un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne. Tout cela n’incite pas à la prise de risque. C’est demain, jeudi, que se dérouleront ces élections en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Il faudra attendre dimanche pour les pays « à risque », comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne ou la France.
L’accélération des publications macroéconomiques explique aussi la prudence du marché. Le principal rendez-vous de cette séance de mercredi est programmé à 20 heures (heure de Paris) : il s’agit du compte-rendu de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) des 29 et 30 avril derniers. Selon les analystes d’Oddo Securities, ce que l’on appelle les minutes dans le jargon ne devraient pas apprendre grand-chose sur l’évolution de la situation économique. Il est vrai qu’entre-temps, la présidente de la FedJanet Yellen, s’est exprimée devant le Congrès, indiquant qu’après un premier trimestre transitoire et atypique, en raison de la météo, un assez net rebond de l’activité est attendu au deuxième trimestre. On pourrait, en revanche, disposer de nouveaux éléments concernant la politique monétaire de moyen terme de la Réserve fédérale. « Les atterrissages en douceur avec les politiques monétaire, cela n’arrive jamais », a mis en garde, lundi, le gouverneur de la Fed de San Francisco,John Williams.
Vers 16 heures, le Cac 40 grignote 0,25% à 4.464 points, après avoir une nouvelle fois rebondi sur le seuil important des 4.425 points en début de séance. Le volume d’affaires, faible, n’est que de 1,7 milliard d’euros. Même tendance ailleurs en Europe où le Dax prend modestement 0,28% à Francfort et le Footsie est stable à Londres. A New York, le Dow Jones gagne 0,77% après une baisse de 0,83% de l’indice mardi. LeNasdaq Composite avance de 0,57%.

BNP Paribas à l’amende

Dans le dossier Alstom (-0,63% à 28,415 euros), le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, a demandé à General Electric de formuler une nouvelle proposition pour les actifs d’Alstom dans l'énergie. De son côté « Siemens continue son travail », a ajouté Arnaud Montebourg. Le groupe allemand demande « des précisions, pour approfondir la connaissance » de l'entreprise. Il est censé présenter une nouvelle offre cette semaine.
Egalement au cœur de l’actualité, BNP Paribas pourrait écoper de plus de 5 milliards de dollars d’amende aux Etats-Unis. Les autorités américaines accusent l’établissement français d'avoir contourné pendant plusieurs années des sanctions américaines contre l'Iran, le Soudan et Cuba pour y effectuer des transactions financières. L’action, en bas du classement, perd 1,5 % à 50,9 euros. Seuls Orange etGemalto font moins bien : le premier abandonne 3,31% et le second 2,02%.
Du côté des analystes, Morgan Stanley réduit son objectif de cours sur Arkema de 88 à 82 euros, tout en maintenant un avis « neutre ». Le titre perd 0,23 % à 74 euros. Ipsengrimpe en revanche de 1,38%, à 33,085 euros, grâce à Bank of America Merrill Lynch, qui relève de « neutre » à « achat » sa recommandation sur le titre du groupe pharmaceutique.

Le poids d’Angela

Le poids d’Angela


Et si les élections européennes de dimanche consacraient avant tout la victoire personnelle d'Angela Merkel ? L'admettre relève d'une forme de lucidité sans céder pour autant à la fascination béate du modèle allemand, pas plus qu'à une résignation morbide devant nos délitements nationaux. Mais tout de même, quelle différence entre la France et l'Allemagne ! Alors qu'Outre-Rhin, la chancelière mène campagne tambour battant et s'affiche partout sans être candidate, nos dirigeants abandonnent le terrain aux populistes. Ni la tardive tribune de François Hollande ni l'implication « par devoir » de Manuel Valls ne suffiront à faire tourner les vents mauvais du populisme ou du désengagement citoyen.
Bref, tout laisse à penser que le centre de gravité de l'Union va continuer de se déplacer vers Berlin. Nous aurions tort d'en concevoir une quelconque animosité envers les Allemands. S'ils « noyautent » l'institution, ils le doivent à une assiduité et un engagement de leurs eurodéputés (interdits de cumul des mandats), qui contrastent avec les « absences » de nos élus de « second choix ».
Pendant que la chancelière surfe sur ses victoires électorales, la gauche française redoute un nouveau camouflet, alors que la droite, divisée, spécule davantage sur le désamour de Hollande que sur l'amour de l'Europe. On sait, hélas, que même l'évocation d'un « 21 avril européen » ne suffira pas à remobiliser l'électorat devenu hermétique au discours de diabolisation des extrêmes.
Plus convaincant pourrait être l'espoir d'une avancée démocratique liée à la désignation du président de la Commission européenne par le Parlement issu des urnes. D'où, en quelque sorte, une élection au suffrage indirect du « patron » de la Commission. Sauf que les choses ne sont pas si simples. Même si les eurodéputés choisissent le chef de file du groupe majoritairement élu, le Conseil des chefs d'État et de gouvernement aura son mot à dire. Angela Merkel a affirmé que ce vote ne serait qu'indicatif. Bigre ! Le poids d'Angela serait-il supérieur à celui de 500 millions d'électeurs européens ?

L’Europe et le poulet

L’Europe et le poulet


Manquait plus que ça ! Alors que les défenseurs de l'Europe s'échinent à mobiliser les électeurs dans la dernière ligne droite, les europhobes font flèche de tout bois. Voici que le « poulet javellisé », symbole honni du traité de libre-échange avec les États-Unis, s'invite dans la campagne et stimule les caquètements apeurés des eurosceptiques. Il faut dire que l'ouverture, hier, dans les environs de Washington, du cinquième round de négociations de l'imprononçable Tafta (Trans-Atlantic Free Trade Agreement), ou si vous préférez TIPP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), tombe comme un cheveu sur la soupe.
Aux bonnes raisons de douter de l'Europe, voici que les populistes, mais aussi les Verts, la gauche radicale et certains socialistes n'hésitent pas à en ajouter de mauvaises, en cultivant les craintes. Ils voient dans ce traité, privilégiant l'établissement de normes mondiales moins protectrices, une soumission aux intérêts des grands industriels et la preuve d'une « américanisation » de l'Europe. Dans l'aventure, le « poulet javellisé » s'est substitué au plombier polonais de la célèbre directive Bolkenstein de 2005.
Sans doute la vigilance devra-t-elle s'imposer dans les négociations, mais les eurosceptiques oublient, dans leurs fantasmes, qu'elles sont encore loin d'aboutir et que tout accord devra être ratifié par les 28 gouvernements, le vote majoritaire du Parlement européen et celui de tous les Parlements nationaux. Rien que cela ! Une fois de plus, les craintes naissent de l'ignorance dans laquelle sont tenues les opinions.
Admettons que, devant ces projets, l'Union est comme une poule devant un couteau. Elle devrait expliquer et argumenter en amont, dire qu'elle n'est pas en position de faiblesse pour négocier, et que cinq millions d'emplois européens dépendent des exportations vers les États-Unis. Seule la désunion des 28 pourrait précipiter notre perte. Ce qui nous ramène au scrutin de dimanche. Ce n'est pas une Europe divisée, minée par les nationalismes, qui pourra jouer un rôle sur la scène mondiale. Au contraire, elle y laisserait beaucoup de plumes.

Union : l’ennemi de l’intérieur

Union : l’ennemi de l’intérieur


Leur rêve ? Peser le plus possible dans les urnes pour détruire le « machin » de l'intérieur. Les populistes et extrémistes de droite européens ont le vent en poupe à une semaine du scrutin : en France, aux Pays-Bas, en Autriche, Finlande et Hongrie, ils sont devant les partis classiques ou les talonnent dans les sondages.
Peser. La chose paraît presque entendue s'il s'agit de pure arithmétique. On attribue aux anti-européens de droite quelque 120 sièges sur 751. Mais pour peser et profiter des avantages du « machin » bruxellois (bureaux, financement, sièges en commissions, temps de parole), il faut être rassemblés. La constitution d'un groupe autonome semble en bonne voie (25 députés issus de sept pays différents), mais le rapprochement des uns et des autres s'avère difficile.
Car à l'extrême droite, on ne s'aime pas. Le FN n'aime pas les nazillons grecs d'Aube dorée ni les ultras du Jobbik hongrois. Les eurosceptiques scandinaves, allemands et le parti europhobe anglais Ukip n'aiment pas le FN. Ukip le juge encore antisémite (« c'est dans son ADN »).
Pour l'heure, le FN, le FPÖ autrichien, la Ligue du Nord italienne, le Vlaams Belang flamand, le SNS slovaque et les Démocrates suédois esquissent un front unitaire autour de l'immigration, du rejet de l'euro, de l'austérité, de Schengen…
Le directeur de campagne du FN résume l'ambition commune : l'objectif est donc de peser sur les choix de Bruxelles, « quitte à avoir des majorités de circonstance ». Une intifada au sein de l'Union qui vivra mal ces soubresauts.

Poussée de fièvre interventionniste du gouvernement : un jeu purement politique qui va faire des dégâts


Depuis l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, les ministres du gouvernement ont contracté une fièvre interventionniste. Pour ces derniers, il s’agit de contrebalancer le pacte de compétitivité qui décidément passe mal. En attendant, les dégâts collatéraux vont être nombreux.
Personne ne sait si cette fièvre interventionniste fait partie d’un plan stratégique de communication élaboré par l’Élysée et par Matignon pour adoucir le discours néolibéral de la compétitivité. Personne, sauf qu’on se doute bien qu’il n’arrive pas par hasard. Tout commence évidemment par Arnaud Montebourg qui va intervenir grossièrement dans le dossier de consolidation des télécoms. Le ministre de l’Économie n’accepte pas que le réseau SFR, vendu par Vivendi, soit racheté par Numericable et pas par Bouygues. Arnaud Montebourg ne décolère pas d’avoir perdu cette première partie de Monopoly.
Deux semaines plus tard, il « apprend » que le même Martin Bouygues cherche à vendre sa participation dans Alstom, et que General Electric serait le mieux placé. Le ministre, vexé de ne pas avoir été au courant, pousse une grosse colère et laisse dire qu’il se vengera. Sa vengeance c’est d’aller chercher Siemens au nom de la stratégie européenne. Oui, cet Arnaud Montebourg qui n’a pas cessé de se plaindre des ambitions allemandes et de la nécessite de s’en protéger.
Comme tout cela ne coule pas de source, on apprend que Ségolène Royal trouve la solution américaine plus intéressante et que l’Élysée a également donné son accord de principe à General Electric à condition que GE fasse un petit effort sur la présentation de ses garanties d’emplois. Enfin, on apprend à ce moment-là, de source allemande, que Siemens n’est pas forcement intéressé par Alstom : ça tombe très bien.
Mais comme il ne peut pas refermer le dossier comme cela et avaler son chapeau, Arnaud Montebourg va à Berlin pour essayer de convaincre son homologue de trouver une solution européenne. Il n’obtiendra rien. Le ministre de l’Économie, appuyé par la Chancelière, fera dire que ces affaires ne concernent que les entreprises et que les gouvernements n’ont rien à y faire. Arnaud Montebourg n’abandonne pas. Il suggère à Siemens de présenter une offre et, cerise sur le gâteau, il réveille un vieux décret pour permettre au gouvernement de contrôler et même de s’opposer à une prise de contrôle d’un groupe français par des intérêts étrangers. C’est le bouquet de ce feu d’artifice.
Arnaud Montebourg, toujours lui, a convoqué les patrons des banques pour leur reprocher des rémunérations trop élevées, et surtout leur reprocher de ne pas intervenir assez vigoureusement dans le financement des PME. Le ministre de l’Économie annonce sur le champ qu’il doit s’entretenir avec les syndicats et les grands patrons. François Hollande fait mine d’avoir organisé tout cela en convoquant son Premier ministre, Ségolène Royal, qui a des avis sur beaucoup de choses, et Arnaud Montebourg. Pour dire quoi ? Dire que le dossier est important. On rêve !
Cette chasse croisée, qui ferait croire que les éléphants du gouvernement auraient contracté une fièvre protectionniste, n’a pas beaucoup de sens. Le gouvernement n’a pas à se mêler du quotidien des entreprises privées sauf à veiller à ce que les textes régulateurs soient appliqués. Cette frénésie là, n’a pas de sens sauf si on considère que le gouvernement essaie de répondre à une demande politique qui n’est pas satisfaite. Le discours sur la compétitivité et les projets de réformes en faveur de l’entreprise passent mal auprès des militants socialistes et ce faisant auprès de la majorité parlementaire.
Les ministres parlent fort pour compenser leur impuissance. Arnaud Montebourg a essuyé échec sur échec. Il s’est trompé sur SFR, il s’est trompe sur Alstom, il va se tromper sur les banques. Les rémunérations ont été décidées par le conseil d’administration. Elles sont beaucoup plus élevées en Grande-Bretagne et en Allemagne. Arnaud Montebourg n’obtiendra guère de résultats concrets en ressortant ce décret protectionniste qui ne sera pas appliqué.
En attendant, le gouvernement parle à ses électeurs, ou à ce qu’il en reste. A quelques jours des élections européennes, qui vont enregistrer une poussée des eurosceptiques, Manuel Valls laisse se diffuser une parole protectionniste histoire de dire que le Parti Socialiste n’est pas prêt à brader l’industrie française. Ca ne mange pas de pain, ça ne changera rien mais ça va avoir trois séries de conséquences.
La première, c’est que cela va refroidir, voire réfrigérer, les investisseurs étrangers. Ensuite, ça nous exonère de réfléchir à une véritable politique industrielle. Or, c’est ce dont nous aurions besoin plus que d’une partie de Monopoly improvisée au gré de l’actualité des entreprises. Enfin, ça peut décrédibiliser l’ambition de redresser la compétitivité. S’il y a bien quelque chose de contreproductif pour l’entreprise, c’est bien l’interventionnisme permanent et un peu désordre d’un gouvernement.