TOUT EST DIT

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jeudi 20 janvier 2011

L'ordinateur portable troque son clavier pour un écran...




L'ordinateur portable troque son clavier pour un écran tactile
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Comment voit-on le monde à moins de 30 ans?


Alors qu'une étude avance que les Français de moins de 30 ans sont pessimistes, six jeunes se sont prêtés au jeu du "j'aime/j'aime pas". Parfois désabusés et désemparés, tous gardent cependant espoir.



Haïti: Lorsque les présidents exilés reviennent

"Je suis prêt", a déclaré mercredi l'ancien président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, à l'idée de revenir de son exil en Afrique du Sud. Tandis que son prédécesseur, Jean-Claude Duvalier, de retour au pays depuis dimanche, a été inculpé pour crimes contre l'humanité. 

L'ancien président d'Haïti, Jean-Bertrand Aristide a réitéré mercredi son intention de rentrer au pays . Dans un communiqué, il déclare qu'il est "p rêt à partir aujourd'hui, demain, n'importe quand", ajoutant que "les haïtiens n'ont cessé de réclamer [son] retour". Ce dernier serait "indispensable, pour des raisons médicales". Une maladie des yeux l'empêcherait, en effet, de passer l’hiver en Afrique du Sud, selon alterpresse , média haïtien indépendant. Des annonces qui interviennent trois jours après l'arrivée en Haïti de son prédécesseur, Jean-Claude Duvalier.
Quatre plaintes ont été déposées mercredi pour crimes contre l'humanité à l'égard de l'ancien dictateur, qui fait d'ailleurs l'objet d'une inculpation pour "corruption, vol, détournement de fonds et abus de pouvoir" depuis la veille. Parmi les plaignants, Michèle Montras, ancienne porte-parole du secrétaire général de l'ONU, qui a notamment été emprisonnée sous le régime de Jean-Claude Duvalier, surnommé "Bébé Doc". Elle assume pleinement son acte déclarant qu'il y a "des motifs de le juger non seulement pour des crimes économiques mais aussi pour des violations des Droits de l'homme". Les accusations portent principalement sur des actes de tortures à l'égard des opposants à la dictature, entre 1971 et 1986.

Haïti proscrit l'exil forcé

Inculpé mais pas emprisonné, Jean-Claude Duvalier est actuellement libre mais n'est pas autorisé à quitter le pays et doit prévenir les autorités haïtiennes de tout déplacement. Celles-ci voient le retour de l'ancien dictateur d'un mauvais œil. Mais, comme l'a expliqué le Premier ministre Jean-Max Bellerive, il avait le droit de revenir car la constitution proscrit l'exil forcé. Une législation qui pourrait d'ailleurs faciliter le retour de Jean-Bertrand Aristide. Ce dernier, exilé en Afrique du Sud depuis le soulèvement populaire sur la moitié ouest de l'île d'Hispaniola en 2004, attend désormais un accord entre les autorités haïtiennes et sud-africaines.
En janvier 2010, un terrible séisme s'est produit à Haïti, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes. S'en est suivie une épidémie de choléra causant la mort de plus de 3.000 personnes. Aujourd'hui, alors que plus d'un million d'Haïtiens sont encore sans-abri, l'élection présidentielle est toujours en suspend. Aucune date n'a été avancée suite à la contestation du premier tour qui a eu lieu le 28 novembre 2010.

En Algérie, le gouvernement est déstabilisé par la révolution tunisienne

Devant faire face à une vague d’immolations par le feu, les autorités algériennes misent sur la baisse des prix des produits de base pour calmer la population qui regarde vers Tunis

 Le gouvernement algérien fait face à une vague totalement incontrôlable d’immolations par le feu depuis une semaine. Six personnes, d’âges différents, ont attenté à leur vie en se brûlant devant un bâtiment public dans le style sacrificiel du jeune Mohamed Bouazizi, de Sidi Bouzid, devenu emblématique de la révolution tunisienne.

C’est à Boukhadra, une bourgade algérienne frontalière de la Tunisie, qu’a débuté, le 15 janvier, au lendemain de la chute du président Ben Ali, cette série d’immolations, avec le geste tragique de Bouterfif Mohsen, 34 ans, sans emploi et père d’une fille. En réponse, le wali (préfet) de Tebessa a dissous le conseil communal de Boukhadra.

Une « mesurette » désemparée dans une situation des plus tendues, où la rumeur publique amplifie tous les jours le nombre des immolations par le feu. Chawki Amari, un chroniqueur satirique, a titré son article : « Le gouvernement va importer 30 millions d’extincteurs », soit approximativement la population algérienne.

"Nos dirigeants se “benalisent” un peu plus"

Si la déferlante des émeutes du début du mois – qui ont fait quatre morts, plus de 800 blessés et 1 200 arrestations – est retombée, le pays vit toujours dans une vive tension, aiguisée par l’issue victorieuse de la révolte tunisienne. « Ce qui arrive montre bien que la réponse du pouvoir aux dernières émeutes était un refus de voir la réalité du pays en face », explique Mohand Alnine, juriste et militant des droits de l’homme.

« Le gouvernement a traité la crise de janvier comme une conséquence de la hausse des prix des produits de base, poursuit-il. Il nous a “vendu” la baisse du prix de l’huile et du sucre comme la solution. Mais la crise continue. Les Algériens se suicident dans les rues. »

Le Trésor public a consenti un manque à gagner fiscal de 300 millions d’euros pour faire baisser d’environ 15 % le prix de ces deux produits de base. Pour Zoheir Oukil, universitaire, « le gouvernement sait que la situation est bien plus grave, il cherche à gagner du temps avec des mesures techniques sur les prix ».

L’autre riposte, face à la colère montante, est politique. Le wali d’Alger a interdit une marche dont la demande a été déposée pour samedi 22 janvier par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Or, le parti du docteur Sadi a décidé de maintenir son mot d’ordre. « Ceux qui attendaient l’esquisse d’un geste vers une ouverture après ce qui est arrivé en Tunisie sont désarçonnés, explique Fouad Belmekki, militant pour le changement démocratique. Nos dirigeants font l’inverse, ils se “benalisent” un peu plus ».

L’accès à Facebook est devenu lent

Un syndicaliste contestataire de la direction de l’UGTA – centrale syndicale sous contrôle du pouvoir –, Mohamed Badaoui, a été arrêté sur la base d’un texto envoyé pour saluer la victoire du peuple tunisien et souhaiter une évolution similaire en Algérie. Il a été mis sous contrôle judiciaire après une vive réaction du mouvement syndical. L’accès à Facebook est devenu lent. Les SMS sont fréquemment bloqués. Et les menaces de répression deviennent précises pour les militants qui appellent à suivre l’exemple tunisien.

L’ancien premier ministre, démissionnaire sous Bouteflika, Ahmed Benbitour a appelé au rassemblement de toutes les initiatives pour le changement. « Nous savons que nous devons lâcher du lest, mais cela ne doit pas se faire sous la pression des événements de Tunisie », rapporte une source proche du DRS, le bras sécuritaire et politique de l’armée.

Dans un tel contexte, il reste au pouvoir algérien à jouer de ses excédents financiers pour inonder le pays d’importations subventionnées, comme celles de blé tendre. Et à regarder vers sa frontière pour bien s’assurer que la révolution tunisienne n’essaime pas trop vite.

COMPÉTITIVITÉ - Pourquoi la France décroche face à l'Allemagne ?

Pour enrayer ce phénomène, une étude proposant des pistes a été remise jeudi à Éric Besson.

La France décroche par rapport à l'Allemagne en termes de compétitivité et cette tendance risque d'entraîner des divergences qui menaceront la zone euro, selon une étude réalisée pour le ministère de l'Économie. Pour enrayer ce phénomène, le cabinet d'analyse économique Coe-Rexecode, qui a présenté cette étude jeudi au ministre de l'Industrie, Éric Besson, prône un "pacte" entre pouvoirs publics et organisations syndicales et professionnelles. Ses pistes : prendre en compte l'impératif de compétitivité dans toute réforme de la fiscalité ; Permettre des négociations salaire-durée du travail-emploi dans l'entreprise ; Donner une plus grande importance à l'emploi dans la gestion conjoncturelle ; Axer plus nettement l'effort de formation et de recherche sur le couplage recherche-industrie et mettre rapidement en oeuvre une mesure forte de recalage des coûts industriels en France.
"La compétitivité des territoires français connaît un véritable décrochage" et "sans un terme rapide à cette divergence, les scénarios tendanciels seraient préoccupants", écrit Coe-Rexecode. "La persistance d'un tel écart avec une même monnaie se traduirait inévitablement par une disparité des niveaux de vie entre les deux pays et pourrait menacer, à terme, la cohésion de la zone euro", poursuit le cabinet d'analyse économique. Parmi les indicateurs mis en avant dans l'étude :
- Les exportations françaises étaient égales à 55 % des exportations allemandes en 1990 contre seulement 40 % aujourd'hui.
- La France a perdu son seul avantage comparatif : des prix moins élevés.
- Les marges de l'industrie française ont été comprimées, car les entreprises n'ont répercuté sur leurs prix qu'une partie de la divergence des coûts salariaux et d'approvisionnement.
Les auteurs expliquent la divergence des coûts entre France et Allemagne par des politiques du travail opposées, l'Allemagne ayant réformé son marché du travail et adopté une politique de compétitivité, tandis que la France mettait en oeuvre une réduction de la durée du travail "uniforme et coûteuse". Les mesures prises récemment en France (pôles de compétitivité, Crédit impôt recherche et Grand emprunt) vont dans le bon sens, mais "ne permettront pas d'endiguer la contraction de l'industrie française avant 5 à 10 ans", poursuit l'étude.

Les avoirs volés du clan Ben Ali





Les avoirs volés du clan Ben Ali
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L'affaire des fichiers suisses de la banque HSBC change de mains

L'enquête pénale sur l'affaire du fichier de la banque HSBC, susceptible de déboucher sur des redressements fiscaux et des poursuites pénales pour blanchiment d'argent contre des milliers d'exilés fiscaux français, a été transférée de Nice à Paris.
Le procureur de Nice, Eric de Montgolfier, a annoncé jeudi sur France Info ce transfert en expliquant qu'il était imposé par sa hiérarchie. C'est le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, qui fut haut fonctionnaire au ministère de la Justice sous la présidence Chirac, qui reprend l'enquête.

Eric de Montgolfier a critiqué ce choix. "Peut-être que ce n'est pas au parquet de Paris que je l'aurais donné", dit-il. Il a ajouté qu'il avait proposé de disperser les dossiers suivant l'origine des contribuables concernés ou qu'il aurait préféré en cas de centralisation le parquet spécialisé de Marseille.
Le fichier, dérobé par un ancien employé de la banque, Hervé Falciani, contient 8.231 noms de titulaires français de comptes en Suisse en 2006. Sa transmission à la justice française en 2009 est à l'origine d'un contentieux franco-suisse.
La Suisse avait suspendu un temps un projet de convention fiscale puis le litige s'est aplani, la France acceptant des conditions à la transmission de données à l'étranger et rétrocédant à la Suisse les fichiers Falciani.
Les autorités fiscales françaises assurent avoir imposé un redressement aux fraudeurs français du fisc que ce fichier a mis au jour, sans jamais identifier personne. Aucun bilan précis de cette opération n'a été publié.
Les fraudeurs, même s'ils ont payé, ne sont pas pour autant exempts de poursuites pénales. Eric de Montgolfier a expliqué sur France Info qu'il s'agissait d'une affaire "importante".
Au total, ont été mis au jour dans ce fichier 127.000 comptes détenus par 79.000 personnes originaires d'environ 180 pays, avait-t-il dit en avril 2010.
Pointée du doigt après la crise financière comme un possible paradis fiscal, la Suisse garde le bénéfice d'accords internationaux passés à ce moment, aux termes desquels elle a été sortie d'une liste "grise" de l'OCDE.

Tunisie : démission des ministres du RCD



Primaires au PS : Aubry battrait Strauss-Kahn



Un couple se disputerait 312 fois par an, selon une étude

Grande-Bretagne : Une recherche menée en Grande-Bretagne a établi qu'un couple hausse le ton en moyenne 312 fois par an. Le jeudi soir à 20h serait le moment le plus sensible. 
 L'entreprise Betterbathrooms.com, en Grande-Bretagne, a mené une enquête auprès de 3000 adultes en couple. Il en ressort qu'en moyenne, un couple se dispute 312 fois par an, rapporte zogonet.com

La plupart du temps, les sujets de conflits sont futiles. Les femmes seraient ainsi particulièrement agacées par le rouleau de papier de toilette qui n'est pas changé, les lumières laissées allumées, le choix du programme télé et la lunette des toilette relevée.
Pour leur part, les hommes se plaignent le plus souvent du temps de préparation des femmes, des cheveux qu'elles laissent dans les canalisations et des tâches ménagères.  
Le sondage montre par ailleurs que le jeudi soir à 20 heures serait le moment le plus propice à la dispute. Le porte-parole de l'étude amène les couples à réfléchir à la futilité de leurs disputes, puisqu'un Britannique sur cinq songerait à la rupture lors de chacune d'entre elles.

Le commentaire politique de Christophe Barbier



Pas prêt de perdre son Jobs


Steve Jobs a annoncé lundi qu’il prenait un nouvel arrêt maladie, l’éloignant une fois de plus de son adorée Apple. Une relation qui s’avère être à double tranchant si on en croit la réaction sur les marchés.


Bénéficiant de l’adulation de millions d’addicts à travers la planète, la marque à la pomme a même été primée valeur boursière phare de 2010. Pourtant, dès que la santé de son président en prend un coup, rien ne va plus. A l’annonce de son nouveau congé maladie, un jour férié pour minimiser les pertes, le résultat ne se fait pas attendre : Apple enregistre une baisse de 7,96% sur la bourse allemande Xetra, et un recul de 0.5% sur le NASDAQ. En hommes d’affaires rationnel et redoutable, Steve Jobs a toutefois mentionné dans une lettre adressée à ses employés qu’il « conserverait son poste de directeur général et continuerait à être impliqué dans les grandes décisions stratégiques prises par le groupe ». Mais la volonté ne suffisant pas à diriger une firme multinationale, il cède cette fois encore les rênes de l’entreprise à Tim Cook, directeur des opérations. Un homme en qui Steve Jobs place une confiance inébranlable puisqu’il l’avait déjà placé à la tête d’Apple lors de son premier congé maladie, qui avait duré six mois. Loin de se laisser abattre par l’absence du grand patron, il avait réussi à faire grimper de 60% les actions de la firme. Mais chaque respiration de Jobs pourrait engendrer un véritable séisme dans le monde économique, avec pas moins de 300 milliards de dollars de capitalisation boursière, représentant 7 % du NASDAQ et l’ouverture des marchés américains, la société affiche une variation négative de 4.4%.


Que les investisseurs se rassurent, la fin d’Apple n’est pas au programme : « Il est certain que la valeur d’Apple est liée à l’état de santé de Steve Jobs. Pour l’instant, elle baisse, mais sur le court terme, ça devrait vite remonter. Avec l’arrivée de nouveaux produits, de nouvelles versions de l’iPhone, de l’iPad, ce sont des événements figés pour lesquels Steve Jobs était présent. S’il est amené à s’absenter plus longtemps, le système est déjà huilé. Il est accompagné d’autres responsables de haut vol qui continueront d’assurer la pérennité de la société. C’est un moteur de croissance qui marchera toujours à fond » rassure Leslie Griffe de Malval, gérant de fonds technologiques chez IT Asset Management, et spécialiste d’Apple. A cœur vaillant, rien d’impossible, et Steve Jobs semble être bâti du bois dont on fait les légendes. Une détermination et un courage qui auront permis à la marque de devenir le numéro un de l’informatique détrônant Microsoft fin 2010.

Portes ouvertes aux étrangers bien de chez nous

Depuis le début de l'année, des milliers de Hongrois de Roumanie ont engagé des démarches pour acquérir la nationalité hongroise. Parmi les tous premiers demandeurs, l'opposant politique László Tőkés, dont l'arrestation en 1989 a été l'étincelle qui a déclenché le renversement du régime de Nicolae Ceauşescu. Il sera suivi par les Hongrois de Slovaquie, ceux de Voïvodine serbe, ou encore de Transcarpatie ukrainienne. L'opération peut apporter à Budapest jusqu'à 2,5 millions de nouveaux citoyens, en fonction du nombre estimé de la minorité hongroise dans les pays voisins.

En mai 2010, le parlement de Budapest a en effet adopté à la quasi-unanimité une nouvelle loi sur la citoyenneté. Ainsi depuis le 1er janvier, toute personne, à l'exception des ex-délinquants, pouvant attester de ses origines magyares par ses parents ou grands-parents et parlant le hongrois, peut prétendre à la nationalité hongroise. A moins qu'ils ne s'installent en Hongrie, les nouveaux Hongrois seront cependant dépourvus du droit de vote ou des droits sociaux
.

Un pillage démographique de type médiéval

Le lancement de cette opération "passeport" est passé presque inaperçu, éclipsé par d'autres mesures controversées du Premier ministre Viktor Orbán. C'est bien dommage, car ce n'est rien d'autre qu'un pillage organisé des populations des pays voisins, pratiqué plutôt au Moyen Age qu'au sein des sociétés développées postindustrielles.
Aujourd'hui le facteur humain est redevenu un atout précieux en raison de la baisse démographique de l'Europe. Chaque travailleur qui augmente le PIB et comble les carences d'une population en déclin est un facteur potentiel de croissance. Les pays menant une politique active d'acquisition de citoyens affichent tous un taux de fécondité inférieure à la moyenne européenne de 1,5 enfant par femme : en Hongrie et en Roumanie ce taux est de 1,3, en Espagne de 1,4. On est loin des 2,1 enfants par femme requis pour garantir le renouvellement générationnel. 



"Rechercher des citoyens proches dans l'apparence et le comportement"

L'envie de ne pas connaître la mauvaise expérience des pays ouest-européens, qui peinent à intégrer leurs immigrés d'origines culturelles trop éloignées, réoriente la politique d'immigration. Il ne s’agit plus de simplement rechercher de la main d'œuvre, mais de prospecter des nouveaux citoyens parmi les compatriotes dispersés dans d'autres pays par les aléas de l'histoire, mais qui restent proches dans l'apparence et le comportement.
Budapest n'est pas la première capitale qui appelle ses compatriotes à revenir. Cette politique fonctionne également très bien en Roumanie. La loi en vigueur depuis 2009 offre le droit à la nationalité roumaine à tous les descendants des citoyens de l'Etat roumain d'avant-guerre. Après l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne, plus d'un million de citoyens moldaves (car ce sont eux les principaux concernés par la loi roumaine), c'est-à-dire un quart de la population du pays, ont déposé des demandes de passeports roumains.
Dans ce contexte revient le souvenir lointain des bandes de mercenaires engagés par les magnats hongrois et établis jusqu'au XVIIIe siècle au nord des Carpates, avec pour seule mission la chasse à l'homme. Les villages entiers furent pillés et les populations menées comme du bétail vers le sud, où les Hongrois les entassaient sur leurs terres. On procédait de la même manière dans le nord.
Pendant la guerre entre la Russie et la République des Deux Nations [la république fédérale formée en 1569 à partir du Royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie jusqu'en 1795], dans les années 1650, près de trois quarts des paysans lituaniens furent capturés par les troupes russes, puis déportés vers la Russie profonde pour développer le pays. Il en va de même aujourd'hui, avec pour seule différence le changement de méthode (heureusement) et de discours officiel.

"Slaves de l'Est ou Vietnamiens, il faut choisir"

Les motivations des Hongrois et des Roumains tiennent avant tout à la logique nationaliste. Les premiers s'appuient sur la politique de passeport pour effacer la honte du traité du Trianon de 1920, qui leur a coûté les trois quarts du territoire. Alors que les seconds cherchent à venger la perte de la Bessarabie (actuelle Moldavie) en 1940 au profit de l'URSS.
Pour l'Espagne, la pêche aux nouveaux citoyens se veut aussi réparatrice de l'histoire, mais elle relève d’un tout autre raisonnement que celui qui anime les Hongrois et les Roumains. En 2008, le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero a fait voter la loi instaurant le droit à un passeport pour tous les descendants de citoyens espagnols qui ont fui le pays pendant la guerre civile, ou à cause des répressions de la dictature du général Franco. A ce jour, environ un demi-million de personnes ont obtenu un passeport espagnol, parmi lesquelles des descendants de réfugiés, arrivant de Cuba, d’Argentine et des autres pays d'Amérique latine.
Face à cette tendance, la Pologne fait bien grise mine. Pourtant, potentiellement, nous disposons d'un réservoir de Polonais à l'Est, tout en subissant de la même manière que les autres pays européens un effondrement démographique.
Le rapatriement des années 90, ou la Charte polonaise [Karta Polaka – document officiel établi par une loi votée en 2007, qui confirme l'appartenance à la nation polonaise des personnes n'ayant ni de nationalité polonaise ni de carte de séjour], ne font pas le poids face aux mesures prises par la Hongrie, la Roumanie et l'Espagne.
Si nous ne voulons pas des Polonais ou de Slaves de l'Est qui nous ressemblent, nous aurons à la place des Vietnamiens qui viendront combler notre trou démographique. C'est à nous de choisir. 


Un déficit de confiance

A l’heure où le Portugal semble condamné à demander l’aide conjointe du FMI et de l’UE et où l’on parle de renforcer le fonds de stabilité européen, la zone euro est soumise à des tensions croissantes. Les querelles entre responsables européens et le "grand problème de communication de l’Europe" sont en partie responsables de cette situation. 


Angela Merkel était en pleine discussion sur la crise de l’euro quand la sonnerie du téléphone a retenti dans les impeccables bureaux de la chancellerie berlinoise. C’était le Premier ministre portugais, José Sócrates, qui appelait à l’aide depuis Lisbonne. Le Portugal est en effet sur le point de devenir le troisième des 17 pays membres de la zone euro à s’effondrer sous le poids de sa dette souveraine et devrait bientôt avoir besoin de l’aide de l’Allemagne. D’après des témoins de la scène, Sócrates avait l’air désespéré et prêt à tout.

Une confiance extrêmement limitée des uns envers les autres

Il demanda à Merkel ce qu’il devait faire, lui promit de faire tout ce qu’elle voudrait à une exception près. Il ne demanderait pas d’argent, pas de plan de sauvetage assorti de conditions draconiennes. D’après des sources berlinoises, Merkel aurait fait patienter Sócrates pendant qu’elle demandait l’avis de ses visiteurs tout-puissants, Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international (FMI), et Giulio Tremonti, le très influent ministre italien des Finances qui s’est récemment déclaré favorable à l’introduction d’ "euro-obligations" comme solution à la crise. Strauss-Kahn, qui parle allemand, a émis un avis négatif sur le cas Sócrates. L’appel au secours du Portugais était inutile, expliqua-t-il, car le Premier ministre ne suivrait pas les conseils qu’on lui donnerait.
La scène, qui s’est déroulée la semaine dernière à Berlin, illustre parfaitement ce qu’un haut responsable allemand désigne comme "le grand problème de communication de l’Europe". Alors que l’Union européenne (UE) traverse une de ses crises les plus graves, les hauts responsables et grands décideurs européens témoignent d’une confiance extrêmement limitée les uns envers les autres, ce qui complique énormément leur tâche pour sauver l’euro.
Cette semaine, les ministres européens des Finances réunis à Bruxelles se sont emparés de la dernière bataille politique liée à la crise de l’euro : comment reconfigurer le plan de sauvetage de 750 milliards d’euros mis en place en mai dernier ?  Les discussions sont tombées dans une impasse, la commission européenne prônant une augmentation rapide des fonds disponibles pour les pays en difficulté tandis que l’Allemagne se faisait le porte-parole du camp adverse, arguant qu’il n’y avait pas d’urgence, ni pour réalimenter le fonds, ni pour étendre ses activités de prêt.
Les fondamentaux économiques des pays de la zone euro évoluent dans des directions opposées : l’Allemagne et le nord de l’Europe ressortent renforcés de la récession tandis que les pays du sud sont entraînés dans un cercle vicieux d’endettement et de déflation. Ajoutée aux problèmes de dette d’une demi-douzaine d’autres pays, cette situation a mis l’euro en péril. Toutefois, ces difficultés sont encore aggravées par les frictions entre les responsables politiques chargés de résoudre la crise.

En privé, Barroso prié de "la fermer"

Le jour même où José Sócrates se voyait refuser l’aide de Berlin, José Manuel Barroso, président de la Commission, annonçait à Bruxelles que le fond d’aide européen devait absolument être renforcé. En public, Angela Merkel et son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, ont qualifié l’intervention de Barroso d’ "inutile". En privé, la chancellerie a prié Barroso de la fermer, arguant que les 440 milliards d’euros garantis par les gouvernements de la zone euro ne le concernaient pas puisqu’il ne s’agissait pas de son argent.
Cela fait un an que l’on assiste à de telles prises de bec. En mai dernier, le débat autour du plan de sauvetage pour la Grèce a donné lieu à de malheureux écarts de langage sur les réparations de la Seconde Guerre mondiale. En novembre, l’Irlande, humiliée, se plaignait d’être tyrannisée par les grandes puissances de l’UE. Aujourd’hui, c’est au tour de l’Espagne et du Portugal de passer sur le grill.
Olli Rehn, commissaire européen chargé des Affaires monétaires, a récemment dénoncé "l’arrogance" des pays qui refusent de réorganiser et d’augmenter les capacités du fond d’aide européen. Encore une fois, c’était l’Allemagne qui était visée par cette petite pique. Berlin ne s’inquiète toutefois pas tellement du Portugal, jugeant son économie trop insignifiante pour avoir des répercussions majeures sur l’euro. Même chose pour l’Irlande et la Grèce. A eux trois, ces pays ne représentent même pas 5% des 12 000 milliards d’euros de PIB de l’Union européenne.
Pour les grands pays européens, la priorité est de regagner la confiance des investisseurs internationaux envers la monnaie unique. Plutôt que le sort du Portugal, c’est davantage le déficit de confiance, notamment des Etats-Unis, qui incite de plus en plus la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne à plaider pour un plan d’aide plus flexible et plus ambitieux.
Les grands gestionnaires de fonds d’investissement, notamment américains, pensent que les jours de l’euro sont comptés, ils se disent peu impressionnés par la gestion européenne de la crise et sont en train de réduire leurs investissements. "Les marchés ne croient pas au plan d’aide européen. Certains Américains pensent que l’euro aura disparu d’ici quelques années", explique un haut représentant européen.


Sortie de crise

Bruxelles veut plus d’argent disponible

Les chefs de gouvernement ont entre les mains "un plan d'ensemble" que leur a envoyé le Commissaire aux Affaires économiques et monétaires pour dépasser la crise de la dette dans la zone euro, rapporte Der Spiegel. Sur onze pages, Olli Rehn demande aux Etats membres de réformer leurs marchés du travail et couper dans les dépenses sociales. Mais le cœur du document dessine une réforme du Fonds européen de stabilité financière. La Commission européenne souhaite que le FESF dispose réellement des 440 milliards mis sur la table par les gouvernements en mai dernier. Pour l’heure, comme seuls quelques pays disposent de la note AAA décernée par les agences de notation, le FESF doit payer des garanties importantes sur ses emprunts et seuls 250 milliards peuvent être mobilisés pour soutenir les Etats en difficulté. C’est pour cela que ce sont les pays les mieux notés, Allemagne en tête, qui sont priés de contribuer le plus au FESF, et que Berlin s’oppose à un accroissement du fonds. La Commission propose également que le FESF soit en mesure d'acheter des obligations d'Etats en difficulté pour soulager la Banque centrale européenne, et d’aider des pays qui cherchent à racheter leurs obligations dont les taux d’intérêts sont trop élevés, afin d’alléger leur dette. Enfin, les "intérêts de pénalité" seraient moins élevés lorsqu'un pays aurait recours à l’argent du FESF. "Si la Commission impose ses plans, le résultat est évident", écrit Der Spiegel : "Les pays concernés seront moins endettés auprès d'investisseurs nationaux et internationaux, mais davantage auprès de leurs partenaires" de la zone euro. Ces moyens de sauvetage devraient aussi être appliqués aux banques en difficultés. Les gouvernements ont jusque début février pour amender les propositions d'Olli Rehn.


Carnet rose et carton rouge

Cocorico, la France compte plus de 65 millions d’habitants. Un cap symbolique franchi grâce à un taux de fécondité jamais atteint depuis le baby-boom. Les statistiques qui adorent couper les cheveux en quatre créditent chaque femme française de 2,01 enfants. Plaçant ce cher et vieux pays comme disait de Gaulle en tête du classement européen, juste derrière les Petit Poucet irlandais et islandais. Même les Allemands toujours champions en tout ne nous arrivent pas au chausson… 828 000 fois l’an dernier, la France de demain a poussé son premier cri. Les Cassandre qui rangent facilement notre pays parmi les déprimés chroniques et les cafardeux de service sont étourdis par cette natalité insolente. Leurs exégèses hésitent entre une marque de confiance en l’avenir et un repli sur le cocon familial. Curieux tourments. La France fait tout bêtement des bébés, sans chercher midi à 14 heures…


Pourtant le carnet rose s’accompagne d’un carton rouge. Les pédiatres se font rares. À son tour la Faculté lance un cri, mais un cri d’alarme. Des départements entiers seraient menacés de désertification. Et là, la statistique ne s’encombre pas de décimales. L’Hexagone compte un pédiatre pour 5 300 enfants, trois fois moins que la moyenne européenne. Un peu plus de 200 pédiatres vissent leur plaque chaque année alors qu’il en faudrait 600… De Gaulle, toujours lui, avait lancé son fameux “l’intendance suivra”. Sera-t-il entendu ?

L'Europe et ses histoires difficiles

Le 22 janvier marque le 48e anniversaire du traité de l'Élysée, qui formalisa l'amitié entre la France et l'Allemagne. Cette amitié, née des cendres de la guerre, a valeur de réconciliation exemplaire. Grâce à l'action des gouvernements, de médiateurs engagés comme Alfred Grosser et Joseph Rovan, mais aussi de jumelages entre de nombreuses communes françaises et allemandes, le passé douloureux a pu être surmonté intelligemment.

L'histoire de l'Europe est faite de guerres, et donc de mémoires difficiles. Le devoir des peuples est de les surmonter pour s'assurer d'un destin démocratique. Il ne s'agit pas d'oublier l'Histoire, mais de chercher à la dépasser par l'explication en visant la réconciliation.

Depuis la chute de la guerre froide, des progrès notables ont été accomplis en Europe. L'Allemagne et la Pologne ont ainsi engagé un dialogue qui a été marqué par la reconnaissance allemande de la frontière Oder-Neisse, par la création d'un office germano-polonais de la jeunesse permettant les échanges de jeunes.

Le processus n'est pas sans embûche : des associations de familles d'Allemands expulsés de territoires aujourd'hui polonais (Silésie, Poméranie) expriment toujours des demandes de restitutions, avec un radicalisme en complet décalage avec la majorité de la société allemande. La Pologne a également engagé une réconciliation avec l'Ukraine et surtout la Russie. La reconnaissance par la Russie de la responsabilité soviétique dans le massacre des officiers polonais, en 1940, à Katyn, suivie de la projection en Russie du film du polonais Andrzej Wajda sur le sujet, ont été des pas marquants.

Depuis vingt ans, la fin de la guerre froide a mis au jour les entreprises de destruction de nombreux peuples d'Europe centrale et orientale, pris en étau entre deux totalitarismes : le nazisme et le communisme. À cet égard, la mémoire des massacres commis au XXe siècle diffère parfois en Europe. À l'Ouest, l'événement fondamental reste l'extermination des juifs par Hitler et Auschwitz. À l'Est, elle concerne souvent les massacres commis par Staline. Il y a là une différence, parfois source de controverses, dont la nouvelle Europe réunifiée doit parler.

Ces grands pas ne doivent pas faire oublier l'énorme travail qui reste à faire. L'ancienne Yougoslavie est, de ce point de vue, un chantier, si l'on veut que ses pays rejoignent un jour, comme la Slovénie, l'Union européenne. Basé à Salonique en Grèce, le « Centre pour la démocratie et la réconciliation en Europe du Sud-Est » a lancé un projet en direction des professeurs d'histoire de la région, afin de rompre avec un enseignement nationaliste de l'histoire des Balkans. Un manuel d'histoire, traduit dans plusieurs langues de la région, a été produit. Il est ¯ hélas ¯ encore peu utilisé dans les écoles serbes, croates ou macédoniennes.

Le destin démocratique de l'Europe nécessite que nous soyons conscients de nos histoires difficiles. Il en est de même face à notre histoire nationale. Il faut continuer à comprendre ce que furent vraiment le régime de Vichy, les guerres coloniales ou encore le sort des harkis. Ce travail amène au contraire du nationalisme qui cherche à mythifier l'histoire. Restons vigilants pour que ce nationalisme-là ne retrouve pas sa force en Europe.

(*) Directeur du Centre d'Études et de Recherches Internationales, Sciences Po Paris.

Grève


Le monde à l’envers… Il y a grève à la SNCF - mais pas des cheminots, cette fois, des usagers ! Des abonnés, pour être précis, qui en ont assez d’arriver en retard au travail. En guise de protestation, un peu partout en France, ils refusent de présenter leur titre de transport, et font la grève du contrôle. Vous imaginez, si ce mouvement faisait tache d’huile ? Les élèves faisant la grève de l’école, pour protester contre les classes surchargées. Les contribuables en grève de l’impôt contre le bouclier des riches. Les consommateurs en grève de caddie contre les hausses de prix… Sûr que notre Président ne laissera pas faire. Il ne tolère, on le sait, que les grèves qui ne se voient pas. Il pourrait bien nous inventer un service minimum des usagers. Et, pourquoi pas, ordonner la réquisition d’un minimum de voyageurs présentant leur ticket au contrôleur...

Primaires PS: DSK gagnant au premier tour mais battu par Aubry au second

Dominique Strauss-Kahn gagnerait au premier tour la primaire du PS mais perdrait au second tour face à Martine Aubry, selon un sondage CSA pour BFMTV/RMC/20 Minutes à paraître jeudi qui ne tient pas compte des engagements de Mme Aubry et de DSK de ne pas se présenter l'un contre l'autre.
Au premier tour, le directeur général du FMI recueillerait 37% des suffrages devant Ségolène Royal (26%), Martine Aubry (16%), François Hollande (14%), Arnaud Montebourg (4%) et Manuel Valls (3%).
Cette hypothèse ne tient pas compte de «l'entente» entre la patronne du PS et le patron du FMI selon laquelle, le moment venu, ils décideront lequel des deux sera candidat à la primaire en vue de la présidentielle. Ce pacte a été vivement critiqué l'automne dernier lorsque le député Claude Bartolone a parlé de primaires de «confirmation».
Dans le cas d'un premier tour sans DSK, la première secrétaire l'emporterait avec 32% des suffrages, suivie de Ségolène Royal (31%), François Hollande (22%), Arnaud Montebourg (6%), du strauss-kahnien Pierre Moscovici (5%) et Manuel Valls (4%).
Au second tour, CSA propose plusieurs duels: DSK serait battu par Martine Aubry (49-51). Il gagnerait face à François Hollande (55-45) et Ségolène Royal (57-43). Martine Aubry l'emporterait avec le même score (57-43) face à Ségolène Royal ou face à François Hollande.
François Hollande gagnerait face à Ségolène Royal (51-49).
Dans cette étude, 63% des personnes interrogées affirment qu'elles n'iront «certainement pas ou probablement pas» voter aux primaires et 33% qu'elles iront «certainement ou probablement» voter.
Sondage réalisé par téléphone les 17 et 18 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 847 personnes âgées de 18 ans et plus et inscrites sur les listes électorales en France (méthode des quotas).

Satoru Iwata

Quand, il y a trente ans, l'actuel président de Nintendo fit connaître à sa famille son intention d'entrer chez l'éditeur de jeux électroniques, son père refusa durant six mois de lui parler. Le brillant ingénieur sorti major de sa promotion à l'université de technologie de Tokyo pouvait prétendre à un avenir moins aléatoire que celui qui l'attendait parmi les créatifs de la firme centenaire, rendue jadis prospère par la fabrication des cartes à jouer. Son passage dans la filiale de programmation HAL Laboratory, dont il a fini par prendre les rênes, a permis à l'informaticien précoce qui concevait des jeux pour ses camarades lorsqu'il était encore au lycée, d'oeuvrer au coeur des studios où sont nés des héros aujourd'hui cultes dans le monde, tels les Pokémon, Super Mario ou Zelda. Adoubé en 2002 comme successeur par Hiroshi Yamauchi, mythique patron du groupe de Kyoto pendant cinquante-trois ans, le bon anglophone à la physionomie juvénile a rétabli les comptes grâce au succès des générations successives de consoles. Après la GameCube, la DS et la Wii, c'est sur la 3DS en relief, dont la vente débutera le mois prochain, que mise le natif de Sapporo pour damer le pion à la concurrence. Le jeune quinquagénaire aux goûts modestes, moins bien rémunéré que la plupart des autres grands patrons nippons, a beau cultiver la rigueur du scientifique, il affirme ne pas vouloir laisser la technologie prendre complètement le pas sur le rêve. Manière de rappeler qu'en japonais « Nintendo » signifie : « Laissons la chance aux mains du ciel. »

Propriété privée, défense d'entrer


Protéger son habitation impose une vigilance de tous les jours, surtout lorsqu'elle est convoitée par le fisc, avec la complicité de l'autorité politique. L'impôt sur l'immobilier sort à peine par la porte qu'il revient déjà par la fenêtre. Nicolas Sarkozy semble trouver quelque vertu, en effet, à l'idée de taxer les plus-values réalisées lors de la vente de sa résidence principale, ceci afin de compenser en partie les recettes fiscales appelées à fondre avec la disparition annoncée de l'impôt de solidarité sur la fortune. Ce n'est pas un soutien présidentiel, loin de là. Cependant, émise par la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, défendue par le député Jérôme Chartier (UMP), appuyée par la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, la suggestion choque si peu le chef de l'Etat qu'il fait le choix de la laisser suivre son bonhomme de chemin.


De fait, tant du point de vue de l'équité que de l'efficacité, le principe d'une taxation de ces plus-values immobilières n'a rien d'illégitime a priori. Voilà qui, dans un contexte de famine budgétaire , fermerait la porte d'une niche fiscale exorbitante, dont le privilège, non moins considérable, est de jouir, auprès de la demi-France des propriétaires, du statut de vache sacrée de la fiscalité. Propriété privée, défense d'entrer. Dans ce pays de pavillons, nul ne regarde son logement comme un placement, mais comme un patrimoine, héritage familial ou fruit du travail d'une vie. Et lorsque vient le moment de le mettre en vente, c'est plus souvent par obligation que par spéculation. Pour une chambre en plus plutôt que pour quelques briques.


Cet attachement culturel, viscéral, quoique conservateur, n'est pas le moindre obstacle au projet. La perspective d'une taxation des plus-values sur la vente de la résidence principale se heurte à une condition rédhibitoire : la suppression concomitante des droits de mutation acquittés par l'acheteur. Ce serait spolier les propriétaires que de les imposer, sur de tels montants, à l'entrée et à la sortie. De leur infliger une double peine fiscale. Or, comme le gouvernement n'envisage nullement de toucher à ces prélèvements perçus par les collectivités, ce n'est pas de l'audace mais de la témérité qu'il lui faudrait.


Frapper ces plus-values aurait encore une conséquence désastreuse, celle de pousser les prix de l'immobilier à la hausse. Car comment imaginer que les vendeurs, alors, n'intégreront pas au prix de vente le coût attendu de leurs impôts sur la plus-value ? Il serait de surcroît peu glorieux que l'Etat prélève, au passage, ses droits sur une bulle immobilière qu'il aurait contribué à entretenir.

Le défi des sociétés vieillissantes

Le premier vrai débat en France sur les sociétés vieillissantes sera celui sur la dépendance. Il est très important, car il porte à la fois sur les mécanismes de solidarité intergénérationnelle et sur les conditions de financement de celle-ci. Il est aussi exemplaire, car il nous parle de l'évolution de la protection sociale et des nouvelles contraintes de gestion d'une société telle que la nôtre dans les toutes prochaines années. Mais il ne parle que de l'un des aspects du sujet. En fait, bien d'autres débats vont apparaître, comme ce fut le cas lors du Forum de la chaire Transition économique, Transition démographique à Dauphine. Le plus évident, c'est celui du marché de l'emploi. On le sait, la France a aujourd'hui l'un des taux d'emploi des seniors les plus faibles d'Europe, avec 39 % des 55-64 ans en activité, très loin derrière la moyenne européenne, 46 %. A l'autre extrémité de la pyramide des âges, le constat est similaire, le taux d'emploi des moins de 25 ans était de 32 % fin 2008, contre 38 % dans l'Union européenne et 52 % au Royaume-Uni.

Les jeunes comme les seniors doivent évidemment faire l'objet d'actions spécifiques. Mais les politiques qui viseraient uniquement à augmenter leur taux d'emploi ne suffiront pas. A court terme, ces politiques risquent de peser négativement sur notre productivité. Les seniors sont en moyenne moins productifs et moins qualifiés que la population active, mais restent peut-être plus productifs que les jeunes actifs de moins de 30 ans. La faute au temps -obsolescence du capital humain, déficit de formation continue, peu d'opportunités de reconversion et de seconde carrière.

De même, le système éducatif français est à la traîne : il ne parvient à former que 41 % de diplômés de l'enseignement supérieur et plus de 17 % de la jeunesse française quitte le système éducatif sans diplôme. Les diplômés des écoles de commerce et des écoles d'ingénieurs ne représentent quant à eux que 4 % d'une génération. Ainsi, si la taille de la génération des 16-24 ans, qui entre aujourd'hui sur le marché du travail, est presque équivalente à celle qui part en retraite, 60 % des jeunes seulement sont suffisamment formés pour remplacer les générations sortantes. Et la politique de formation continue n'est pas à la hauteur de nos ambitions.

En fait, nos économies vieillissantes sont condamnées à repousser les frontières de la productivité. Car le défi des pays industrialisés est de continuer à créer de la richesse avec une population active quasi stagnante ou décroissante, à financer la croissance avec un capital productif dont l'évolution est incertaine -tant pour ce qui est de l'épargne que du capital humain.

Nos sociétés vieillissantes sont également condamnées à repenser les solidarités. L'allongement de l'espérance de vie crée un quatrième âge et permet la coexistence de plus de quatre générations. Mais ce progrès nous oblige à réinterroger le partage des dépenses sociales et à redéfinir le rôle de l'Etat en tant que pourvoyeur de bien-être. Les conflits intergénérationnels à venir seront d'un nouveau type : ils mettront en jeu les solidarités familiales, la cohésion nationale en faisant reposer tout le poids de l'allongement de l'espérance de vie sur les jeunes actifs. Ce qui est alors en jeu, ce sont les fondements égalitaires de notre système de protection sociale : fondé à l'origine sur l'archétype de l'homme moyen qui répondait aux exigences standards d'un appareil productif de masse, il doit aujourd'hui prendre en compte des parcours de vie plus hétérogènes, moins linéaires et une espérance de vie aux grands âges incertaine. Le départ des baby-boomeurs à la retraite transforme en urgence une évolution de long terme : réformer devient un impératif.

Demeure le problème du financement de ces politiques, dans le cadre budgétaire que l'on connaît. En matière de dépenses sociales, les plus de 60 ans captent aujourd'hui près de 20 % du PIB. En 2030, ils risquent d'en consommer près de 30 %. Peut-on se permettre d'investir autant dans des dépenses passives alors que le gain annuel de productivité de 1,2 % que nous grappillons difficilement est déjà pour une grande part totalement dédié à la vieillesse ? Car les difficultés de financement des sociétés vieillissantes sont doubles. Il leur faut assurer le financement du risque vieillesse, notamment par la formation d'une épargne longue, et en même temps celui des investissements productifs, afin de gagner les points de productivité qui nous manquent, donc la croissance absolument nécessaire pour maintenir la cohésion sociale.

L'Inde émergée ou le syndrome de l'iceberg

L' Inde n'est pas en train d'émerger, l'Inde A émergé » : en prononçant ces mots devant le Parlement indien lors de sa visite à New Delhi en novembre dernier, le président américain Barack Obama a suscité une vague d'euphorie. Obama « a dit exactement ce que l'Inde voulait entendre », proclamait le « Times of India » le lendemain, tandis que les responsables en tous genres se congratulaient de voir le pays, appelé par le président américain à un partenariat susceptible de « définir le XXIe siècle », enfin reconnu comme une grande puissance.

Un certain désenchantement s'est pourtant rapidement manifesté. Englué dans une affaire d'écoutes téléphoniques liées à un monumental scandale de corruption dans l'attribution de licences de téléphonie mobile, Ratan Tata, l'homme d'affaires le plus respecté du pays, se lamentait quinze jours plus tard : « Cest une période très perturbante pour moi, car voici tout juste deux semaines, nous étions sur un sommet, avec le président Obama qui [...] parlait de nous comme ayant émergé et non pas comme d'une force émergente. Et nous voilà retombés » dans toutes sortes d'accusations -des accusations qui évoquent davantage les pays du Tiers-Monde, comme on disait jadis.

Une anecdote montre que l'Inde vit son nouveau statut de « grande puissance » avec un certain malaise. L'Agence française de développement a signé avec les autorités indiennes un accord de financement pour les énergies renouvelables... trois jours après la fin du voyage de Nicolas Sarkozy en Inde. La logique aurait voulu que le texte soit signé pendant la visite, pour démontrer l'étroitesse de la coopération entre les deux pays, mais l'Inde a refusé, redoutant de donner une image de pays sous-développé en quête d'assistance.

De fait, l'idée que l'Inde est désormais sortie de la catégorie des pays émergents est un peu hardie. Ce pays continent ressemble en fait à un iceberg : la partie émergée est beaucoup plus petite que la partie immergée. Bien réelle, la partie émergée brille de tous ses feux aux yeux du monde : c'est un secteur high-tech leader mondial de la sous-traitance informatique, des groupes industriels de premier plan capables, comme Tata, d'acheter des fleurons européens tels Corus ou Jaguar. Ce sont aussi des milliardaires qui affichent leur fortune sans complexe et des classes moyennes/supérieures qui vivent autant que faire se peut à l'occidentale dans les grandes villes du pays, où elles se livrent aux joies de la société de consommation dans des malls rutilants.

Mais loin, ou très loin de la surface, la partie immergée est beaucoup plus importante. Resté presque complètement à l'écart de la modernisation du pays, le monde rural représente 70 % de la population. Et un coup d'oeil aux palmarès internationaux est édifiant. Dans le classement 2010 du développement humain de l'ONU, l'Inde arrive au 119 e rang sur 169 pays : 51 % des actifs vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, 62,8 % seulement de la population est alphabétisée, le PIB par habitant s'élevait à 1.017 dollars en 2008, contre 3.267 dollars pour la Chine et 8.205 dollars pour le Brésil. L'indice 2010 de la faim dans le monde établi par l'International Food Policy Research Institute place l'Inde au 67 e rang sur 84 pays en développement, loin derrière le Pakistan et de nombreux pays d'Afrique noire.

En fait, analyse Suman Bery, directeur général du think tank National Council of Applied Economic Research, « il ne faut pas oublier que l'Inde est de loin le pays le plus pauvre du G20 en PIB par habitant ». L'économiste militant Jean Drèze, grand spécialiste de la pauvreté en Inde, est plus virulent : « Si Obama voulait dire que l'Inde a émergé en tant que marché pour les Etats-Unis, il a probablement raison, lance-t-il, mais l'élite indienne a choisi de comprendre qu'il avait dit qu'elle a émergé en tant que superpuissance, c'est un de ses fantasmes favoris. Mais c'est complètement déconnecté de la réalité. »

Ce qui a changé ces dernières années, c'est peut-être surtout la vision que l'on a de l'extérieur de la réalité indienne. « Il y a dix ans, estime Suman Bery, l'Inde était perçue comme un énorme réservoir de misère humaine. Mais aujourd'hui on lui demande d'assumer des responsabilités planétaires. » Pourquoi ce changement ? D'une part, souligne l'économiste, « à cause de la population et de la croissance du pays », et d'autre part parce que l'Inde est de plus en plus vue comme un contrepoids face à une Chine qui inquiète. Mais, en réalité, le développement de l'Inde « est au tout début d'un voyage qui pourrait prendre trente à quarante ans », conclut Suman Bery.

Heureusement, l'analogie avec l'iceberg a ses limites. La tendance naturelle d'un bloc de glace flottant dans la mer est de fondre, sa partie émergée disparaissant petit à petit. Dans le cas de l'Inde, l'évolution prévisible est bien entendu inverse. Même si le chemin est long et difficile, l'optimisme et le volontarisme qui caractérisent le pays donnent des raisons d'espérer. Pour l'Inde déjà émergée, la persistance d'un immense sous-développement est presque perçue comme une chance : « Je suis partiellement d'accord avec Obama, nous avons émergé par rapport à nos taux de croissance du passé, estime Chanda Kochhar, directrice générale d'ICICI, la deuxième banque indienne, mais par rapport aux opportunités qui sont devant nous, non, nous n'avons pas émergé. Nous pouvons mener le pays à une croissance à deux chiffres et l'y maintenir pour les deux décennies à venir. Et ça va demander beaucoup de travail. » L'iceberg indien, autrement dit, finira un jour par voir sa partie émergée dépasser la partie immergée, mais ce n'est pas pour demain. Rien d'étonnant, après tout, à ce qu'il faille du temps pour renverser ainsi les lois de la nature.

FN : vers un national-socialisme

Faire du neuf avec du vieux. Lors de son discours d'investiture, Marine Le Pen a prononcé, paraît-il, quarante-six fois le mot « Etat ». Les vieux routiers croient entendre le refrain du Programme commun de 1981, inspiré par les communistes et Chevènement. Les plus anciens se souviennent de deux exemples historiques de dérives de socialistes vers le national-socialisme : Mussolini, socialiste intransigeant jusqu'en 1922, et proclamant ensuite « Tout de l'Etat, rien hors de l'Etat, rien contre l'Etat » (incarné par le Parti national fasciste) ; puis Marcel Déat, fondateur en 1933 du Parti socialiste de France, et s'abîmant plus tard dans la collaboration. Ces deux-là étaient passés du socialisme au national. Marine Le Pen enfourne, dans son Front national, une pelletée de socialisme. A preuve sa citation « la patrie est le seul bien des pauvres » (Jaurès).

La démarche est évidemment opportuniste et populiste, comme l'attestent l'inanité et, parfois, l'ineptie de son programme économique. Mais au-delà, elle esquisse en quelque sorte un national-socialisme à la française. Alors que les extrêmes droites européennes se résument pour beaucoup à la xénophobie, elle va au surplus à la rencontre de diverses pulsions qui nous sont familières : une « cosmophobie », version élargie de la xénophobie, dénonçant la mondialisation, l'Europe, les étrangers... bref, les autres ; la mauvaise humeur contre les élites, la finance (anciennement les deux cents familles), l'euro, les dirigeants usurpateurs. Et comme ce pays adore les idées générales et les programmes, elle organise l'avenir autour de « l'Etat, colonne vertébrale de la France que nous aimons », et de la « laïcité », version républicaine et polie de la lutte contre les musulmans.

C'est plutôt bien joué en direction de l'inconscient français, toujours un peu nationaliste et un peu socialiste. C'est pourquoi, après la droite, elle commence à inquiéter la gauche.

TECHNIQUE: HTML5 : un logo qui ne résout rien

Le W3C a présenté hier son logo pour le HTML5 : il fait son petit effet, renforcé par une présentation digne des meilleures productions hollywoodiennes, la nouvelle charte graphique mêlant bleu et orange étant incontestablement du meilleur goût. Censé affirmer l'identité du HTML5, alors qu'on ne cesse d'utiliser ce terme à toutes les sauces, il a pourtant entraîné une certaine confusion.

  Le mot HTML5 seul désigne la dernière révision du standard HTML, langage de balisage d'hypertexte permettant de représenter des pages web et de structurer sémantiquement le contenu des pages. Ce nouveau logo, décliné en une gamme de pictogrammes, insiste sur les grandes nouveautés du HTML5 : meilleure prise en compte des impératifs sémantiques (RDFa, microdonnées et microformats), multimédia (balise audio et vidéo venant rejoindre la balise image), nouvelles APIs pour le stockage local et l'accès hors-réseau (App Cache, Local Storage, Indexed DB, APIs File), nouvelles APIs pour l'accès aux fonctions matérielles des appareils (géolocalisation, appareil photo, contacts et calendriers…).

On trouve pourtant d'autres pictogrammes désignant des technologies concernant le protocole de communication HTTP (Web Sockets, XMLHTTPRequest) ou la mise en forme, censée être séparée du HTML qui s'occupe lui de sémantique (SVG, WebGL, CSS3, WOFF). Loin de représenter le HTML5 seul, ce nouveau logo et ce nouveau discours désignent donc la plateforme HTML5, c'est-à-dire l'ensemble de technologies fonctionnant ensemble et formant une plateforme sur laquelle concevoir sites et applications Web.

Le W3C ne clarifie donc pas tout à fait les choses, alors que certains ont du mal à comprendre ce que signifient tous ces acronymes que les patrons de la Silicon Valley se sont envoyés au visage tout au long de l'année 2010. On peut par exemple intégrer un badge HTML5 à son site : on le compose à la carte en ajoutant au logo HTML5 les pictogrammes désignant les différentes avancées de cette plateforme. Le badge qui en résulte est purement promotionnel, et ne garantit en rien que le site qui l'affiche est valide HTML5.

Cet effort de promotion est bénéfique, mais il manque quelque peu de pédagogie, alors que les enjeux autour des standards du Web sont plus que jamais cruciaux. Un pas en avant donc, mais un trop petit pas.