L'adoption par le Parlement grec cette semaine du plan d'austérité est "le seul moyen" pour le pays d'éviter une faillite immédiate, a prévenu mardi la Commission européenne, en affirmant qu'il n'y a "pas de plan B". "Le seul moyen d'éviter un défaut [de paiement] immédiat est l'adoption par le Parlement du programme économique révisé", a indiqué le commissaire aux affaires économiques, Olli Rehn, dans un communiqué. "Il doit être approuvé pour que la prochaine tranche du plan d'assistance financière soit versée", souligne-t-il."A ceux qui spéculent sur d'autres options, je dis clairement, il n'y a pas de plan B pour éviter un défaut", ajoute Olli Rehn.
Ce programme d'austérité pluriannuel (2012-2015), dont Athènes a finalisé les derniers détails la semaine dernière avec ses bailleurs de fonds internationaux, prévoit 28,4 milliards d'euros de mesures d'économies et 50 milliards d'euros de privatisations. L'examen au Parlement a lieu cette semaine, et son adoption d'ici à jeudi est une condition sine qua non pour que le pays obtienne des Européens et du Fonds monétaire international l'argent frais dont il a un besoin urgent pour faire face à ses remboursements de dette. Les mesures d'austérité "doivent être approuvées pour que la prochaine tranche d'assistance financière soit versée", à savoir 12 milliards d'euros sur les 110 milliards promis l'an dernier à Athènes par les Européens et le FMI, a martelé Olli Rehn. "Il n'y a pas de plan B pour éviter un défaut", a insisté le commissaire, réfutant des déclarations faites ces derniers jours par quelques responsables européens.
"L'Union européenne reste prête à aider la Grèce. Mais l'Europe peut seulement aider la Grèce si la Grèce s'aide elle-même", a indiqué Olli Rehn, qui "appelle les dirigeants politiques grecs à assumer leurs responsabilités". "Le peuple grec et ses représentants démocratiques font face à un choix critique : réformer l'économie est certainement un défi, mais cela reste une bien meilleure solution qu'un défaut, qui frapperait le plus durement les plus vulnérables", a-t-il souligné. "C'est aussi une question de justice sociale. Un défi crucial consiste à combattre l'évasion fiscale et à encourager le vrai entreprenariat, qui soutient le travail honnête", a encore dit le commissaire.
La Grèce tourne au ralenti, mardi, au premier jour d'une grève de 48 heures comprenant coupures d'électricité et annulations de vol, alors que les députés poursuivent l'examen d'un projet de loi budgétaire d'austérité, crucial pour l'obtention d'un nouvelle aide financière. Mardi, le gouvernement socialiste a reçu une critique à peine déguisée de la bouche du gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, qui estime que le plan d'austérité — que le premier ministre a appelé solennellement à voter lundi soir en faisant appel à l'esprit patriotique des députés — contient trop de hausses d'impôts et pas assez de réductions de dépenses. "Continuer d'empiler plus d'impôts sur les épaules des contribuables a atteint ses limites", a-t-il dit dans une interview au Kathimerini.