Trois plans, et toujours pas de changements
Au lieu de taxer les riches, le gouvernement a annoncé mercredi 21 septembre le chômage technique pour 30.000 salariés du secteur public, des coupes dans les retraites dépassant 1.200 euros par mois et l’abaissement du seuil minimum d’imposition à 5.000 euros de revenus par an.
Un pays à la déroute : plan après plan
En mai 2010, la Grèce fait face à des finances publiques désastreuses, le gouvernement annonce les premières mesures d’austérité. Celles-ci comprennent la diminution de 10% du salaire des fonctionnaires et des pensions accordées aux retraités, le départ à la retraite passant à 65 ans contre 60, la réduction des investissements publics et des dépenses de fonctionnement de l’État, la création de nouveaux impôts et de nouvelles taxes, la hausse de 10% des taxes sur l’essence, le tabac et l’alcool. Et enfin, hausse de la TVA, celle-ci passe de 21% à 23%, et baisse des dépenses de l’Armement de 2,5 milliards d’euros en deux ans.
Ces mesures ont eu pour effet de satisfaire les marchés, le FMI, la BCE et l’Union européenne, qui lui ont octroyé un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans. Un an plus tard, le gouvernement grec décide de lancer un nouveau plan de rigueur afin de s’assurer l’octroi de la seconde partie du soutien financier conditionné par la zone euro. Cette fois-ci, l’État durcit les critères pour les allocations sociales, réduction de certaines retraites complémentaires, de nouvelles réductions ciblées de salaires et une embauche sur dix en 2011 dans la fonction publique.
Le gouvernement a également donné la possibilité aux services publics de licencier ou fusionner les postes. Privatisations des ports, aéroports, de la Poste, de l’Énergie (Électricité, Pétrole et Gaz de Grèce), des paris sportifs et des banques. Le seuil général d’imposition est abaissé de 12.000 à 8.000 euros par an, taxe de solidarité de 1 à 5% sur les revenus, taxe professionnelle de 450 euros par an en moyenne pour les auto-entrepreneurs. Hausse de la taxe sur le fuel de chauffage.
Ce second plan de rigueur n’a pas eu les effets escomptés si ce n’est pesé encore plus la dette sur le dos des Grecs, qui se sont rendus dans la rue en masse pour protester contre des mesures. « C’est inacceptable. Le ministre des Finances annonce constamment de nouvelles mesures. Aujourd’hui, ils ont une nouvelle fois annoncé de nouvelles mesures. J’ai une enfant qui a 1 an. Dans quel monde elle va vivre ? Il faut que les gens sortent de chez eux et protestent », a déclaré une manifestante à “Euronews”.
« Se serrer la ceinture », nouveau leitmotiv de l’État
Au lendemain de l’annonce d’un troisième plan d’austérité, destiné à satisfaire les exigences de la troïka (BCE, FMI et Zone euro), l’agence de notation Moody’s Investors Service a abaissé de deux crans la note des principales banques grecques — Banque nationale de Grèce (BNG), EFG Eurobank Ergasias, Alpha Bank, la Banque du Pirée, la Banque agricole de Grèce et Attica Bank — en invoquant la probabilité grandissante de pertes sur leurs portefeuilles d’obligations de l’État grec et la dégradation de l’économie du pays.
Ce dernier est devenu la bête noire de la zone euro, toutes les spéculations vont bon train. Dernière en date, les médias accusent la Grèce d’avoir envisagé un scénario pour sortir de la crise de la dette en passant par le défaut de paiement, ordonné avec une décote de 50% pour les détenteurs de titres de la dette souveraine, notamment les banques françaises et allemandes.
Toutefois, le Ministère des Finances a déclaré que le pays était déterminé à mettre en œuvre le deuxième plan d’aide international de 109 milliards, défini le 21 juillet, ce qui se traduit par un durcissement des mesures prises lors des deux précédents plans de rigueur.
Aujourd’hui les Grecs sont dans la rue, pompiers, policiers, fonctionnaires, enseignants, étudiants, tous contestent les mesures prises et souhaitent déloger le gouvernement actuel.