TOUT EST DIT

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lundi 24 janvier 2011

Campagne du pub choc pour les aveugles



Attentat meurtrier à l'aéroport de Moscou

35 personnes ont été tuées par l'explosion d'une bombe dans la zone d'arrivée des vols internationaux de l'aéroport moscovite de Domodedovo.

L'attentat commis lundi à l'aéroport de Moscou-Domodedovo a fait 35 morts et 46 blessés, selon un nouveau bilan donné par la porte-parole de l'aéroport, Elena Galanova. Un précédent bilan faisait état de 31 morts et 130 blessés dont 20 graves à la suite de cet attentat à l'explosif commis parmi la foule attendant les passagers à l'arrivée de vols internationaux.
Situé à une quarantaine de kilomètres au sud-est du centre de Moscou, Domodedovo est l'un des grands aéroports de la capitale russe.
La bombe était d'une puissance équivalant à 5 kg de TNT et remplie de fragments de métal, selon une source de l'agence RIA. Trois personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'attentat sont actuellement recherchées, a indiqué une source policière à Interfax
« L'explosif a été activé dans la zone des arrivées internationales par un terroriste kamikaze », a déclaré à l'agence Interfax une source policière. « A 16h32 (13h32 GMT), une explosion s'est produite dans le hall d'arrivée de Domodedovo », selon un communiqué du comité d'enquête. « L'explosion s'est produite dans la zone de livraison des bagages du terminal des arrivées des vols internationaux », a précisé un responsable du comité d'enquête, Tatiana Morozova. « Il y a beaucoup de blessés. Les lieux sont envahis par la fumée », a déclaré un témoin à l'agence Itar-Tass.
L'aéroport de Domodedovo est considéré comme le plus moderne de Moscou, mais ses procédures de sécurité ont été critiquées. En 2004, deux kamikazes avaient réussi à embarquer depuis cet aéroport en achetant des billets illégalement au personnel de l'aéroport. Ils s'étaient fait exploser en vol, tuant les 90 passagers des deux avions.
Le président russe Dmitri Medvedev a ordonné lundi d'instaurer «un régime de sécurité spécial» dans les gares et les aéroports du pays. La police de Moscou a été immédiatement mise en état d'alerte, avec une surveillance accrue dans la capitale, le métro et les autres aéroports moscovites de Cheremetievo et Vnukovo.
Le métro de Moscou a été la cible ces dernières années de plusieurs attentats suicide. Le dernier a eu lieu en mars 2010 et avait fait quarante morts et une centaine de blessés. Perpétré par deux femmes kamikazes, il avait été attribué à des rebelles du Caucase.
Plus d'informations dans quelques instants

Les Egyptiens appelés à manifester mardi contre la répression

Plusieurs mouvements d'opposition ont appellé les Egyptiens, en particulier les jeunes, à manifester, mardi 25 janvier au Caire et en province, espérant que l'écho du soulèvement tunisien favorisera la mobilisation pour des réformes économiques et un changement politique en Egypte.

Les organisateurs, membres du Mouvement du 6 avril, un groupe de militants pour la démocratie, ont appelé les manifestants à défiler avec pour slogan "le 25 janvier, je reprends en mains les affaires de mon pays", qui rappelle implicitement ceux des manifestants tunisiens.

Ces manifestations – les premières du genre depuis la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier – coïncideront avec la très officielle "Journée de la police", un jour férié à l'occasion duquel les dirigeants multiplient depuis dimanche les éloges aux forces de l'ordre et les engagements à maintenir la stabilité.

"LES ÉGYPTIENS DEVRAIENT Y ARRIVER"

L'opposant Mohamed ElBaradei, ancien haut fonctionnaire international, a exprimé sur sa page Facebook son soutien à "l'appel à manifester contre la répression" et a dénoncé "les menaces d'utiliser la force venant d'un régime qui tremble devant son peuple".

"Si les Tunisiens l'ont fait, les Egyptiens devraient y arriver", a également déclaré au magazine allemand Der Spiegel, lundi 24 janvier, l'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), interrogé sur une éventuelle contagion à l'Egypte de la "révolution du jasmin" tunisienne.

Son comité de soutien a, dans un communiqué, affirmé que plusieurs de ses partisans avaient été convoqués par les services de sécurité avant ces manifestations. Certains, ou des membres de leurs familles, auraient fait l'objet d'intimidations, selon un communiqué.
Les manifestations ont reçu l'appui d'autres formations politiques, mais sur un mode relativement prudent. Les Frères musulmans, à la forte capacité de mobilisation, et le Wafd, premier parti d'opposition laïque, n'ont pas lancé d'appels formels à défiler, mais ont indiqué que leurs jeunes militants pourraient se joindre aux cortèges.
LE POUVOIR DÉMENT TOUT RISQUE DE CONTAGION
L'Egypte connaît des difficultés économiques et un mécontentement social qui présentent de nombreuses similitudes avec la Tunisie du président Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite après vingt-trois ans de règne.
Plusieurs immolations par le feu ont eu lieu ces derniers jours en Egypte, rappelant celle d'un jeune Tunisien en décembre qui avait déclenché la révolte.
Sur le plan politique, le régime est dominé depuis près de trente ans par le président Hosni Moubarak, 82 ans, à la santé incertaine. Sa succession est au centre d'une sourde rivalité entre son fils Gamal, 47 ans, proche des milieux d'affaires, et la "vieille garde" du pouvoir, liée au puissant appareil militaro-sécuritaire.
Le pouvoir a démenti ces derniers jours tout risque de contagion entre la Tunisie et l'Egypte, tout en laissant entendre que, pour calmer l'inquiétude sociale, il ne remettrait pas en cause les subventions aux produits de base.
Plusieurs analystes égyptiens ont aussi mis en exergue ces derniers jours les différences entre les deux pays, notamment le fait que le régime égyptien avait su ménager des marges d'expression pour les médias et l'opposition.
L'armée égyptienne, dont sont issus tous les présidents depuis 1952, est également jugée davantage loyale envers le pouvoir que l'armée tunisienne ne l'était à l'égard du président déchu.

Carlos Ghosn

Le PDG de Renault, contraint de s'expliquer hier soir sur TF1 à propos de l'affaire d'espionnage international qui secoue son groupe, a lui-même beaucoup appris à l'étranger avant d'en faire profiter le constructeur au losange. Né à Porto Velho, au Brésil, élevé au Liban puis venu à Paris pour y faire Polytechnique, il a accompli toute sa carrière à saute-frontière. Après des passages en Amérique du Sud et aux Etats-Unis pour le compte de Michelin, le sauvetage de Nissan, qu'il a mené de main de maître depuis Tokyo, a permis à ce polyglotte admirateur de César et d'Alexandre le Grand de conquérir un statut d'icône du monde patronal. Pour autant, s'il a refusé l'offre de l'administration Obama de prendre les rênes de General Motors et discute presque d'égal à égal avec Poutine de l'avenir d'AvtoVAZ, celui qui rêvait jadis d'être pilote de course n'a franchi qu'à vitesse ralentie les chicanes de la crise. Pour retrouver toute son aura, l'ex-élève des jésuites de Beyrouth espère remettre les gaz grâce à la feuille de route qu'il annoncera à son groupe le mois prochain. Cet impatient qui évitait, lorsqu'il vivait au Japon, les interminables représentations de kabuki ne fait une exception qu'en faveur du bridge, auquel il peut consacrer des heures à taper le carton dans des tournois. Quant à ses goûts en matière de lecture, sur lesquels il se montre discret, on peut supposer qu'ils ne portent guère en ce moment le natif de l'Amazonie vers « L'espion qui venait du froid ».

Réussir le G8 et le G20


Nicolas Sarkozy avait « réussi » la présidence française de l’Union européenne, au deuxième semestre 2008, mobilisant nos partenaires contre la crise financière qui a éclaté juste à ce moment-là, et s’offrant en médiateur efficace dans la guerre entre la Russie et la Géorgie. Cette présidence, qui avait suscité inquiétudes et sarcasmes avant qu’elle ne devienne effective, lui a finalement valu les louanges de ses pairs et lui a permis de regagner provisoirement une partie de son prestige perdu en France.


Il compte bien faire de même avec les présidences des G8 et G20 qui échoient cette année à Paris. Car entre-temps, le prestige du président de la République a de nouveau été bien entamé, comme en témoigne sa cote de popularité, au plus bas depuis son élection. Nicolas Sarkozy mettra donc tout son savoir-faire dans la balance pour réussir le sommet des pays les plus riches, en mai à Deauville, et des vingt pays qui comptent, en novembre à Cannes. Ce ne sont pas les chantiers qui manquent. Le chef de l’État en a lui-même proposé quelques-uns, qui ne sont pas dépourvus d’ambition et de panache : réforme du système monétaire international, amélioration de la gouvernance mondiale, « moralisation » des flux financiers…


Nicolas Sarkozy n’est jamais autant à l’aise que lorsque les objectifs qui lui sont fixés paraissent inatteignables, et c’est exactement la configuration qui se présente à lui. Il affirme aborder la montagne avec détermination, mais aussi avec modestie, sans vouloir provoquer de faux espoirs. Tout le contraire du langage à l’emporte-pièce qu’il a l’habitude d’utiliser en politique intérieure ! On a parfois l’impression qu’il y a deux Sarkozy, un impulsif qui parle aux Français sur un ton péremptoire, et un réfléchi qui s’adresse aux dirigeants de la planète avec diplomatie.


Outre l’obligation d’obtenir quelques résultats probants de la part des Chinois, des Américains et des Allemands sur le plan monétaire (ce qui n’est pas acquis), le président de la République devra se « réunifier » lui-même s’il veut faire fructifier ses deux mandats internationaux. Après deux premières conférences de presse tendues (surtout en janvier 2008), le troisième rendez-vous avec les journalistes accrédités à l’Élysée, ce matin, devrait permettre de mesurer le degré de « zénitude » du chef de l’État, à l’aube d’une année cruciale pour son avenir… et le nôtre.

La haute couture, ultra-luxe réservé à un tout petit cercle

Elles ne sont qu'une centaine dans le monde à s'offrir régulièrement des tenues "haute couture". Et tous les ans, une centaine d'autres femmes les rejoignent brièvement dans ce monde feutré et exclusif, en commandant une robe, du soir ou de mariée, faite sur mesure.
Un train de vie d'altesse, de milliardaire. Ou une folie à laquelle succombe une grande privilégiée une fois dans sa vie, pour fêter un événement.
Car chez un jeune créateur, on n'a rien en dessous de 15.000 euros. Dans une grande maison, il faut au moins doubler la mise. Les robes de mariées couture peuvent atteindre 80 à 120.000 euros, et parfois jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros, confient des spécialistes du secteur, les maisons pratiquant une omerta totale sur les prix.
"Il suffit de quelques broderies faites dans le meilleur atelier, pour ajouter 45.000 euros à la facture", illustre le jeune couturier Alexis Mabille.
Car ce qui différencie la couture -- appellation qui n'existe qu'à Paris-- du prêt-à-porter, même de luxe, c'est l'unicité du modèle et le travail des petites mains dans les ateliers, parfois des centaines d'heures, pour une pièce aux mesures précises de la cliente.

Dans la maison Jean Paul Gaultier, un buste de chaque cliente a été réalisé pour servir de référence. Avant chaque collection, présentée lors d'un défilé fin janvier ou début juillet, ces femmes de tous âges -- "il ne faut plus penser que ce sont des vieilles dames chic", affirme le consultant Jean-Jacques Picart-- viennent aux nouvelles.
"Y aura-t-il quelque chose pour moi?", demandent-elles à la directrice couture de la maison, Claude Mialaud. "Et moi, en passant dans les ateliers, je repère immédiatement ce qui pourra plaire à l'une ou l'autre", confie-t-elle à l'AFP dans le salon où elle reçoit habituellement ces dames.
Cette femme élégante, qui a au même poste chez Saint-Laurent pendant 15 ans, voyage énormément, une douzaine de fois par saison. Chaque défilé enclenche une série de rendez-vous.
Elle emmène systématiquement un tiers de la nouvelle collection à New York. Mais elle va aussi dans le Golfe, en Suisse, en Espagne ou à Hong Kong pour présenter plusieurs modèles ou apporter un premier essayage d'une pièce commandée. Dans ce cas, elle arrive avec une toile, simple esquisse de la robe ("aucune couture n'est piquée"), en compagnie d'une ou deux couturières.
Beaucoup de clientes fidèles ne vont pas aux défilés, préférant se faire envoyer photos et documents.
"Elles ne veulent pas se montrer, par discrétion", ce qui leur confère en même temps un certain mystère, confie Claude Mialaud, qui leur fournit un service très personnalisé.

Elles peuvent choisir de commander une robe du défilé en changeant quelques détails: ajouter des manches, changer la longueur de la jupe. Mais si elles repèrent un modèle déjà vendu à une autre, la directrice couture est "obligée" de leur dire, "cela va de soi".
Claude Mialaud ne peut pas leur dire dans quel pays le modèle a été acheté, par discrétion toujours, mais cela suffit souvent à décourager une vente. "Il y a des femmes pour qui cela est rédhibitoire: elles ne veulent pas risquer de se retrouver en face de la même robe".
De même, si une robe est portée par une star sur un tapis rouge, "elles n'en veulent plus": elle a déjà été vue.
De plus petites maisons, comme Alexis Mabille, s'engagent à ne pas "vendre la même tenue deux fois dans le même pays". En revanche, si une cliente tient à ce que sa pièce reste un modèle unique, "cela se paye".


Vivre jusqu'au bout dans la dignité


« Avant de légaliser l'euthanasie, j'aimerais que l'on commence par améliorer l'accueil des personnes en fin de vie, en atténuant leur souffrance, mais aussi en continuant à les considérer comme des personnes à part entière. Les soignants le disent, si ces conditions sont satisfaites, la demande de mort disparaît le plus souvent », témoigne le cinéaste Frédéric Chaudier. Lorsqu'il apprend la grave maladie dont souffre son père, tous deux pensent alors que l'euthanasie est la seule solution : « Nous étions à mille lieues d'imaginer que l'existence puisse encore lui (nous) offrir des périodes utiles. Pourtant, c'est bien ce que nous avons expérimenté, » explique-t-il à La Vie (1).


Le Sénat se penchera, demain, sur une proposition de loi sur l'euthanasie. Or, un récent sondage Opinion Way montre que la grande majorité des Français préférerait que leurs proches en fin de vie aient des soins palliatifs (63 %), plutôt que de subir une euthanasie (36 %) (1).


D'après la proposition de loi, on pourrait faire connaître à l'avance son désir sur sa manière de mourir en cas de maladie. Une chose est de prendre cette décision en pleine forme, une autre de la vivre quand l'heure approche ! On nous donnerait seulement huit à quinze jours entre la demande et l'exécution de l'acte !


Le flou est immense : comment s'assurer que la personne est vraiment libre ? Quid des demandes qui traduisent plus une détresse qu'un véritable choix ? La précipitation est aussi impressionnante. Cette proposition de loi court-circuite les travaux de l'Observatoire de la fin de la vie, créé juste l'année dernière. De plus, elle ne tient pas compte du fait que la loi Léonetti sur la fin de vie, votée voici cinq ans, est méconnue : 68 % des Français ignorent qu'elle interdit l'acharnement thérapeutique, principale cause des demandes d'euthanasie ! On voit clairement la contradiction : une nouvelle proposition vient, alors que la loi précédente n'est pas appliquée comme il convient.


La prudence s'impose, comme le réclame le Manifeste citoyen pour la dignité des personnes en fin de vie, rassemblant de grandes personnalités : « [...] Un droit à une injection létale et/ou à un suicide assisté »... ferait... « courir des risques aux plus vulnérables et aux plus démunis d'entre nous. [...] Alors que notre pays s'apprête à débattre du financement de la dépendance [...], notre vigilance [...] commande de ne pas se donner les moyens législatifs qui pourraient être détournés à des fins de pression sur des personnes dépendantes, auxquelles on présenterait la mort choisie comme une solution citoyenne généreuse. De plus, confier aux professionnels de santé la fonction spécifique de pratiquer des injections mortelles sur les lieux mêmes où ils soignent, s'avère contraire à leur mission [...] Aucun motif ne saurait autoriser quiconque à décider qu'une vie ne vaut pas la peine d'être vécue. »


Face à ce grave danger, il convient de veiller à l'application de la loi Léonetti : développer les soins palliatifs, informer les Français sur leurs droits, former les personnels soignants à combattre la souffrance plutôt qu'à l'euthanasie, et s'assurer de la poursuite des recherches pour les cas les plus difficiles.

(1) La Vie, le 20 Janvier 2011.

La révolution inachevée

Peut-on arrêter une révolution en marche? La suspendre le temps qu’elle reprenne son souffle pour la rendre plus forte, bien à l’abri des surenchères? Éternelle question, posée depuis 1789, à laquelle la Tunisie, à son tour, n’échappe pas.

Curieux statut, en effet, que ce gouvernement à la fois parfaitement légitime au regard de la constitution et totalement illégitime aux yeux de l’histoire. La rue semble rappeler au pouvoir cette contradiction qui pollue les fragrances légères de la liberté, et l’avènement d’une démocratie qui reste à inventer.

C’est tellement tiède cette transition pour un peuple qui vient de renverser pacifiquement son dictateur... Qui pourrait accepter sans état d’âme ni tumulte supplémentaire une équipe dirigée par le Premier ministre sortant dont les postes clés sont confiés à des personnalités de l’ex-régime honni?

Cette concession à la raison pouvait sembler sage pour conjurer les risques d’une instabilité économique sûrement fatale, et ramener le calme. Trop sage et trop résignée, semble-t-il, pour les Caravaniers de la liberté qui n’ont plus qu’un mot d’ordre, désormais: aller jusqu’au bout du chemin ouvert le 14 janvier par la fuite de Ben Ali.

Il y a dans ce mouvement un mélange d’idéalisme, de spontanéité populaire et d’opportunisme, aussi, de quelques mouvements islamiques qui rêvent d’une radicalisation dont ils pourraient tirer bénéfice. Quelles que soient les motivations des uns et les calculs des autres, le réalisme qui a présidé à l’installation de Ghannouchi à la tête de l’État semble déjà dépassée par l’aspiration à un grand coup de balai sans la moindre indulgence: les «restes» de la dictature devraient être évacués d’urgence. Ils ne mériteraient, au mieux, que les poubelles d’un soulèvement plus profond encore qu’on ne l’avait imaginé.

Si profond qu’il serait prêt à tenter l’aventure ultime d’un pouvoir entièrement délivré du passé. Entièrement neuf, certes, mais totalement inexpérimenté. Une option jugée «irresponsable» par l’un des ministres issus de l’opposition. Après tout, Mandela, en Afrique du Sud, avait délibérément composé avec l’administration blanche héritée de l’apartheid. Il voulait réconcilier, certes, sur fond de nation arc-en-ciel, mais surtout éviter à tout prix la désorganisation du pays.

Cette journée de lundi sera, déjà, cruciale pour le nouveau pouvoir tunisien qui ne peut se permettre la force contre les manifestants sans craindre de perdre ce qui lui reste de crédibilité. La moindre fébrilité, le moindre tir malheureux, et c’est toute la Révolution qui pourrait prendre un autre tour, un autre sens, pour basculer dans l’inconnu.

Voilà ses acteurs confrontés à un choix extrêmement périlleux. Une alternative insatisfaisante qui est l’un des multiples colis piégés laissés derrière lui par l’autocrate fuyard.



Petit


Un soir d’insolence, Patrick Poivre d’Arvor avait comparé Nicolas Sarkozy à «un petit garçon tout excité». C’est que notre Président venait de faire ses premiers pas à un sommet des grands de ce monde, plus bondissant et plastronnant que jamais. Sermonné, Poivre s’était excusé... Les années ont passé, avec elles l’excitation des débuts. Mais, que notre Président nous pardonne, le «petit garçon» est resté : non par sa faute, mais parce que la France reste un petit pays face aux grands d’aujourd’hui, les Etats-Unis et la Chine. Notre petit Président a bien envisagé un moment de leur faire leçon, aux deux grands, du haut de ses présidences du G8 et du G20, mais ils l’ont vite remis à sa place. C’est donc un petit garçon modeste qui recevra aujourd’hui la presse en son Palais de l’Elysée - ce qui, bien sûr, n’interdit pas une grande ambition.

Entre “inch Allah” et Carmagnole, le chant nouveau de la Tunisie

Chaque jour qu’Allah fait, maintenant, l’avenue Bourguiba à Tunis accueille une manif. On y croise même des aveugles, canne blanche et pancarte brandies : “Où est passé l’argent pour construire nos instituts ?” L’ensemble tient de la franche et virulente pagaille plutôt que du défilé militaire. Quant aux vrais soldats, ils encadrent le mouvement avec une aimable retenue. La foule, au passage, jette du jasmin sur les blindés qui bouclent le périmètre. Pareil concours de “chars fleuris” étonne, sur un pavé d’ordinaire voué à l’insurrection. Zouhair, en jetant son bouquet, explique fièrement : “Ici, ce n’est pas l’Algérie ! Au lieu d’opprimer le peuple, nos généraux le protègent”. Chauvinisme interarabe mis à part, la vérité s’impose. En refusant de tirer sur les contestataires avec la police, l’armée a précipité la chute de Ben Ali le 14 janvier. Depuis, on la considère comme le plus sûr pilier de la démocratie naissante. C’est aller un peu vite en besogne, mais la période ne se nourrit guère de nuances…

“Du trottoir au pouvoir, en passant par le séchoir !”

Que réclament désormais les “sans-culottes” carthaginois ? La peau du RCD, le parti unique de l’ex-président. Une véritable administration bis, en fait, avec le clientélisme pour unique idéologie. Mohsen, 58 ans, déchire théâtralement sa carte d’adhérent : “J’ai dû la prendre, comme tous mes voisins. Sinon, nos maisons n’auraient jamais été raccordées au tout à l’égout…”
Et ça crie et ça chante, toutes classes sociales mêlées, sous les fenêtres des anciens maîtres : “Le dictateur est parti, mais pas la dictature. RCD, dégage !” Le logo géant du parti, posé sur un bâtiment monumental, a déjà été précipité dans le vide. Trois lettres à terre, en attendant mieux.
De son bureau, à l’étage, la directrice de la librairie “Al Kiteb” surplombe les évènements. En vitrine, Selma Jabbes a exposé des ouvrages théoriquement interdits. Le plus réclamé reste “La régente de Carthage”, portrait au vitriol de Leila Ben Ali, née Trabelsi. Ou comment une aguichante coiffeuse, promue “Première dame”, a mis le pays en coupe réglée avec sa famille… Plus encore que son époux, la shampouineuse parvenue - “du trottoir au pouvoir en passant par le séchoir !” - cristallise la rancœur populaire. Incendiées, ses luxueuses villas deviennent lieux de pèlerinage - tel jadis le palais de Saddam. Arrêtés par dizaines, ses proches parents rejoignent la case prison. La presse publie les photos du “butin des voleurs”, bijoux, diamants, cartes de crédit abandonnés dans la fuite…
Avenue Bourguiba, la libraire respire. Les censeurs de l’Intérieur ne viendront plus la harceler : “Des brutes, des ignares… Ils souhaitaient même saisir mes ordinateurs, espérant y trouver la liste des clients “mal pensants”, vous voyez !”

La chasse aux “bénalistes” est ouverte

À la nuit tombée, après le couvre-feu, des ombres s’agitent derrière des barrages. Voici les “milices citoyennes”, simples habitants armés de gourdin et défendant leur territoire. Contre qui ? Les derniers “sbires” de Ben Ali qui tirent sporadiquement, à tort et à travers. La sécurité, pourtant, semble à peu près rétablie. Mais les plus folles rumeurs courent toujours. L’exaltation, au crépuscule, alimente les fantasmes. “Ils” ont empoisonné l’eau de la ville, assassiné un enfant, libéré les ours du zoo… Postés près de la Médina, jurant “s’être battus jusqu’à l’aube”, Nejib et ses copains - moyenne d’âge, 20 ans - s’enflamment. La belle équipe, le jour venu, s’empressera de grossir la marée hurlante : “Leila vampire, pouffiasse… à mort, le RDC !”Les jeunes Tunisiens, héros du soulèvement par la grâce de Facebook, poussent ainsi leur avantage. La fête est si belle, et si légitime le désir de rupture… pourquoi s’arrêter au milieu du gué ? Ils flottent sur le nuage de la liberté conquise et refusent de lâcher du lest. Pas question d’accepter les nombreux “bénalistes” du gouvernement provisoire : “Compétents ou pas, dehors !”. L’intransigeance des ultras redouble, lorsque les rares ministres de l’opposition démissionnent. Du passé, faisons table rase ? Sauf qu’aucun leader neuf et charismatique n’émerge pour mener la marche vers la démocratie. Les exilés rentrant de France, peut-être ? “Pfff, vous rigolez !” Et tandis que la rue s’exprime, soulageant deux décennies de frustrations accumulées, on redoute un chaos économique et institutionnel. “Le courage, aujourd’hui, consiste à retrouver le chemin des bureaux, des usines, des entreprises et des champs”, prêche Foued Mebazaâ, le président par intérim. Un peu dans le désert, quand même…

“Je préfère encore un tyran à un islamiste !”

Partout, la chasse aux caciques de l’ancien régime se poursuit. Pillages d’entrepôts sur le port, rixe entre avocats au palais de justice, “épuration” à la télévision, ministres vilipendés...“Ce n’est pas une jacquerie, ni une révolte, mais une révolution”, insiste Hamadi Redissi, éminent politologue. La France, à ce titre, aurait pu servir de référence historique. Mais non : “En soutenant le despote jusqu’au bout, Paris nous a cruellement déçus. Les Américains se sont montrés plus clairvoyants. Il est vrai que Michèle Alliot-Marie passe ses vacances à Djerba…” Enfin, plus rien ne sera comme avant : “Le monde entier a appris que la Tunisie constitue une nation, et pas seulement une carte postale”.
Dans sa villa du quartier la Marsa, le professeur termine son dernier essai “Tragédie de l’islam moderne” (à paraître au Seuil, le 3 mars). Une trop longue instabilité politique, à ses yeux, risque de conduire vers le pire. Trois menaces pèsent sur la période de transition : “le putchisme, l’immobilisme et la surenchère extrémiste”. Bien audacieux qui ose prédire comment les choses tourneront. On note cependant que les “barbus”, eux aussi persécutés sous Ben Ali, refont surface dans les cortèges protestataires. “Je préfère encore un tyran à un islamiste !” s’emporte M. Redissi, avant d’arrondir les angles : “Mais n’agitons pas un danger qui reste de l’ordre du virtuel…”
N’empêche, avant de prendre congé, le vieux militant laïque nous lance : “Si vous êtes croyant, priez pour la Tunisie !”. Et la Carmagnole vaincra, “inch Allah”.

L'invraisemblable survie du forum de Davos

Normalement, Davos ne devrait plus exister. Enfin, pas la tristounette station helvétique de ski, mais le Forum économique mondial, qui y attire fin janvier des centaines de patrons, de ministres, d'universitaires et de journalistes. Cette gigantesque « business party » aurait dû s'étioler. Car elle a porté toutes les valeurs, toutes les idées balayées par la crise financière, qui a connu son apogée en 2008. Nulle part ailleurs la « shareholder value », la valeur actionnariale, n'aura été prêchée avec autant de foi. A Davos, on a aussi prôné avec une rare constance la mondialisation débridée, la finance souveraine et la déréglementation permanente. On s'y est aussi beaucoup trompé. Une session a été organisée chaque année pour tenter de trouver « d'où viendra le prochain choc » sans jamais débusquer autre chose que les pays émergents, l'immobilier chinois ou le pétrole. En 2007 et 2008, l'économiste Nouriel Roubini avait sérieusement agacé les participants en annonçant des catastrophes. Toutes les étoiles déchues de l'entreprise ont brillé à Davos, de Jean-Marie Messier (Vivendi) à Carly Fiorina (HP) en passant par Kenneth Lay (Enron), Chuck Prince (Citigroup) ou Dick Fuld (Lehman Brothers), qui affichait encore une incroyable morgue début 2008, huit mois avant sa chute. Et en ces temps d'économies tous azimuts pour préserver la trésorerie des entreprises voire des Etats, il peut paraître surprenant de claquer des dizaines ou quelques centaines de milliers d'euros ou de dollars pour aller se faire voir dans un village perdu des Grisons suisses.

Et pourtant, le forum est en plein essor. Le labyrinthique palais de béton qui l'héberge a encore gagné un étage cette année, avec une belle terrasse pour poser les caméras de télé. Les gens de la presse qui avaient été mis à la cave pendant plusieurs années avant d'être exilés dans une tente chauffée vont pouvoir ainsi se rapprocher des lieux. Le World Economic Forum, l'association qui organise le forum de Davos, ainsi qu'une douzaine de grosses déclinaisons régionales et d'autres cercles de réflexion, a multiplié ses effectifs par quatre en une décennie. Il vient d'emménager dans un somptueux bâtiment en verre à Cologny, banlieue chic de Genève. Et il refuse du monde à Davos -les journaux doivent négocier leur quota d'envoyés spéciaux et les dirigeants d'entreprise n'auraient pas la garantie d'entrer même s'ils sont prêts à s'acquitter d'une cotisation annuelle de 42.500 francs suisses (32.000 euros) et d'un droit d'entrée de moitié.

D'où vient cette étonnante résistance de Davos ? La première réponse est évidente : en réalité, rien n'aurait changé. Au-delà de l'émergence du G20 et de quelques paperasses de plus à remplir par les banquiers, le monde serait exactement le même. Et comme Davos avait du succès avant, il continue d'en avoir après. Mais ce n'est pas si simple. Le climat a changé au sein même du forum depuis deux ans. Il y a quelque chose de cassé dans le bel échafaudage de certitudes bâti au fil des décennies. Les questions inquiètes y sont devenues plus nombreuses que les réponses satisfaites. Il faut donc aller au-delà.

L'explication suivante, c'est la force de l'habitude. Car les dirigeants d'entreprise, qui ne cessent de vanter les vertus du changement permanent pour les autres, aiment bien les constances pour eux-mêmes. Nombre d'entre eux prennent le même avion à la même heure pour aller dans le même hôtel. Ils retrouvent des lieux familiers, des visages amis. Même si le forum a toujours été en pointe dans l'usage (et l'éloge) des technologies de l'information, ça fait du bien de se voir en chair et en os au moins une fois par an.

Les relations ne se limitent pas au traditionnel « shake hand », la poignée de main, dans les couloirs du palais. Car, au fil des ans, Davos est aussi devenu une collection de congrès professionnels. Puisque la plupart des dirigeants des grandes entreprises sont là, pourquoi ne pas en profiter pour se voir, discuter des problèmes communs, éclairer les tendances du secteur ? Les patrons de la high-tech se croisent ainsi en dehors du palais, dans des rencontres taillées sur mesure. Tout comme ceux de l'automobile. Ces manifestations consolident le vrai forum.

Partout, on échange des idées. Davos, c'est peut-être avant tout le défilé de la mode des idées. Elles avancent en pleine lumière, sous les vivats... Il est évidemment important de connaître les idées à la mode, qu'on soit chef d'entreprise ou gouvernant. Au-delà, il est toujours utile de se confronter à d'autres visions du monde, de compléter ses connaissances, de se recycler. L'an dernier, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, après avoir été sur scène pour défendre son programme d'austérité, était allé en simple participant à une session sur « les nouvelles approches institutionnelles » afin d'« explorer des propositions innovantes pour relever des problèmes globaux » comme par exemple l'administration électronique ou des pépinières à technologies innovantes !

Davos pourrait donc résister à des crises de la mondialisation encore plus violentes que l'épisode 2008. Mais le forum a pourtant un talon d'Achille : son fondateur, animateur et président. Klaus Schwab a monté en quarante ans de travail acharné et de déplacements incessants une manifestation sans pareille. Mais Klaus Schwab marche sur ses soixante-douze ans. Saura-t-il trouver à temps un horloger des passions humaines aussi subtil que lui pour réussir à faire cohabiter quelques jours à Davos des hommes et des femmes qui s'ignorent tout le reste de l'année, quand ils ne s'affrontent pas dans le coeur des consommateurs voire sur les champs de bataille ? Davos est souvent considéré en France comme une machine obscure de pouvoir.
Mais il s'agit avant tout d'hommes qui discutent ensemble.

Les leçons de la révolution tunisienne
 
Dix jours après la chute du président Ben Ali, les comparaisons historiques continuent de se multiplier pour comprendre la nature de la « révolution tunisienne », et son impact possible sur l'ensemble de la région. Est-on en Pologne, à Gdansk, en 1980 et l'étincelle qui vient de s'allumer en Tunisie se traduira-t-elle dans quelques mois ou quelques années par une véritable révolution politique dans l'ensemble du monde arabe ? Est-on plutôt en Roumanie, au lendemain de la chute de Ceausescu, en 1989, et la révolution/coup d'Etat a-t-elle déjà été confisquée par les autorités en place ? Ces références à la libération de l'Europe centrale et orientale, faites par un certain nombre d'intellectuels arabes eux-mêmes, ont-elles vraiment du sens ? Quel serait vraiment pour le monde arabe d'aujourd'hui l'équivalent de ce qu'était pour l'«Europe kidnappée » d'hier le « bâton soviétique » ou la « carotte européenne » ?
Ne faut-il pas chercher des comparaisons au Sud plutôt qu'à l'Est de l'Europe ? Le régime tunisien, en s'ouvrant au monde par le tourisme, par l'accent mis sur l'éducation et les droits des femmes, n'a-t-il pas contribué à créer une classe moyenne vibrante comme avait pu le faire l'Espagne, dès les années 1960, sous le régime de Franco ?
Dans ce cas, une société civile serait-elle véritablement prête à prendre le relais d'un régime autocratique une fois ce dernier renversé ? Mais qui serait pour la Tunisie l'équivalent de ce que fut le roi pour l'Espagne, un symbole de la continuité de l'Etat et de l'unité de la nation ? Si elle est fondée, la comparaison avec la sortie du franquisme dissocie clairement l'exemple de la Tunisie de celui de l'Egypte, où il ne s'existe pas une société civile à l'espagnole.
On pourrait multiplier à l'envi les références historiques ou les analogies géographiques, qui contiennent toutes une part de vérité mais qui ne peuvent résumer la réalité unique du cas tunisien. Ce qui est certain c'est qu'il serait bien optimiste de considérer la chute du président Ben Ali comme l'équivalent pour le monde arabe de ce que fut pour l'Europe la chute du mur de Berlin. Mais il serait aussi bien imprudent de ne pas comprendre qu'il y aura un avant et un après « révolution du jasmin » - et ce, quoi qu'il arrive demain en Tunisie -pour l'ensemble du monde arabe. Les images de Tunisiens lacérant les portraits du dictateur déchu ont fait le tour du monde. Cette fois-ci, ce n'étaient pas, comme en Irak, des soldats américains qui mettaient leur drapeau sur la statue déboulonnée de Saddam Hussein, mais des citoyens arabes qui se battaient sans armes pour conquérir leur liberté et leur dignité.
En réalité, au lendemain de la révolution tunisienne, le monde arabe a deux projets de développement politique devant lui et aucun d'eux n'est « arabe », même si tous les deux sont « musulmans » : le modèle turc ou bien le modèle iranien.
Si la contestation gagne d'autres pays de la région, combien seront tentés par l'« ouverture à la turque » et combien par le « fondamentalisme à l'iranienne » ? Il est certes nécessaire d'introduire des nuances dans cette dichotomie par trop simpliste. Il y a des zones d'ombre dans l'expérience turque actuelle, en dépit de son « islam modéré » et, au-delà des mollahs, des raisons d'espérer dans le caractère vibrant de la société iranienne.
Entre ces deux modèles alternatifs, les préférences des sociétés occidentales sont claires : la Turquie plutôt que l'Iran. Autant il existe un quasi-consensus aujourd'hui en Europe pour garder une distance raisonnable entre l'Union et la Turquie, autant face aux changements et, qui sait, au désordre dans le monde arabe, un rôle stabilisateur de la Turquie serait considéré comme bienvenu.
Certes l'histoire ne se répète pas, mais l'ordre néo-ottoman ne serait-il pas la meilleure alternative au risque de chaos arabe ? La Turquie d'Erdogan ne joue-t-elle pas déjà un rôle grandissant dans la région et son image n'est-elle pas sortie renforcée auprès de la « rue arabe » lorsqu'elle a pris clairement position contre l'interception « musclée » par Israël de la flottille en route pour Gaza ?
Mais être populaire est une chose, servir de modèle en est une autre.

N'enterrez pas Google

Y a-t-il le feu à la maison Google ? Le géant du Web, que l'on croyait invincible, insensible aux crises comme au doute et capable d'écraser tous ses adversaires, enregistre il est vrai quelques revers. L'insolent Facebook commence à lui faire de l'ombre sur le Net, certains sites comme Groupon refusent des offres de rachat à plusieurs milliards de dolllars, Apple impose le rythme de l'innovation avec ses iPhone et iPad, nombreux sont les gouvernements et les autorités de la concurrence qui cherchent des poux dans la tête de la firme de Mountain View et voilà maintenant qu'un poids lourd comme France Télécom débarque sur son terrain en s'invitant au capital de Dailymotion, rival modeste mais efficace de sa filiale YouTube. L'annonce, en fin de semaine dernière, d'un changement de management à la tête du groupe a donc pu être interprété comme le signe d'une crise de confiance.
Que les oiseaux de mauvais augure ne crient pas victoire trop tôt, le rouleau compresseur ne semble pas près de caler. En 2010, son chiffre d'affaires a bondi de 24 %, à 30 milliards de dollars, et son résultat opérationnel progresse de 35 %, à 10 milliards ! Certes, son cours de Bourse a fait du surplace l'an dernier alors que celui d'Apple progressait de plus de 50 %. Mais l'année 2011 se présente bien. La reprise économique devrait entraîner une reprise des investissements publicitaires, dont le champion de la pub sur Internet sera le premier bénéficiaire. Car l'e-pub va croître encore plus vite que tous les autres segments. Et, dans le mobile, les « geeks » rêvent du prochain iPad ou d'un iPhone 5, mais Google a lancé la contre-attaque. Tous les trois jours, ce sont environ un million de « smartphones » motorisés par son logiciel Android qui sont activés dans le monde. Et les tablettes Android débarquent. Résultat, après avoir engrangé des dollars à chaque fois qu'un PC se connecte au Web, Google va s'enrichir lorsque les mobiles se brancheront sur le Net. Et, demain, c'est à l'univers de la télévision que le groupe va s'attaquer.
Google n'est peut-être plus aussi hégémonique, mais il reste dominateur, et les zones de notre vie quotidienne sur lesquelles il exerce une influence croissante ne cessent de s'étendre. Google, comme ses fondateurs, a basculé dans l'âge adulte, mais devrait continuer de croître.

G20 de Sarkozy, la voie étroite


On ne sait si cette coïncidence est seulement due au hasard. Mais la présentation par Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, de ses objectifs pour la présidence française du G20, une semaine après la visite d'Etat du Chinois Hu Jintao à Washington, est signifiante. Face à un G2 plus apparent que réel, la France estime qu'elle peut, avec les autres Européens, faire entendre sa voix et imposer dans l'agenda mondial quelques sujets de réflexion - et pourquoi pas d'action. Après les présidences de la Grande-Bretagne (réussie), du Canada et de la Corée (ratées mais pour des raisons différentes), Nicolas Sarkozy s'est fixé des priorités : les prix des matières premières, la gouvernance mondiale, le système monétaire et l'emploi. Vaste programme, comme aurait dit le général de Gaulle...
Avec de telles ambitions, le scepticisme est bien sûr l'inclination la plus naturelle. Depuis qu'a disparu la peur de voir le système économique mondial plonger dans un précipice, les discussions du G20 se sont égarées dans les méandres d'une technicité incompréhensible pour l'opinion, même éclairée. L'esprit de coopération constaté au plus fort de la crise a cédé la place aux égoïsmes et aux intérêts nationaux. Faut-il d'autres raisons de douter ? Les propositions françaises sur le système monétaire sont justement jugées trop françaises (comprenez, trop régulatrices) pour être entendues. Enfin, les objectifs de politique intérieure (2012) vont dicter une partie de l'histoire de ce G20. Bref, les raisons d'être optimiste ne sautent pas aux yeux.
Sauf que... le paysage n'est pas seulement celui-là ! Le gros de la crise est terminé, mais d'autres sont en train de se nouer, comme celle des matières premières, avec une flambée des prix structurelle (liée à la demande) que seul le choc de 2008-2009 a interrompu. Et le chef d'Etat français n'est jamais aussi bon que quand le danger menace. Certains pays, comme le Brésil, souhaitent aussi davantage de coopération monétaire. Enfin, Barack Obama a tourné la page de la naïveté sur la Chine - les tensions étaient manifestes au cours de la passionnante conférence de presse de la semaine dernière -et il peut avoir intérêt au G20 pour structurer sa relation avec les dirigeants de l'empire du Milieu.
Une (petite) fenêtre existe donc pour faire mieux que seulement semer pour l'avenir. Pour récolter dès maintenant, Nicolas Sarkozy devra toutefois se méfier de lui-même, et adoucir le ton et celui de ses proches vis-à-vis des Etats-Unis, qui, critiqués par la Chine, les émergents et l'Europe, se vivent en forteresse assiégée. Bref, se persuader que la culture du compromis est plus efficace que celle du rapport de force.

La gauche, meilleure alliée de Sarkozy

Dans les écoles de sciences politiques, on apprend aux étudiants les diverses stratégies permettant à une famille politique de l'emporter sur son adversaire. Mais l'actualité prouve une fois de plus que, dans la vie réelle, on est battu par ses amis et aidé par ses adversaires. Qu'on en juge par le comportement actuel de la gauche.
D'abord, le Parti socialiste vient d'arrêter le calendrier des primaires qui désigneront son candidat à l'élection présidentielle de 2012. La date limite pour le dépôt des candidatures a été fixée au 12 juillet prochain, tandis que le vote de désignation aura lieu début octobre. Très étrange calendrier ! Imagine-t-on que les candidats vont faire campagne en plein mois d'août pendant que les Français, y compris les militants socialistes, seront sur les plages ? Non, la seule justification de cette date du 12 juillet est de mettre des bâtons dans les roues de Dominique Strauss-Kahn, alors que celui-ci pourrait plus aisément quitter le FMI à l'automne. Le PS rend donc un grand service à Nicolas Sarkozy en tentant de le priver de son plus dangereux concurrent, car, si DSK quitte ses fonctions actuelles sans avoir achevé sa tâche essentielle, cela lui sera durement reproché.
Mais ce n'est pas tout. Les autres composantes de la gauche font aussi tout ce qu'elles peuvent pour aider le chef de l'Etat. C'est ainsi, d'une part, que Jean-Luc Mélenchon passe l'essentiel de son temps à taper sur ses anciens camarades en martelant notamment que DSK et Sarkozy, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. Et, d'autre part, que Jean-Pierre Chevènement, ressortant du placard ses habits de Clemenceau du XXI e siècle, prépare sa candidature au nom du sauvetage de la nation française face à l'hydre européenne. Il ne manque plus que Besancenot et un bon candidat Verts pour recréer les conditions du premier tour de l'élection de 2002. Au plus bas dans les sondages, Sarkozy peut encore rêver d'avoir un Le Pen face à lui au second tour de l'élection de 2012. Ce ne sera plus le père mais la fille. Peu importe : la voie sera dégagée. Merci la gauche.

Vietnam : la guerre n'est pas finie




Vietnam : la guerre n'est pas finie
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l'interview de Jean-François Copé




BFMTV 2012 : l'interview de Jean-François Copé par Olivier Mazerolle
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Algérie : 42 blessés lors d'une manifestation réprimée

Une manifestation « pour la démocratie » empêchée par la police a fait plusieurs blessés samedi en plein centre d'Alger, 19 selon la police et 42 selon l'opposition organisatrice du mouvement interdit.

Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), a indiqué par téléphone qu'« il y a eu 42 blessés, dont deux grièvement, tous hospitalisés, et de nombreuses interpellations » devant le siège de son parti où ses partisans avaient rendez-vous avant une marche prévue sur le Parlement. Parmi ces blessés figurent le chef du groupe parlementaire du RCD Othmane Amazouz et le chef régional du parti à Bejaia (est) Reda Boudraa, a indiqué le parti.

Selon le ministère de l'Intérieur, 19 personnes ont été blessées, dont 11 manifestants et passants et huit policiers. Deux de ces derniers sont dans un état grave, a-t-il précisé dans un communiqué publié par l'agence APS. Il y a également eu neuf interpellations pour « voie de fait et certains pour port d'armes prohibées », selon le ministère qui déplore « l'usage de pierres, de chaises et d'objets contendants » contre les forces de l'ordre. Arezki Aïder, député RCD de Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, a été interpellé puis relâché une heure plus tard, selon son parti.

Certains manifestants, brandissant des drapeaux algériens mais aussi les couleurs de la Tunisie voisine où la population a mis fin il y a une semaine à 23 ans de régime Ben Ali, criaient : « Etat assassin », « Jazaïr Hourra, Jazaïr Democratiya » (« Algérie libre, Algérie démocratique »).

Tôt dans la matinée, environ 300 personnes s'étaient retrouvées bloquées par des centaines de membres des forces de l'ordre casqués, équipés de matraques, boucliers et gaz lacrymogène, devant le RCD sur l'avenue historique de Didouche Mourad.
Ils devaient se diriger vers la Place de la Concorde, à un kilomètre de là, pour lancer une marche en direction de l'Assemblée nationale populaire (chambre des députés).

« Je suis prisonnier dans le siège du parti », déclarait Saïd Sadi par haut-parleur depuis le premier étage de l'immeuble. « On ne peut pas mener de lutte pacifique quand ont est assiégé. » Les partisans du RCD se sont dispersés dans le calme vers 13h30 GMT après avoir été bloqués six heures par un cordon policier au RCD.

Peu avant la fin de la manifestation, un trentaine de jeunes ont improvisé une contre-manifestation sur place aux cris de « Bouteflika, Bouteflika » avec slogans hostiles à Saïd Sadi. Ils ont été dispersés par la police.

Dès vendredi soir, les autorités avaient pris des dispositions pour quadriller la capitale après le maintien par le RCD de son mouvement malgré l'interdiction décrétée par la wilaya (préfecture) d'Alger. Des barrages étaient apparus aux entrées de la capitale. Au moins trois bus transportant des manifestants de Kabylie ont été bloqués vendredi soir, selon des témoins cité par le quotidien El-Watan.

Place de la Concorde, des dizaines de véhicules blindés et des centaines de membres de la protection civile et de la police avaient été déployés, tout comme devant le palais présidentiel, sur les hauteurs d'Alger, protégé par une douzaine de véhicules blindés armés de canons à eau. Dans le ciel, une ronde d'hélicoptères surveillait la situation.

« Le fait d'interdire des marches pacifiques encadrés par des partis et la société civile, c'est pousser à une explosion », a déclaré par téléphone le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) Mostefa Bouchachi. « C'est désolant ».

L'Algérie a vécu début janvier cinq jours d'émeutes contre la vie chère qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Le mouvement s'est arrêté après l'annonce par le gouvernement de mesures pour faire baisser les prix des produits de première nécessité.

La manif de la "honte" rallie les Belges

La marche de la "honte" a ameuté 30.000 personnes dimanche à Bruxelles, venues demander la formation d'un nouveau gouvernement en ce 224e jour de crise belge. 

À Bruxelles, la marche de la "honte" fut inédite dimanche.
C'est la première fois, depuis les élections législatives belges du 13 juin 2010, que des citoyens ordinaires expriment ainsi massivement leur exaspération face à l'impasse actuelle : une crise politique d'une durée record en Europe qui menace l'unité du pays à cause de divergences entre Flamands et francophones.
Ils répondaient à un appel popularisé via internet de cinq jeunes de Flandre et de Bruxelles, trois étudiants et deux salariés, se disant sans affiliation politique même si l'un d'eux est fils du ministre fédéral de la Justice, un chrétien-démocrate flamand. Leur mot d'ordre : une marche de la "honte" pour le royaume.
"Qu'est qu'on veut ? On veut un gouvernement", ont scandé les protestataires, jeunes souvent.
Nombre de manifestants arboraient aussi dimanche une affichette avec le slogan "Se diviser ? pas en notre nom !", mot d'ordre d'une réunion d'artistes et d'intellectuels organisée à Bruxelles vendredi soir, qui a fait grand bruit.

"Un début de fracture entre Flamands"

Les participants, flamands et francophones mêlés, y ont dénoncé la ligne nationaliste défendue par le parti indépendantiste sorti vainqueur des législatives, la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), qui contribue à l'actuel blocage politique.
Sur le ton de l'humour, le francophone Philippe Geluck, le célèbre dessinateur du "Chat", y a appelé à une "révolution des moules et des frites", le plat national belge, sur le modèle de la "révolution du jasmin" tunisienne.
Autre slogan à succès, "Une barbe pour la Belgique" pouvait-on lire sur des autocollants arborés dimanche par certains des 34.000 manifestants (selon la police), à la suite d'un appel de l'acteur belge Benoît Poelvoorde à ne plus se raser jusqu'au dénouement de la crise.
"On veut une solution. Pas cette guerre de tranchées entre partis politiques", a expliqué un manifestant flamand, Christophe, 27 ans, chercheur en sociologie de l'université d'Anvers (Flandre, nord).
Pour lui, la manifestation de dimanche reflète "un début de fracture entre Flamands", depuis que la droite flamande --la N-VA et les chrétiens-démocrates du CDV-- a rejeté le 6 janvier une ébauche de compromis élaborée par un socialiste flamand chargé d'une mission de conciliation. Ce texte a été au contraire appuyé par la gauche flamande et les francophones participant depuis plus de sept mois à ces interminables négociations à sept.

"Nos hommes politiques vont devoir réagir après une telle mobilisation"

Seul incident du rassemblement de dimanche, cinq extrémistes flamands ont été interpellés par la police alors qu'ils tentaient de détruire des tracts destinés aux manifestants.
L'un des organisateurs de la marche, Simon Vandereecken, un graphiste de 23 ans, s'est réjoui d'un succès "qui a dépassé nos espérances".
"Nos hommes politiques vont devoir réagir après une telle mobilisation. Dans le cas contraire, on verra quelles initiatives prendre", a-t-il dit à l'AFP.

Chatel veut instaurer l'apprentissage de l'anglais "dès 3 ans"

Le ministre de l'Education entend "réinventer l'apprentissage de l'anglais" en France, en utilisant notamment Internet.

 "Aujourd'hui, en France, ne pas maîtriser l'anglais est un handicap. Je veux donc réinventer l'apprentissage de l'anglais dans notre pays", a indiqué Luc Chatel, invité d'Europe1 ce dimanche. Le ministre de l'Education souhaite que cet apprentissage soit développé, "dès 3 ans", chez les enfants.  

Luc Chatel veut inclure à cet apprentissage précoce "l'usage des nouvelles technologies et d'Internet dans les écoles pour faire appel à des professeurs à distance". 
Lors d'un long entretien accordé à Europe1, Luc Chatel a également affirmé qi'il était "favorable à la suspension des allocations familiales" en cas d'absentéisme scolaire. Le décret qui permet la suspension -ou suppression- des allocations en cas d'absentéisme scolaire est paru ce dimanche au Journal officiel.  
Le ministre de l'Education nationale a aussi justifié les suppressions de postes contre lesquelles les enseignants manifestaient ce samedi. Luc Chatel a justifié cette position par une baisse des effectifs d'élèves et un budget en hausse. "La quantité n'est pas la réponse aux problèmes du système éducatif", a-t-il affirmé en réponse au début de mobilisation du monde enseignant contre 16 000 suppressions de postes à la rentrée prochaine.  

BONNE ET GRANDE IDÉE QUI NE PASSERA PAS.