lundi 24 janvier 2011
Attentat meurtrier à l'aéroport de Moscou
35 personnes ont été tuées par l'explosion d'une bombe dans la zone d'arrivée des vols internationaux de l'aéroport moscovite de Domodedovo.
Les Egyptiens appelés à manifester mardi contre la répression
Plusieurs mouvements d'opposition ont appellé les Egyptiens, en particulier les jeunes, à manifester, mardi 25 janvier au Caire et en province, espérant que l'écho du soulèvement tunisien favorisera la mobilisation pour des réformes économiques et un changement politique en Egypte.
Les organisateurs, membres du Mouvement du 6 avril, un groupe de militants pour la démocratie, ont appelé les manifestants à défiler avec pour slogan "le 25 janvier, je reprends en mains les affaires de mon pays", qui rappelle implicitement ceux des manifestants tunisiens.
Ces manifestations – les premières du genre depuis la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier – coïncideront avec la très officielle "Journée de la police", un jour férié à l'occasion duquel les dirigeants multiplient depuis dimanche les éloges aux forces de l'ordre et les engagements à maintenir la stabilité.
"LES ÉGYPTIENS DEVRAIENT Y ARRIVER"
L'opposant Mohamed ElBaradei, ancien haut fonctionnaire international, a exprimé sur sa page Facebook son soutien à "l'appel à manifester contre la répression" et a dénoncé "les menaces d'utiliser la force venant d'un régime qui tremble devant son peuple".
"Si les Tunisiens l'ont fait, les Egyptiens devraient y arriver", a également déclaré au magazine allemand Der Spiegel, lundi 24 janvier, l'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), interrogé sur une éventuelle contagion à l'Egypte de la "révolution du jasmin" tunisienne.
Son comité de soutien a, dans un communiqué, affirmé que plusieurs de ses partisans avaient été convoqués par les services de sécurité avant ces manifestations. Certains, ou des membres de leurs familles, auraient fait l'objet d'intimidations, selon un communiqué.
Les manifestations ont reçu l'appui d'autres formations politiques, mais sur un mode relativement prudent. Les Frères musulmans, à la forte capacité de mobilisation, et le Wafd, premier parti d'opposition laïque, n'ont pas lancé d'appels formels à défiler, mais ont indiqué que leurs jeunes militants pourraient se joindre aux cortèges.
LE POUVOIR DÉMENT TOUT RISQUE DE CONTAGION
L'Egypte connaît des difficultés économiques et un mécontentement social qui présentent de nombreuses similitudes avec la Tunisie du président Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite après vingt-trois ans de règne.
Plusieurs immolations par le feu ont eu lieu ces derniers jours en Egypte, rappelant celle d'un jeune Tunisien en décembre qui avait déclenché la révolte.
Sur le plan politique, le régime est dominé depuis près de trente ans par le président Hosni Moubarak, 82 ans, à la santé incertaine. Sa succession est au centre d'une sourde rivalité entre son fils Gamal, 47 ans, proche des milieux d'affaires, et la "vieille garde" du pouvoir, liée au puissant appareil militaro-sécuritaire.
Le pouvoir a démenti ces derniers jours tout risque de contagion entre la Tunisie et l'Egypte, tout en laissant entendre que, pour calmer l'inquiétude sociale, il ne remettrait pas en cause les subventions aux produits de base.
Plusieurs analystes égyptiens ont aussi mis en exergue ces derniers jours les différences entre les deux pays, notamment le fait que le régime égyptien avait su ménager des marges d'expression pour les médias et l'opposition.
L'armée égyptienne, dont sont issus tous les présidents depuis 1952, est également jugée davantage loyale envers le pouvoir que l'armée tunisienne ne l'était à l'égard du président déchu.
Nicolas Sarkozy avait « réussi » la présidence française de l’Union européenne, au deuxième semestre 2008, mobilisant nos partenaires contre la crise financière qui a éclaté juste à ce moment-là, et s’offrant en médiateur efficace dans la guerre entre la Russie et la Géorgie. Cette présidence, qui avait suscité inquiétudes et sarcasmes avant qu’elle ne devienne effective, lui a finalement valu les louanges de ses pairs et lui a permis de regagner provisoirement une partie de son prestige perdu en France.
Il compte bien faire de même avec les présidences des G8 et G20 qui échoient cette année à Paris. Car entre-temps, le prestige du président de la République a de nouveau été bien entamé, comme en témoigne sa cote de popularité, au plus bas depuis son élection. Nicolas Sarkozy mettra donc tout son savoir-faire dans la balance pour réussir le sommet des pays les plus riches, en mai à Deauville, et des vingt pays qui comptent, en novembre à Cannes. Ce ne sont pas les chantiers qui manquent. Le chef de l’État en a lui-même proposé quelques-uns, qui ne sont pas dépourvus d’ambition et de panache : réforme du système monétaire international, amélioration de la gouvernance mondiale, « moralisation » des flux financiers…
Nicolas Sarkozy n’est jamais autant à l’aise que lorsque les objectifs qui lui sont fixés paraissent inatteignables, et c’est exactement la configuration qui se présente à lui. Il affirme aborder la montagne avec détermination, mais aussi avec modestie, sans vouloir provoquer de faux espoirs. Tout le contraire du langage à l’emporte-pièce qu’il a l’habitude d’utiliser en politique intérieure ! On a parfois l’impression qu’il y a deux Sarkozy, un impulsif qui parle aux Français sur un ton péremptoire, et un réfléchi qui s’adresse aux dirigeants de la planète avec diplomatie.
Outre l’obligation d’obtenir quelques résultats probants de la part des Chinois, des Américains et des Allemands sur le plan monétaire (ce qui n’est pas acquis), le président de la République devra se « réunifier » lui-même s’il veut faire fructifier ses deux mandats internationaux. Après deux premières conférences de presse tendues (surtout en janvier 2008), le troisième rendez-vous avec les journalistes accrédités à l’Élysée, ce matin, devrait permettre de mesurer le degré de « zénitude » du chef de l’État, à l’aube d’une année cruciale pour son avenir… et le nôtre.
La haute couture, ultra-luxe réservé à un tout petit cercle
« Avant de légaliser l'euthanasie, j'aimerais que l'on commence par améliorer l'accueil des personnes en fin de vie, en atténuant leur souffrance, mais aussi en continuant à les considérer comme des personnes à part entière. Les soignants le disent, si ces conditions sont satisfaites, la demande de mort disparaît le plus souvent », témoigne le cinéaste Frédéric Chaudier. Lorsqu'il apprend la grave maladie dont souffre son père, tous deux pensent alors que l'euthanasie est la seule solution : « Nous étions à mille lieues d'imaginer que l'existence puisse encore lui (nous) offrir des périodes utiles. Pourtant, c'est bien ce que nous avons expérimenté, » explique-t-il à La Vie (1).
Le Sénat se penchera, demain, sur une proposition de loi sur l'euthanasie. Or, un récent sondage Opinion Way montre que la grande majorité des Français préférerait que leurs proches en fin de vie aient des soins palliatifs (63 %), plutôt que de subir une euthanasie (36 %) (1).
D'après la proposition de loi, on pourrait faire connaître à l'avance son désir sur sa manière de mourir en cas de maladie. Une chose est de prendre cette décision en pleine forme, une autre de la vivre quand l'heure approche ! On nous donnerait seulement huit à quinze jours entre la demande et l'exécution de l'acte !
Le flou est immense : comment s'assurer que la personne est vraiment libre ? Quid des demandes qui traduisent plus une détresse qu'un véritable choix ? La précipitation est aussi impressionnante. Cette proposition de loi court-circuite les travaux de l'Observatoire de la fin de la vie, créé juste l'année dernière. De plus, elle ne tient pas compte du fait que la loi Léonetti sur la fin de vie, votée voici cinq ans, est méconnue : 68 % des Français ignorent qu'elle interdit l'acharnement thérapeutique, principale cause des demandes d'euthanasie ! On voit clairement la contradiction : une nouvelle proposition vient, alors que la loi précédente n'est pas appliquée comme il convient.
La prudence s'impose, comme le réclame le Manifeste citoyen pour la dignité des personnes en fin de vie, rassemblant de grandes personnalités : « [...] Un droit à une injection létale et/ou à un suicide assisté »... ferait... « courir des risques aux plus vulnérables et aux plus démunis d'entre nous. [...] Alors que notre pays s'apprête à débattre du financement de la dépendance [...], notre vigilance [...] commande de ne pas se donner les moyens législatifs qui pourraient être détournés à des fins de pression sur des personnes dépendantes, auxquelles on présenterait la mort choisie comme une solution citoyenne généreuse. De plus, confier aux professionnels de santé la fonction spécifique de pratiquer des injections mortelles sur les lieux mêmes où ils soignent, s'avère contraire à leur mission [...] Aucun motif ne saurait autoriser quiconque à décider qu'une vie ne vaut pas la peine d'être vécue. »
Face à ce grave danger, il convient de veiller à l'application de la loi Léonetti : développer les soins palliatifs, informer les Français sur leurs droits, former les personnels soignants à combattre la souffrance plutôt qu'à l'euthanasie, et s'assurer de la poursuite des recherches pour les cas les plus difficiles.
Peut-on arrêter une révolution en marche? La suspendre le temps qu’elle reprenne son souffle pour la rendre plus forte, bien à l’abri des surenchères? Éternelle question, posée depuis 1789, à laquelle la Tunisie, à son tour, n’échappe pas.
Curieux statut, en effet, que ce gouvernement à la fois parfaitement légitime au regard de la constitution et totalement illégitime aux yeux de l’histoire. La rue semble rappeler au pouvoir cette contradiction qui pollue les fragrances légères de la liberté, et l’avènement d’une démocratie qui reste à inventer.
C’est tellement tiède cette transition pour un peuple qui vient de renverser pacifiquement son dictateur... Qui pourrait accepter sans état d’âme ni tumulte supplémentaire une équipe dirigée par le Premier ministre sortant dont les postes clés sont confiés à des personnalités de l’ex-régime honni?
Cette concession à la raison pouvait sembler sage pour conjurer les risques d’une instabilité économique sûrement fatale, et ramener le calme. Trop sage et trop résignée, semble-t-il, pour les Caravaniers de la liberté qui n’ont plus qu’un mot d’ordre, désormais: aller jusqu’au bout du chemin ouvert le 14 janvier par la fuite de Ben Ali.
Il y a dans ce mouvement un mélange d’idéalisme, de spontanéité populaire et d’opportunisme, aussi, de quelques mouvements islamiques qui rêvent d’une radicalisation dont ils pourraient tirer bénéfice. Quelles que soient les motivations des uns et les calculs des autres, le réalisme qui a présidé à l’installation de Ghannouchi à la tête de l’État semble déjà dépassée par l’aspiration à un grand coup de balai sans la moindre indulgence: les «restes» de la dictature devraient être évacués d’urgence. Ils ne mériteraient, au mieux, que les poubelles d’un soulèvement plus profond encore qu’on ne l’avait imaginé.
Si profond qu’il serait prêt à tenter l’aventure ultime d’un pouvoir entièrement délivré du passé. Entièrement neuf, certes, mais totalement inexpérimenté. Une option jugée «irresponsable» par l’un des ministres issus de l’opposition. Après tout, Mandela, en Afrique du Sud, avait délibérément composé avec l’administration blanche héritée de l’apartheid. Il voulait réconcilier, certes, sur fond de nation arc-en-ciel, mais surtout éviter à tout prix la désorganisation du pays.
Cette journée de lundi sera, déjà, cruciale pour le nouveau pouvoir tunisien qui ne peut se permettre la force contre les manifestants sans craindre de perdre ce qui lui reste de crédibilité. La moindre fébrilité, le moindre tir malheureux, et c’est toute la Révolution qui pourrait prendre un autre tour, un autre sens, pour basculer dans l’inconnu.
Voilà ses acteurs confrontés à un choix extrêmement périlleux. Une alternative insatisfaisante qui est l’un des multiples colis piégés laissés derrière lui par l’autocrate fuyard.
Un soir d’insolence, Patrick Poivre d’Arvor avait comparé Nicolas Sarkozy à «un petit garçon tout excité». C’est que notre Président venait de faire ses premiers pas à un sommet des grands de ce monde, plus bondissant et plastronnant que jamais. Sermonné, Poivre s’était excusé... Les années ont passé, avec elles l’excitation des débuts. Mais, que notre Président nous pardonne, le «petit garçon» est resté : non par sa faute, mais parce que la France reste un petit pays face aux grands d’aujourd’hui, les Etats-Unis et la Chine. Notre petit Président a bien envisagé un moment de leur faire leçon, aux deux grands, du haut de ses présidences du G8 et du G20, mais ils l’ont vite remis à sa place. C’est donc un petit garçon modeste qui recevra aujourd’hui la presse en son Palais de l’Elysée - ce qui, bien sûr, n’interdit pas une grande ambition.
Entre “inch Allah” et Carmagnole, le chant nouveau de la Tunisie
“Du trottoir au pouvoir, en passant par le séchoir !”
Que réclament désormais les “sans-culottes” carthaginois ? La peau du RCD, le parti unique de l’ex-président. Une véritable administration bis, en fait, avec le clientélisme pour unique idéologie. Mohsen, 58 ans, déchire théâtralement sa carte d’adhérent : “J’ai dû la prendre, comme tous mes voisins. Sinon, nos maisons n’auraient jamais été raccordées au tout à l’égout…”Et ça crie et ça chante, toutes classes sociales mêlées, sous les fenêtres des anciens maîtres : “Le dictateur est parti, mais pas la dictature. RCD, dégage !” Le logo géant du parti, posé sur un bâtiment monumental, a déjà été précipité dans le vide. Trois lettres à terre, en attendant mieux.
De son bureau, à l’étage, la directrice de la librairie “Al Kiteb” surplombe les évènements. En vitrine, Selma Jabbes a exposé des ouvrages théoriquement interdits. Le plus réclamé reste “La régente de Carthage”, portrait au vitriol de Leila Ben Ali, née Trabelsi. Ou comment une aguichante coiffeuse, promue “Première dame”, a mis le pays en coupe réglée avec sa famille… Plus encore que son époux, la shampouineuse parvenue - “du trottoir au pouvoir en passant par le séchoir !” - cristallise la rancœur populaire. Incendiées, ses luxueuses villas deviennent lieux de pèlerinage - tel jadis le palais de Saddam. Arrêtés par dizaines, ses proches parents rejoignent la case prison. La presse publie les photos du “butin des voleurs”, bijoux, diamants, cartes de crédit abandonnés dans la fuite…
Avenue Bourguiba, la libraire respire. Les censeurs de l’Intérieur ne viendront plus la harceler : “Des brutes, des ignares… Ils souhaitaient même saisir mes ordinateurs, espérant y trouver la liste des clients “mal pensants”, vous voyez !”
La chasse aux “bénalistes” est ouverte
À la nuit tombée, après le couvre-feu, des ombres s’agitent derrière des barrages. Voici les “milices citoyennes”, simples habitants armés de gourdin et défendant leur territoire. Contre qui ? Les derniers “sbires” de Ben Ali qui tirent sporadiquement, à tort et à travers. La sécurité, pourtant, semble à peu près rétablie. Mais les plus folles rumeurs courent toujours. L’exaltation, au crépuscule, alimente les fantasmes. “Ils” ont empoisonné l’eau de la ville, assassiné un enfant, libéré les ours du zoo… Postés près de la Médina, jurant “s’être battus jusqu’à l’aube”, Nejib et ses copains - moyenne d’âge, 20 ans - s’enflamment. La belle équipe, le jour venu, s’empressera de grossir la marée hurlante : “Leila vampire, pouffiasse… à mort, le RDC !”Les jeunes Tunisiens, héros du soulèvement par la grâce de Facebook, poussent ainsi leur avantage. La fête est si belle, et si légitime le désir de rupture… pourquoi s’arrêter au milieu du gué ? Ils flottent sur le nuage de la liberté conquise et refusent de lâcher du lest. Pas question d’accepter les nombreux “bénalistes” du gouvernement provisoire : “Compétents ou pas, dehors !”. L’intransigeance des ultras redouble, lorsque les rares ministres de l’opposition démissionnent. Du passé, faisons table rase ? Sauf qu’aucun leader neuf et charismatique n’émerge pour mener la marche vers la démocratie. Les exilés rentrant de France, peut-être ? “Pfff, vous rigolez !” Et tandis que la rue s’exprime, soulageant deux décennies de frustrations accumulées, on redoute un chaos économique et institutionnel. “Le courage, aujourd’hui, consiste à retrouver le chemin des bureaux, des usines, des entreprises et des champs”, prêche Foued Mebazaâ, le président par intérim. Un peu dans le désert, quand même…“Je préfère encore un tyran à un islamiste !”
Partout, la chasse aux caciques de l’ancien régime se poursuit. Pillages d’entrepôts sur le port, rixe entre avocats au palais de justice, “épuration” à la télévision, ministres vilipendés...“Ce n’est pas une jacquerie, ni une révolte, mais une révolution”, insiste Hamadi Redissi, éminent politologue. La France, à ce titre, aurait pu servir de référence historique. Mais non : “En soutenant le despote jusqu’au bout, Paris nous a cruellement déçus. Les Américains se sont montrés plus clairvoyants. Il est vrai que Michèle Alliot-Marie passe ses vacances à Djerba…” Enfin, plus rien ne sera comme avant : “Le monde entier a appris que la Tunisie constitue une nation, et pas seulement une carte postale”.Dans sa villa du quartier la Marsa, le professeur termine son dernier essai “Tragédie de l’islam moderne” (à paraître au Seuil, le 3 mars). Une trop longue instabilité politique, à ses yeux, risque de conduire vers le pire. Trois menaces pèsent sur la période de transition : “le putchisme, l’immobilisme et la surenchère extrémiste”. Bien audacieux qui ose prédire comment les choses tourneront. On note cependant que les “barbus”, eux aussi persécutés sous Ben Ali, refont surface dans les cortèges protestataires. “Je préfère encore un tyran à un islamiste !” s’emporte M. Redissi, avant d’arrondir les angles : “Mais n’agitons pas un danger qui reste de l’ordre du virtuel…”
N’empêche, avant de prendre congé, le vieux militant laïque nous lance : “Si vous êtes croyant, priez pour la Tunisie !”. Et la Carmagnole vaincra, “inch Allah”.
Mais il s'agit avant tout d'hommes qui discutent ensemble.
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Algérie : 42 blessés lors d'une manifestation réprimée
Selon le ministère de l'Intérieur, 19 personnes ont été blessées, dont 11 manifestants et passants et huit policiers. Deux de ces derniers sont dans un état grave, a-t-il précisé dans un communiqué publié par l'agence APS. Il y a également eu neuf interpellations pour « voie de fait et certains pour port d'armes prohibées », selon le ministère qui déplore « l'usage de pierres, de chaises et d'objets contendants » contre les forces de l'ordre. Arezki Aïder, député RCD de Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, a été interpellé puis relâché une heure plus tard, selon son parti.
Certains manifestants, brandissant des drapeaux algériens mais aussi les couleurs de la Tunisie voisine où la population a mis fin il y a une semaine à 23 ans de régime Ben Ali, criaient : « Etat assassin », « Jazaïr Hourra, Jazaïr Democratiya » (« Algérie libre, Algérie démocratique »).
Tôt dans la matinée, environ 300 personnes s'étaient retrouvées bloquées par des centaines de membres des forces de l'ordre casqués, équipés de matraques, boucliers et gaz lacrymogène, devant le RCD sur l'avenue historique de Didouche Mourad.
Ils devaient se diriger vers la Place de la Concorde, à un kilomètre de là, pour lancer une marche en direction de l'Assemblée nationale populaire (chambre des députés).
« Je suis prisonnier dans le siège du parti », déclarait Saïd Sadi par haut-parleur depuis le premier étage de l'immeuble. « On ne peut pas mener de lutte pacifique quand ont est assiégé. » Les partisans du RCD se sont dispersés dans le calme vers 13h30 GMT après avoir été bloqués six heures par un cordon policier au RCD.
Peu avant la fin de la manifestation, un trentaine de jeunes ont improvisé une contre-manifestation sur place aux cris de « Bouteflika, Bouteflika » avec slogans hostiles à Saïd Sadi. Ils ont été dispersés par la police.
Dès vendredi soir, les autorités avaient pris des dispositions pour quadriller la capitale après le maintien par le RCD de son mouvement malgré l'interdiction décrétée par la wilaya (préfecture) d'Alger. Des barrages étaient apparus aux entrées de la capitale. Au moins trois bus transportant des manifestants de Kabylie ont été bloqués vendredi soir, selon des témoins cité par le quotidien El-Watan.
Place de la Concorde, des dizaines de véhicules blindés et des centaines de membres de la protection civile et de la police avaient été déployés, tout comme devant le palais présidentiel, sur les hauteurs d'Alger, protégé par une douzaine de véhicules blindés armés de canons à eau. Dans le ciel, une ronde d'hélicoptères surveillait la situation.
« Le fait d'interdire des marches pacifiques encadrés par des partis et la société civile, c'est pousser à une explosion », a déclaré par téléphone le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) Mostefa Bouchachi. « C'est désolant ».
L'Algérie a vécu début janvier cinq jours d'émeutes contre la vie chère qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Le mouvement s'est arrêté après l'annonce par le gouvernement de mesures pour faire baisser les prix des produits de première nécessité.
La manif de la "honte" rallie les Belges
C'est la première fois, depuis les élections législatives belges du 13 juin 2010, que des citoyens ordinaires expriment ainsi massivement leur exaspération face à l'impasse actuelle : une crise politique d'une durée record en Europe qui menace l'unité du pays à cause de divergences entre Flamands et francophones.
Ils répondaient à un appel popularisé via internet de cinq jeunes de Flandre et de Bruxelles, trois étudiants et deux salariés, se disant sans affiliation politique même si l'un d'eux est fils du ministre fédéral de la Justice, un chrétien-démocrate flamand. Leur mot d'ordre : une marche de la "honte" pour le royaume.
"Qu'est qu'on veut ? On veut un gouvernement", ont scandé les protestataires, jeunes souvent.
Nombre de manifestants arboraient aussi dimanche une affichette avec le slogan "Se diviser ? pas en notre nom !", mot d'ordre d'une réunion d'artistes et d'intellectuels organisée à Bruxelles vendredi soir, qui a fait grand bruit.
"Un début de fracture entre Flamands"
Les participants, flamands et francophones mêlés, y ont dénoncé la ligne nationaliste défendue par le parti indépendantiste sorti vainqueur des législatives, la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), qui contribue à l'actuel blocage politique.Sur le ton de l'humour, le francophone Philippe Geluck, le célèbre dessinateur du "Chat", y a appelé à une "révolution des moules et des frites", le plat national belge, sur le modèle de la "révolution du jasmin" tunisienne.
Autre slogan à succès, "Une barbe pour la Belgique" pouvait-on lire sur des autocollants arborés dimanche par certains des 34.000 manifestants (selon la police), à la suite d'un appel de l'acteur belge Benoît Poelvoorde à ne plus se raser jusqu'au dénouement de la crise.
Pour lui, la manifestation de dimanche reflète "un début de fracture entre Flamands", depuis que la droite flamande --la N-VA et les chrétiens-démocrates du CDV-- a rejeté le 6 janvier une ébauche de compromis élaborée par un socialiste flamand chargé d'une mission de conciliation. Ce texte a été au contraire appuyé par la gauche flamande et les francophones participant depuis plus de sept mois à ces interminables négociations à sept.
"Nos hommes politiques vont devoir réagir après une telle mobilisation"
Seul incident du rassemblement de dimanche, cinq extrémistes flamands ont été interpellés par la police alors qu'ils tentaient de détruire des tracts destinés aux manifestants.L'un des organisateurs de la marche, Simon Vandereecken, un graphiste de 23 ans, s'est réjoui d'un succès "qui a dépassé nos espérances".
"Nos hommes politiques vont devoir réagir après une telle mobilisation. Dans le cas contraire, on verra quelles initiatives prendre", a-t-il dit à l'AFP.
Chatel veut instaurer l'apprentissage de l'anglais "dès 3 ans"
Le ministre de l'Education entend "réinventer l'apprentissage de l'anglais" en France, en utilisant notamment Internet.
"Aujourd'hui, en France, ne pas maîtriser l'anglais est un handicap. Je veux donc réinventer l'apprentissage de l'anglais dans notre pays", a indiqué Luc Chatel, invité d'Europe1 ce dimanche. Le ministre de l'Education souhaite que cet apprentissage soit développé, "dès 3 ans", chez les enfants.
Luc Chatel veut inclure à cet apprentissage précoce "l'usage des nouvelles technologies et d'Internet dans les écoles pour faire appel à des professeurs à distance".Lors d'un long entretien accordé à Europe1, Luc Chatel a également affirmé qi'il était "favorable à la suspension des allocations familiales" en cas d'absentéisme scolaire. Le décret qui permet la suspension -ou suppression- des allocations en cas d'absentéisme scolaire est paru ce dimanche au Journal officiel.
Le ministre de l'Education nationale a aussi justifié les suppressions de postes contre lesquelles les enseignants manifestaient ce samedi. Luc Chatel a justifié cette position par une baisse des effectifs d'élèves et un budget en hausse. "La quantité n'est pas la réponse aux problèmes du système éducatif", a-t-il affirmé en réponse au début de mobilisation du monde enseignant contre 16 000 suppressions de postes à la rentrée prochaine.