TOUT EST DIT

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jeudi 24 juillet 2014

La Pologne condamnée pour ses prisons secrètes de la CIA

Deux détenus de Guantánamo ont fait condamner jeudi la Pologne par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), pour sa «complicité» dans le programme de prisons secrètes de la CIA visant des terroristes présumés. 

Varsovie a été condamnée pour son rôle dans les tortures subies sur son territoire, en 2002-2003, par un Palestinien et un Saoudien, avant que ceux-ci soient transférés à la base américaine de Guantánamo (Cuba), où ils sont toujours détenus.
«La Pologne a coopéré à la préparation et à la mise en oeuvre des opérations de remise, de détention secrète et d'interrogatoire menées par la CIA sur son territoire», ont tranché les juges européens à l'unanimité. Elle a notamment été «complice» du camouflage des mouvements d'avion utilisés dans les transferts de prisonniers, a estimé la Cour de Strasbourg.
Si les tortures infligées l'ont bien été par des agents américains et non polonais, la Pologne a «en pratique facilité tout le processus et créé les conditions nécessaires à sa mise en oeuvre, sans rien faire pour l'empêcher», a-t-elle ajouté.
De ce fait, elle «aurait dû savoir» qu'elle faisait courir aux personnes visées «un risque sérieux de subir» de mauvais traitements, ont ajouté les magistrats, qui ont condamné la Pologne pour tortures et traitements inhumains, violation du droit à la liberté et à la sûreté, ainsi que pour l'insuffisance de l'enquête pénale menée en Pologne sur ces faits.
La Cour européenne avait été saisie par Abu Zubaydah, un Palestinien de 43 ans qui fut considéré comme un adjoint du chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden, et par Abd al-Rahim al-Nashiri, un Saoudien de 49 ans, lui aussi considéré par Washington comme un des membres principaux d'Al-Qaïda.
Leurs avocats ont plaidé que les autorités de Varsovie, «en toute connaissance de cause et de manière délibérée», avaient autorisé la CIA à les détenir au secret pendant plusieurs mois en 2002-2003 en Pologne, où leurs clients ont été torturés, notamment par la technique de la «simulation de noyade».
Abd al-Rahim al-Nashiri, en novembre 2011.... (ILLUSTRATION JANET HAMLIN, ARCHIVES AP) - image 2.0
Image d'un chien d'arabe
Abd al-Rahim al-Nashiri, en novembre 2011.
ILLUSTRATION JANET HAMLIN, ARCHIVES AP
Un jugement «historique»
La CEDH a ordonné à la Pologne de verser 100 000 euros (145 000 $) à chacun des deux requérants, au titre de leur dommage moral.
Cet arrêt n'est pas définitif: les autorités polonaises ont trois mois pour demander un nouvel examen du dossier devant la Grande chambre de la CEDH, ce que la Cour n'est toutefois pas tenue de leur accorder.
L'avocate de M. al-Nashiri, Amrit Singh, s'est félicitée d'un «jugement historique». La CEDH «est devenue le premier tribunal à confirmer l'existence d'un centre de torture de la CIA sur le sol polonais», a relevé l'avocate, qui lors de sa plaidoirie sur le fond en décembre dernier avait demandé aux juges de «rompre cette conspiration du silence et défendre l'État de droit».
Le gouvernement polonais n'a pas souhaité dans l'immédiat réagir à ce jugement. Lors de l'audience, son représentant s'était refusé à tout commentaire sur le fond du dossier, se retranchant derrière le «secret de l'instruction», puisqu'une enquête sur ces faits, toujours en cours, a été ouverte par la justice polonaise en 2008.
La Pologne n'est pas le premier État traduit devant les juges européens pour son rôle dans ce scandale.
La Macédoine a ainsi été sanctionnée par la CEDH en décembre 2012, pour sa responsabilité dans le calvaire de Khaled el-Masri. Cet Allemand d'origine libanaise avait été arrêté en Macédoine fin 2003 puis remis à des agents américains qui l'avaient battu, torturé, drogué puis détenu cinq mois au secret en Afghanistan, parce qu'ils le soupçonnaient à tort de liens avec Al-Qaïda.
D'autres cas pourraient bientôt être examinés par la Cour de Strasbourg, concernant la Roumanie et la Lituanie.
«Jusqu'à présent, seul un pays, l'Italie, a poursuivi un de ses agents», avait regretté en décembre l'émissaire des Nations unies Ben Emmerson, chargé de la protection des droits de l'homme dans la lutte antiterroriste.
En Pologne, le scandale avait rebondi en janvier dernier à la suite d'un article du Washington Post affirmant que la CIA avait payé en 2003 aux Polonais 15 millions de dollars pour installer une geôle dans ce pays.

La crise grecque a fragilisé la démocratie, selon le président Papoulias

Le sauvetage financier de la Grèce en pleine crise économique a fragilisé la démocratie dans ce pays, a déclaré jeudi le président grec Carolos Papoulias à l'occasion du 40e anniversaire de la restauration de la République hellénique.

«La crise a fait reculer la démocratie», a averti le président Papoulias dans un message diffusé 40 ans après la chute de la dictature des colonels.
Le chef de l'État souligne dans ce message que la qualité du débat parlementaire en Grèce et la prise de décisions politiques ont «profondément» souffert des effets de la crise.
Les mesures d'austérité successives imposées par le plan de sauvetage de l'Union européenne et du FMI ont été entérinées de justesse après des débats houleux au Parlement où l'opposition a souvent dénoncé les pratiques «dictatoriales» du gouvernement et des créanciers de la Grèce.
Et certaines des mesures adoptées, qui prévoyaient entre autres des réductions de salaire pour les magistrats et le personnel de la police et de l'armée, ont été rejetées par la cour constitutionnelle.
«Il ne fait aucun doute qu'il est nécessaire (pour la Grèce) de retrouver son autonomie financière pour panser les blessures (de la crise), améliorer le fonctionnement des institutions politiques et élargir la démocratie», a déclaré le président âgé de 85 ans qui se retirera de la vie politique l'année prochaine.
Plombée par ses dérapages budgétaires, la Grèce, qui vient de céder à l'Italie la présidence tournante de l'UE, s'efforce laborieusement de sortir de la crise en appliquant depuis 2010 un plan draconien d'austérité dicté par l'UE et le FMI, en contrepartie de son renflouement.
Son économie, minée par un chômage endémique qui n'a cessé de croître depuis 4 ans, devrait toutefois amorcer une légère reprise cette année.
Papoulias a également déploré dans son message commémorant le retour de la République en Grèce la montée en puissance, à la faveur de la crise, du parti néo-nazi Aube Dorée, soupçonné de plusieurs agressions ou meurtres contre des immigrés ou des rivaux politiques.
La poussée d'un parti comme Aube Dorée est un «déshonneur» pour la Grèce et son peuple, déclare le chef de l'État, qui a combattu dans les rangs de la Résistance contre l'Allemagne nazie.

PAPOULIAS EST UN SAGE ÉCOUTONS LE PLUS SOUVENT EN EUROPE

“L’euroscepticisme va-t-il devenir la nouvelle règle ?”

De la France au Royaume-Uni, en passant par le Danemark, la Grèce ou l’Autriche, le scrutin est marqué par l’avancée des partis eurosceptiques dans plusieurs pays. Un signal de rejet de la politique européenne telle qu’elle a été menée jusqu’à présent, note la presse européenne.

Le nouveau Parlement apparaît plus fragmenté que l’assemblée sortante, avec une présence renforcée des petits partis, reflet des divisions de l’opinion publique européenne.
Le Parlement européen est en passe de devenir plus broyant, moins gérable, plus confus et un interlocuteur plus difficile pour négocier, en conséquence des élections européennes”, écrit Quentin Peel dans le Financial Times. L’éditorialiste britannique estime que

Financial Times, London

une poussée du soutien pour les partis populistes anti-européens à droite et à gauche dans des pays comme le Royaume-Uni, la France et la Grèce va laisser cette assemblée de 751 eurodéputés sans une majorité claire d’un côté ou de l’autre du spectre politique. Des semaines de querelles politiques semblent inévitables, pendant que les nouveaux députés vont se battre pour former des alliances avec d’étranges compagnons de chambrée, et les partis principaux vont se battre pour former une majorité afin de déicider qui sera le prochain président de la Commission européenne. Il pourrait y avoir un blocage prolongé entre le Parlement et le Conseil européen, où les dirigeants des 28 Etats membres se rencontrent pour décider du successeur de José Manuel Barroso à ce poste.
Alors que le Parti démocrate du président du Conseil Matteo Renzi enregistre un score record, avec plus de 40% des voix, dans les autres pays, “ce n’est pas le ‘vote de protestation’ annoncé par les sondeurs, et peut-être pas non plus le ‘choc salutaire’ évoqué par [l’ancien président de la Commission européenne, Romano] Prodi. C’est quelque chose de plus”, écrit Aldo Cazzullo dans le Corriere della Sera :

Corriere della Sera, Milan

on se rappellera des élections de 2014 comme de la défaite historique d’un système politique. L’éclipse des partis traditionnels. Le rejet de l’establishment européen. Le résultat d’hier indique deux choses. L’Europe a donné la mauvaise réponse à la crise. Le monde entier a réagi à l’éffondrement industriel et financier avec une politique d’expansion et d’investissements ; seule l’Europe menée par l’Allemagne a suivi la politique des coupes et de la rigueur, appauvrissant tous les pays sauf l’Allemagne. […] Le vote confirme une tendance diffuse bien au-delà du continent : le signe de notre temps est la révolte contre les élites, contre les institutions, contre les formes traditionnelles de représentation. Et l’Europe est perçue comme le fondement et le garant de ces élites contre lesquelles on se rebelle.
Un revers pour la Plate-forme civique”, titre Gazeta Wyborcza, à propos des Elections européennes. Alors que les résultats définitifs n’étaient pas encore connus au moment du bouclage, les deux principaux partis, la Plate-forme civique du Premier ministre Donald Tusk et le parti Droit et justice (opposition) ont tous deux 19 sièges au Parlement européen. De manière surprenante, [note] le quotidien, le parti anti-européens Congrès de la nouvelle droite (KNP) a fait son entrée au Parlement européen, en passant la barre des 7 %. Selon Gazeta, les résultats des partis populistes et d’extrême droite aux européennes de par le continent pourraient avoir des répercussions sur le long terme sur la politique européenne :

Gazeta Wyborcza, Warsaw

Même si l’eurosceptiscisme radical ne devrait pas secouer brutalement le fonctionnement de l’UE, il pourrait, malheureusement devenir un virus qui infecte les autres. Le populisme et l’hystérie sur les “vagues d’immigrés” et “l’omnipotent Bruxelles” et les demandes d’un Etat national fort […] pourraient devenir plus populaires parmi les autres partis, spécialement s’ils veulent conquérir les électeurs eurosceptiques.
Elle avait beau être annoncée, la victoire du Front national”, qui devient le premier parti du pays, avec plus de 25% des voix, “reste un choc qui va ébranler la France et l’Europe”, écritLibération. Pour le quotidien de gauche français,

Libération, Paris

l’onde de choc créée par le FN dépasse les frontières. Ses résultats, accompagnés par les bons scores d’autres partis europhobes au Danemark, en Autriche ou au Royaume-Uni, constituent une menace réelle pour l’idée européenne. Le virus qui contamine la France depuis des années risque de se diffuser dans une Union où la colère contre les politiques de rigueur se fait plus sourde, où la peur de l’étranger ne cesse de grandir. Seule la capacité des partis démocrates à parler à ce peuple en rupture démocratique peut espérer combattre le mal.
Pour Die Tageszeitung, c’est bel et bien “la crise de l’euro” qui est responsable de la montée du populisme en Europe. Le parti eurosceptique Alternative für Deutschland (AfD) obtient 7 sièges au Parlement européen. Créé en 2013, il réussit un tour de force, tandis que la plupart des autres partis perdent des électeurs. Le parti d’extrême-droite NPD obtient quant à lui un siège au Parlement européen.
Selon la TAZ, le succès de l’AfD symbolise la transformation du milieu libéral. En Allemagne, il y a

Die Tageszeitung, Berlin

ceux qui gagnent mieux leur vie que d’autres. Ils sont las de la république multiculturelle. Ils n’ont aucune envie de payer pour les fainéants grecs. […] Il serait cependant naïf de croire que l’AfD se ruinera lui-même. Son succès peut plutôt être considéré comme une sorte de normalisation européenne. En Autriche et aux Pays-Bas, des partis populiste de droite se sont depuis longtemps substitués aux partis libéraux. L’euro-scepticisme, serait-ce donc [la nouvelle] norme européenne ?
Un grand bond pour le Parti du peuple danois”, titre leBerlingske, selon lequel le parti populiste de droite a obtenu 25 % des voix aux européennes, devenant ainsi le premier parti du pays. Malgré cela, le quotidien danois nourrit quelques doutes sur le réel pouvoir des partis eurosceptiques au Parlement européen :

Berlingske Tidende, Copenhagen

malgré leurs progrès, l’avancée des partis eurosceptiques est très signifiante essentiellement du point de vue électoral. La question est de savoir si la majorité pro-européenne pourra ignorer ce nouveau bond de l’eurosceptiscisme en Europe. Marine Le Pen a dit qu’elle veut détruire l’UE de l’intérieur. Mais malgré le triomphe du Front nationale, il reste à voir si Le Pen sera capable de rassembler suffisamment de pays pour former un groupe au sein du nouveau Parlement.
Au lendemain des élections européennes, Eleftherotypia titre “Syriza pour la première fois !”. La coalition de la gauche radicale d’Alexis Tsipras obtiendrait 27.6% devant le parti du premier ministre Antonis Samaras, Nouvelle démocratie (22,8%). C’est sans conteste une grande défaite, estime le quotidien, pour la coalition au pouvoir (ND-socialistes), qui perd 11 % par rapport à 2012 [”mais qui ne veut pas prendre le message”]. Le journal pointe aussi le score du parti néo-nazi Aube dorée (9,39 %) :

Eleftherotypia, Athens

La troisième position du parti Aube dorée a entaché les élections, dans un contexte de la montée des eurosceptiques et des extrêmes-droites partout en Europe.

La France ennemie du libre-échange

On a parfois l’impression, en 2014, de vivre en 1784. Les gabelles et autres tailles n’ont jamais été aussi élevées : des portiques avec des caméras remplacent simplement les barrières d’octroi. Les cahiers de doléances du tiers état n’ont jamais été aussi bien remplis : voyez les votes contestataires aux élections européennes.
Si on ne barre plus la route à la circulation des hommes en Europe, la France s’isole malgré tout volontairement du reste du monde. Turgot, contrôleur général des finances de Louis XVI, de 1774 à 1776, voulait libérer la circulation des biens ; notre ministère de la Culture, au contraire, veut interdire au géant américain de la distribution de vidéos à la demande, Netflix, de diffuser ses films en France. Par mesure de rétorsion, l’entreprise a bloqué les adresses IP de tous les ordinateurs installés sur notre territoire qui, depuis, sont privés d’accès au site américain.
Amazon, Google et Apple font peur : ils réussissent, ils gagnent de l’argent et ils donnent toute satisfaction à leurs clients. Eh bien, qu’ils expient ce péché contre la morale socialiste et qu’ils payent au nom de l’exception culturelle française ! Le consommateur ordinaire (celui qui n’habite pas à deux pas d’une grande librairie) s’acquittera donc de nouveaux frais de port, il devra se perdre dans les bouchons ou les transports en commun afin d’aller à la recherche de son livre dans une librairie qui, une fois sur deux, ne l’aura pas en stock.
Mais, dira-t-on, il faut bien sauver le réseau des librairies… Une seule question : la disparition des disquaires a-t-elle en rien diminué l’accès à la musique ? C’est le contraire qui s’est passé.
Un ancien directeur de la Bibliothèque nationale de France et un grand éditeur français se battent pour empêcher Google de numériser les bibliothèques américaines et de mettre ainsi la main sur un trésor inestimable et monnayable de manière monopolistique à l’avenir. Les mêmes luttent contre les liseuses électroniques au motif que ce qui est acheté en ligne et stocké dans le cloud peut être effacé des nuages du jour au lendemain.
Mais un vrai lecteur pleure-t-il parce qu’il risque de perdre demain ce qu’il rêve de posséder aujourd’hui ? Bref, c’est comme si, en amour, il valait mieux rester célibataire pour ne pas tomber amoureux et risquer d’être trahi.
Tous les étudiants et tous les chercheurs consultent en ligne les ouvrages numérisés par les Américains, et ce, même lorsque, droit d’auteur oblige, ils ne sont que partiellement accessibles. Et ils le font prioritairement parce que les sites français sont moins riches, plus complexes d’utilisation et limités aux collections très anciennes au détriment de la production récente et protégée.
En somme, en France, on aime mieux empêcher que permettre, émettre des codes et des lois, fermer plutôt que d’ouvrir. Turgot regrettait que « l’exercice des arts et métiers soit concentré dans les mains d’un petit nombre de maîtres réunis en communauté ». Il souhaitait ouvrir les droits et non réglementer. Comme à cette époque, il reste aujourd’hui en France bien des « jurandes, maîtrises et corporations » à dissoudre afin de vivifier les échanges.
Dans l’Antiquité, les stoïciens, de Sénèque à l’empereur Marc Aurèle, sous le Haut Empire, réglaient leur conduite selon trois principes, comme l’a magnifiquement expliqué Pierre Hadot dans la Citadelle intérieure(Fayard) : l’assentiment, le désir et l’action. Le premier commandait d’accepter l’inéluctable, ce qui ne dépend pas de nous, et d’en faire son miel après avoir lavé notre regard de nos préjugés. Le deuxième enseignait à ne vouloir que le seul bien, défini à l’aune d’un réalisme naturel. Le troisième prescrivait de servir, à sa place, les intérêts de la communauté humaine.
Pourquoi ne pas accepter ce que les géants du Net nous offrent ? Ce n’est pas parce que c’est commercial que c’est mauvais. Je préfère pour ma part un bon commerçant à un mauvais ministre.

Les Pieds Nickelés de la droite

Un politicien pense à la prochaine élection, reprenait Golda Meir, un homme d’État ne pense qu’à la prochaine génération. À droite, actuellement, personne ne réfléchit à ce que devrait être la France de 2050 ou même celle de 2020. Cela fait longtemps que nos hommes politiques ont déserté le terrain des idées. Le problème, c’est qu’ils ne pensent même pas à la prochaine présidentielle. Pendant ce temps, ceux que l’on présentait jusqu’ici comme les ténors de la droite — mais qui sont en train de devenir de simples castrats — ont abandonné le terrain de la politique pour celui des faits divers. Un jour, c’est l’armoire contenant les fichiers des adhérents qui est retrouvée fracturée. Le lendemain, ce sont les rémunérations de tel ou tel salarié de l’UMP qui se retrouvent exposées sur la place publique. Et le surlendemain, c’est un ancien secrétaire général du parti, accusé d’avoir été à Center Parcs aux frais de l’UMP, obligé de se justifier en sortant la facture qu’il a lui-même acquittée.
Mais où donc la droite est-elle tombée ? Jusqu’où cette descente aux Enfers se prolongera-t-elle ? Tous ceux qui pensaient avoir connu le pire avec la pitoyable guerre Fillon-Copé pour la présidence de l’UMP à l’automne 2012 découvrent avec horreur que la principale alternative à la gauche n’est en fait qu’un tigre de papier. Une sorte de navire en train de sombrer, car les différents capitaines autoproclamés s’envoient des “boules puantes” à la figure plutôt que de fixer un cap, et règlent leurs comptes sur le dos des militants, des sympathisants et des soutiens de la droite qui nourrissent encore de l’espoir pour dans trois ans.
Le pire, c’est que les événements pitoyables qui se déroulent actuellement au sein de l’UMP montrent la vraie nature de ceux qui aspirent aux plus hautes responsabilités et qui prétendent devenir des “hommes d’État”. La haine, la détestation et le climat de violence amènent même tel ancien premier ministre de Sarkozy à envisager de quitter le parti, après y avoir mis le feu, pour ne pas voir son ancien mentor en prendre la présidence. Les mêmes qui évoquaient il y a peu la terre promise de 2017 en sont à jouer les Néron en laissant derrière eux une tragique terre brûlée.
Faut-il que la droite soit vraiment malade pour n’avoir toujours pas compris que les 17 millions de Français qui ont voté pour Nicolas Sarkozy en 2012 attendent d’abord de leurs ténors qu’ils jouent le rôle d’opposants.
Le chômage ne cesse de s’accroître dans des conditions dramatiques en dépit des promesses ridicules formulées par François Hollande. Les comptes publics se détériorent à la vitesse grand V, comme en témoignent les 4 milliards de dépenses non financées engagées par Manuel Valls en trois mois, qui représentent plus du double des économies budgétaires (réelles) annoncées pour 2015. Ce qui montre à quel point les socialistes font de la cavalerie financière, comme les Grecs ou les Portugais avant eux, et comment ils nous envoient dans le mur en klaxonnant. La situation des entreprises ne s’améliore toujours pas. Ce qui n’est pas étonnant compte tenu de l’absence totale de substance du pacte de responsabilité et surtout du manque de confiance dont auraient besoin ceux qui pourraient investir.
Et, sur le plan sociétal, rien ne s’améliore. Après une session du baccalauréat ridicule tellement elle a consisté à donner ce diplôme au plus grand nombre, le ministre de l’Éducation n’a qu’un seul programme : dédramatiser le système de notation français. De la même manière, la garde des Sceaux veut réformer le sort judiciaire des moins de 21 ans en rétablissant une forme “d’excuse de la minorité”. Et, pendant ce temps, François Hollande s’est mué en Albert Lebrun, inaugurant les chrysanthèmes et roulant sur la route du Tour de France.
Notre pays danse sur un volcan. La gauche commence à en prendre conscience. C’est pour cette raison qu’elle se divise. Mais la droite est aux abonnés absents du débat intellectuel, du devoir d’inventer et des réformes à mener. Elle préfère régler des comptes qui n’intéressent que ceux qui jouent les Lorenzaccio au petit pied. Elle se complaît dans la médiocrité d’absurdes querelles de personnes. Elle décourage petit à petit tous ceux qui voyaient encore en elle une alternative à cette majorité socialiste insupportable.
Surtout, elle crée progressivement les conditions pour que le nouveau président de l’UMP, qui sera désigné à la fin novembre, fasse table rase du passé, de l’image désastreuse du parti bleu, blanc, rouge, de ses comptes, de son nom, mais surtout de sa gouvernance, de sa manière de fonctionner et de son plan d’action. En attendant, plus que jamais les Français reprennent à leur compte la boutade de Clemenceau : « En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables. »

La fin de notre civilisation commence à Mossoul

La fin de notre civilisation commence à Mossoul



La fin de notre civilisation commence à Mossoul : il faudrait une nouvelle croisade pour vaincre les terroristes islamiques.

 C'est la première fois depuis 1700 ans qu'il n'y a plus un seul chrétien à Mossoul.

Il ont tous été chassés par les terroristes islamiques et hier, à l'Angélus, la réaction du pape François a été de soutenir que "la violence se vainc par la paix". Il nous a exhorté de "prier en silence" le "Dieu de la paix" pour ramener "le dialogue et la réconciliation".
La paix, le dialogue et la réconciliation avec les terroristes de "l'Etat islamique" auto-proclamé, des terroristes qui sont en train de perpétrer le génocide des chrétiens [...], qui leur confisquent leurs maisons et leur intiment de se convertir à l'islam ou alors de payer une taxe prohibitive pour avoir la vie sauve, sinon ils seront condamnés à mort ?
En fait, ce qui se passe au Moyen-Orient est le coup de grâce d'une longue stratégie de discrimination et de persécution des chrétiens.  Preuve en est, entre la fin de la seconde guerre mondiale et le début du 21ème siècle,  la présence chrétienne au Moyen Orient a chuté de 30% à 3%.
Et maintenant que les chrétiens sont littéralement en train de disparaître, le pape, littéralement, fait semblant de rien.
Pour beaucoup moins que ça, (la libération du saint Sépulcre de Jérusalem), les papes et les souverains chrétiens d'Europe ont fait les Croisades entre le 11ème et le 13ème siècle. Déjà au 9ème siècle, le pape Jean VIII avait légitimé "la guerre sainte" contre les Sarrasins.
Il est bon de rappeler au pape François qu'aujourd'hui il ne pourrait par prêcher la paix de saint Pierre si les musulmans n'avaient pas été vaincus par les armes grâce à Charles Martel à Poitier en octobre 732, par la flotte de la Sainte Ligue envoyée par le pape saint Pie V à Lépante le 7 octobre 1571, par l'armée polonaise et austro-allemande commandée par le roi polonais Jan III Sobieski à Vienne le 11-12 septembre 1683,  acceptant l'initiative du pape Innocent XI de recréer la Sainte Ligue [...]
Il est aussi bien de rappeler au pape François que la Basilique Saint Pierre, justement, et celle de Saint Paul furent occupées et saccagées par les Sarrasins en 846 et que, selon un hadith (une parole attribué à Mahomet), les musulmans sont persuadés qu'ils vont reconquérir Rome et la soumettre à l'islam.
Mais surtout, il est important de se rappeler que jusqu'au septième siècle, et pendant sept siècles, tout le pourtour méditerranéen était chrétien.
La rapide islamisation des rives orientales et méridionales a été la conséquence de la fragilité des valeurs et des divisions politiques des chrétiens d'Orient et non pas à la force des armées musulmanes.
Et bien, cette réalité nous la vivons maintenant, dans cette Europe où nous avons perdu foi dans ce que nous sommes, perdu nos racines, notre foi, notre identité, nos valeurs, nos règles, cette Europe qui remet tout à zéro et qui octroie sans réserve le droit à la nationalité,  ayant accepté des revendications incroyables, accepté que n'importe qui plante sa tente dans notre maison, au nom du relativisme, de la bien-pensance, du multiculturalisme, et, le plus préoccupant, du philo-islamisme.
Mais revenons au but de cet article:
Devrions-nous faire de nouvelles croisades pour sauver les quelques chrétiens rescapés ?
Appelons cela comme nous voulons, mais si nous ne combattons pas et ne vainquons pas le radicalisme idéologique, le terrorisme violent de l'islam, nous finirons comme les chrétiens d'Orient.
Cette guerre doit être menée avant tout ici en Europe et, en parallèle, partout où les extrémistes islamiques sont à l'œuvre. La principale bataille à mener est contre la légitimation de l'islam comme religion autant digne de respect que le Judaïsme et le Christianisme, selon la thèse que ce sont trois grandes religions monothéistes, révélées, ayant Abraham en commun.
Tant que nous n'aurons pas la lucidité et le courage de reconnaître que la racine du mal est inscrite dans le Coran et en Mahomet, nous serons condamnés à succomber.
L'église doit savoir faire la différence entre la personne et la religion, en favorisant la cohabitation avec les musulmans au nom de l'amour que nous a enseigné Jésus, mais sans légitimer une idéologie qui prêche la haine, la violence et la mort à l'égard de tous ceux qui ne se soumettent pas à l'islam.
L'Etat doit interdire la présence de mosquées en prenant acte que ce ne sont pas des lieux de culte mais les bastions du radicalisme et du terrorisme islamique. Il doit aussi bannir tous les sites Internet qui promeuvent le djihad, la guerre sainte islamique.
L'Occident doit s'allier à la Russie, à la Chine et à Israël pour éradiquer le radicalisme et vaincre le terrorisme islamique.
Mais ce pape donnera-t-il jamais sa bénédiction comme le firent les papes des croisades, de Poitier, de Lépante et de Vienne ?
Source en italien (trad. D. Borer)

“Morale” ministérielle et égalité des droits

C’est le 3 juillet, en catimini, que le projet de programme “d’enseignement moral et civique” (EMC) devant être appliqué à la rentrée 2015 a été dévoilé par Benoît Hamon. Il s’agit d’amener « à penser et à agir par soi-même et avec les autres […] ; à comprendre le bien-fondé des règles régissant les comportements individuels et collectifs, à y obéir […] ; à reconnaître le pluralisme des opinions, des convictions, des croyances et des modes de vie ; à construire du lien social et politique ». L’absence de distinction entre le domaine moral et le domaine civique et légal est totale. Et dans les « connaissances » qui doivent être enseignées, on ne retrouve jamais de référence au bien ou au mal, uniquement au juste et à l’injuste.
Dès le CP, on parle des droits et devoirs « de la personne, de l’élève, du citoyen », la principale illustration concernant « les droits égaux des garçons et des filles dans toutes les situations » ; parmi les « connaissances », on note « la tolérance […] les atteintes à la personne d’autrui (racisme, sexisme, xénophobie, homophobie, harcèlement), […] la charte de la laïcité à l’école, […] la sensibilisation à l’injustice et aux préjugés ». Ainsi, grâce à la lutte contre l’homophobie, on pourra présenter la dualité des sexes comme une simple convention sociale. Et sera disqualifiée toute affirmation selon laquelle l’enfant doit pouvoir bénéficier de l’altérité sexuelle de ses parents.
Pour les plus grands, c’est la continuité ; au collège on mentionne « l’égalité et la non-discrimination, […] la dimension biologique de la diversité humaine, sa dimension culturelle, l’expression littéraire de l’inégalité et de l’injustice ». Derrière cette dimension biologique de la diversité, ne se cachet- il pas une remise en cause de l’affirmation simple de la dualité des sexes ?
Par ailleurs, il est prévu que les futurs maîtres suivent une formation spécifique. L’EMC « a un contenu spécifique clairement identifié et suppose […] l’appropriation des concepts qui l’organisent (autonomie, norme, égalité des droits, citoyenneté, laïcité…), l’initiation aux grands courants de la philosophie morale et aux théories psychologiques du développement moral ».
Outre une légitime interrogation sur lesdites théories, ici transparaît clairement l’idéologie de l’égalité des droits selon laquelle chaque individu (dont le sexe n’est qu’une caractéristique assignée à la naissance) aurait le droit de remplir n’importe quel rôle vis-à-vis de la société et donc de la filiation. Cette conception de l’égalité conduit à l’indifférenciation (en particulier celle des sexes), elle est étrangère à l’idée chrétienne d’égalité (l’égale dignité de tous les hommes devant Dieu) comme à celle de la Déclaration des droits de 1789, qui, elle, fait référence à l’égalité devant la loi.
La partie morale de l’EMC se réduit à la tolérance et à la non-discrimination, elle est en fait une roue de secours d’un enseignement civique dont les buts sont de démontrer la justesse des lois actuelles et d’interdire de contester la valeur de l’égalité des droits. Le texte avertit d’ailleurs qu’on ne pourra permettre« une réticence, voire une abstention, dans l’affirmation des valeurs transmises. Les enseignants et les personnels d’éducation sont au contraire tenus de promouvoir ces valeurs dans tous les enseignements et dans toutes les dimensions de la vie scolaire ».
Après un simulacre de concertation, les programmes officiels seront validés et en mai prochain les collèges n’auront le choix qu’entre cinq ou six manuels d’EMC faisant de la surenchère dans le “bien-pensant”.
Cette morale ministérielle a clairement peu de rapport avec celle que les parents veulent transmettre à leurs enfants. Ne va-t-on pas opérer un grand écart dont les élèves seront les victimes ? L’enseignement catholique pourra-t-il manifester son désaccord avec l’EMC, dont le contenu est en opposition avec la morale qu’il essaye de faire passer dans ses cours de catéchèse ? En vertu du caractère propre dont il bénéficie, il en a le pouvoir. Cela permettra peut-être par ricochet de soulever la chape bien-pensante qui est en train de s’abattre sur l’enseignement public.