TOUT EST DIT

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samedi 1 décembre 2012

De la prison pour le " souleveur de jupes " en série

Un Limougeaud de 24 ans condamné pour huit agressions sexuelles. Entre 2006 et 2008, il soulevait les jupes des passantes et leur touchait le sexe.
“Rétines et pupilles, les garçons ont les yeux qui brillent, pour un jeu de dupes, voir sous les jupes des filles”… Il y a la poésie d’Alain Souchon, et il y a la vérité d’un tribunal correctionnel. Et de la poésie, hier dans la salle d’audience de Limoges, pas la moindre trace.
Par contre, Elisa, Caroline, Marie-Thérèse et Corinne étaient bien là. Les mains liées les unes aux autres, même si elles ne se connaissent pas. Elles faisaient face à leur agresseur, celui qui « pour s’amuser » expliquera-t-il, un jour entre 2006 et 2008, a soulevé leur jupe en pleine rue, dans un hall d’immeuble ou dans un ascenseur. Ainsi que celle d’Anouk, Émilie, Angélique et Delphine…
« Un petit jeu parce que j’étais stupide et bête, je ne comprenais pas le mal que je pouvais faire aux autres. Je n’y pensais même pas ». Le jeune homme d’aujourd’hui 24 ans, aux allures de premier de la classe, répétera inlassablement ses excuses.
De quoi mettre certainement un peu de baume sur les blessures encore visiblement saignantes de certaines de ses victimes. Car si les hommes se contentent d’avoir les yeux qui brillent, le prévenu lui, en plus de soulever le vêtement, tentait d’arracher leurs culottes pour leur toucher le sexe. Et il y est parvenu à de nombreuses reprises. « J’avais vu une vidéo où des hommes faisaient cela, j’ai trouvé drôle, j’ai voulu faire pareil ».
" Toutes les victimes ne sont pas dans le dossier "
Des explications intenables pour la substitut du procureur Valérie Sagné : « On n’est pas du tout dans le jeu là?! On est dans la prédation. Il repère sa victime, la suit, attend qu’elle soit seule, pour lui sauter dessus. D’ailleurs il avait avoué 29 agressions puis s’est rétracté mais vous ne m’enlèverez pas de la tête que toutes les victimes ne sont pas dans le dossier ».
Lui, continue sa thérapie, qui lui a permis d’avouer ses actes, de présenter des excuses et de prendre conscience de la souffrance d’autrui. Il est épaulé par sa petite amie avec laquelle il a acheté un appartement. « Ce qu’il attend c’est ce jugement pour pouvoir se reconstruire », argumentera son avocat, Me Romand.
Les victimes elles, comme l’ont fait remarquer Me Dudognon et la procureure se sont présentées en pantalon, les genoux bien serrés. Seule la plus âgée d’entre elle est venue en jupe et a regardé son agresseur dans les yeux pour lui dire « Ne recommencez jamais ».
Coralie ZARB

DSK ? 
Qui ça ? 


DSK a vraiment tout perdu. L’annonce d’un accord supposé entre l’ancien patron du FMI et la femme de chambre du Sofitel n’a pas été accompagnée d’une tempête médiatique. Voici quelques mois encore, ses turpitudes, avérées ou pas, monopolisaient les télévisions. C’est quasiment avec sobriété que l’on a annoncé hier qu’il pourrait éviter un procès civil à New York en acceptant de payer une énorme somme à Nafissatou Dialo.
C’est bien le signe que le flamboyant DSK est redevenu un homme, presque, comme les autres. En dix-huit mois, le « surdoué » de la politique française a perdu son poste au FMI, ses ambitions politiques et sa femme. Il lui reste encore à franchir l’obstacle de l’affaire lilloise du Carlton pour savoir s’il en aura bientôt fini avec la justice. Et après ? Quoi qu’il advienne, Il est menacé du pire des châtiments pour les puissants : l’anonymat.
Au sommet de sa gloire, il passionnait. Son affaire, hors normes, ne pouvait qu’être traitée de manière outrancière. L’homme qui faillit être président, ou la star déchue qui risquait des dizaines d’années de prison, n’est plus qu’un économiste un peu connu, qui donne encore quelques conférences. Autrement dit, il n’appartient plus à la galerie des puissants, si l’on se réfère à ce que fut sa vie d’avant.
Les Romains avaient coutume de rappeler à leurs concitoyens menacés de prendre « la grosse tête », qu’ils risquaient de passer très vite de la gloire à la déchéance. Ils n’étaient pas si fous, ces Romains. Dominique Strauss-Kahn a été victime d’une énorme indigestion de célébrité. Ses appétits sexuels et sa fringale de pouvoir ont provoqué sa chute. Même ceux qui souriaient à l’énoncé de ses « exploits » au lit, ne font plus assaut de blagues salaces. C’est tout dire.
Ses amis comme ses adversaires politiques ont-ils seulement une pensée pour celui qui leur a laissé, bien involontairement, le champ libre ? S’il a envie d’écrire un jour ses mémoires, Dominique Strauss-Kahn pourra les titrer « Suicide mode d’emploi ». Et il n’est même pas sûr que ce livre soit un best-seller.

«Roulette russe à l'UMP»

Barjot-Escada : même combat !?

Barjot-Escada : même combat !?


Des divergences notables sont apparues dans la conduite des manifestations et l’argumentation à tenir contre la dénaturation du mariage. Divergences inévitables en matière prudentielle et donc plus ou moins discutables et légitimes, jusqu’à un certain point…
Quoiqu’on pense du style Frigide Barjot et de ses propos qu’il ne faut sans doute pas toujours prendre au premier degré, il faut reconnaître qu’elle a réussi son coup, en excellant notamment dans l’argumentation dite ad hominem. Sa logique spécifique s’adresse surtout en effet à l’homme adverse (« ad hominem ») en se plaçant sur son propre terrain médiatico-politique, selon ses habitudes. Elle raisonne avec ses principes, non forcément pour les admettre mais pour mettre cet adversaire dans l’embarras, en contradiction avec lui-même, casser son système.
Prendre par exemple comme alliée l’association « Plus gay sans mariage » du jeune Xavier Bongibault, pour démontrer que tous les homosexuels ne sont pas pour le « mariage » des paires, relève de ce genre d’argument. Si vous êtes logique avec vous-mêmes, lance-t-elle en somme aux partisans de ce « mariage », commencez par ne pas être « homophobes » entre vous les homosexuels ! Car c’est bien une forme de discrimination, de terrorisme intellectuel et même d’homophobie que de considérer que tous les homosexuels doivent penser de la même façon. Bongibault a d’ailleurs lui-même été agressé par les militants d’Act-Up. Et Frigide Barjot de s’afficher elle-même réellement anti-homophobe, avec les ambiguïtés que comporte néanmoins cette revendication, comme l’a déjà très bien souligné Jeanne Smits, sans qu’il soit besoin ici d’y revenir.
Limites de l’argument ad hominem
Pour séduisant et licite, utile et très fort, que puisse être cette forme de raisonnement par l’absurde qui souligne la contradiction interne de l’adversaire, il n’en recèle pas moins, en effet, des risques certains lorsqu’on en use sans modération ni discernement (1). Il y a toujours un danger à mettre un pied, même petit et malin, chez l’adversaire libéral ou relativiste, parce que, disait en substance saint Pie X, l’ennemi peut l’interpréter comme une preuve de notre faiblesse, « un signe et une marque de complicité ». Au reste, à y revenir trop souvent, sans précautions, on peut se laisser prendre à son propre jeu et finir par croire ou laisser croire qu’on approuve des choses qu’on ne devrait pas, jusqu’à prétendre faire applaudir un dérangeant « kiss-in »
La tolérance indue qu’on concède ainsi libéralement comme un droit moral peut d’ailleurs ne servir à rien, car nos adversaires n’en sont généralement pas dupes. Et ils possèdent eux aussi un argument massue, ad hominem, à nous opposer : – Pas de tolérance aux ennemis de la tolérance ! Pas de liberté aux ennemis de la licence ! C’était bien le sens ultime de l’agression des « Femen » et de leur suppôts, qui pourrait tout aussi bien se retourner demain contre « la manif pour tous », en dépit de ses efforts d’ouverture.
On le saisit bien : du point de vue des serviteurs et coopérateurs de la vérité, l’argument ad hominem ne doit pas dépasser les limites de sa fonction stratégique de logique formelle, purement rhétorique, mais comme hors-sujet par rapport au vrai contenu de la vérité. Il peut ouvrir pédagogiquement une brèche dans le monde clos du mensonge où s’est réfugié plus ou moins (in)consciemment l’adversaire, faisant éclater sa supercherie, son faux ordre sexuellement correct. Mais il ne peut se suffire à lui-même. Il doit être aussitôt et simultanément dépassé par une argumentation logique plus matérielle : non seulement avec de bons principes mais en adéquation avec la réalité (morale et politique). Selon la vérité : « adaequatio rei et intellectus ». Une argumentation anthropologique cohérente et consistante aussi bien en matière scientifique, philosophique et théologique, chacune de ces matières étant évidemment autonome et souveraine dans son ordre, l’ordre supérieur assumant l’inférieur.
Conclusion : dans l’éternel débat sur le fond et la forme, encore une fois on doit se garder de dialectiser. Il faut distinguer pour unir ! – A trop user de l’argument d’autorité, confessionnel, vous allez rebuter l’adversaire et vous isoler dans un communautarisme identitaire et religieux de mauvais aloi, objectent les uns contre les militants de Civitas. – A trop user de l’argument ad hominem, vous allez lâcher la proie pour l’ombre, vous enfouir et vous effacer dans un relativisme même modéré, adopter vous-même un mariage au rabais (agréant d’ailleurs pour beaucoup déjà le funeste pacs qui détruit déjà le mariage  par homéopathie), répliquent les autres contre ce parti de bisounours (2).
La vérité est que l’un n’empêche pas l’autre à certaines conditions : dans une coopération distincte mais unie, dans l’ordre de la raison et celui de la foi, sans exclusive mais avec un discernement stratégique et une hiérarchie certaine. Car l’intelligence (avec ses principes propres qui, eux, ne sont pas erronés) est là précisément pour faire la cohérence et le lien entre ces armes complémentaires et différentes du combat. Il nous faut être réunis notamment par une amitié au service du vrai et du bien commun, qui implique que les fils de lumière soient « prudents comme les serpents et simples comme les colombes »... Oui, en toutes choses il faut considérer la fin. Tous ensemble donc pour la manifestation du 13 janvier prochain, unis contre le « mariage » gay : Barjot-Escada, même combat !?
(1) Dans le même ordre d’idée, voir aussi la question du référendum dans Présent du 7 novembre ou  notre objection à l’objection de conscience dans Sous le signe d’Antigone, p. 173.
(2) On se souvient notamment comment l’usage trop exclusif de cet argument ad hominem a pu altérer le combat pour la liberté de l’enseignement en 1984. « Je n’ai pas demandé la liberté aux libéraux, parce que c’est leur principe ; je l’ai demandée et je la demande parce que c’est mon droit. Et, ce droit, je ne le tiens pas d’eux, mais de mon baptême, qui m’a fait digne et capable de la liberté. En renonçant à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, c’est par là, non autrement, que je suis devenu libre », résumait Louis Veuillot.

La rhétorique du vol

Quand le gouvernement veut remettre en question le droit de propriété – excusez du peu – il soigne son langage.
Arnaud Montebourg veut nationaliser l'intégralité des activités de Florange, qu'ArcelorMittal ne veut pas céder, le temps de vendre à un autre industriel. Pour alléger un peu le poids du geste – une expropriation, un vol, appelez-le comme vous voulez – il ne manque pas de préciser que le repreneur potentiel est un industriel, et surtout pas un financier :

Nous avons un repreneur, qui est un aciériste, un industriel, qui n’est pas un financier, qui par ailleurs souhaite investir son argent personnel et, excusez du peu, est disposé à investir jusqu'à près de 400 millions d’euros dans cette installation pour la rénover», a expliqué Arnaud Montebourg devant les députés.
Comme si le fait que le repreneur-receleur soit un industriel rendait le vol moins grave. De même, Cécile Duflot annonce des réquisitions, mais uniquement auprès de personnes morales :
"Trois lettres" sont sur le point d'être envoyées aux préfets des régions les plus tendues en matière de logements – Ile-de-France, Rhône-Alpes et PACA – "pour se mettre en situation de procéder à des réquisitions d'ici la fin de l'année", a expliqué la ministre, en précisant que ces réquisitions concerneraient des bâtiments appartenant uniquement à des personnes morales. Fin octobre, Cécile Duflot avait dit sa volonté de mettre en œuvre ce dispositif rarement appliqué par un gouvernement pour accueillir sans-abri et mal-logés.
Cette fois, c'est l'identité de celui qu'on vole qui importe : une personne morale, c'est moins grave qu'une personne physique. On peut voler une entité juridique, mais on ne spoliera pas d'individus directement.
Le choix des mots compte beaucoup. On imagine aisément un méchant financier, cigare au lèvres et haut-de-forme, acheter Florange dans une "pure logique spéculative", mais un industriel prêt à investir, c'est très différent : il veut également gagner de l'argent, maximiser son profit au prix de son effort, de son intelligence et est prêt pour cela à mettre la main à la poche, mais on l'imagine proche de ses salariés – un industriel, voyons – et sympathique. Il en va de même de la personne morale : elle est, en dernier ressort, la propriété de personnes physiques, mais quand on évoque une personne morale, on fait référence à une entité juridique impersonnelle ; réquisitionner un bien dont on a du mal à attribuer la propriété intuitivement n'est pas perçu comme priver quelqu'un de son bien.
Il n'en reste pas moins que ces deux augustes ministres proposent, purement et simplement, de remettre en question le droit de propriété, socle des droits de l'homme. Ce sacrifice qu'on tente d'imposer à certains au profit des autres, renoncer à la propriété privée pour tenter de sauver quelques emplois ou loger quelques SDF, revient à détruire ce qui fonde notre société et que l’État est censé garantir. Plutôt que remettre en question les droits naturels et imprescriptibles de l'homme, il serait peut-être temps de songer à remettre en question les "droits à", qui requièrent le sacrifice de quelques-uns au profit des autres.
Tant que l’État s'arrogera le droit de remettre en question la propriété, tant que la démocratie sera une tyrannie de la majorité sans garde-fou, tant que les quelques principes garantissant sa liberté à l'homme ne seront pas respectés, nous en serons loin. Mais gardons espoir, l'éthique et la morale ne sont pas définitivement enterrés sous les déchets du pragmatisme et de l'altruisme. Elles renaîtront de leurs cendres lorsque les créateurs et producteurs  ne parviendront plus – ou ne voudront plus – alimenter les lubies des collectivistes. À l'heure où la liberté doit être revendiquée à force d'être piétinée, le champ de la pensée et des idées ne doit pas être laissé aux mystiques de l'esprit et de la force, ceux qui croient en la conscience sans l'existence et ceux qui croient en l'existence sans conscience.