TOUT EST DIT

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lundi 20 juin 2011

«Si la Grèce était le premier pays à faire défaut...»

Dans une interview à La Tribune, le ministre belge des Finances compare un défaut de la Grèce à la faillite de Lehman Brothers.

Alors que l'hypothèse d'une faillite de la Grèce gagne les esprits, le ministre belge des Finances, Didier Reynders, met en garde contre les conséquences d'un tel événement. Selon lui, les risques de contagion sont réels.
Dans un entretien à La Tribune le ministre a lancé : «Si la Grèce était le premier à faire défaut, les regards se tourneraient ensuite vers d'autres pays comme l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, l'Italie, peut être la Belgique mais aussi la France». Didier Reynders rappelle en outre les conséquences de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers à l'automne 2008 et invite à ne pas «rééditer une faillite de ce type, d'autant qu'elle pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l'ensemble de la zone euro».
Et le ministre avoue ne pas «très bien comprendre» les réticences de certains à intervenir en Grèce au vu des enjeux collossaux. Il rappelle que «l'euro est un bénéfice extraordinaire pour les pays exportateurs avant tout». Didier Reynders ajoute que les sommes nécessaires à la Grèce sont bien moindres que les trillions d'euros débloqués pour sauver les banques en 2008.

Participation volontaire du secteur privé

Par ailleurs, le ministre estime que «la solution budgétaire grecque doit venir de la Grèce» avant d'ajouter «mais il faut aussi que l'Europe intervienne, qu'elle mette en place des instruments budgétaires adéquats». Concernant une mise à contribution du secteur privé, Didier Reynders affirme qu'il faut que cela se fasse «sur une base volontaire». Selon lui, «si on force les banques, ce sera difficile de retourner les voir et de demander de l'argent pour les financements futurs».
Une conception partagée par les ministres des Finances européens qui ont opté pour la mise en place d'un deuxième plan de soutien à la Grèce basé sur le principe d'une implication du secteur privé sur une base volontaire. Les détails de cette aide devraient être dévoilés courant juillet.

Vole, mon ange, vole!

Même quand il n’y aura plus de kérosène, les hommes rêveront encore d’avions. Ce n’est pas une question de nécessité, mais de dimension. Que voulez-vous, les hommes, pauvres mortels, n’ont jamais renoncé au ciel, même s’ils n’auront jamais d’ailes. Peu importe la crise, rien ne les arrêtera! Ils parviendront à repousser toujours plus loin les défis lancés aux lois de la pesanteur... et de l’énergie.

Cette semaine, et comme tous les deux ans quand il vient planer au-dessus de Paris, Icare aura encore le vertige. Pouvait-il imaginer qu’une drôle de libellule viendrait narguer le 45 ème salon du Bourget. Que le Solar Impulse, pas plus lourd qu’une voiture mais avec l’envergure d’un Airbus, volerait la vedette à la flottille d’aéronefs qui se disputent des milliards de dollars? Il sera d’autant plus bienvenu qu’il apportera un peu de légèreté à un événement dont les enjeux sont si élevés qu’ils créent d’incroyables tensions au sol.

Comme d’habitude, l’argent des contrats et la rivalité au couteau entre Airbus et Boeing domineront le plus grand rendez-vous mondial de l’aéronautique. Si le spectacle sera sur les pistes de l’aéroport parisien, le vrai combat se jouera dans les hangars avec cette originalité propre à un secteur qui n’a jamais oublié la force de la démonstration. Certains ministres français ont même épicé ce moment toujours très attendu avec d’étranges tentations protectionnistes. Il faudrait qu’Air France renonce à s’équiper, en partie, avec des Boeing au prétexte de soutenir la production de l’avionneur européen. Faut-il que le pays soit si peu sûr de lui pour mettre des barbelés sur l’immense marché des airs, là où, précisément, la concurrence est une règle d’or précieuse pour assurer la fluidité des commandes. Et réussir? Certes, l’Amérique n’est pas en reste, qui a réussi à faire capoter la fourniture d’avions ravitailleurs européens à l’US Air Force, mais Airbus aurait plus à perdre qu’à gagner si le gouvernement intervenait pour lui réserver, d’emblée, la plus grosse part des commandes de la compagnie tricolore, l’une des plus importantes du monde.

Ce simple épisode, dont on a du mal à croire qu’il soit sérieux, montre à quel point certains esprits français peinent, contrairement à ceux de nos voisins allemands, à se placer dans la perspective d’une compétition internationale. Avec de telles logiques défensives, faudra-t-il s’étonner des résultats calamiteux de notre commerce extérieur?

Curieuse agitation tout de même, tellement décalée avec l’élan d’innovation qui caractérise cette édition. Le fragile Solar Impulse - dont les sorties dépendront du soleil les jours prochains - préfigure déjà une nouvelle génération d’appareils propres et encore plus performants qui excitent déjà notre imaginaire. Alors vole, mon ange, vole!

L'Europe demande des garanties à la Grèce

La zone euro s'est donné jusqu'à début juillet pour définir les paramètres du financement pour le pays en difficulté.

La zone euro a renvoyé dimanche soir la balle dans le camp de la Grèce en refusant de débloquer la cinquième tranche de l'aide à Athènes et de valider un second plan d'aide au pays tant que le Parlement grec n'aura pas voté un nouveau programme d'austérité. Alors que la date de ce vote n'est pas encore arrêtée, les ministres des Finances de la zone euro, qui se sont réunis huit heures durant à Luxembourg, se sont donné jusqu'à début juillet pour prendre une décision sur ces deux dossiers, faute de quoi la Grèce ferait défaut sur sa dette dans les jours suivants.
Ils ont, en revanche, d'ores et déjà clarifié la manière dont les créanciers privés seraient associés à un second plan de soutien. Il s'agira d'une participation informelle et volontaire, correspondant à ce que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient décidé à Berlin vendredi. "Les ministres des Finances de la zone euro ont décidé de définir d'ici début juillet les principaux paramètres d'une stratégie de financement pour la Grèce", peut-on lire dans un communiqué d'une page publié à l'issue de la réunion.
Secteur privé
"Les ministres des Finances de la zone euro sont d'avis que tout financement supplémentaire pour la Grèce sera de source publique et privée. (...) Une participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce se fera sur une base volontaire et informelle via un roll-over d'obligations grecques arrivant à maturité", est-il encore indiqué. Cette modalité est connue comme "l'initiative de Vienne", par laquelle des banques privées avaient accepté en 2009 de ne pas se désengager d'Europe centrale au plus fort de la crise.
Après la valse-hésitation au cours de la semaine sur l'opportunité de débloquer la cinquième tranche d'aide de 12 milliards d'euros prévue dans le cadre du plan de 110 milliards approuvé en mai 2010, les ministres ont décidé de rester fermes. Ils ont de nouveau appelé à une unité politique nationale en Grèce "compte tenu de la longueur, de la magnitude et de la nature des réformes requises".
Exigences
Surtout, ils "(ont) rappelé avec force au gouvernement grec que, d'ici la fin du mois, il doit faire en sorte que tous soient convaincus que tous les engagements pris par les autorités grecques soient remplis", selon les mots du président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à la sortie de la réunion. "Vous ne pouvez pas imaginer une seconde que nous nous engagions à financer sans savoir si le gouvernement grec a endossé les obligations qui sont celles de la Grèce", a-t-il encore indiqué aux journalistes.
Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a confirmé que les fonds ne seraient pas débloqués pour le moment, même si des discussions s'engageront entre les départements du Trésor des principaux États membres et les créanciers privés de la Grèce. Les ministres des Finances de la zone euro doivent, quant à eux, se retrouver dès lundi à Luxembourg pour avancer sur les autres dossiers que devront valider les chefs d'État et de gouvernement des vingt-sept lors d'un sommet, jeudi et vendredi.
Déplacement à Bruxelles
Au menu : renforcement des capacités de prêt du Fonds européen de stabilité financière (FESF) créé en mai dernier, formalisation par un traité du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui s'y substituera à partir de 2013 et réforme du Pacte européen de stabilité et de croissance. Dès lundi également, le Premier ministre grec Georges Papandréou doit se déplacer à Bruxelles pour y rencontrer le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, alors que la réaction des marchés et celle de la rue à Athènes seront scrutées avec attention.
Les ministres des Finances du G7 (États-Unis, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada) ont évoqué ce week-end la crise grecque lors d'une conférence de presse téléphonique, a fait savoir le ministre japonais des Finances, Yoshihiko Noda.

 

Grèce : le secteur privé mis à contribution

Les détails du nouveau plan de soutien à Athènes seront définis en juillet. Par ailleurs, une nouvelle tranche de prêt devrait être débloquée en juillet à condition que la Grèce vote un nouveau plan de rigueur.

Les ministres des Finances de la zone euro avancent prudemment dans la mise en place d'un dispositif visant à éviter une faillite de la Grèce. Pour parer au plus pressé, les grands argentiers de l'Eurozone ont posé les conditions du versement «d'ici mi-juillet» de la prochaine tranche des 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans promis l'an dernier par la troïka. Le déblocage de ce prêt est lié «à l'adoption de législations clés sur la stratégie budgétaire et les privatisations par le Parlement grec», ont indiqué les ministres à l'issue d'une énième réunion sur la crise grecque entamée dimanche à Luxembourg. Sans ce prêt, Athènes, confronté à des échéances de refinancement, risque la faillite dès le mois prochain.
A plus long terme, les ministres ont également posé les jalons d'un nouveau plan de soutien afin d'éviter un défaut de paiement à plus longue échéance. Cette fois, le secteur privé devrait être mis à contribution. «Les ministres se sont mis d'accord sur le fait que les financements additionnels nécessaires seront financés à la fois par des sources officielles et privées», ont assuré les grands argentiers européens. Les ministres commencent en outre à parler d'une seule voix sur les modalités que prendra cette aide : ils ont en effet «salué l'objectif d'une implication volontaire du secteur privé sous la forme de roll-overs informels et volontaires de la dette grecque existante arrivée à maturité». En d'autres termes, les créanciers devront accepter de remplacer les prêts arrivant à maturité par d'autres de même montant.

L'aide pourrait atteindre une centaine de milliards d'euros

Jusqu'à présent les ministres étaient divisés sur la question : l'Allemagne privilégiait l'idée d'un allongement des maturités sur la dette, là où Paris défendait l'option du «roll-over». «Nous nous sommes mis d'accord sur l'implication volontaire du secteur privé alors qu'il y a une semaine ou deux, différentes options étaient sur la table», s'est félicité Jean-Claude Juncker. L'important est surtout de convaincre les investisseurs qu'il ne s'agit pas d'un défaut partiel de paiement, susceptible de provoquer la panique des marchés et une contagion de la crise à d'autres pays de la zone euro.
Le montant de cette aide n'a pas non plus été déterminé. Les ministres ont simplement indiqué que cette opération devrait représenter un apport «substantiel» au programme grec «tout en évitant un défaut (de paiement) sélectif» du pays. Certains évoquent déjà un volume total d'une centaine de milliards d'euros.
Si les grands principes de cette nouvelle aide ont été actés, les détails du plan restent à définir. Les «paramètres principaux d'une nouvelle stratégie de financement claire» devraient être définis «d'ici début juillet», indiquent les ministres. L'ambition initiale des ministres étaient pourtant de «discuter de la participation des créanciers privés», avait indiqué Jean-Claude Juncker avant d'ajouter «la question étant de savoir jusqu'où elle peut et doit aller».

Leçons venues d'Italie


Après le camouflet subi par Silvio Berlusconi lors du triple référendum du 12 juin (sur sa propre immunité pénale, un éventuel retour au nucléaire et la privatisation de l'eau), quelques leçons peuvent être tirées, qui vont bien au-delà du cas italien.

En premier lieu, le vote du 12 juin rappelle aux populistes de tout poil que les promesses et la démagogie peuvent faire illusion pour un temps, mais que la dure réalité finit par s'imposer. Berlusconi a promis monts et merveilles. Il a prétendu trouver des solutions aux problèmes, à grand renfort de communication. Mais il n'a jamais su ou voulu faire les réformes nécessaires au pays, par souci de plaire à ses clientèles ou parce qu'il était trop occupé avec ses propres affaires.

Berlusconi a été un habile politicien populiste, mais pas un homme d'État ; un démagogue, pas un réformateur ; un magicien qui a envoûté une grande partie de la population, mais qui, par ses comportements et ses médias, a corrompu l'esprit public. Ce sera son principal legs à l'Italie, après presque dix ans d'exercice du pouvoir...

La fin de partie n'interviendra que si l'opposition sait transformer en programme et alliances politiques l'exaspération d'une forte majorité de l'électorat.

La gifle cinglante adressée à Berlusconi ne signifie pas pour autant un blanc-seing pour l'opposition. Ce fut un vote de rejet, non un vote d'adhésion. À qui irait-il d'ailleurs, étant donné les multiples partis et mouvements sociaux, souvent contraires, qui appelaient à l'abrogation des normes soumises à référendum ?

Parmi les leaders de l'opposition et chez leurs électeurs, d'autres pulsions populistes, de gauche cette fois, sont à l'oeuvre qui risquent de handicaper une alternative crédible de centre gauche. Romano Prodi en fit l'amère expérience, il y a quelques années. Cela ne rappelle-t-il pas quelque chose aux électeurs français ?

Le 3e enseignement touche aux politiques publiques. L'objet premier des référendums était de fixer des choix de politiques publiques. Les conclusions sont nettes : les centrales nucléaires seront bannies d'Italie pour l'avenir prévisible et la gestion des politiques de l'eau devra être confiée à des autorités publiques. Le choix est fait et doit être respecté.

Mais l'absence de débat (dont Berlusconi est principalement responsable en refusant de discuter du fond) laisse l'État italien face à des dilemmes quasi insolubles : la nécessité de recourir aux énergies fossiles (gaz et pétrole) met le pays dans une situation de dépendance énergétique insoutenable en cas de crise ; l'obligation de confier la gestion de l'eau (ainsi que les ordures et l'assainissement) aux autorités publiques est un acte symbolique qui cache mal la situation désastreuse et les gâchis financiers dans de nombreuses villes ou régions.

Où les municipalités trouveront-elles les ressources financières pour engager les quelque 60 milliards de dépenses jugées nécessaires pour mettre le pays à niveau ? Où sont les garanties de bonne gestion et d'efficacité que la plupart des sociétés municipales (gangrenées par le clientélisme et la corruption) ont été incapables de fournir ?

Une fois de plus, la démonstration est faite que la démocratie directe peut être un important élément de la politique démocratique, mais un médiocre instrument de détermination des politiques publiques.



Un salarié sur deux fantasme sur ses collègues de bureau

Les relations de travail sont plus érotiques qu’il n’y paraît, selon le dernier sondage réalisé par le site de recrutement en ligne, Monster.

Rêverie fugace, flirt d’un soir ou passion torride... les relations de bureau cachent des fantasmes souvent insoupçonnés. La moitié des 3.154 salariés français interrogés par Monster avouent avoir déjà eu des pensées érotiques avec un ou une collègue de bureau.
A la photocopieuse, dans l’ascenseur, en pleine réunion ou tout simplement devant son ordinateur… la température monte secrètement dans les entreprises. "Chacun passe aujourd’hui une grande partie de son temps au travail. Il est donc inévitable que des sentiments puissent éclore", explique Bruno Brémond, directeur général de Monster France et Europe du Sud.
Le bureau est-il pour autant le temple de l’adultère ? Seuls 4% des salariés assurent avoir succombé à la tentation. L'entreprise n'en reste pas moins un formidable club de rencontres. En Europe, entre 20 et 30% des couples mariés se sont connus sur leur lieu de travail. Mieux que Meetic !
Aventure d’un jour ou idylle d’une vie, la prudence s’impose. "Les relations amoureuses au travail peuvent s’avérer dangereuses pour l’évolution de sa carrière dans l’entreprise", prévient Bruno Brémond. Aux Etats-Unis ou au Canada, certaines sociétés n'hésitent pas à encadrer, voire à interdire, les relations intimes dans leur règlement intérieur. En France, les salariés peuvent flirter en paix – ou presque - grâce à la protection de la vie privée.

La zone euro tente d'enrayer la faillite en Grèce

Les ministres des Finances se réunissaient dimanche soir à Luxembourg. 

La crainte d'une faillite grecque n'a jamais été aussi forte. Dimanche, les ministres des Finances de la zone euro se sont de nouveau retrouvés à Luxembourg pour jeter les bases d'un nouveau plan de sauvetage, impliquant cette fois le secteur privé.
Pour parer au plus pressé, la priorité était d'abord de valider la cinquième tranche du prêt de 110 milliards d'euros consenti l'an dernier lors du premier plan d'aide. «Nous allons travailler à préparer le terrain au déblocage» de cette tranche de 12 milliards, a assuré le ministre allemand Wolfgang Schäuble à son arrivée. Sans quoi Athènes, confrontée à des échéances de refinancement, risque la faillite dès le mois prochain. La décision pourrait toutefois n'être prise que lundi, au terme de la réunion, a averti le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Elle est également liée à l'accord du FMI, qui doit fournir environ le quart de la somme promise et qui conditionnait jusqu'à présent son déblocage à de nouveaux progrès dans les réformes économiques en Grèce. Mais les ministres devaient surtout travailler à un nouveau plan de sauvetage, avec «au moins un accord de principe», selon une source diplomatique. Le montant pourrait avoisiner celui du premier paquet. Si le principe est acté, les modalités de cette rallonge seront toutefois renvoyées à la prochaine réunion des ministres des Finances, prévue le 11 juillet. La grande question porte sur l'implication des banques. «On va discuter ce soir de la participation des créanciers privés, la question est de savoir jusqu'où elle peut et doit aller», a résumé Jean-Claude Juncker.

«Nous jouons avec le feu»  

Vendredi à Berlin, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient tracé les grandes lignes du mécanisme, avec quatre grands principes: participation volontaire des créditeurs privés, accord de la BCE, pas d'«événement de crédit» et mise en œuvre rapide. Mais dimanche Wolfgang Schäuble tout comme la chancelière ont répété que la participation des créanciers privés devait être substantielle. L'Allemagne privilégie l'idée d'un allongement des maturités sur la dette, là où Paris défend l'option du «roll-over» qui verrait les créanciers renouveler leurs lignes de crédit à Athènes à l'échéance des prêts. Pour les Européens, l'important est surtout de convaincre les investisseurs qu'il ne s'agit pas d'un défaut partiel de paiement.
«Nous jouons avec le feu», a mis en garde samedi le président de l'Eurogroupe. Une faillite de la Grèce «pourrait s'avérer contagieuse pour le Portugal et l'Irlande puis, avant même l'Espagne, pour la Belgique et l'Italie, étant donné leur lourde dette». Et dans ce jeu de dominos, le ministre belge des Finances, Didier Reynders, n'a pas exclu que la France soit elle aussi atteinte, «quand on voit son niveau de déficit et d'endettement». Le monde financier a déjà été secoué en 2008 par la chute de Lehman Brothers, a-t-il rappelé dans un entretien à La Tribune. «Il ne faut pas rééditer une faillite de ce type.»
Après le remaniement de son gouvernement, le premier ministre, Georges Papandréou, a, de son côté, réclamé dimanche la confiance du Parlement pour pouvoir faire passer son plan d'austérité, fin juin, et obtenir ainsi le déblocage de la nouvelle aide internationale. Un vote est prévu mardi soir.

"La Grèce ne fera pas faillite et ne sortira pas de la zone euro"

La Grèce ne fera pas faillite et ne sortira pas de la zone euro, a assuré dimanche le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, au cours de l'émission "De Zevende Dag" (VRT). Le programme d'assainissement qui touche les Grecs est certes "très dur" mais il est aussi, selon lui, "inévitable" et toutes les solutions de rechange seront "terribles".

A ses yeux, une sortie de la zone euro serait contraire à l'intérêt de la Grèce. M. Van Rompuy a pris, à titre de comparaison, l'exemple de la Belgique: si le royaume réintroduisait le franc belge, qui lui ferait confiance?

Le président du Conseil a également rappelé, à propos d'un risque de banqueroute grecque, que la Belgique a dû faire face en 1993 à un déficit budgétaire de 7,5 pc et une dette représentant 135 pc du Produit Intérieur Brut (PIB), "disons, la situation grecque". Mais à l'époque, a-t-il ajouté, la Belgique a reçu du temps pour assainir ses finances. "Maintenant, on ne donne plus de temps", alors que la Grèce est parvenue à réduire l'an passé son déficit de 5 pc.

M. Van Rompuy préconise de changer le nom d'"eurozone" en "euroland". "Si vous avez une monnaie commune, vous devez avoir une politique bien plus communautaire sur le plan économique", a-t-il souligné.

Le président a répété qu'il était disposé à exercer un second mandat. Les 27 Etats membres de l'Union n'y seraient pas opposés mais "un an, c'est long en politique", a-t-il dit. (belga)

19/06/11 16h16