mardi 4 mars 2014
L’écotaxe fait déjà des dégâts et c’est tant mieux
Catastrophe mes petits amis c’est la panique c’est horrible c’est abominable rien ne se passe comme prévu ! L’écotaxe, qui devait rapporter 450 millions d’euros, a été suspendue et ne pourra donc financer la grosse centaine de projets planifiés ! Et on découvre à peine l’horreur de la situation et l’ampleur des dégâts…
Je résume : à la suite de la gronde aussi mémorable que bretonne de novembre dernier symbolisée par des bonnets rouges, le gouvernement, solidement armé de sa petite paire de raisins secs en guise de gonades, a vaillamment reculé et repoussé son projet d’écotaxe vivifiante et citoyenne en jugeant que ça ne valait peut-être pas le coup de se mettre encore plus mal qu’il ne l’était déjà, municipales approchantes. À la suite de quoi, il a été prudemment décidé de ne mettre en vigueur l’écotaxe qu’à la fin de l’année 2014, lorsque les échéances électorales seraient passées, la courbe du chômage inversée et les conflits en Afrique apaisés avec le brio qu’on peut déjà imaginer sans mal.
Étonnante reculade s’il en est tant cette écotaxe était attendue avec ferveur par tout ce que la France compte d’écologistes enfiévrés qui ont bien compris qu’en rendant l’écologie punitive, en tabassant consciencieusement les citoyens de taxes et d’impôts, on allait enfin rendre à la France son aspect originel d’avant ces années de dérives technologiques, d’avant l’invasion de César et ses légions carbono-dépensières. Et en plus de ce bon fouettement vigoureux des ânes consuméristes et pétro-propulsés, l’écotaxe devait rapporter 800 millions d’euros qu’on vous dit, mais si, mais si.
À l’analyse, bien sûr, n’importe qui pouvait se rendre compte que les chiffres et les assertions péremptoires sur les bienfaits et les rendements de la taxe étaient parfaitement fantaisistes (voire foutaisistes, pour le dire plus clairement) : des entreprises avaient malencontreusement parié sur la capacité de l’Etat à tondre encore un peu plus les contribuables, ces derniers s’étaient rebiffés, l’argent promis ne serait pas là, il fallait en faire son deuil. Et à la limite, si l’une ou l’autre coquine d’entreprise mouillée dans cette désastreuse idée pouvait calancher et montrer que faire des affaires avec l’Etat, c’était dangereux, peut-être toute cette affaire serait-elle finalement bénéfique dans ce pays où la corruption et les petits arrangements sont foison.
En attendant ces (trop hypothétiques) faillites ou cette (utopique) prise de conscience, et comme je l’expliquais en introduction, des effets se font cependant déjà sentir à la suite de la démonstration de pragmatisme de notre gouvernement. En effet, l’État avait tablé que le racket Écotaxe devait lui permettre de détourner 450 millions d’euros de la poche des contribuables vers ses propres paniers percés. Mais avec le petit revirement ayraultique, il n’en est plus question. Dès lors, certains projets tombent à l’eau.
Je sens que quelques uns, à la lecture des lignes qui précèdent, n’ont pas bien compris l’importance de l’information, alors je vais résumer clairement : les recettes de l’État diminuent, certains robinets s’assèchent, des projets idiots vont disparaître. C’est, véritablement, révolutionnaire dans ce pays où la dépense publique n’a pas cessé d’augmenter.
Et quand je dis « projets idiots », je ne prend en réalité aucun risque : à lire les projetsqui ne pourront voir le jour par manque de fonds, on est tout de suite rassuré. Des bus, des trams, des parkings à vélo et autres bricolages intermédiaires à base de tram-train et autres trucmuches fumants, tous réclamés à corps et à cris par … des maires (juste avant les municipales, c’est vraiment commode, hein), dans cette épuisante course à la surenchère équipementière, marque subtile d’une gestion communale irréprochable.
Ah, quelles belles idées que de dépenser des centaines de millions d’euros dans des lignes de trams qui cumulent l’inconvénient des aléas de circulation des bus avec celui des parcours fixes des trains, de surcroît extrêmement coûteux à installer ! Quel principe génial que celui de claquer des sommes colossales de la poche des contribuables dans des aménagements urbains dispendieux alors que les principaux problèmes urbains, les bouchons, sont précisément causés … par les aménagements urbains !
Et puis, c’est tellement agréable de savoir, en tant qu’automobiliste, qu’une partie des taxes qui nous sont ponctionnées contribue à lutter contre la pollution en faisant rouler des bus de 15 tonnes qui crament 40L/100, qui sont vides 80% du temps, et qui distribuent de la particule diesel comme d’autres des flyers électoraux ! Comment ne pas agréer de tout son cœur à l’idée que les camions, puis les voitures, seront ponctionnés au titre de l’écotaxe pour financer à perte des lignes de bus vides, des trams lourds et bruyants et des systèmes de vélos bobos dont on retrouve la trace jusqu’à Bamako … (Z’inquiétez pas, tout ça, c’est de la rumeur : les bus ne sont jamais vides puisqu’ils ont toujours au moins une personne à bord, les trams sont carbone-neutre, c’est une évidence, et les vélos sont bien volés mais ne vont pas jusque dans le Névada, bien sûr.)
Non, décidément, cette histoire d’écotaxe est une superbe démonstration de tout ce qui va mal dans ce pays : les connivences des industriels avec l’État sont en train de se retourner contre eux ce qui aura peut-être le bonheur de calmer les ardeurs des autres prétendants à la sous-traitance du Moloch. Les collectivités se retrouvent avec des trous pour financer leurs lubies pré-électorales, ce qui évitera sans aucun doute l’un ou l’autre naufrage débile et prévisible auxquels elles nous ont déjà pas mal habitué par le passé (Emprunts « toxiques », anyone ?)
Et surtout, l’écotaxe, par la façon dont elle a été repoussée, montre qu’il existe, bel et bien, des façons efficaces de faire reculer l’État et la manie de ponction qui a échappé à tout contrôle du peuple.
Qu’on se le dise.
Copé, le « desesperado »
Copé, le « desesperado »
Incroyable scénario, hier matin au siège de l'UMP ! Sous une mise sombre et un masque fermé se cachait Jean-François Copé le « desesperado », se prétendant victime d'une « véritable chasse à l'homme » et décidé à tirer sur tout ce qui bouge pour sauver sa peau. Nul n'imaginait que la « déclaration solennelle » annoncée la veille, tournerait ainsi au « sulfatage » généralisé. Sommant le milieu politique et le monde médiatique de se soumettre à une loi de transparence absolue, Jean-François Copé a fait sienne l'injonction « Tous à poil ! » qu'il avait brocardée en d'autres circonstances. Du coup, il a moins cherché à se justifier qu'à faire peser des soupçons sur l'ensemble de la société politico-médiatique.
Jean-François Copé a curieusement opté pour une politique de la terre brûlée en choisissant de plaider « tous coupables ». On peut comprendre l'irritation du président de l'UMP devant les « révélations » de l'hebdomadaireLe Point. On lui concédera même que la presse manque parfois de réserve dans des « accroches » qui relèvent plus du marketing que de l'information mesurée. Mais il n'y a pas là matière à crier à l'inquisition.
D'autant plus que Jean-François Copé n'a pas été le dernier à recourir aux artifices de la communication et à pratiquer, dans son langage « décomplexé », des amalgames douteux. Sans oublier que l'élection à la présidence de l'UMP ne fut pas un modèle de transparence. Voici donc Jean-François Copé, le « mal-aimé », lancé dans une improbable croisade où il risque de se retrouver bien esseulé.
Il y avait comme de la retenue, hier, dans les réactions des membres de l'UMP un peu pris en otages par les fulminations de Copé. Ses deux propositions de loi n'ont pas soulevé l'enthousiasme. Tout au plus sèment-elles le trouble dans une campagne que la droite aurait pu souhaiter à l'abri des remous nationaux. Jean-François Copé a abusivement parlé, hier, au nom de l'UMP et même des Français. Il lui sera sûrement reproché, avec son appel véhément au « tous derrière moi », d'avoir maladroitement alimenté l'affligeante rengaine du « tous pourris ».
Aux Césars : le dépit LGBT
Aux Césars : le dépit LGBT
Je me suis trompée. Je voyais la consécration d’Adèle. Et ce fut le sacre de Guillaume le Conquérant. Pour notre plus grand plaisir. Même aux Césars, le pire n’est pas toujours certain !
Ça a mal commencé d’emblée pour Adèle. Dès le « show » d’ouverture qui essayait de singer maladroitement les Oscars, la meneuse de cérémonie Cécile de France s’est gourée et a pris d’emblée Léa Seydoux pour Adèle. « Ce n’est pas moi Adèle », a répondu celle-ci, gênée. Manifestement Cécile de France n’avait pas vu le film, the film. Le ton était donné : Adèle connait pas.
L’humiliation
Et Aujourd’hui en France qui s’était cru autoriser à titrer « La consécration d’Adèle » – il avait préparé sa une à l’avance, la cérémonie des Césars se terminant après le bouclage – s’en est trouvé tout ridicule. La Vie d’Adèle n’a remporté qu’un seul et malheureux César en tout et pour tout, mineur qui plus est, celui du Meilleur espoir féminin pour Adèle Exarchopoulos. Quelque chose qui ressemble à une sacrée humiliation quand on sait la retape monumentale qui a été faite pour ce film et le parti pris militant qui a accompagné sa promotion.
Pourquoi ce camouflet ? Il faudrait chercher paraît-il, du côté des mauvais traitements que le très despotique Abdellatif Kechiche aurait fait subir à ses techniciens sur le tournage. En plein combat des Césars en faveur des intermittents, cet aspect si sympathique de sa personnalité ne serait pas bien passé. Kechiche prévenu sans doute de sa déroute, était d’ailleurs le grand absent de la cérémonie. Les Césars sont désignés par vote secret par les membres de l’Académie des Césars, 4 381 professionnels du cinéma français.
« S’il y en a un qui peut remercier sa mère c’est bien moi ! »
Les Garçons et Guillaume à table ! film très personnel, intelligent et créatif, dont nous avions salué l’originalité dans notre page cinéma, l’a emporté haut la main avec cinq Césars dont celui de meilleur acteur pour Guillaume Gallienne, mais aussi meilleur film et meilleur réalisateur. Il va pouvoir se faire une table basse avec ses Césars. Il a eu non seulement largement le dessus sur La Vie d’Adèle insupportable et fastidieux très long métrage de 3 heures et demie magnifiant le sexe lesbien sous toutes ses coutures, mais aussi sur l’immonde Inconnu du Lac le film pornogay et ses scènes de sexe non simulées. Ce dernier nominé huit fois et ne repartant qu’avec le César du meilleur espoir masculin.
Tout ça n’a pas plus du tout aux critiques qui enragent : « C’est catastrophique pour le modèle du cinéma français », a-t-on pu entendre en coulisse. Les LGBT n’ont pas envahi le plateau, eux aussi ont dû être pris de court. Le sacre à Cannes de La Vie d’Adèle, le jour même de la plus importante des Manif pour tous, avait été brandi par les médias comme la plus belle des ripostes à ces « gros cons » de cathos.
Le gros problème de ces Césars 2014 c’est que « Les Garçons et Guillaume… » n’est pas du tout un film selon leur vœux. C’est l’histoire d’un homme qui affirme, contre sa famille et son entourage, qu’il est hétérosexuel.
Le billet de Michel Schifres
Le poids d'un mot
Reconnaissons-le : lorsque Jean-François Copé a annoncé une déclaration solennelle, chacun a ressenti un choc. Avec ce qui se passe à l’Est, on pouvait craindre le pire. On a été vite rassuré : au fond, fidèle à ses lectures, M. Copé exige simplement que tout le monde soit « à poil ». N’empêche que cet adjectif, « solennel », n’est plus guère utilisé. L’époque préfère le cool à l’emphase et elle adore l’impertinence si la moquerie tombe dans la vulgarité. Même la politesse a du plomb dans l’aile : il n’y a plus guère que quelques animateurs de télévision pour annoncer d’un Monsieur tonitruant des artistes pour peu qu’ils aient un certain âge et durent depuis un peu longtemps. Il faut évidemment faire attention : ainsi, à la relecture, ce billet est vraiment trop solennel !
La vraie France contre le Drang nach Osten en Ukraine
Voix de la Russie. Monsieur Aymeric Chauprade, vous êtes rédacteur en chef du sitewww.realpolitik.tv, une plateforme d’expression de nombreux contributeurs. Politique actif au sein du Front National, vous avez également travaillé à l’Ecole de Guerre et à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Dans votre dernier article consacré à l’Ukraine, vous avez écrit : « Les pyromanes de salon qui ont joué avec le feu en poussant une partie de l’Ukraine contre une autre, sans se préoccuper des conséquences humaines, pourront bien dénoncer l’arrivée des pompiers russes. Ils porteront cependant, devant l’Histoire, une responsabilité écrasante quant à l’affaiblissement général de la souveraineté étatique ukrainienne. » Pourriez-vous expliciter ?
Aymeric Chauprade. « Ecoutez, je crois que la Russie a été confrontée à une réalité qui est la suivante : c’est qu’à Kiev il n’y a plus de gouvernement légal. Les personnes qui sont censées représenter la souveraineté ukrainienne sont arrivées par un coup de force. Un président qui a été légalement élu, Ianoukovitch, que l’on pouvait apprécier ou non et qui était le président légal de l’Ukraine et il l’est toujours ! – donc ces personnes ont agi sous la pression des milices radicales qui ont annulé la démocratie et qui ont balayé les droits linguistiques des russophones. C’est toujours eux qui essaient d’arracher les églises orthodoxes de Kiev au Patriarcat de Moscou… Moscou, bien évidemment, ne pouvait rester les bras croisés face aux menaces qui pèsent sur la population russophone et russe d’Ukraine et sur la population russe de Crimée également. Il y a des accords qui protègent l’Autonomie de la Crimée et qui protègent les droits de la population russophone. Tout cela a été manifestement balayé et, par conséquent, Moscou a été obligé d’en tirer des conclusions. Le sens de la réaction de Moscou est une réaction tout à fait mesurée, car il ne s’agit pas d’une intervention militaire au sens d’une invasion, mais d’une volonté d’interposition pour sécuriser les populations et éviter d’abord des conflits qui sont souvent graves pour les populations civiles quand elles commencent à s’armer. Il faut donc s’interposer pour maintenir la paix civile et la concorde en Crimée et en Ukraine de l’Est. C’est une opération que je traiterais comme une réponse à une urgence humanitaire. C’est important de le dire ! On se souvient que la France est intervenue au Mali et c’était une intervention militaire qui visait aussi à stabiliser la situation et éviter un bain de sang général. Je crois qu’on est dans la même logique. A partir du moment où la Russie est un acteur local, régional extrêmement important, elle a un devoir historique et politique d’assurer la paix et la sécurité à sa périphérie et, en particulier, quand il s’agit de la population russe. »
LVdlR. On sait que le site du FN a été attaqué dans la nuit et rendu inaccessible à ses partisans. Il a en a été de même d’ailleurs pour le site de « Russia Today », grande chaîne de télévision russe émettant en plusieurs langues dont l’anglais. Croyez-vous que cette attaque du site du Front National soit liée à la problématique ukrainienne ?
Aymeric Chauprade. « Cela est directement lié, c’est évident ! D’abord parce que nous n’avons jamais eu d’incident technique de cette ampleur sur notre site et que, comme par hasard, cela s’est passé au moment où je publiais un communiqué qui est la ligne officielle du FN en politique étrangère s’agissant de la Russie et de l’Ukraine. Ce communiqué explique aussi quelle est la position de notre mouvement et de Marine Le Pen. Et c’est à ce moment-là que le site se trouve attaqué dans la nuit massivement et de façon très professionnelle !
Vous savez, nous sommes dans une scène globale : c’est une guerre d’information en même temps qu’une guerre économique et géopolitique. Il est évident que des forces considérables viennent essentiellement des Etats-Unis et cherchent aujourd’hui à transformer le monde en fonction de leurs normes géopolitiques et économiques. Cela passe aussi par la scène médiatique et informationnelle. Ils utilisent les hackers comme un moyen de guerre. Nous sommes aujourd’hui dans une forme de conflit, et nous, au FN, nous estimons répondre aux normes du droit international en fonction de la justice et de l’équilibre des puissances.
Nous pensons qu’une agression stratégique a été lancée contre les Ukrainiens à partir de Kiev et ce avec le soutien du Maïdan, de Svoboda et tous ces mouvements ultra-radicaux qui jouissent de l’appui des Etats-Unis et de certains pays de l’UE. C’est une agression stratégique contre les Ukrainiens et contre l’Ukraine. Par conséquent, il convenait de réagir en fonction de cela de manière juste, équilibrée et proportionnée. »
Commentaire de l’Auteur. Quels qu’eussent été les envahisseurs qui essayèrent d’assujettir la Russie, cela a toujours tourné au pire pour eux : on se souvient de Napoléon, de Hitler ou des Polonais du dix-septième siècle qui envahirent le Kremlin et brûlèrent les monastères orthodoxes. L’histoire a de ses constantes qu’il n’est pas donné d’outrepasser impunément. Obama n’a qu’à s’attendre à la même chose, car l’envahisseur doit souffrir dans sa chair pour que la leçon soit retenue. L’Amérique est allée trop loin pour que la Russie puisse passer l’éponge et faire comme si de rien n’était. Quant aux criminels qui fourbissent leurs armes sous les swastikas à Kiev, ils n’ont qu’à s’attendre à l’achèvement logique de leur histoire. C’est bien de cette façon-là que l’on traite les rebuts de l’humanité un peu partout à travers le monde civilisé que ce soit en Europe ou au Proche-Orient.
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