TOUT EST DIT

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jeudi 8 décembre 2011

Le passeport bulgare, sésame vers l’Occident

Des Macédoniens, des Moldaves et des Ukrainiens se bousculent pour avoir un passeport bulgare. La plupart comptent repartir vers d’autres pays de l’UE, mais avant cela, ils doivent se confronter à l’administration bulgare. 

"J’ai pris la nationalité bulgare, parce que je suis Bulgare. Tout comme mon père, mon grand-père et mon arrière grand-père. Je suis fier de mes origines et je veux que dans mon passeport on puisse y lire : citoyen de la République de Bulgarie".
Voilà ce qu’on s’attendait à entendre lorsque nous avons pris place dans la queue avec des dizaines de Macédoniens, Ukrainiens et Moldaves désireux de devenir nos concitoyens –  la Bulgarie délivre facilement la nationalité aux habitants de ces pays capables de prouver leur descendance bulgare.
Mais à la place, la plupart de ces personnes disent ouvertement qu’elles ne sont pas là parce qu’elles se considèrent comme les descendants des "khans" bulgares mais pour des motifs tout ce qu’il y a de plus pragmatique.
"Si la Bulgarie évoluait comme la Slovénie, que les salaires augmentent et que le niveau de vie s’améliore, je veux bien rester. Sinon, je compte partir avec mon nouveau passeport vers l’Italie. C’est là-bas que j’aimerais vivre et travailler", affirme Dalibor Mirkovic, 25 ans, originaire de Deltchevo, en Macédoine.

Jeunes, sans travail et sans compétences particulières

Il piétine dans la longue queue devant la Direction de la nationalité bulgare, à Sofia, l’organisme d’Etat chargé de délivrer les certificats de nationalité à ceux qui viennent d’être naturalisés.
Tous les jours de la semaine, entre 9h30 et 12h00, quelque 200 personnnes attendent patiemment de recevoir le précieux sésame qui leur ouvre la voie pour l’obtention d’une carte d’identité et d’un passeport bulgare.
Certains ont déposé leur demande de naturalisation il y a des années de cela, d’autres plus récemment et ont eu la chance de voir leur dossier aboutir rapidement.
Les nouveaux Bulgares se plaignent de mauvaise organisation, voire de chaos, durant l’attente de leur certificat de naturalisation. Il arrive souvent que les gens attendent dehors pendant des jours, certains dormant dans leur voiture, d’autres chez des amis ou dans des hôtels bon marché.
Parmis les "candidats", ce sont les Macédoniens qui sont les plus nombreux. Comme la plupart habitent juste de l’autre côté de la frontière, ils font l’aller-retour en car –  des compagnies se seraient même spécialisées dans ce transport après le boom des demandes de naturalisations.
La plupart sont très jeunes, sans travail et sans compétences particulières. A la question de savoir comment les autorités macédoniennes voient cet exode, ils répondent : "Tout le monde s’en fiche".
Aujourd’hui, Dalibor a fait le déplacement avec ses cousins et quelques camarades, tous devenus des nouveaux Bulgares. Mais aucun d’entre eux ne veux rester vivre ici. Tous veulent partir "à l’Ouest".

Une nouvelle nationalité pour une vie plus simple

Pour pouvoir déposer une demande, il leur faut pourtant une domiciliation en Bulgarie. "Ce n’est pas un problème disent-ils. On est tous enregistrés à la même adresse. Dans certaines villes bulgares le long de la frontière macédonienne, c’est un véritable business : à certaines adresses sont enregistrés parfois plusieurs centaines de Macédoniens".
Dalibor a déposé sa demande en octobre 2010. Avant de se retrouver ici, le jeune homme est passé par toutes les épreuves inscrites dans le nouveau Code de la nationalité. Le plus dur – ce qu’il appelle le "casting" – a été l’entretien de vive voix avec des experts de la Direction de la nationalité.
Il a dû argumenter ses origines bulgares tout en démontrant une maîtrise parfaite de la langue. "Je me suis contenté de leur raconter notre histoire familiale", témoigne-t-il. "Mon grand-père est bulgare. Il a participé à la Seconde guerre mondiale. Il a vécu à... Pleven (il hésite un peu), oui Pleven (nord de la Bulgarie). En 1943, il a déserté de l’armée bulgare et rejoint l’armée serbe. Ensuite, il a acheté un terrain près de Deltchevo", poursuit-il.
Une vingtaine de Bulgares de Bessarabie attendent également de recevoir leur certificat de nationalité. Ils viennent d’Ukraine et de Moldavie. Certains sont là depuis des années.
Lilia Grekova, 31 ans, est ainsi arrivée en 2003 de Bolhrad, en Ukraine, une ville fondée par des colons bulgares au Moyen Âge. Elle étudie la psychologie à l’Université de Veliko Tarnovo (centre) : "J’ai déposé ma demande en 2006. Ma famille a un arbre généalogique qui remonte au 18e siècle. De mon père, je sais que nous sommes originaires de Lambol (sud de la Bulgarie) et que nous avons migré pendant l’occupation ottomane", raconte-t-elle, tout en affrimant ne pas vouloir repartir tout de suite avec son nouveau passeport. "Ma nouvelle nationalité va surtout me simplifier la vie ici, en Bulgarie", assure-t-elle.

L’ordre économique qui inspire Merkel

La volonté d’Angela Merkel d’imposer la discipline et des sanctions dans la zone euro ne relève pas d’un désir d’hégémonie. Elle est simplement la relance d’une doctrine économique sur laquelle s’est construit le miracle économique allemand : l’ordolibéralisme. 

Faut-il qu’à la faveur de la crise, se redessine l’équilibre de la démocratie européenne ? La question est posée alors que les apprentis sorciers de l’ingénierie institutionnelle européenne se remettent une nouvelle fois à l’ouvrage communautaire. L’enjeu politique est aussi simple que crucial : puisqu’il s’agit désormais d’assurer une nouvelle discipline budgétaire, qui doit en être le "garant" en dernier ressort ?
Disons-le d’emblée : le gouvernement allemand a pris en la matière une longueur d’avance. Angela Merkel l’a dit dès septembre devant les parlementaires chrétiens-démocrates et n’a cessé de le répéter depuis : la politique budgétaire des Etats devra être placée sous le contrôle des juges de Luxembourg qui sanctionneront désormais les Etats "défaillants" [le compromis trouvé le 5 décembre entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy écarte cette solution].

Nulle politique bismarckienne

La direction est donnée qui confirme une nouvelle fois la précarité de la légitimité politique dans l’Union européenne : la crédibilité de l’euro ne peut se jouer que sur le terrain de l’apolitique.
Nulle politique bismarckienne ici, comme l’a affirmé pour le moins maladroitement Arnaud Montebourg, mais la relance de l’un des courants les mieux établis du libéralisme, l’ordolibéralisme, né en Allemagne dans l’entre-deux-guerres et popularisé dans l’après-guerre sous le nom "d’économie sociale de marché" par l’influent ministre chrétien-démocrate allemand de l’Economie (1949-1963) et chancelier fédéral (1963-1966) Ludwig Erhard.
On doit à Michel Foucault d’avoir identifié dans ses cours au Collège de France en janvier 1979 (Naissance du biopolitique) l’originalité de ce courant du libéralisme. Celui-ci fait des règles de droit (constitutionnel) et du juge les leviers et garants principaux de la construction d’un ordre politique fondé sur le strict respect des libertés économiques et la libre concurrence.
Face à une "politique" jugée incapable de créer un environnement d’anticipations stables pour les opérateurs économiques, seule la règle constitutionnelle (la fameuse "règle d’or") permet de protéger des "incohérences temporelles" des gouvernements démocratiques.
C’est à cette aune que se juge la proposition allemande, qui place ainsi la compétence parlementaire cardinale qu’est le pouvoir budgétaire sous le contrôle des juges.

L'Europe puise aussi ses racines dans ce credo

Il est vrai que ce courant d’idées n’est pas nouveau à Bruxelles. Au terme de plusieurs décennies de célébrations de la "méthode Monnet", prônant une technocratie éclairée chargée d’impulser la modernisation économique et politique du continent, on en a oublié que l’Europe puise aussi ses racines dans ce credo ordolibéral juridico-économique qui reste particulièrement vivace en Allemagne.
Difficile ainsi de comprendre l’un des piliers de la construction européenne qu’est la politique de la libre concurrence sans évoquer les liens restés longtemps étroits avec le milieu allemand ordolibéral. Il faut dire que ces idées qui justifient une forme d’"interventionnisme libéral", selon le bon mot d’un de ses principaux penseurs, Walter Röpke, permettent de penser une "Europe forte" et le renforcement d’institutions publiques supranationales.
Mais c’est à la condition expresse que celles-ci demeurent apolitiques et indépendantes, à l’instar de la Banque centrale européenne (BCE) ou de la Cour de justice de l’Union européenne.
En somme, la proposition allemande recèle bien plus qu’une solution passagère à une situation d’urgence. Elle s’inscrit dans une authentique doctrine du fédéralisme européen et marquerait un coup d’arrêt au lent déploiement d’une logique démocratique au cœur d’institutions supranationales nées sous le signe de la modernisation économique.
Elle sanctionnerait, autrement dit, l’ultime échec des tentatives répétées de construction d’une Constitution politique et l’amorce d’une Constitution économique européenne. Faut-il que le gouvernement [français] soit à ce point à court d’idées européennes pour n’avoir à proposer comme contre-projet pour l’Union qu’une modeste solution intergouvernementale ?

L’inquiétant pouvoir des agences de notation

En plaçant la zone euro sous surveillance à la veille du Conseil européen, Standard & Poor’s affirme l’émergence d’un pouvoir économique illimité qui vient bouleverser l’organisation démocratique, déplore Libération. 
Exécutif, législatif, judiciaire : la philosophie politique enseigne qu’un Etat démocratique se fonde sur la séparation de ces trois pouvoirs ; mais également sur la dynamique de contre-pouvoir que chacun déploie face aux deux autres, un pouvoir ne se limitant pas de lui-même.
La crise économique a balayé ce vieux schéma. Depuis trois ans qu’elle dure, ses épisodes marquants, son tempo ironique rappellent à quel point il est désormais obsolète.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel annoncent, satisfaits et en grande pompe, leurs projets européens ? Quelques heures plus tard, une agence de notation les balaye et les ridiculise, en plaçant la zone euro sous surveillance négative.
Au schéma fondateur de la démocratie succède désormais une nouvelle organisation des forces, brutale : un nouveau pouvoir, économique, sans contre-pouvoir capable de le limiter ni même de le réguler, domine tous les autres et dicte sa loi.
Jamais le rapport de forces et de faiblesses ne fut à ce point visible ; jamais le pouvoir politique ne sembla à ce point désemparé.
La campagne présidentielle aura pour principal enjeu de masquer le désarroi du politique et l’impossibilité même de toute action politique efficace : les trois années qui viennent de s’écouler démontrent que les pompiers ont couru après les incendies, toujours en retard.
Les commentateurs se focaliseront sur la beauté des mouvements diplomatiques et l’habileté des compromis. Alors que tout se jouera, aujourd’hui et demain, dans la gestion des conséquences sociales de la crise.

Contre-attaque

L’UE enquête sur les agences

L’UE enquête sur les agences"S&P, nouveau patron de la zone euro", titre La Tribune qui rapporte cependant que l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF), a lancé une enquête sur les agences de notations.
L’agence, chargée de superviser les agences de notation au niveau européen a envoyé des inspecteurs dans les locaux de Standard & Poor's, Moody's et Fitch, ainsi que de concurrentes plus petites. La procédure lancée début novembre doit se poursuivre tout au long du mois de décembre.
Leur enquête devrait déboucher sur un rapport sur les méthodes de travail des agences qui devrait être publié en avril prochain. Un porte-parole de l'AEMF a déclaré qu’en cas d’infractions, l'Autorité aurait le pouvoir de mettre les agences fautives à l'amende et de suspendre leur notation, voire de leur retirer leur licence. "Elles doivent prouver que leur procédure de rating est saine, par exemple dépourvue de conflits d'intérêts, et qu'elles ont un règlement interne approprié", a-t-il précisé.

INJONCTION À UN CON.

JÉROME CAHUZAC NOUS DIT QU'IL EST RARE, QUAND ON A LA FIÈVRE, D'ACCUSER LE THERMOMÈTRE.
ACCUSANT AINSI NOTRE PRÉSIDENT D'ÊTRE À L'ORIGINE DES DÉFICITS VERTIGINEUX DE LA FRANCE.
ET BIEN QU'IL SE LE METTE DANS LE CUL, SON THERMOMÈTRE, ON POURRA CONSTATER LA TEMPÉRATURE DE SA CONNERIE....LE THERMOMÈTRE VA CERTAINEMENT EXPLOSER.

Patrick Besson, Eva Joly : pensée unique et pensée débile

La polémique sur la dernière chronique de Patrick Besson, imitant phonétiquement l'accent norvégien de Mme Joly, est un nouvel exemple saisissant du poids pris, ces dernières années, par le politiquement correct qui coud les bouches et, pardonnez-moi, serre les culs. Au Point, nous nous réservons le droit d'être insolents, potaches, ironiques ou impertinents. C'est au demeurant l'une des marques de fabrique de notre journal telles que les avait définies Claude Imbert lors de sa création. Force est de constater que l'humour passe de moins en moins bien le tamis de la bien-pensance qui s'offusque de tout, surtout du mauvais esprit. Mauvais esprit et bonne presse font souvent bon ménage. Mais, ces temps-ci, la maréchaussée de la bien-pensance n'aime rien tant que l'esprit de sérieux qu'elle veut imposer à tous et dont on ne sort désormais qu'à ses risques et périls.

Sauf, bien sûr, si l'on se moque de Nicolas Sarkozy, y compris sur son physique : là, ce n'est pas seulement autorisé, c'est même encouragé par nos nouveaux commissaires politiques. Ils applaudiront des deux mains. L'humour est devenu sélectif et mécanique. Il était déjà interdit, sous peine d'incendie, de caricaturer Mahomet. Ces jours-ci, il apparaît qu'il ne faut pas non plus chatouiller Eva Joly, sacrée "intouchable" par SOS Racisme, excusez du peu. On lui donne bien volontiers la parole et on attend maintenant que les bonnes âmes nous fournissent la liste de tous ceux contre lesquels l'ironie et le persiflage ne sont pas autorisés, mais sachez que nous n'en tiendrons aucun compte...

Crise de la dette - Leonetti : "La situation est grave, l'euro peut exploser"

Le ministre français aux Affaires européennes évoque une potentielle "catastrophe pour le monde" en cas d'échec du sommet de l'UE.

Au sein de l'Union européenne, "la situation est grave", a estimé jeudi sur la chaîne de télévision Canal Plus le ministre français aux Affaires européennes Jean Leonetti, à quelques heures de l'ouverture à Bruxelles d'un sommet européen décisif. Jugeant que l'euro peut "exploser" et l'Europe "se défaire", le ministre a ajouté : "Ça peut être une catastrophe non seulement pour l'Europe, pour la France, mais pour le monde." Si c'est possible, la discussion pour régler cette crise de l'endettement en zone euro devrait se faire "à 27", c'est-à-dire avec tous les membres de l'Union européenne, a-t-il estimé. Mais la France et l'Allemagne n'excluent pas un accord entre les 17 pays de la zone euro, si les non-membres de l'Union monétaire, comme la Grande-Bretagne ou la Suède, ne veulent pas s'y associer.
Jean Leonetti a aussi critiqué les agences de notation. "Elles m'agacent un peu. Elles étaient sur des standards économiques et financiers et maintenant elles sont passées sur des standards politiques. Ce n'est pas aux agences de notation à faire de la politique, c'est aux peuples et aux représentants du peuple", a-t-il jugé. Après avoir placé sous surveillance, lundi, les notes de la quasi-totalité des pays de la zone euro, l'agence américaine Standard & Poor's a menacé, mercredi, d'abaisser les notes des banques européennes et de l'Union européenne elle-même.
C'est dans ce contexte de tension, alimenté par les divisions entre les États membres de l'UE et les mises en garde répétées des agences de notation, que les chefs d'État et de gouvernement européens doivent se retrouver jeudi soir à Bruxelles pour un sommet européen. Auparavant, une bonne partie d'entre eux, dont Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, doivent s'entretenir à Marseille (sud-est de la France) lors d'une réunion des dirigeants de la droite européenne.

Russie: le Premier ministre Poutine met en garde l'opposition et accuse les Etats-Unis

Le Premier ministre Vladimir Poutine a mis en garde l'opposition contre tout débordement qui sera réprimé "par tous les moyens légitimes", et a accusé les Etats-Unis d'avoir fomenté la contestation contre les législatives, un scénario du "chaos".
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a sévèrement critiqué dès lundi le déroulement des législatives, "a donné le la pour certains activistes à l'intérieur du pays, elle (leur) a donné le signal", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion avec des représentants de son mouvement, le Front populaire.
"Ils ont entendu le signal et, avec le soutien du département d'Etat, ont commencé à travaillé activement", a ajouté le Premier ministre.
"Nous comprenons tous qu'une partie des organisateurs (des manifestations) agissent selon un scénario connu", a poursuivi l'ex-agent du KGB.
"Mais nous savons aussi que dans notre pays les gens ne veulent pas que la situation évolue comme cela s'est passé au Kirghizstan ou il n'y a pas longtemps en Ukraine", a-t-il ajouté, évoquant les révolutions dans ces ex-républiques soviétiques en 2005 et 2004, dans lesquelles Moscou avait vu la main des Occidentaux.
"Personne ne veut le chaos", a ajouté l'homme fort de la Russie, qui ambitionne de revenir au Kremlin à la présidentielle de mars prochain.
Des milliers de Russes ont manifesté depuis dimanche pour dénoncer les résultats des législatives remportées par le parti au pouvoir Russie unie, de manière frauduleuse selon l'opposition.
"Si les gens agissent dans le respect de la loi, on doit leur accorder le droit d'exprimer leur opinion", a déclaré M. Poutine à propos de ces manifestations.
"Si quelqu'un enfreint la loi, alors les forces de l'ordre et le pouvoir doivent exiger le respect de la loi par tous les moyens légitimes", a-t-il ajouté.
Des centaines de personnes ont été interpellées lors de ces manifestations dispersées sans ménagement à Moscou et Saint-Pétersbourg, et nombre d'entre elles, dont plusieurs leaders d'opposition, ont été condamnées à des peines allant jusqu'à 15 jours de prison
POUTINE PREND LA RUSSIE ET SON PEUPLE POUR SON JOUET, IL SERAIT TEMPS POUR LUI, DE SE RENDRE COMPTE QUE LE PEUPLE RUSSE EST ADULTE, LES POUPÉES SONT FAITES POUR LES ENFANTS ET NON POUR LES APPARATCHIKS EN MAL DE POUVOIR.

HISTOIRE D'EUROPE.

PATHÉTIQUE !

Quand tous les éducateurs défaillent

Bien sûr qu'il appartient aux enseignants d'éduquer ! Faut-il rappeler l'intitulé de leur ministère de tutelle et employeur ? Les professeurs s'offusquaient, hier, de la pression mise par des parents sur un jeune confrère qu'ils jugeaient incompétent. Mais on a tous en tête un exemple de parents insatisfaits, voire inquiets pour leur progéniture qu'ils devaient confier à des « maîtres » qui n'inspirent pas confiance. C'est une exception, mais ça existe. En pareil cas, on se retrouve comme pot de terre contre pot de fer. Le corporatisme joue à plein et il ne reste qu'une solution : changer d'école (et tant pis pour ceux qui n'en ont pas les moyens) ou faire subir une année de médiocrité, de tyrannie, de laxisme... à ce que nous avons de plus précieux au monde : nos enfants. À Berre-l'Étang, déjà dans le privé, les parents ont obtenu, fait rarissime, la mutation du jeune enseignant, apparemment débordé par leurs petits chéris. Mais cette victoire laisse un goût amer. Faut-il en arriver à la prise d'otages - consentants ou non - pour obtenir gain de cause ? Les parents se plantent lamentablement dans l'éducation - encore ce mot ! - de leurs enfants rois, mais se permettent de juger la qualité des enseignants qui subissent leurs espiègles tyrans. Et Luc Chatel qui s'en lave les mains ? Mais ce qui est arrivé est grave et met en cause l'équilibre tout entier de l'Éducation nationale, ce « mammouth » à la fois impossible à réformer et si précieux pour l'avenir de notre pays. Ce qui s'est passé est le fruit de deux dictatures : celle d'un immobilisme corporatiste face à celle des parents qui se croient tout permis. Minables toutes les deux.

Empire


Nous le savons au moins depuis les Romains, les empires sont mortels… En ce 8 décembre, c’est l’anniversaire de la chute de l’empire soviétique que l’on célèbre. Et c’est peut-être l’histoire de la décadence et de la chute de l’empire européen qui va s’écrire à Bruxelles. Car l’Union européenne a beau être un empire sans armée ni conquêtes, elle est mortelle comme les autres, menacée justement dans ce qui a fait sa force : l’économie, l’argent. Elle découvre tout d’un coup que l’euro n’est pas une raison suffisante pour vivre ensemble, comme les Russes découvrant que l’URSS, sans la terreur, n’existait pas. La nécrologie de l’Europe a été rédigée par un Chinois, Jin Liqun, qui a moqué « une société en fin de course, vivant d’acquits sociaux ». La Chine, empire en formation, et déjà fragile, miné par les révoltes. Les empires sont mortels, et meurent de plus en plus jeunes.

La foi de Bayrou

On reconnaît d'abord le bayrouisme à ce qu'il refleurit à chaque présidentielle. « Il sera président », avait osé un jour François Mitterrand. Lui, François Bayrou, l'adepte du temps long, s'est persuadé qu'à soixante ans, au terme de cette troisième tentative, il sera le roi, pas un simple faiseur de roi.

Mélange de foi et de réflexion, de culture et de rêve, le fondateur du MoDem est ainsi programmé. Une psychologie qui permet de survivre dans les déserts politiques les plus arides. Sa conviction et sa persévérance reposent sur quelques constats qui rallument l'intuition que son heure est arrivée. Qu'il est l'homme dont la France affaiblie et déboussolée a besoin.

Primo, l'élimination de Dominique Strauss-Kahn et le retrait de Jean-Louis Borloo lui ont rouvert un chemin qui s'était refermé depuis 2007. Secundo, l'actualité met en lumière son anticipation de la crise de la dette et de la manière d'y remédier. Tertio, personne ne pourra gagner sans l'électorat centriste.

Est-ce suffisant, la hauteur de vue en prime, pour l'emporter ? Et pourrait-il réunir, à l'Assemblée, une majorité de députés sans laquelle tout projet reste lettre morte ? C'est en répondant par la négative à ces questions que Jean-Louis Borloo a renoncé. C'est en y répondant positivement que François Bayrou remonte à cheval.

En attendant de savoir si une force incontournable sortira des urnes, il faut constater qu'il existe, au centre du paysage politique, une large communauté de vue.

Comment et avec qui ?

Jean-Louis Borloo vient de déposer une proposition de loi fiscale, visant la spéculation, qui ressemble étrangement au projet de François Bayrou. Sur la démocratisation de l'Europe, le patron du MoDem défend les mêmes idées que son frère ennemi Hervé Morin. Quand les humanistes de l'UMP condamnent le cumul des mandats, ils abondent dans son sens. Et quand François Hollande défend la création d'une nouvelle tranche fiscale, il dit la même chose que François Bayrou ou Dominique de Villepin. On pourrait multiplier les exemples.

L'homme en veut. Les idées sont là. Ne manquent plus « que » deux conditions : une stratégie et une méthode. Car le problème n'est pas tellement de définir des priorités. Tout le monde veut élever le niveau scolaire, réindustrialiser la France, baisser le chômage, moraliser la politique... La difficulté est de savoir avec qui le faire, et comment.

Une stratégie : équidistant entre la droite et la gauche, François Bayrou refuse de dire s'il penchera pour Nicolas Sarkozy, dont il fut l'opposant le plus incisif, ou pour François Hollande qu'il respecte. Cette indépendance lui a valu de perdre bien des élections. Cette fois, il fera un choix. Mais il se situe d'abord dans l'hypothèse audacieuse où, arrivé en tête, ce sont les autres qui auraient à se prononcer. Pour réussir, mieux vaut y croire.

Une méthode : elle est moins dans le bricolage gouvernemental que dans la capacité à mettre tous les acteurs de la société autour de la table pour reconstruire le pays. Dès lors que personne ne serait majoritaire dans l'opinion, il faudrait nous expliquer comment on dépasse les clivages partisans pour conjuguer les envies, les talents et les moyens. François Bayrou, comme d'autres, devra dire comment il compte y parvenir.

C'EST A PLEURER !

Mythologie grecque : des dollars pour remplacer l'euro?

« On se dit qu'il faut désormais préparer des projets de pénétration dans la zone euro par le dollar lui-même »... Voilà un nouveau plan de sauvetage de la Grèce que l'on avait pas vu venir ! Pourtant, selon l'anthropologue et blogueur Panagiotis Grigoriou, il est sérieusement discuté dans le journal grec Epikaira.
Tard dans la nuit d'hier, la majorité Papadémique a adopté le budget 2012. Sans mélodrames et encore en euros. Sur 299 députés présents, la feuille de route du banquier a obtenu 258 voix, un vrai conseil d'administration, bravo.
Une simple formalité stalinienne pour les coalisés Mémorandiens, comme on surnomme souvent ce gouvernement d'opérette, orchestré par la Troïka et dirigé par le duo Merkozien avec une cacophonie, désormais si audible. Décidément, la partition du triple A perd ses notes.

Pendant qu'à Paris on se demande si « Sarkozy peut-il s'en remettre » (de la menace sur le triple A, Libération de ce matin), l'orchestre… du Titanic interprète péniblement à deux vagues du naufrage son Nearer, My God, to Thee, nous préparant alors à un énième Mémorandum avec les « bailleurs » de notre pays, la menace … à la clef. Ah, les Grecs, vous êtes incorrigibles, il n'y aura donc pour vous, ni canot de sauvetage, ni radeau pliable, on vous fera sauter par tribord.
Le steward Président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, dans une interview au Die Welt (6/12/2011), ne mâche pas ses mots « au cas où la Grèce ne tiendra pas ses obligations, alors une sortie de la zone euro est à envisager ».

Lorsque Jean-Paul Fitoussi (Libération 7/12/2011) s'adresse au lectorat français, pour expliquer que « ce que l'on vit est de l'ordre de la tragédie », on ne peut qu'être d'accord avec son analyse, puisque « ce qui a produit le tumulte actuel, ce n'est donc pas la trahison de Maastricht et des critères du pacte de stabilité. Ce sont les flux de capitaux spéculatifs. Ils avaient massivement investi ces pays et les ont fui [...] Plus [le traité européen] est « encadrant », et donc contraignant, plus il empêche la réaction rapide. Et comme il a, en plus, une clause qui tient du pêché originel, on fonce dans le mur. C'est la fameuse clause de non sauvetage (no bail out), qui interdit aux États unissant leur monnaie de s'entraider. Avec l'interdiction faite (par le même traité de Maastricht) de recourir à la Banque centrale européenne pour financer leurs déficits, les États ont été contraints d'emprunter sur les marchés. Résultat: ils doivent satisfaire aux critères et exigences de l'industrie financière et des agences de notation. Et les marchés punissent les États dits laxistes par des taux d'intérêts élevés sur leurs emprunts...»


Eh bien, nous, nous avons une petite précision à apporter à cette analyse.
La punition de notre État, dit même primo-laxiste, par des taux d'intérêts élevés sur ses emprunts, est inscrite dans le budget… savamment établi par les marchés et les banques. L'hebdomadaire politique grec Epikaira, dans son édition électronique d'hier, détaille les chiffres du budget 2012.
Sur 170 milliards d'euros de dépenses, 88,5 milliards, serviront à payer des intérêts et autres agios aux marchés, ces figures désormais très connues du bestiaire thérianthropique de la finance mondiale, tandis que les prévisions sur les recettes de notre para-État, s'effectuent suivant une assiette fiscale, estimée à 54,7 milliards d'euros. Donc, 52% du budget 2012 devient du pur jus pour les escrocs mondiaux (intérêts et agios et non pas remboursement du capital), voilà en somme, la pierre philosophale du nouveau système de gouvernance dictatoriale en Europe. Ni plus, ni moins.
L'éditorialiste de Epikaira, compare alors la faillite de la Grèce en 1932, avec la situation actuelle. En 1932, l'État a été contraint d'annoncer officiellement le défaut, lorsque 43% du budget, servait à payer des intérêts et autres agios aux marchés de l'époque (pour la Grèce les créanciers étaient d'abord les banques britanniques).

2012 comme 1932 ? En Grèce en tout cas, nous discutons beaucoup sur ces chiffres. Plutôt mourir de faim que se nourrir de propagande, nous avons au moins atteint un niveau .. master, quant à la pédagogie économique. La moitié de notre population active étant au chômage, nous devenons même dignement autodidactes. A Paris, les gens discutent, évoquant encore leurs parcours au travail, les promotions et les salaires. Mais qui connait-t-il vraiment, le pourcentage du budget 2012 de la République, destiné à honorer les intérêts et encore autres agios, liés à l'endettement de la France ? Monsieur Fitoussi sans doute, Madame Merkel également je suppose, et pour cause.

Nous vivons, il est indéniable, dans l'hologramme d'un mythe dé-fondateur. L'euro, les notations, les marchés. Sauf que sa géopolitique semble bien réelle. L'Allemagne, la France, les États-Unis et en surplomb, la main invisible de la Chine.

Ces derniers jours, toute une série d'éditos, dévoilent un (supposé) nouveau plan de « sauvetage » du pays, (Epikaira 2/12/2011, en premier). Le rédacteur en économie Kalarrytis et l'économiste Vatikiotis qui signent cet article, se disent informés des intentions du gouvernement des États-Unis et de la FED (Federal Reserve), d'instaurer de façon directe, la liaison (« pegging »), des nouvelles monnaies nationales en Europe avec le dollar étasunien :

« Ayant diagnostiqué le choc des nations européennes face à la perspective d'une Europe unie sous l'impulsion de l'Allemagne, de l'autre côté de l'Atlantique, après avoir lancé des appels à l'action pour remédier à la crise, on se dit qu'il faut désormais préparer des projets de pénétration dans la zone euro par dollar lui-même. L'entrée au FMI pour « sauver » l'euro par la crise grecque a été une première étape importante. La prochaine tentative, sera le remplacement pur et simple de l'euro par le dollar, ce dernier devenant alors monnaie nationale pour les États membres qui pourraient sortir de la zone euro, désormais en état d'effondrement. Et comme pour l'entrée du FMI dans les affaires de la zone euro, on commencera encore une fois par la Grèce. Les éléments sur lesquels se base ce projet sont pertinents; car il s'agit d'un projet élaboré par un groupe de travail des chercheurs en économie qui l'a développé, le mettant ensuite à la disposition du Département de la politique monétaire et de la Banque centrale américaine (FED). La taille du projet atteint 74000 mots, et il a été préparé par diverses universités et instituts de l'économie aux États-Unis » (Epikaira).

Info ou alors Intox ? On aura tout vu. Face au Minotaure euro, voilà le dollar, en Thésée de la délivrance. En tout cas, les scenarii sur une sortie éminente ou possible de la Grèce de la zone euro se multiplient. A tel point que les banques d'affaires et les entreprises en Grèce et ailleurs y préparent leurs systèmes informatiques. Et cette fois-ci c'est bien du concret, si on croit les cadres de ces entreprises se confiant aux journalistes grecs (quotidien Kathimerini, 6/12/2011).

Et puisque selon le P.S., « la «règle d'or» allemande n'est pas celle de la France » (Le Monde, 6/12/2011), on peut pour l'instant savourer tranquillement un café, place de la Bastille, au même prix qu'à deux pas de l'ancien palais du roi Minos en Crète.

Minos, fils de Zeus et d'Europe certes, mais attention au mythe américain et au théâtre d'ombres chinoises ! Pauvre Ariane ...

«Le PS agite l'épouvantail du droit de vote des étrangers»

Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, estime indispensable qu'un étranger souhaitant s'impliquer dans la vie de la cité demande sa naturalisation.

- La gauche sénatoriale a remis sur la table le droit de vote des étrangers non communautaires. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Claude GUÉANT. - Le droit de vote est un acte fondamental de notre citoyenneté et, depuis des siècles, la citoyenneté va avec la nationalité. Il est fort regrettable que certains s'en servent à des seules fins politiciennes. Le PS agite cette carte comme un épouvantail avant chaque élection. On peut s'interroger sur les motivations réelles des socialistes. Espèrent-ils que cela fera monter le vote du Front national et affaiblira la droite républicaine ?
Je vous rappelle que ce projet avait été lancé en 1981, puis François Mitterrand l'avait enterré. En 2000, une proposition de loi avait été votée à l'Assemblée nationale, mais pas au Sénat. Mais ce texte est aussi le symbole du programme de la gauche en matière d'immigration, qui prévoit une régularisation massive des étrangers en situation irrégulière. Derrière tout cela, se cache la véritable stratégie électoraliste de la gauche, qu'on peut lire dans les écrits du think-tank Terra Nova : tourner le dos aux ouvriers et aux classes populaires, au profit des immigrés à qui on donnerait le droit de vote parce que ces derniers voteraient très majoritairement pour le PS. Quel cynisme !
Pourtant, Nicolas Sarkozy s'était montré ouvert sur le sujet en 2005…
En 2005, Nicolas Sarkozy avait effectivement évoqué, à titre personnel, cette possibilité. Mais ne comparons pas l'incomparable ! Le président de la République avait précisé qu'une telle réforme ne pouvait se faire que sous des conditions très strictes, notamment sous réserve d'un principe de réciprocité avec les pays d'origine et d'une longue durée de résidence. Nicolas Sarkozy est aujourd'hui à la tête de l'État. Il a en charge l'avenir de notre pays. Il a raison de rejeter tout ce qui pousse à la division, alors que dans la période difficile que nous connaissons, il y a tellement d'autres sujets qui réclament le rassemblement de nos concitoyens. À commencer par la règle d'or de retour à l'équilibre des finances publiques.
Jean-Pierre Raffarin redoute que la droite ne fasse des immigrés des «adversaires globaux». Qu'en pensez-vous ?
En ce qui me concerne, je souscris sans réserve à ce qu'il a dit. Il n'est pas question de stigmatiser les étrangers. Mon action au ministère de l'Intérieur vise d'ailleurs à renforcer l'intégration des immigrés et, ainsi, à veiller à ce que les relations entre la société française et les personnes étrangères soient apaisées. Ce qui n'est pas, admettons-le, toujours le cas.
Les Humanistes de l'UMP sont favorables à un grand débat sur cette question comme sur l'homoparentalité et le mariage homosexuel…
L'UMP est diverse et le débat est toujours souhaitable dans la société. Il est inutile, en ce moment, d'être provocateur. Ce n'est pas la meilleure façon de rassembler notre famille politique à la veille de ces échéances essentielles que sont la présidentielle et les législatives.
Quels risques y aurait-il à accorder le droit de vote aux étrangers ?
Je sais bien que cette proposition sénatoriale ne permet pas à des étrangers de devenir maire. Toutefois, elle leur ouvre les portes des conseils municipaux. On est en droit de s'interroger sur les conséquences possibles d'une telle réforme. Il faut prendre garde au risque de communautarisme et à l'atteinte aux valeurs républicaines, notamment la laïcité. Je vous rappelle, en effet, qu'un conseil municipal organise les services publics locaux, comme la cantine ou les piscines. Le droit de vote ne doit pas devenir un moyen de revendiquer un droit à la différence ou d'imposer des pratiques contraires à nos principes républicains. Autre incohérence majeure, la proposition de loi de la gauche donne aux étrangers qui ne sont pas citoyens de l'Union européenne des droits supérieurs à ceux que nous accordons à nos concitoyens européens. Je rappelle que ces derniers votent dans notre pays uniquement parce que les Français participent aussi à la vie politique locale des autres pays européens.
Si une personne étrangère souhaite voter et s'impliquer dans la vie de la cité, elle peut demander sa naturalisation. On ne peut découper la citoyenneté en tranches. Notre pays n'a jamais refusé l'acquisition de la nationalité française pour peu que les critères, que j'ai rendus plus exigeants sans être insurmontables, soient respectés: maîtrise de la langue et adhésion à nos valeurs, comme la laïcité et le respect de l'égalité entre l'homme et la femme.
Les Français semblent pourtant favorables au droit de vote des étrangers…
Les sondages sont contradictoires. Et ce ne sont pas les sondages qui gouvernent.
Les derniers sondages voient remonter les intentions de vote en faveur du chef de l'État. La confiance est-elle de retour à droite ?
J'ai toujours eu confiance. Nicolas Sarkozy est le plus apte à inspirer confiance aux Français.

Giscard préfère un accord entre pays de la zone euro à un traité

Valéry Giscard d'Estaing propose un accord "à la Schengen" pour les 17 pays de la zone euro à même de calmer les marchés d'ici début 2012, sans passer par un traité comme l'envisagent Paris et Berlin, une procédure trop longue à ses yeux.
L'ancien président français de 1974 à 1981, qui fut un des précurseurs de l'Union monétaire, considère par ailleurs une sortie provisoire de la Grèce de la zone euro comme une "option à étudier" dans l'intérêt de ce pays étranglé par sa dette.
"Ce que je recommande, ce n'est pas la négociation d'un traité infaisable à 27 actuellement, mais le recours à un accord de type Schengen entre les gouvernements de la zone euro", a-t-il dit à Reuters lors d'un entretien dans son bureau parisien. "D'ailleurs, je pense que ça va se terminer comme ça".
"Ce serait beaucoup plus rapide, ça peut être fait en trois mois, pour le début de l'année, et ça calmera les marchés", espère-t-il.
L'ancien président prend pour exemple l'accord de libre circulation dit "de l'espace Schengen", qui regroupe 22 membres de l'UE et trois Etats associés (Islande, Norvège et Suisse).
Sa contre-proposition intervient à la veille du Conseil européen de Bruxelles où sera présenté le plan franco-allemand sur le renforcement de la gouvernance de la zone euro passant par la rédaction d'un nouveau traité à partir de mars.
Mais, pour Valéry Giscard d'Estaing, seul un accord passé entre pays ayant adopté la monnaie unique, en dehors des traités existants, a des chances d'être efficace.
"Sinon c'est le désordre", dit-il. "Le meilleur schéma, c'est de se mettre d'accord très vite à 17 sur une règle plafonnant les déficits budgétaires et l'endettement, et prévoir des sanctions pour ceux qui ne les respecteraient pas."
"Deuxièmement, organiser un suivi par des réunions des chefs de gouvernement tous les mois, avec un secrétariat qui suit les décisions pour s'assurer que les choses sont faites".
"Si on fait ces deux choses, à mon avis les marchés se calmeront", prédit-il en reprenant donc les principaux éléments de l'accord franco-allemand, mais pas la procédure.

LA GRÈCE HORS DE L'EURO EST "UNE OPTION"
Sans parler d'Europe fédérale et encore moins des Etats-Unis d'Europe, Valéry Giscard d'Estaing prône une approche fédérale de la gestion des affaires de l'Union.
"On ne peut faire une Europe fédérale, ne serait-ce qu'à cause des différences de taille des Etats, mais on peut gérer de manière fédérale des compétences européennes", dit-il. A l'instar du commerce, "la monnaie pourra être gérée de cette manière".
Président de la convention qui a rédigé le traité constitutionnel rejeté par référendum en France et aux Pays-Bas en 2005, finalement repris dans le traité de Lisbonne deux ans plus tard, Valéry Giscard d'Estaing regarde d'un oeil mi-désolé, mi-optimiste le marasme qui secoue actuellement l'Union.
"Si l'accord franco-allemand tient, on sortira de tout cela sans beaucoup de dommages mais la situation actuelle est très déplaisante", dit l'ancien président de 85 ans, membre du Conseil constitutionnel en France.
Il compare l'Union à "une ville assiégée, très grande, avec une population nombreuse, une économie forte. Si les dirigeants font ce qu'il faut, elle va retrouver sa liberté".
S'il tient à souligner que "le cours de l'euro est très stable", Valéry Giscard d'Estaing s'emporte contre la spéculation "insupportable" des Américains "qui non seulement spéculent mais font le jeu des agences de notation".
Dans l'Europe tourmentée de ces derniers mois, une sortie de la Grèce de la zone euro lui semble "une option à étudier".
"Rester dans la zone euro, c'est possible (mais) une reprise économique avec une monnaie forte est très difficile, dit-il.
"Ceci doit être étudié sérieusement et honnêtement : utiliser pendant un moment la monnaie nationale ou garder la sécurité d'une monnaie forte. C'est à eux de voir, tout ceci dans un esprit de solidarité", ajoute "VGE", qui juge que Nicolas Sarkozy "a tort" de considérer comme catastrophique l'hypothèse d'une telle exception grecque.
La Grèce y retrouverait selon lui des marges de compétitivité grâce à une dévaluation de sa monnaie.
"Les gens peuvent accepter une déflation de 5% mais pas de 40%", estime Valéry Giscard d'Estaing, laissant entendre qu'il pencherait pour l'option d'un retour provisoire à la drachme s'il était aux affaires dans une telle situation.

SANCTIONNER UN CLIENT ?........... PUTAIN !!!

A travers la résolution sur l'abolition de la prostitution, votée mardi soir à main levée à l'Assemblée, les députés s'apprêtent à ouvrir la voix à une pénalisation générale des clients. Le débat sur « le plus vieux métier du monde », et les conditions dans lesquelles il est exercé est relancé

Cette résolution « réaffirme la position abolitionniste de la en matière de prostitution », et vise à « battre en brèche les idées reçues qui laissent accroire que sous-prétexte que la prostitution serait "le plus vieux métier du monde", elle est une fatalité », expliquent les auteurs du texte. Ces derniers précisent que les principes abolitionnistes, adoptés par la France en 1960, « doivent être proclamés haut et fort à une époque où la prostitution semble se banaliser en Europe ». La proposition de résolution a été présentée par la députée Danielle Bousquet, qui a présidé une mission d'information parlementaire sur la prostitution en France, le député UMP Guy Geoffroy, rapporteur de la mission, et tous les présidents de groupes à l'Assemblée.

Sanctionner les clients comme en Suède ?

Dans la foulée du vote, sera ensuite déposée une proposition de loi pour inscrire dans le code pénal « ce qui dans la résolution relève du domaine législatif », comme la pénalisation des clients. Guy Geoffroy préfère de son côté parler de «responsabilisation» pour rappeler «que neuf personnes prostituées sur dix sont victimes de la traite des êtres humains».

Actuellement, recourir à une personne prostituée n'est pas un délit. Mais la mission parlementaire, s'inspirant de la Suède qui sanctionne les clients depuis 1999, a conclu au printemps que la pénalisation du client constitue «la meilleure piste pour voir diminuer la prostitution en France, là où tous les pays qui ont réglementé cette activité l'ont vu augmenter».

Le sujet fait débat, même au sein du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a rappelé en avril que cela supposerait une « révision profonde » du régime pénal, la prostitution n'étant pas un délit actuellement.
Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, elle, s'est dite favorable à une sanction des clients. « Sur ce sujet, le consensus n'est pas fait », reconnait Yves Charpenel, président de la Fondation Scelles, qui a lancé un appel pour l'abolition de la prostitution avec 40 associations.

Certaines associations sceptiques

Si «les députés ont adopté la résolution abolitionniste, rien ne dit qu'ils voteront ensuite son application concrète », s'interroge Yves Charpenel. Pour lui, il est « plus que jamais nécessaire de clarifier la position française » face à des pays comme l'Allemagne qui ont choisi de réglementer cette activité.
La position abolitionniste « semblait un peu oubliée. On voit régulièrement ressurgir des propositions de réouverture de maisons closes », déplore Hélène de Rugy, déléguée générale de l'Amicale du Nid.

Mais là-aussi, les avis divergent. Le Syndicat des travailleurs du sexe (Strass) a écrit aux députés pour leur demander de ne pas voter cette résolution, estimant que cela pénalisera les prostituées en les poussant vers plus de clandestinité, explique Chloé, prostituée qui a manifesté mardi devant l'Assemblée.

Act-Up et Aides, réunis avec le Strass et 14 associations au sein du Collectif « Droits et prostitution » partagent ce constat, affirmant que face à la réduction du nombre de leurs clients, les prostituées seraient contraintes d'accepter des rapports non protégés. Le Strass, qui distingue la prostitution librement consentie et la traite des être humains par des réseaux mafieux, demande plutôt de « véritables droits » pour les prostituées. Environ 20 000 personnes se prostituent en France, selon diverses estimations.

Barrages et pesticides dégradent les eaux du Rhône et de la Méditerranée

La moitié des eaux des bassins Rhône-Méditerranée et Corse sont en mauvais état écologique en raison de la pollution par les pesticides et de l'aménagement excessif des rivières (barrages, digues…), selon l'agence régionale de l'eau. "Des efforts sensibles seront nécessaires dans les années à venir pour garantir un bon état des eaux, dans un contexte de changement climatique où la ressource en eau risque de se raréfier", conclut le rapport 2010 de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse, un établissement public dépendant du ministère de l'écologie.

Selon ce rapport – le premier dans son genre pour l'agence publique –, 51 % des rivières affichent un bon état écologique, permettant en particulier "le maintien des communautés aquatiques, floristiques et faunistiques". C'est un peu mieux que l'ensemble de la France, qui plafonne à 45 %. Mais on est "loin des 66 % fixés à l'horizon 2015 par le Grenelle de l'environnement", note l'agence, qui a effectué près de 3 millions d'analyses dans quelque 1 500 stations.

DU ROUNDUP DANS TROIS COURS D'EAU SUR QUATRE

"Les pesticides restent l'ennemi numéro un de la qualité des rivières, en particulier le glyphosate, substance active de l'herbicide Roundup, qui se retrouve dans les trois quarts des cours d'eau", dans des quantités parfois non négligeables, souligne le directeur de l'agence, Martin Guespereau.

Vente sur Internet, achat dans des pays frontaliers ou fonds de stocks : les pesticides interdits d'usage depuis plusieurs années – comme les triazines, des désherbants – se retrouvent aussi dans 60 % des rivières, ce qui prouve un usage récent et illicite. Vu le temps que mettent les pesticides à se dégrader, les nappes sont aussi trop souvent "contaminées au-delà des normes de qualité requises".

Les grands cours d'eau – Rhône, Saône et Doubs – sont contaminés aussi par nombre d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Des PCB – molécule utilisée comme isolant électrique, dangereux pour la santé – ont été retrouvés dans deux cours d'eau à Aix-les-Bains (Savoie). On trouve aussi des métaux, comme le cuivre à l'aval de zones urbaines et industrielles ou de secteurs viticoles.

DIGUES ET BARRAGES CONTRE POISSONS

Autre message fort et "nouveau", selon M. Guespereau : les deux tiers des rivières en mauvais état écologique sont celles qui ont subi des altérations physiques : débit modifié, seuils ou barrages qui bloquent la circulation des poissons et des sédiments, digues trop étroites qui diminuent les possibilités de reproduction de certaines espèces…

"On a encore beaucoup d'endroits où les responsables voient encore la rivière comme un tuyau d'eau qu'il faut rectifier pour qu'il envoie les crues le plus vite possible en aval", dit M. Guespereau. "On perd toute la valeur que les rivières apportent en termes d'épuration, en se dilatant ou se rétractant en fonction des saisons." "La vie a besoin de ces rythmes", dit le directeur de l'agence, citant notamment le brochet, qui "a besoin des crues pour se nourrir dans les herbes inondées".

Les stations où l'état de l'eau est moyen, voire mauvais, sont principalement situées "sur les cours d'eau nord-alpins impactés par l'énergie hydraulique, dans les zones où prédomine l'agriculture intensive" et dans celles fortement urbanisées, comme le pourtour de la Méditerranée, selon le rapport.

L'agence note cependant quelques progrès pour la qualité chimique de l'eau, particulièrement la division par dix des concentrations en ammonium, grâce à l'amélioration des stations d'épuration.

Le plus vieux métier du monde à la Chambre

Faut-il abolir la prostitution ou l'encadrer, l'organiser pour garantir leurs droits aux « travailleuses du sexe » ? Le débat est relancé. On saura gré aux députés de le poser avec sérénité. En France, la prostitution est tolérée. Libre, au sens où elle n'est censée concerner que des personnes majeures. C'est son exploitation, le proxénétisme, qui est réprimée par la loi. La question est de savoir si, à l'instar du modèle suédois, il ne faut pas faire des prostituées des victimes ; des clients, des délinquants. Telle est l'intention. Il ne se trouvera personne - gauche et droite convergent sur ce point - pour contester qu'elle constitue une forme d'exploitation sexuelle, d'asservissement de la femme. Payer pour disposer du corps de l'autre, c'est imposer une domination. Aussi sanctionner l'acte d'achat sexuel, le client plutôt que la prostituée, relève-t-il d'une certaine évidence, comme il est tentant de penser que l'interdiction permettrait de tarir la demande et de démanteler les réseaux. De fait, l'industrie du sexe représente dans certains pays un marché lucratif, dissimulant des filières organisées du crime dont les victimes sont les prostituées. Les choses sont cependant plus complexes car la loi pourrait aussi entraîner des effets négatifs. Par exemple, accentuer la clandestinité des prostituées, leur insécurité, voire une plus grande exposition à des rapports non protégés. De même on peut entendre l'argument selon lequel l'acte tarifé consentant relève de la liberté sexuelle, de la vie privée. On souhaite donc bien du plaisir, si l'on peut dire, aux députés quand ils devront passer « le plus vieux métier du monde » au révélateur de la loi.