TOUT EST DIT

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jeudi 12 janvier 2012

TU PEUX TOUJOURS TE MARRER SALOPE !!

Présidentielle 2012 : Aubry déclare la guerre à Accoyer

Martine Aubry s'est littéralement insurgée, ce jeudi, contre les propos de Bernard Accoyer. Et la première secrétaire du Parti socialiste s'est chargée de le lui faire savoir. Le président de l'Assemblée nationale avait annoncé "la guerre" si la gauche l'emportait. 

Bernard Accoyer est au cœur d'une polémique. Le président de l'Assemblée nationale a déclaré mercredi : « si nous ratons ce rendez-vous de la responsabilité et du courage, les conséquences économiques et sociales pourraient être comparables à celles provoquées par une guerre ». Ce jeudi, ce dernier a affirmé « ne pas regretter ses propos ». C'est pourquoi Martine Aubry s'est chargée de lui délivrer une réponse des plus cinglantes. La première secrétaire du Parti socialiste a estimé sur France Info que « quand Monsieur Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, s'exprime ainsi, il fait honte à notre République ».
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La pute Aubry en attitude de racolage

Sarkozy "casse, divise, abîme"

La maire de Lille en a rajouté une couche affirmant que « ce ton, c'est le ton de l'UMP par rapport à François Hollande et par rapport au Parti socialiste » avant d'ajouter : « nous sommes à un autre niveau ». Bernard Accoyer n'était pas le seul à subir les foudres de Martine Aubry. Rebondissant sur l'affaire des trucages de l'IGS, la chef de file du PS a répondu : « Je n'ai jamais vu ça. J'ai été ministre, j'avais 40 directeurs, sans doute la moitié de droite, la moitié de gauche, je n'ai jamais eu de problème parce qu'à ce moment la République était là. Monsieur Sarkozy aujourd'hui casse, divise, abîme, et c'est cela qui fait le lit du Front national et des extrémismes ».

Sarkozy à Lille ? "Je l'accueillerai naturellement"

En pleine tournée des radios, Martine Aubry a également réagi sur France Bleu Nord à propos de la venue du président de la République à Lille. « J'espère que nous sommes encore en République, j'en doute un peu quand j'entends les propos de certains ministres, du président de la République. Moi, j'ai toujours respecté mes adversaires, comme je le fais ici à Lille, nous sommes là pour faire marcher la démocratie et la République », a-t-elle dénoncé avant d'estimer que Nicolas Sarkozy « fait sa campagne en faisant des vœux partout en France et en les utilisant pour taper sur ses adversaires ». « Je l'accueillerai en haut des marches très naturellement, c'est le président de la République », a-t-elle conclu. La « guerre » présidentielle ne fait que commencer...

L'Europe face à la dérive hongroise

Si la Hongrie était aujourd'hui candidate à l'adhésion à l'Union européenne, elle ne remplirait sans doute plus les conditions démocratiques suffisantes pour être admise. Ce constat inquiète les observateurs depuis des mois, tant les entorses aux principes démocratiques élémentaires se multiplient sur les rives du Danube, sous la férule de Viktor Orban, l'homme fort de Budapest.

Il y a un an, à la veille de son semestre de présidence de l'Union, son gouvernement n'avait rien trouvé de mieux que de faire passer une loi menaçant lourdement la liberté de la presse. Cette année, en pleine crise économique, il récidive en visant l'indépendance de la Banque centrale hongroise.

Parallèlement, le pouvoir hongrois, fort d'une majorité des deux tiers au Parlement depuis son retour aux affaires, en 2010, multiplie les gestes contre tout ce qui peut constituer un contre-pouvoir. Atteintes au secret des sources journalistiques, retrait des fréquences d'une radio dérangeante, atteintes à l'indépendance de la Cour suprême et plus généralement à celle des juges. Le recrutement des nouveaux magistrats hongrois est désormais dans les mains d'un organisme qui répond directement au gouvernement, et dont le président désignera seul les juges. Ce qui a, entre autres motifs, amené à démissionner le président de la Cour suprême, ancien juge à la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg.

En outre, le nouveau texte constitutionnel, entré en vigueur le 1er janvier, s'en prend aux communautés religieuses de Hongrie, restreignant les financements publics aux seules congrégations opérant depuis au moins vingt ans. Ce qui va avoir pour effet de réduire leur nombre de trois cents à quatorze. Sans reparler de la décision d'octroyer unilatéralement la nationalité hongroise à toutes les minorités hongroises des pays limitrophes.

Face à cette dérive clairement autoritaire, l'Europe a jusqu'ici réagi timidement. Les lois menaçant l'indépendance de la Banque centrale ont toutefois créé l'émoi à Bruxelles et à Washington, au siège du FMI, où la détérioration des comptes publics hongrois est bien connue. Ce qui explique la menace brandie, hier, par la Commission européenne, de déclencher une procédure contre Budapest pour déficit excessif. Le tout assorti de mises en garde contre les lois liberticides en matière de justice.

En cas de « violation grave et persistante » des valeurs européennes, le traité de Lisbonne prévoit, dans son article 7, un mécanisme de sanctions. Un mécanisme complexe et progressif, nécessitant l'approbation du Parlement, celle des 4/5e du Conseil pour constater le risque, de l'unanimité des pays membres (moins un) pour constater la violation avant de prendre, le cas échéant, des mesures de rétorsion, cette fois à la majorité qualifiée.

Derrière la technicité de la procédure, jamais utilisée à ce jour, c'est l'avertissement politique qui compte. On peut regretter que la Commission ait attendu les atteintes à la Banque centrale pour réellement réagir, on ne peut que se féliciter des mises en garde annoncées hier. Mais il faut aller plus loin et porter haut la défense des valeurs démocratiques, comme l'ont fait les dizaines de milliers de Hongrois qui manifestaient le 2 janvier. Un dangereux cocktail, mêlant populisme nationaliste, crise économique et suppression des garde-fou démocratiques, plane sur Budapest. Il n'a pas sa place en Europe.

STUPIDITÉ : Joly propose un jour férié pour Kippour et l'Aïd-el-Kebir

La candidate écologiste à la présidentielle a déclaré mercredi qu'elle voulait que «chaque religion ait un égal traitement dans l'espace public».

C'est une manière de voir la laïcité. Eva Joly a proposé mercredi qu'un jour férié soit accordé aux juifs et aux musulmans pour célébrer Kippour et l'Aïd-el-Kebir afin que «chaque religion ait un égal traitement dans l'espace public».
Lors d'une «Nuit de l'égalité» dans un Bataclan bien rempli , la candidate EELV à la présidentielle, après un hommage au journaliste Gilles Jacquier mort en Syrie, a déclaré que «le rêve français pour (elle) est celui de la passion de l'égalité». Pour l'ex-magistrate, «cette égalité, élément clé de l'identité nationale, a été mise à mal par cinq ans de présidence sarkozyste». «Quand j'entends Claude Guéant et Marine Le Pen, j'ai mal à ma France, j'ai mal à notre France», a fait valoir la Franco-Norvégienne, parlant notamment de la circulaire sur les étudiants étrangers.
Sa première «priorité du quinquennat pour l'égalité» sera «l'égalité territoriale» car «les habitants des banlieues, ou des zones rurales ont le droit d'être traités dignement». Sur l'éducation, elle a plaidé pour «une nouvelle carte scolaire» pour «combattre l'apartheid scolaire». En matière d'égalité hommes-femmes, elle a proposé que «pas un euro d'argent public» n'aille à une entreprise «qui pratiquerait une inégalité de salaires».

«Représenter la France qui n'est pas bien née»

Côté laïcité, pour que «chaque religion ait un égal traitement dans l'espace public», la candidate Verte, se référant au rapport Stasi, a souhaité que «juifs et musulmans puissent célébrer Kippour et l'Aïd-el-kebir lors d'un jour férié» car alors «l'égalité et la laïcité auront avancé dans notre pays», selon elle.
Elle s'est aussi dit favorable à des «statistiques de la discrimination», «instrument utile pour permettre demain un même accès à l'emploi, à la santé, au logement, voir aux responsabilités politiques». Celle qui entend «représenter la France qui n'est pas bien née» s'en est, une nouvelle fois, pris à Marine Le Pen (FN) dont «le projet porte en lui-même la fin de la France», selon elle.
Par ailleurs, dans la journée, un séminaire stratégique s'était réuni autour d'Eva Joly pour faire le point sur sa campagne alors que la candidate plafonne à 3 ou 4% d'intentions de vote dans les sondages. Conclusion, il lui faut mener «une campagne plus lisible» avec «plus de cohérence» en recentrant les thématiques sur les questions d'écologie, d'emploi, de réindustrialisation et d'Europe, selon plusieurs participants. Eva Joly doit d'ailleurs vendredi détailler ses propositions sur l'emploi.

La faillite… du leadership

Comment a-t-il pu se faire que la crise d’une dette souveraine, minuscule à l’échelle du monde, celle de la Grèce, ait pris des dimensions telles qu’elle en soit devenue une menace non seulement pour l’euro mais aussi pour la cohésion de l’UE et même pour la prospérité de la planète ? Du fait de leurs hésitations, de leurs erreurs parfois, les dirigeants européens en sont en grande partie responsables. Pour se défendre, ceux-ci affirment qu’ils ont dû faire face à la crise la plus grave depuis celle qui, débutant en 1929 par le krach de Wall Street, devait mener ensuite à la Grande Dépression des années 30 puis à la Deuxième Guerre mondiale. Il existe une cause commune au déclenchement de ces deux faillites de l’économie : c’est aujourd’hui, comme en 1929, l’aveuglement et l’irresponsabilité des établissements financiers américains libérés de la régulation de leurs activités.
Au XXIe siècle, l’expérience passée a permis, dans un premier temps, de contenir la catastrophe et de reprendre espoir. C’était sans compter avec l’aveuglement des dirigeants des pays européens les plus fragiles qui n’ont pas hésité à s’endetter auprès des banques. Ils avaient imaginé que leur appartenance à l’euro les préserverait de ce qui les eut menés du temps des monnaies nationales à une catastrophe. Leur impéritie s’avéra contagieuse pour toute l’Europe du fait de l’existence de cette monnaie commune. Un autre point commun à ces deux crises dévastatrices explique l’incapacité à en contrôler l’ampleur, c’est l’extrême faiblesse du personnel politique. Aux Etats-Unis, de 1929 à 1932, le président Hoover se révéla incapable de prendre la moindre initiative. En Allemagne, le chancelier Brüning à la tête de la fragile république de Weimar, terrorisé par le souvenir de l’inflation qui avait ravagé son pays dans les années 20, se lança dans une politique déflationniste qui provoqua un chômage de masse et ouvrit la voie à Hitler. En France, Pierre Laval crut bon de suivre son exemple et favorisa ainsi, contre son gré, l’accès au pouvoir du Front populaire. Au XXIe siècle, si, aux Etats-Unis, Obama a su dans un premier temps prendre les mesures d’urgence qui s’imposaient, il est désormais paralysé par une opposition républicaine majoritaire au Congrès, qui entrave ses nouvelles propositions de relance de l’économie.
En Europe, la Commission a été dépassée par les événements. Il serait impossible de citer une initiative significative de MM. Barroso ou Van Rompuy. Les institutions européennes ont abandonné la conduite des opérations au couple franco-allemand qui avance certes vers un renforcement des liens communautaires, indispensable pour sauver l’euro, mais dont la conduite de la politique économique n’est pas loin de rappeler celle de MM. Brüning et Laval. C’est en période de crise qu’un leadership clairvoyant et déterminé se révèle indispensable. Sans aller jusqu’à évoquer ce que nous devons à Roosevelt, Churchill et de Gaulle, on se souviendra que la naissance de l’Europe n’eut pas eu lieu sans Adenauer, Schuman et Alcide de Gasperi et que c’est l’alliance de Reagan, Thatcher, Mitterrand et Kohl, auxquels il faut ajouter Jean-Paul II, qui précipita la fin de l’Union soviétique. La crise actuelle appelle urgemment à l’émergence d’un nouveau leadership sur les deux rives de l’Atlantique. Malheureusement, il n’en existe pas de signe avant-coureur.

LEAD 1-Grèce-Les négociations sur la dette se passent mal-sources

* Les Etats européens pourraient devoir accroître leur aide-sces bancaires
* Cela risque d'être difficile à faire accepter en Allemagne
* Le représentant du lobby bancaire jeudi à Athènes (Actualisé avec contexte, détails, visite de Dallara à Athènes §12)
FRANCFORT, 11 janvier (Reuters) - Les discussions sur la participation du secteur privé au sauvetage grec se passent mal, apprend-on mercredi auprès de responsables bancaires européens, ce qui signifie que les Etats de la zone euro pourraient devoir accroître leur contribution au deuxième plan d'aide à Athènes.
"Les gouvernements envisagent une augmentation de leur participation", a déclaré l'un des banquiers, proche des discussions.
Prié de dire si les Etats allaient devoir mettre la main au porte-monnaie pour compenser une participation du secteur privé inférieure à ce qui était prévu, un autre banquier a déclaré : "Rien n'est encore décidé, mais plus forte sera la décote imposée, moins il y aura d'appétit pour une conversion volontaire."
Un troisième banquier a confirmé : "La participation du secteur privé se passe mal."
Parmi les cercles gouvernementaux de la zone euro, certains suggèrent que les ministres commencent à admettre qu'ils pourraient devoir renforcer sur fonds publics le deuxième plan de sauvetage de 130 milliards d'euros de la Grèce.
Mais une telle issue pourrait être difficile à faire accepter politiquement en Allemagne et dans d'autres pays de la zone.
Lundi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont insisté sur le fait que les détenteurs d'obligations grecques devaient assumer leur part du fardeau, sans quoi les Etats ne verseraient pas leur contribution.
Le même jour, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire Olli Rehn a déclaré que les discussions avec les créanciers privés étaient sur le point d'aboutir et qu'un accord pourrait être trouvé rapidement. (voir )

CHARLES DALLARA À ATHÈNES JEUDI
Sans ce deuxième plan d'aide, la Grèce risque de faire défaut autour du 20 mars, date à laquelle 14,5 milliards d'euro de sa dette arrivent à échéance. Un accord doit intervenir bien avant cette date parce que les formalités risquent de prendre à elles seules six semaines.
Des sources ont rapporté que les hedge funds détenteurs de dette grecque tentent d'esquiver la conversion de leurs avoirs en nouveaux titres amputés d'une décote.
Ces fonds spéculatifs préfèrent soit une faillite de la Grèce, qui déclencherait le versement des assurances qu'ils ont souscrites, soit recouvrer totalement leur mise si suffisamment d'autres contributeurs privés acceptent d'amputer la leur.
Charles Dallara, directeur général de l'Institut de la finance internationale (Ifi), le lobby bancaire qui représente les créanciers dans les négociations avec la Grèce, s'entretiendra avec des responsables grecs jeudi à Athènes, a annoncé un porte-parole mercredi.
Les banques représentées par l'Ifi ont accepté l'an dernier une décote de 50% sur la valeur nominale de leurs avoirs en dette grecque, une opération destinée à réduire le ratio dette sur produit intérieur brut (PIB) du pays à 120% d'ici 2020.
Mais les négociations butent sur les modalités de cet échange de titres : le coupon, la maturité et les garanties de crédit.
La semaine dernière, Athanasios Orphanides, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé que les dirigeants de la zone euro devraient abandonner l'idée de faire participer le secteur privé au plan de sauvetage de la Grèce afin de restaurer la confiance dans l'ensemble de la région. (Danielle Rouquié et Jean Décotte pour le service français, édité par Danielle Rouquié)

Deux passeports valent mieux qu’un

Dans un monde métissé et globalisé, il est naturel d’avoir plusieurs identités. Voilà pourquoi, estime The Economist, les Etats devraient rendre plus facile l’accès à la nationalité — et au droit de vote...
Du point de vue de l’Etat, la citoyenneté multiple est au mieux une notion confuse, et au pire une menace. Les autorités préfèreraient que vous soyez nés, que vous viviez, travailliez, payiez vos impôts, gagniez votre argent et mourriez au même endroit, ne vous déplaciez qu’avec un seul passeport et n’accordiez à votre progéniture qu’une unique nationalité.
En temps de guerre, l’Etat revendique totalement votre loyauté, pour ne pas dire votre vie. La citoyenneté est le ciment soudant l’individu et l’Etat. Que l’on y touche, et ce lien se relâche.
Mais la vie est plus compliquée que ça. La loyauté vis-à-vis d’entités politiques n’a pas à être exclusive. En fait, bien souvent, elle peut être partagée. De nombreux juifs détiennent des passeports israéliens en signe de solidarité avec l’Etat hébreu (et en guise d’assurance), tout en étant ressortissants de leurs pays d’origine. Les Teutons peuvent fièrement être à la fois bavarois, allemands et européens.

La résidence comme critère pour les droits et devoirs

Les citoyens irlandais peuvent voter aux élections britanniques. L’ancienne idée de citoyenneté d’un Etat et d’un seul paraît aujourd’hui dépassée : plus de 200 millions de personnes vivent et travaillent désormais ailleurs que là où ils sont nés – ce qui ne les empêche pas de vouloir revenir au pays, pour s’y marier ou y investir, par exemple.
En réaction, ce phénomène suscite à tort un protectionnisme politique, les Etats obligeant les citoyens à choisir une seule nationalité, ou les empêchant d’obtenir plusieurs passeports. Approche qui peut sembler curieuse, sachant qu’il est si facile d’acquérir la citoyenneté, puisque cette dernière est même carrément en vente dans certains pays.
Dans d’autres, comme aux Etats-Unis, elle peut être un accident de naissance, sans que le choix conscient ait joué un rôle quelconque. Au lieu de faire du passeport un objet paré de pouvoirs magiques, il serait plus avisé de considérer la résidence (en particulier fiscale) comme le principal critère pour les droits et les responsabilités d’un individu.
Cela encouragerait la cohésion et l’engagement, découlant de la décision consciente de vivre dans un pays et d’en respecter les règles. Le monde s’oriente peu à peu dans ce sens. Mais beaucoup d’Etats (le plus souvent pauvres et mal gouvernés) résistent à cette tendance, et quelques démocraties riches comme les Pays-Bas et l’Allemagne s’efforcent de la juguler en invoquant toutes sortes d’excuses.
Longtemps, l’Etat a craint pour sa sécurité, ce qui paraît aujourd’hui obsolète dans de nombreux pays. La citoyenneté comptait, du temps où la défense dépendait de la conscription. Mais la guerre moderne n’a plus besoin d’armées d’appelés mal entraînés.
Rares sont les Etats qui, actuellement, ont recours au service militaire, et ceux qui le font le réduisent progressivement pour la plupart. La citoyenneté n’est pas une garantie de loyauté : les pires traîtres de l’histoire furent des citoyens de naissance. Beaucoup de ceux qui sont prêts à se battre avec le plus d’enthousiasme pour un drapeau ont traversé l’enfer pour arriver dans leur pays d’adoption.

Une politique libérale et inévitable

Ce qui laisse une horde de problèmes politiques et financiers que les gouvernements associent aux non-ressortissants : ils échappent aux impôts, récupèrent les profits ou restent fidèles aux coutumes rétrogrades de leurs pays d’origine. C’est parfois le cas.
Mais les Etats qui souhaitent réprimer l’évasion fiscale, défendre leur langue nationale ou dissuader le respect de traditions étrangères comme les mariages forcés devraient le faire par le biais de lois spécialement conçues dans cette optique, plutôt qu’en s’appuyant sur le pouvoir symbolique de la citoyenneté.
La politique américaine qui consiste à imposer les citoyens des Etats-Unis partout où ils vivent semble particulièrement perverse ; c’est de l’expertise comptable. Quant aux bénéfices, la résidence est assurément la solution. Si vous vivez et payez vos impôts dans un même pays, alors, vous devriez être traités de la même façon que les autres résidents, et mieux qu’un ressortissant qui, lui, vivrait à l’étranger et ne paierait pas ses impôts.
Pour le système basé sur la résidence, le problème le plus épineux est celui du vote – un droit longtemps associé à la citoyenneté. Mais là encore, un compromis est possible. En France et en Italie, par exemple, les citoyens qui vivent en permanence à l’étranger (souvent avec une double nationalité) ont le droit de vote.
Ce qui est logique. A l’inverse, les Etats devraient donner le droit de vote aux non-ressortissants résidant depuis longtemps sur leur territoire, du moins dans les élections locales. Les pays de l’Union Européenne le permettent déjà.
Mais il ne faut pas considérer la question de la citoyenneté multiple uniquement sur la base des coûts et des problèmes. Car elle encourage également les liens entre les diasporas (souvent aisées et influentes) et leurs pays d’origine (généralement plus pauvres), à leur avantage mutuel. Elle est inévitable et, fondamentalement, plutôt libérale. Accueillons-la à bras ouvert.


Double nationalité

L’Europe à contre-courant

Alors que la tendance générale est à l’assouplissement des règles en matière de double nationalité, plusieurs pays européens suivent le chemin inverse, note The Economist :
En novembre dernier, des hommes politiques ont en Allemagne, pays qui offre généralement la double nationalité aux seuls demandeurs européens, rejeté une proposition qui aurait permis aux Allemands nés étrangers de garder leur nationalité d'origine tout au long de leur vie. A partir du 1er janvier, les nouveaux citoyens français devront signer une charte stipulant "en devenant Français, vous ne pourrez plus vous réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français", bien que la double nationalité reste tolérée.[...] Un nouvelle loi proposée par le gouvernement néerlandais entend ne pas seulement limiter la double nationalité des immigrés (en 2011, environ 20 000 personnes ont été naturalisés) mais souhaite également simplifier la possibilité de retirer leur nationalité au 850 000 membres de la diaspora néerlandaise, qui auraient une seconde nationalité à l'étranger […]
En cherchant à durcir ses lois relatives à la nationalité, les Pays Bas vont à l'encontre d'une tendance mondiale. En 2008, le think tank Migration Policy Institute, a estimé que près de la moitié des pays du monde toléraient la double nationalité d'une manière ou d'une autre. […] L'une des raisons qui plaide en faveur d'une poliitque plus libérale en la matière est d'ordre purement pratique : la double nationalité est devenue beaucoup plus difficile à contrôler. L'augmentation de l'immigration et le nombre croissant de mariages transfrontaliers impliquent qu'un nombre toujours plus important d'enfants naissent dans des familles multinationales. […]
Les gouvernements qui accueillent de nombreux immigrés […] ont intérêt à leur permettre de garder leurs anciens passeports. Des études suggèrent en effet que les immigrés qui n'ont pas peur de perdre leur nationalité d'origine sont davantage enclins à demander une naturalisation dans leur pays d'adoption – et sont par conséquent plus prompts à s'intégrer que ceux qui maintiennent sur le long terme leur statut de résident étranger. (S'ils deviennent ensuite de meilleurs ou de pires citoyens est en revanche plus difficile à savoir).