"La croissance est de retour, plus vite et plus forte que prévu, mais la crise n'est pas terminée." C'est le constat du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Le socialiste évoque sur RTL plusieurs raisons. D'abord, "le chômage", qui "est encore là". "Dans beaucoup de pays industrialisés, il va continuer à augmenter, pas en Asie, où les choses vont plus vite, mais aux États-Unis et en Europe. (...) Il ne faut donc pas que les États mettent un terme à leurs plans de soutien de l'activité. Les gouvernements doivent désormais recentrer ces stimulus sur l'emploi", prévient Dominique Strauss-Kahn.
Selon lui, ces mesures de soutien sont des mesures de court terme. Sur le moyen terme et le long terme, il faut mettre en place des programmes de réduction des déficits publics. "Il faut que les gouvernements annoncent comment, au cours des années qui viennent, ils vont réduire leur dette", ajoute-t-il, évoquant également "la situation très sérieuse" que connaît aujourd'hui la Grèce.
Le pays, qui a brutalement revu à la hausse, en octobre, ses statistiques de déficit pour 2009, révélant l'état catastrophique de ses finances publiques, a été mis sous surveillance étroite mercredi par la Commission européenne. "L'État grec n'est pas au bord de la banqueroute", tente de rassurer Dominique Strauss-Kahn, qui précise : "La zone euro n'est pas fragilisée. C'est la première épreuve que la zone euro traverse, mais elle l'a traversera. J'ai plutôt confiance."
Revenant sur le terrain de la politique française, Dominique Strauss-Kahn, désigné leader politique le plus aimé des Français dans le dernier sondage Ipsos- Le Point paru en janvier et souvent interrogé sur son désir de se présenter à l'élection présidentielle, affirme qu'à ce jour, il a "l'intention" de faire son mandat, mais qu'il pourrait "se reposer cette question dans certaines circonstances". "Aujourd'hui, la question ne se pose pour aucun des autres candidats potentiels à l'élection présidentielle. Il n'y a aucune raison qu'elle se pose à moi. Donc, je comprends qu'on se pose cette question (mais) vous comprenez que je n'y apporte pas de réponse aujourd'hui", a-t-il insisté. Son mandat à la tête du FMI court jusqu'en novembre 2012, année de l'élection présidentielle en France. Or certains socialistes, Martine Aubry, première secrétaire, en tête, souhaitent voir les primaires organisées "entre mai et la fin de l'année" 2011.
jeudi 4 février 2010
PRÉSIDENTIELLE 2012 - DSK pourrait "se reposer la question dans certaines circonstances"
Le radar "vitesse moyenne" : l’arme fatale est pour demain
Une nouvelle génération de radar verra le jour l’an prochain en France, complémentaire des radars fixes ou embarqués. Cet appareil permettra de contrôler la vitesse non pas à l’instant T mais en moyenne sur un itinéraire de plusieurs kilomètres.
La déléguée interministérielle à la Sécurité routière, Michèle Merli, précise que ce dispositif, en cours d’homologation,
aura vocation à être installé dans des zones accidentogènes, pas forcément sur l’autoroute. Mais plutôt dans des tunnels,
sur des ponts, axes secondaires, etc. C’est le Centre d’études techniques de l’équipement (Cete), basé à Aix, qui a mis au point le prototype. Son nom de code ? Scalp…
"Scalp", c’est une arme fatale. Ce n’est pas le nom d’un célèbre Peau-rouge ou celle
d’une historique chevauchée. C’est le
nom de code, résolument guerrier, d’un prototype de radar, dit de "vitesse moyenne", appelé aussi radar de "tronçon". Avec cette nouvelle boîte à PV, aucune tête ne dépassera. La conduite sera d’une rigueur automatique : ce nouvel appareil, que le gouvernement envisage de déployer d’ici 2011, mesurera à quelle vitesse vous avez roulé entre deux points. Imparable.
Le but ? Améliorer la sécurité routière et « gagner des vies. Chaque année, 1 000 peuvent être épargnées », répète Michèle Merli, déléguée interministérielle à la Sécurité routière. « Le dispositif fera perdre des points mais nous fera gagner des vies ! Nous en avons gagné 12 000 en quelques années et on a évité 100 000 blessés. » Elle défend « l’équité de la sanction car avec ce système les grands excès de vitesse sont verbalisés ». Royaume-Uni, Autriche, République Tchèque, Italie, Pays-Bas, Allemagne, Australie et Norvège testent ce dispositif. Des radars "tronçon" sont déjà expérimentés depuis 2003 en France sur l'A10 au nord d'Orléans. Le principe : au moins deux caméras sont installées sur deux ponts distants de 10 à 20 km - sans bretelle de sortie - détectant les véhicules et indiquant sur un panneau lumineux aux automobilistes qu'ils roulent trop vite. C’est la version pédagogique. Elle sera conservée mais « il y aura aussi la version répressive.
Ce radar aura vocation à être installé dans des tunnels ou des ouvrages d’art (ponts, passerelles…) "accidentogènes". Ce ne sera pas un système dédié aux autoroutes mais plutôt aux routes et au réseau secondaire. » Michèle Merli précise que les implantations seront décidées en concertation menée par les préfets avec les collectivités. Ce radar "tronçon", en voie d’homologation, a été mis au point avec le Centre d'études techniques de l'équipement (Cete) Méditerranée, basé à Aix-en-Provence. Le ministère des Transports a confirmé ce projet à la suite d’une question écrite du député UMP du Val d'Oise, Georges Mothron, au Journal officiel. « C’est moins dangereux que les radars classiques : il n'incite pas les automobilistes roulant à des vitesses excessives à ralentir de manière brusque à l'approche des radars automatiques ». Pas de redoutables "stop and go". « Cela semble moins piégeux », souligne Laurent Hécquet, directeur général de 40 millions d’automobilistes. « La vitesse n’est pas la première cause d’accident contrairement à la somnolence et le non respect des distances de sécurité. Ce système stressera davantage les automobilistes surtout sur autoroutes qui n’enregistrent que 5 % des tués ».
Deux failles juridiques
Rémy Josseaume est président de la commission juridique de l’association nationale "40 millions d’automobilistes" qui fédère
26 automobile clubs et 360 000 adhérents. « La problématique est double. Premièrement, la législation n’est pas adaptée », affirme l’auteur de plusieurs livres de références sur le sujet. « Aujourd’hui, elle permet de sanctionner une vitesse à un endroit précis. Mais pas une vitesse continue dans le temps. » Il faudra donc modifier la législation si l’on veut utiliser ces radars "tronçon".
Deuxièmement, toujours selon le juriste, sur une portion de route de 20 km par exemple, que se passe-t-il si l’on change de conducteur ? « Qui est responsable de quoi ? » D’autre part, pour Rémy Josseaume « la multiplication des radars ne repose sur rien. L’administration pense qu’elle envoie ainsi un signal pédagogique fort ; que plus de radars, c’est moins d’infractions. Si c’était le cas, on le verrait depuis 2003… C’est l’inverse qui se produit. »
Selon les spécialistes de 40 millions d’automobilistes, actuellement 8 à 9 millions de PV sont distribués chaque année par les radars, fixes et mobiles. Ce chiffre sera porté à 25 millions de PV / an quand l’ensemble des 5 000 radars seront installés. Si l’on ajoute les 15 millions de PV qui sanctionnent les autres infractions au Code de la route, on atteint 40 millions de PV par an. « Cela signifie que statistiquement chacun des 40 millions de conducteurs français aura au moins reçu un procès-verbal dans l’année… »
Rémy Josseaume ajoute 2010 et 2011 seront révélatrices : le maillage de radars automatiques en France sera complet. Il a été imaginé principalement pour réduire les grosses infractions. Aujourd’hui, ceux qui perdent leur permis sont en majorité des gens qui ont commis des petites infractions leur coûtant 1 ou 2 points. « Le dispositif touche donc les plus petits. » l
L’association a lancé un appel à témoins en octobre en vue d’une action collective contre l'État auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme. Pour elle, le commissaire de police, qui reçoit les réclamations à propos de PV, n'a pas à juger de la pertinence du dossier. C'est au juge de proximité de le faire. Dix dossiers seront déposés courant mars.
Olivier SCHLAMA
Apple devient numéro 2 des mobiles en France
Grâce à son très prisé iPhone, la firme à la pomme a conquis 20% du marché français en valeur. Elle supplante Nokia et donne du fil à retordre à Samsung, le champion des portables dans l'Hexagone.
Un raz de marée. Les ventes d'iPhone ont pulvérisé tous les records en France l'an dernier. La demande est si forte pour les différentes variantes du téléphone mobile d'Apple (les modèles 3G et 3GS avec une capacité de stockage de 16 ou 32 Go) qu'il s'en est vendu environ 2 millions pour l'année 2009 dans l'Hexagone, un record en Europe. Résultat, Apple s'est hissé à la deuxième place du marché français, en valeur entre Samsung et Nokia. Pourtant, l'entreprise de Cupertino se hisse juste à la cinquième place en volume.
Cette explosion s'explique par la décision de l'autorité de la concurrence de casser l'exclusivité de la vente des iPhone par Orange. Du coup, au printemps, SFR, Bouygues Telecom et les autres distributeurs se sont engouffrés dans la brèche. Grâce à cette bouffée d'air, les ventes de mobiles en France «ont légèrement progressé, entre 0,2% et 0,4% en volume, à 23,6 millions d'exemplaires en France», explique Matthieu Cortesse du cabinet d'études GfK. Alors que, dans le même temps, le marché mondial a reculé de 10%.
Tous les fabricants se frottent les mains : la hausse du marché français, en valeur, est encore plus soutenue. «Autour de 4% à 5%, à plus de 2 milliards d'euros», estime Denis Morel, le directeur des mobiles de LG en France qui a enregistré une hausse de ses livraisons de près de 50%. Samsung, le numéro un du marché français et deuxième mondial, a également enregistré une progression. «Nous avons flirté avec la barre des 10 millions d'unités vendues, grâce au PlayerOne et toute la gamme Player», assure David Eberlé, directeur des mobiles chez Samsung France. Mais le champion dans l'Hexagone a souffert de la concurrence du smartphone d'Apple.
Simplicité et subventions
La raison du succès est simple à expliquer. Apple a pris la moitié du marché français des 3,6 millions de smartphones, conçus pour l'Internet mobile et plus coûteux que les simples portables. «Ce segment du marché a presque doublé en 2009. Il devrait croître de près de 80% cette année», avance Matthieu Cortesse. La simplicité d'usage de l'iPhone est pour beaucoup dans son succès. Ses subventions, autour de 310 euros, également. «Ce montant est supérieur à celui accordé aux autres smartphones», dénoncent ses concurrents. De ce fait, Nokia, le numéro un mondial, malgré une bonne demande pour son mobile intelligent N97 et d'autres modèles de sa gamme, doit se contenter de la deuxième place du marché français des smartphones et de la troisième position des mobiles en France. Enfin, Research in Motion a augmenté le poids du BlackBerry grâce à des offres bloquées en faveur des jeunes, lancées par les opérateurs.
La concurrence s'aiguise
Les perspectives pour les smartphones excitent les industriels. Samsung, qui s'est contenté d'un maigre 5% des ventes des mobiles intelligents l'an dernier, espère en écouler «4 millions en France en 2010». Le sud-coréen veut proposer une large gamme, équipée du système d'exploitation Android de Google, Windows Mobile de Microsoft ou de son propre logiciel Bada. Sony Ericsson, qui a cédé du terrain, espère se relancer grâce à «Vivaz» et d'autres concurrents de l'iPhone. Enfin, Nokia vient de proposer un service gratuit de cartographie pour les smartphones, «face à Google», explique François Bornibus, directeur général de Nokia en France. Chacun fourbit ses armes pour prendre sa revanche en 2010. Et le marché attend l'arrivée du Nexus One de Google.
Mais le mobile d'Apple ne semble pas prêt de flancher… même s'il a subi un léger déclin de sa part de marché aux États-Unis fin 2009.
Les 80 propositions de Merkel et Sarkozy
Paris et Berlin affichent leur ambition dans six domaines principaux de coopération. La France soutiendra notamment l'Allemagne pour l'obtention d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.
Pour leur feuille de route commune, peaufinée depuis plusieurs mois, laborieusement parfois, Paris et Berlin ont affiché leur ambition d'aboutir à des mesures, quatre-vingts au total, qui ne se limitent pas à des symboles, moins encore à des «gadgets». La dimension symbolique ne sera toutefois pas absente, ce jeudi matin à l'Élysée, puisque les deux gouvernements au grand complet se réuniront sous la houlette de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel dans le salon Murat, cadre du rituel Conseil des ministres du mercredi matin. À l'avenir néanmoins, cet aréopage conjoint, dont c'est jeudi la douzième rencontre, ne comptera finalement pas le fameux «ministre franco-allemand», idée un peu hâtivement lancée par Paris et que Berlin a rejeté pour des raisons politiques et institutionnelles. En revanche, les deux secrétaires d'État aux Affaires européennes se présenteront, une fois par an, devant le Conseil des ministres conjoint et pourront participer, au cas par cas, aux réunions de cabinet du partenaire.
Voilà pour les symboles. La déclaration que les deux dirigeants présenteront jeudi matin se veut, quant à elle, un «agenda ambitieux et concret», selon l'Élysée, destiné à relancer les relations franco-allemandes au cours des dix années à venir. Le projet initial remonte à un dîner, fin octobre, entre le président de la République et la chancelière. Des pistes d'intérêts communs ont alors été lancées. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en ont reparlé le 9 novembre à Berlin lors de la commémoration de la chute du Mur et deux jours plus tard, à Paris, lors de l'anniversaire de l'Armistice. Les deux ministres, Pierre Lellouche et Werner Hoyer se sont ensuite mis au travail : leur boîte à idées, plus ou moins facilement remplie, sur fond de convergences face à la crise mais aussi de différences d'approche «culturelles» concernant la politique économique, a fini par contenir quarante mesures. Le document a été solennellement présenté le mois dernier aux deux têtes de l'exécutif de chaque côté du Rhin. Cette première liste de projets a ensuite été «moulinée» puis élargie au cours d'un travail interministériel à nouveau validé au sommet.
Meilleure gouvernance
Le résultat, dévoilé ce jeudi matin, consistera en un long document de quatre-vingts propositions dans six grands domaines de coopération : l'économie, les finances et l'emploi ; l'environnement et l'énergie ; l'innovation, la recherche et l'éducation ; la politique étrangère, la sécurité et la défense ; le rapprochement des sociétés civiles ; la dimension institutionnelle. Dans le domaine économique, le maître mot, décliné en une série d'initiatives, visera à développer la «convergence» des analyses et des politiques, notamment sur la question cruciale du déficit budgétaire (3 % du PIB en Allemagne contre près de 8 % en France), sur laquelle les deux pays affichent des priorités discordantes.
Paris et Berlin entendent aussi renforcer leurs efforts pour une meilleure gouvernance au sein du G20 et du FMI et approfondir le dialogue entre les entreprises et les partenaires sociaux des deux côtés du Rhin. Pour les énergies renouvelables, des projets communs seront développés au sud de la Méditerranée (plan solaire). En éducation, l'ambition est de multiplier par vingt d'ici à 2020 les doctorants dans le cadre de l'université franco-allemande ; les instituts de recherches, tels Max-Planck et le CNRS, renforceront leurs liens.
En politique étrangère, Paris soutiendra Berlin pour l'obtention d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. La coopération policière et la lutte contre le trafic de drogue seront développées, de même que la coordination des politiques en matière migratoire. Les échanges de jeunes, dans le cadre de l'Ofaj, recevront une nouvelle impulsion, un volontariat civique franco-allemand sera mis en place, etc. Une profusion d'initiatives que l'on s'efforçait aussi, mercredi à l'Élysée, de replacer dans le cadre européen. Dans nombre de domaines, comme l'intégration des politiques énergétiques, le duo franco-allemand ne pourra faire bande à part au sein des Vingt-Sept.
FERRAN ADRIA – Le meilleur chef au monde dépose ses couteaux
Le chef catalan Ferran Adria, élu plusieurs fois meilleur cuisinier au monde, va fermer pendant deux ans son célèbre restaurant El Bulli. Pourquoi ? Lassé d'être le chef de file de la très controversée cuisine moléculaire, il a besoin de renouveau
Ferran Adria Acosta (AFP) est né en 1962 en Catalogne (Espagne). A l'âge de 20 ans, la cuisine le rattrape lorsqu'il finance ses études de commerces en faisant des pizzas l'été à Ibiza. En 1983, il commence son apprentissage au restaurant El Bulli à la plage de Montjoi, près de Rosas dans la province de Gérone. L'année suivante, il devient chef de l'établissement avec le chef Christian Lutaud. Après des années passées à maîtriser la cuisine catalane, Ferran Adria se lance au début des années 1990 dans une aventure qui va révolutionner le monde de la gastronomie : la cuisine moléculaire.
Le pape de la cuisine moléculaire
Le chef catalan revisite l'art de la cuisine en y alliant des nouvelles technologies et de nouvelles textures, notamment grâce à l'usage d'additifs ou d'azote liquide. Ses spécialités, le caviar d'huile d'olive au jus d'anchois, la nougatine aux algues ou encore les moules sphériques au bacon, ont de quoi surprendre, c'est d'ailleurs cela qui plaît aux gastronomes et aux critiques. Le très sélect magazine culinaire britannique Restaurant consacre El Bulli "meilleur restaurant au monde" en 2002, 2006, 2007 et 2008. Le chef obtient également trois étoiles au Michelin, de quoi attirer les touristes de la bonne chère. Mais le cuisinier catalan sait faire patienter les convives. Il affine pendant 6 mois dans un atelier de Barcelone les recettes qu'il servira le reste de l'année. El Bulli n'est en effet ouvert que la moitié de l'année à seulement 8.000 invités, sélectionnés parmi 2 millions d'aspirants leveurs de fourchette. Certains affirment joindre des lettres de motivation à leur demande pour avoir l'honneur de débourser 200 euros afin de déguster une série d'une vingtaine de plats.
Le chef fait une pause
Présent à la conférence de haute gastronomie Madrid Fusion, le cuisinier âgé de 47 ans a annoncé qu'il s'accordera une pause de 2 ans. "On ne servira pas de repas à El Bulli en 2012 et 2013. Mais El Bulli ne ferme pas", a-t-il expliqué. Cet arrêt brutal ne sonne pour autant pas la fin de sa carrière, bien qu'il y ait pensé, mais une quête de renouveau. "Ce ne seront pas deux années sabbatiques, j'ai besoin de temps pour décider comment sera l'année 2014. Nous voulons marquer cette année 2014 et je sais que quand je reviendrai, ce ne sera pas pareil", souligne le chef catalan, visiblement épuisé par les 15 heures quotidiennes de travail. "C'est comme si on demandait à Galliano d'aller à l'usine", ironise-t-il.
Le cuisinier ne fait pourtant pas l'unanimité
Le meilleur chef au monde ne se sentirait-il pas plutôt menacé ? Des critiques se sont élevées ces dernières années contre le pape de la cuisine d'avant-garde. Son collègue catalan, Santi Santamaria, lui a récemment reproché de "remplir les assiettes de gélifiants et d'émulsifiants de laboratoire" présentant un "problème pour la santé publique". Ferran Adria révoque pourtant que sa décision ait une quelconque relation avec ces attaques : "On nous critique en permanence. Et on critiquera aussi cette décision de ne pas ouvrir pendant deux ans."
En attendant qui pour prendre la relève ? Le chef britannique Heston Blumenthal, passé lui aussi maître dans l'art de l'expérimentation culinaire, pourrait récupérer la première place laissée vacante par le génie catalan