TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 20 septembre 2012

Liberté 


La religion, nous dit le dictionnaire, c’est fait pour relier les gens. Avec des mots comme paix, amour ou tolérance... Mais il y a, parmi les enfants du bon Dieu, des brebis sauvages, des radicaux de la foi qui cultivent moins le lien que la haine. Et le problème, aujourd’hui, c’est que ces poignées de radicaux font beaucoup plus de bruit que l’immense majorité paisible des croyants. Ils finiraient même par nous faire croire que la religion devient le plus sûr chemin vers la guerre... C’est dans ce contexte que tombent, comme étincelles sur un baril de poudre, les caricatures de Charlie Hebdo. Elles choquent les croyants, bien sûr, tous les croyants, parce qu’elles sont faites pour ça. Pour provoquer, et remplir le devoir d’irrespect d’un journal satirique. Libre à chacun de ne pas l’acheter, et même de l’attaquer en justice. Avec en tête cette vérité: la liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

Le bal des hypocrites 


Quel ramassis d’hypocrisies autour du traité budgétaire européen ! Déjà avec la polémique en France où l’Élysée « vend » aujourd’hui un texte qui, jusqu’aux virgules, est celui signé par Nicolas Sarkozy (après avoir juré de le « renégocier » durant la campagne présidentielle pour le compléter par un volet de relance). Et ce ne sont certainement pas les 120 milliards de l’UE à se partager entre États membres et prévus depuis longtemps par la Commission qui représenteraient ce volet.
Et puis, il y a ce mauvais procès fait par les opposants dans un pêle-mêle d’« atteintes à la souveraineté nationale » et de « rigueur programmée ». En oubliant que l’Europe repose depuis 1957 sur un transfert de souveraineté. En confondant maîtrise budgétaire et austérité.
Mais c’est vrai : atteindre les objectifs fixés par ce TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’union économique et monétaire) sera pénible. Du moins, tant que la politique monétaire de la zone euro ne changera pas. Or devant les tournants de la crise en Italie et en Espagne, une évolution se dessine sous les interventions de la BCE de Francfort. Ces réformes, la France ne pourra les encourager que si elle est pleinement partenaire de l’Allemagne dans la ratification de ce traité budgétaire. Car influencer la politique de l’euro est le véritable enjeu du débat.
L’autre grande hypocrisie est européenne. Quand on sait ce qu’il est advenu du respect des critères de Maastricht, pourtant gravés dans le marbre, on voit mal comment il n’en sera pas de même pour le traité budgétaire, malgré un environnement juridique draconien ! Franchement, condamner un État à des milliards d’amendes parce qu’il ne respecterait pas ses objectifs financiers est complètement irréaliste : d’où tirerait-il l’argent, sinon en creusant l’endettement ? D’ailleurs, quel (s) pays, quelle Commission nommée avec l’aval des capitales prendraient une telle initiative, au risque d’attiser les tensions ?
Ce traité était aussi un « coup » politique monté, avec le soutien de Nicolas Sarkozy, par Angela Merkel pour obtenir l’assentiment de l’opinion allemande et de sa propre majorité aux premières mesures de sauvetage de l’euro. Des mesures toujours votées au Bundestag grâce aux voix décisives de l’opposition contre les réticents des bancs gouvernementaux. Coïncidence ? Le TSCG passera à l’Assemblée nationale avec les votes de l’UMP. Pas avec toutes les voix de la majorité présidentielle…

Caricatures et liberté d'expression


Après la vidéo, les dessins. S'agissant du numéro de Charlie hebdo et des « caricatures de Mahomet », il y a même un petit air de redite, après les caricatures danoises en 2006 et la « une » de 2011 ayant donné prétexte à un attentat. Opportuniste, cette initiative l'est sans doute (la rupture de stock assortie d'une réédition dès demain confortera cette opinion) ; inopportune en raison du contexte actuel voire « irresponsable », c'est plus discutable. C'est en effet l'objet même d'un magazine satirique que… de faire dans la satire ! Avec, pour chacun, le loisir d'en apprécier ou pas le contenu, de trouver le dessin de mauvais goût ou pas drôle, ou l'idée affligeante ; et, en dernier ressort, de ne pas l'acheter, ni le lire. L'attitude ambivalente de certains politiques hier - jusqu'à la Maison-Blanche ! - apparaît en revanche plus surprenante. Dans une démocratie laïque, la liberté d'expression est l'une des bases de la société. Cette liberté est totale, sauf à ne plus être qu'une caricature dénaturée, justement. Par ailleurs, le délit de blasphème n'existe plus en France : la République se doit de protéger les atteintes aux personnes, pas aux croyances. Elle donne la possibilité de faire des caricatures comme celui d'exprimer son mécontentement à l'égard de celles-ci. Dans les limites du droit, à chaque fois. Mais il faudrait aussi redonner sa réelle dimension, relative, à cette « affaire ». Ainsi, ce même mercredi, c'est dans une quasi indifférence que le Traité européen et sa règle d'or, aux conséquences pourtant plus fortes pour l'avenir du pays, ont été présentés au conseil des ministres...

Char(l)ivari 


« Charlie Hebdo ? Non. Je l’ai renvoyé directement aux invendus » : réponse d’un marchand de journaux entendue hier à Paris, dans un quartier où la population musulmane est très présente. En pleine polémique mondiale autour d’un film anti-islam, Mahomet est l’une des cibles privilégiées – cette semaine encore un peu plus que d’autres – de l’hebdomadaire satirique. Malgré son métier, défendre la presse en la diffusant, le kiosquier, par sentiment personnel et par évaluation de son terrain commercial, a décidé de ne pas mettre en circulation le numéro 1057. Voici une forme de protestation plutôt bien dosée.
Ne pas l’acheter ou ne pas le faire vendre : qui trouve que Charlie charrie dans sa dénonciation de la charia, peut exprimer sa réprobation de la même manière.
Et pour les personnes qui s’estiment injuriées, parce que leurs convictions religieuses sont attaquées de manière trop virulente, existe la voie judiciaire. Voici le cadre, le seul qui vaille, dans un pays laïc, où la presse est libre sauf d’enfreindre la loi, et où le consommateur est maître de ses choix…
L’émotion que suscite cette publication est révélatrice, en tout cas, d’une tension bien plus large, puisque sans frontière. Qu’un film, il est vrai animé par la haine, embrase la toile numérique et, en de nombreux pays, provoque des réactions souvent violentes, montre le degré de frustration des populations musulmanes de par le monde. Sous l’étiquette de salafistes ou de djihadistes d’Al-Qaïda, des groupes, pas forcément nombreux mais déterminés, utilisent toute brindille pour attiser le feu. D’Égypte en Libye, en passant par la Tunisie, le Yémen ou le Bangladesh, ils font pression sur les gouvernements pour les amener à des positions radicales et orchestrent des mouvements de foule.
À Benghazi, un personnage emblématique est mort dans un assaut contre le consulat américain : Chris Stevens, proche d’Obama, était un diplomate qui a beaucoup appuyé la rébellion et contribué à la chute de Kadhafi. Mais pour les fous de Dieu, un Occidental ami, qui connaît leur religion, est peut-être encore plus dangereux que tout autre. Le char(l)ivari hexagonal ne doit pas détourner notre regard de cette inquiétante réalité planétaire.

Le défi : concilier sûreté et justice 


S'il est un homme au gouvernement qui ne flotte pas dans son costume de ministre, c'est bien Manuel Valls. Taille serrée, regard sourcilleux, le côté toréador du « Catalan ombrageux » fait merveille au ministère de l'Intérieur. Auprès de ses troupes et de l'opinion. Casting réussi, pour l'instant.
Sur le flanc gauche gouvernemental, Christiane Taubira incarne la justice, la fin du tout carcéral. Sur le flanc droit, Valls se dresse en gardien de l'ordre républicain, l'anti-laxiste par excellence.
Valls revendique fièrement - il l'a clamé hier devant toute la hiérarchie policière - son titre de « premier flic de France ». Déjà, des médias pressés, le désignent comme possible futur Premier ministre. Depuis Nicolas Sarkozy, remuant ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac et du gouvernement Raffarin, on sait que la place Beauvau peut conduire aux plus hautes fonctions.
Valls s'inspire d'ailleurs sans vergogne de certaines méthodes de ce prédécesseur. Posture régalienne, présence tout terrain, haute hiérarchie policière choisie à sa main, et séduction des puissants syndicats policiers. Très habilement, il pratique, sans le revendiquer, le sarkozysme policier pour mieux le dénigrer et faire oublier l'action du vaincu de la présidentielle. Son grand homme est Georges Clemenceau, qui allait dit-il, « droit devant soi ».
N'est pas « le Tigre » qui veut. Seuls les événements sculptent les grands hommes ou les dévorent. On notera toutefois que dans une société minée par la crainte de l'avenir, l'anxiété du chômage, la peur d'un retour du terrorisme, Valls rassure. Il combat la délinquance, l'insécurité, l'immigration illégale, les groupes radicaux. On peut juger ces craintes exagérément montées en épingle et faisant le jeu de l'extrême droite, n'empêche, l'opinion, majoritairement, le plébiscite.
Pas de récépissés
Le ministre de l'Intérieur accomplit l'exploit d'être apprécié à droite et applaudi par beaucoup de dirigeants socialistes, notamment les maires. Au point que l'ancien élu d'Évry peut aujourd'hui se permettre de renâcler face à certaines promesses : il ne veut pas des récépissés à remettre lors des contrôles d'identité accusés de l'être un peu trop aux faciès, et il repousse à plus tard le vote des étrangers aux élections locales.
Face à la hiérarchie policière, hier, il s'est décrit en défenseur « sans faille » de l'autorité publique, dans le strict respect des libertés et de la justice. Il démantèle donc sans état d'âme les camps illicites de Roms. Pragmatique, et fin politique, il se protège côté gauche en appelant les forces de l'ordre à respecter l'indépendance de l'institution judiciaire, et à travailler en bonne entente avec les magistrats.
Il cherche ainsi à couper l'herbe de la critique sous les pieds de l'opposition, toujours prompte à dénoncer la présumée schizophrénie gouvernementale, entre une ministre de la Justice soucieuse d'humaniser les prisons et un Valls sécuritaire. La longue histoire de la République enseigne toutefois que, dans les périodes difficiles, c'est toujours le ministère de l'ordre qui prend le dessus. Valls et Taubira sauront-ils cette fois concilier les deux politiques, sûreté et justice ? Ce serait le signe que le pays est ragaillardi et apaisé.

CHARLIE HEBDO DEUX AVIS

"L'erreur de Charlie Hebdo" : le blog vidéo de... par rtl-fr

Le renforcement de la lutte contre l'étalement urbain va accroître les difficultés des ménages pour se loger

Le renforcement de la lutte contre l'étalement urbain, prôné ce week-end par Jean-Marc Ayrault, promet des temps plus durs pour l'immense majorité des Français, et ce sans raison environnementale valable.
À l'issue d'une conférence environnementale où aucun poncif écologiquement correct n'aura été épargné aux observateurs, Jean-Marc Ayrault (photo), dans son discours de clôture, a annoncé que la France entrait dans une phase de "transition écologique", car le "Grenelle de l'environnement" voulu par le gouvernement précédent était sans doute jugé un peu vert pâle... Taxes, énergie plus chère, subventions aux investissements jugés pertinents par la bureaucratie, et coercition foncière sont au programme, tout comme sous le gouvernement précédent, mais Ayrault l'a promis, il y aura encore plus de taxes (renforcement du malus écologique), encore plus d'éoliennes (votre facture d'électricité va s'en ressentir), encore plus de subventions (pour la rénovation thermique du bâtiment, c'est la Saint Gobain aujourd'hui ?), et encore plus de coercition foncière, car le premier ministre l'a dit, "il faut renforcer la lutte contre l'étalement urbain", et notamment contre "l'artificialisastion des espaces agricoles et naturels". C'est sur ce dernier volet que je voudrais insister.
Ayant déjà à peu près tout écrit sur le sujet, je me bornerai à citer mes articles précédents. Le renforcement de la lutte contre l'étalement urbain, désigné comme l'ennemi public numéro un de tout "aménageur durable" qui se respecte, promet surtout des temps plus durs pour l'immense majorité des Français, et ce sans raison environnementale valable.
Pourquoi Jean-Marc Ayrault fait-il fausse route ?
Certes, à première vue, l'étalement urbain est une question très technique qui ne présente pas d'intérêt immédiat ou médiatique, ce qui fait croire à M. Tout Le Monde qu'il peut la laisser aux experts et aux politiciens. Grave erreur.
(1) Un logement plus cher - Tout d'abord, les lois limitant la disponibilité foncière, principalement pour "lutter contre l'étalement urbain" et "protéger l'espace agricole", sont responsables de la plus grave bulle immobilière jamais enregistrée dans l'histoire de la France contemporaine. Cette bulle sur les prix immobiliers place dans des situations de détresse des centaines de milliers, voire des millions de ménages mal logés, voire pas logés du tout, comme le rappelle la fondation Abbé Pierre chaque année. Cet article résume les mécanismes de formation de ces bulles. Bien sûr, à chaque fois que l'occasion m'est donnée de rappeler cette évidence en séance publique, il se trouve quelques bonnes âmes pour me prétendre que "non, le zonage du foncier n'a pas d'influence". En général, cette personne se trouve être liée à un des lobbys qui trouve son intérêt dans les prix élevés du foncier... Mais même le peu suspect d'ultra libéralisme et Prix Nobel Paul Krugman l'a reconnu : dans un régime de foncier non malthusien, une bulle immobilière ne peut tout simplement pas démarrer.
Ajoutons à ceux qui croient qu'en France, les lois de l'économie s'appliquent différemment, qu'il existe aussi des preuves que chez nous également, le zonage malthusien augmente le prix du foncier.
(2) L'étalement urbain, une fausse menace - Les justifications de notre technocratie visant à faire passer l'étalement urbain pour l'un des plus grands dangers qui nous guettent ne résistent pas une minute à un examen dépassionné. Il faut "en finir avec la diabolisation de l'étalement urbain". Notamment, les arguments sur le grignotage de l'espace agricole ressassés par notre Premier Ministre, ne tiennent pas, extrait :

Résultat de ce développement ? selon diverses sources statistiques (INSEE, DATAR), les surfaces occupées par les hommes se situent aujourd’hui entre 8 et 9% du territoire, soit au maximum 50 000 km2, contre environ 14 000 km2 lors de l'immédiat après première guerre.
Ces évolutions se sont produites sans que la moindre pénurie d’espace physique ne soit observée. En effet, dans le même temps, la productivité agricole a augmenté de façon extraordinaire. La production agricole a été multipliée par 4 entre 1920 et 2000. Pendant le même temps, la surface agricole utile, y compris les prairies, diminuait de 25% passant de 38 à 29 millions d’hectares (de 69% à 53% du territoire), soit une diminution de 9 millions (16% du territoire), dont ont principalement bénéficié les espaces forestiers.
Par conséquent, l'espace "artificialisé" a augmenté en 90 ans de 3,6 millions d'hectares, mais l'espace dédié à l'agriculture a diminué presque trois fois plus rapidement, ce qui signifie que la perte d'espace agricole n'est absolument pas due à un grignotage de l'espace disponible par la ville mais a tout simplement résulté d'un moindre besoin de terre pour produire ce dont les marchés ont besoin.
L'argument selon lequel l'étalement urbain "mangerait", "consommerait", ou "détruirait" l'espace agricole disponible est donc une billevesée qu'il faut combattre avec force.
Naturellement, l'article mentionné va beaucoup plus loin dans la critique du concept de "lutte contre l'étalement urbain". Mais ce n'est pas tout.
(3) La loi des conséquences inattendues frappe encore - Pour fuir l'augmentation des prix en périphérie des grands centres urbains, les ménages modestes se sont réfugiés en campagne : l'étalement s'est juste fait... Plus loin de la ville. J'ai appelé ce phénomène "étoilement urbain" ici. Extrait :
(...) La hausse des prix du logement a favorisé la recherche par les ménages les plus modestes de foncier "abordable" (hors de prix, mais moins qu'en ville) dans des petites communes rurales situées à des distances croissantes des grands centres urbains.Ce phénomène tend à accroître beaucoup plus rapidement les populations de petites cités rurales de moins de 5000 habitants. Les statistiques publiées par le ministère du développement durable (ex-équipement) montrent que 43% des permis de construire accordés l'ont été dans  de tels noyaux urbains [lesquels représentent environ 20% de la population métropolitaine], alors qu'ils n'étaient que 27% des permis en 1994.
Conjointement, l'on observe d'autres effets pervers, et notamment le fait que de nombreux villages ruraux voient exploser une population aux revenus moyens ou modestes, qui génère des besoins (assainissement, écoles, routes...) difficiles à satisfaire, et parquée dans des "lotissements dortoir" dont  l'intérêt esthétique échappe bien souvent à l’œil de tout observateur.
(4) Des lois anti étalement déjà étouffantes - L'arsenal législatif contre l'étalement urbain est déjà considérable (lien). Il a été renforcé tant par des gouvernements de droite que de gauche, dont les derniers avatars (SRU - gouvernement de gauche / Urbanisme et Habitat - gouvernement de droite) ont consacré une arme de destruction massive du peu de liberté foncière qu'il pouvait encore rester aux individus ou aux élus locaux sensibilisés aux questions foncières : les SCOT, "Schémas de cohérence Territoriale", qui sont le moyen imaginé par les bureaucrates pour empêcher le phénomène décrit à l'alinéa (3), jugé comme un effet pervers, de se produire. Au point que nombre d'élus de la ruralité se demandent aujourd'hui à quoi il sert d'avoir des élus, puisque la bureaucratie préfectorale, via les SCOT, leur dicte toutes les conditions qu'ils doivent suivre pour respecter la norme étatique, hors de toute marge de manœuvre.
Mais plus qu'une guerre contre les élus, ces lois et ces SCOT - Que JM Ayrault veut renforcer, donc -  constituent de véritables armes de guerre contre les Français. Extrait :
Vous me direz que les gens referont ce qu'ils ont fait pendant les années bulle : ils iront acheter leurs maisons individuelles à 30-40 km des villes centres, pour retrouver un peu de solvabilité. C'est ce qui s'est produit autour de toutes les grandes villes françaises entre 1997 et 2007, où les communes rurales de seconde couronne ont vu leur croissance être deux à trois fois plus rapide que celle de la ville centre.
Mais le comité de planificateurs en chef qui conseille Jean Louis Borloo est peut-être totalitaire dans sa démarche, il est tout sauf stupide, et il a tout prévu pour empêcher cette réaction non souhaitée de fuite individuelle des ménages devant les contraintes qui leur sont  imposées, pour empêcher qu'une fois de plus, la lutte contre l'étalement urbain provoque ce que j'ai appelé "l'étoilement urbain".
C'est ainsi qu'une petite commune à 20 bornes du périphérique de Nantes, qui a vu le nombre de ses logements passer de 1800 à 2700 (+50% !), soit 900 logements supplémentaires, entre 1998 et 2008, s'est vue signifier, au début de la nouvelle révision de son PLU, elle même rendue obligatoire par... la mise en conformité avec le SCOT (vous suivez la machine infernale ?), que son "droit" à ouverture de constructions individuelles n'excèderait pas environ 200 logements, avec une taille moyenne de parcelle ne devant pas excéder... 450m2, ce qui est parfaitement ridicule en campagne, et ce pendant toute la durée de vie du PLU, qui ne devrait pas être inférieure à 10 ans, voire plutôt 15, tant le processus de révision encadré par le SCOT, le préfet, et toutes les "personnes publiques associées", en clair, toutes les administrations d’État qui doivent justifier de leur capacité de nuisance à cette occasion, est devenu harassant.
"Vos désirs font désordre" ! Vous rêvez d'une maison avec un grand jardin à la campagne ? Le gouvernement et ceux qui l'ont précédé n'ont que faire de vos aspirations. Ils savent mieux que vous ce qui est bon pour vous, et se sont donnés les moyens de vous empêcher de vous écarter de leur norme.
(5) La liberté, ça marche ! - Pourtant, l'urbanisme libre, comme le montrent l'exemple de villes à l'insolente réussite économique comme Houston (récemment désignée "ville la plus cool des USA" par Forbes) ou Dallas, peut donner de fantastiques résultats. Et ses avantages sur l'urbanisme planifié, dont les échecs ne se comptent plus, sont indéniables. À commencer par un logement bien moins cher, et une plus grande facilité, pour les ménages, de s'adapter aux aléas de la vie économique pour se rapprocher de leur emploi.
(6) Une lutte "pour l'environnement" pas tout à fait désintéressée... - Mais les lobbys du foncier cher préfèrent le statu quo. Notamment, nombre d'élus malhonnêtes trouvent dans la différence de prix entre foncier constructible et foncier agricole, artificiellement accru par les lois de restrictions foncières, des sources de revenus "additionnels" occultes auxquels renoncer parait trop difficile (cf. "urbanisme et corruption"). Ils trouvent dans la classe nantie des multi-propriétaires fonciers des alliés objectifs qui, lorsqu'ils revendent leur propriété, deviennent bénéficiaires d'un transfert financier très "anti-social" qui, au niveau national, se monte à plusieurs dizaines de milliards annuels, soit autant que les "aides sociales" que la collectivité dépense pour compenser (mal) ces désordres (cf. "zonage, un vol légal au profit des nantis")
Conclusion
Le renforcement de la lutte contre l'étalement urbain annoncé par notre premier ministre n'annonce rien de bon pour tous ceux qui considèrent que le logement leur coûte trop cher, ou pour les jeunes ménages paupérisés qui entrent sur le marché du logement.
Et n'allez pas croire que la droite parlementaire française ait opéré la moindre prise de conscience de ses erreurs passées sur le sujet : ainsi, Fabienne Keller, sénateur UMP du Bas Rhin et ancien maire de Strasbourg, estime que les annonces gouvernementales de la conférence sont "trop timides", nous resservant tous les clichés planéto-salvateurs, climatiques et autres, sans le plus petit début de prise de recul critique, et se faisant l'avocate d'une "taxe carbone" (Ah, la Taxe Carbone...), comme si nous n'étions pas assez taxés comme cela. Avec une droite comme celle-là, est-il encore utile de lutter contre les inepties de la gauche ? La guerre de nos élites contre "la France d'en bas" ne pourra être gagnée que lorsque nous nous serons débarrassés, d'une façon ou d'une autre, de cette classe politique issue de la Nomenklatura dirigiste qui noyaute notre État, et qui, prétendant agir pour "sauver notre planète", nous condamne à toujours plus de pauvreté, de difficultés quotidiennes, et d'asservissement à ses lubies, dont elle s'auto-exonère elle même par ailleurs.

Lettre ouverte au Président de la République

Résoudre la crise que traverse le pays n’est possible qu’en redessinant le périmètre de l’État. Cela a déjà été fait avec succès dans un contexte plus difficile dans des pays comparables à la France.

Monsieur le Président,

Les français sont pessimistes concernant le futur du pays sous votre présidence.
Vous avez fait campagne en promettant le changement. Il est temps de dévoiler aux Français et aux créditeurs de l’État le plan de réformes structurelles qui transformeront la France en rompant avec les politiques du passé et qui rendront aux pays son rôle de modèle en Europe et dans le monde.
La France est écrasée sous une montagne de dette publique, une perte de compétitivité et une société de défiance.
Après l’étude de 107 plans gouvernementaux visant à réduire la dette publique dans 21 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre 1970 et 2007, il apparaît que la seule façon de stabiliser les finances publiques à long terme reste de diminuer les dépenses de l’État d’au moins deux points de PIB, de réduire le niveau des prélèvements obligatoires d’au moins un demi-point de PIB et de laisser s’exprimer le dynamisme de la société.
Les réformes ci-dessous ont été réalisées avec succès par des gouvernements de centre-gauche en Nouvelle-Zélande dans les années 1980 et en Suède dans les années 1990.
Un plan de réformes structurelles en trois volets…
Pour réussir économiquement et politiquement, comme l’ont fait la Nouvelle-Zélande et la Suède, voici quelques pistes à suivre pour le gouvernement.
Rompant avec la politique macroéconomique défectueuse du passé, il mettra en place un plafonnement des dépenses nominales de l’État, l’obligation d’équilibre budgétaire pour les collectivités territoriales et une réduction des prélèvements obligatoires (abaissement du taux marginal de l’impôt sur le revenu, élargissement de l’assiette fiscale et instauration d’une fiscalité plus uniforme sur les capitaux). Ces engagements crédibles seront immédiatement récompensés par les investisseurs sous la forme de taux d’intérêt qui éviteront de monter.
La deuxième étape consiste à métamorphoser le marché du travail. Un accord doit être trouvé avec les syndicats de l’industrie visant à limiter les augmentations de salaires, établir des règles claires concernant la conduite des négociations et la résolution des différends et ériger en référence l’évolution salariale des secteurs exposés à la concurrence internationale. Il faut aussi amorcer une réorientation des politiques de l’emploi vers des programmes de formation et d’insertion, allonger la durée de l’emploi pour être éligible aux allocations chômage et réformer l’instruction nationale, du primaire au tertiaire, en mettant en place des coupons scolaires donnant aux parents le choix de l’école de leur enfant.
La troisième étape consisterait à l’image de ce qui a été fait en Suède et en Nouvelle-Zélande à révolutionner le marché des biens et des services. Une politique de déréglementations va mener à une restructuration rapide et des gains de productivité importants dans les transports, les télécoms, les retraites, la santé, l’instruction, le logement, l’agriculture, la distribution, l’énergie et les services financiers. Les secteurs tournés vers l’exportation doivent être réformés en premiers.
Il faut combiner réduction du déficit budgétaire et réformes structurelles en un seul paquet législatif pour que le tout soit perçu par la population comme un sacrifice partagé et pas comme des mesures punitives contre certains groupes spécifiques.
… qui vous assurera une réélection
Ce plan de relance durable en trois volets consécutifs sur trois ans peut apporter au pays le bol d’air dont il a besoin, remettre l’économie sur les rails de la croissance, réparer l’ascenseur social et redonner confiance aux Français dans leur gouvernement.
Au-delà de la réélection des gouvernements réformateurs de centre-gauche en Nouvelle-Zélande et en Suède, il est empiriquement prouvé que ces reformes n’augmentent pas la probabilité d’une chute du gouvernement.
Surfant sur le retour de la croissance et de l’emploi la quatrième année, votre équipe de campagne aura le champ libre face à une opposition désorientée et vous serez réélu par un peuple ayant retrouvé l’espoir d’une vie meilleure.
Résumons. Résoudre la crise que traverse le pays n’est possible qu’en redessinant le périmètre de l’État ; cela a déjà été fait avec succès dans un contexte plus difficile dans des pays comparables à la France ; et les conséquences positives de ces reformes structurelles vous assureront une réélection.
Restant à votre disposition pour toute demande d’informations complémentaires, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sincères encouragements.

Duel au sabre


Fillon-Copé, le duel tant annoncé pour la présidence de l'UMP aura bien lieu ! Pour celui qui en sortira vainqueur, il y a aura du travail pour infuser de la modernité, de la démocratie et de la parité dans un mouvement prisonnier de statuts qui ont mal vieilli. Avec cette course effrénée aux parrainages pour obtenir le nombre magique de 7 924 en provenance d'au moins dix fédérations, on a assisté à des négociations de marchands de tapis plutôt qu'à un vrai débat démocratique portant en germe un projet alternatif pour une France engluée dans la crise. Ceux qui n'ont pas franchi le cap, soit parce qu'ils n'ont pas convaincu ou qu'ils sont partis trop tard dans l'aventure ont des épithètes choisies pour dire leur déception. Encore ne fallait-il pas se tromper de scrutin. Etre déjà en orbite pour 2017, alors que 2012 et ses problèmes accumulés suffisent à la peine de chacun, est-il opportun.
Les deux finalistes s'affichent déjà comme des réformistes et des modernistes. Ils redoublent de précautions en élèves très appliqués pour exprimer leurs convictions sincères que l'UMP doit assouplir ses règles de fonctionnement et confier des responsabilités fonctionnelles à des hommes et des femmes représentatifs de toutes les générations. Bref, l'UMP doit être une photographie de la société. Elle en sera alors d'autant plus représentative. Même lorsqu'on est en campagne auprès des militants, les promesses s'ajoutent aux promesses mais elles ne cimentent pas un projet de contrat social, pour rendre l'espoir à une droite, un rien désabusée par cette course au pouvoir alors que tous les clignotants sont au rouge vif et que la confiance dans la nouvelle majorité apparaît des plus fragiles.
Si l'UMP ne donne pas une place à toutes les sensibilités qui la composent, elle ratera sa rénovation. Elle doit démontrer que sa diversité constitue le socle de sa cohérence et que c'est bien par la complémentarité des idées que naîtra un projet politique réformiste cohérent et de rassemblement. Le temps n'est plus à la guerre des ego même si la majorité en rêve pour s'inscrire dans la durée, celle de deux quinquennats de François Hollande puis d'un Élysée de gauche durable.
Jusqu'au congrès de novembre, il y aura bien des peaux de bananes et sans doute quelques saynètes de la guéguerre des chefs qui ne se tiendront pas à huis clos. Le gaullisme social peut-il retrouver une place de choix sur l'échiquier politique où doit-il faire place nette à une droite si décomplexée qu'elle en est rude et abrupte ? Les militants vont choisir mais ils ne peuvent pas ignorer les préférences des Français. Parce qu'un parti ne vit pas que pour lui-même.

Rigueur : 85.000 euros de déco pour le ministère de Fabius

Le ministère des affaires étrangères dirigé par Laurent Fabius s’est fait épingler par le Canard enchaîné pour une facture de 85000 euros destinée à installer quelques bibelots pour notre bon ministre de gôche. 
On comprend pourquoi les socialistes refusent de parler de rigueur…

La folie des grandeurs de Fabius, responsable mais pas coupable.
Et cette facture n’est même pas utilisée pour investir l’argent de l’état dans l’achat d’œuvres d’art, mais bien à le jeter par les fenêtres en payant des frais d’installation de tableaux appartenant au Musée d’Orsay.
En trois semaines, Laurent Fabius a ainsi fait installer dans son ministère pas moins de neuf tableaux de maîtres, pour une exposition temporaire de quelques mois, qui n’est pas ouverte au public…
Ces 85000 euros déboursés par les deniers publics ont uniquement servi à payer un livret explicatif des tableaux, le montage de l’exposition, ainsi que l’installation du système de sécurité spécifique et des cimaises. Le Canard enchaîné déplore l’importance de ce montant et les experts du secteur contractés par les journalistes du Figaro confirment que la somme est excessive.
Mais rassurons nous, les frais de transport ont été pris en charge par le musé d’Orsay…également financés avec l’argent publique, donc.
Le Canard enchainé souligne enfin que Guy Cogeval, le patron du Musée d’Orsay, « s’entend bien » avec Laurent Fabius, qui partage sa passion pour l’art impressionniste et surtout qui appartient au conseil d’administration du Musée des impressionnismes de Giverny, dans l’Eure, tout comme un certain…Guy Cogeval !
A ceux qui se demandaient pourquoi le gouvernement avait pris de si longues vacances, on a la réponse : ils refaisaient la déco (avec nos impôts)…
La gauche morale caviar, c’est maintenant !
85000 x2 pour le décrochage 
= 170 000 euros !
Ca équivaut à combien de repas au FOUQUET'S ?

François Hollande : Trois balles dans le pied

En se tirant trois balles dans le pied, François Hollande impose aux français une austérité, présentée par les médias comme inévitable.
Au cours de sa récente prestation télévisée et par les conséquences qui l'accompagnent, le Président s'est tiré au moins trois balles dans le pied.
À la base, se trouve une fausse équation. Ensuite apparaît une contradiction totale entre ses prétendus objectifs et sa véritable action. Enfin, il montre malheureusement qu'il est littéralement drogué à la dépense publique, ce qui paralyse toute action utile.
L'équation mensongère
Le raisonnement de base repris à longueur de journée par les médias est le suivant : il y a une crise et par suite de cette crise, la panne de croissance est inévitable et totale. Or, pour résoudre les problèmes multiples, dont celui lancinant et en accroissement constant du chômage, il faut de la croissance laquelle est au plus bas avec des perspectives très sombres.
Assis sur une telle certitude, le pouvoir s'agite désespérément, les ministres s'affolent, les ordinateurs tournent comme des fous : si l'on atteint tel chiffre de croissance, la réussite sera proche...
Le calcul est erroné et nous nous trouvons devant une chimère telle que mes chroniques dénoncent souvent. Sans être mathématicien chevronné nous voyons bien que les vrais résultats attendus si l'on suit cette feuille de route sont repoussés dans le lointain comme un mirage.
Comment la grande presse accepte-t-elle ce raisonnement sans dénoncer la supercherie ? Un billet spécial serait nécessaire pour analyser la prétendue indépendance de la presse et des médias.
La contradiction
Dans la France, telle qu'elle est et qu'on ne voudrait pas qu'elle fût, il y a trois calamités étroitement enchevêtrées et dont le pouvoir se plaint à juste titre : la croissance en déroute évoquée plus haut, le chômage et la paupérisation du pays c'est-à-dire la chute du pouvoir d'achat. Chaque accroissement d'une de ces calamités se répercute sur les autres.
Le pouvoir, par le Tsunami fiscal qu'il déclenche, crée lui-même ces calamités ou les aggrave si elles préexistaient. L'ouragan prévisible serait de plus de 20 milliards, aux dernières nouvelles. L'effet récessif vient d'abord mécaniquement. Le patron d'une PME de vingt personnes n'engage pas un employé de plus si le fisc va le priver du surcroît de bénéfice attendu. Il s'ajoute l'incertitude. Depuis des mois avant l'élection et depuis l'élection, cette incertitude règne  comme un nuage menaçant de Tchernobyl ! Elle est l'ennemie de toute croissance.
Pour porter remède à la triple calamité il n'est qu'un seul moyen : proclamer dès demain et sans attendre 2013 le Gel Fiscal Total  (GFT). Le GFT revient à supprimer les 20 milliards prévus et peut-être davantage. Il doit être annoncé pour une certaine durée. C'est possible par une deuxième loi de finances rectificatives détricotant la première. Le Prince pourrait le faire, ayant exceptionnellement la totalité du pouvoir. En plus de l'effet libératoire immédiat sur l'économie, l'effet psychologique national et international serait immense.
Le culte de la dépense publique
C'est alors que, non par hasard mais par une implacable logique, nous arrivons au culte de la dépense publique qui agit comme une drogue malfaisante. Le prétexte est vite trouvé : c'est la nécessité de lutter contre le déficit public. Le Tsunami fiscal s'impose alors puisque la drogue interdit les économies nécessaires et possibles. Prétendre diminuer les déficits publics par des impôts est une vraie farce, d'autant plus que l'impôt tue l'impôt.
Il est nécessaire de faire des économies sur une très grande échelle. Celles-ci doivent être immédiates par leurs effets, pour équilibrer en trésorerie les impôts manquants et même créer des surplus. Compte tenu de la montagne gigantesque des dépenses publiques la marge de manœuvre est très importante.
La richesse pour tous
En se tirant trois balles dans le pied, le Président impose au peuple français une austérité, présentée par les médias comme inévitable. L'argument récurrent est le partage du fardeau de la crise ! La route inverse serait la richesse pour tous.
Jusqu'ici il est ficelé par la coalition hétéroclite des idéologues et des intérêts apparents de ses amis politiques.
Saura-t-il s'élever au-delà de lui-même pour éviter le naufrage du Titanic ? C'est la question.

Ces écrivains qui crachent sur leur famille et qui croient découvrir la lune… 



Récemment, un quotidien du matin titrait : « Secrets de famille. Le nouveau filon des écrivains. Inceste, abandon, amitiés suspectes… La trame des nouveaux romans tourne autour de sujets intimes et autrefois tabous (sic). » Des sujets tabous comme quoi ? Comme l’histoire d’Œdipe (qui n’est pas un perdreau de l’année), par exemple ?
Revue de détail(s). Lionel Duroy, issu d’une famille nombreuse, catholique, de droite et qui, de roman en roman largement autobiographiques (Priez pour nous, Le Chagrin), n’en finit plus de régler ses comptes avec ses parents, ses frères et ses sœurs (avec lesquels il est brouillé, ce dont il se félicite). Nathalie Rheims, avec Laisse les cendres s’envoler, explique quant à elle que sa mère ne s’est pas occupée d’elle. Christine Angot, dans Une semaine de vacances, racontait, descriptions sordides à l’appui, une relation incestueuse père-fille. Avec L’Inceste, elle va encore plus loin (si faire se peut). Ou encore Alexandre Jardin, écrivain de série Z, petit-fils du « Nain jaune », bras droit de Laval, qui a renié salement son aïeul dans Des gens très bien et Le Roman des Jardin.
Et puis, plus récemment, voilà Ludovic Chancel qui, dans Fils de…, balance sa mère, la chanteuse des années yéyé Sheila. Et aussi Félicité Herzog, fille de Maurice Herzog, le vainqueur de l’Anapurna, qu’elle fracasse dans Un héros. Pour diverses raisons et notamment pour ses amitiés lepénistes. Agé de 93 ans, grand résistant pendant l’Occupation, Maurice Herzog a préféré ne pas répondre à ce méchant déballage.
Pierre Assouline, biographe talentueux, dénonce les côtés trash de ce lavage de linge sale qui n’est désormais plus programmé en famille, mais hors famille, en public : « Il y a quelque chose de déplaisant, peu ragoûtant, vraiment pas aimable dans cette façon de cracher sur les siens ad hominem. »
Et puis quelle est cette invraisemblable prétention à s’enorgueillir de parler de « sujets autrefois tabous » ? On a évoqué Œdipe. Mais on pourrait parler aussi de nombreuses pièces de théâtre grecques. Ou encore de Jean-Jacques Rousseau qui, dans ses Confessions, narre par le menu ses relations sado-masochistes avec Mme de Warens, ou sa rencontre avec un « chevalier de la manchette »…
N’a-t-on jamais lu Poil de carotte de Jules Renard ? A-t-on oublié les charges furieuses d’Hervé Bazin contre sa famille en général et contre sa mère, Folcoche, en particulier ? Quid, encore, des Lauriers du lac de Constance (Seuil, 1974) où Marie Chaix disait sa honte d’être la fille d’Albert B. (père également de la chanteuse Anne Sylvestre), membre du PPF de Doriot ? (1)
Baudelaire, a-t-il été tendre avec son beau-père de général ? Et Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, avec son riche bourgeois de père, tapissier valet de chambre du Roi ? Et Verlaine avec sa mère. Et Proust avec toute sa parentèle ?
Face à ces écrivains « modernes » (Delphine Le Vigan, Lionel Duroy, Christine Angot, Féliclté Herzog et tutti quanti), on nous permettra de préférer lire et relire Albert Cohen (Le Livre de ma mère), Marcel Pagnol (Le Château de ma mère, La Gloire de mon père) et célébrer avec Victor Hugo Mon père, ce héros au visage si doux…
(1) Elle remettra ça dans L’Eté du sureau où elle charge encore plus la mule…

Hamon, consommation, consternation

Tiens, Hamon intervient. Quelque peu assoupi avec les vacances, il a saisi au vol l'opportunité d'une interview avec 60 Millions de Consommateurs pour nous faire part, gourmandise de législateur compulsif, de ses velléités de nous pondre plein de nouvelles (pas petites) lois.

Ce qui est plaisant, avec ces jolies interviews de ministres frétillants, c'est qu'on peut mesurer la servilité de celui qui interroge aux questions posées. Dans cet entretien, par exemple, on décèle que l'association de consommateurs a une vision précise de ce qu'elle attend du nouveau minustre et de ses productions législatives.
Et ça commence dès la première question lorsque Benoît, en charge de la Consommation, détaille son projet qu'il présentera au Parlement au printemps 2013 : on va "enfin" donner à la France la possibilité de regrouper les consommateurs spoliés par le grand Capital mécontents pour équilibrer les forces en présence lorsqu'une (forcément) grande multinationale aura (une fois encore) bafoué les plus élémentaires règles de santé / sécurité / bienséance / solidarité / (ajoutez ce que vous voulez). Ben oui, à plusieurs, on est plus efficace pour extorquer récupérer l'argent d'une grosse firme dont on soupçonne que son appartenance à un pays étranger ou à la nomenklatura française soit, en elle-même, un motif suffisant pour l'attaquer.
Mais attention. Le ministre n'entend pas verser dans ces pratiques américaines qui sont la marque nauséabonde d'une vision exclusivement financière de la société. Bouh, ce n'est pas le genre de la maison :

Ce ne sera pas un dispositif à l’américaine, dont les dérives ont pu conduire à engorger les tribunaux et à favoriser l’émergence de « chasseurs de primes » spécialisés. Le but n’est pas non plus de pénaliser l’activité économique. L’action de groupe est d’abord une arme de dissuasion qui doit conduire, dans la plupart des cas, à une négociation ou à une médiation entre le professionnel et les consommateurs.
Ce que Benoît veut, c'est une belle loi, portant un nom emprunt de solennité républicaine (je suggère Loi Hamon) qui régule la négociation entre des gens qui vendent et ceux qui achètent pour éviter tout débordement privé en dehors des clous stricts et contrôlés du giron public et démocratique. Évidemment, on peut s'interroger, au delà de l'importance vibrante de verser une Loi Hamon au patrimoine légal français, sur la pertinence de cette législorrhée à l'heure de Twitter, Facebook et des blogs foisonnant sur la toile.
En effet, on comprend mal ce qu'offre ce genre de bricolage institutionnel, du point de vue du consommateur qui veut obtenir gain de cause, que n'apportent pas une association d'un côté et toute la puissance d'un bad buzz sur internet, de l'autre. Les exemples abondent en effet de sociétés ayant dû faire volte-face suite à une publicité un tantinet mensongère, à un produit pourri ou mal conçu ou à un pricing ou des pratiques contractuelles douteuses (oui, je sais, il y a des contre-exemples aussi, comme dans toute société imparfaite, mais je n'ai pas le temps d'aborder Apple le sujet ici, pas de trolls, merci).
Après ces considérations techniques sur l'action de groupe, l'entretien continue benoîtement de façon détendue sur les velléités du ministre de légiférer (tiens, encore des lois) sur les offres de crédit à la consommation. Pour rappel, ce domaine avait déjà été carpet-bombé avec Lagarde et d'autres avant elle, mais cela ne suffit pas à protéger le citoyen contre lui-même (son pire ennemi, si l'on en croit l’État qui veut s'écarter des soupçons). Après une vague de bisous, le ministre s'interroge :
le consommateur est-il suffisamment informé de l’engagement qu’il prend lorsqu’il accepte les « réserves d’argent » ou autres crédits renouvelables qu’on lui propose ?
Emprunter de l'argent coûte de l'argent ? L'organisme ou la banque me file 20.000 balles et s'attend à ce que je les rembourse ? Ah mais voilà qui est particulièrement surprenant ! Ici, on le comprend, il s'agira d'ajouter à l'épaisse couche de législation dorlotante quelques volumes bien sentis de règlementations tatillonnes pour éviter que le citoyen inconséquent ne mette le doigt dans l'engrenage du crédit, qui mène, on le sait presque tous, à l'endettement puis à la misère. Venant d'un ministre, c'est particulièrement savoureux et tout à fait dans l'esprit de la République du Bisounoursland : l’État français, endetté à 1700 milliards d'euros, qui protège ses citoyens du surendettement, c'est Véronique Courjeault qui donne ses conseils en planning familial.
Plus loin, on découvre que le projet de loi autorisera la DGCCRF à faire des embuscades opérations sans prévenir et sans annoncer sa qualité :
Et pour que les agents puissent effectuer des contrôles sans être obligés de notifier leurs qualités – donc qu’ils puissent se faire passer pour un client, que ce soit en magasin ou sur Internet, et prendre sur le fait les professionnels qui ont des pratiques frauduleuses.
Plus personne ne s'inquiète de ces dérives où l’État, ses sbires, affidés et sicaires peuvent débarquer chez un individu sans prévenir ni scrupules, à l'instar d'un maffieux ; cela en dit plus long sur la soumission des citoyens que sur la nécessité de faire rendre gorge à ces salauds de vendeurs de sandouiches frelatés et autres faillitaires peu scrupuleux.
Mais c'est dans les paragraphes qui suivent que le minustre donne toute la puissance de ses raisonnements. Si les précédentes saillies étaient du tir au mortier de bon calibre, ce qui suit ressemble fort à une bordée du Yamato. Quand Ben nous parle concurrence, même Montebourg a du mal à suivre la charge.
Il commence ainsi avec une petite mise en jambe sur Free dans laquelle il utilise toutes les possibilités de confusion mentale qui lui sont offertes. Sur le mode "Le gouvernement doit réfléchir au modèle économique des opérateurs télécoms", Hamon veut nous faire comprendre que sa longue expérience à la direction d'opérateurs mondiaux de téléphonie va l'aider. D'ailleurs, il n'hésite pas à noter qu'avec l'aide de sa cruche végétation collègue Fleur Pellerin, ils ont commencé à phosphorer sur le problème, d'autant que (je cite en conservant mon calme) :
un renouvellement excessif des terminaux mobiles pose des questions environnementales et pèse sur notre balance commerciale.
Ici, on sent qu'une torpille ou deux de bon sens ne suffirait pas devant le blindage énorme du Yamato de la politique à toute réalité économique et environnementale. Surtout que le pilonnage reprend sans faiblir avec un petit couplet pas du tout surprenant sur l'obsolescence soi-disant programmée, par ailleurs confondue, dans un gloubiboulga touchant de naïveté, à cette façon subtile qu'ont les entreprises de démoder leurs produits : notre Benoît veut donc s'attaquer à l'obsolescence programmée, mais attention, dans le domaine du numérique.
Je... Rien que le terme "obsolescence programmée numérique" laisse perplexe. Une
Il enchaîne sur le low-cost dans une tornade de n'importe quoi nerveux. On dirait un yaourt brassé trop fort avec de vrais morceaux de contradiction et de WhatTheFuck dedans, qui facilite le transit intestinal et apporte des Omygod-3 par brouettées entières.
Résultat : de plus en plus d’opérateurs sont contraints de faire du low-cost, dans les transports, la téléphonie ou l’automobile. Mais ces salariés qui achètent à bas coût encouragent la baisse des coûts de production, et donc de la rémunération du travail… Cet arbitrage du consommateur salarié se fait au final contre ses propres intérêts.
L'inversion de causalité, c'est maintenant, et ça fait des dégâts. Eh oui, si on s'y met tous ensemble, on peut avoir des coûts de production en hausse et des services high-cost ! La hausse des prix, c'est souhaitable et c'est ce que réclame ce tocard avec ses raisonnements qui tuent des chatons par pack de douze. D'ailleurs, c'est évident : puisque tout le monde veut des prix qui gonflent dans l'immobilier, travaillons le mental et le psychologique des gens pour la hausse de l'essence. Déjà, certains acceptent des taxes stratosphériques pour sauver la planète ! Alors si on peut mettre fin au low-cost, instaurer des prix élevés pour tout et pour tous, cela va, évidemment, créer de l'emploi et sauver la planète ! L'émotion m'étreint. Les bébés phoques ne pleurent plus. Les pandas dansent de joie en farandole sur la banquise qui ne fond plus !
Enfin... Ça danse, ça danse, mais ça ne voit pas arriver la bordée suivante du Yamato dans laquelle Benoît aborde la douloureuse question de la concurrence.
Et là, c'est le drame.
Il ne faut pas oublier en effet que Hamon représente très bien tout ce qui se fait de plus traditionnel en matière de socialisme à coup de triques. Il est de cette frange dogmatique d'un parti qui n'a jamais réussi à avaler les échecs cuisants que furent l'effondrement soviétique et la démonstration éclatante par la crise actuelle que même en acceptant un peu de capitalisme, quitte à le prostituer pour leurs plus veules pulsions, le socialisme est condamné à s'achever dans l'indigence intellectuelle et matérielle.
Et c'est donc tout naturellement que le ministre ressort tous les poncifs possibles, en vrac et sans filet, osant même appeler "concurrence" les ouvertures bâclées, timides, lourdement réglementées et semées d'embûches des services postaux ou de l'énergie. Encore plus pathétique, il évoque l'ouverture à la concurrence du service téléphonique de renseignement dont, objectivement, plus personne n'a rien à faire depuis qu'internet a pris le relai. S'il pouvait, il se plaindrait de la difficulté d'obtenir un devis d'un maréchal-ferrand depuis que leurs offices sont libéralisés ! Si l'on se rappelle qu'il admet quelques secondes plus tôt que l'arrivée de Free dans la téléphonie mobile aura donné lieu à une amélioration notoire pour le consommateur, on comprend que ses opinions sur la concurrence ne sont que la purée antilibérale habituelle, contradictions incluses.
Quand on lit, dans les derniers paragraphes, qu'il entend, avec le reste du gouvernement, repartir à l'assaut d'une définition des services publics au niveau européen, on comprend que le but ultime de Hamon n'est pas, très loin s'en faut, de faciliter la vie du consommateur (ce serait un échec épique), mais de laisser une trace indélébile dans l'histoire, et de préférence, qui porte son nom.
Finalement, le consommateur, le Ministre de la Consommation s'en fout.
image suffira.



L'emploi à domicile, nouvelle victime du gouvernement

Selon la réforme envisagée par le gouvernement, l'emploi à domicile sera déclaré au réel, sans exception. Le régime du forfait n’existera plus. Une mesure qui encouragera le travail au noir et créera du chômage.
Est-ce un relent de vieux marxisme du XIXème qui ferait croire à nos socialistes que les emplois à domicile aujourd’hui en France sont des domestiques au services de bourgeois rentiers et nantis ? Au vu de la décision annoncée hier matin, on pourrait le croire. Le gouvernement envisage très sérieusement de supprimer la possibilité pour les quelques 2 millions de particuliers employeurs de déclarer leurs salariés au forfait. Conséquence immédiate ? Le coût de la main d’œuvre à domicile va augmenter. L’objectif déclaré de la mesure est d’augmenter les cotisations perçues par la Sécurité sociale et de renforcer les droits sociaux des salariés. Comme d’habitude, le contrecoup sera à l’opposé des intentions affichées. Un certain nombre de petits emplois à domicile seront supprimés, paupérisant encore plus la frange la plus fragile de la population. D’autres se maintiendront mais par le biais du travail au noir qui diminuera les cotisations perçues par la Sécurité Sociale et qui, s’accompagnant d’une inscription à Pôle Emploi, coûtera des prestations chômage à la collectivité. Total de la mesure à moyen terme, du chômage en plus chez les plus pauvres, des cotisations en moins à la Sécu, un coût social en plus, des droits sociaux des employés en moins.
Deux enseignements sont à tirer de cette annonce comme de celles qui nous arrivent jour après jour. L’objectif des 3% de déficit budgétaire à l’horizon 2013 sera payé par les forces vives de la Nation, pas par une réforme de l’État. Ce sont toutes les forces vives qui paieront. Entreprises, PME, salariés, retraités, et ce quels que soient leur niveaux de revenus. Le mythe du riche qui paiera a vécu. L’aide ménagère ou le jardinier qui va perdre son emploi grâce à la mesure d’aujourd’hui paiera, par sa diminution de revenu, les choix politiques du gouvernement. Les socialistes ont clairement décidé de ne pas remettre en cause le fonctionnement de la machine publique. Ou juste à la marge, comme par hasard sur des secteurs régaliens qui mériteraient de focaliser l’attention. On économise sur l’armée et la défense de la Nation, on économise sur la justice, on économise sur la police et les forces de l’ordre, mais on n’engage aucune réflexion sur le périmètre d’intervention et le mode d’intervention de l’État sur tous les autres secteurs, les collectivités locales continuent d’augmenter leurs dépenses de manière quelques fois inconsidérées, le montant des subventions accordées aux « associations » évoluant dans l’orbite du Parti Socialiste continue d’enfler de manière exponentielle.
Nous ne le répéterons jamais assez, cette politique est folle car elle conduit tout droit à la récession. Jamais le périmètre public n’a généré de richesse. Il ne vit que grâce à la richesse produite par l’activité industrieuse des salariés, des entrepreneurs, des créateurs, des employeurs, des investisseurs. Lorsque les revenus ne sont plus suffisants pour faire fonctionner la machine, pomper encore plus sur les forces vices au lieu de réduire le coût de fonctionnement de la dite machine, c’est appauvrir ceux là même qui génèrent de la richesse, donc, c’est diminuer encore les revenus futurs. C’est ce qui s’appelle entrer en récession. Si le gouvernement ne change pas son fusil d’épaule rapidement, soit en abandonnant son objectif de 3% de déficit l’année prochaine, soit en se décidant à tailler à coups de serpe dans les dépenses publiques, et en redéfinissant son rôle et son mode d’intervention sur les secteurs non régaliens, la France risque de sortir exsangue de son expérience socialiste.