TOUT EST DIT

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jeudi 18 février 2010

Allègre contre la pensée unique écolo

Dans son nouveau livre, Claude Allègre étrille la thèse de l’origine humaine du réchauffement de la planète. Une pique supplémentaire pour le Giec, en plein œil du cyclone. Des personnalités politiques écolos répondent à toutes ces critiques. Pour elles, rien à signaler.

Le Giec n'avait pas besoin de cela. Claude Allègre, ex-ministre de l’Education nationale, reprend ses critiques contre la thèse de l’origine humaine du réchauffement climatique. Il vient de sortir un nouveau livre sur ce sujet : L’imposture climatique.

Mais les écolos de tous poils balaient ses arguments. « Il y a une courbe significative et parlante entre les émissions de CO2 et le réchauffement de la planète », explique Martine Billard, députée de Paris (Parti de Gauche) et ex-Verte.

Un discours écolo trop centré sur le climat

Lundi 15 février sur RTL, Allègre avait lancé plusieurs piques contre les discours écolos. Tout d’abord, il a nié l’urgence du réchauffement évoquant plutôt le problème de la faim dans le monde ou de l'eau.

Mais pour Martine Billard, tout est lié. Elle cite notamment la fonte des glaciers dans les Andes qui menace l’agriculture dans la région. Pour l’eurodéputée Europe Ecologie Karima Delli, le changement climatique qui cause «300 000 morts par an» cause aussi des problèmes de « sécheresse et d’épidémies » qui menacent aussi éleveurs et cultivateurs.

Ce discours écolo « trop centré » sur la question climatique, Jean-Luc Bennahmias, eurodéputé MoDem et autre ex-Vert, le reconnaît pourtant. Et il dénonce notamment les positions de son ancien parti (qu’il a dirigé de 1997 à 2001). « Mais il y a différentes organisations écologiques avec différentes thématiques », ajoute-t-il, annonçant la création de son club « Ecologie et démocratie » au sein du MoDem.

L'argument majoritaire
Il en reste que le livre d’Allègre sort dans un contexte difficile pour le Giec, déjà cible de nombreuses critiques. Mais « le Giec a reconnu ses erreurs », répond Jean-Luc Bennahmias, qui dit ne pas «croire qu’autant de savants se soient mis d’accord pour mentir à la population».

Mais que dire sur le fond ? Si erreurs il y a, elles sont mineures pour nos interlocuteurs. « Les détails ne sont que des détails, dit Yves Cochet, député Vert de Paris et ex-ministre de l'Environnement, la tendance, c’est le chaos climatique qui se prépare ».

Récemment, le Monde avait également résumé les critiques contre le Giec évoquant notamment le manque de fiabilité de certaines sources. Le quotidien citait des rapports fondés sur les travaux d’étudiants ou… une revue d’alpinisme. Réponse de Cochet : «Certaines sources sont moins fiables, c’est normal avec des milliers de chercheurs». Et tant pis si, par la logique collaborative, les erreurs des uns se propagent chez les autres.

Autre point, les accusations qui visent le président du Giec, Rajendra Pachauri. Il y aurait conflit d'intérêt entre son poste à la tête du groupe d’experts et ses fonctions de directeur de centre de recherches. Une fois de plus, on ressort l’argument du nombre de chercheurs : « Il y a des milliers d’experts sur toute la planète, un seul pose problème », martèle Martine Billard.

Des politiques incompétents ?
Pourtant, une contradiction demeure. Nos interlocuteurs font confiance au Giec et à la communauté scientifique contre Allègre au nom de la Connaissance. Pour Yves Cochet, « Claude Allègre (géochimiste de formation) a des vertus scientifiques dans certains domaines mais pas en matière de climat ». Martine Billard ajoute que « l'immense majorité des chercheurs attestent de l'origine humaine du réchauffement, Claude Allègre et ses partisans ne sont qu'une petite minorité ».

Mais lorsque Allègre se pose en scientifique face aux obscurantistes anti-OGM ou anti-productivistes, on lui répond que la science n'est pas la solution à tout. « Si Claude Allègre veut se faire plaisir, qu’il le fasse mais la science ne réglera pas le réchauffement climatique », dénonce Karima Delli, eurodéputé Europe Ecologie.

La question du lien entre science et société, là est le problème. La méfiance à l’égard du Giec n’est-t-elle pas due au défaut de pédagogie des politiques vers le grand public ? Comme si l’origine humaine du réchauffement de planète était d'une évidence telle qu’elle n'ait nul besoin d’être expliquée. « Si les personnalités politiques s’y connaissaient en énergie, ça se saurait », s’amuse Bennahmias. Et de citer l’exemple du débat assez comique sur le nucléaire entre Royal et Sarkozy avant le second tour en 2007. Mais ouf! Bennahmias « essaie de former François Bayrou à toutes ces problématiques ». Nous voilà rassurés…

Même réponse de la part d'Yves Cochet qui évoque la « barrière » de la « compréhension scientifique » de la part des politiques. Martine Billard tempère : « depuis 2 ou 3 ans, il y a eu beaucoup plus d’explications mais ce qui manque, c’est la volonté d’agir ».

L'écologie comme pensée unique ?
Mais qu’il soit pédagogique ou pas, le discours écologique peut-il être contredit, même par Allègre ? « Un débat avec Allègre ne me dérange pas », affirme Bennahmias. Il ajoute : « C’est un provocateur pas un facho ». Martine Billard est plus circonspecte : « c’est difficile ». Elle le décrit comme quelqu’un de « violent » et qui « ne répond jamais sur des points précis ».

L’ostracisme dont peut être victime Claude Allègre et tous ceux qui osent critiquer le discours écolo ne correspond-il pas plutôt à une forme de pensée unique? « Tout le monde se dit écolo aujourd’hui. Mais nous (à Europe Ecologie) ne sommes pas pour une écologie "paillettes" », répond Karima Delli.

Et l’eurodéputée dément toute sous-représentation des critiques de l’écologie dans les mass-médias : «On les voit partout. Pendant le Sommet de Copenhague, on entendait parler du Climatgate (polémique autour de mails attribués au Giec évoquant un trucage de leur travaux, Ndlr)».

Il est vrai que la promotion du livre de Claude Allègre donne un bel écho à ses thèses. Mais, pour les mass-médias, faire sa une avec Cohn-Bendit c'est tellement plus vendeur … ou politiquement correct.

Chute des exportations de vin français

PARIS, 18 février (Reuters) - L'agence Ubifrance de promotion des exportations a annoncé jeudi un renforcement de son dispositif d'accompagnement des exportateurs de vins français à la suite de mauvais chiffres en 2009.
Plus de 140 opérations collectives, bénéficiant du soutien financier de l'Etat, seront organisées cette année sur les marchés étrangers pour accompagner la filière à l'international, a indiqué Ubifrance dans un communiqué.
Avec la crise économique, les expéditions de vins français à l'international ont baissé de 8,7% à 12,5 millions d'hectolitres en 2009 par rapport à 2008. Le chiffre d'affaires à l'export, en baisse de 1,2 milliard d'euros à 5,5 milliards (-18,9%), a "retrouvé son niveau d'il y a dix ans", selon Ubifrance.
La Chine mise à part, la quasi-totalité des marchés ont baissé à l'image du Royaume-Uni, premier débouché des exportations de vins français, où les expéditions ont chuté de 18,6% à près de 500.000 hectolitres pour un chiffre d'affaires en recul de 23,2% à 325 millions d'euros.
"Si la totalité de nos produits sont affectés, les vins de pays et les vins de table s'en sortent mieux alors que les vins d'appellation sont plus touchés, notamment le champagne (-600 millions d'euros ou -27,9%), bordeaux (-400 millions d'euros ou -23,2%) et bourgogne (-22,7%)", précise Ubifrance.
L'agence signale toutefois un dernier trimestre 2009 "encourageant" avec notamment un rebond de 7,1% en décembre par rapport au même mois de 2008.
"Il est encore trop tôt pour parler de reprise mais certains signaux sont repassés au vert fin 2009 (conjoncture économique, reprise de commandes) avec une tendance qui semble se poursuivre. Il est donc important que les entreprises de la filière se repositionnent rapidement pour profiter d'un possible redémarrage", explique Ubifrance.
L'agence entend cibler d'une part les gros clients traditionnels de la France - Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Belgique - qui sont les seuls à avoir la capacité à générer un certain volume d'affaires rapidement, et d'autre part les pays émergents (Chine, Brésil, Russie, Asie du Sud-Est) "pour le relais de croissance durable qu'ils peuvent offrir".
Ubifrance présentera le 3 mars le bilan complet des exportations agroalimentaires françaises en 2009. (Véronique Tison, édité par Guy Kerivel)