TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 14 juillet 2010

L'inflation a ralenti à 1,4 % dans la zone euro

L'inflation a ralenti en juin dans la zone euro, à 1,4 % sur un an après 1,6 % en mai, a indiqué mercredi l'office européen des statistiques Eurostat, confirmant une première estimation.

C'est la première fois que l'inflation ralentit depuis quatre mois dans la zone euro. Elle avait auparavant accéléré à 1,5 % en avril et 1,4 % en mars, après 0,9 % en février et 1 % en janvier.
Les prix à la consommation dans la zone euro avaient recommencé à augmenter en novembre 2009, après cinq mois d'affilée de taux d'inflation négatifs, un signe de la reprise économique en cours mais surtout de l'évolution des prix du pétrole.

Depuis, à l'exception d'un léger ralentissement en février, l'inflation n'avait cessé d'accélérer dans les seize pays partageant la monnaie unique. Elle reste néanmoins au-dessous de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), gardienne de la stabilité des prix, qui vise sur le moyen terme une inflation légèrement inférieure à 2 %.

Dans l'ensemble de l'Union européenne, l'inflation a légèrement ralenti en juin sur un an, à 1,9 %, contre 2 % en mai. Les taux les plus élevés ont été observés en Grèce (5,2 %), Hongrie (5 %) et Roumanie (4,3 %). Les hausses de prix sur un an ont été fortes dans le secteur des transports (3,9 %), et les boissons alcoolisées et le tabac (3,7 %). Dans l'énergie, la hausse est de 6,2 %.

L'EXPANSION : Comment David Pujadas aurait pu argumenter contre Nicolas Sarkozy

Lors de son intervention télévisée sur France 2, le président de la République a multiplié ce lundi les approximations et asséné quelques contre-vérités. LExpansion.com les met en évidence.

Eric Woerth: " mon conseil c'est plutôt qu'il abandonne cette responsabilité de trésorier"

Nicolas Sarkozy a commencé son intervention en assurant qu'Eric Woerth était "honnête" et "compétent". Mais il lui a tout de même "conseillé" d'abandonner ses fonctions de trésorier de l'UMP, pour éviter toute polémique. Ce que s'est empressé de faire Eric Woerth ce mardi. Le potentiel conflit d'intérêt, pourtant, était éclatant quand Woerth était ministre du Budget, pas ministre du Travail : superviser la collecte des impôts tout en sollicitant les dons des plus fortunés, cela avait suscité des interrogations dès la fin de l'année dernière. Mais Eric Woerth, interpellé par un député socialiste, les avait qualifiées de "stupides". Il faut croire qu'elle ne l'étaient pas tant que ça, puisque Nicolas Sarkozy vient d'annoncer la création d'une commission chargée de réfléchir la prévention des conflits d'intérêt.

"Liliane Bettencourt paie plusieurs millions d'euros d'impôts par mois. Par mois !"

Interrogé sur les 30 millions d'euros qui ont été remboursés à la milliardaire au titre du bouclier fiscal, Nicolas Sarkozy s'est défendu en assurant que Liane Bettencourt payait suffisamment d'impôts. "Plusieurs millions par mois". C'est vrai. Elle a elle-même indiqué que, depuis dix ans, elle avait payé au fisc quelques 400 millions d'euros. 40 millions par an. Plus de 3 millions par mois. Cela paraît évidemment énorme pour un contribuable lambda. Mais pour Liliane Bettencourt, c'est une paille. Sa fortune dépasse les dix milliards d'euros, ce qui relativise les sommes payées aux impôts : moins de 0,5% du patrimoine total...Surtout quand on sait qu'elle-même a admis posséder en Suisse des comptes non déclarés pour une valeur de 78 millions d'euros.

"Il existait avant mon élection des contribuables qui payaient 100% d'impôt, c'est-à-dire il gagnait 1000, ils payaient 1000 et ils partaient tous"

C'est très fortement exagéré. D'abord, le bouclier fiscal ne bénéficie pas en priorité aux personnes qui devaient s'acquitter d'un impôt égal à 100% de leurs revenus. Ce mythe de la "retraitée de l'île de Ré", prise à la gorge par un patrimoine dont la valeur a explosé mais sans ressources, a été largement battu en brèche par divers rapports parlementaires. Le bouclier fiscal bénéficie d'abord aux plus riches : quelque 1055 contribuables avec un patrimoine de plus de 16 millions d'euros ont empoché en 2009 une restitution moyenne de 363.872 euros, pour un coût de 383 millions d'euros. Soit plus de la moitié des sommes monopolisées par le dispositif pour les 6% les plus riches. Et le bouclier fiscal n'empêche pas l'exil fiscal : le nombre de personnes fuyant le fisc à l'étranger a même légèrement augmenté : 821 en 2008, contre 719 en 2007.

"Je ne suis pas naïf, je vois bien que derrière tout ça il y a des officines, il y a des gens"

Interrogé sur le site d'information Médiapart, à l'origine de nombreuses révélations sur l'affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy a estimé qu'il y avait derrière certains médias, des "officines", et "des gens". Mais le président de la République n'est pas allé au delà de ces insinuations. Pourquoi, alors, ne pas avoir demandé quelles sont ces officines - "endroits où se trame quelque chose de secret, de nuisible, de mauvais", selon le dictionnaire - et qui sont les gens qui les fréquentent? S'agit-il d'un vaste complot aux ramifications internationales? Ou s'agit-il simplement de stigmatiser les nombreuses personnalités d'opposition qui ont soutenu le lancement de Mediapart? A moins que cette attaque ne vise plus précisément la Société des amis de Médiapart dont un des principaux contributeurs financiers n'est autre que Xavier Niel, le fondateur de Free, qui, associé à Pierre Bergé et Matthieu Pigasse vient de racheter Le Monde malgré l'opposition du président...

"Mme Merkel et moi, nous avons dû apprendre à nous connaître. Nous nous faisons confiance"

Il est certain que la situation s'est améliorée entre ces deux personnalités qui n'ont jamais vraiment réussi à s'entendre. Il y a quelques mois seulement, les sujets de discordes étaient si nombreux qu'ils étaient devenus difficiles à recenser: la compétitivité allemande, le pacte de stabilité, le fonds de garantire bancaire... et encore très récemment l'interdiction des ventes à découvert par l'Allemagne. Mais avec le G20 de Toronto chacun des deux pays a dû mettre de l'eau dans son vin, notamment pour porter ensemble le projet de taxe bancaire et soutenir la nouvelle vision européenne de la rigueur. Est-ce à dire qu'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont vraiment réconciliés ? Le Président français en tous cas l'a garanti. La preuve, il a même fini par admettre qu'"on ne peut pas faire payer à l'Allemagne le nazisme jusqu'à la fin des temps". Pas sûr que cette nouvelle allusion à l'époque hitlériennede l'Allemagne ait les effets escomptés. Par contre, une phrase devrait faire sourire outre-rhin. "Moi, j'admire le modèle économique allemand, a déclaré Nicolas Sarkozy quelques mois après que sa ministre de l'Economie, Christine Lagarde, ait mis en cause le poids de l'Allemagne dans les déficits européens..
"le G20 est une invention française"

Si au moins l'histoire lui donnait raison.... Le G20 a été créé en 1999 à l'initiative du ministre de l'économie canadien Paul Martin, lors d'une réunion des ministres des finances des grandes puissances mondiales. Depuis, il a pris en grade en se substituant l'année dernière au G8. Mais là encore, la France n'y a pas été pour grand chose. Sans une impulsion américaine forte, il n'est pas sûr que cette métamorphose aurait eu lieu. Depuis, les G20 se sont succédé avec une priorité affichée, la réforme de la régulation financière. Mais si la France s'est voulue force d'impulsion lors de ces sommets très médiatiques, elle n'a obtenu que des engagements très relatifs. Et n'aurait probablement rien obtenu du tout, si elle avait dû affronter les autres grandes puissances seule, sans l'aide de l'Allemagne et du reste de l'Europe...

"Il faut que l'actuelle actionnaire principale de l'Oréal, reste propriétaire de l'entreprise, et que l'Oréal ne parte pas dans un autre pays. (...) C'est les employés qui perdraient leur emploi"

Etonnante déclaration, qui ne survit guère à une analyse approfondie. Ainsi, quand bien même Liliane Bettencourt se verrait remplacée par un autre actionnaire, cela n'aurait a priori pas de conséquences directes sur les emplois français de l'entreprise, ni sur son siège social. En fait Nicolas Sarkozy fait sans doute référence aux rumeurs qui entourent depuis des années Nestlé et L'Oréal. Régulièrement le deuxième actionnaire de l'entreprise est donné comme acheteur potentiel des parts de la famille Bettencourt. Mais cela n'a pas grand chose à voir avec l'affaire Woerth, sur laquelle Nicolas Sarkozy a été interrogé. En réalité, il appartiendra à la justice, et à elle seule, de se prononcer sur la santé mentale de Liliane Bettencourt. Si elle considère que celle-ci est altérée elle prononcera normalement la cession des parts de la mère à la fille, Françoise, qui décidera alors de l'avenir des 30% détenus par la famille fondatrice.

"Le bouclier fiscal existe en Allemagne depuis plus de vingt ans"

Là encore, voilà une information incomplète, voire carrément erronée. Car en Allemagne,il n'existe plus de bouclier fiscal à proprement parler. En effet ce dernier a été supprimé en 2006, en même temps que l'impôt sur la fortune auquel il s'appliquait exclusivement. Il a quand même été précisé par la Cour constitutionnelle que le taux de 50% ne pouvait être dépassé dans le cas de l'impôt sur le revenu. La Constitution, quant à elle, se borne à indiquer que le taux marginal supérieur ne doit tout de même pas être " excessif ". Version Nicolas Sarkozy, "les Allemands y sont tellement attachés (au bouclier fiscal) qu'ils l'ont inscrit dans la Constitution." !

"Il n'y a aucune raison que l'Etat s'impose une gestion rigoureuse et que les collectivités territoriales, notamment les régions, continuent une politique d'augmentation du nombre de fonctionnaires: 34.000 chaque année depuis 10 ans à compétence constante"

Oui, le nombre des fonctionnaires locaux continue d'augmenter alors que celui des agents de l'Etat diminue avec l'application de la règle du non remplacement d'un départ à la retraite sur deux. Nicolas Sarkozy et François Fillon ne cessent de le dire et d'inviter les pouvoirs locaux à faire des efforts, notamment les Régions, contrôlées quasi exclusivement par la gauche. Mais les collectivités locales ont des arguments tout aussi récurrents pour expliquer la dérive de leurs effectifs et de leurs finances. Car dans les faits, contrairement à ce que dit le chef de l'Etat, les transferts de compétence se poursuivent. Un récent rapport sénatorial associant un UMP et un socialiste évoque ainsi les « transferts rampants », par exemple dans le domaine de la sécurité, mais aussi les conséquences explosives des transferts sociaux aux départements : RMI puis RSA à partir de 2009, prestation de compensation du handicap... Car l'aggravation de la crise a rendu caduc les prévisions initiales de compensation financière par l'Etat. La question des effectifs de la fonction publique locale est donc complexe. D'après une étude sur la démographie des personnels territoriaux, "près d'un quart des fonctionnaires présents en 2006 sera parti à la retraite d'ici 2013". Mais les collectivités ont du mal à décider quand remplacer ou pas "dans un contexte territorial en forte mutation".

A LA PLACE DE PUJADAS, JE ME SERAIS POINTÉ AVEC UN FLINGUE QUE J'AURAIS APPLIQUÉ SUR LA TEMPE DE SARKO : LA IL AURAIT PEUT-ÊTRE DIT LA VÉRITÉ, LÀ, NON ?


ASSEZ ÉDIFIANT D'UNE MENTALITÉ TRÈS ANTI-SARKO DE LA PRESSE FRANÇAISE.

TAXES : LA MALADIE FRANÇAISE QUI FAIT RIRE NOS VOISINS

Une taxe sur la pollution, une sur les bonus, et bientôt on nous promet une taxe Google. Le tout assaisonné à l’impôt sur les sociétés, à l’impôt sur le revenu, et à toutes sortes d’impositions inventées par le gouvernement pour renflouer les caisses de l’Etat. C’est en tout cas comme ça que l’étranger perçoit la France

L’année 2010 ne déroge pas aux années précédentes. Ah si! Le nom des nouvelles taxes a changé. Cette année, la taxe carbone et la taxe sur les bonus des traders devraient entrer en jeu, le tout saupoudré d’une intense réflexion sur l’opportunité de créer une taxe sur les revenus publicitaires sur internet, visant explicitement Google le géant américain.

Chaque domaine est l’occasion d’une nouvelle source d’argent. Ce principe semble être le leitmotiv français. Les prélèvements obligatoires en général en France sont plutôt, comment dire, rédhibitoires. Pour preuve, une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers pour la Banque Centrale au sujet de la pression fiscale sur les sociétés met en lumière que la France occupe le 165è rang sur 183 (le numéro 1 du classement étant celui qui exerce la plus faible pression fiscale). 65,8% du bénéfice est englouti dans des taxes, impôts et prélèvements divers. Mais revenons un peu aux taxes qui ont fait parler d’elles ces derniers temps.

La taxe carbone, tellement injuste qu’elle en est anticonstitutionnelle
Le gouvernement voulait une taxe carbone. Le problème, c’est qu’au lieu de taxer les gros pollueurs, ce qui pourrait sembler logique pour une taxe dont la raison d’être est précisément de lutter contre la pollution, la taxe carbone exemptait en toute normalité les principaux concernés. Une rupture telle d’égalité devant l’impôt que le Conseil constitutionnel l’a purement et simplement censurée… Le jugement des Sages a du mal à passer depuis au gouvernement, qui en plus d’avoir pris un camouflet, a jugé avoir perdu "la modeste somme de 750 millions d'euros"dixit Nicolas Sarkozy lui-même.
La taxe sur les bonus des traders ou la fuite des cerveaux
Pour prouver qu’il a tiré leçon de la crise, Nicolas Sarkozy a décidé en commun accord avec Gordon Brown de taxer les bonus 2010 des traders. Christine Lagarde, la ministre de l’Economie a même fièrement annoncé que l’impôt devrait rapporter 360 millions d’euros à l’Etat français. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, Barack Obama a décidé lui de taxer les banques, non les traders, évitant ainsi une fuite de ces derniers dans des places plus attractives ou évitant tout simplement les manœuvres des banques qui commencent déjà à contourner la taxe sur les bonus en augmentant la part de fixe de leurs traders. Toutes proportions gardées, la taxe "de responsabilité pour la crise financière"qui ne vise qu’une cinquantaine de firmes est, elle, susceptible de rapporter 117 milliards de dollars sur douze ans…

La petite dernière, la taxe Google : l’étranger en rit encore
L’annonce de cette taxe n’en finit pas de susciter la critique, en France mais aussi à l’étranger. Petit rappel : en janvier, la commission Zelnick, mise en place pour réfléchir sur la rémunération des droits d'auteur et le développement de l'offre de téléchargement légal, a rendu ses conclusions, ciblées autour de vingt-deux propositions. Une d’entre elles a immédiatement fait du grabuge : l’instauration d’une taxe Google sur la publicité sur Internet qui ne viserait que les gros fournisseurs d’accès à Internet, en raison de son seuil de déclenchement élevé. En France, les spécialistes jugent une telle taxe impraticable.
A l’étranger, ils prennent moins de gants. "Absurde", "complètement aveugle à l'essence même d'Internet, où une compagnie peut avoir son siège aux Etats-Unis, son administration en Irlande et ses serveurs partout dans le monde", c’est la vision du Financial Times Deutschland. Du côté des Américains, c’est le même son de cloche. Le quotidien américain New York Post , titre son article "Les vautours de la culture français veulent taxer les entreprises du Net", avant de développer plus précisément "les autorités férues de taxes à Paris ciblent Google comme source d'argent pour la culture française en déclin". Pour le New York Post, "Les autorités françaises, toujours contentes d'augmenter les impôts, voient en Google une source possible de cash pour financer la culture française en déclin".

Pour finir sur une note positive, 2010 est cependant l’année de la suppression de la taxe professionnelle afin de rétablir la compétitivité des entreprises françaises en allégeant leurs charges de 12 milliards d'euros en 2010, et de six milliards par an ensuite. Réfléchissons, quelle taxe inventer pour compenser cette perte ? Une taxe sur les animaux de compagnie ?

Magali MASSA

Nombril

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi les Noirs couraient plus vite et pourquoi les Blancs nageaient plus vite ? Adiran Bejan, professeur à l’Université de Duke aux États-Unis, coauteur d’une étude, a enfin trouvé la clé du secret.

C’est le nombril qui fait toute la différence ! « Le centre de gravité du corps crée l’écart », affirme ainsi l’Américain. Pour la course à pied, les athlètes d’origine ouest-africaine disposent de jambes plus longues que les Européens, signifiant que leur nombril se situe trois centimètres plus haut que chez les Blancs.

Dans une piscine, les Blancs ont cette fois l’avantage, car ils ont un torse plus long, ce qui implique que leur nombril est plus bas. « Le nageur qui fait la plus grosse vague avance le plus vite et plus son torse est long plus la vague est importante », ajoute le chercheur américain.

Au final, le nombril permet donc aux Noirs de gagner 3 % en vitesse, alors que les Blancs, grâce à un torse en moyenne 3 % plus long, nagent 1,5 % plus vite dans une piscine.

S’il a fallu attendre Christophe Lemaitre pour franchir le mur des 10 secondes au 100 m, ce n’est pas une raison pour que les athlètes noirs se se regardent le nombril plus que de raison. Tout comme les grands nageurs blancs.

Dénominateur commun

La date du vote solennel à l’Assemblée sur l’interdiction du voile intégral avait été choisie pour coller au plus près de la fête nationale. La polémique gauche-droite, que l’on pouvait craindre au départ, a finalement fait place à des débats constructifs, et voter à la quasi-unanimité (335 voix contre une) un 13 juillet était l’occasion de matérialiser l’union républicaine, même si la majeure partie de la gauche n’a finalement pas pris part au scrutin. Las, les remous de l’affaire Woerth ont éclipsé jusqu’au dernier moment l’intéressante élaboration de ce consensus laïque. C’est dommage, car, pour une fois, on a évité les anathèmes.

Le PS craignait, en interdisant totalement la burqa, de stigmatiser les musulmans. Il voulait une réglementation minimale, restreinte aux administrations et aux commerces. Jean-François Copé, le patron des députés UMP, avait, à l’inverse, convaincu son groupe de bannir dans tout l’espace public le port d’un vêtement brandi comme un étendard par les intégristes les plus rétrogrades, et qui choque la grande masse des Français. Les députés ont eu l’intelligence de ne pas s’affronter sur leurs divergences — qui subsistent — mais de s’appuyer sur leur dénominateur commun : à gauche comme à droite, on s’accorde à dire que la burqa est un symbole dégradant pour la femme. Il faut noter que le président de la commission parlementaire qui a tout déclenché est communiste, et que le PS a obtenu le doublement des peines prévues pour les hommes qui obligent leur femme à se voiler, si celle-ci est mineure. Au-delà des inévitables arrière-pensées politiciennes qui ont émaillé le cheminement du texte, il y a incontestablement eu rapprochement national.

Pour autant, l’interdiction de la burqa n’est pas acquise définitivement. Le Sénat devrait voter à son tour le texte, mais celui-ci risque la censure par le Conseil constitutionnel, au nom de la liberté d’expression et de religion. Tout serait alors à recommencer et le PS, qui a mis en garde contre les réticences du Conseil d’État, pourrait retrouver une nouvelle ardeur à combattre le gouvernement sur la burqa. Nicolas Sarkozy – qui, affaire Woerth oblige, n’a pas évoqué le sujet lundi soir dans son intervention télévisée — fait le pari que le consensus qui règne dans le pays sera plus fort que le formalisme des juges suprêmes. Pari risqué.

La réalité, le tabou et le replâtrage


Certes, les « 62 ans » suivent, bien que pour un temps très court, l'évolution du couple « démographie-espérance de vie ». Ils reflètent aussi une tendance constatée en 2009 : l'âge moyen de départ à la retraite frisait déjà les 62 ans, tout simplement en raison de l'entrée de plus en plus tardive dans la vie active et de l'allongement de la durée de cotisation.
Mais faut-il vraiment, pour faire passer une amère pilule, se référer aux exemples hors de nos frontières ? Et particulièrement à l'Allemagne constamment citée par Nicolas Sarkozy ? Quitte à jongler avec la vérité. Par exemple, en évoquant les 67 ans pour la retraite outre-Rhin et en omettant de préciser que ce seuil sera éventuellement appliqué en 2029... alors que la réforme française ne souffle mot sur une échéance à 19 ans. Chez nos voisins, les 65 ans restent encore la règle théorique. Une règle théorique car largement transgressée puisque l'âge moyen de cessation d'activité se situe à 60 ans et demi. En net d'impôts, les pensions de base plus avantageuses qu'en France autorisent des décotes souvent rattrapées par les « complémentaires » volontaires ou obligatoires, selon les branches...
Reste le tabou des 60 ans mis à terre par la réforme Sarkozy-Woerth, au grand dam des syndicats (CGC exceptée). Pourquoi cet attachement à un symbole qui ne correspond plus à l'évolution démographique et pas non plus à la réalité (seniors « remerciés », très faible taux d'activité des 55-64 ans en France et, dans le « modèle allemand » cher à Nicolas Sarkozy, 40% des entreprises n'employant pas de salariés de plus de 50 ans) ? Parce que le seuil aujourd'hui théorique des 60 ans compense en quelque sorte les salaires plutôt modestes des ouvriers et professions intermédiaires en France ? Les frontaliers qui travaillent en Suisse et en Allemagne savent comparer...
« C'est un grand jour, vous vous souviendrez de ce Conseil des ministres » a commenté Nicolas Sarkozy devant le gouvernement au grand complet. Comme si ce projet de réforme des retraites était historique ! Il ne s'agit pourtant que d'un replâtrage censé tenir dix ans au plus. La vraie réforme, celle qui tiendra compte de tous les facteurs économiques, sociaux et fiscaux, est encore à venir. Après 2018...

Jean-Claude Kiefer

Défilé


L'Afrique nous dit merde, et c'est bien fait ! écrivait Georges Simenon dans les années 30. Trente ans après, cela débouchait sur les indépendances. Et aujourd'hui, un demi-siècle après ce merde institutionnel, que faisons-nous ? Nous le célébrons de concert le 14 juillet, avec défilé de troupes sur les Champs. Sans aucune nostalgie coloniale, précise notre Président. On peut le croire, il est trop jeune pour porter ce souvenir. Chez les Français dominent les bons sentiments, entre l'envie d'aider plus pauvre que soi, l'obsession de donner des leçons de bonne vie démocratique, et le désir touristique d'éprouver le frisson de l'authentique. Et que nous dit l'Afrique ? L'invitation a été faite par la France, a expliqué le Président du Mali, Amadou Toumani Touré, par politesse nous répondons, par intérêt aussi. Ce qui est une autre manière de dire merde, non ?

L’Afrique sur les Champs

Ce matin, pour fêter leur demi-siècle d’indépendance, treize nations d’Afrique défileront… à Paris. D’aucuns reniflent ici un parfum de néocolonialisme. Ils reprochent aux troupes maliennes, sénégalaises ou camerounaises de venir célébrer la liberté chez l’ancien “oppresseur”.

Officiellement, il s’agit pourtant de rendre hommage “aux soldats africains morts pour la France lors des deux guerres mondiales.” La mémoire de ceux-là mérite bien une invitation à notre 14-Juillet.

L’événement se veut fraternel et respectueux. Pourquoi y chercher de sombres “arrière-pensées” ? Parce que l’histoire de la “Françafrique” en est parsemée, depuis toujours.

Lorsque la métropole “tend la main” aux ex-pays de l’Empire, c’est souvent pour attraper ressources et matières premières. Avec la complicité des dictateurs locaux, qui se “sucrent” au passage et laissent le peuple sur sa faim.

Nicolas Sarkozy promet d’installer la transparence dans nos relations avec le continent noir. Clientélisme et paternalisme seront jetés aux orties, promis ! En attendant, la force de l’habitude prévaut. La situation d’aujourd’hui ressemble à celle d’hier, comme le fils Bongo à son père.

On espère voir arriver “la rupture” au pas de charge. Pourvu que la parade sur les Champs-Elysées ne nous ramène pas à la case départ…

Gilles Debernardi

10 juillet 1940 : la République mourut ce jour-là...

C'est dans un casino déguisé en hémicycle de l'Assemblée nationale que fut assassinée la République, un certain 10 juillet 1940, voici soixante-dix ans.

Le pays était affolé, hors de lui, en ce sens qu'une grande partie des populations des territoires envahis avait quitté maisons, villes, villages, régions. Beaucoup cherchaient leurs proches, dispersés au gré d'un exode erratique. Plus rien des structures politiques ne subsistait. L'État s'était dissout. L'armée était éparpillée, les ordres contradictoires, les éventuelles solutions disparates ou antagonistes. Bref, c'était le désarroi dans un pays désemparé.

Le maréchal Pétain, devenu, quelques jours plus tôt, président du Conseil, soutenu par Pierre Laval, promit à la France le renouveau. Selon lui, la politique nouvelle allait racheter les fautes du pays, le sortir des errements démocratiques qui l'avaient conduit là, à force de palabres inutiles, d'ambitions personnelles, de perte du sens du bien commun et tout simplement du bon sens.

Il fut proposé à l'Assemblée constituée des sénateurs et des députés élus en 1936 de donner les pleins pouvoirs au maréchal prestigieux, homme providentiel qui, pensait-on, allait protéger le pays et le conduire, en bon berger, sur des chemins assainis. On passa au vote, après une très brève discussion où les rares questions posées, si elles manifestaient un doute ou une opposition, suscitaient l'insulte et même la menace envers leurs auteurs. Le résultat fut écrasant : 569 voix pour, 80 contre.

Aujourd'hui, soixante-dix ans plus tard, il est bien difficile de se représenter ces événements. Certains y voyaient la seule issue au drame que vivait le pays. D'autres pressentaient que cette solution était non seulement une fausse solution, mais qu'elle allait être fatale.

« Vive la Républiquequand même ! »

Le plus grand nombre se rangea sous la houlette du nouveau pasteur qui, à leurs yeux, par son passé glorieux, apportait toutes les sécurités. Les autres, dans un réflexe venu de leur profond attachement à la démocratie, se cabrèrent. Ils choisirent de subir l'opprobre et de courir les risques qu'entraînerait leur refus. Ils étaient quatre-vingts seulement auxquels le président du Sénat, Gérard Larcher, vient de rendre hommage, rappelant que « le courage doit toujours l'emporter sur la facilité ».

Aujourd'hui, on peut se demander ce qui avait départagé les uns des autres. Quelle certitude, quel sentiment profond, quelle folle espérance avaient guidé leur choix ? Était-ce simplement la sécurité pour les uns, l'évidence qu'il n'y avait pas d'autre chemin, la peur, la volonté de redonner une cohésion à un peuple effaré ? Sans doute tout cela. Mais les autres, contre vents et marées, s'accrochaient à leurs principes démocratiques et patriotiques. En démocrates, ils ne pouvaient concevoir un régime de type dictatorial où un seul commanderait tous les autres. En patriotes, ils ne pouvaient se résigner à entrer dans la voie de la collaboration avec l'ennemi qui occupait le sol de la patrie. En démocrates encore, ils ne pouvaient admettre de collaborer avec cet ennemi si particulier qui promouvait une doctrine fondée sur la haine de catégories entières d'êtres humains.

Les seconds eurent raison, mais on ne le sut que quatre ans plus tard, après bien des souffrances. Cependant, les premiers étaient approuvés et suivis par l'ensemble du peuple français. Le maréchal Pétain ne fut-il pas acclamé à Paris en avril 1944 ? Seulement, quatre mois plus tard, les Parisiens faisaient un triomphe au général de Gaulle...

Comment choisir entre la peur et les principes, entre le pragmatisme et l'idéal ?

À la fin de la séance du vote du 10 juillet 1940, quelqu'un, dans l'hémicycle, s'écria : « Vive la République quand même ! » Cette République allait, malgré tout, disparaître, cette République que nous honorons aujourd'hui, soixante-dix ans après ces heures tragiques et chargées de leçons.
François Régis Hutin

Avertissement boursier pour Apple sur des rumeurs de rappel de l'iPhone 4

L'action d'Apple chutait lourdement mardi à la Bourse de New York, alors que se multiplient les interrogations sur l'éventualité d'un rappel de l'iPhone 4, dont l'achat a été déconseillé par un influent magazine de consommateurs américain, Consumer Reports. Le magazine reproche principalement au téléphone ses problèmes de réception qui se produisent lorsqu'on le tient d'une certaine manière.
Vers 15 heures GMT, l'action Apple perdait 2,92 % à 249,76 dollars. "Apple n'a jamais raté un lancement de quoi que ce soit", remarquait l'analyste Art Hogan, "c'est la première fois qu'on voit Apple trébucher". Pour autant, il estimait que les critiques autour de l'iPhone n'était qu'"un cahot sur la route et une déception", plus qu'une réelle menace.

Lundi, Consumer Reports, l'équivalent américain de Que choisir, avait annoncé que ses ingénieurs "confirmaient qu'il y avait un problème avec la réception" de l'iPhone 4, et expliquaient qu'ils ne "pouvaient pas recommander" son achat, alors que la précédente version du téléphone, la 3GS, avait bénéficié de cette recommandation. En outre, ils contestaient "la récente affirmation d'Apple selon laquelle les problèmes de puissance du signal téléphonique sont largement une illusion d'optique provoquée" par un affichage erroné de l'indicateur de signal. L'entreprise avait modifié à plusieurs reprises ses explications quant à l'origine du problème.

Sur le site spécialisé Cult of Mac, plusieurs experts en relations publiques américains estiment qu'un rappel de l'iPhone 4, lancé il y a moins d'un mois, était désormais "inévitable". Sur le site moins spécialisée Cnet.com, la commentatrice Molly Brown estimait qu'un rappel "apporterait à Apple de la reconnaissance et prouverait son engagement pour les principes qu'il a toujours épousés, de qualité et de design impeccables". Plusieurs fils de discussion évoquant la critique de Consumer reports et un éventuel rappel ont été effacés sur les forums du site officiel d'Apple.