TOUT EST DIT

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mardi 4 février 2014

AVEC L’EAU DU BAIN


Pas une reculade sous forme de petits pas et d’amendements. Un grand coup de balai donné à la hâte. Dominique Bertinotti, la ministre qui portait le dossier, a semblé en prendre connaissance devant des caméras de télévision… Concernant le projet de loi sur la famille, le gouvernement a donc jeté le bébé avec l’eau du bain. Oubliée, la grande réforme de société, ce texte qui devait notamment offrir des outils juridiques à des familles recomposées de plus en plus nombreuses. Devant le succès de « La Manif pour tous », Matignon a une nouvelle fois enclenché la marche arrière. Au moins pour 2014. Et quand on sait l’étonnante faculté des dossiers chauds à disparaître de l’agenda politique, il ne faut guère se faire d’illusions. L’urgence paraît aussi claire que le message. Peu importe que certains parlent de trahison, il s’agit désormais de mettre un mouchoir sur toutes les questions qui fâchent et les problèmes « annexes ». Histoire de se consacrer uniquement au grand œuvre du quinquennat : le pacte de responsabilité, la reprise économique et son corollaire, la lutte contre le chômage. Un virage sans doute judicieux et, en tout cas, assumé. Dommage que ce choix effectué le couteau sous la gorge repose sur une faute politique.

NOUVELLE PEUR


Une nouvelle fois, des milliers de personnes défilaient hier. Leur slogan : « Nous ne lâcherons rien, jamais ». Après leur ap-prentissage de la rue contre le mariage pour tous en 2013, leur goût de la contestation est d’évidence intact. Sur le fond, ils avertissent le gouvernement avant la loi sur la famille promi-se en avril. Les protestataires dénoncent la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA), qui ne sont absolument pas dans les tuyaux si l’on peut dire. Qu’importe, l’essentiel est de maintenir la fièvre, même si Frigide Barjot a été évincée. La « familiophobie », une nouvelle peur, fédère désormais
ces citoyens. Manuel Valls les compare aux « tea party » américains. Certes, ces con-testataires sont conservateurs, mais dans TEA, les Américains entendent « taxed enought already », c’est-à-dire « déjà suffisamment taxés », slogan anti-impôt qui jetterait bien plus de monde dans les rues
en France. Cette mobilisation risque d’empoisonner l’UMP. Par son ampleur et son conser-vatisme, ce mouvement rassemble sur le même pavé Marion Maréchal-Le Pen et Henri Guaino, le porte-plume de Nicolas Sarkozy pour qui François Hollande est « un menteur et un petit monsieur ». Il faut dire qu’en l’absence de casseurs, le plus honni des porteurs de casque intégral était hier sur les affiches, flashé rue du cirque sur son scooter. Heureusement, ce soir-là François Hollande ne portait pas un modèle… GPA, une marque française d’excellence.

Les enjeux d’une mobilisation


• Coalition. Nous le disions déjà l’an dernier : que des musulmans, des agnostiques, des gauchistes, des homosexuels… défilent politiquement avec nous contre la dénaturation du mariage et de la famille ne nous gêne aucunement. Parce que c’est en étant et restant catholiques (contrairement à ce prétendaient certains), que nous entrons dans ce combat temporel, dans cette« coagulation » contre les suppôts du transhumanisme (via notamment la théorie du genre), ennemis de la nature humaine. Une juste guerre de légitime défense et de maintenance vitale que nous inspirons et menons même d’une certaine manière (quantitativement et qualitativement) comme catholiques avec tous ces alliés de bonne volonté. Pour tous en somme, cette mobilisation a la loi (morale) naturelle comme motif. Mais, pour les fils missionnaires de l’Eglise, elle a la loi surnaturelle (la loi d’Amour) comme motif suprême.
• Ni de droite ni de gauche mais contrerévolutionnaires. Selon un « pas d’ennemi à droite » bien compris – qui n’est pas un « pas d’ennemi à gauche » contraire mais l’opposé de la praxis révolutionnaire –, nous voulons coopérer intelligemment et prudemment (stratégiquement) avec tous ceux qui, peu ou prou, se rapprochent de la loi naturelle et se raccrochent à elle, de près ou de loin, comme centre de gravité de la tradition française : celle de la fille aînée de l’Eglise, comme l’a rappelé elle-même la musulmane Fadira Belghoul. Au Libre journal de la promesse sur Radio courtoisie, elle a expliqué pourquoi La Manif pour tous lui a redonné espoir en la France. Nous vivons ici et maintenant un mode mineur du compromis nationaliste, qu’on pourrait appeler le compromis familialiste, après l’écroulement de la nation causé par la collusion mondialiste du grand capital et du socialisme, de la gauche et de la droite. Notre coalition politique avec d’autres familles intellectuelles et communautés religieuses doit se faire en restant ouvertement catholiques, au nom de la doctrine sociale de l’Eglise, précisant au besoin en quoi certaines revendications moins prioritaires de nos coalisés ne sont pas catholiques, ni donc parfaitement raisonnables…
• Ni laïques ni musulmans ! Nous refusons d’être réduits à cette mauvaise alternative. S’il nous faut composer (se coaliser) tantôt avec des laïcistes contre les excès intolérables de l’islamisme (rappelons-nous les apéros « saucisson-pinard » !), tantôt avec desmusulmans (et non pas avec l’islam !) pour défendre la famille et la vertu naturelle de religion contre l’athéisme tout aussi intolérable, c’est qu’il existe une double ligne de front (1). C’est aussi qu’il y a précisément une troisième voie. La nôtre : catholiques et français toujours ! Cette voie est celle de l’amitié politique ordonnée au bien commun temporel et surnaturel de notre nation. Voie à la fois communautaire et missionnaire, identitaire et inclusive (accueillant ou tolérant certaines communautés dans de justes limites). Nous implorons les évêques, héritiers du testament de saint Rémi, de nous la rappeler selon leur autorité spirituelle.
• Contre l’Attila de l’époque, nous trouvons en Farida Belghoul une alliée momentanée que nous saluons dans cette nouvelle bataille des champs Catalauniques. Oui, les ennemis de nos ennemis peuvent parfois devenir nos amis ! En prudence stratégique, mais aussi en doctrine sociale, si le fondement de cette alliance se trouve dans une réalité certaine : l’amour de la patrie et de la famille, selon un sain et légitime œcuménisme temporel qui s’appuie sur le respect (même partiel) du Décalogue contre ses contempteurs. Mais nous saluons tout autant et plus encore notre sœur chrétienne Béatrice Bourges. Comme nous l’écrit un fidèle lecteur : « (Elle) s’expose seule face à la République maçonnique. Elle a tout bien compris, elle est sensée et courageuse… Des discours, en France, on sait en faire, de l’intelligence en ce pays, il y en a encore. Mais c’est avec de tels engagements personnels que nous reprendrons vie. Il y a à ses côtés en ce moment une bataille à gagner. » Sainte Geneviève et sainte Jeanne d’Arc, aidez-les et aidez-nous !
(1) D’une part une « sécularisation radicale » (la « raison sourde au divin »), d’autre part une « religion sourde à la raison », selon les mots de Benoît XVI à Ratisbonne et dans Lumière du monde : cf. Présent du 23 janvier.

L’armée française en faillite


L’armée française serait en pleine dérive. Avec le Nouveau Livre Blanc sur la Défense de 2013 elle ne sait plus à quel saint se vouer pour contrôler le territoire national et être de toutes les projections de force exigées par la participation aux opérations de l’OTAN. 
Plus que 10.000 homes d’effectifs pour maintenir l’ordre sur le territoire métropolitain et ce pendant la période où les immigrés de Lampédouse déferlent sur le sol européen en cherchant à gagner la zone francophone ! Tout cela se passe à l’époque même où les vannes de l’Europe de l’Est sont en train de s’entrouvrir pour apporter en France la nouvelle lame de fond des contrées peuplées par les gens de la route et autres Bulgares. Décidément il ne manque plus que les combattants de l’opposition syrienne au nombre de 4 ou 5 mille personnes et munis de passeports européens s’il vous plaît qui, après la tant attendue armistice voudront bien rentrer au bercail avec leurs kalachnikovs en guise de souvenir et une jolie collection d’oreilles coupées à montrer aux petits banlieusards en voie d’une rapide islamisation.

Et c’est à ce moment crucial que l’on apprend par la plume du général d’Armée Jean-Marie Faugère les données qui corroborent les faits dont on a eu déjà connaissance par l’entremise du général du Verdier, un fervent sympathisant et peut-être même père spirituel des Sentinelles de l’Agora, organisation semi-clandestine des officiers supérieurs de tous les corps des armées qui ont voulu rendre leur message public à propos de l’incapacité du Président « normal » d’assumer le commandement suprême des troupes nationales.
Il se trouve que le général Faugère décortique le budget militaire pour nous annoncer que les postes de fonctionnement et développement sont réduits à une telle extrémité qu’au lieu d’avoir sa dîme au niveau de 2,5% du Produit Intérieur Brut recommandés par l’OTAN, l’armée française en a moins que 1,4% !!! Avec toutes les conséquences néfastes que l’on puisse imaginer pour le maintien de la sécurité nationale ! Pour que vous compreniez un peu l’ampleur des dégâts, imaginez que l’armée française reste la seule à utiliser les équipements vieux de plus de 40 ans ! Dans le temps il y eut déjà le fameux porte-hélcioptères Jeanne d’Arcavec son enveloppe d’amiante mise sur la cale en 1960 et restée active 50 ans d’affilée que l’on hésitait à envoyer à la casse.
Le pauvre bâtiment de guerre démonté (il fallait peut-être le transformer en musée comme l’était le Colbert à Bordeaux), il n‘en demeure pas moins qu’il reste des avions et des chars d’assaut tout juste bons pour faire peur aux aborigènes australiens. Dramatique comme situation, vous ne trouvez-pas ? Où sont les temps où l’on critiquait l’armée soviétique à cause de son entichement pour les vieilles technologies ? Non seulement les Russes et les Chinois s’arment de plus en plus, sans parler des Etats-Unis qui n’ont jamais désarmé, eux, mais, qui plus est, ces pays se munissent des équipements les plus sophistiqués comme drones de combat ou encore les intercepteurs de cinquième génération bon marché !
Pour que l’on comprenne mieux la portée de la menace, il est à dire que l’avant-dernier Livre Blanc datant de 2008 sans parler de l’édition de 1994 recommandait l’extrême vigilance à l’égard des nouveaux dangers pouvant surgir après la fin de la guerre froide. Au lieu d’y faire attention, on a assuré le passage à l’armée de métier entre 1996 et 2002, la soi-disant « refondation » tout en détruisant la conscription comme un phénomène obsolète (ce qui mina également l’intégration des nouveaux venus, à même titre que l’école l‘armée étant une machine à assimiler) et en faisant des coupes drastiques dans les effectifs pour démoraliser définitivement les troupes.
Trouvez-moi un militaire en vadrouille qui n’a pas peur de montrer son uniforme de nos jours en France! On ne leur recommande pas de revendiquer leur appartenance au corps de l’armée parce que cela fait tiquer les jeunes et « crée des problèmes inutiles » ! Comparez un peu au climat en Amérique ou en Russie où les militaires sont accueillis à bras ouverts par la population y compris en Tchétchénie comme garants de la paix sociale ! J’ai omis de dire que la conscription a toujours pignon sur rue en Russie où le peuple reste bien fidèle au principe démocratique du peuple en armes mis en valeurs par la Révolution française. Est-ce bien cela l’esprit français national que d’avoir une armée mal payée, démoralisée, qui ne croit plus à son Président et dont le budget diminue en peau de chagrin ?
Il y a presque 20 ans, le Général Gallois, un grand classique de la Défense Nationale, a sortiLe Livre noir sur la Défense dans lequel il prévenait ses compatriotes que l’on ne saurait se fier au désarmement et à l’esprit pacifique qui s’installe en Europe, car la Russie, la Chine et les Etats-Unis ne désarment point et que le danger du Sud est imminent. Nul n’est prophète en son pays ! Il fallait que 20 ans plus tard on entreprend un effort de réflexion pour comprendre qu’une nation qui ne veut pas nourrir sa propre armée finira bien par nourrir l’armée de ses ennemis !
Les dernières analyses émanant de la part des officiers haut-placés de la Défense Nationale se mettent quasiment à l’unisson avec le rapport présenté par le numéro 3 de la Gendarmerie Nationale le général Soubelet le 18 décembre dernier à une session la commission parlementaire de « lutte contre l’insécurité ». Il a déclaré que les forces de la gendarmerie n’avaient plus les moyens d’assurer dûment le contrôle du territoire national.
Ainsi donc, en exergue de ma pensée, j’avance que l’armée est en train de passer sous les fourches caudines et que ni gendarmes, ni militaires n’ont plus pleine maîtrise du territoire métropolitain. J’affirme que le pays est tout préparé pour se rendre à l’éventuel envahisseur qui ne tarderait pas de profiter de cette conjoncture anormale. Du temps de mes études à l’IHEDN, mes professeurs me prévenaient déjà qu’il valait mieux que je me convertisse en production des camemberts au lieu de rester dans le dispositif de la défense Nationale. Je suis au regret de constater que sans être madame Soleil, ils ont vu juste. 
Vae victis !

La panique

La panique


La référence aux "années 1930" est une constante des socialistes dans les moments de panique, de même que les accusations de fascisme et d’extrémisme de droite portées à leurs adversaires politiques. Sur le plan historique, il est évident que l’extrême droite raciste et antisémite empoisonne périodiquement la vie politique française et sévit aujourd’hui, même parfois sous des dehors policés. Mais les socialistes sont mal placés pour donner des leçons de vertu démocratique car ils eurent largement leur part, avec d’autres, dans le pourrissement du climat idéologique des années 1930 et sous l’Occupation, comme le montre l’ouvrage de Simon Epstein – historien franco-israélien – Un paradoxe français (Albin Michel): "Que dire du RNP (le parti collaborateur pro hitlérien)? Il est dirigé par une commission permanente comprenant, outre Déat, lui-même néo-socialiste, 14 membres. Sur les 14, cinq sont des néo-socialistes (Benedetti, favier, Lafaye, Levillain, Paul Montagnon), six viennent de la SFIO, l’ancien nom du parti socialiste (Albertini, Desphelippon, Dumoulin, Guionnet, Silly, Zoretti). Barbé, venu du PPF, est un ancien communiste. Deux leaders du RNP, et deux seulement viennent de la droite."
Pourquoi les socialistes ont-ils donc paniqué devant la "manif pour tous" de dimanche dernier, au point de ressortir leurs vieilles lunes sur une histoire des années 1930 qu’ils ne connaissent pas ou avec laquelle ils biaisent en occultant la part de responsabilité de leur propre courant historique? J’y vois trois raisons, par ordre d’importance:
  • La rue incarne d’une certaine façon le peuple et ils ont horreur de sentir qu’elle leur échappe voire se retourne contre eux;
  • La possibilité d’un "mai 1968" à l’envers, d’un printemps brûlant, qui heurterait de plein fouet un gouvernement et une majorité déjà fragilisés;
  • La perspective de la naissance d’un mouvement d’opposition nouveau, né de la base sur le thème de l’enfant, transcendant la fragmentation partisane (fn, ump, udi, modem) sur laquelle repose le pouvoir des socialistes et leur domination électorale, tant ils sont minoritaires dans le pays. 
  • Soyons clair, si un tel scénario venait à se produire, il signifierait la fin du parti socialiste dans sa configuration présente. Ne rêvons pas mais il est permis d’espérer enfin un renouvellement de la vie politique française.