TOUT EST DIT

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lundi 28 octobre 2013

Le droit du sang : le plus républicain


Comment est-on ou devient-on français ? Cette question, comme une pièce de monnaie, a un côté face et un côté pile. Côté face, il y a les données de l’histoire et les exigences de l’intérêt national. Côté pile, il y a l’alchimie idéologique par laquelle la gauche a investi et perverti le débat. C’est ainsi que le droit du sol serait devenu un tabou, et un « marqueur » républicain. Ce sujet offre l’occasion de montrer comment la gauche l’emporte dans la bataille sémantique par une subversion des mots face à laquelle la prétendue « droite » révèle son indigence intellectuelle.
L’histoire est limpide. Les sujets du roi de France étaient les hommes et les femmes qui naissaient et vivaient sur le territoire dont il était le souverain. Ils étaient « régnicoles », étaient soumis à la justice royale et ne demeuraient étrangers qu’à leur détriment puisque, sans héritier, leurs biens devenaient alors, à leur mort, la propriété du roi. La notion de nationalité n’avait guère de définition juridique précise. C’est cette conception monarchique qui prévaut en 1791. La France est toujours un royaume.
Le droit de la nationalité apparaît après la Révolution, et c’est sous le Consulat qu’il reçoit sa première définition. Pas de chance pour la gauche : celle-ci est fondée sur le droit du sang et l’intention est claire. L’égalité acquise des Français leur donne ce pouvoir de transmettre à leurs héritiers, à leurs enfants, la qualité qui est désormais la leur d’être citoyens, comme les nobles avant 1789 transmettaient leurs titres de noblesse. Il est donc clair que le droit du sol est monarchique : c’est le maître du territoire qui détermine l’appartenance ou la dépendance. Il est aussi évident que le droit du sang est une conquête de la Révolution et qu’il est donc le plus républicain des deux.
Le droit du sol refera surface beaucoup plus tard pour des raisons démographiques et militaires, et non poussé par le progrès démocratique. Notre pays, de loin le plus peuplé d’Europe avant la Révolution et l’Empire, voit sa population stagner par rapport à celles de ses voisins et adversaires potentiels. La défaite de 1870 montre l’acuité du problème et l’urgence de sa solution. C’est dans ce contexte qu’apparaît le droit du sol qui, loin de témoigner d’une générosité particulière, est avant tout le droit du sang… qu’il faudra verser.
Ce qui a guidé jusqu’à la dérive récente de la gauche sur ces sujets était l’intérêt national. Les pays d’émigration préféraient le sang pour ne pas perdre des nationaux. Les pays d’immigration souhaitaient en gagner. La France est passée au XIXe siècle d’un camp à l’autre. Désormais, sa démographie améliorée et son assimilation inefficace devraient l’amener à remettre à l’honneur le droit du sang en lui associant un droit qui vaut pour l’acquisition et non pour l’attribution, celui qui est fondé sur la volonté exprimée par des personnes. Pourquoi la gauche a-t-elle avec succès fait croire que le droit du sol était plus politiquement correct ? Tout simplement parce qu’elle vise, selon son habitude, l’intérêt du parti plutôt que celui du pays. Les immigrés récents votent pour elle.
L’automaticité est une atteinte à la liberté et au respect des personnes. Mais vouloir, c’est aussi vouloir les conséquences de ce que l’on veut : la pratique de la langue, l’adhésion aux valeurs, le parcours d’intégration qui en témoigne, la solennité de l’acquisition dépassant la simple formalité juridique correspondaient aux idées de droite qui font de l’appartenance à une nation et de la liberté du choix des personnes des valeurs essentielles. À chaque retour de la gauche, en 1998 ou en 2012, ces valeurs ont été niées. Qui peut donner le moindre crédit au coup médiatique de Copé ? J’ai beaucoup travaillé ces questions en tant que parlementaire et perdu toute confiance dans l’ancienne majorité pour conduire cette réforme nécessaire et légitime.

"Le peuple grec ne peut plus rien donner", prévient le président grec


Les Grecs, frappés de plein fouet par l'austérité, n'ont plus rien à donner, a déclaré lundi le président grec Karolos Papoulias aux créanciers de l'UE et du FMI, à l'approche d'un prochain audit fiscal en vue de nouveaux emprunts."Aujourd'hui, les Grecs ont donné ce qu'ils pouvaient pour surmonter la crise, et cela doit être respecté par l'Europe", a affirmé M. Papoulias à la fin d'une parade militaire en commémoration de la résistance grecque au fascisme, à Thessalonique, dans le nord du pays.
"Le peuple grec ne peut plus rien donner. Ceci est notre message. Et nous n'allons pas céder au chantage. (Nous) ne l'avons jamais fait", a ajouté le président grec, qui a pour habitude de tenir un discours critique envers ses créanciers de l'UE et du FMI.
Une équipe de vérificateurs de la "troïka" (UE, FMI et Banque centrale européenne) doivent passer au crible début novembre les réformes mises en place dans le pays.
Leur rapport déterminera l'émission d'une tranche de crédit supplémentaire d'un milliard d'euros du fonds de sauvetage grec.
D'après les estimations de la "troïka", la Grèce est exposée à une insuffisance financière de 10,9 milliards d'euros d'ici à 2015, dont 4,4 milliards en 2014.
Les experts devraient pousser à plus de coupes budgétaires, mais la fragile coalition gouvernementale d'Antonis Samaras a prévenu que le pays, frappé par la récession, ne pouvait pas se permettre de baisser davantage les salaires et les pensions.
La Grèce a plongé dans la récession en 2008, après avoir été frappée par la crise économique mondiale. Les coûts d'emprunt élevés sur sa dette massive l'a poussé à chercher une aide financière en 2010.
Jusque-là, l'Union européenne et le Fonds monétaire international ont engagé un total de 240 milliards d'euros pour la Grèce dans le cadre de deux plans de sauvetage.
Depuis trois ans, le gouvernement grec a dû augmenter les taxes tout en taillant dans les allocations, les salaires et les emplois.
Depuis 2008, le taux de chômage a triplé, à 27,6%, tandis que l'économie s'est repliée de 22%.

Valls favori encombrant

Valls favori encombrant


Entre un Premier ministre ectoplasmique et un président qui tient du mort-vivant en matière de sondage, la France est plongée dans une espèce d’Halloween politique. Seul surnage Manuel Valls dans le rôle éminemment délicat du chasseur de fantômes.
Un sondage Ifop/Atlantico publié hier confirme le ministre de l’Intérieur dans son rôle de favori pour Matignon, tous électeurs confondus. Il fait jeu égal avec Martine Aubry chez les militants socialistes. Plus inquiétant pour la majorité : 17 % des sympathisants du PS ne désignent aucun candidat susceptible de succéder à Jean-Marc Ayrault. C’est dire l’ampleur du désarroi.
L’avalanche de taxes déversée sur les Français, succédant au magistral loupé de l’affaire Leonarda, ont achevé de convaincre les électeurs que l’exécutif agit sans tenir compte de l’état de l’opinion. Dans ce naufrage, Manuel Valls paraît être le seul homme politique de gauche capable de rassurer. Ses déclarations, souvent source de conflit avec ses amis politiques, expliquent sa position favorable.
Cela ne semble pas suffisant aux yeux du président de la République, qui se refuse à changer de gouvernement. À la décharge de François Hollande, il ne peut guère utiliser comme prétexte l’impopularité de son Premier ministre, les sondages plaçant sa propre cote au fond du gouffre. Il n’a pourtant guère le choix, s’il veut sauver son parti et la majorité d’un désastre électoral printanier. On ne voit pas comment l’équipe Ayrault pourra tenir cinq mois encore face à une telle hostilité.
L’argument de l’inversion de la courbe du chômage, même s’il s’avère justifié, ne sera pas suffisant pour réconcilier le président avec les Français. La magnanimité dont il fait preuve à l’égard de gens qui profitent de manière éhontée du système tranche avec l’intransigeance fiscale qui touche les contribuables. François Hollande s’est éloigné de son peuple. À l’inverse, Valls est sur le terrain et parle de sécurité alors que le chef de l’État ne parle que d’une hypothétique reprise.
Mais voilà, le ministre fait, déjà, de l’ombre au président qui ne pourra pas supporter un concurrent redoutable pour sa réélection, même si celle-ci paraît improbable.

Les vices et la vertu

Les vices et la vertu


Il faut être bien mauvaise langue – ou bien mauvaise plume – pour brocarder le gouvernement sur les zigzags de sa politique fiscale. Revenir le dimanche sur une disposition arrêtée et votée par le Parlement quelques jours plus tôt – on parle de la surtaxation des produits d'épargne – démontre en effet une belle faculté d'adaptation.
Faudrait-il donc remercier nos dirigeants d'une telle « réactivité » ? C'est en tout cas le message que l'on s'est évertué à faire passer tout ce week-end dans la majorité. Pierre Moscovici, ministre de l'Économie, a fait l'éloge de la vertu d'un gouvernement capable « d'entendre les inquiétudes ».
François Rebsamen, patron des sénateurs socialistes, est allé plus loin encore en vantant la « souplesse » du pouvoir et son « art de gouverner ». Comme on aimerait être rassuré de se sentir ainsi « écouté » ! Sauf que, comme le disait La Rochefoucauld, « Les vertus ne sont le plus souvent que des vices cachés ». Et si le gouvernement a accumulé les reculades fiscales ces derniers temps, c'est moins par vertu qu'en raison des vices contenus dans ses projets.
On en vient donc à s'interroger sur l'utilité des députés et du travail parlementaire. Comment n'avoir pas anticipé les réactions populaires à la surtaxation de la petite ou moyenne épargne dans une période de matraquage fiscal ? Il est grotesque que le rapporteur PS du projet de budget de la Sécu ait lui-même remis en question, après le vote de ses collègues socialistes, une mesure défendue deux jours plus tôt dans l'Hémicycle.
Comment n'avoir pas, non plus, mesuré les conséquences dévastatrices de l'écotaxe dans certaines régions ?
Gouverner c'est prévoir et intégrer, en amont, l'état de l'opinion. Et voilà qu'il est annoncé que le manque à gagner résultant de l'annulation de la surtaxation de l'épargne sera compensé par des économies gouvernementales.
Pourquoi n'avoir pas commencé par cela ? Le bricolage pratiqué, à coups d'aménagements d'urgence, interdit toute cohérence à la politique fiscale. Elle n'a pour seule et vraie vertu que de multiplier une inquiétante conjonction de mécontentements.

Et si les investisseurs revenaient en Grèce ?


La bourse grecque va être "déclassée" mais ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle… Explications.
L'INFO. La Grèce va-t-elle redevenir un "paradis" pour investisseurs ? Alors que pendant plusieurs années les Grecs ont souffert, le pays ne serait plus le "pestiféré" des portefeuilles étrangers. Un indice qui marque ce retour en grâce ? Mark Mobius, considéré comme le "gourou" des marchés émergents, qui gère un fonds de 40 milliards de dollars chez Franklin Templeton, une société d'investissements, s'est rendu en Grèce le mois dernier, selon le Wall Street Journal. Il envisagerait même d’acheter des actions de sociétés grecques. Une première depuis dix ans, rapporte Les Echos.
Six années de récession et un déclassement boursier. Les privatisations et l'assainissement progressif du secteur bancaire ont offert un terreau propice. Certains souhaitent remettre leurs "billes" à Athènes. Les Qataris et les Chinois mais également les Américains sont déjà sur le coup. Cela peut apparaître étonnant car le pays connaît sa sixième année consécutive de récession. Le mois prochain, la bourse grecque sera même dégradée de "pays développés" à "l’indice MSCI des marchés émergents". Mais pour Mark Mobius, c'est… une bonne nouvelle : "lors de mon voyage en Grèce, j’ai dit aux gens ’bienvenue, vous avez été surclassés’ dans le club des pays en forte croissance", a-t-il confié au Wall Street Journal.
"Les coûts salariaux ont fortement baissé". L'atmosphère financière grecque commence à s'assainir et les investisseurs, connus pour avoir toujours un temps d'avance, ont compris que le vent était en train de tourner. "Ça sent le profit", confie à Europe 1 un industriel qui ajoute que "la rigueur budgétaire" est toujours payante. "Les coûts salariaux ont fortement baissé. Ça créé un climat beaucoup plus favorable pour des investisseurs. Tout n'est pas réglé du point de vue des difficultés que connaît la Grèce. On est sur un effort de long terme. Mais les prémices de ces améliorations n'en sont pas moins importantes et il faut les retenir", affirme Valérie Plagnol, directrice de recherche au Crédit Suisse, interrogée par Europe 1. Si les gros investisseurs institutionnels préfèrent encore patienter, d'autres "hedge funds" seraient déjà en train d'investir en Grèce. La banque Morgan Stanley, une des principales banques d'investissement du monde, a récemment confirmé sa position "très constructive sur le long terme" en Grèce.
La Grèce obtient un sursis de deux ans
Antonis Samaras © MaxPPP
La croissance repart en 2014 ? Les bons signes économiques se multiplient. Sur le marché obligataire, les taux grecs à 10 ans évoluent désormais quasiment à leurs plus bas niveaux depuis juin 2010. Cela permet à Athènes d'emprunter à moins cher qu'il y a quelques mois. Selon le gouvernement d'Antonis Samaras -qui rassure les investisseurs par sa stabilité-, la Grèce devrait sortir de la récession en 2014 et la croissance pourrait atteindre 0,6%. Le pays, qui a reçu près de 240 milliards d'euros de crédit depuis le début de la crise, pourrait également dégager un léger excédent budgétaire de 340 millions d'euros cette année. Reste le taux de chômage, toujours très élevé. Il devrait néanmoins légèrement baisser de 27% à 26%.

La torche humaine des droits de l'Homme

La torche humaine des droits de l'Homme

La Chine, qui a exilé le dalaï-lama, affirme avoir libéré le Tibet de l'obscurantisme ; mais le Tibet ne goûte guère ce bonheur communiste. Six millions de Tibétains sont asphyxiés par le colonialisme chinois. Ils ne peuvent pas grand-chose face à l'immense puissance de l'occupant. Alors, ils s'enflamment pour leur liberté, au sens propre de la formule. Une vague d'immolations déferle sur le Tibet.
Un mot d'ordre est propagé en secret, raconte la poétesse Tsering Woeser. Elle défie la censure de Pékin dans un livre courageux (1) préfacé par Robert Badinter et donné en exclusivité mondiale à Indigène, qui a révélé et propagé l'indignation de Stéphane Hessel. On ne célèbre plus la fête du Nouvel an pour protester contre les tueries, arrestations, enlèvements, condamnations dont sont victimes les moines comme les gens ordinaires. Le temps s'est arrêté. Le silence du monde lui fait écho. Et les cendres des sacrifiés s'envolent dans l'indifférence.
Depuis 2008, Tsering Woeser tient les tristes comptes et note tout ce qui concerne les nouvelles immolations comme forme de protestation : elle en a compté 125 ! Hommes ou femmes, moines ou nonnes, bouddhistes des différentes écoles tibétaines, nomades ou agriculteurs, collégiennes ou étudiants, ouvriers, peintres, agriculteurs, toutes les strates de la société tibétaine sont touchées par ce phénomène. Elle souligne qu'il ne s'agit pas d'intérêt personnel mais de « générosité et de désintéressement ». Cela nous étonne au point que notre compréhension se heurte à la perplexité. Le Tibet nous apparaît comme une source et un symbole de la non-violence. Alors que comprendre à cette violence contre soi ? « L'immolation est ce que les protestataires isolés peuvent faire de plus percutant tout en respectant les principes de non-violence », répond Tsering Woeser.
Ils ne sont pas kamikazes. Ils ne pratiquent pas l'attentat suicide. Ils n'entraînent pas d'autres vies dans le sillage de leur disparition. Pour nous aider à comprendre leur choix, Robert Badinter évoque « la force morale du sacrifice de soi ». Il salue la lumière des lampes allumées en leur honneur. Lui, grande voix des droits de l'Homme, prend la mesure du refus absolu de l'asservissement. Alors, avec lui, dénonçons « l'éradication des coutumes et de la langue, le génocide culturel dans le silence des États » et ne détournons pas le regard devant « le flambeau qui révèle l'horreur du présent mais éclaire les voies de l'avenir ». La torche humaine des droits de l'Homme brille au Tibet. Cette torche doit s'éteindre et les droits de l'Homme doivent, eux, s'éveiller. Cest le seul feu digne d'embraser les hommes.

(1) Immolations au Tibet, la honte du monde. Tsering Woeser, Indigène éditions, 48 pages, 5 €.

Alain Juppé fustige les «cafouillages fiscaux»

Critiquant les mesures fiscales du gouvernement, le maire de Bordeaux attend aussi que l'UMP s'attelle à la bataille des idées, avant de régler la question du leadership. «Ma liberté, c'est parfois de ne pas répondre.» Alain Juppé n'a donc pas répondu à la question du «Grand Jury-RTL-Le Figaro-LCI» sur sa possible candidature à la présidentielle. 
Tout au plus a-t-il expliqué qu'il ne se prononcerait qu'en fonction des «circonstances». «Et les circonstances, par définition, nous ne les connaissons pas», s'est-il amusé. «Je suis un besogneux, je me suis fixé un agenda», a poursuivi l'ancien premier ministre pour expliquer sa réserve du moment. 



D'abord les municipales de Bordeaux, où il brigue un troisième mandat. Ensuite les européennes, à l'occasion desquelles il veut jouer le rôle d'un «militant de l'Europe». La suite viendra bien assez tôt et l'UMP doit s'y préparer. Car l'UMP n'est pas prête selon lui. «Elle doit d'abord apaiser les compétitions personnelles», explique Juppé qui indique que «la règle est claire». «Nous avons soumis à nos militants une procédure, celle de la primaire, pour désigner notre candidat en 2017, rappelle-t-il. 

Respectons cette règle du jeu.» Il envisage cependant une entorse si jamais les luttes internes devenaient trop violentes. «Si on considère que cela pourrit l'atmosphère, peut-être faut-il aller plus vite», suggère-t-il en évoquant un scrutin organisé «début 2016» au lieu de «fin 2016». « Il vaut mieux réfléchir avant, concerter, bien se préparer que de reculer » En attendant de régler la question du leadership, l'UMP doit s'atteler à la bataille des idées selon Juppé. Ainsi sur la question de l'immigration soulevée cette semaine par Jean-François Copé. «Je suis frappé de voir comment on simplifie les choses. Nous avons en France le droit du sang et le droit du sol, les deux», regrette-t-il. 

Une critique de l'approche de la question par Copé? Juppé s'en défend. «Il y a peut-être des nuances. Je suis dans l'UMP, très attaché à l'UMP, Jean-François Copé est président de l'UMP. Je ne suis pas venu ici pour expliquer les nuances que j'ai avec lui mais les différences que j'ai avec Mme Le Pen.» Pourtant, quand Alain Juppé aborde la question de la «droite décomplexée» - dont Jean-François Copé s'est fait le chantre -, la critique est sans ambiguïté. «Je n'aime pas tellement la formule de la droite décomplexée, explique-t-il. Nos électeurs n'ont plus de complexe: ils votent pour le Front national.» Alain Juppé profite également de l'émission pour tirer quelques flèches sur la majorité. «François Hollande avait dit que j'incarnais physiquement l'impôt. Eh bien je crois qu'il fait mieux que moi», s'amuse-t-il. Il fustige «ce gouvernement qui donne le sentiment d'avoir perdu toute boussole», l'«amateurisme» de l'équipe en place et son «manque de professionnalisme». 

Le maire de Bordeaux pointe ainsi les «cafouillages fiscaux». «Il vaut mieux réfléchir avant, concerter, bien se préparer que de reculer», ajoute-t-il. «On a atteint le seuil du ras-le-bol fiscal, on l'a même dépassé», explique-t-il. Au point que la France pourrait voir les heurts qui se sont déroulés en Bretagne se généraliser? «Je ne suis pas un va-t-en-guerre, précise-t-il. Je ne vais pas parler de jacqueries.» Juppé défend même le principe de l'écotaxe qui est à l'origine de ces manifestations. 

«Il faut une fiscalité écologique. Sur le principe, je suis naturellement d'accord. Mais cette écotaxe arrive au pire moment.» Il demande donc un report, «pour se donner le temps d'y réfléchir à nouveau et de la rendre acceptable. Parce que dans son principe, cela va dans le bon sens».

Courage

Courage


Les sondages démentent l'adage qui promet, après les nuages, le soleil. Ils notaient l'impopularité de François Hollande. BVA, pour Le Parisien, pointe maintenant son manque de courage, à la différence de Nicolas Sarkozy, pourtant rejeté par une majorité de Français. Nous ne sommes pas à une contradiction près.
Le président doit être proche et distant, autoritaire et souple, serpent et colombe… Tout cela, dans la minute qu'impose la nouvelle dictature de l'instant, celle du tweet, Facebook et autres télés tout-info-spectacle. Hollande face à Leonarda ! Mission impossible dans la cacophonie ministérielle et l'indigence du PS…
Encore faudrait-il s'entendre sur la définition du courage en politique. Celui qui inspire des décisions à rebours de l'opinion. L'abolition de la peine de mort ? Oui. Le mariage pour tous ? À voir. Mais le courage ce n'est pas de pousser le peuple dans la rue. Déguisée en Liberté guidant le peuple, sans dire vers où, Ségolène Royal dit au président d'oser.
Mais les déchirures de la société obsèdent François Hollande. Il s'en remet à la vertu cicéronienne du juste milieu. Le socialiste, président des entreprises, avance un pied dans un soulier, l'autre dans le pédiluve. Souplesse ou indécision. Tenir bon, le temps, dit Lucrèce, que la goutte creuse la pierre et lui offre l'occasion d'un acte de rupture. Sur l'Europe 

Parler immigration

Parler immigration


Le site Atlantico m’a sollicité à plusieurs reprises ces derniers jours pour parler de l’immigration. Ne reculant pas devant le débat de société et donnant la parole à tout le monde – par exemple quand il m’oppose à l’expert de « Terra nova » et à un sociologue de sensibilité socialiste (je crois), il incarne un journalisme moderne et vivant. En revanche, il y a quelques années, à la suite de mon départ de l’Elysée, un grand ponte d’une chaîne de télévision nationale m’avait convié, en tant qu’ancien de l’équipe Sarkozy, à un échange discret avec la rédaction de cette chaîne pour « essayer de comprendre » notre position. Trois semaines plus tard, il m’avait rappelé, tout penaud, en s’excusant de ne pouvoir donner suite à sa démarche compte tenu d’un mouvement de protestation du personnel contre ma présence. Sans la moindre rancune, je lui avais dit : « Ne vous en faites pas, les cons et les lâches, j’ai l’habitude. » Il m’avait répondu fâché : « Moi, je ne suis ni con, ni lâche… » « Bien sûr, avais-je précisé, je ne parlais pas pour vous ! » Le sujet est extrêmement complexe à aborder, écartelé entre une dimension ultra-passionnelle et un caractère particulièrement technique. Parler d’immigration expose à se faire traiter de fasciste ou de raciste par les uns, de mondialiste minable  par les autres. Les politiciens jonglent avec ce sujet explosif dans la seule perspective de leur intérêt électoraliste. Sur le droit du sol, par exemple, comment réussir à faire comprendre que sa suppression, explosive sur le plan du symbole, n’aurait strictement aucun intérêt pour la résolution de nos difficultés ? Il bénéficie aujourd’hui chaque année à 30 000 personnes nées et ayant vécu en France qui ne repartiront pas de toute façon, pour 140 à 160 000 acquisitions de nationalité française annuelles au total, dont une majorité par décret de naturalisation, c’est-à-dire par décision du gouvernement sans aucune condition de naissance en France. Que veut-on: déchirer encore davantage la société française ou tenter de régler les problèmes? La vérité, c’est qu’il faut impérativement parvenir à maîtriser et réduire sur le long terme un flux actuel d’environ 200 000 personnes chaque année, en facilitant les créations d’emplois dans les pays d’origine et en contrôlant mieux les frontières. Je regarde l’immigration comme un sujet essentiel pour l’avenir, bien qu’à mille lieues de mes centres d’intérêt personnels. Ce que j’écris est d’ailleurs répétitif et d’une confondante banalité : un pays ne peut pas recevoir un flux migratoire excédant ses capacités d’accueil (notamment sur le marché du travail, avec 3 à 5 millions de chômeurs ) sans s’exposer à la fragmentation, c’est-à-dire la catastrophe.  C’est aussi banal que de dire, en matière économique, qu’une nation ne doit pas consommer plus qu’elle ne produit sauf à tomber dans la dépendance. Mais voilà qui est nettement moins étincelant que de fustiger le droit du sol. Le système politico-médiatique préfère donner la voix aux positions extrêmes, sensationnelles et coupées du réel qu’aux tenants de la banale réalité. La banalité, par sa proximité d’avec la vérité, est en effet bien plus subversive que l’extrémisme sous toutes ses formes.

Le rocker de légende Lou Reed est décédé


Le chanteur s'est éteint à l'âge de 71 ans, selon le magazine Rolling Stone. Ses titres les plus connus sont Walk On The Wild Side et Perfect Day. Les hommages se multiplient sur Twitter. 
Le chanteur et guitariste Lou Reed, légende du rock américain et ancien leader du groupe Velvet Underground, est mort ce dimanche 27 octobre à l'âge de 71 ans, affirme le magazine américain Rolling Stone
Les causes de sa mort ne sont pas connues mais le magazine rappelle qu'il avait subi une greffe du foi an mai dernier, une opération très lourde.  
Lou Reed, de son vrai nom Lewis Alan Reed, était né à New York, Brooklyn, en 1942. Il a grandi dans le quartier de Long Island.  
Il quitte le Velvet au début des années 1970 et se lance dasn une carrière en solo. C'est aors qu'il enregistre ses deux plus grands tubes: Walk On The Wild Side et Perfect Day
Sur Twitter, les hommages se multiplient. Mick Hucknall, le chanteur du groupe Simply Red, écrit: "RIP Lou Reed 71. You defined New York City. Too f****** young. Wayy too young. Berlin one of my most loved albums." Le compte Twitter officiel des Who: "R.I.P. Lou Reed. Walk on the peaceful side."  

La France malade de ces grands démocrates qui oublient la loi de la majorité quand elle ne leur convient plus


Dans l'affaire Leonarda, Harlem Désir, Claude Bartolone ou encore Jean-Vincent Placé ont fustigé la politique de Manuel Valls alors même qu'une écrasante majorité des Français sont en accord avec celle-ci. Un terrorisme de la bien-pensance qui finit par menacer la démocratie.

Dans l'affaire Leonarda, Harlem Désir, Claude Bartolone ou encore Jean-Vincent Placé ont fustigé la politique de Manuel Valls et de François Hollande. "Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la Gauche ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme" a écrit le président de l'Assemblée nationale sur Twitter tandis que le sénateur écologiste a carrément appelé les lycéens à poursuivre les manifestations. Pourtant, une écrasante majorité de Français sont en accord avec la politique du ministre de l'Intérieur. Ces élus sont-ils encore capables d'accepter la loi de la majorité ?

André Bercoff : Pendant que Bartolone, Placé et Désir protestent, l’écrasante majorité des députés socialistes demandent éperdument à Manuel Valls de les épauler pour leur campagne municipale. Par ailleurs, s’il faut placer les valeurs avant la loi, il faut immédiatement donner raison à tous les maires qui refusent, au nom précisément de leurs valeurs,  le mariage pour tous. La conscience n’est ni hémiplégique ni unijambiste, ni relative. Il faut arrêter l’hypocrisie des deux poids et deux mesures.

Les récents propos de François Fillon sur les alliances UMP/FN ont fait couler beaucoup d'encre, tant à droite qu'à gauche, d'aucuns dénonçant des propos infamants et indignes. Si l'on peut être en désaccord avec les déclarations de l'ex Premier ministre, faut-il pour autant laisser s'installer une chape de plomb sur certains tels sujets ?

André Bercoff : Aucune chape de plomb ne peut abolir ou endiguer la liberté d’expression. Le politiquement correct a transformé le débat en chambre sous vide, aseptisée, pasteurisée, où le principe de précaution a remplacé le principe de contradiction. Il y a là, je n’hésite pas à la dire, un fascisme du camp du Bien qui en vaut d’autres. Il faut en finir une fois pour toutes avec le reductio ad hitlerum, cet arbre usé qui cache la forêt des nouveaux totalitarismes. 
Jean François Kahn :  Cette opération de lynchage médiatique est effarante ! On peut dire qu’il a été maladroit, dans le sens ou l’on a probablement pas compris ce qu’il souhaitait nous dire, mais se comporter comme si M. Fillon venait de commettre un crime contre la raison ne se justifie pas.

Doit-on y voir une forme de terrorisme de la bien-pensance ? Cette "dictature du bien" finit-elle  par menacer la démocratie ?

Jean François Kahn : Certaines choses ne peuvent être dîtes, le politiquement correct venant censurer certains champs du discours public.
Lorsqu’ Eva Joly s’est interrogée de la nature militaire du défilé du 14 juillet ou que Georges Frêche a commencé a plaisanter sur l’équipe de France, ils se sont retrouvés face à un torrent d’injures et déchaînements, un peu comme s’ils venaient de réciter Mein Kampf par cœur. On est quelque part dans un système de chasse à la « petite phrase » qui instaure une espèce de censure par lynchage médiatique dès que quelqu’un dépasse « la ligne jaune ».
A l’inverse on note que des expressions extrêmement violentes y échappent totalement, comme lorsque l’on a parlé de « rafle » dans l’affaire Léonarda. Le terme a beau renvoyer à un extrémisme virulent, personne ne s’est offusqué dans Libération ou dans Le Figaro de tels propos. Dans la même veine, Cohn-Bendit n’a pas été particulièrement inquiété d’avoir comparé la rhétorique de M. Valls à l’égard des Roms à celle que tenait les nazis envers les Juifs. On ne peut donc pas tout dire, mais on ne peut s’empêcher de remarquer que dans certains domaines, on a tous les droits.
Cette logique de « guerre » politique, que partagent d’ailleurs tout les partis du FN au Front de Gauche empêche tout argumentaire puisqu’il est interdit sous peine d’oukaze de dire que celui de l’autre camp a possiblement raison sur un thème précis. Dans un tel contexte, le débat démocratique en devient forcément biaisé.
André Bercoff : Elle l’a pratiquement lobotomisée depuis près de trente ans, au nom des fausses valeurs, de l’aveuglement et de la surdité devant le réel. Selon l’expression de Brecht, les gouvernements divers, s’ils n’ont pas tous décidé de changer de peuple, ont totalement négligé, voire méprisé, une partie de celui-ci. Ils la qualifiaient de l’étiquette entre toutes méprisante de « Dupont-la-Joie ». Ils payent aujourd’hui le retour de ce refoulement.

Traduit-elle finalement une vision aristocratique du pouvoir selon laquelle les élites seraient seules à détenir le savoir et la vérité ?

André Bercoff : Elle traduit ce sentiment hélas fort répandu dans les sphères du pouvoir : nous savons mieux que vous ce qui est bon pour vous. Nous sommes vos parents, laissez-nous vous guider, nous qui sommes tellement intelligents et compétents. Au vu des résultats, on peut comprendre que ça ne marche plus.

Cette fracture entre le peuple et les élites se traduit politiquement par une forte poussée du FN. Dans ces conditions, comment le peuple peut-il se réapproprier la démocratie sans forcément se tourner vers les extrêmes ?

André Bercoff : Je pense, hélas, que cela passera par les extrêmes avant de retrouver un équilibre et une santé. Le ras-le-bol est immense mais trop fragmenté pour représenter aujourd’hui l’unité du Tiers Etat en 1788. Mais la nature ayant horreur du vide, nul doute que l’émiettement des protestations et des mécontentements ne trouve un prochain jour son dénominateur commun. Sinon, ce sera le chaos, avec toutes ses béances, ce que personne ne peut souhaiter.

Dictature des lève-tôt : le passage à l’heure d’hiver, rare moment de répit dans la vie des 40% de personnes dont la société violente le rythme biologique de sommeil


Le changement d'heure, cette nuit, nous a permis de gagner une heure de sommeil. Un gain loin d'être superflu pour de nombreuses personnes : une étude montre que l'horloge interne de 40% des Européens est en décalage avec le temps réel.
"Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt", paraît-il. Peut-être. Mais les croyances et adages populaires de ce type qui font la gloire du travailleur valeureux qui se lève aux aurores ont surtout des conséquences sur notre santé. Selon les travaux du chronobiologiste Till Roenneberg, chaque individu possède un chronotype différent - un type de synchronisation interne qui règle le temps de sommeil dont vous avez besoin. Celui-ci varie même en fonction des caractéristiques de chaque personne, notamment son âge.
Une idée qui s'oppose donc au préjugé selon lequel les "lève-tard" seraient des paresseux. Pis, les exigences de la vie moderne (travail, obligations sociales, etc.) ont même tendance à altérer notre sommeil, provocant un décalage entre notre horloge biologique interne et le temps social. Nous serions donc sujets à ce que Till Roenneberg appelle un "jet-lag social" qui, contrairement au jet-lag provoqué par un long voyage, n'est pas ponctuel mais chronique et ne nécessite aucun déplacement physique. Selon le chronobiologiste, plus de 40% de la population d'Europe centrale souffrirait d'un décalage horaire social de deux heures ou plus. Ils sont même 15% à avoir plus de trois heures de décalage avec le temps réel. Et rien ne laisse supposer qu'une recherche effectuée dans d'autres pays occidentaux donnerait des résultats différents.
Interrogée par Atlantico.fr, le Professeur Isabelle Arnulf, spécialiste du sommeil au groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, estime toutefois que ce ne sont pas tant les rythmes du travail qui dérèglent le sommeil mais plutôt l'apparition des "écrans" tels que les ordinateurs ou les tablettes : "L'utilisation de ces écrans empiète le soir sur le temps du sommeil. C'est un phénomène que l'on ne connaissait pas avec la télévision, devant laquelle les gens s'endorment, mais qui se vérifient avec les ordinateurs, qui créent de l'interaction et maintiennent donc éveillés". Selon elle, les adolescents sont les principaux concernés par ces troubles du sommeil, puisque ce sont eux les premiers utilisateurs de ces technologies.

Le sommeil des ados serait donc doublement perturbé : par leur utilisation un peu abusive des ordinateurs et l'exigence des semaines de cours. Alors qu'il est prouvé qu'ils ont besoin d'environ huit à dix heures de sommeil par jour, les adolescents n' atteignent généralement pas ce quota durant une semaine de cours. Une étude récente a démontré que retarder d'une heure le moment du départ à l'école permettait à 50% des jeunes de dormir huit heures. Un chiffre qui se situe habituellement à hauteur de 37,5%. L'Australie a d'ailleurs décidé de tenter l'expérience.

Mais le constat de jet-lag social ne concerne évidemment pas que les seuls adolescents, bien qu'ils soient la population dont le sommeil est le plus fragile. "Notre horloge interne est un peu plus longue que les 24h d'une journée, explique le Pr Arnulf. Elle se retarde d'environ dix minutes par jour". Problème : lorsque le sommeil est affecté, c'est tout le corps qui en pâtit. Moins le sommeil est réparateur, plus notre santé est en danger, d'un point de vue moral comme physique. Il existe heureusement quelques solutions pour "régler" à nouveau notre horloge interne : "L'exposition à la lumière du jour, particulièrement le matin, permet au corps de combler le retard qu'il prend quotidiennement".
L'Organisation mondiale de la Santé a finalement abondé dans le sens des travaux du Pr Roenneberg en insistant sur le danger représenté par les emplois qui provoquaient un trop grand décalage horaire interne. Elle a récemment classé le "travail qui implique une perturbation du rythme circadien (tous les processus biologiques qui ont une oscillation d'environ 24 heures, ndlr)" comme étant une cause potentielle de cancer.
Mais si les effets bienfaiteurs d'une bonne nuit de sommeil sont connus de tous, le Pr Arnulf déplore le manque de recherche dans ce domaine. "Il n'y a qu'une dizaine d'équipes en France qui travaillent sur le sommeil. C'est insuffisant. Surtout que le sommeil représente un tiers de notre vie". De quoi déculpabiliser ceux qui auront envie de faire une petite sieste pour garder la forme.