TOUT EST DIT

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vendredi 11 décembre 2009

La téléphonie mobile, concurrente des postes fixes ?

En 2009, 82 % des Français âgés de 12 ans et plus disposent d'un terminal mobile, soit une hausse de 4 points en un an. Telle est l'une des conclusions de l'enquête annuelle réalisée pour l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET), publiée vendredi 11 décembre.
Intitulée La Diffusion des technologies de l'information et de la communication dans la société française, l'étude a été réalisée par le Credoc, en face à face, auprès de 2 220 personnes représentatives de la population de 12 ans et plus.

Il existe toutefois des disparités en fonction des catégories d'âge. Les 18-24 ans sont les plus grands utilisateurs de téléphone mobile, 98 % en possédant un. Les plus de 70 ans restent, eux, encore réticents, affichant seulement un taux d'adoption de 42 %. Mais, d'une manière générale, la croissance en points est relativement homogène selon les générations.

CROISSANCE PARALLÈLE AVEC LE FIXE

La croissance de l'Internet mobile est aussi l'une des tendances fortes de l'année. Après trois ans de stagnation, entre 7 et 8 %, la proportion de la population qui utilise son mobile pour consulter Internet a doublé en un an, passant à 13 %. "Cela signifie que les usages dépassent à présent les simples technophiles. L'essor d'Internet sur les téléphones s'explique d'abord par la simplification d'utilisation des terminaux mobiles", explique Pascal Faure, vice-président du CGIET. En valeur absolue, on compte donc, en 2009, environ 5 millions d'usagers d'Internet par leur téléphone mobile. Cette pratique est surtout répandue chez les 12-17 ans et chez les cadres (39 %).

Concernant les usages, l'envoi de SMS est en forte progression : 71 % des adultes possédant un téléphone en envoient ainsi régulièrement, contre 66 % il y a un an. Ce taux atteint même 100 % chez les 12-17 ans, avec une moyenne de 90 SMS envoyés par semaine, presque le double par rapport à 2008. Les adultes en écrivent eux 21, contre 15 en 2008.

"Alors que dans d'autres pays, le mobile tend à se substituer au fixe, l'originalité du modèle commercial français est qu'il s'est structuré sur l'offre multiservices, incluant notamment la téléphonie fixe", souligne aussi Joëlle Toledano, membre du collège de l'Arcep. C'est ce qui explique que les équipements à domicile sont en croissance, prenant 3 points en un an, et sont utilisés par 88 % de la population. Entre 2003 et 2007, le taux d'équipement stagnait à 83 %. Ce regain d'intérêt s'explique notamment par l'utilisation de la téléphonie à large bande : 48 % des personnes utilisent désormais une "box" pour téléphoner, soit 9 points de plus en un an.

Pour en savoir plus : L'enquête intégrale (220 pages)

Laurent Checola

Brevets : Apple contre-attaque et porte plainte contre Nokia

Le fabricant américain de l'iPhone, Apple, a annoncé vendredi qu'il poursuivait à son tour le numéro un des téléphones mobiles, le finlandais Nokia, devant les tribunaux américains. Le 22 octobre, Nokia avait annoncé avoir porté plainte contre Apple pour violation de brevets.

Nokia estime que l'iPhone viole dix brevets de Nokia "portant sur les normes GSM, UMTS et LAN sans fil", trois technologies majeures de la téléphonie sans fil, qui permettent la transmission de données et la sécurité des transmissions. Apple estime de son côté que Nokia utilise illégalement 13 technologies déposées par la marque à la pomme, mais n'a pas précisé lesquelles.
Les contre-attaques judiciaires sont classiques dans les procès pour violation de brevet, et donnent aux deux parties des éléments de négociation pour un règlement à l'amiable.

Si Nokia reste le leader mondial de la téléphonie sans fil, le constructeur a été débordé par le succès de l'iPhone sur le créneau des smartphones, ces téléphones multifonctions qui permettent notamment de surfer sur Internet et d'utiliser des logiciels dédiés.

Lipdub des jeunes UMP, beaucoup de bruit pour rien ?

La vidéo officielle est sortie officiellement aujourd'hui, vendredi 11 décembre, mais elle agite les médias depuis deux jours. Cette vidéo, c'est un "lipdub", un clip promotionnel, réalisé par les jeunes militants de l'UMP avec une vingtaine de personnalités du parti, parmi lesquelles Xavier Bertrand, Christine Lagarde, Rachida Dati, Gilbert Montagné (au volant d'une voiture) et David Douillet. Ces derniers chantent en play-back les paroles d'une chanson de Luc Plamondon, composée en 1976 et intitulée Tous ceux qui veulent changer le monde.
Les Jeunes populaires avaient prévus de diffuser le clip sur leur site vendredi. Mais les images ont été diffusées dès mercredi soir sur BFM TV dans l'émission satirique "Sarko Info", puis reprises sur Le Post.fr. Avant d'enhavir les autres médias, ces images ont tourné en boucle sur le Web. Vendredi après-midi, la version "piratée" de BFM TV avait été vue plus de 430 000 fois sur Dailymotion, contre environ 120 000 pour le clip officiel.

La vidéo est vite devenue le sujet de moquerie préféré des internautes. Sur Twitter, certains l'ont déjà rebaptisée "Lipdaube". "Qui a laissé conduire Gilbert Montagné ?", peut-on notamment lire parmi les 800 commentaires de l'article de Libération. Ou encore : "Darcos je meurs... Lagarde... empruntée comme pas deux... Bertrand le pire... Et Pécresse et son bide à l'air... franchement le ridicule ne tue pas mais mais il faudra le ressortir ce clip et souvent !"

"Pour préparer 'Sarko Info', nous avons accès aux rushes de BFM TV, explique Guy Birenbaum, l'un des co-auteurs de l'émission. Ce lipdub, nous l'avons tout simplement récupéré sur les images d'une journaliste qui a filmé, avec son autorisation, l'ordinateur personnel de Benjamin Lancar, président des Jeunes UMP." Guy Birenbaum collabore régulièrement avec plusieurs médias (notamment BFM TV, Europe 1 et Le Post.fr entre autres). Il est coutumier ce type de buzz.

"UN PLAN DE COMMUNICATION RATÉ"

"Il ne faut pas en faire une affaire d'Etat, mais c'est un plan de communication raté, analyse Guy Birenbaum. Leur orgueil les a perdus car ils avaient tenté de passer des accords d'exclusivité avec tous les médias, L'Express, Europe 1, LCI..." Thibaud Vézirian, journaliste pour l'émission "Le Buzz" sur LCI, confirme : "Cela fait plus de deux mois qu'ils nous promettaient une exclusivité. Ils n'ont pas arrêté de faire monter les enchères, allant jusqu'à solliciter les journaux de 20 heures. Au final, ils ont raté leur coup et se sont fait avoir naïvement."

La réalisation de clips d'entreprise, censés divertir et renforcer la cohésion de groupe, n'est pas nouvelle. De nombreuses sociétés ou écoles se sont déjà prêtées au jeu, et des boîtes de production se sont spécialisées dans cette prestation. En politique aussi, des lipdubs ont déjà vu le jour. Lors des dernières élections européennes, en juin 2009, le parti Europe Ecologie avait mis en ligne un clip dans lequel figurait Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Eva Joly entourés de militants. L'UMP, déjà, s'était inspirée du concept mais avec un simple discours de campagne.

Ces précédents n'avaient pas fait autant de bruit ni suscité autant de critiques. "Nous ne sommes pas là pour faire du bruit mais pour porter des idées", se défend Benjamin Lancar, président des Jeunes populaires, à l'origine de ce clip, interrogé par LePost.fr. Ce clip n'est pas celui du gouvernement mais celui des jeunes de l'UMP à destination des jeunes."

LE CLIP AUSSI CRITIQUÉ À DROITE

Si les participants du clip, comme Frédéric Lefebvre et Nadine Morano, ont plaidé en faveur de la vidéo, d'autres personnalités de droite n'ont pas hésité à désavouer l'initiative. "C'est dégoulinant de bêtise, ça me fait de la peine que le show-biz le plus bête, le plus médiocre s'introduise dans la politique, c'est à vomir", a objecté Luc Ferry, ancien ministre de l'éducation, jeudi soir au "Talk Orange-Le Figaro". Moins virulent, l'ancien ministre de l'outre-mer Yves Jégo partage tout de même cet avis. "Je trouve que c'est une erreur et que c'est complètement décalé avec ce qu'attendent nos concitoyens dans cette période de crise", a t-il déclaré vendredi sur Canal+.

Les membres des Jeunes populaires organisent, ce vendredi à Paris, une soirée de fin d'année durant laquelle ils avaient prévu de dévoiler officiellement leur lipdub.
Dorian Chotard

LE CLIP À CHIER DE L'UMP

«Les fesses sont un objet de plaisir mais aussi de culture avec un grand "cul"»

INTERVIEW - Caroline Pochon, co-auteur avec Allan Rotschild du documentaire «La face cachée des fesses», diffusé ce jeudi soir à 22h10 sur Arte...
Pourquoi avoir pris pour sujet les fesses?
La fesse est partout: sur la plage, dans la rue, … Elles sont un élément important des interactions sociales, c’est quelque chose dont tout le monde parle, qui intéresse aussi bien les hommes que les femmes. C’est un sujet qui attire et qui rassure. On parle de fesses pour ne pas parler de sexe. Les fesses permettent de parler de choses crues avec une certaine rondeur et un certain charme.

Comment avez-vous procédé?
Avec Allan Rotschild, nous sommes partis de toutes les œuvres, en sculpture, peinture, littérature, danse, films et même publicité, qui représentent l'arrière-train. Et nous nous sommes polarisés sur cette notion de représentation. Nous avons voulu aller voir ce qu’il y a derrière la face cachée des fesses, décrypter derrière les codes esthétiques, comment les mœurs, le contexte historique et politique contribuent à façonner la représentation qu’on fait et qu’on se fait des fesses. Ainsi, par exemple, à l’époque baroque, Rubens peint une fesse rebondie, flamboyante, preuve que le complexe chrétien qui sévissait auparavant dans la société a été balayé.

Quel était votre objectif?
Les fesses ont été négligées par les ethnologues et sociologues. Ils ne les ont pas choisies comme sujet d’étude à part entière car elles sont un peu suspectes, grivoises. En un mot, car elles ne sont pas nobles. Nous, nous avons souhaité aborder ce sujet de façon sérieuse, pour apprendre des choses aux lecteurs (un livre publié ce jeudi est tiré du documentaire, ndr) et aux téléspectateurs. Nous donnons des définitions, l’étymologie de certains mots, car si les fesses sont un objet de plaisir, de délectation, de jeu, elles sont aussi un objet de découverte, de relecture, de culture avec un grand «c». Ou plutôt avec un grand «cul».
Propos recueillis par Bérénice Dubuc

Henri Guaino fait des vagues à l'Élysée

La personnalité et le rôle du conseiller spécial exaspèrent certains proches de Nicolas Sarkozy. «Le président est le seul qualifié pour me juger !», rétorque-t-il.

La scène se passe mercredi matin, lors de la réunion de cabinet de l'Élysée, dans le salon vert, où le secrétaire général, Claude Guéant, réunit chaque jour, à 8 h 30 précises, les collaborateurs du président. En face de lui, le fauteuil présidentiel est vide. Nicolas Sarkozy ne participe plus depuis longtemps aux réunions de cabinet, mais personne ne se permettrait d'occuper ce fauteuil. Autour de la table, douze ou treize proches collaborateurs du chef de l'État. Chacun trouve sa place, toujours la même. Sont notamment présents les grands conseillers, Xavier Musca, secrétaire général adjoint et conseiller économique, Jean-David Levitte, sherpa du président, et Raymond Soubie. Ce jour-là, la conversation roule sur Henri Guaino.

Raymond Soubie n'a pas du tout apprécié que le conseiller spécial du président ait applaudi la pétition d'intellectuels parue dans le JDD contre le projet de Luc Chatel de supprimer l'enseignement de l'histoire-géo en terminale S.

C'est justement le moment que choisit Henri Guaino pour entrer. Il est, lui aussi, régulièrement absent de ces réunions dont il dédaigne le rituel. Son arrivée tardive et inopinée se fait dans un silence de plomb. Claude Guéant, qui est l'arbitre de ces colloques matinaux, l'accueille d'un : «nous parlions justement de l'histoire…». «Je m'en doutais», lui répond Guaino, extrêmement remonté contre le projet Chatel. Raymond Soubie lui reproche de ne pas seulement «déstabiliser le gouvernement» mais aussi de «déstabiliser le président». Soubie sait très bien que dans les réformes de l'éducation, «si on lâche sur une filière, toutes les autres suivent». Un autre conseiller monte à la charge. «Tu offres un spectacle indigne. C'est la dignité de l'État qui est en jeu !», lui lance-t-il en lui reprochant l'accumulation des initiatives menées dans le dos du cabinet. Depuis la pétition suscitée auprès des députés pour réclamer que le grand emprunt national lève 100 milliards d'euros, jusqu'au recadrage d'Éric Woerth qui avait fait connaître son mécontentement.

Tout en reconnaissant son côté visionnaire, le staff présidentiel lui reproche en réalité son numéro d'éternel samouraï, seul contre le reste du monde. «Ça a été nucléaire», résume un témoin de la scène. «Un clash comme on n'en connaît qu'une fois par an à l'Élysée, et encore», admet un autre. Henri Guaino, quant à lui, a du défi plein les yeux. «Le président est le seul qualifié pour me juger !», s'indigne-t-il, ajoutant qu'il préfère «avoir le soutien d'Alain Finkielkraut et Max Gallo (signataires de la pétition, NDLR) que celui du Sgen-CFDT !» Il confie d'ailleurs en privé : «Les désaccords qui peuvent exister ne concernent que nous. Je ne me promène pas partout avec ma liste de griefs.» Avant d'asséner : «Je travaille avec le président, je ne suis pas le collaborateur des autres.» C'est bien ce que lui reprochent «les autres»…

Tragédien antique

Car Henri Guaino en est convaincu : «La suppression de l'histoire en terminale S n'est pas une erreur, c'est une faute.» Il le dit alors même que le chef de l'État a, à plusieurs reprises, apporté à son ministre de l'Éducation nationale son «soutien total». Même François Fillon est monté au front auprès de Nicolas Sarkozy, pour se plaindre des manières d'Henri Guaino. Il faut dire que le premier ministre, très conforté ces derniers temps dans son autorité auprès de ses ministres, en a plus qu'assez de ce «collaborateur». «Par qui a-t-il été élu ?», demande-t-il souvent.

Ce genre de grande scène, Guaino en est coutumier. «Il grimpe au rideau, et puis finalement ça s'arrange toujours», relativise-t-on à l'Élysée. Mais cette fois-ci, Guaino fait savoir plus souvent qu'à son tour qu'il en a assez des «décisions qui sont prises dans le dos, sans arbitrages». «Il en faut bien un pour lutter contre la technostructure, et le président apprécie ceux qui ont le courage de leurs convictions», décrypte un autre collaborateur, pourtant souvent en désaccord avec Guaino.

Il y a peu, Nicolas Sarkozy a confié à un proche qu'il n'entendait en aucune façon se séparer de son conseiller, dont il ne mésestime ni le dévouement ni ce qu'il lui a apporté. Mais, depuis quelques mois, Henri Guaino est plus sombre. Un ministre le décrit comme un tragédien antique «au côté du trépied fumant des entrailles d'un animal». Certes, Henri Guaino a perdu l'arbitrage sur le grand emprunt. Il prend acte, aussi, «qu'on ne veut pas de lui à la tête d'une grande entreprise, que ce soit EDF ou une autre», estime un ami du chef de l'État. «Plus il parle, moins il a barre sur les décisions. Le processus de divorce est en cours», veut néanmoins croire un visiteur du soir.

Les Américains "consomment" en moyenne 100 000 mots par jour

En moyenne, les Américains sont exposés à des informations extérieures durant 11 heures et 50 minutes par jour, ce qui représente environ 100 000 mots dans une journée. Ce sont les chiffres auxquels sont parvenus des chercheurs de l'université de San Diego, qui se sont penchés sur la quantité de données reçues dans les foyers américains, tous supports confondus.
Basée sur les chiffres de l'année 2008, l'étude montre que la télévision reste, de loin, la source principale d'information des Américains : avec plus de 4 h 50 en moyenne et par jour, elle devance la radio (2 h 10) et les ordinateurs (un peu moins de 2 heures). Principale surprise de ce classement : le temps dévolu aux jeux vidéo, qui dépasse nettement le temps moyen consacré à la musique (hors radio) et au cinéma.

Les chiffres montrent toutefois que les nouvelles formes de loisirs ou d'information (Web, jeux vidéo…) ne se substituent pas directement aux formes existantes : c'est surtout le temps global d'exposition à des informations qui augmente. La télévision, par exemple, ne représentait "que" 4 h 05 par jour en l'an 2000.

LE POIDS DES MOTS

Depuis les années 1980, la quantité d'informations et de messages auxquels les Américains sont exposés a donc été démultipliée. Au début des années 1980, le chercheur Ithiel de Sola Pool estimait qu'au total, 4 500 trilliards de mots étaient "consommés" chaque année sur le territoire américain. En utilisant les mêmes critères de calcul, les chercheurs de l'université de San Diego arrivent à un total de 10 845 trilliards pour l'année 2008, soit environ 100 000 mots par Américain et par jour contre 54 500 en 1980.

En utilisant le volume en mots pour comparer les différents supports, l'importance relative des différents modes de diffusion change de manière significative. Si la télévision reste, de loin, le premier "pourvoyeur de mots" (44 %), c'est l'ordinateur qui arrive en deuxième position (27 %), dépassant la radio (10,6 %). Les chercheurs expliquent cette disparité par l'importance des radios musicales : même si la durée d'écoute reste très supérieure au temps passé sur ordinateur, l'utilisation d'Internet expose les Américains à une forte densité d'informations, ce qui est moins le cas de la radio.