TOUT EST DIT

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mardi 27 octobre 2009

Facebook, à mort !

La semaine dernière, Facebook a mis en ligne la nouvelle formule de sa page d’accueil présentant, notamment, un nouveau système de « suggestions ». En plus des classiques « Devenez fan de cette page » ou « Vous connaissez peut-être cette personne », le site propose maintenant à ses membres de « prendre des nouvelles » des amis auxquels ils n’écrivent pas souvent, de les aider à enrichir leur profil en écrivant quelque chose sur leur mur, ou de leur suggérer de nouveaux amis. Une initiative sans doute très louable et très altruiste dans l’esprit de ses créateurs, mais plutôt horripilante dans les faits, quand on réalise qu’on se fait rappeler à l’ordre et donner des leçons de sociabilité par un programme automatisé. Et le système peut devenir carrément glauque quand le bloc des suggestions propose de prendre des nouvelles d’un ami... décédé.

C’est pour éviter de confronter les utilisateurs à ce dérangeant cas de figure qu’une note du blog officiel de Facebook, publiée hier, aborde la démarche à suivre pour que les profils de membres défunts soient reconnus comme tels dans le réseau social. Max Kelly, de l’équipe sécurité de Facebook, rappelle que l’on peut demander au site de « mémorialiser » le profil du mort. Pas de le supprimer — n’exagérons rien, il s’agit de Facebook et le respect a ses limites —, juste d’en faire un mémorial numérique. N’importe qui peut effectuer cette demande via un formulaire en ligne, en précisant la relation entretenue avec le compte visé (famille, ami, collègue, ou « autre ») et en fournissant une « preuve de décès » : nécrologie ou « article de presse » prouvant l’événement. Pour Facebook, donc, n’est mort que celui dont on parle dans le journal, et encore — seulement si l’avis est lisible en ligne. Car étrangement, le champ « Preuve de décès » ne permet pas d’envoyer au site un document scanné sous forme de pièce jointe, mais uniquement d’y écrire du texte ou d’y coller un lien.

McDonald's quitte l'Islande en raison de la crise financière

REYKJAVIK (Reuters) - McDonald's annonce qu'il met la clé sous la porte en Islande en raison de la gravité de la crise financière frappant ce pays nordique.
Ses trois restaurants, sous franchise de Jon Ogmundsson depuis 2004, fermeront leurs portes le 31 octobre à minuit.
"La complexité opérationnelle unique de la pratique des affaires en Islande, ajoutée au climat économique très difficile régnant dans ce pays, font qu'il est financièrement prohibitif de poursuivre nos activités", explique McDonald's Europe dans un communiqué.
Le n°1 mondial de la restauration rapide précise que dans ces conditions, elle n'entend pas pour le moment chercher un nouveau partenaire en Islande.
Jon Ogmundsson compte pour sa part lancer une nouvelle chaîne de hamburgers appelée "Metro".
Les banques islandaises ont fait faillite à l'apogée de la crise mondiale du crédit, plongeant toute l'économie dans un profond marasme. L'économie du pays dépend principalement d'une aide financière du FMI d'un montant de dix milliards de dollars.
Omar Valdimarsson, avec Martine Geller à New York, version française Jean-Loup Fiévet

Banques : l'Etat va recevoir 713 millions d'euros d'intérêts

L'Etat français va recevoir 713 millions d'euros d'intérêts des capitaux apportés aux banques françaises. BNP Paribas versera à elle seule 226 millions.
"Les banques vont payer 713 millions d'euros supplémentaires à l'occasion des remboursements qui vont intervenir dans les jours qui viennent", a indiqué ce mercredi Hervé Novelli, le secrétaire d'Etat aux PME, à l'Assemblée nationale. Ces intérêts seront versés par les banques qui ont reçu de l'Etat près de 20 milliards d'euros depuis le début de la crise financière.

BNP Paribas versera à elle seule 226 millions d'euros au titre d'intérêts. Suivent le Crédit Agricole (220 millions), la Société Générale (185) et le Crédit Mutuel (82 millions). Ces quatre établissement ont déjà remboursé les aides reçues depuis 2008 ou sont sur le point de le faire.

Par ailleurs, la garantie apportée par l'Etat aux banques pour qu'elle puisse se financer sur les marchés lui a par ailleurs rapporté 1,4 milliard d'euros, a rappelé Hervé Novelli.

Ces pubs qui font hurler les féministes

La dernière en date, la pub du Cantal, a provoqué un véritable tollé au sein du collectif les "Chiennes de garde". Même la secrétaire du PCF, Marie Georges Buffet, a demandé son interdiction. Retour en images sur ces pubs accusées de dégradées l'image de la femme.

La pub du cantal : "Oublier le cantal ça peut-être fatal"

Lancée au début du mois d'octobre, la nouvelle campagne publicitaire du Cantal n'est décidément pas au goût de tout le monde. Avec pour slogan "Oublier le Cantal, ça peut être fatal", la publicité raconte les mésaventures de "Chantal", jeune mariée, qui parce qu'elle oublie le Cantal (le jour de son mariage ou de son départ en vacances), se voit abandonnée par son compagnon. Une idée qui n'a guère séduit "La meute des Chiennes de garde". Ce lundi, c'est Marie-George Buffet qui leur a emboîté le pas. La secrétaire nationale du Parti Communiste a envoyé une lettre ouverte à Roselyne Bachelot, demandant, elle aussi, le retrait de la publicité.
PERSONNELLEMENT, JE LA TROUVE EXCELLENTE CETTE PUB,N'EST-CE PAS DU SEXISME DE PRÉSENTER DES PUBS OÙ LES HOMMES SONT "HUMILIÉS" DANS DES PUBS COMME CELLE QUI MONTRE UNE FEMME RETIRANT UN JEU ÉLECTRONIQUE DES MAINS DE SON "MARI" POUR Y JOUER ?
OU CELLE DU BOURSIN AU ROQUEFORT ? ELLES ME FONT BIEN MARRER CES NANAS !

Le foot français a plus de valeur financière que sportive

C'est ce que révèle un classement de Futebol Finance. Ce site de foot portugais s'est essayé à dresser un classement des équipes nationales en fonction de la valeur financière des joueurs qui les composent, afin de les comparer au classement FIFA.

Le site de finance du foot Futebol Finance a estimé la valeur économique des sélections nationales en 2009, afin de les comparer au classement FIFA. Celui-ci est établi sur des critères sportifs à partir des résultats des équipes nationales au cours des quatre dernières années

La plupart des nations parviennent à transformer l'investissement économique dans leurs effectifs en victoires. Mais la France fait partie des mauvais élèves : si elle occupe la 3ème place économique du classement 2009, avec des joueurs qui attirent les clubs étrangers (Henry, Diarra, Benzema, Gallas), ses performances sportives sont bien en deça de la 3e place: elle occupe le 10e rang au classement Fifa.

Les classements de l'Espagne et du Brésil sont plus cohérents : les deux équipes se disputent les deux premières places des deux classements économique et sportif.
Le classement de Futebol Finance

1. Espagne 510 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 20,4M€)
(Ranking FIFA : 2ème place)
2. Brésil450 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 17,9M€)
(Ranking FIFA : 1ère place)
3. France 440 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 17,6M€)
(Ranking FIFA : 10ème place)
4. Angleterre420 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 16,8M€)
(Ranking FIFA : 7ème place)
5. Italie 400 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 16M€)
(Ranking FIFA : 4ème place)
6. Argentine390 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 15,6M€)
(Ranking FIFA : 8ème place)
7. Portugal 340 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 13,6M€)
(Ranking FIFA : 17ème place)
8. Allemagne 290 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 11,6M€)
(Ranking FIFA : 4ème place)
9. Pays-Bas 280 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 11,2M€)
(Ranking FIFA : 3ème place)
10. Russie210 millions d'euros (valeur moyenne par joueur : 8,4M€)
(Ranking FIFA : 6ème place)

LE MYSTÈRE DASSAULT

De la politique aux affaires, le porte-drapeau de l'industrie militaire nationale vole de succès en succès. Pourtant, Semé Dassault décrète un silence radio. Résultats négatifs, défi du Rafale... le repli stratégique est aussi une reprise en main dynastique.
Que se passe-t-il à l'intérieur de la maison Dassault ? Depuis l'été dernier, plus rien ne doit filtrer hors de l'imposant hôtel particulier qui abrite le siège du groupe familial, sis au rond-point des Champs-Elysées, à Paris. Le 29 septembre, le conseil de famille, instance qui régit la vie du groupe, arbitre les ambitions et décide des investissements, a formellement demandé le silence aux quatre enfants de Serge et Nicole Dassault.
Depuis cette date, il est interdit à Obvier, Laurent, Thierry et Marie-Hélène de s'exprimer sur toute autre question que leurs activités personnelles. Rien, donc, surtout ce qui touche au groupe. Quant à Serge Dassault et à son proche conseiller Charles Edelstenne, membre du conseil de surveillance et du «comité des sages» du groupe familial, également PDG de Dassault Aviation et président de Dassault Systèmes, ils refusent farouchement toute idée d'interview. Quel mystère y a-t-il donc à cacher ?
En apparence, ils n'ont pourtant qu'à se féliciter de ce qui leur arrive. Industriel, patron de presse mais aussi homme politique, Serge Dassault vient de gagner une bataille qui lui tenait à coeur. Déclaré inéligible pour un an à Corbeil-Essonnes, dont il était maire depuis 1995, il a réussi le 4 octobre à faire élire son conseiller Jean-Pierre Bechter face à la gauche locale, à 27 voix près. Une revanche personnelle. «Il a rajeuni de dix ans», se réjouit son entourage.
Autre sujet de satisfaction, l'investissement personnel de Nicolas Sarkozy dans l'exportation du Rafale, pour lequel le président brésilien Lula a exprimé sa préférence le 7 septembre, lors de la visite à Brasilia du président français. A la clé, un probable contrat de 4 à 5 milliards d'euros pour Dassault Aviation. Une autre revanche pour l'industriel, qui n'a pas encore vendu un seul de cet avion de combat à l'étranger. Enfin, à la surprise générale, Dassault est devenu en mai l'opérateur industriel du groupe d'électronique Thaïes, que convoitait EADS. Face au géant européen, le groupe familial fait désormais figure de porte-drapeau de l'industrie française de l'armement. Encore une revanche.

Crime de lèse-majesté
Et pourtant, quelque chose ne tourne pas rond dans la société créée par Marcel Dassault. Faut-il en faire porter la responsabilité à Olivier, l'aîné de la troisième génération, qui a brisé un tabou en donnant cet été une interview retentissante à La Croix ? C'était la première fois que le député (UMP) de l'Oise s'exprimait de la sorte : «Je suis le plus qualifié pour la succession», proclamait-il le 1er juillet, insistant sur ses qualités d'«ingénieur», de «pilote» et d'«eu de la nation», ayant de surcroît «des contacts politiques au plus haut niveau».
Ces déclarations illustrent le sentiment de frustration qui habite aujourd'hui les petits-enfants de Marcel Dassault. Tous peinent en effet à se faire un prénom, même s'ils ne sont pas vraiment à plaindre, surtout depuis la donation-partage intervenue en décembre 2008 (lire page 74). Ces propos ont été ressentis comme un crime de lèse-majesté par le chef de famille qui ne compte aucunement se retirer des affaires, malgré ses 84 ans. «Ma succession n'est pas ouverte», a rétorqué Serge Dassault par un communiqué envoyé à l'Agence France Presse. Ambiance. Le moment, il est vrai, n'est pas le mieux choisi. Non seulement parce que les grandes manoeuvres ne sont pas terminées - il serait question d'un rapprochement Thales-Nexter -, mais aussi parce que la crise a fragilisé le holding familial, le Groupement industriel Marcel Dassault (GIMD). La maison connaît des difficultés qu'elle préférerait ne pas voir médiatisées. Les chiffres que Challenges a pu se procurer sont éloquents. En 2008, le GIMD a enregistré une perte de 86,5 millions d'euros, contre un bénéfice de 138,9 millions en 2007. Le dernier déficit remontait à 2002, et encore son montant était-il symbolique. Fini, l'époque où tout semblait facile.

Investissements malheureux
Serge Dassault, qui avait, en 2004, consacré 1,2 milliard d'euros au rachat de l'ex-empire de presse de Robert Hersant, ne peut que constater aujourd'hui l'étendue des dégâts (lire page 71). Pour tenir compte des mauvais résultats de la Soc- presse, la maison mère a dû passer une provision de 95 millions d'euros en 2008, a reconnu Serge Dassault dans son rapport de gestion du GIMD, à l'occasion de l'assemblée générale mixte des actionnaires du 30 septembre 2009. Le lendemain même de l'interdiction faite aux représentants de la troisième génération de donner des interviews... Ceci explique sans doute cela. Le groupe Dassault devra-t-il recapitaliser ses activités de presse ? C'est l'une des questions que se pose aujourd'hui la famille. Ce n'est pas la seule. Alors que la crise a gelé le marché des avions d'affaires Falcon - ce qui n'a pas empêché Dassault Aviation d'augmenter la distribution de dividendes en 2008 - et affecté la rentabilité des activités immobilières (lire page 70), certains investissements sur les marchés financiers se sont révélés particulièrement malheureux. Selon le rapport de Serge Dassault, le groupe a également dû provisionner «10 millions d'euros sur des opérations de dérivés conclues avec Lehman Brothers», la banque dont la faillite a précipité la crise à Wall Street, et 16 millions d'euros sur le portefeuille actions, en raison de «l'évolution défavorable des cours de Bourse». Et en pleine tempête boursière, à l'automne 2008, le groupe a acheté 2% de Veolia Environnement. Un investissement de 221 millions d'euros, le plus important de l'année pour la famille Dassault. Mais l'entreprise de services aux collectivités dirigée par Henri Proglio, lequel siège au conseil d'administration de Dassault Aviation, n'avait pas encore terminé sa dégringolade boursière. Et Dassault a dû inscrire à ce titre 30 millions d'euros de provisions supplémentaires pour dépréciation. Heureusement, Dassault Systèmes et son logiciel Caria, qui a fait une grande partie de la fortune familiale, et celle de son fondateur, Charles Edelstenne, fait mieux que résister et reste fortement bénéficiaire. Que se passerait-il si ce n'était plus le cas ? Bien sûr, le groupe a déjà traversé des périodes difficiles : après l'élection de Mitterrand en 1981, avec les nationalisations, ou lorsque Serge Dassault a dû batailler contre le ministre de la Défense, André Giraud, pour prendre la tête de Dassault Aviation au décès de son père. Sans compter la période de vaches maigres qui a suivi, quand l'Etat refusait de passer commande du Rafale, jusqu'au feu vert du Premier rninistre Jacques Chirac, en 1988.

Persévérance payante
Maintes fois, on a diagnostiqué le déclin de la maison Dassault, pronostiqué la perte de son indépendance ou raillé sa stratégie franco- française. Mais la persévérance des Dassault, leur influence personnelle, leurs réseaux au sein du pouvoir et de la hiérarchie militaire, ainsi qu'une bonne dose de chance leur ont permis de passer la vague à chaque tempête. Comme ce lundi d'avril 1997 où Serge Dassault, la mort dans l'âme, s'apprêtait à signer le projet de rapprochement de sa filiale aéronautique avec l'entreprise publique Aerospatiale, imposé par Jacques Chirac. Le destin en décida autrement. La veille, le président de la République avait annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale. La fusion Dassault-Aerospatiale ne vit donc jamais le jour.
Douze ans plus tard, Dassault continue de faire de la résistance. Mais entre-temps, un président de la République a trouvé en lui un écho à ses propres convictions. «Dassault, qui a toujours été anti-européen, est très écouté maintenant, car l'Europe est en panne d'idées», estime Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Déjà, à Bercy, Nicolas Sarkozy n'avait pas hésité à heurter les bons sentiments européens pour sauver Alstom ou éviter à Sanofi -Aventis une OPA helvétique. A l'Elysée, cet adepte de la politique industrielle continue de privilégier les solutions françaises lorsqu'il y en a. Mieux vaut Dassault qu'EADS. Ainsi n'a-t-il pas souhaité confier au groupe européen les clés de Thales lorsque Alcatel-Lucent a voulu vendre sa participation. Marqué par ses problèmes de gouvernance franco-allemande, EADS n'a même pas eu le droit de concourir. Au grand dam de son président exécutif, Louis Gallois, qui en a abandonné son mandat d'administrateur de Dassault Aviation ! Dassault a bel et bien été désigné à cette occasion «champion national», sans que les avantages et inconvénients de son caractère familial aient été évoqués. Maintenant, il va falloir assumer.
Ce mardi 6 octobre, une cérémonie se déroule dans un salon du secrétariat d'Etat à la Défense, rue de Bourgogne à Paris. Les dirigeants de Dassault Aviation et Thales signent avec le secrétaire d'Etat Hubert Falco des conventions destinées à faciliter l'envoi d'experts des deux entreprises sur des théâtres d'opérations tels que l'Afghanistan, notamment pour améliorer le soutien au Rafale. Une initiative qui traduit «la volonté de l'Etat de renforcer le lien avec Dassault Aviation sur le terrain», souligne dans son discours Jacques Pellas, le secrétaire général de l'avionneur. Directeur des affaires France de Thales, Didier Brugère évoque quant à lui «l'exemplarité» que doit s'imposer le «premier fournisseur de la défense française». «Vous avez devant vous le complexe militaro-industriel», plaisante un réserviste en uniforme. Il n'a pas tout à fait tort, même si ce complexe est bien plus modeste que celui qui s'active de l'autre côté de l'Atlantique.

L'heure de vérité
«Pour la première fois de la Ve République, nous avons un président qui fait avec son industrie ce que fait le président américain», se félicite-t-on au rond-point des Champs-Elysées. Envoyer plus d'industriels sur le terrain, pour tirer le meilleur parti des «retours d'expérience» et mieux exporter ? Les Américains pratiquent cette politique depuis longtemps. Un président VRP ? «Vendre des avions de combat est politique», martèle Charles Edelstenne. Comme son homologue américain, Nicolas Sarkozy dispose désormais d'une war room, cellule chargée de coordonner les ventes d'armes à l'étranger. Et ça marche, comme au Brésil, à charge pour Dassault de transformer la «préférence» de Lula en contrat sonnant et trébuchant. Une négociation sous pression, car l'élection présidentielle a lieu l'an prochain et le président Lula ne se représente pas.
Cette négociation peut-elle capoter ? «Nicolas Sarkozy et le président Lula ont bâti un partenariat fort, dans les sous-marins, les hélicoptères, les avions et le civil, et il y a une réciprocité» , argumente Eric Trappier, directeur général international de Dassault Aviation. L'heure de vérité ne va pas tarder. Après le Brésil, ce sera au tour des Emirats arabes unis (EAU) de se décider fin 2009 ou début 2010, puis à la Suisse, en février. Trois négociations-clés pour l'avenir de Dassault, et pour le pari industriel de Nicolas Sarkozy. D'ici là ? Motus et bouche cousue au rond-point



Tel père, tel fils

MARCEL DASSAULT - Avions
Diplômé de l'Ecole supérieure d'aéronautique, Marcel Bloch, devenu Dassault après la Seconde Guerre mondiale, était un pionnier, inventeur de l'hélice Eclair. De ses ateliers sortiront l'Ouragan, premier avion à réaction de série fabriqué en France, puis les Mystère et les Mirage.
- Presse
Marcel Dassault était propriétaire de Jours de France, hebdomadaire à gros tirage dont le siège était installé au rond- point des Champs-Elysées. Il y tenait sa rubrique «Le café du commerce». Ce magazine avait été racheté, puis fermé, par Robert Hersant.
- Politique
Député de l'Oise, Marcel Dassault a été le doyen de l'Assemblée nationale de 1978 à 1986. Il était proche de Jacques Chirac dont il avait soutenu la carrière depuis ses débuts en Corrèze. Son petit-fils, Olivier, est aussi député de l'Oise, mais la circonscription a depuis été redécoupée. SERGE DASSAULT - Avions
X-Supaéro, le fils de Marcel Dassault a mis des années à imposer le Rafale, conçu du vivant de son père, à l'armée de l'air et à la Marine. Il tente avec la même obstination de l'exporter. Il a développé avec succès les avions d'affaires Falcon, jusqu'à la crise financière qui a gelé le marché.
- Presse
Serge Dassault a racheté l'ancien empire Hersant, la Socpresse, en 2004, dont il a depuis revendu la plupart des titres, sauf celui qui le faisait rêver : Le Figaro. Mais il n'en a pas retiré autant de satisfaction qu'il en espérait, car il ne peut y exprimer ses points de vue.
- Politique
Serge Dassault est membre de l'UMP. Il a conquis en 1995 la mairie de Corbeil-Essonnes, tenue jusque-là par le PC, mais a été déclaré inéligible pour un an après des irrégularités constatées lors des dernières élections municipales. Sénateur de l'Essonne depuis 2004, il est et doyen du Sénat.

Anne-Marie Rocco

Peu de quotidiens nationaux demain

Les ouvriers du Livre CGT des NMPP ont appelé, aujourd'hui dans un communiqué, "à observer dans un premier temps un arrêt de 24 heures" de la distribution des journaux, à partir d'aujourd'hui La CGT des NMPP (Nouvelles messageries de la presse parisienne, principale société chargée de la distribution) se déclare "solidaire de toutes les initiatives" du Syndicat général du Livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT).

Ce syndicat est en désaccord avec le Syndicat patronal de la presse quotidienne nationale (SPQN) concernant certaines modalités de la modernisation des imprimeries de ce secteur. "Le syndicat patronal a mis des textes à la signature sur lesquels nous ne sommes pas d'accord, à savoir le nouveau contrat social dans la profession pour moderniser les entreprises et licencier du personnel", a déclaré Laurent Jourdas, délégué syndical central des NMPP.

Selon le syndicaliste "à la suite d'une fin de non recevoir" de la part du SPQN lors de négociations mardi matin, "il a été décidé un arrêt de travail concernant les quotidiens nationaux". Le Monde daté du mercredi 28 octobre n'a d'ailleurs pas été imprimé en raison d'un arrêt de travail du SGLCE-CGT.

Amende de 10.000€ pour Dieudonné

L'humoriste Dieudonné a été condamné aujourd'hui à 10.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour des propos sur la scène du Zénith lors de la remise du "prix de l'infréquentabilité" à l'historien révisionniste Robert Faurisson par une personne déguisée en déporté juif.
Un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende avaient été requis à son encontre, le 22 septembre, par le procureur de la République Anne de Fontette.
A l'audience, l'humoriste avait qualifié son geste d'"attentat humoristique" tout en tentant d'en relativiser la portée et en invoquant sa "liberté d'expression".
Le tribunal a par ailleurs condamné Dieudonné M'Bala M'Bala à verser un euro au titre de dommages et intérêts à huit associations qui s'étaient portées partie civile et un total de 10.000 euros pour frais de justice à l'ensemble de ces associations.

Dans son jugement, le tribunal a estimé que Dieudonné s'était bien rendu coupable d'"injure publique" envers des personnes d'origine ou de confession juive.
Me Michael Ghnassia, avocat de SOS Racisme s'est déclaré "tout à fait satisfait de cette décision qui confirme que Dieudonné est un récidiviste de l'injure raciale". Pour Me Stéphane Litli (Union des étudiants Juifs de france), "ce provocateur a ainsi été invité par le tribunal à réviser les fondements de son humour antisémite"
Deux condamnations pour propos antisémites ont déjà été prononcées à l'encontre de Dieudonné. La cour d'appel de Paris avait confirmé le 26 juin 2008 sa condamnation à 7.000 euros d'amende pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la Shoah à de la "pornographie mémorielle". La cour d'appel l'avait condamné le 15 novembre 2007 à 5.000 euros d'amende pour avoir comparé en 2004 les "Juifs" à des "négriers".

Dieudonné, 43 ans, s'est forgé l'image d'un provocateur professionnel adepte de déclarations choc sur la religion ou les Juifs et se pose volontiers en redresseur de torts d'un pays qui occulterait son rôle dans l'esclavage et la traite des Noirs.
Dimanche, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu un arrêté préfectoral interdisant son spectacle et l'autorisant donc à se produire ce même jour en soirée à Grenoble. Le préfet de l'Isère avait interdit par arrêté ce spectacle, craignant "des troubles à l'ordre public".
Plusieurs municipalités ont interdit ces dernières années ses représentations.
Le parquet de Paris a ouvert le 4 juin 2009 une enquête préliminaire à l'encontre de l'humoriste pour injure antisémite dans une vidéo sur internet où il dénonce "le puissant lobby de youpins sionistes".
L'humoriste avait mené, pour les élections européennes du 7 juin 2009, une liste "anti-sioniste" qui avait réalisé le score moyen de 1,30 % en Ile-de-France, seule circonscription où elle se présentait.
Le terroriste Carlos, emprisonné à la centrale de Poissy, lui avait alors apporté son soutien.

Angolagate : Charles Pasqua condamné à un an de prison ferme

Les jugements du procès de l'Angolagate, une affaire de vente d'armes de guerre à l'Angola dans les années 1990, ont été rendus, mardi 27 octobre, par le tribunal correctionnel de Paris. L'ancien ministre Charles Pasqua a notamment été condamné un an de prison ferme et a déjà fait part de son intention de faire appel.
M. Pasqua, sénateur et ancien président du conseil général des Hauts-de-Seine, âgé de 82 ans, écope de trois ans de prison dont deux avec sursis et 100 000 euros d'amende pour "trafic d'influence". Le jugement va au-delà des réquisitions, le procureur n'ayant requis que trois ans avec sursis pour M. Pasqua.

Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak ont chacun été condamnés à six ans de prison ferme, assortis d'un mandat de dépôt à l'audience pour M. Falcone. Les deux hommes ont indiqué qu'ils feraient appel. "Il a été amplement démontré à l'audience qu'entre 1993 et 1998, Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak se sont livrés à une activité de commerce de matériel de guerre pour un montant de 793 millions de dollars. Cette activité revêt un caractère illicite. La destruction méthodique et habituelle de preuves suffit à caractériser l'élément intentionnel", a conclu le tribunal.

M. Falcone, 55 ans, a été déclaré coupable de trafic d'armes illicite, d'abus de biens sociaux et de trafic d'influence sur le financement du loyer de Charles Pasqua (1,5 million de francs) pour son mouvement. Il a cependant été relaxé de l'accusation d'abus de confiance.

LE FILS DE FRANÇOIS MITTERRAND CONDAMNÉ À DEUX ANS AVEC SURSIS

Le romancier Paul-Loup Sulitzer a été condamné à quinze mois de prison avec sursis et 100 000 euros. Il était accusé d'avoir perçu 380 000 euros pour user de son influence dans le monde des médias afin de redorer l'image des deux associés. Dix-huit mois avec sursis avaient été requis contre lui.

L'ancien préfet du Var Jean-Charles Marchiani a été condamné à trois ans de prison, dont 21 mois avec sursis pour complicité de trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux. Il écope donc de 15 mois fermes, alors que 18 avaient été requis.

Le fils aîné de l'ancien président socialiste, Jean-Christophe Mitterrand, 62 ans, a été relaxé pour le chef d'accusation de complicité de trafic d'armes mais le tribunal l'a déclaré coupable pour recel d'abus de bien sociaux. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d'amende. Le parquet avait requis un an ferme.

ATTALI ET FENECH RELAXÉS

Le consultant Jacques Attali a, lui, été relaxé des chefs de "trafic d'influence" et "recel d'abus de biens sociaux" dans l'Angolagate. Le parquet avait demandé la relaxe, estimant que l'ancien conseiller de François Mitterrand avait bien touché de l'argent, mais que les sommes étaient liées à un "travail effectif", une étude sur le microcrédit. Le président du tribunal, Jean-Baptiste Parlos, qui a entamé la lecture du jugement vers 14 heures, a ainsi suivi ces réquisitions, estimant que "le doute bénéficie au prévenu".

Georges Fenech, 55 ans, ancien député UMP, magistrat et président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) a également été relaxé. Six mois avec sursis avaient été requis à son encontre.

L'Etat promet 1,65 milliard d'euros d'aides aux agriculteurs

Nicolas Sarkozy a présenté, mardi 27 octobre, à Poligny (Jura), son plan d'aide aux agriculteurs. Au total, ces mesures représentent 1,65 milliard d'euros, dont 650 millions d'euros à la charge de l'Etat.

"Je refuse que l'agriculture française soit emportée par la crise. Je ne suis pas venu vous annoncer, comme d'autres, un plan de subvention contraire aux règles européennes. Je suis venu vous proposer un plan sans précédent de soutien exceptionnel pour notre agriculture. Il comprend 1 milliard de prêts bancaires et 650 millions d'euros de soutien exceptionnel de l'Etat", a déclaré le chef de l'Etat.
* Un milliard d'euros de prêts bancaires de trésorerie seront consentis. L'Etat apportera 60 millions d'euros pour que ces prêts soient bonifiés. De ce fait, les taux réels de ces prêts seront de 1,5 % sur 5 ans, voire de 1 % pour les jeunes agriculteurs, a déclaré le président de la République.

* L'Etat consacrera 200 millions d'euros à l'allègement des charges d'intérêts d'emprunt et à l'aide à la restructuration en 2009 et en 2010.

* 170 millions d'euros seront consacrés au remboursement de la TIPP (taxe sur les produits pétroliers) et de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel payée en 2010.

* L'Etat remboursera par ailleurs, au premier trimestre 2010, 75 % du montant de la taxe carbone pour l'année 2010, soit 120 millions d'euros.

* L'Etat prendra à sa charge 50 millions d'euros de cotisations dues à la mutualité sociale agricole.

* L'Etat prendra aussi à sa charge 50 millions d'euros de texte sur le foncier bâti.

M. Sarkozy a promis que ce plan de soutien sera "engagé dans son intégralité avant fin 2009". A propos de la crise qui touche la filière agricole, il a indiqué vouloir mettre en œuvre un plan en trois réponses : un plan de financement "ambitieux", une "régulation rénovée de l'agriculture et de l'agroalimentaire en Europe et dans le monde", et "la poursuite de la modernisation de notre agriculture pour préparer la Politique agricole commune (PAC) de 2013".

"Chaque agriculteur doit pouvoir vivre de son travail et de sa production", a assuré le chef de l'Etat, soulignant que "la crise révèle en premier lieu un défaut de régulation européenne et mondiale auquel il est urgent de répondre", mais qu'elle "révèle en second lieu des défaillances nationales réelles dans la répartition de la valeur au sein de nos filières agricoles".

Abordant plus spécifiquement la crise qui affecte depuis plusieurs mois le secteur du lait, M. Sarkozy a annoncé qu'une "loi de modernisation de l'agriculture sera déposée avant la fin de l'année devant le Parlement afin d'encadrer les relations entre producteurs de lait et transformateurs en 2010".
Arnaud Leparmentier

Le "oui… mais" des députés UMP au grand emprunt

"On ne peut quand même pas dire non à ce que le président de la République a annoncé à Versailles", confie Claude Goasguen, co-rapporteur du groupe de travail des députés de l'UMP sur le projet de grand emprunt souhaité par Nicolas Sarkozy. C'est dire l'enthousiasme que soulève la proposition dans les rangs de la majorité.
Cependant, plutôt que d'attendre, aux alentours du 10 novembre, les conclusions de la mission confiée par le chef de l'Etat à deux anciens premiers ministres, Alain Juppé et Michel Rocard, le groupe UMP a souhaité leur communiquer les "conditions" auxquelles un grand emprunt pourrait se justifier.

Le président du groupe UMP, Jean-François Copé, qui présentait lundi 26 octobre le rapport du groupe de travail, n'a pas tu ses réserves. "L'emprunt est une bonne piste… une fois qu'on a exploré toutes les autres", a-t-il souligné, fort du constat que "l'explosion des déficits et de la dette publique a fait disparaître toute marge de manœuvre pour anticiper l'avenir."

Pour les députés, la réflexion sur les investissements d'avenir ne peut être dissociée d'un engagement à restaurer l'état des finances publiques. "Il va falloir que l'Etat s'engage sur la dette publique, estime M. Goasguen. Sinon, l'opinion ne comprendra pas le grand emprunt."

"UN RISQUE MAJEUR : RAJOUTER DE LA DETTE À LA DETTE"

Le groupe UMP rejoint là une idée dont François Bayrou avait fait un de ses thèmes de campagne en 2007. Le groupe de travail juge ainsi "judicieuse" l'idée d'"inscrire dans la LOLF [loi organique relative aux lois de finances] des règles strictes pour plafonner les déficits et la dette".

Reste à répondre à la question de fond : "Le recours à l'emprunt est-il indispensable ?" Le groupe de travail rappelle que "la France n'a aucun problème à emprunter aujourd'hui sur les marchés à des taux relativement bas" et que "le recours à un emprunt auprès des Français engendrerait un surcoût".

C'est pourquoi, selon ce groupe, si un recours à l'emprunt était décidé, il devrait être "réalisé sur les marchés". Il ajoute que, "au regard de nos finances publiques, toute précipitation pour un recours à l'emprunt dès fin 2009 ou début 2010 porte un risque majeur" : celui de "rajouter de la dette à la dette".

Il juge "indispensable que la Parlement valide au préalable la stratégie arrêtée". Enfin, précise-t-il, "étant donné le niveau de dépenses actuelles en faveur des entreprises, de la recherche et de l'innovation, il semble sage de s'interroger d'abord sur leur efficacité et sur leur ciblage".

Dans ces conditions, conclut le groupe de travail, "un recours à l'emprunt nous semble justifié". "On est parti d'un idée colbertiste pour essayer d'arriver à une proposition qui ne ruine pas les finances publiques", résume M. Goasguen. "On n'est pas pour ou contre le grand emprunt, assure M. Copé. Le vrai sujet est de montrer que nous avons une bonne méthode et une certaine lisibilité en matière de finances publiques." Message transmis au chef de l'Etat.
Patrick Roger

Présidence de l'UE : M. Juncker n'aurait "pas de raison de refuser" un appel à candidature

Jean-Claude Juncker est le premier ministre (centre droit) du Luxembourg depuis 1995, président de l'Eurogroupe depuis 2004, et première personnalité à "se mettre sur les rangs" pour devenir président du Conseil européen contre l'ancien premier ministre britannique Tony Blair, si le traité de Lisbonne, qui crée ce poste, entre en vigueur.
Pourquoi vous opposez-vous à la candidature de M. Blair ?

Les trois pays du Benelux ont pris position, cela va au-delà de la personne de M. Blair. Je ne distingue pas les domaines dans lesquels le Royaume-Uni aurait fait preuve d'une véritable inspiration européenne au cours des dix dernières années, hormis des avancées sur la défense. Je me réfère à un modèle théorique voulant que l'Europe soit représentée par quelqu'un qui aurait comme souci principal de la servir, de la rassembler autour de compromis vertueux, et qui ne ferait pas semblant de la représenter à l'extérieur sans avoir assuré sa cohésion interne.

Cette personne doit-elle provenir d'un pays qui participe à toutes les grandes politiques européennes : espace Schengen, zone euro ?

Le parcours de certains Européens a été enrichi par leur volonté de faire avancer l'Union européenne, y compris l'union monétaire. D'autres n'ont pas su adopter ce rythme…

L'Union européenne a acquis une crédibilité internationale à travers la création de la monnaie unique. Nous y sommes arrivés parce qu'il y avait un calendrier préétabli et des institutions fortes au service de ce calendrier. C'est la méthode communautaire, qui suppose une interaction entre la Commission, le Conseil, et le Parlement européens.

En clair, aimeriez-vous vous porter candidat ?

J'ai appris qu'il ne faut pas se porter candidat à une telle fonction. Il faut laisser venir les appels des autres. En 2004, tous les chefs d'Etat et de gouvernement me demandaient de devenir président de la Commission. Mais j'avais promis aux Luxembourgeois de rester leur premier ministre, en cas de réélection. J'ai été de nouveau réélu en juin 2009, sans avoir pris ce genre d'engagement. Si un appel m'était lancé, je n'aurais pas de raison de refuser de l'entendre. A condition qu'il soit sous-tendu par des idées ambitieuses pour ce poste.

Quel doit être le profil du premier président "stable" du Conseil ?

Je ne plaide pas pour moi, mais pour une certaine conception du rôle. J'ai toujours agi en fonction de l'intérêt de mon pays, et surtout de l'Union européenne. Je voudrais que ceux qui prétendent à cette fonction puissent témoigner d'un parcours semblable. L'Europe doit être dirigée d'une façon cohérente, inclusive, et globale. Le président doit savoir conjuguer les plans, les idées et les rêves des grands comme des petits pays. Il doit aussi être un "facilitateur" pour le couple franco-allemand, sans négliger la dimension élargie de l'Union. Les décisions ne peuvent être prises dans les seules capitales occidentales. Si le Conseil européen penchait pour une solution de facilité, un poste d'apparat, jamais l'idée ne me viendrait de dire oui à un éventuel appel.

Pour vous, il s'agit d'éviter un directoire des grands pays ?

Ma longue expérience m'a appris que l'Union ne se fait pas seulement sur les idées des "grands", qui souvent divergent. Ce sont les "petits" et les "moyens" qui les mettent souvent d'accord, ce que les grands feignent d'ignorer.

Quel doit être le lien du futur président avec le haut représentant pour les relations extérieures ?

Le rôle de ce dernier sera plus international, mais il ne pourrait rien faire sans l'aval du premier. Les relations internationales en Europe ont cessé de passer par les seuls canaux berlinois, londoniens ou parisiens. Je ne suis pas un nain… J'ai des relations amicales avec Vladimir Poutine, contrairement à ce que raconte la presse britannique. Et je connais depuis longtemps les dirigeants chinois.

Lors de la crise financière, Nicolas Sarkozy a critiqué votre passivité en tant que président de l'Eurogroupe. Vous êtes-vous réconciliés ?

Nous nous sommes dit les choses. C'est à lui d'en tirer les conclusions. J'ai avec le président de la République des relations que je veux croire amicales. Au plus fort de la crise, j'ai dû prendre en compte les sensibilités des uns et des autres. Puis j'ai appuyé très fortement l'approche française. Jamais l'Europe ne fut présidée avec une telle perspicacité que sous la présidence française. Je rappelle toutefois qu'en 2005 j'ai, quant à moi, dû gérer l'impact des "non" français et néerlandais, et que j'ai réformé le Pacte de stabilité.

Le contentieux sur les paradis fiscaux a-t-il laissé des traces dans vos relations avec la chancelière allemande, Angela Merkel ?

Aucune. Le Luxembourg a dit avant la réunion du G20, à Londres, en avril, qu'il accepterait l'échange d'informations bancaires sur demande en cas de soupçon de fraude. J'ai toujours milité pour cette idée. J'ai été très surpris parce qu'on m'avait dit que jamais le Luxembourg ne figurerait sur les listes grises après avoir adopté les standards de l'OCDE. On l'a tout de même inscrit.

Les Britanniques, quant à eux, vous reprochent d'être trop fédéraliste…

Je ne suis pas fédéraliste au sens britannique du terme : l'Europe n'a pas vocation à ressembler aux Etats-Unis d'Amérique. Les citoyens allemands ou français ne l'accepteraient pas. Les nations ne sont pas une invention provisoire de l'Histoire. Mais je suis un fédéraliste au sens européen du terme, qui conçoit de mettre en commun ce qui importe et laisser hors des zones d'influence de l'Union ce qui nous est propre.

On évoque une candidature du premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende…

C'est un ami, même si j'ai parfois des divergences notables avec lui sur les débats européens de fond. J'ai pris des risques au moment du référendum sur la Constitution dans mon pays, en suggérant de démissionner en cas de victoire du non. Il ne l'a pas fait, mais je le comprends parce que je connais la situation de son pays.
Propos recueillis par Philippe Ricard et Jean-Pierre Stroobants

L'électorat paysan reste fidèle à Sarkozy

Le président présente, ce mardi dans le Jura, un plan d'urgence «massif» pour soutenir une filière en difficulté.

Le plan d'urgence «massif» en faveur des agriculteurs, que Nicolas Sarkozy doit annoncer à la mi-journée, suffira-t-il à calmer la grogne d'un des noyaux durs de l'électorat de droite ? C'est peu dire que le président de la République joue gros avec ce déplacement dans le Jura. Le chef de l'État visitera une ferme, à Rahon, puis des ateliers de fabrication de comté à Poligny, avant de prononcer un discours attendu de pied ferme par les exploitants agricoles revigorés par le succès de leurs dernières manifestations et dont le pouvoir de nuisance par des opérations spectaculaires peut ternir l'image de la majorité.

Sans attendre le discours de Nicolas Sarkozy, François Fillon, qui a rencontré des délégations d'agriculteurs en Lorraine et dans la Sarthe, a tiré le premier la sonnette d'alarme. Chef de file de la FNSEA, puissant syndicat agricole, Jean-Michel Lemétayer n'a pas hésité - fait rarissime - à critiquer Nicolas Sarkozy et son gouvernement. Le syndicaliste espère que les «décisions seront à la hauteur» car il faut, prévient-il, «redonner de l'espoir aux agriculteurs». Le chef de l'État ne doit donc pas rater son rendez-vous avec le monde paysan.

Un secteur en profonde mutation

À cinq mois des régionales, il doit rassurer les fermiers et, plus globalement, tout le monde rural dont le poids électoral reste important pour la droite. Selon une enquête de l'Ifop réalisée pour Le Figaro, le monde agricole demeure fidèle au président. 56 % de cet électorat lui fait encore confiance contre 39 % pour la France entière. C'est même la catégorie de la population qui tient le mieux devant les retraités et les artisans et commerçants. «C'est un électorat qui reste fidèle. Mais cette profession est chamboulée par la crise et attend un message» , constate Jérôme Fourquet de l'Ifop. La popularité de Nicolas Sarkozy chez les paysans reste, en effet, sans commune mesure avec l'histoire d'amour qu'ils entretenaient avec son prédécesseur, Jacques Chirac.

Si l'électorat agricole reste solide, l'Élysée sait qu'il faut rassurer ce secteur professionnel en profonde mutation. En 2007, Sarkozy avait su convaincre cet électorat avec son slogan «Travailler plus pour gagner plus». Depuis, le président a jeté le trouble en s'attaquant à la FNSEA («il est fini le temps où l'on faisait un chèque à la FNSEA», a-t-il dit aux élus UMP). «Le président donne le sentiment de mener une politique pour les villes, pas pour les campagnes», confiait, il y a quelques jours, le chiraquien François Baroin.

Député UMP de la Creuse et lui-même éleveur, Jean Auclair est moins sévère : «Le président n'est peut-être pas encore assez pénétré de la ruralité, mais je lui fais toute confiance pour nous aider à traverser cette crise. Nicolas doit mesurer que cette crise agricole est du même niveau que celle qui touche l'industrie automobile.» Si les avis divergent sur la personnalité de Nicolas Sarkozy, les élus UMP s'accordent à reconnaître les qualités de Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture. «Il fait de la diplomatie agricole et se débrouille très bien, constate un élu de l'Ouest. On a vu ses mérites sur la crise du lait où il a ramené de nombreux pays sur la position de la France.»

LE POLA. VA REVENIR !


AIR FRANCE – La faute aux pilotes ?

Alors que les chiffres du premier trimestre de l'exercice 2009-2010 viennent de s'écrouler littéralement sur la tête des dirigeants du groupe Air France, et que la question de la sécurité des vols est toujours d'actualité, le groupe se retrouve en porte-à-faux vis-à-vis de ses pilotes suite à la publication d'une note interne qui sonne la cloche de la discorde
"Assez de polémiques et de faux débats sur la sécurité des vols". Le titre de la note interne du 20 octobre dévoilé par La Tribune et émise par le directeur des opérations aériennes Pierre-Marie Gutron et le directeur de la sécurité de la compagnie, Etienne Lichtenberger donne le ton. Ils rappellent aux pilotes des incidents majeurs récents qui seraient liés à des non-respects de procédures de vols. Selon les deux directeurs, "ces déviations ont généré des risques", et ils citent en exemple un décollage effectué malgré une alarme, ou une mise de gaz non conforme. Ils recommandent aux pilotes qui ont "l'impression de bien connaître" leur appareil et leur environnement d'éviter "la sur-confiance" et "la volonté de 'trop' bien faire". Enfin ils insistent sur "la simple application des procédures [qui] aurait permis d'éviter ces événements". Cette note rappelle surtout que ce sont les pilotes les responsables en cas de problèmes de sécurité sur les vols.

Malaise chez les pilotes
Dès samedi, la compagnie a publié un communiqué dans lequel elle assure avoir "toute confiance en ses pilotes", tout en regrettant "la diffusion tronquée d'un document de travail interne". Ce démenti est très loin de suffire à calmer l'ire des syndicats. Alter et Spaf, deux syndicats minoritaires se disent prêts à se mettre en grève. Le SNPL (syndicat majoritaire) mentionne à plusieurs reprises le caractère inacceptable des propos contenus dans la missive et accable la direction. Pour lui, cette dernière procède à un "amalgame qui vise à faire porter la responsabilité exclusive de l'ensemble de ce dossier -l'accident de AF447 ou de ces incidents d'exploitation - sur les pilotes".

Crise interne
La polémique s'est installée à Air France entre la direction et les pilotes depuis le crash de l'Airbus A330 (vol AF447) entre Rio et Paris. Les causes demeurent à ce jour inexpliquées. A la suite de l'accident, Air France avait annoncé en septembre son intention de lancer une mission d'expertise externe sur la sécurité de ses vols. "Comment peut-on lancer un audit pour modifier les règles de fonctionnement tout en assurant qu'elles sont infaillibles ?" s'interroge Erick Derivry, porte-parole du SNPL. Il note que la direction ne craint pas d'évoquer "la justesse de notre doctrine, de nos procédures et celle du constructeur". "Cette mission ne doit pas s'arrêter au périmètre des seuls pilotes mais doit examiner l'ensemble des fonctionnements de l'entreprise", a poursuivi le SNPL, précisant que son syndicat souhaitait "participer à la validation des auditeurs, ainsi qu'aux modalités de fonctionnement de cet audit".

Crise externe
Cette affaire se déroule sur fond de crise financière pour le groupe. Air France a vu son chiffre d'affaires chuter de 20,5% (soit une perte de 426 millions d'euros) au premier trimestre de l'exercice 2009-2010. Pour contrecarrer les effets pervers des crises économique, sectorielle et interne, elle annonce un vaste plan de restructuration, dont les arbitrages définitifs seront dévoilés en novembre. Globalement on devrait assister à la fin du "tout compris" en classe économique, sur le modèle des low cost (bagage, siège, repas). Ce geste devrait permettre de réduire les prix des billets et de pouvoir ainsi concurrencer Easyjet et Ryanair. Elle misera gros aussi avec le très gros porteur Airbus A380 qui transportera autant de passagers avec 20% de coûts en moins. Le premier vol reliera Paris à New York le 20 novembre. Enfin une cabine Premium Voyageur, à mi-chemin entre la classe affaire et la classe économique, devrait compenser la chute du chiffre d'affaires de l'actuelle "business class". Le groupe a annoncé en parallèle un plan de 1.680 départs voliontaire d'ici la mi-mai. Le SNPL affirme vouloir éviter de "tomber dans le syndrome France Télécom et d'une rupture de confiance entre la direction et le reste de l'entreprise".

YES MEN - Quand les "béni oui-oui" refont le monde

Rigolos ou activistes, chacun les voit différemment, mais ils occupent le devant de la scène ! Leur crédo : parodier pour dénoncer… !

Ils sont deux
(Rédaction internationale) - Les YesMen ce sont Jacques Servin et Igor Vamos, duo d'activistes qui sévissent depuis les années 1990 au sein du collectif d'artistes RTMark. On ne sait pratiquement rien sur les deux hommes qui sont d'ailleurs mieux connus sous leurs pseudonymes : respectivement Andy Bichlbaum et Mike Bonanno. Leur credo : tourner en dérision des multinationales, des hommes politiques et autres organisations en mettant en scène de faux événements, sites Web ou conférences de presse. Les Yes Men expliquent qu'"ils veulent attirer l'attention". L'"identity correction" est leur mode d'action : l'un ou l'autre se fait passer pour un représentant officiel d'une organisation pour délivrer aux médias un message mettant en porte-à-faux ladite organisation.
Ils "refont le monde"
Leurs coups d'eclats sont nombreux et celèbres. Ce sont eux qui réalisent l'échange de boîtes vocales de poupées Barbie et G.I. Joe, l'intégration d'homme gays au jeu de simulation SimCopter, les fausses "unes" de journaux annonçant la "fin de la guerre en Irak" ou l'imminence de désastres naturels à New York. Ils se sont aussi fait passer pour des représentants de l'OMC, faisant l'apologie de l'esclavage, ou vantant le recyclage d'excréments pour le tiers-monde. Les réactions après coup sont souvent scandalisées mais sur le moment parfois surprenantes. Forts de leurs 20 ans d'expérience les Yes men ont collecté assez de matière pour refaire le monde. Dans The yes men fix the world (photo) les deux activistes anti-globalisation proposent un aperçu de leur culture jamming, en français "'détournement culturel" et notamment l'épisode qui a fait chuter l'action de la Dow Chemical, géant américain de l'industrie chimique, de 2 milliards de dollars. Le film est sorti un peu partout dans le monde en cette rentrée automnale.

Ils énervent la Chambre de commerce américaine
Leur dernier buzz a fait le tour des médias américains avant de se répandre sur le net. A quelques mois du sommet de Copenhague, le collectif a convoqué une fausse conférence de presse, lundi 19 octobre, en se faisant passer cette fois-ci pour des membres de la Chambre de commerce américaine. Cette dernière qui regroupe près de 3 millions d'entreprises est opposée à la politique climatique américaine en passe d'instaurer une limitation des émissions de gaz à effet de serre, exerçant pour défendre son point de vue une vaste action de lobbying. L'organisation patronale a évidemment démenti tout changement de cap.

JEAN D'ORMESSON.

Jean d'Ormesson invité spécial de "Laissez-vous tenter" sur RTL (05/10/09) - RTL.net
Autour de Vincent Parizot, les complices passionnés de "LVT" aiguisent notre curiosité tous les matins de 9h à 9h30. Jean d'Ormesson était l'invité spécial du l'émission, le 5 octobre 2009

UNION NATIONALE

A ce propos, laissez-moi pousser un coup de gueule.

Qu'est-ce que c'est que ce pays qui rechigne et qui fait la fine bouche ?
L'union nationale est nécessaire dans des cas comme celui où se trouve la France, et l'opposition socialiste ferait mieux de la prôner plutôt que de la combattre;
Il est bizarre que la France élise un homme à sa tête et réclame que ce soit son opposition qui gouverne.
Oui, les promesses électorales sont souvent trompeuses, toutes, qu'elles viennent de droite ou de gauche, mais nous sommes adultes.
Pas dupes, ou alors c'est a désespérer du mental d'un peuple.
Qu'aurait fait cette fameuse opposition durant cette crise ?
Mieux ?
Certainement pas.
Au contraire, elle se déchire, elle se livre à une querelle de personnes, à une bataille d'egos surdimentionnés.

Alors, oui à l'union nationale pour sortir ce pays de la crise en meilleurs état qu'il n'y est entré, oui encore au réveil de ceux qui se sont endormi à leur poste de fonctionnaire en rêvant à une retraite plus ou moins dorée, oui aux entrepreneurs, aux PME, oui à ceux qui veulent prendre des risques ( si les banques leur en donne les moyens et les accompagnent ), oui à ceux qui aiment travailler le dimanche ( j'en suis ); Oui à toutes les bonnes volontés, et non aux aides distribuées à tort et à travers, oui à une baisse franche des impôts qui inciterait les ménages à consommer, non, à cette taxe carbone trop inégalitaire, non à toutes ces mesurettes inutiles qui font des français un peuple capricieux et fainéant.

L'identité nationale, thème récurrent de Nicolas Sarkozy

La création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale était une des promesses de campagne de Nicolas Sarkozy. Lors d'un discours à Besançon, le 13 mars 2007, le candidat réaffirmait ses intentions : "Parler de l'identité nationale ne me fait pas peur", même si "pour certains c'est un gros mot. (...) Je ne veux pas laisser le monopole de la nation à l'extrême droite. Je veux parler de la nation française parce que je n'accepte pas l'image qu'en donne Jean-Marie Le Pen." En faisant de l'identité nationale un thème majeur de sa campagne, M. Sarkozy était alors déjà suspecté de lorgner l'électorat d'extrême droite, allant jusqu'à déclarer, le 22 avril 2006, devant de nouveaux adhérents de l'UMP : "Si certains n'aiment pas la France, qu'ils la quittent."
Après l'élection, le ministère avait été effectivement créé le 18 mai 2007 dès le premier gouvernement Fillon sous l'intitulé complet de "ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire".

UNE FEUILLE DE ROUTE POUR ÉRIC BESSON

Brice Hortefeux comme M. Besson, les deux hommes politiques à s'être succédé au ministère de l'immigration, n'ont eu aucun mal à suivre les directives présidentielles. Le premier en affichant l'objectif de reconduire vingt-cinq mille étrangers en situation irrégulière en 2007 et en commandant un rapport au Haut Conseil à l'intégration sur les valeurs de la République. Depuis sa prise de fonctions en janvier 2009, le second assume également son rôle, comme lors de l'expulsion, la semaine dernière, de trois afghans à Kaboul.

En réclamant l'ouverture d'un "grand débat" sur l'identité nationale, M. Besson obéit d'ailleurs à la feuille de route du président de la République. En effet, un mois et demi avant les élections européennes du 7 juin, Nicolas Sarkozy lui avait adressé une lettre. "Nous devons être fiers d'avoir restauré en France un discours assumé sur l'identité nationale et républicaine", écrivait alors Nicolas Sarkozy à son nouveau ministre, l'invitant à "poursuivre ce travail, ouvert et sans tabou, de réaffirmation de ce que signifie d''être français'".

Dimanche, Eric Besson a notamment évoqué son intention de donner "chaque année aux jeunes Français l'occasion de chanter La Marseillaise". En octobre 2008, Nicolas Sarkozy avait affiché son attachement à l'hymne national. Celle-ci avait été huée par des supporteurs tunisiens lors d'un match amical de football entre la France et la Tunisie au stade de France. Le lendemain, le président de la République convoquait la ministre des sports Roselyne Bachelot, son secrétaire d'Etat Bernard Laporte et le président de la Fédération française de football, Jean-Pierre Escalettes.

Le gouvernement avait alors réagi à l'unisson, demandant à l'avenir l'arrêt d'un match en cas d'hymne sifflé. Le ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, avait pour sa part demandé au préfet de saisir la justice de tels délits. Et le parquet de Bobigny avait ouvert une enquête préliminaire pour "outrages à l'hymne national".
Lemonde.fr

La taxe sur les banques annulée par un nouveau vote à l'Assemblée

L'Assemblée nationale a annulé, lundi 26 octobre soir, par un nouveau vote exigé par le gouvernement, la taxe additionnelle sur les banques, adoptée de justesse vendredi grâce notamment au député UMP Jean-François Lamour, qui a ensuite affirmé s'être "trompé" dans son vote.
Cette taxe a été annulée par 81 voix contre 51. La ministre de l'économie, Christine Lagarde, a une nouvelle fois justifié cette seconde délibération en arguant d'une "erreur matérielle d'ailleurs reconnue", sous les protestations des députés de gauche.

Malgré la ferme opposition du gouvernement, l'Assemblée avait adopté vendredi, par 44 voix contre 40 et trois abstentions, un amendement du président PS de la commission des finances, Didier Migaud, imposant aux banques une taxe additionnelle (10 %) à l'impôt sur les sociétés, mesure approuvée par des députés UMP qui l'avaient toutefois limitée à un an.

M. Migaud a regretté que l'Assemblée ne soit pas allée "jusqu'au bout" sur cette proposition "de bon sens et de justice". Ce nouveau vote, a-t-il prévenu, "ne mettra pas fin au débat" et "vous aurez très vite un autre rendez-vous au Sénat". "Regardez ce qu'a déclaré samedi le président de la FED", a-t-il ajouté. Le président de la banque centrale américaine (FED), a souhaité que le secteur financier, sauvé de la faillite à coup de centaines de milliards d'argent public, soit taxé pour les risques qu'il fait peser sur la collectivité.

Eric Woerth : pas de hausse d'impôts pour combler le déficit de la Sécu

Le ministre français du budget, Eric Woerth, a repoussé l'idée de nouveaux prélèvements obligatoires pour compenser le déficit de la Sécurité sociale, qui devrait atteindre 30,6 milliards d'euros en 2010, contre 23,5 milliards en 2009.
"Nous n'augmenterons pas les prélèvements obligatoires", déclare Eric Woerth dans un entretien à paraître mardi 27 octobre dans Le Figaro et mis en ligne lundi sur Le Figaro.fr. "On peut transférer la dette à la Cades [Caisse d'amortissement de la dette sociale] en versant une recette supplémentaire, mais sans augmenter les impôts, ajoute-t-il. On peut le faire par exemple par redéploiement d'autres ressources. Il existe plusieurs moyens d'y parvenir sans toucher au taux de prélèvement."
Merci l'Allemagne.

La victime de Roman Polanski demande à la justice américaine l'abandon des poursuites

Samantha Geimer, avec laquelle Roman Polanski a eu en 1977 des "relations sexuelles illégales" puisqu'elle n'avait alors que 13 ans, a réclamé devant la justice californienne l'abandon des poursuites à l'encontre du cinéaste, révèlent lundi 26 octobre des documents judiciaires.
Les avocats de Mme Geimer ont déposé la demande de leur cliente vendredi devant la cour d'appel de Californie, à Los Angeles. Selon les documents remis à la justice, Samantha Geimer, qui vit à Hawaï avec son mari et ses enfants, souffre de problèmes de santé provoqués par le harcèlement médiatique dont elle serait la victime depuis l'arrestation de Roman Polanski en Suisse, le 26 septembre dernier, sur mandat américain. "Samantha et son avocat ont reçu près de cinq cents appels téléphoniques de médias à travers le monde pour obtenir un commentaire", peut-on lire dans la requête.

JUGE "CORROMPU"

En 1995, en 1997 et en janvier dernier, Samantha Geimer avait déjà réclamé à la justice de Los Angeles l'abandon des poursuites à l'encontre de Roman Polanski, qui s'était enfui des Etats-Unis en 1978 avant sa condamnation dans cette affaire. Dans leur requête de vendredi, les avocats de Mme Geimer réaffirment que le réalisateur du Pianiste s'était enfui à cause d'un juge "corrompu". "Quel qu'ait pu être son crime, M. Polanski méritait d'être traité équitablement ; il ne l'a pas été", écrivent-ils. "Le jour où M. Polanski s'est enfui est une triste date pour la justice américaine. Samantha ne devrait pas en payer le prix", selon eux.

Samantha Geimer avait quitté Los Angeles pour Hawaï dans les années 1980, pour fuir la célébrité qu'elle a acquise malgré elle. En janvier dernier, elle avait estimé que l'insistance avec laquelle le parquet de Los Angeles exigeait le retour du cinéaste aux Etats-Unis tenait d'une "mauvaise blague" dont elle faisait les frais. "J'ai survécu, j'ai même surmonté [cette épreuve] et guéri de tous les maux que M. Polanski a pu m'infliger lorsque j'étais enfant", avait-elle déclaré, ajoutant qu'il était temps que "ce chapitre se referme".