TOUT EST DIT

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mardi 7 février 2012

Chercher ses valeurs dans les programmes 

Les religions sont fondatrices de grandes civilisations - et elles le sont toutes, n'en déplaise à Claude Guéant. L'inscription d'un rappel des origines chrétiennes de l'Europe dans la Constitution de l'Union européenne, en 2003, avait provoqué d'heureux débats. La laïcité est un autre fondement indélébile de la société française, ingrédient indispensable de la démocratie universelle. Mais la séparation des Églises et de l'État ne doit pas être la négation des croyants en tant que citoyens. Alors que la moindre crèche sur l'espace public ou la moindre cérémonie des vœux d'un maire dans une église, faute de salle des fêtes, est montée en polémique par des « libres-penseurs » à la vision étriquée de la tolérance, celui qui se définit par rapport à une spiritualité religieuse peut-il passer les programmes des prétendants à l'Élysée au crible de ses propres valeurs ? L'Église catholique s'y risque, lors de débats publics intitulés : « un vote pour quelle société ? » Pas de consigne de vote. Mais une « grille de lecture » à travers des sujets de société très concrets comme les banlieues, l'environnement, l'Europe, ou la laïcité, justement. Avec l'Homme au cœur de la réflexion. Comment déterminer son vote par rapport à un programme qui rejoint ses convictions ? Voilà une démarche que chaque groupe d'opinions devrait initier. C'est le moment ou jamais ! L'idéal serait que les cathos ne réunissent pas que des cathos, mais que s'ouvre le débat de fond sur la société que nous voulons. Car nous allons donner le pouvoir de changer les choses à quelques-uns , en mai et juin. Il vaut mieux savoir ce qu'ils veulent en faire. Que l'on soit croyant, ou non !

Fillon reproche à Hollande d'avoir "ouvertement souhaité" la défaite de Merkel

François Fillon a jugé "normal qu'Angela Merkel apporte son soutien à Nicolas Sarkozy", mardi 7 février devant les députés UMP, jugeant qu'"il est naturel qu'[elle] défende ses idées et ses convictions. Nous siégeons ensemble au Parti populaire européen."

Le premier ministre a rappelé que "François Hollande, devant le congrès du SPD [Parti social démocrate allemand] a souhaité ouvertement sa défaite".
Devant le congrès du SPD, le 5 décembre, le candidat socialiste avait lancé : "Si nous réussissons à l'emporter dans nos pays respectifs, c'est le cœur de l'Europe qui va s'en trouver modifié", ajoutant, à l'intention des congressistes, qu'il ferait "tout pour poser le premier acte en attendant que vous ne posiez le second". Les élections législatives en Allemagne sont prévues en septembre 2013.
"LES TRAITÉS SONT SIGNÉS PAR DES PAYS, PAS PAR DES FORMATIONS POLITIQUES"
Selon François Fillon, "ce qui est le plus critiquable, pour Angela Merkel, chez François Hollande, c'est de remettre en cause le traité européen. Les traités sont signés par des pays, pas par des formations politiques. Si on annonce à l'avance que les traités seront renégociés à chaque alternance, la critique principale sur la gouvernance européenne devient pertinente".

"J'ai assisté à beaucoup de conseils de ministres franco-allemands. Rarement une réunion n'a manifesté une unité de vues aussi étroite", notamment sur la Grèce et la Syrie, a aussi dit le chef du gouvernement.

Le défaut grec, solution au "paradoxe de Zénon"

Les blocages politiques face aux créanciers internationaux et une situation économique de plus en plus dégradée pourrait contraindre la Grèce à faire défaut sur sa dette en mars. Longtemps tabou, l'idée fait son chemin chez les responsables européens.

 Il en est du problème de la Grèce comme du paradoxe de Zénon d'Elée. Le nom de ce philosophe grec présocratique (480-420) est resté dans l'histoire grâce à son célèbre paradoxe d'Achille et la tortue. Le premier veut rattraper la seconde qui se trouve en un point A, mais quand Achille aura atteint ce point A, la tortue qui s'est déplacée aura atteint un point B qu'Achille devra donc atteindre, et ainsi de suite. Achille se rapprochera de plus en plus de la tortue mais sans jamais l'atteindre.
"Proche" d'un accord
Le paradoxe convient parfaitement à la république hellénique. Depuis 2010, le gouvernement grec applique ses plans d'austérité sans jamais atteindre ses objectifs de réduction de déficit public, annonce un programme de privatisations qui reste largement en deçà, et, last but not least, des réformes qui restent lettre morte en large partie. En outre, depuis des semaines, le Premier ministre Lucas Papademos annonce être "proche" d'un accord avec ses créanciers privés, censé permettre d'effacer 100 milliards sur les quelque 350 milliards d'euros de la dette souveraine, mais sans conclure. S'il reste encore quelques jours, puisque ce plan d'échanges d'obligations "volontaire" est prévu le 13 février, il dépend aussi d'une entente entre Athènes et les institutions internationales et de l'acquiescement des partis politiques grecs.
Abaissement du salaire minimun de 25%
Or du côté des créanciers institutionnels ((Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI)), les positions semblent figées. Ils souhaitent en effet que l'ensemble de la classe politique grecque approuve les mesures demandées visant à réduire le déficit public de 1,5 point : abaissement du salaire minimum de 25%, la suppression des 13e et 14e mois de salaires, la suppression rapide de 150.000 postes dans la fonction publique., ambitieuse réforme fiscale, et réforme de la justice.
Or, en face, l'union nationale n'est que de façade. La coalition regroupée autour de Lucas Papademos - un technocrate ex-patron de la Banque centrale grecque -, qui va de l'extrême droite, le parti Laos, aux socialistes du Pasok en passant par les conservateurs de la Nouvelle Démocratie, n'est pas sur la même longueur d'onde quant à l'application de nouvelles mesures d'austérité visant à réduire de 1,5 point le déficit public. Derrière ces atermoiements, il y a l'enjeu des élections législatives d'avril sur fond de récession économique qui s'accentue avec un PIB qui devrait se contracter cette année autant qu'en 2011 (- 6,1%).
14,4 milliards d'euros à rembourser en mars
Mais il y a aussi une urgence pour Athènes, doublement importante : boucler un accord qui lui permettrait d'obtenir une deuxième aide de 130 milliards d'euros (certains experts l'évaluent désormais à 145 milliards d'euros, la situation des finances grecques se dégradant au fil des semaines.) mais aussi se voir verser une tranche vitale de la première aide pour faire face à des échéances de remboursement de 14,4 milliards d'euros avant le 20 mars, de 8,1 milliards d'euros en mai et 7,8 milliards d'euros en août.

En cas de blocage, l'ensemble des paradoxes grecs pourraient donc être résolu sous la forme d'un défaut du pays sur sa dette, comme vient de l'évoquer le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker. Ce dernier lève ainsi le tabou imposé par le couple franco-allemand pour éviter tout risque de contagion de la crise d'Athènes aux autres capitales de l'Europe du sud.
Un puits sans fond
Car jamais depuis le début de la crise grecque en octobre 2009, le défaut a été aussi tangible, tant les milliards d'euros prêtés à la Grèce - 110 milliards d'euros pour le premier plan - n'ont pas permis pour le moment un redressement de la situation du pays. "Du côté européen, il est clair que la Grèce est devenue un puits sans fond. Donner plus d'argent sans avoir un total contrôle du pays est un gaspillage d'argent", souligne Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities.
Les autorités européennes sont donc en train d'acter un tel scénario, pariant sur un "défaut ordonné" de la Grèce, voire à sa sortie, temporaire, de la zone euro, mettant au compte des dirigeants grecs l'échec du redressement du pays. "Dans de nombreux pays de la zone, notamment en Allemagne, en Finlande, aux Pays-Bas, la sortie de la Grèce se justifie comme une "punition" pour avoir falsifié les données de finances publiques lui permettant de se qualifier à l'UEM et pour n'avoir pas, depuis lors, cherché à respecter les règles du jeu communautaire", estime Bruno Cavalier.

Un soutien à double tranchant 

Que les dirigeants des deux piliers de l'Europe en crise fassent assaut d'amabilités est plutôt rassurant. En d'autres temps, au-delà des différences politiques, on a vu Helmut Kohl et François Mitterrand, Jacques Chirac et Gerhard Schröder, se prêter main-forte. Il ne faut pas s'étonner que des partis amis s'épaulent. Au moment où la Grèce, dont on parle curieusement moins, peut encore emporter l'euro et l'Europe dans le ravin, tout message de fermeté est bon à prendre. Car non seulement rien n'est réglé, mais la situation d'Athènes, qui emprunte à vil prix tout en plongeant dans la récession, continue d'alourdir la facture collective. Mais pour le (pas encore) candidat de la droite, dont le QG de campagne est en pleins travaux, le message de la Chancelière n'est pas qu'européen. Tout comme François Hollande s'est exprimé devant le congrès du SPD, tout comme le président français avait appuyé la réélection de la Chancelière, Angela Merkel vote Nicolas Sarkozy. Pourquoi avec autant d'ostentation ? En volant au secours d'un partenaire mal placé dans les sondages, la Chancelière entend montrer qu'elle mène le bal en Europe. Et elle espère affaiblir un candidat socialiste qu'elle redoute. D'abord, elle a bien compris que François Hollande n'est pas franchement un VRP du modèle allemand. Surtout, elle craint qu'il crée un autre rapport de force en Europe et que ses thèses ne trouvent un écho en Allemagne où le débat sur les limites de l'austérité monte en puissance. Quant à Nicolas Sarkozy, il compte sur cette reconnaissance allemande pour prouver aux électeurs que c'est lui, et surtout pas François Hollande, l'allié de confiance et le sauveur indispensable de l'Europe. Car il est vrai que les deux dirigeants ont fini par s'apprécier et par nouer une relation complice. Mais n'en font-ils pas trop ? Pour l'un et l'autre, cet engagement est à double tranchant. En Allemagne, tout le monde, y compris à la CDU, n'apprécie pas l'ingérence d'Angela Merkel dans la campagne française. Par principe, d'une part, par réalisme d'autre part : si François Hollande était élu demain, est-il opportun de compliquer par avance une relation incontournable ? En France, il n'est pas davantage certain que l'engagement d'Angela Merkel fasse l'unanimité. En souhaitant une relation exclusive avec le président sortant, elle donne l'impression de forcer le choix des électeurs et d'empêcher une renégociation, du reste très incertaine, du futur traité européen. Nicolas Sarkozy doit d'autant plus y prendre garde que l'Allemagne n'est pas qu'un modèle. On peut y puiser de bonnes inspirations sur le dialogue social, l'apprentissage ou le financement de l'industrie. Mais son faible taux de natalité exige des politiques différentes des nôtres. Surtout, ses résultats économiques ne sauraient masquer la baisse des salaires, le durcissement des lois sociales, l'explosion des travailleurs pauvres ou la sous-traitance dans des pays voisins à bas coûts que la France n'a pas à ses frontières. Si le message est qu'il faut devenir allemand pour s'en sortir, que l'Europe sera « merkozyste » ou ne sera pas, la droite risque d'agacer. Car il est probable que beaucoup de Français voteront plus selon l'idée qu'ils se font de leur propre intérêt que des contours d'une Union qui ne les fait pas rêver.

Sarkozy et Merkel insistent sur la nécessité de respecter le traité européen

La chancelière allemande, Angela Merkel, a apporté lundi 6 février un soutien politique de poids au futur candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy, lors d'un conseil des ministres franco-allemand conclu par une conférence de presse commune. Les deux dirigeants ont ensuite renouvelé l'exercice en soirée lors d'un entretien croisé diffusé sur les chaînes France 2 et ZDF. "Quand quelqu'un pour qui vous avez de l'amitié et que vous admirez dit 'je soutiens l'action qui est la vôtre', ça me fait plaisir", a confié Nicolas Sarkozy à propos du soutien affichée de Mme Merkel.

>> Eclairage : "Pourquoi Merkel fait campagne pour Sarkozy"
>> Lire aussi : "Entre Hollande et Sarkozy, le cœur de Merkel ne balance pas"
Interrogée sur la volonté affichée par François Hollande de renégocier le traité européen ancrant la rigueur en Europe pour y ajouter, entre autres, des dispositions sur la croissance, Mme Merkel a évoqué sa propre expérience à la tête de l'Allemagne : "Quand j'ai été élue chancelière, je n'avais pas envie d'entamer des négociation d'adhésion avec la Turquie, mais mon prédécesseur [Gerhard Schröder] avait pris cet engagement. Tout naturellement il fallait que je le respecte", a-t-elle déclaré. "L'Europe est une affaire de confiance".
"NOUS ALLONS CONVERGER"
La chancelière allemande s'est ensuite lancée dans une défense du traité : "Vingt-cinq pays ont signé le traité et vont procéder à sa ratification [...] Il est néfaste d'opposer rigueur budgétaire et croissance. Nous avons besoin de rigueur mais il nous faut aussi soutenir la croissance. Il faut être plus flexibles en termes d'heures de travail, comme nous l'avons fait en Allemagne. Nous avons agi sur les emploi, la TVA, afin de diminuer le coût du travail."
Nicolas Sarkozy a abondé dans le sens de Mme Merkel en reprenant à son compte l'exemple de la chancelière : "M. Chirac a assumé la parole de M. Mitterrand. J'ai assumé la parole de M. Chirac. Cela s'appelle avoir un comportement d'homme d'Etat." "Imaginez qu'avant de signer un traité, chacun des signataires doive se dire qu'en fonction des alternances démocratiques, la parole ne sera pas respectée. Il n'y aurait plus un traité signé dans le monde", a-t-il poursuivi.
"PLUS JAMAIS ÇA"

"L'Europe a été au bord du gouffre pendant des mois, a eu à faire face à la pire crise de son histoire, et il a fallu une alliance concrète et totale entre la France et l'Allemagne. Elaborer ce qu'il y a sûrement de plus difficile, des compromis. Mme Merkel, n'essayons pas de savoir qui gagne, qui perd. Il n'y aurait que des perdants si on voulait savoir qui perd", a-t-il souligné.

Merkel/Sarkozy : renégociation du traité si... par lemondefr
Le président français a ensuite évoqué à mi-mots le spectre des guerres qui ont opposé les deux pays pour souligner la nécessaire convergence entre les deux principales économies de l'Union européenne. "Nos deux pays se sont affrontés dans des conditions dramatiques. Notre devoir c'est de faire en sorte que, comme l'avaient décidé Adenhauer et de Gaulle, plus jamais on ne connaisse ça. Nous sommes différents, il ne s'agit pas de se copier, mais nous allons converger. Pourquoi ne pas s'inspirer de ce qui marche de l'autre côté de la frontière ?"
"Nos liens sont totalement interdépendants. A pousser à des sentiments anti-allemands en France, on arrivera alors à un conflit. Et l'héritage que nous avons reçu, c'est la paix. Ce n'est pas copier l'Allemagne que de s'inspirer d'un modèle qui a fonctionné. L'histoire et la géographie nous ont mis côte à côte. Il est indispensable de converger", a insisté le chef de l'Etat.