TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 26 août 2011

Dans un monde qui se cherche...

Le monde que l'on retrouvera en septembre a continué de dériver, depuis juin. Contrairement aux espoirs, l'été n'aura pas permis de revenir en arrière, d'oublier, d'effacer. Le sentiment devient prégnant d'un monde qui se cherche et ne se trouve pas, le sentiment d'une crise qui n'en finit pas et que l'on ne comprend plus. Impression horrible d'une apesanteur non maîtrisée. Comme dans ces dessins animés où le héros continue à courir dans le vide au-dessus du précipice avant de chuter.

L'été 2011 aura été meurtrier à bien des égards. Meurtrier sur les marchés financiers au premier chef : la longue descente aux enfers des indices boursiers en témoigne. Meurtrier aussi pour la sérénité internationale : l'Europe va de sommet en sommet sans parvenir à rassurer ; les États-Unis sont en pleine crise existentielle, brusquement révélée par la perte de leur notation AAA ; la Chine, qui détient plus de 1 000 milliards de dollars de titres américains, rappelle très sèchement à l'ordre ces derniers ; les pays émergents peinent à endosser les responsabilités qui doivent accompagner l'affirmation de leur puissance...

Le monde est en plein désarroi. Et l'Europe est le dos au mur. Dans ce contexte, grande est la tentation de laisser faire. Après tout, cela nous dépasse ! Ce serait une faute. Nos dirigeants ont une responsabilité historique. Faire l'Europe ou passer par pertes et profits le travail des cinquante dernières années.

Achever la construction européenne

Mais nos dirigeants ne feront rien, pas plus en France qu'en Allemagne ou en Grèce, si les populations, c'est-à-dire nous-mêmes, ne montrons pas que ce défi est aussi le nôtre. Nous ne pouvons pas nous contenter d'espérer que nos dirigeants trouvent un accord improbable à l'occasion d'un des sommets qui se succèdent sous la pression des marchés.

Le destin de l'Europe est aussi entre les mains des peuples. Savoir ce qu'ils sont prêts à accepter, ce que nous sommes prêts à accepter est essentiel, crucial. Le simplisme de la formule « l'Allemagne paiera » montre que l'on ne comprend pas un pays qui a fait des efforts depuis dix ans et à qui l'on demande de serrer de trois crans sa ceinture pour ses voisins. Les jugements à l'emporte-pièce sur les pays du Sud qui n'ont qu'à renforcer l'austérité ne sont pas plus convaincants : avoir en ligne de mire dix ou quinze ans de rigueur va pousser les plus jeunes ou les moins armés au désespoir ou à l'émigration. Il faut pourtant que les pays en crise fassent des efforts et que les pays plus solides leur tendent la main.

Il faut achever la construction européenne et aller vers une forme de fédéralisme financier en ayant à l'esprit que les choix ne sont simples pour personne ! S'il y a un doute sur la volonté commune d'aller de l'avant, la peur gagnera et, avec la peur, la spéculation. Celle-ci prospère sur le doute et les ambiguïtés. Les milliards mobilisés sont nécessaires. Ils ne sont pas ou plus suffisants. C'est d'un cap dont l'Europe a besoin aujourd'hui et pas seulement de carburant !

La crise économique est devenue politique. Nous avançons certes à tâtons, mais nous n'avons d'autres choix que d'avancer. Sinon nous risquons un plan B, B comme banqueroute.

DE BONS FRANÇAIS !?????

Il n’a pas fallu bien longtemps aux politiques de notre pays pour voter une loi contre le téléchargement gratuit pour ne pas pénaliser les artistes qui emmènent leur fric à l’étranger, mais lorsqu’il
s’agit de s’occuper de leur cas, là il n’y a plus personne !!!!!!!!!!!!
Le cas d'Emmanuelle BEART... est particulièrement interessant.
Et l’ignoble Florent Pagny, qui vit en Argentine, a refusé de payer ses impôts en France, mais vient donner des leçons de générosité aux français
avec les enfoirés. C’est effectivement bien un enfoiré.
Mais celui de NOAH qui vit aux USA et ne vient en France que pour vendre ses
disques et ponctionner encore plus les Couillons de Français qui l"élisent
régulièrement le FRANCAIS le plus populaire de l'année....Et en plus il fait
des commentaires sur la France ....

Pour DSK pas de probleme... pour lui tout est net d'impot.

Instructif
A l'aube dune période d'austérité et d'un plan de rigueur pour la France,
il peut être intéressant de connaître la liste (non exhaustive, tirée du "Nouvel Observateur" n° 2359 du 21 Janvier 2010) des personnalités qui ont fui fiscalement le pays pour s'installer en Suisse , ou dans un autre paradis fiscal.
S'ils l'ont fait en toute légalité (achat dune résidence en Suisse, séjour inférieur à 6 mois sur le sol français), il est par contre inadmissible que certains d'entre eux continuent à s'immiscer dans la vie politique française, en participant activement aux campagnes électorales, pour soutenir tel ou tel candidat, ou pire, en étant officiellement investi par l'Etat pour représenter la France à l'étranger, comme c'est le cas actuellement pour Alain Delon qui est le parrain officiel du
pavillon français à l'exposition universelle de Shanghai.
Parmi les plus actifs dans ce domaine, il y a donc :

Alain Delon (à Genève depuis 1999).
Johnny Hallyday à Gstaad depuis 2006 (le concert du 14/07/2009 à coûté 500 000 € payé par le contribuable Français).
Patricia Kaas
Emmanuelle Béart (qui manifeste EN FRANCE pour que les Français accueillent et nourrissent les "sans papiers"... puis s'en retourne en Suisse, tranquillement...).
Daniel Auteuil
Marc Levy
Michel Houellebecq

Parmi les sportifs on peut citer :
Alain Prost
Jean Alesi
Richard Virenque
Les tennismen :
Guy Forget
Richard Gasquet
Henri Leconte
Amélie Mauresmo
Gaël Monfils
Cédric Pioline
Jo-Wilfried Tsonga
qui payent tous leurs impôts en Suisse.

Moins étonnant, mais encore plus scandaleux, des Personnalités
des affaires qui exercent actuellement (ou ont exercé récemment)
un pouvoir politique économique ou financier en France, parmi eux :
Antoine Zacharias (Vinci).
Claude Berda (AB groupe, TF1).
Daniel Hechter (couturier).
Jean-Louis David (salons de coiffure, cosmétiques).

Mais aussi des rentiers et des héritiers, dont les fortunes ont
été créées en France, avec la participation de centaines de milliers d'ouvriers français :
Eric Peugeot.
Jean Taittinger (PDG de la société du Louvre, ancien ministre de la justice et député de la Marne).
Philippe Hersant (patron de presse du Groupe Hersant).
Corinne Bouyques (héritière de la fortune Bouygues).

Les familles :
Defforey (Carrefour).
Mulliez (Auchan).
Halley (Promodès).
Tous résidant à Genève ou aux environs.

Si ces gens n'aiment pas (fiscalement) la France, qu'ils la quittent et qu'ils l'oublient, et surtout qu'ils n'en profitent pas quand ils en ont besoin (comme par exemple pour venir s'y faire soigner).
A tous les français qui vont se serrer la ceinture dans un proche avenir, nous proposons de boycotter les concerts, les disques et les livres de tous ceux qui ne participeront pas à l'effort de solidarité nationale et aux médias, nous demandons de ne plus offrir de tribunes télévisées (pour la promotion de films et de disques) aux artistes concernés et de ne plus faire de sponsoring aux sportifs exilés.
Aux députés nous demandons d'instaurer une loi pour qu'il ne soit plus possible pour un évadé fiscal de venir se faire soigner en France (dans un hôpital public) ni de représenter officiellement la France à l'étranger.

Maintenant, il reste à trouver le Député qui aura le cran de présenter un texte, et là, c'est pas gagné !!!....

Austérité, devoir de rentrée

C’est une punition collective que toute la petite classe politique s’inflige à elle-même. Copier cent fois : « je ne dois pas parler d’austérité ». D’abord, c’est un gros mot. Très vilain. Ensuite, ça fait perdre des points. On ne le citera pas, donc. Jamais. Mais on sait qu’il va falloir le décliner à coup de périphrases comme dans une sorte de ni oui — ni non.

A la colonie de vacances de La Rochelle, on se serait bien passé de cet exercice-là. Comment va-t-on avouer aux Français qu’il faudra bien commencer par régler le problème de la dette si on veut que « demain [soit] meilleur qu’aujourd’hui » comme l’a écrit Martine Aubry dans sa lettre aux Français ?

Voilà le PS contraint de composer dans une matière qu’il n’a pas choisie. Pour l’épreuve du printemps 2012, il aurait préféré le français. La conjugaison au futur par exemple, ce temps de la fiction qui laisse libre cours à l’imaginaire sans trop s’encombrer du réel. Mais la crise financière de ce mois d’août a confisqué l’intitulé du sujet.

En levant la main le premier avec son plan dans sa poche, deux jours avant leur université d’été, François Fillon a clairement imposé le thème des économies budgétaires. Du coup, pas question, après lui, de se laisser aller à une quelconque digression sans risquer de manquer de sérieux — voire de passer pour d’angéliques irresponsables — aux yeux d’un pays qui attend des réponses rassurantes.

Il va donc falloir faire mieux que le gouvernement, et ce n’est pas gagné à six semaines d’une compétition interne dont le but du jeu sera exactement inverse puisqu’il faudra présenter une copie plus séduisante que celle des autres petits camarades.

La présidentielle ne s’annonce vraiment pas comme la récréation démocratique si longtemps attendue. Adieu, ballons d’essais dans le ciel de l’avenir, ce sera un concours de vertu.

Les socialistes s’infligent déjà un handicap en refusant bêtement d’accepter la règle d’or prenant le risque d’être incompris ou de passer pour de mauvais joueurs. Les cartes sont sans doute un peu biseautées mais pourquoi rejeter un principe dont le bon sens vient d’être validé par leurs propres amis socialistes du gouvernement espagnol ?

Favoris aux examens blancs des sondages, les prétendants PS, transis par la peur du désamour interne, préfèrent laisser le pouvoir sortant mener le jeu. Au chapitre de l’exemplarité, les membres du gouvernement et le président de la République ont pourtant des réflexes de cancres, refusant de diminuer leurs appointements au prétexte… qu’on ne baissera pas le salaire des fonctionnaires.

C’est vrai qu’avec 20 000 euros mensuels net à l’Élysée et un peu moins de 12 000 pour un ministre (sans compter les indemnités de logement), c’est un effort surhumain que leur ancien collègue Borloo a demandé à ceux qui demandent des efforts aux salariés. Le symbole ? Allons, allons, vous êtes populiste…

Apple peut-il survivre longtemps à Steve Jobs ?

Steve Jobs quitte le fauteuil de PDG de la firme à la pomme. Le départ de l'inventeur de l'iPhone suscite des questions sur l'avenir du groupe. Mais discrètement, le quinquagénaire a préparé le terrain.
À 56 ans, Steve Jobs tire sa révérence. Dans une lettre adressée à ses salariés, l'emblématique patron d'Apple, qui se bat depuis 2004 contre un cancer du pancréas, admet qu'il « ne peut plus remplir [ses] devoirs et répondre aux attentes en tant que directeur d'Apple ». En échange, Steve Jobs devient président non exécutif de l'entreprise, un poste qui n'existait plus depuis des années au sein d'Apple. À sa place, est nommé Tim Cook, son allié qui gérait l'entreprise depuis janvier (lire ci-dessous). Apple peut-il survivre sans Steve Jobs ? Comment remplacer celui dont l'intuition a donné naissance à l'informatique grand public avec l'Apple II, un secteur qu'il a, à peine dix ans plus tard, révolutionné avec l'iMac, avant de s'attaquer à la musique (avec l'iPod), la téléphonie mobile (avec l'iPhone), sans compter l'animation avec Pixar ? Comment l'entreprise va-t-elle se passer du seul patron qui fait trembler à la fois Amazon, Google, Hollywood, Microsoft ? Le fauteuil de Steve Jobs est encore chaud, mais l'avenir d'Apple occupe déjà tous les esprits. Ces incertitudes ont été alimentées par le secret qu'a tenu le conseil d'administration sur la succession d'un homme dont l'état de santé était connu depuis longtemps. « Steve Jobs a déjà eu trois absences et l'entreprise a été gérée. Et on voit avec la nomination de Tim Cook qu'il y a bien un plan de succession. Enfin, Steve Jobs reste président du groupe », indique Benoit Flamant, d'IT Asset Management, qui possède des titres Apple.
Si par souci de communication, c'est Steve Jobs qui est mis en avant, le quinquagénaire s'est entouré d'une importante équipe de vice-présidents. L'on dit de Jonathan Ive, qui conduit le département design, l'une des principales forces d'Apple, qu'il partage le même esprit que Steve Jobs. Eddie Cue, en charge des services Internet, est vu comme l'homme à idées de la bande. Parmi les autres figures importantes, Scott Forstall, à la tête du système d'exploitation de l'iPhone, ou Philip Schiller, le gourou marketing. À court ou moyen terme, l'avenir d'Apple n'est pas menacé. L'entreprise devrait continuer à croître, notamment en Chine. La zone Asie-Pacifique pèse 22 % des ventes, contre 11,6 % un an plus tôt. La firme va aussi profiter du développement du « cloud computing » (informatique dans les nuages), qui permet de délocaliser les contenus (films, musique...). Naviguer de l'iPad à l'iPhone, en passant par l'iBook et bientôt peut-être la télévision avec Apple TV, est devenu un jeu d'enfant, qui rend encore plus accros les aficionados - parfois disciples et prosélytes - d'Apple.
L'air de rien, Steve Jobs préparait l'après, comme l'expliquait le magazine américain « Fortune » en mai dernier. Lui qui ne s'est jamais intéressé au département ressources humaines du groupe a embauché il y a trois ans Joel Podolny, le doyen de l'École de management de Yale, pour diriger une sorte d'Apple Université. Ce dernier a, sur les instructions de Steve Jobs, embauché des gourous du management chargés de rédiger des « business case » (cas d'école), analysant les grandes décisions structurantes prises par Apple ces dernières années, par exemple sur les Apple Store ou le choix de faire fabriquer l'iPhone en Chine dans une seule usine. Ces cas d'école sont ensuite enseignés à l'intérieur d'Apple, avec l'espoir de transmettre l'ADN de Steve au sein du groupe. Ces précautions seront-elles suffisantes pour éviter à Apple un destin comme Nokia, HP, ou Yahoo ? Au moins, Steve Jobs aura-t-il essayé.

Les grandes inventions qui
 vont changer notre vie quotidienne

Malgré la crise, les laboratoires publics et les centres
de R & D des entreprises mettent les bouchées doubles. Tour du monde des révolutions qui nous attendent.

Entre quadras, il y a quelques mois, on se rappelait les débuts du Web, à l’époque où l’on se partageait au bureau une connexion poussive pour dix, en se demandant à quoi allait servir ce machin. Ecoutant distraitement, la fille de l’auteur de ces lignes, née en 1997, eut soudain une révélation : «Quand j’étais petite, vous n’aviez pas Internet à la maison ? Mais vous faisiez comment ?» Et de foncer sur Facebook raconter à ses 878 amis le cas de ces hommes préhistoriques qui avaient vécu sans réseau. Et même – horreur ! – sans portable.
Il faut parfois un petit choc de générations pour s’en souvenir, les technologies indispensables à notre vie quotidienne ont d’abord été, pour nos aînés, des rêves d’apparence inutile. A garder en tête pour découvrir la centaine d’inventions pour les dix à vingt ans à venir rassemblées dans ce dossier : manquer d’imagination, c’est se priver de la croissance promise par le progrès. Un risque accru par la crise, qui comprime l’investissement des entreprises, dont leurs budgets de recherche et développement (R&D). Heureusement, comme vient de le calculer un rapport du Conseil d’analyse stratégique (Direction du Trésor), en France, ces derniers ont été préservés avec «une croissance de la R&D privée de 4% en 2008 et de 1% en 2009, alors que l’investissement total a reculé», cette année-là.
Mais ce passionnant travail des experts de Bercy («France 2030, cinq scénarios de croissance») confirme aussi le constat rapporté de notre tour du monde des labos : l’effort porte d’autant plus ses fruits qu’il est dirigé vers les secteurs porteurs. C’est aussi ce que montre le palmarès des entreprises qui dépensent le plus pour l’innovation : l’avenir appartient à celles qui orientent leurs crédits vers les idées à fort potentiel commercial, en sortant de leurs labos des produits et services qui trouvent vite leur place dans notre vie de tous les jours.
Prenez Toyota et ses 6,8 milliards d’euros de R&D en 2010. Rapporté à son chiffre d’affaires, c’est loin d’être le plus gros effort de l’industrie automobile, mais quelle vista ! Lançant dès 1997 sa Prius hybride, qui contourne les problèmes de puissance et d’autonomie des autos 100% électriques, le japonais a séduit plus de 2 millions d’automobilistes dans le monde.
Dans son sillage, l’ensemble du secteur des transports travaille aujourd’hui à des inventions 100% concrètes, destinées à améliorer confort et sécurité. Fini, les projets délirants de voiture volante ou de train magnétique, place aux sièges programmables, aux avions silencieux et aux voyages assistés par les technologies de l’information et de la communication (TIC), en véhicule capable de mémoriser vos habitudes ou en TGV connecté aux réseaux 3G ou Wi-Fi…

La relation médecin-patient va être bouleversée par l'automatisation
Vous les trouvez un peu envahissantes, ces TIC ? La magie multimédia n’a pourtant pas fini d’égayer nos journées, qu’il s’agisse de la 3D (place aux hologrammes) ou des réseaux sociaux, sur lesquels les prodigieuses quantités d’informations (photos, goûts, déplacements…) confiées par les adeptes (Facebook atteint les 700 millions de membres) provoqueront de nouvelles façons de chercher sur Internet.
Mais le potentiel d’innovation de l’informatique et des télécoms tiendra surtout, désormais, à leurs applications annoncées dans l’ensemble de l’économie. Par exemple dans la santé. Si ce secteur connaîtra des percées médicales fondamentales, la relation praticien-patient va aussi être bouleversée par l’automatisation (la start-up française Eveon conçoit un «dispositif d’injection» à base de nanotechnologies qui enverra la seringue aux oubliettes) et l’essor de la médecine à distance, pour la surveillance des personnes âgées ou carrément la consultation en ligne, autorisée en France en octobre dernier.
Le high-tech adoucira aussi des évolutions peu folichonnes. Le travail dans des open spaces bruyants sera moins pénible quand nous disposerons des outils personnalisables promis par les rois de l’équipement 
de bureau. Au restaurant, alors que l’industrie agroalimentaire n’a que le «nutritionnellement correct» à la bouche, on retrouvera l’appétit grâce à des applis multimédias pour réserver, composer son menu et apprendre les recettes. A la maison, on laissera les corvées à une armée de robots.
Science-fiction ? La start-up française Aldebaran Robotics, qui vend l’androïde domestique Nao (1.500 exemplaires dans le monde), vient de recevoir un bel encouragement : 13 millions de dollars misés par Intel Capital, le fonds d’investissement stratégique du leader mondial des microprocesseurs. «Nous sommes ravis, car la robotique met la puissance de l’informatique au service de l’être humain», a déclaré Arvind Sodhani, patron du fonds. Nao, tu nous refais un café ?

François Rabelais

En son temps jugé inconvenant par les lettrés et par la Sorbonne, l’auteur est cette année mis à l’honneur par l’Éducation nationale, qui l’inscrit aux programmes du bac et de l’agrégation.
En France, Gargantua est à sa table, dans les festins de Rabelais, comme Remus et Romulus tétant la louve à Rome : cette béate nutrition est l’origine d’un monde. À travers les cinq livres qui forment l’épopée burlesque d’un géant et de son père, Rabelais a donné le la à un esprit français où le sens du plaisir déborde dans tous les domaines : pas seulement plaisir des sens, mais aussi de l’esprit - la langue liant tout cela, dans une débauche d’amour pour les mots. Là, dans le français littéraire que les excentricités de Rabelais ont contribué à définir, se reflète la diversité d’un pays que l’écrivain a su réinventer. Les particularismes des terroirs, comme autant de spécialités culinaires locales, se croisent avec les strates d’une société bruyante et bavarde : les dialectes propres aux uns et aux autres, classes populaires ou métaphysiciens, contribuent ainsi à la naissance d’une unité plurielle - moins celle d’un pays réel que celle, plus tangible, du roman.
Pourtant, de son vivant, Rabelais se situe à la marge. Trop espiègle pour les lettrés, trop érudit pour les profanes, trop paillard pour la bonne société, le père des géants les plus célèbres de la littérature ne fut pas toujours, pas d’emblée, prophète en son pays. Dans son humanisme bon enfant, il faut entendre le bruit des polémiques auxquelles il participa avec ardeur. Comment oublier qu’en son temps, annonçant le nôtre, les franciscains parvinrent à faire interdire l’étude du grec à la Sorbonne ? Si les romans de Rabelais proposent des modèles de vie, ce n’est donc pas sur le mode du retrait épicurien, isolé dans le plaisir ; son activisme d’éditeur montre que les facéties du romancier s’adossent à un fort désir d’assumer l’héritage de l’Antiquité et de poser, pour l’avenir, les fondements de la culture moderne. L’euphorie propre au Tourangeau résonne dans les couloirs des assemblées les plus austères, et son rire est destiné à les faire tomber - au moins de leurs chaises. À l’image de son créateur, le héros rabelaisien est un guerrier épris de vie et de bonne entente, prêt à défendre les valeurs humanistes, mais sans vocation pour le martyre - « jusqu’au feu exclusivement » !
Alors, Céline avait-il tort en soutenant que, « Rabelais, il a raté son coup » ? Pour Céline, la langue orale dont maître François a fait la matière de son oeuvre a constitué, pendant quatre siècles, une sorte d’exception, écrasée sous la pesanteur du français « littéraire », langue artificielle, langue de traducteur, celle qu’Amyot utilise pour rendre Plutarque. Il est vrai que Rabelais demeura seul, longtemps, avant que le désordre des langues et des formes ne finisse, au cours du XXe siècle, par affluer de nouveau dans les textes. Aujourd’hui libérés des bornes du « bon usage », nous sommes mieux placés que jamais pour retrouver Rabelais, et jouir avec lui de la littérature comme d’un plat en sauce.

Le hooliganisme des perdants

La paisible Europe renoue avec son passé tumultueux. En France, en Grèce et en Espagne, les jeunes disent leur ras-le-bol de leur situation, à Londres ils réduisent des quartiers en cendres. Quel est leur problème? se demande un éditorialiste du journal Die Welt. 

Un investisseur chinois ou indien lesté de plusieurs millions de dollars ou d’euros qui se rendrait en Europe ces jours-ci pour trouver un endroit où placer ses billes découvrirait un continent où règne à nouveau, après des années de tranquillité, un climat politique et social tendu.
Les émeutes de Londres ont pris fin récemment, déclenchées par la mort d’un probable gangster de 29 ans. On n’a vu aucune pancarte ou banderole pendant ces troubles : l’objectif des émeutiers était semble-t-il la destruction et le pillage. Dans la nuit qui a suivi les premières violences londoniennes, on a tenté de donner une dimension politique à ces actes essentiellement criminels. Très vite, on s’est accordé à dire que ces rassemblements organisés sur Twitter étaient le fait des laissés-pour-compte de la politique d’austérité insensible des Tories et des Libdems.
Et les voilà qui réapparaissent, les commentateurs et les experts qui veulent avoir toujours su que la seule manière d’empêcher ce type de troubles dans ces quartiers était de leur donner davantage de moyens. Et, comme à l’ordinaire, ils insinuent qu’il va falloir s’attendre à une multiplication de ce type d’insurrections anarchiques si le gouvernement britannique poursuit telle quelle sa politique de rigueur. La réaction des députés du Labour impliqués dans les quartiers sensibles est différente : ils ne témoignent aucune indulgence pour les violences perpétrées lors de ces rassemblements, qualifiant ces incendiaires de ce qu’ils sont vraiment : des criminels.

L'Europe a vécu au-dessus de ses moyens

Les émeutes londoniennes sont une forme de hooliganisme des perdants d’une société qui fait peu de cas des laissés-pour-compte. Parmi les incendiaires, on retrouve des gens qui ne sont plus guidés par aucune valeur. Ils se sont habitués à toucher de l’argent de l’État et se lamentent lorsque leurs allocations sont revues à la baisse. Une multitude d’Européens, parmi lesquels un grand nombre de jeunes, devraient être confrontés à ce problème dans un avenir proche.
Tous les pays européens ont vécu en partie au-dessus de leurs moyens et vont sans exception devoir se serrer la ceinture. Cela signera la fin de l’une des illusions poussiéreuses de l’Union : l’idée que, dans une Europe prospère, tout s’arrange toujours sans avoir à trop s’échiner. La paix de ces 66 dernières années a eu un prix : la générosité grandissante de l’État social. Aujourd’hui, c’est terminé.
Ce type de soulèvements de jeunes, qui ne comprennent pas que leur génération vit bien mieux que toutes les précédentes, révèle à la fois leur inquiétude et leur immobilisme. Partout dans le monde, dans les États prospères comme dans les pays en développement, on recherche des gens qualifiés. Jamais les débouchés n’ont été aussi vastes pour les jeunes bien formés. Tout ce qu’on leur demande, c’est d’être curieux, flexibles et d’avoir le goût de l’aventure. Des qualités que l’on retrouve peu dans cette fraction tapageuse de la jeunesse.

Les manifestants n'ont pas de projet

Là où les protestations réclament une offre de formation plus complète et de meilleure qualité afin d’améliorer les perspectives de chacun, les manifestations n’obéissent pas à une impulsion qui n’a rien de particulièrement héroïque ou spectaculaire, mais qui est justifiée. En Italie et en Espagne, le taux de chômage atteint des sommets : l’horizon des jeunes est de plus en plus bouché. Ils aspirent aux mêmes privilèges royaux dont bénéficiait la génération de leurs parents et ne comprennent pas que c’est précisément le maintien en place de ces privilèges qui entrave leur accès au marché régulier de l’emploi. Hélas, à Madrid et à Athènes, ceux qui manifestent sont trop souvent ceux qui n’ont en réalité aucun projet et se contentent de rejeter systématiquement tout ce que la politique leur propose. Ce qui les rapproche de cette meute de jeunes qui, à Londres surtout, détruisent leurs propres quartiers et effraient leurs voisins, quand ils ne manquent pas de les tuer.
L’Europe a besoin d’un scénario optimiste, comme le formule le journaliste du Welt Clemens Wergin sur son blog, pour convaincre le reste du monde de sa propre viabilité. C’est donc une grande responsabilité qui incombe à la jeunesse, surtout au moment où la situation démographique se dégrade. L’immense majorité des jeunes Européens ont opté pour le pragmatisme au meilleur sens du terme, un pragmatisme non pas héroïque mais responsable : ils enrichissent leur CV, parlent plusieurs langues et partent volontiers effectuer des semestres ou des années d’études à l’étranger.
Autrement dit, il ne faut pas voir dans les troubles qui agitent l’Europe depuis quelques mois un mouvement d’émancipation, mais un vestige de cette vieille Europe qui a de grandes ambitions mais peu d’esprit d’initiative et esquive les réalités économiques. Avant que l’investisseur de Chine ou de Singapour ne parte en secouant la tête, il aura pu voir à la télévision un avenir pour l’Europe : une armée de jeunes qui conviennent sur Twitter de prendre des balais et de nettoyer Londres. Pour agir plutôt que gémir.