TOUT EST DIT

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mercredi 6 juillet 2011

Affaire DSK: "nausée" et "torrent de merde" dans la classe politique

De gauche ou de droite, que pense-t-on de la nouvelle plainte de Tristane Banon? Florilège de ras-le-bol dans le zapping des matinales.

L'affaire DSK vue par la presse internationale

La presse anglo-saxonne
Le journal britannique The Guardian fait un bilan des derniers rebondissements de l'affaire. Il met l'accent sur trois aspects. D'abord l'effondrement de l'affaire aux Etats-Unis et la possibilité d'un acquittement de Dominique Strauss-Kahn. Ensuite la dégradation, aux yeux des Français, de l'image de l'ancien patron du Fonds monétaire. Le quotidien cite ainsi un sondage réalisé ce week-end: 54 % des personnes interrogées hostiles à une candidature de DSK à la primaire.

Troisième aspect sur lequel le quotidien de centre-gauche met l'accent: le problème des fuites dans les médias, qui ont largement alimenté l'affaire. "Cela fait 35 ans que nous travaillons dans ce secteur mais je n'ai jamais vu autant de fuites pour une affaire donnée. J'ai peur de l'impact que cela pourrait avoir chez les victimes qui n'osent pas porter plainte", se plaint dans le Guardian Susan Xenarios, une des directrices du centre de lutte contre les viols de New York.

Le Washington Post, lui, se concentre sur la plainte déposée par Tristane Banon. Mais surtout sur les conséquences que celle-ci a sur les primaires socialistes. Le journal raconte qu'avec l'effondrement de l'affaire aux Etats-Unis, les socialistes avaient retrouvé l'espoir. Cette nouvelle plainte entache une réputation déjà ternie.

Toujours dans le Washington Post, la journaliste Kathleen Parker tente de calmer les esprits tout en évoquant le côté complètement surréaliste de l'histoire : "Il n’y manque plus qu’une poursuite en voiture. Ou un requin. Nous sommes tellement habitués aux retournements de situation dans de telles histoires que nous pouvons déjà en anticiper la bande-son, les jeux d’ombre et de lumière, le col relevé, les regards assassins échangés dans une salle de tribunal bondée". "Au moins pourrions-nous attendre la fin du procès pour donner notre verdict. Ou mieux encore, attendre la sortie du film", conclue-t-elle.

William Saletan, journaliste à Slate.com, est à contre-courant. En s'attachant aux faits, il analyse les déclarations de Tristane Banon et énumère sept façon de vérifier la version de Banon (et de DSK).  La version intégrale en français de l'article est sur Slate.fr.

La presse allemande
Le Spiegel est du même avis que le Washington Post : "La nouvelle plainte pourrait causer des problèmes aux socialistes français". Pour le quotidien allemand en ligne, l'affaire qui se dégonflait aux Etats-Unis était la voie vers la rédemption de DSK. La plainte de Tristane Banon modifie la donne.

La presse hispanophone
Le journal espagnol El Pais se fait écho du témoignage de l'écrivain et journaliste Tristane Banon que donne l'Express. Pour le journaliste Antonio Jiménez Barca, correspondant pour le journal à Paris, on trouve des zones d'ombre dans le récit de Banon.

Il évoque également la montée au créneau des principaux ténors socialistes : "Quand François Hollande, Martine Aubry ou Ségolène Royal sont interrogés, ils commentent l'affaire DSK. Ils ne parlent ni de leur programmes ni de leur projets".

Le journal mexicain de référence  El Universal se contente de faire état de la plainte de Tristane Banon sans commenter l'affaire.

PS: derrière l'imposteur, le cancre

Manuel Valls, candidat à la primaire socialiste et proche de Dominique Strauss-Kahn, ne supporte plus le "torrent de merde" (RTL, ce mercredi) qui se déverse sur celui qui pourrait bénéficier rapidement d'un non-lieu aux Etats-Unis, tandis qu'une plainte pour tentative de viol a été déposée contre DSK, hier à Paris, par Tristane Banon. Personnellement, je pense que les socialistes, auto-promus vertueux, payent là le prix de leur abus de confiance et leur dissimulation des failles d'un candidat du Camp du Bien. Pour parler comme Valls, j'ai aussi en mémoire les torrents de merde qui auront été déversés sur Nicolas Sarkozy par la gauche et ses médias, depuis des années. Bien rares furent les nouveaux outrés, qui brandissent pareillement une présomption d'innocence qu'ils découvrent opportunément, qui jugèrent excessive cette hystérie anti-sarkozyste qui tenait lieu de programme commun. Aujourd'hui, la gauche pleureuse s'oblige à abandonner ce procédé, dont elle goûte à son tour l'amertume.....

Une réforme sans fin

Surtout préoccupés par les résultats du bac ou par leurs dépenses estivales, les Français ne pensaient pas que les retraites viendraient leur assombrir l'été. C'était oublier que, dans ce domaine, une loi se superpose à l'autre et que la réforme contient un mécanisme quasi automatique.

En plus de repousser l'âge de départ d'un trimestre par an - objet principal de la dernière réforme, censée nous tranquilliser jusqu'en 2020 - le gouvernement rallonge donc la durée de cotisation d'un trimestre pour les cotisants nés à partir de 1955. Ce que l'opposition appelle la « double peine » guette les tranches d'âge suivantes, dans les années à venir.

Cette décision résulte de la loi Fillon de 2003 qui, sans imposer de durée légale, prévoit qu'elle peut être modifiée à tout moment par décret, en fonction de la situation démographique.

Ce qui frappe et mérite décodage, c'est l'empressement du gouvernement à annoncer un décret avant même que le Comité d'orientation des retraites, organisme pluraliste et consultatif, n'ait publié sa préconisation. Trois considérations expliquent cette décision prise sans nouvelle concertation sociale ni discussion parlementaire.

Premièrement, la majorité et l'Élysée ne veulent surtout pas adresser le moindre signe de relâchement de l'effort dans la maîtrise des comptes publics. La dette continue de croître. Le budget 2012 s'avère très difficile à boucler. Laisser penser que sa signature pourrait se dégrader exposerait alors la France à une hausse très coûteuse des taux d'intérêts. Déjà, la dernière réforme des retraites, qui ne figurait pas dans le programme de Nicolas Sarkozy, avait été anticipée en partie pour cette raison.

Deuxièmement, le gouvernement a voulu décider le plus loin possible de la présidentielle et profiter de la somnolence estivale pour limiter l'impact de cette annonce. Il compte aussi sur les vacances du Parlement, caisse de résonance de la vie politique nationale; sur un PS tout absorbé, à la rentrée, par sa primaire; et sur la particularité des périodes électorales, peu propices aux mobilisations sociales.

Troisièmement, l'opposition n'est pas forcément très à l'aise avec cette affaire. Elle est tiraillée entre le réalisme de son aile social-démocrate et les exigences plus radicales de son aile gauche. Et sa promesse d'un retour de l'âge légal à 60 ans relève assez largement du trompe-l'oeil dès lors que le principe de réalité a contraint le PS à admettre qu'il fallait prolonger la durée de cotisation.

Même si l'espérance de vie s'allonge et nécessite des recettes nouvelles, on voit bien les limites d'un système qui oblige les salariés à cotiser toujours plus pour toucher toujours moins. Le financement des retraites n'est pas définitivement assuré. Le compromis sénatorial sur la pénibilité, qu'un système par points associé à une durée variable des carrières pouvait régler, n'a pas été retenu. De même que la taxation des revenus du capital reste très inférieure aux charges qui pèsent sur les revenus du travail.

Personne ne conteste qu'il faut trouver le bon équilibre entre le temps passé à travailler et le temps passé à se reposer. Mais en pleine présidentielle, il sera difficile, pour la droite, d'éviter l'idée selon laquelle chacun devrait contribuer à cet équilibre en fonction de tous ses revenus.

Il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark...

Voilà plus de quinze ans que la Convention de Schengen est entrée pleinement en vigueur en France, en Allemagne et au Benelux. Pour s’étendre les années suivantes, et très progressivement, à dix-sept autres pays de l’UE, plus la Norvège, l’Islande et même la Suisse. Quinze ans sans contrôles systématiques au pont de l’Europe à Strasbourg-Kehl et aux autres points de passage entre l’Alsace et l’Allemagne ! La notion de frontière, avec souvent ses longues files d’attente, a disparu en faisant aussi comprendre que l’Europe est devenue une réalité.

Peut-on imaginer un retour en arrière ? Pas dans l’espace franco-allemand. Pourtant, plus au nord, le Danemark n’a pas hésité. Depuis hier, ses policiers contrôlent de nouveau aux frontières avec l’Allemagne et la Suède, en pleine migration estivale vers la Scandinavie. Certes, les mesures sont encore très sporadiques en attendant, d’ici à 2014, la réinstallation de guérites, de barrières et autres sas à reconstruire, sans oublier des policiers à engager. Le tout pour quelques dizaines de millions d’euros à la charge de l’heureux contribuable danois... Copenhague a beau rassurer ses partenaires, en précisant que ces contrôles porteraient surtout sur la contrebande avec également pour but de lutter contre la criminalité et l’immigration clandestine, le mal est fait. L’Allemagne voisine, où des dirigeants appellent au boycott du tourisme au Danemark, ne décolère pas.

En écornant Schengen, le gouvernement de Lars Rasmussen étale surtout sa faiblesse en montrant à tous les partis politiques du continent combien il est dangereux de devenir l’otage de l’extrême droite xénophobe. Car la coalition de centre-droit au pouvoir ne se maintient que par la grâce des populistes. Et la reprise en main de la frontière est une de leurs exigences.

Le Danemark, craint-on, va faire exemple. D’abord en Finlande, également traversée par un fort courant antieuropéen, peut-être en Suède. Les mesures prises par la France au printemps dernier, après l’arrivée de réfugiés tunisiens et libyens via l’Italie, ne correspondaient pas non plus à l’ « esprit Schengen ». Bien que ces dispositions françaises aient été « légalisées » par le Conseil européen de juin entrevoyant de nouvelles exceptions temporaires, notamment pour les non-citoyens de l’UE détenteurs de « visas Schengen », elles restent un accroc. Rien d’étonnant, car partout, selon l’air du temps - celui de la crise et du repli sur soi -, la controverse grandit sur la notion de « libre circulation » des personnes (pas des marchandises, évidemment !). C’est oublier qu’un « détricotage » de Schengen, malgré les défauts et imprécisions de la Convention, renverrait l’Europe citoyenne aux limbes, tant ce symbole Schengen est fort. Pour tous ceux qui profitent de son « espace », cette Convention s’identifie avec l’idée européenne. Bien mieux que les directives de Bruxelles, voire l’euro à la gouvernance de plus en plus incompréhensible !

Grâce

Il ne fait jamais rien comme les autres, notre Président. Le voici à son tour touché par l’état de grâce, mais à la fin de son mandat. Transfiguré, métamorphosé, désormais prêt pour une retraite silencieuse après avoir commencé par le Fouquet’s et le yacht. Il était hier à Montboudif, afin de saluer la mémoire de Georges Pompidou. Montboudif, dans le Cantal, à peine deux cents habitants, et dont l’heureux maire se nomme Lucien Bonhomme. Loin, si loin de Neuilly, Hauts-de-Seine. Et là-bas, notre Président nous a vanté les vertus de la lenteur, de la tradition française et de l’héritage – et même du gaullisme ! On aurait cru entendre Jacques Chirac à la fin de son deuxième mandat… Il est décidément fort, notre Président, ainsi capable de se réinventer, de faire la rupture avec lui-même à 56 ans. S’il continue comme ça, il fera campagne en nous lisant « La Princesse de Clèves ».

Le commentaire politique de Christophe Barbier




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AU PARLEMENT EUROPÉEN...



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Les agences de notation peuvent-elles saboter le sauvetage de la Grèce?

S&P n'a pas attendu la finalisation du deuxième plan d'aide pour décréter qu'un rollover de la dette grecque placerait le pays en situation de défaut. Or son avis et celui de ses concurrentes semble compter beaucoup pour la BCE. Faut-il s'en inquiéter?

  Elles étaient soi-disant discréditées. Elles, ce sont les agences de notation qui avaient attribué la note maximale à des banques que le contribuable avait dû finalement sauver de la faillite. Or elles semblent n'avoir jamais eu autant de pouvoir qu'aujourd'hui. Standard and Poor's a en effet décrété lundi qu'un rollover de la dette grecque, tel que proposé par la France, serait considéré comme un restructuration et la conduirait à placer la note de la Grèce dans la catégorie "défaut sélectif". C'est non seulement un camouflet pour la France, mais met tout simplement en danger le deuxième plan de sauvetage de la Grèce. L'euro a d'ailleurs aussitôt replongé alors qu'il venait d'atteindre son plus haut niveau face au dollar depuis le 9 juin.
La zone euro n'a désormais plus qu'à prier pour que les autres agences n'imitent pas S&P. Car non seulement les investisseurs n'oseraient plus acheter des obligations européennes, mais surtout la BCE n'accepterait plus les obligations de l'Etat grec comme contrepartie pour ses opérations de refinancement. Jean-Claude Trichet avait lancé un avertissement très clair en mai à ce sujet en évoquant par avance le cas où les agences considéreraient que le rollover constituait bien un défaut de paiement. Et qu'importe si l'Isda, l'association professionnelle chapeautant le marché des CDS, ait une opinion différente. Celle-ci estime en effet qu'un rollover ne représenterait pas un événement de crédit et n'entraînerait donc pas le paiement des CDS, un enchaînement au coeur de la crise financière de 2008. Reste à savoir pourquoi le patron de la BCE accorde autant d'importance à l'avis des agences de notation au point de leur confier quasiment les clés de l'avenir de la Grèce.
La BCE fait-elle du chantage?Sa menace n'est pas à prendre à la légère. Le secteur bancaire grec survit en effet uniquement grâce à la BCE, qui lui a déjà prêté 98 milliards d'euros. Autant dire que l'arrêt de cette perfusion conduirait en l'espace de quelques heures à l'effondrement des banques grecques avant de provoquer des réactions en chaîne aussi bien dans les banques européennes (à commencer par les Françaises) que dans les Etats fragiles de la zone euro. C'est d'ailleurs en agitant cette menace que la BCE a réussi à tuer dans l'oeuf l'idée du ministre des finances allemand Wolfgang Schaüble de réechelonner la dette grecque.
Comment éviter un remake de la faillite de Lehman Brothers ? Il existe en fait plusieurs portes de sortie. D'abord, on peut espérer qu'au moins une des autres agences, à savoir Moody's, Fitch mais aussi la plus petite DBRS canadienne, n'imite pas S&P. Selon le Financial Times, Jean-Claude Trichet a admis que dans ce cas il continuerait d'accepter les obligations grecques en collatéral. Mais ce n'est pas gagné. Si Moody's attend que le plan de sauvetage soit finalisé pour rendre public son avis, les notes de méthodologie publiées ces dernières semaines, aussi bien par Fitch que Moody's, laissent entendre qu'elles ont une définition extrêmement étroite de ce que serait une "participation volontaire des créanciers privés". Pour elles, le fait que l'opération soit montée pour éviter la faillite de la Grèce pourrait justifier, à lui seul, le qualificatif de défaut.
Pour autant, même si elles plaçaient toutes la note de la Grèce dans la catégorie du défaut, ce ne serait pas forcément la catastrophe systémique. Fitch et S&P ont en effet précisé que le statut de "défaut" pourrait être partiel et temporaire. La mauvaise note pourrait être assignée le temps du rollover, et être relevée après. Fitch a par ailleurs ajouté que même si la note de l'Etat grec correspondait au défaut, la note des obligations elles-mêmes échapperait à ce statut.
Mais le plus probable, "c'est que les investisseurs privés retravaillent la solution du rollover jusqu'à ce qu'elle convienne aux agences de notation, c'est-à-dire qu'elle apparaisse comme vraiment volontaire et pas imposée", explique Cyril Régnat, stratégiste chez Natixis. Le plan proposé par la France offre de réinvestir 70% des sommes remboursées par la Grèce au titre des obligations arrivant à échéance. Sur ces 70%, la moitié serait placée dans de nouveaux titres grecs à 30 ans, les 20% restants étant conservés à titre de garantie dans un fonds spécial. "On peut imaginer par exemple qu'ils proposent de raccourcir la maturité des nouveaux titres. Car la maturité à 30 ans risque de trop s'apparenter à un freinage des remboursements", poursuit le stratégiste.
C'est ainsi que la BCE continue de se servir de la pression des agences de notation et des marchés pour influencer les conditions du plan de sauvetage. Toutefois, rien ne l'empêche, à tout moment, de changer les règles. On l'a déjà vu faire quand elle a décidé d'accepter de racheter des obligations d'Etat, ou encore d' abaisser les critères d'éligibilité en acceptant en collatéral des actifs dont la note était inférieure au A-.

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