TOUT EST DIT

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vendredi 11 juillet 2014

Ivan Rioufol : l'UMP doit disparaître, au plus vite

Malversations financières, règlements de comptes, endettement : pour Ivan Rioufol, il faut que l'UMP disparaisse, pour que la droite puisse se reconstruire. 
Comment ne pas donner raison aux «populistes», ces citoyens indignés que le Système dénigre? Parce qu'ils constatent la faillite des corps intermédiaires, ils sont soupçonnés de dérives totalitaires. Mais qui sont ceux qui abiment la démocratie, sinon ces juges politisés qui cherchent à se «payer» un ancien chef de l'Etat, ces syndicats non représentatifs qui empêchent les réformes et sabordent des entreprises, ces médias militants qui appliquent le déni des faits, ces partis politiques qui se réfugient dans l'entre-soi. Ils ne sont que 8% des sondés à faire confiance à ces derniers, ce qui prouve que la majorité des Français est consciente de leur déchéance. La spectaculaire décrépitude de l'UMP, qui s'ajoute à la vacuité du PS et des partis centristes, ne fait qu'accélérer le nécessaire renouveau de la vie politique, monopolisée désormais par le seul Front national. La refondation de la droite est une urgence qui passe
prioritairement par l'enterrement de l'UMP moribonde et de ses pratiques claniques. Mais la droite ne fera pas l'économie d'une sérieuse réflexion sur son nouveau positionnement politique, si elle ne veut pas que la plupart de ses soutiens, désespérés par ce qu'ils apprennent des magouilles internes, ne rejoignent définitivementMarine Le Pen. Le temps n'est plus où l'UMP pouvait se permettre de faire la leçon au FN. Elle est définitivement décrédibilisée.
La violence et la vulgarité des règlements de compte dévoilent la nature de ce qu'était l'opposition: une association d'ambitions personnelles jouissant de crédits et de postes sans se soucier d'alimenter le débat public en dehors de présences médiatiques convenues. «Il y a un état d'esprit délétère qui est insupportable», a reconnu Luc Chatel, ce mercredi sur Europe 1. Rachida Dati, accusée d'avoir bénéficié avec d'autres de quelques largesses, dénonce pour sa part «les voyous et les délateurs qui balancent de manière calomnieuse des mensonges». Reste que la désinvolture avec laquelle les dirigeants du parti (Jean-François Copé en a été le dernier) ont utilisé et parfois gaspillé les fonds publics mis à leur disposition n'a rien à envier aux pratiques que l'UMP dénonçait quand il s'agissait des malversations financières de certains syndicats. Alors que cette formation aurait dû être exemplaire en tout, elle ne l'a pas même été dans sa propre gestion, puisqu'elle a annoncé mardi un déficit de 74,5 millions. Indéfendable, l'UMP n'a plus d'autre choix que de disparaître. Le plus tôt sera le mieux, car tout reste à reconstruire. Les «populistes», qui avaient vu juste, seront sûrement de bons conseils.

Valls, chef sachant “cheffer”, mais “cheffant” dans le vide

Valls, chef sachant “cheffer”, mais “cheffant” dans le vide

En  début de semaine Manuel Valls fêtait ses cent premiers jours à Matignon. Un anniversaire pour lequel il a eu droit, sur le plan politique, à deux gâteaux et leurs bougies… Mais  en pleine figure !
Mardi (8/7), l’Assemblée nationale a adopté le budget de la Sécurité sociale rectificatif par 272 voix contre 234. Parmi les élus socialistes, 33 abstentions. Certes Valls peut se targuer d’avoir réduit la contestation parlementaire puisqu’en avril dernier 41 “frondeurs” avaient refusé  de voter le programme de stabilité. Mais la pression exercée par Manuel Valls, et dont ce dernier s’est vanté, comprenant notamment le chantage à l’investiture, n’a eu aucun effet sur  les 33 irréductibles. Dites 33, M. le Premier ministre ! 
Ces  récalcitrants reprochent au gouvernement de réduire de 40 milliards d’euros  les charges des entreprises« sans aucune contrepartie ». Critiques – Valls a eu mardi tout le loisir de s’en rendre compte –, partagées, à des degrés divers,  par de nombreux députés de base. Ces représentants de la gauche “archaïque” ne veulent pas mettre leur gouvernement (et leur mandat) en danger, mais, à travers la petite minorité active et glapissante, qu’ils soutiennent en sous-main, ils tiennent à exprimer  leur défiance à l’égard du Premier ministre.
Parmi ses menaces pour faire taire les mécontents, Valls a aussi évoqué  la dissolution. « Je ne la souhaite pas, mais je ne serai pas le chef d’un gouvernement qui n’avance pas. » Oui mais, en cas de dissolution, il risque de se retrouver avec un gouvernement qui n’aurait plus de jambes. Difficile dans ce cas également d’avancer. A moins que Valls ne songe à d’autres béquilles de recours ?
Contradictions. Valls veut « débloquer » la France. Une France surtout  bloquée par l’idéologie de gauche et les textes de loi que celle-ci a engendrés comme autant d’obstructions économiques. Valls veut « réanimer »la famille socialiste ectoplasmique. Mais seule l’animosité contre l’actuel Premier ministre redonne à cette dernière quelque vigueur. Valls « débloque » en effet… Mais sans doute pas dans le sens où il l’entend…
Les syndicats envoient Valls valser
La seconde tarte à la crème qu’il a essuyée lui a été expédiée de façon plus brutale encore  par les quatre syndicats, CGT, FO, Solidaires et FSU, qui ont boycotté  son discours de clôture « de la troisième grande conférence sociale du quinquennat de François Hollande ». La CGT réclame un « changement de cap ». FO dénonce un « bug du dialogue social ». Et la CFDT« partenaire privilégiée du gouvernement »,  fait part de« son profond questionnement ». Bref, le dialogue social est un peu enroué. Comme le constatait Libérationde mercredi (9/7) : « Il est plus facile de faire rentrer dans  le rang un député mécontent que de faire asseoir à la table de négociation un syndicaliste en colère ».
La conférence sociale « était jusqu’à présent la vitrine emblématique de la méthode Hollande… ». La devanture chatoyante – trompeuse comme un appartement-témoin – a eu cette semaine ses vitres brisées. Et le tribun Valls n’a plus eu qu’à monter sur les chaises laissées vides par les syndicalistes pour haranguer les frondeurs…
Au PS, mais aussi à l’Elysée, certains accusent d’ailleurs le Premier ministre d’être responsable du ratage (pourtant largement prévisible) du dialogue social, avec son entretien du 2 juillet, accordé aux Echos et dans lequel l’hôte de Matignon annonçait le report en 2016 de la réforme sur le compte de la  pénibilité. C’est Valls qui aurait allumé – par inadvertance ou par calcul – les mèches des bombinettes lancées par les casseurs syndicaux contre la vitrine chère à Hollande…
L’anniversaire de ses cent jours de Premier ministre a conduit celui-ci, la semaine dernière, à citer Bonaparte :« Je ne tiens mon pouvoir que de l’imagination des Français ». Et ceux-ci ont parfois,  comme la mémoire, l’imagination courte. Ou dévergondée. Par exemple,  ce printemps 2012 où ils ont élu François Hollande président de la République… Mais sans lequel Valls ne serait pas à Matigon.
Capitulation en rase campagne
 A ce propos Le Monde daté de lundi (7/7) rappelait le « coup d’éclat » de ce dernier, à Vauvert (Gard),« lorsqu’il avait prononcé un quasi-discours de politique générale, la veille de l’intervention présidentielle du 14 juillet  2013 ». Le week-end dernier, Valls le Camarguais, qui aime « à toréer ses adversaires au plus près »,était de retour à Vauvert (endroit tout indiqué  pour envoyer l’actuel président au diable). Mais cette année Valls n’a pas tiré de feux d’artifice. Il joue, à l’égard du chef de l’Etat, la loyauté la plus irréprochable.  Ce qui ne l’empêche pas de se construire subrepticement « en anti-Hollande ».  Comment ? En s’affichant « en chef sachant cheffer ». Juste une posture, comme nous l’a montré cette semaine, après quelques coups de menton, sa capitulation en rase campagne devant les grévistes agressifs de la SNCM.
« La mission confiée fin mars à Manuel Valls par le chef de l’Etat était simple : faire oublier les deux premières années du quinquennat, marquées par les “couacs” à répétition du gouvernement Ayrault, et provoquer un rebond après la défaite historique du PS aux municipales ». Valls a été nommé  pour nous donner l’image, rien qu’une image sur celluloïd, d’un entraineur et conducteur d’hommes. « Etre toujours en mouvement » et« agir vite ». Faire du Sarkozy de gauche en quelque sorte, même si ce mouvement ne débouche que sur un grand remuement d’air. Estomper l’évanescent Ayrault, c’est facile. Mais avec ce simulacre d’autorité, tout« d’habillage et de communication », Valls utilise maintenant ce contraste par rapport à  la mollesse indécise de François Hollande. « Il se construit en anti-Hollande », par petites touches « subliminales »… Un césarisme de pacotille, préfabriqué, mais du moment que le bon peuple y croit…
Quand au “rebond”, c’est une autre paire de manche…
Avant-hier Présent évoquait  « la guerre des trois » en train de s’enclencher à l’UMP. Avec Montebourg en embuscade, une autre « guerre des trois » se prépare aussi au PS. Sans parler de la guerre picrocholine des quatre, en gestation au Centre et qu’il faudra suivre à la loupe… 

Le « pompeux » de service

Le « pompeux » de service
Arnaud Montebourg a lui-même présenté hier son changement de statut. De « pompier urgentiste », il s'est transformé en « bâtisseur d'avenir ». N'en déplaise au flamboyant ministre de l'Économie, il demeure pourtant, et plus que jamais, le « pompeux de service ». À l'occasion de la présentation de « sa » politique économique, lors d'un show mis en scène dans la grande salle de conférence de Bercy, Arnaud Montebourg n'a pas lésiné sur les enflures stylistiques. Son programme n'est rien d'autre qu'un « acte de survie nationale », une « bataille des modernes contre les anciens », de « l'audace contre le conformisme ». À quoi il convient d'ajouter les habituelles insolences à l'encontre des « comptables moralistes aux idées rigides » et des défenseurs de l'austérité européenne.
Une chose nous intrigue cependant. En vertu de quel statut immunitaire Arnaud Montebourg peut-il s'autoriser à jouer aussi effrontément « perso » sans encourir les foudres de l'exécutif ? Parce que tout de même, il s'est exprimé hier en vrai Premier ministre bis apportant, sans la contredire ouvertement, sa version corrigée de la politique économique du président : rééquilibrage de l'offre et de la demande, répartition par tiers du produit des efforts budgétaires, etcæ
S'agissait-il pour François Hollande, d'accorder un « hochet » à son turbulent ministre, toujours prêt à démissionner ? Ou de l'utiliser comme caution de gauche en le laissant discourir sur un ton résonnant agréablement aux oreilles des frondeurs du PS ? S'agissait-il pour Manuel Valls d'autoriser un allié, qui lui est précieux pour le moment, à occuper l'estrade médiatique en flattant son ego ? Autant de questions pendantes.
Cela évite de s'interroger sur la façon dont Arnaud Montebourg compte s'y prendre pour restituer 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français à la rentrée, en récompense de leurs « sacrifices ». La suppression hypothétique des monopoles dans certaines professions n'y suffira pas. Restera le non-respect de nos engagements de réduction de déficit. Au mépris des rigidités bruxelloises…