Ségolène Royal est repartie en croisade contre "le clan Sarkozy" en allant jusqu'à suggérer que la mise à sac récente de son domicile était liée à ses attaques virulentes contre le président de la République, s'attirant quolibets et réactions indignées de la droite.
C'est la seconde fois en quelques jours que l'ex-candidate socialiste à l'Elysée essuie les foudres de la droite, une situation qui ne lui déplaît pas forcément, Ségolène Royal prétendant être "la seule responsable politique" à dénoncer "la mainmise du clan Sarkozy sur la France".
Une salve de critiques s'était abattue sur elle la semaine dernière lorsqu'elle avait déclaré que Nicolas Sarkozy n'était "absolument pour rien" dans la libération d'Ingrid Betancourt, et averti que "les récupérations politiques seraient totalement décalées".
Mardi soir sur France 2, la présidente de Poitou-Charentes a fait "un rapport" entre ce qu'elle a appelé "la mise à sac" de son appartement de Boulogne-Billancourt le vendredi 27 juin (la deuxième effraction depuis 2006), et ses attaques contre M. Sarkozy, s'étonnant d'"une drôle de coïncidence". Elle a rangé ce fait divers parmi les tentatives d'"intimidation".
Des sources proches du dossier ont confirmé que "le terme de mise à sac peut être utilisé" et précisé qu'"il y a eu effraction, mais il n'y a pas eu vol".
En revanche, le procès verbal d'un précédent cambriolage (août 2006) a bien été "déchiré et mis en évidence à dessein, de façon à ce que ce soit repérable", ont-elles confirmé. Les enquêteurs ne privilégient "aucune piste".
La droite s'est gardée de répliquer sur le terrain de "la mainmise sur les médias", ciblant toutes ses attaques sur ce que le Premier ministre François Fillon a appelé "des insinuations" sur la responsabilité du gouvernement dans la "visite" de son logement.
M. Fillon a reproché à Mme Royal de "perdre le contrôle d'elle-même". Selon lui, elle a "fait une grosse bourde en rompant seule l'unanimité nationale autour de la libération d'Ingrid Betancourt, donc elle allume un deuxième incendie".
A l'UMP, les réactions, centrées sur la condamnation de "propos honteux", ont été féroces : pour Frédéric Lefebvre, la candidate à la succession de M. Hollande "perd ses nerfs", pour le président de l'Assemblée Bernard Accoyer, elle a atteint "un niveau de stupidité affligeant" et "ne recule devant rien pour exister".
Porte-parole du parti majoritaire, Dominique Paillé a demandé que "Mme Royal présente publiquement ses excuses", tout en se disant "sans illusion aucune, l'humilité ne semblant pas être un sentiment capable de l'effleurer".
Les socialistes ont dans l'ensemble soutenu Mme Royal, y compris le premier secrétaire François Hollande, qui a parlé de "faits graves", de "mise en scène" et de "mise à sac" du logement qu'il partagea longtemps avec son ex-compagne.
Chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault a estimé que Ségolène Royal "ne parle sans doute pas en l'air" en établissant un lien entre le cambriolage de son appartement et ses propos contre le "clan Sarkozy". Pour M. Hollande, "la meilleure façon de le savoir, c'est que l'enquête puisse être poursuivie jusqu'au bout et qu'on connaisse toute la vérité sur cette affaire".
Mais, tout en se refusant à "entrer dans la polémique", Laurent Fabius s'est interrogé sur les éléments en possession de Mme Royal: "soit ce qu'elle dit est tout à fait exact, dans ce cas-là évidemment c'est scandaleux, soit ce n'est pas exact et il ne faut pas le dire", a-t-il glissé.
Sous couvert d'anonymat, un député PS se disait "emmerdé, mal à l'aise". "Si on ne la défend pas, on nous reprochera de manquer à la solidarité. Si on la défend, on se retrouve embarqué sur un terrain friable, car si elle n'a pas de preuves de ce qu'elle avance, ce n'est pas crédible".
Et nos "dépités" socialistes de parader sans la moindre honte !
jeudi 10 juillet 2008
ROYAL-MENT
LA MADONE DÉJANTÉE
Ségolène Royal a-t-elle "pété un câble"?
Après les déclarations de la socialiste sur son cambriolage, une de ses proches souligne sur Le Post qu'"elle n'accuse pas". L'UMP dénonce des "propos honteux".
Invitée au JT de France 2, ce lundi soir, la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes est revenue sur ce cambriolage, le troisième à son domicile.
L'ex-candidate socialiste à la présidentielle note une "coïncidence" entre les propos qu'elles a tenus sur "la mainmise du clan Sarkozy sur la France" et cette affaire.
3. Les réactions à gauche
Laurent Fabius sur la réserve :
"Je n'ai aucun élément d'information pour juger : soit ce qu'elle dit est tout à fait exact, dans ce cas-là évidemment c'est scandaleux, soit ce n'est pas exact et il ne faut pas le dire", a déclaré le député de Seine-Maritime sur Europe 1.
Jean-Marc Ayrault la défend :
"Elle ne parle sans doute pas en l'air, qu'il y ait un clan Sarkozy c'est une évidence", a déclaré sur RMC le président réélu du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. "Si elle dit ça, c'est qu'elle a de bonnes raisons de le dire", a-t-il insisté.
Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste :
"Plutôt que de se livrer à des bons mots douteux, à des concours de blagues piteuses, les responsables de la majorité doivent y répondre, et éclaircir les rapports qui sont entretenus avec les grands groupes de médias", a déclaré le député de l'Essonne.
4. Les réactions à droite
L'UMP à attaque:
"L'UMP se sent révoltée par les propos honteux de Mme Royal sur le président de la République", a déclaré un porte-parole.
François Fillon étonné:
"Mme Royal perd le contrôle d'elle-même, elle utilise d'ailleurs toujours la même méthode", a affirmé le premier ministre sur RTL.
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP :
"Je crois que Ségolène Royal a pété un câble."
Pourquoi Ségolène Royal a-t-elle dit ça ?
Dispose-t-elle d'éléments nouveaux pour exprimer ses doutes 10 jours après le cambriolage? "Non, elle établit ce qu'elle estime être une étrange coïncidence", répond son avocat contacté par Le Post.
Et Me Mignard d'ajouter : "Il appartient à la police d'établir toutes les hypothèses. Ca peut être aussi un psychopathe qui agit avec un motif politique."
S'il n'y a rien de nouveau, pourquoi n'a-t-elle rien dit tout de suite après le cambriolage ? "On ne lui a rien demandé sur le cambriolage", note une proche jointe par Le Post. Elle insiste : "Elle s'interroge sur cette coïncidence, elle n'accuse pas."
2. Que dit la police ?
L'appartement de Ségolène Royal n'a pas été cambriolé puisque rien n'a été volé. Les enquêteurs parlent d'une "mise en scène".
"L'appartement a été visité, le terme de mise à sac peut être utilisé", a expliqué une source proche du dossier. Cette même source confirme que le procès verbal d'un précédent cambriolage a bien été "déchiré et mis en évidence à dessein, de façon à ce que ce soit repérable".
En 2 ans, l'appartement de la socialiste a bien été visité 3 fois : en juillet et août 2006, puis en juin 2008. Ségolène Royal avait porté plainte pour la visite d'août 2006 mais le parquet avait classée l'affaire "sans suite pour auteur inconnu".
. Les réactions à gauche
Laurent Fabius sur la réserve :
"Je n'ai aucun élément d'information pour juger : soit ce qu'elle dit est tout à fait exact, dans ce cas-là évidemment c'est scandaleux, soit ce n'est pas exact et il ne faut pas le dire", a déclaré le député de Seine-Maritime sur Europe 1.
"Je vois bien qu'on va essayer d'entretenir une polémique, je n'y entre pas", a-t-il ajouté.
François Hollande inquiet :
"Ce sont des faits graves, qui n'ont pas concerné que Ségolène Royal", a-t-il souligné en citant Olivier Besancenot (LCR) suivi "par des officines" ou Bernard Thibault (CGT). "Je ne fais pas de rapport, mais quand même, il y a un climat", selon M. Hollande.
"La mise à sac d'un appartement d'une ancienne candidate à la présidentielle, responsable éminente de la gauche: ce n'est pas un fait banal, un vol classique".
Il a par ailleurs appelé le Premier ministre qui a accusé Ségolène Royal d'avoir "perdu le contrôle d'elle-même", à "faire attention aux mots que l'on emploie".
"Mais on ne doit pas insulter", a objecté le Premier secrétaire.
Arnaud Montebourg pas engagé :
Pour le député PS de Saône-et-Loire, il y a "les risques du mandat" et que les responsables politiques sont "souvent soumis à ce genre d'atteintes".
Une personnalité "ne peut pas ne pas accepter de vivre avec ça, c'est ce que nous faisons tous: les menaces de mort, les injures, parfois même la peur", a ajouté l'ancien porte-parole de Ségolène Royal.
Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste :
"Des questions ont été posées par Ségolène Royal. Plutôt que de se livrer à des bons mots douteux, à des concours de blagues piteuses, les responsables de la majorité doivent y répondre, et éclaircir les rapports qui sont entretenus avec les grands groupes de médias, ainsi que les services qui leur sont rendus par la restructuration en cours du service public de l'audiovisuel", a déclaré le député de l'Essonne dans un communiqué.
Gérard Collomb, maire de Lyon :
"Il y a dans ce pays aujourd'hui un climat de stress. Ce climat de stress, le Président de la République en est largement responsable", constate-t-il. "Donc je comprends un peu la réaction de Mme Royal qui se sent agressée." (écouter l'interview sur la page de RichardTrois)
Jean-Marc Ayrault la défend :
"Elle ne parle sans doute pas en l'air, qu'il y ait un clan Sarkozy c'est une évidence", a déclaré sur RMC le président réélu du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. "Si elle dit ça, c'est qu'elle a de bonnes raisons de le dire", a-t-il insisté.
David Assouline, sénateur et secrétaire national du PS :
"La meute est encore lâchée contre celle qui dit clairement comment, pourquoi et pour qui le clan Sarkozy fait main basse sur la France", indique-t-il dans un communiqué.
Aurélie Filippetti, la porte-parole du groupe PS à l'Assemblée, offensive:
"Dans la France de Nicolas Sarkozy, on peut désormais mettre à sac le domicile de la principale opposante politique et cela ne déclenche que l'hilarité des porte-parole, ou plutôt des porte-flingue, du pouvoir en place", a-t-elle dit sur lemonde.fr.
François Rebsamen, maire de Dijon :
"Une des chefs de l'opposition, l'ancienne candidate socialiste à l'élection Présidentielle, est menacée dans sa sécurité quotidienne et la seule réponse est de l'accuser de " péter les plombs ".
La démocratie c'est d'abord le respect de l'opposition, j'appelle les représentants de la majorité à s'en souvenir", note le socialiste dans un communiqué.
2. Les réactions à droite
L'UMP à attaque:
"L'UMP se sent révoltée par les propos honteux de Mme Royal sur le président de la République", a déclaré un porte-parole, dans un communiqué, pointé par Appollodore.
"Certaines limites, qui sont celles de la diffamation et de la calomnie, ne devraient être franchies par personne, encore moins par l'ex-candidate à la présidence de la République."
François Fillon étonné:
"Mme Royal perd le contrôle d'elle-même, elle utilise d'ailleurs toujours la même méthode", a affirmé le premier ministre sur RTL (interview complète sur la page de Pierre-Alain).
"Elle a fait une grosse bourde il y a quelques jours en rompant seule ce qui était l'unanimité nationale autour de la libération d'Ingrid Betancourt. Elle se rend compte qu'elle a fait une bourde, donc elle allume un deuxième incendie."
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP :
"Je crois que Ségolène Royal a pété un câble." (voir la vidéo)
Luc Chatel, porte-parole du gouvernement :
"Avec Ségolène Royal, on est passé de la bravitude à la bourditude ou la parano attitude", a déclaré M. Chatel, par ailleurs secrétaire d'Etat à la Consommation (voir la vidéo sur la page d'AlbaneMoulin).
Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy :
"Il y a quelqu'un qui s'imagine vraiment que le président de la République ou l'Elysée (...) puisse aller cambrioler l'appartement de Madame Royal parce qu'elle a critiqué Sarkozy. Tout ça est tellement absurde", a-t-il déclaré.
Bernard Accoyer, président UMP de l'Assemblée nationale :
"Je suis affligé par la succession de déclarations de Mme Royal qui ne recule devant rien pour exister", a-t-il dit.
"Cela atteint un niveau de stupidité qui est affligeant et prend une certaine gravité parce que l'on n'accuse pas comme cela de pires choses qui que ce soit, et en particulier le chef de l'Etat", a-t-il ajouté.
Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille :
"Mme Royal n'est pas une femme d'Etat. Elle est censée prendre de la hauteur, mais elle ne dépasse jamais le stade de la calomnie. Ces allégations sans preuve relèvent de la diffamation et d'une méthode voyou!", indique-t-elle.
"Décidément Mme Royal se trompe de voie : ce n'est pas en passant par les égouts qu'elle parviendra à l'Elysée!", écrit-elle en conclusion d'un communiqué intitulé "Royalement indécente".
Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l'UMP :
"Il n'y a aucune raison d'accuser la malignité des pouvoirs publics", et d'ajouter que Mme Royal paraît "un peu dépassée par les événements" et qu'elle est dans une "mauvaise période" après ses déclarations sur la libération d'Ingrid Betancourt.
Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports :
Il a jugé "heureux que Mme Royal n'ait pas été élue à la tête de l'Etat au printemps dernier, car elle démontre avec constance, y compris à ses propres amis, qu'elle n'a aucune des qualités requises pour accéder à la magistrature suprême"
Et ce matin sur RTL elle n'a pas cessé son délire paranoïaque.
PAUVRE FRANCE !