Il était une fois deux vieux pays, héritiers d’une riche histoire, tous deux de poids économique comparable, qui furent pareillement frappés par un tsunami économique venu d’Amérique. C’était il y a six ans. Submergés, les deux pays ont, chacun de leur côté, appliqué des recettes opposées pour sortir la tête de l’eau.
Quand la France comptait sur le gilet de sauvetage étatique pour surnager et colmatait les fuites à coups de dépenses sociales, la Grande-Bretagne jetait du lest par-dessus bord et misait tout sur l’entreprise. Elle a réformé son marché du travail, pour le rendre plus flexible. Elle a taillé dans les effectifs de la fonction publique, diminué les dépenses sociales, allégé l’impôt sur les sociétés et supprimé la tranche maximale de l’impôt sur le revenu.
La leçon de l’histoire apparaît en pleine lumière cet été. La Grande-Bretagne vogue vers le grand large, portée par des courants favorables. La France est toujours échouée sur les hauts-fonds. La première affiche un dynamisme économique insolent : le Fonds monétaire international (FMI) vient de réviser à la hausse sa prévision de croissance à 3,2 % cette année et 2,7 % l’an prochain. Aucun grand pays occidental ne fait mieux. Le taux de chômage outre-Manche va tomber à 6,9 % de la population active cette année et continuera à refluer rapidement. En France, il dépasse les 10 % et le FMI ne prévoit aucune décrue avant 2016, au plus tôt. Pôle Emploi vient d’annoncer une nouvelle hausse du nombre de ses inscrits au mois de juin. Est-ce un hasard si, des deux pays, la France est celui où le poids de l’Etat ne cesse d’augmenter ? Le Royaume-Uni a déjà fêté son jour de libération fiscale le 12 mai. Chez nous, c’est seulement le 28 juillet.