vendredi 15 juin 2012
La rude tâche du prochain Premier ministre
Malgré une campagne dynamique du leader de Syriza, Alexis
Tsipras, le conservateur Antonis Samaras pourrait bien être le prochain
Premier ministre, assure le quotidien conservateur Kathimerini, qui
prévient que la suite dépendra de la bonne volonté de l'UE.
La peur de l’inconnu, la menace de bouleversements majeurs potentiellement fatals et le spectre d’une sortie de la zone euro ont galvanisé Nouvelle Démocratie [droite], tout au moins suffisamment pour lui permettre – peut-être – de faire nettement mieux que son score du 6 mai. La décision de Dóra Bakoyánnis [ancien maire d'Athènes et ex-ministre des Affaires étrangères] de réintégrer les rangs de Nouvelle Démocratie a certainement porté ses fruits en faisant revenir les électeurs libéraux vers le centre-droit, même si la fracture avec une frange de la droite traditionnelle du parti perdure.
Selon toute vraisemblance, Antónis Samarás, chef de file du parti, remportera les élections de dimanche. Sa première mission sera de mettre fin à la politique désastreuse des deux derniers mandats du Pasok [socialiste], qui a fait preuve d’un amateurisme lamentable dans la gestion de la crise et qui, avec la troïka [UE-BCE-FMI], a bricolé deux mémorandums généralement considérés comme, au mieux, insuffisants.
Un sacrifice loin d'être acquis
Les partis politiques qui veulent que la Grèce reste dans la zone euro fondent leurs espoirs sur un revirement de la chancelière allemande, Angela Merkel, à l’endroit d’Athènes, sous la pression des pays du Sud de l’Europe, du président français François Hollande et du président américain Barack Obama, en pleine campagne pour sa réélection en novembre prochain.Sans s’aventurer sur le volet moral de la question, l’Allemagne se voit de facto demander d’endosser le fardeau de l’échec de la zone euro parce qu’elle a tiré profit de l’union monétaire au cours des dernières années – grâce, il est vrai, à une politique prudente. Un revirement du gouvernement allemand équivaudrait au bout du compte à un suicide politique d’Angela Merkel pour sauver les pays endettés de la zone euro. Si son sacrifice est loin d’être acquis, la chancelière devrait montrer jusqu’à novembre quelques signes d’assouplissement – sur la sévérité des critères de discipline budgétaire – dans le simple but d’éviter d’entrer en opposition frontale avec Barack Obama. Il s’agira d’une période fatidique pour la Grèce. Les mois à venir seront mouvementés et il est clair qu’un gouvernement d’union nationale conduit par Nouvelle Démocratie et réunissant des partis pro-européens serait le plus indiqué.
Dans l’état actuel des choses, le choix d'une opposition frontale avec l’Union européenne, fondé sur l’idée que "la pression des masses" contraindra la première puissance du bloc européen à revoir sa position, est à la fois téméraire et irrationnel.
La pistache, pépite économique de la Grèce
Dans les kiosques qui longent le port d'Egine, la
pistache, produit star de l'île, se décline sous toutes ses formes.
Considérée comme la meilleure de Grèce, la pépite verte met nombre d'agriculteurs à l'abri de la crise.
Au milieu d'une mer de pistachiers, Nota Gika surveille la future récolte qui s'annonce "excellente". Dans les arbres, les grappes jaune et rose arriveront à maturité fin août, l'heure de secouer les branches pour faire tomber le fruit dans des draps.
"Les produits locaux de Grèce ne souffrent pas de la crise",
malgré des récoltes annuelles inégales, assure l'agricultrice. La Grèce
est le sixième producteur mondial de pistache avec 9 000 tonnes par an,
selon la FAO.
UNE APPELLATION D'ORIGINE CONTRÔLÉE
Il y a 60 ans, le père de Nota, qui est enterré à l'ombre d'un cyprès, se lançait sur cette île au large d'Athènes dans la production de la petite amande verte dont vivent aujourd'hui sa fille et ses petits-enfants. Les Gika, devenus les plus gros producteurs de l'île avec un chiffre d'affaires de 1,5 million d'euros en 2010, disposent de machines flambant neuves.
Les pistaches sont triées mécaniquement, plongées dans un mélange sel et citron puis séchées avant d'être conditionnées au rythme de 4 000 sachets par heure. En 2011, mauvaise année, leur production s'est limitée à 8 tonnes mais elle devrait grimper à 30 tonnes cette année. Sans compter les dizaines de tonnes achetées à d'autres producteurs locaux.
La modernisation de l'outil de production a été coûteuse, mais "grâce à notre installation, nous allons pouvoir exporter", se réjouit l'agricultrice. "Nous avons des contacts en Chine, en Italie, aux Etats-Unis et avec Harrod's", le grand magasin de luxe à Londres, fait-elle valoir, flanquée de son fils Thanasis Lakkos, qui dirige l'entreprise familiale.
RETOUR À LA TERRE
Nikolaos Stamboulis, président de la coopérative des pistachiers d'Egine, qui rassemble plus de 300 petits producteurs, confirme la bonne tenue des ventes malgré cinq années de récession en Grèce. "Nos commandes ont baissé, et les ventes de notre kiosque au port" qui propose pistaches salées, sucrées, nougats et liqueurs, "ont reculé de 25 % ces trois dernières années. Mais nous nous sommes efforcés de démarcher plus de petits magasins et nous écoulons toute notre production", dit-il.
"L'agriculture résiste bien, la crise n'est pas vraiment un problème", sourit Heleni Kypreou, ancienne journaliste, propriétaire de 800 pistachiers. La tonne qu'elle a produite l'an dernier a vite trouvé preneur. "L'agriculture pourrait être un grand atout pour la Grèce. Mais il y a un problème d'envie, de mentalité", déplore-t-elle.
"Le tourisme a fait croire à l'argent facile. Avant la crise, les gens préféraient utiliser leur terrain pour construire des maisons, des pistachiers étaient arrachés. Personne ne voulait travailler la terre."
La crise a suscité des vocations. En Grèce, la part des agriculteurs dans la population active, à 11,3 % en 2008, est remontée à 12,5 % en 2010. Mais "le retour à la terre concerne les gens d'un certain âge", alors même que la moitié des jeunes Grecs sont au chômage, constate Heleni.
En résumé : tais-toi Angela !
François Hollande est-il sur le point de pousser les Allemands à envisager leur avenir sans la France ?
Après l'accalmie observée au premier trimestre, l'Europe semble de nouveau au bord de l'éclatement. Les taux espagnols viennent de dépasser la barre des 6%, l'avenir de la Grèce est plus incertain que jamais... Pendant ce temps, François Hollande cherche à démultiplier les soutiens auprès des économies vacillantes du Sud, et se détourne d'Angela Merkel. Sachant que la résolution des grandes problématiques européennes dépend aujourd'hui de l'Allemagne, François Hollande commet-il une erreur stratégique ?
La stratégie est de mettre la chancelière dos au mur, et de changer radicalement nos politiques économiques. Mais connaissant Angela Merkel, il est certain que François Hollande fait fausse route. La chancelière ne se laissera pas faire, et le contexte économique ne joue pas en faveur du président français, qui ne peut compter davantage sur une "planche pourrie" (économies du Sud) que sur l'Allemagne pour maintenir à flot une zone euro déjà bien affaiblie.
En poursuivant sa stratégie, le président français peut-il toutefois espérer d'Angela Merkel une nouvelle main tendue, notamment dans le cadre de la renégociation du pacte fiscal et de l'ajout d'un volet "croissance" à ce dernier ?
Problème, c'est la France qui ne veut pas en entendre parler, et François Hollande qui est dos au mur ! Soit dit en passant, il n’a pas dit qu’il refusait la règle d’or, mais simplement qu'il ne voulait pas la voter... Reste qu'il refuse encore catégoriquement de signer le pacte fiscal. Par ailleurs, le pacte fiscal et la règle d’or ne doivent pas forcement être inscrits dans la Constitution. Ils peuvent être appliqués sur le plan juridique, la constitution n’est pas l’unique portée possible ! En particulier si le président français veut revenir à une politique économique équilibrée.
De toutes les façons, le pacte fiscal entrera en vigueur quand 12 États membres l’auront ratifié. On est donc certain qu’il sera mis en place. Avec ou sans la France reste la grande question... Notons toutefois que seuls les signataires pourront bénéficier du Mécanisme de stabilité financière. La France peut très bien refuser de signer... Néanmoins, au moment où elle aura une difficulté, elle ne pourra pas demander d'aide financière.
Reste qu'Angela
Merkel et la CDU ont essuyé des échecs électoraux cuisants aux
régionales, et le SPD pourrait prendre la main au Bundestag en 2013. La
chancelière dispose-t-elle encore véritablement de marges de manœuvre
politiques ?
Et en effet, si l’Allemagne jouait davantage le jeu des États du Sud, ces derniers finiraient par tuer l’économie allemande.
Madame,
Lorsque vous êtes apparue aux côtés de François Hollande, après qu’il eut quitté Ségolène Royal, les citoyens français ont accepté votre présence, certains avec interrogation, d’autres avec un petit sourire, mais la plupart avec gentillesse. En France, l’amour est roi et les nouveaux couples qui se forment, surtout en politique, attirent plutôt la bienveillance.
Nicolas Sarkozy avait bénéficié de cette même « grâce » lorsque Cécilia était partie. Il s’en était expliqué, peut-être un peu trop, en conférence de presse et s’était marié avec Carla Bruni. Autre temps, autre mœurs, diriez-vous. Effectivement, qu’il s’agisse du général de Gaulle avec « tante Yvonne », de Giscard d’Estaing et d’Anémone, de François Mitterrand et de Danielle ou même de Jacques Chirac et de Bernadette, ces femmes versaient plutôt dans le caritatif discret que vers l’émergence people tapageuse.
Il est vrai cependant que la presse, pour François Mitterrand, a laissé tomber un manteau de discrétion sur sa double vie qu’il n’a révélée qu’à ses dernières heures. Déjà, il paraissait (mais qui a osé en parler ?) tout à fait anormal que sa deuxième « épouse » et sa fille soient prises en charge par l’État : appartement officiel sur le Quai Branly, voitures, chauffeurs, gardes du corps, cuisines et cuisiniers.
Bref ! Les frasques de François Mitterrand, gardées secrètes par des journalistes complices, ont coûté quelques 8 à 10 millions d’euros au budget de l’État
Carla Bruni n’a pas agi dans ce sens ni Bernadette Chirac. Mais vous voilà arrivé et avec vous, comme le dit la gauche, la modernité, ringardisant tout ce qui s’est passé avant.
Après tout, François Hollande a le droit d’avoir comme amie qui il veut et le temps qu’il le désire. Quant au titre de « première dame », il est usurpé. Ce statut n’existe pas et a été monté de toutes pièces par des journalistes avides de sensationnel. Vous n’avez, Madame, aucune existence légale d’autant plus que vous n’êtes ni mariée, ni pacsée. Que dirait-on d’un président de la République qui accumulerait les « premières dames » comme on accumule des amies ou des flirts ?
Vous avez néanmoins exigé d’avoir autour de vous une équipe composée d’hommes et de femmes qui vous suivent, qui vous aident, qui travaillent avec vous et qui sont payés par l’État. Au nom de quoi l’État doit-il s’occuper de votre secrétariat pléthorique ? Ce n’est pas, je pense, pour vous aider à écrire des articles dans votre journal « Paris Match ».
Voici un autre problème. Vous vous réclamez, à juste titre, du statut de journaliste et vous désirez continuer à écrire. Au début de la campagne présidentielle et même, si je ne me trompe, dès l’élection de François Hollande, vous avez clamé haut et fort que vous ne renonceriez pas à écrire dans l’hebdomadaire « Paris Match » et vous avez même annoncé que vous alliez interroger les grands de ce monde pour faire des papiers de politique étrangère ! Journaliste oui, mais journaliste politique non !
Il me semble que ce métier est incompatible avec la fonction que vous aimeriez avoir, même si elle n’est pas officielle. Vous avez donc décidé de faire du journalisme de bavardages pour bien montrer votre autonomie par rapport à votre ami François Hollande. Vous avez néanmoins accepté, demandé, peut-être même exigé de l’accompagner dans ses voyages officiels. A quel titre ? Simplement d’amie !
Il y avait et il y a toujours un obstacle : Ségolène Royal ! Vous ne la supportez pas, elle qui est pourtant mère des 4 enfants de François Hollande. Il semblerait qu’à la Bastille, lorsque François Hollande a « claqué une bise » sur les deux joues de Ségolène Royal, vous ayez exigé qu’il vous embrasse sur la bouche pour montrer la différence de statut ! Cet acte était sinon puéril du moins cruel.
Voici maintenant qu’en femme moderne, vous tweetez. Vous avez réussi, par vos bavardages, à ébranler la campagne électorale et à ridiculiser la France.
Ségolène Royal est candidate, certes parachutée, en Poitou-Charentes. Elle affronte Monsieur Falorni, implanté localement depuis de nombreuses années et ami de François Hollande. Il était naturel que les caciques du Parti socialiste viennent à son secours, elle qui avait été la femme candidate à l'élection présidentielle de 2007.
Il était peut-être moins évident que le président de la République se mêle de ces élections. En Président « normal », il avait annoncé qu’il n’y participerait pas. Les Français avaient d’ailleurs compris que le petit mot de soutien à Ségolène Royal était plus affectif que politique. Elle avait été sa compagne pendant si longtemps.
Mais vous ne la supportez pas, taraudée par la jalousie. Après le ridicule de « embrasse moi sur la bouche » que, semblait-il, vous aviez prononcé, voici maintenant la trahison ! En effet, de quoi vous mêlez-vous en soutenant Monsieur Falorni qui, au demeurant, reste très sympathique ? Est-ce en tant que journaliste politique que vous prenez position pour un candidat ?
Il s’agirait là d’une déviation intolérable de la neutralité politique d’un journaliste. Voyez-vous Monsieur Jean-Michel Apathie, Madame Ruth Elkrief, Monsieur Alain Duhamel prendre position pour qui que ce soit ? Ils devraient rendre immédiatement leur carte de presse, s’inscrire à un parti politique et ne plus parler. Certes, beaucoup de journalistes, beaucoup de journaux, sont à gauche et l’ont montré lors de ces dernières élections. Mais vous, Madame, journaliste à « Paris Match », vous n’auriez jamais dû prendre position. Ce n’est donc pas comme journaliste que vous avez envoyé ce tweet, vous êtes trop intelligente pour tomber dans un tel piège.
Est-ce pour affirmer votre indépendance vis-à-vis de votre compagnon ? Peut-être aussi pensiez-vous affirmer l’importance de la liberté de la femme ? Je ne le crois pas non plus car je ne suis pas sûr que la liberté consiste à faire des gaffes. Peut-être ce mot est-il trop faible ? Il s’agit d’une faute grave. En réalité, vous ne pouviez pas imaginer une seconde que Ségolène Royal, élue, puisse un jour arriver au fauteuil de présidente de l’Assemblée nationale. « Comment cette femme, qui était avec mon ami auparavant, qui a vécu si longtemps avec lui, peut-elle revenir en pleine lumière ? ».
Mais, pire encore, vous imaginiez, dans vos rêves les plus épouvantables, dans les cauchemars les plus terribles, les cérémonies officielles présidées par François Hollande obligatoirement accompagné par Ségolène Royal, en tant que quatrième personnage de l’État. Vous cauchemardiez à l’idée de voir ces grands dîners à l’Elysée, ces dîners officiels où votre place était équivoque, alors que Ségolène, rayonnante, aurait été proche de votre ami par la grâce du protocole. D’ailleurs, c’est pour cette raison déjà qu’à La Rochelle, vous aviez exigé, semble-t-il, que François Hollande parle de vous comme de « son unique amour ». Petite flèche empoisonnée dans le dos de Ségolène Royal.
La France, par ce tweet, a été ridiculisée dans le monde entier. Une si petite phrase ayant de telles conséquences ! Vous avez non seulement desservi la France où vous n’avez aucun rôle à jouer même si vous avez accompagné François Hollande dans ses voyages officiels à l’étranger (ce qui, déontologiquement, diplomatiquement, était déjà une extravagance), mais vous avez desservi le président de la République élu par une attitude grotesque de femme jalouse qui se mêle de politique pour entraver la carrière de son ami ou compagnon.
Vous avez ridiculisé et humilié les femmes des autres présidents français qui, elles, faisaient de l’humanitaire. Vous avez, semble-t-il, balayé d’un revers de la main ces actions remarquables qu’elles avaient menées et, par conséquent, vous avez méprisé tous ceux qui, en France ou ailleurs, ont consacré leur vie aux enfants, aux handicapés, à ceux qui étaient atteints du SIDA, etc.
Bref, ce petit tweet de rien du tout a été le révélateur, Madame, d’un malaise que les Français n’osaient pas admettre, qui mélange la faiblesse du président de la République et la méchanceté de sa compagne.
Acceptez, Madame, mes sentiments mêlés de tristesse, de rage et de surprise.
Pr. Bernard DEBRÉ
Ancien Ministre
Député de Paris