TOUT EST DIT

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jeudi 19 novembre 2009

Les Vingt-Sept donnent un président à l'Europe

Au premier ministre belge Herman Van Rompuy la nouvelle direction de l'Union, à la Britannique Catherine Ashton, la conduite de la diplomatie.

Les Vingt-Sept jouaient gros jeudi soir, lors du sommet organisé à Bruxelles pour trouver un président stable. Car, plus encore que le nom du lauréat, c'est la crédibilité de l'Europe sur la scène mondiale qui était en jeu.

Un favori par défaut pour le poste de président, plusieurs challengers encore crédibles, l'incertitude autour du chef de la diplomatie… Jeudi, c'est la nervosité qui régnait à Bruxelles. Jusqu'à la dernière minute, les camps se sont comptés, avec d'un côté une réunion des socialistes à l'ambassade d'Autriche autour de Zapatero, Brown et Papandréou notamment, et de l'autre un entretien Merkel-Sarkozy-Rasmussen, officiellement pour parler du climat.

Le premier ministre belge Herman van Rompuy, donné favori, a tenu la corde jusqu'au bout, malgré son manque de visibilité sur la scène internationale. Son gros atout : ne mécontenter personne. Originaire d'un pays fondateur, orfèvre du consensus, conservateur comme la majorité des pays au Conseil, il parle français et brille par sa discrétion - un plus pour les grands pays, qui craignaient d'envoyer à Bruxelles une star leur faisant de l'ombre. Le contraire de Tony Blair, en quelque sorte. Mais dans la catégorie «éminences grises», le Néerlandais Jan Peter Balkenende et le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker pouvaient se prévaloir de leur appartenance précieuse au Benelux. À son arrivée à Bruxelles, Angela Merkel a insisté sur la nécessité d'un «large consensus».

Pendant des semaines, les marchandages ont été serrés et lourds d'arrière-pensées. L'idée étant que, si Paris et Berlin imposaient leur candidat à la présidence, alors Londres pouvait viser le poste de haut représentant - avec Catherine Ashton, soutenue par les socialistes européens, en position de favorite. Membre du Parti travailliste, Catherine Ashton est commissaire au Commerce. Si les grands pays n'obtiennent aucune des nouvelles fonctions, sans doute récolteront-ils un portefeuille stratégique dans la future Commission (marché intérieur, économie ou concurrence). Et il y aura bientôt des postes clés à pourvoir à la tête de l'Eurogroupe et de la Bundesbank.

L'affaire a en tout cas fait les délices de la presse populaire en Belgique comme en Grande-Bretagne. Le Daily Express affirmait jeudi en titre que le pressenti belge «est un clown, selon sa propre sœur», tandis que La Capitale énumérait dans son édition Internet les dix raisons de ne pas aimer les «rosbifs». Au-delà de l'échange d'amabilités, ce sont deux conceptions de la fonction qui s'opposent : le président sera-t-il plutôt un organisateur, un homme de bons offices au sein du Conseil ou un leader parlant d'égal à égal avec Barack Obama et Hu Jintao ? Rien n'est gravé dans le marbre ; le premier à endosser la fonction - pour deux ans et demi éventuellement renouvelables - lui donnera un tour décisif.

Toute la difficulté pour la présidence suédoise - il aura fallu deux rounds de coups de fil infructueux - a été de trouver un équilibre entre grands et petits pays, droite et gauche, Nord et Sud, hommes et femmes, ce qui a permis à l'Irlandaise Mary Robinson et à la Lettonne Vaira Vike-Freiberga de voir leur cote remonter.

Une direction à quatre têtes

La focalisation sur le poste de président a fait un peu d'ombre au haut représentant, sorte de superministre des Affaires étrangères de l'UE, également institué par le traité de Lisbonne. Là aussi, les négociations ont été serrées, d'autant plus que le haut représentant sera le bras droit de José Manuel Barroso et qu'il devra être adoubé par le Parlement. Une fois dotée de ce duo, l'Union va devoir apprendre à fonctionner avec une direction à quatre têtes : le président du Conseil, le haut représentant, le président de la Commission et la présidence tournante. Pas sûr que cela suffise à faire contrepoids à l'Europe des États, qui a une nouvelle fois mené le jeu.

Vols retardés : les compagnies devront indemniser les passagers

La Cour européenne de Justice reconnaît aux passagers dont le vol a été retardé de plus de trois heures le droit à une indemnisation de la compagnie aérienne. A l'instar de ceux dont le vol a été annulé.
Voilà une décision qui va réjouir les adeptes du transport aérien et faire frémir les compagnies ! "Les passagers concernés par un retard subissent un préjudice analogue consistant en une perte de temps, et se trouvent ainsi dans une situation comparable à celle des passagers dont le vol a été annulé", indique un arrêt de la Cour européenne de Justice (CEJ) publié jeudi. Jusqu'ici, la réglementation communautaire en matière d'indemnisation et d'assistance aux passagers aériens réservait aux seuls passagers dont le vol avait été annulé le droit à une indemnité forfaitaire. En revanche, elle n'ouvrait pas expressément un tel droit à indemnisation pour les passagers subissant des retards de vols.

Désormais : "Les passagers d'un vol annulé à court terme ont droit à une indemnisation, même lorsqu'ils sont réacheminés par la compagnie aérienne sur un autre vol, pour autant qu'ils perdent trois heures ou plus par rapport à l'heure initialement prévue pour arriver à destination." Le montant de cette indemnisation forfaitaire est compris entre 250 et 600 euros.

La CEJ a fait cette mise au point à la suite de plusieurs questions posées par le Bundesgerichtshof (Cour suprême judiciaire allemande) et le Handelsgericht Wien (le Tribunal de commerce autrichien). Ces juridictions nationales doivent statuer sur des affaires mettant en cause les compagnies Condor et Air France pour des cas concernant l'annulation d'un vol. Les passagers avaient subi des retards de 25 et 22 heures par rapport à l'heure d'arrivée prévue.

Les compagnies aériennes seront-elles systématiquement condamnées à payer en cas de vol retardé ? Non. la Cour observe que le retard n'ouvre pas droit à une indemnisation "si la compagnie peut prouver que le retard est dû à des circonstances extraordinaires indépendantes de sa volonté réelle" et que "ce retard n'aurait pas pu être évité même si toutes les mesures raisonnables avaient été prises".
JEAN-MICHEL GRADT, Les Echos

Relaxe générale au procès AZF

TOULOUSE (Reuters) - La justice française a relaxé au bénéfice du doute la société Grande Paroisse, filiale du groupe Total, pour l'explosion de l'usine chimique AZF, qui avait fait 31 morts en 2001.
L'ancien directeur de l'usine Serge Biechelin a également été relaxé par le tribunal correctionnel de Toulouse.
Les juges estiment qu'il demeure des incertitudes sur le scénario exact de l'accident, même si des fautes d'organisation peuvent être retenues contre la société.
"Il demeure une inconnue concernant le processus exact d'initiation de l'explosion (...) Le tribunal ne peut fonder son jugement sur des hypothèses et des probabilités", dit le texte de la décision.
Les juges n'ont pas suivi le parquet, qui avait requis la condamnation de la société à 225.000 euros d'amende, peine maximale prévue par la loi pour "homicides et blessures involontaires", ainsi que trois ans de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende contre Serge Biechelin.
Le procureur pourra faire appel et provoquer un second procès. La catastrophe est une des plus graves en France depuis la Seconde Guerre mondiale.
Imputée par les experts au stockage imprudent dans le même hangar de matières chlorées et nitratées, explosives lorsqu'elles sont combinées, elle a fait 31 morts, 20.000 blessés, 85.000 sinistrés et des milliards d'euros de dégâts.
Le tribunal correctionnel a par ailleurs rejeté la citation directe délivrée par certaines victimes contre le groupe Total lui-même et son ancien dirigeant Thierry Desmarest.
Cette procédure avait conduit à leur comparution lors des quatre mois d'audience du printemps dernier, alors même que leur responsabilité pénale n'avait jamais été envisagée lors de l'instruction.
Le groupe pétrolier, première société française, a déjà versé spontanément 1,95 milliard d'euros pour réparer les dégâts provoqués par la catastrophe.
DES FAUTES RELEVÉES
Le tribunal relève des fautes de Grande Paroisse, comme les stockages anormaux, l'absence de caméras de sécurité, de système de chauffage ou de lutte contre l'incendie dans le hangar incriminé.
Cependant, concluent les juges, il n'est pas possible de retenir un "lien de causalité certain entre la faute et les dommages provoqués par une série de dérives organisationnelles".
Tous les avocats de la défense plaidaient la relaxe, en estimant que l'enquête n'avait pas réussi à fournir une explication certaine de l'explosion.
Ce dossier a donné lieu à une enquête exceptionnellement longue et un procès hors-norme avec l'audition de 70 experts et de centaines de témoins.
La piste d'un attentat, un temps évoquée, a été rapidement écartée. "Bien que rien ne permette d'exclure formellement et définitivement l'hypothèse d'un acte terroriste, aucun élément objectif ne vient étayer la piste intentionnelle", confirme le tribunal.
Il condamne certaines initiatives de Total.
"Certaines initiatives prises par des experts cités par la défense, notamment un série de reconstitutions d'explosions, relèvent de la tromperie pour tenter d'influer la religion du tribunal", disent les juges.
Au cours des débats, les deux procureurs Claudie Viaud et Patrice Michel ont dénoncé "la responsabilité évidente de l'industriel dans cette catastrophe" et évoqué "une série de manquements d'une exceptionnelle gravité".
Les victimes de la catastrophe accusent en outre Total d'avoir fui ses responsabilités, en soutenant la thèse de l'attentat et d'autres scénarios qui excluaient l'entreprise.
Avec Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse

Quelques événements du 19 NOVEMBRE

19 novembre 1665
Mort de Poussin à Rome.

19 novembre 1669
Le marquis de Lyonne ayant, sous Louis XIV, le ministère des Affaires Etrangères, donne une audience à Suresnes, à un envoyé turc, et l'on servit du cavé. On retrouve deux fois ce mot dans la gazette de l'époque pour signifier du café qui était alors fort nouveau en France.

19 novembre 1703
Un prisonnier dénommé Marchiali meurt à l'âge de 45 ans à la Bastille, où il est enfermé depuis 1698. La légende affirme que nul n'a jamais pu voir son visage, caché par un masque de velours noir. Cet étrange prisonnier aura passé en tout 24 ans en captivité, interné à Pignerol, puis à Sainte-Marguerite-de-Lérins, pour finir à la Bastille. Son identité est encore inconnue: frère jumeau de Louis XIV ? Bâtard de celui-ci ? Duc de Beaufort ? Le surintendant Fouquet ? Le mystère reste entier.

19 novembre 1770
Mort de Moncrif, né à Paris en 1687, ancien membre de l'Académie française, connu par des comédies fines et sentimentales qui obtinrent dans leur temps du succès, et surtout par des romances pleines de naïveté et de goût.

19 novembre 1796
Mort de Catherine II, impératrice de Russie. Ce matin-là, alors qu'elle travaillait avec son secrétaire, l'Impératrice se trouva prise d'un malaise et se retira dans son cabinet de toilette. Un peu plus tard, on la retrouva étendue à terre, râlant auprès du trône des rois de Pologne, qu'elle avait enlevé de Varsovie et dont elle avait fait sa garde-robe... La Grande Catherine venait d'être victime d'une attaque d'apoplexie. Elle avait soixante-sept ans et mourut peu après. Son fils, le nouveau tsar Paul Ier, accompagnera le cercueil de la Tsarine défunte jusqu'au caveau où était inhumé Pierre III et sur lequel on grava : « Désunis dans la vie, unis dans la mort ». Dans la neige de Saint-Pétersbourg, derrière le char funèbre, Alexis Orloff portait le sceptre impérial.

19 novembre 1805
Naissance de Ferdinand de Lesseps, constructeur du canal de Suez.

Le commentaire politique de Christophe Barbier du 19 novembre

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"Meilleur voleur que Tony Musulin: Thierry Henry"

Facebook, Twitter, montages... La "main de Dieu" est le buzz du jour sur Internet. Morceaux choisis.
C'est évidemment l'un des thèmes, voire le thème le plus discuté, du moment sur Internet. Les sites, discussions, statuts, montages se succèdent sur les réseaux sociaux sur le match France-Irlande et la main de Thierry Henry.

Sur Twitter, les bons mots se succèdent sans interruption depuis plusieurs heures. "Cool, pour une fois qu’on parle de la France sur Twitter", s’amuse un internaute. Les Irlandais, eux, restent dignes malgré la défaite. "Bloody French" revient dans quelques posts et le succès du jour revient à une pétition en ligne adressée à la FIFA pour adopter l’arbitrage vidéo. D'autres invitent leurs compatriotes à envoyer une lettre de protestation à l'ambassade de France à Dublin... Et réactivité oblige, un site a également été créé : http://www.didfrancecheat.eu/ (la France a-t-elle triché ?)

Certains Français ironisent, eux, sur le débat sur l’identité nationale. Sebjan, sur Twitter, explique qu’il "se sent Irlandais, alors qu’il se sentait Français il y a quelques heures". Phyrezo affirme lui que "l’identité nationale, ce soir c’est la honte". D’autres pensent avoir l’explication et font référence à un obscur joueur de handball, Benoît Henry.

Thierry Henry est évidemment au cœur de tous les débats. Sa page Wikipedia a été vandalisée, le Français étant présenté comme un volleyeur, les modérateurs de l'encyclopédie en ligne ont même dû verrouiller sa présentation. Certains appellent la marque de rasoir avec qui il est sous contrat à résilier son partenariat avec le joueur. Le compte officiel de Thierry Henry sur Twitter reste muet pour le moment mais le nombre de ses "followers" a bondi en l’espace de quelques heures…Il atteint ce matin près de 15.000 ! Idem pour le groupe "Nous les Irlandais, détestons le tricheur Thierry Henry" qui grandit à vue d’œil sur Facebook : déjà plus de 20.000 fans ce matin.

Réaction attendue : celle du Sun. Le tabloïd anglais titre "Le Hand of God" en un franglais approximatif et fait – évidemment – le parallèle entre Thierry Henry et Diego Maradona et le but marqué par l’Argentin face à l’Angleterre au Mondial de 1986. La main de Dieu (the Hand of God), c’est l’expression qui revient le plus, avec une variante : the hand of Frog (la main de la grenouille, du surnom des Français…)

Les montages photo et vidéo commencent eux aussi à circuler. Sur l’un d’eux, on revoit l’action litigieuse, suivie d’un plan sur Nicolas Sarkozy, qui lance un regard moqueur en haussant les épaules. Un autre cliché montre Thierry Henry muni d’un gant de baseball. Un autre enfin montre Kanye West interrompre le match et dire à Thierry Henry : "OK, Thierry, je suis vraiment content pour toi, mais laisse moi terminer… La plus belle main au monde, c’est celle de Maradona, OK ?"

Enfin, certains pensent que tout était écrit, avec cette coïncidence troublante : le Twitter officiel de Thierry Henry "follows" celui d'un certain... Diego Maradona ! La preuve en image :

Alain Juppé : "La France doit se battre pour rester dans le coup"

Le maire de Bordeaux a coprésidé avec Michel Rocard la commission sur le grand emprunt. Il éclaire les choix et la méthode.

35 milliards d’euros, c’est un montant raisonnable pour un grand emprunt. Comment l’avez-vous arrêté ?
Nous n’avons pas travaillé sur un montant d’emprunt mais sur un volume d’investissements souhaitables pour préparer l’avenir et soutenir la croissance. En tablant sur des cofinancements avec le privé et les collectivités territoriales, nous avons abouti à un programme de 60 milliards d’euros dont 35 milliards d’investissements publics. C’est maintenant au gouvernement de décider s’il doit ou non emprunter pour les financer.

Ça s'est bien passé avec Michel Rocard ?

Très bien. C'est un homme d'une grande courtoisie et d'une grande vivacité intellectuelle. Nous n'avons pas eu de divergences de fond. Dès le départ, nous nous sommes mis d'accord sur le fil conducteur de cette commission : contribuer à la transition vers un nouveau modèle de développement, sans dégrader la signature de la France. Nous avons rencontré l'agence France Trésor, ceux que certains appellent "les technocrates", mais dont on a bien besoin pour gérer sérieusement. Il nous est apparu qu'avec la fourchette retenue, nous ne prenions pas de risques, à condition évidemment de mener parallèlement un effort très rigoureux de remise en ordre des finances publiques.

Il n'y a vraiment eu aucun sujet de conflit entre le socialiste Michel Rocard et l'UMP Alain Juppé ?

Il y a eu des débats comme il y en a eu avec les autres membres de la commission. Michel Rocard a, par exemple, beaucoup insisté pour qu'on reprenne un de ses projets qui remonte à quelques années: le canal Seine Nord. Moi j'étais très intéressé par les infrastructures ferroviaires. La commission ne nous a pas suivis. Elle nous a fait valoir que si nous voulions réellement mettre l'accent sur le potentiel d'innovation et de recherche, financer un canal ou une ligne TGV n'était pas la priorité.

Précisément, quels ont été vos critères de sélection ?

C'est parfois très difficile de mesurer la rentabilité socio-économique d'un investissement. Il nous est cependant apparu évident que, compte tenu du retard français, il fallait mettre le paquet sur l'enseignement supérieur et y consacrer plus de la moitié du volume des investissements. C'est aussi une façon de faire évoluer les comportements: quand on dote une université d'excellence d'un capital, cela peut l'inciter à le faire fructifier en mobilisant des fonds privés. Sur l'avion du futur, l'enjeu est aussi très clair : aujourd'hui, nous sommes la première ou la deuxième puissance aéronautique mais cela ne va pas durer. Les Chinois font des avions. Si nous voulons rester dans la course, nous devons concevoir l'avion qui consommera moitié moins de carburant. Nous sommes condamnés à une sorte de fuite en avant technologique.

Etes-vous parvenus à mettre un peu d'Europe dans le rapport ?

Pas suffisamment. C'est peut-être l'un des points où le mandat qui nous était assigné ne nous a pas permis d'aller aussi loin que nous l'aurions souhaité. Le grand emprunt, c'est d'abord un projet français. Mais l'avion du futur cela concerne Airbus, donc c'est du franco-allemand. Le futur lanceur Ariane 6 c'est aussi de la coopération européenne.

Comment éviter de renouveler les erreurs du plan calcul qui prétendait dans les années 1960 assurer l'indépendance informatique de la France ?

J'entends toujours parler de l'échec du plan calcul mais jamais du succès du plan nucléaire! Cette fois, nous ne sommes pas dans un plan industriel mais dans la valorisation de la recherche. La commission n'a pas labellisé de projets. Elle n'en avait ni la compétence ni le temps. Elle a déterminé des domaines d'intervention et proposé des structures qui recevront l'argent et sélectionneront les projets. Dans bien des cas pour un euro public, s'ajoutera un euro privé, ce qui peut fournir la garantie d'une certaine rentabilité des investissements. Enfin l'argent ne sera pas inscrit sur les lignes budgétaires traditionnelles mais affecté à des organismes bien identifiés. Un comité de surveillance placé auprès du premier ministre en assurera le suivi et l'évaluation.

Quand François Fillon se donne jusqu'à 2014 pour faire passer les déficits publics sous la barre des 3% du PIB, l'approuvez-vous ou estimez-vous qu'il prend du retard ?

Je pense qu'il est réaliste. Moi j'ai réduit de deux points en deux ans la dépense publique, je sais ce que ça m'a coûté.

Comprenez-vous le message du gouvernement qui veut que l'effort de réduction des dépenses soit partagé entre l'Etat et les collectivités locales ?

Oui, mais à une condition : que l'Etat ne se défausse pas en permanence sur les collectivités locales, qu'il ne nous dise pas un beau jour: vous allez faire les cartes d'identité à notre place en nous donnant 50 alors que ça coûte 100. Ce n'est pas du jeu. Les collectivités territoriales sont globalement bien gérées. Faire peser sur elles le poids du dérapage des dépenses publiques n'est pas très convenable. D'autant qu'elles réalisent 73 % des investissements publics alors que l'Etat n'en fait plus.

La fronde des élus locaux risque-t-elle de laisser des traces ?

J'en ai peur. Le Parti socialiste a trouvé là matière à pilonnage systématique.

Y a-t-il eu trop de réformes ?

Peut-être se sont-elles additionnées un peu trop rapidement et sans préparation suffisante. Il ne faut évidemment pas les arrêter, mais bien en montrer le sens. La finalité de tout ça, c'est que nous devons nous battre pour rester dans le coup. Dans un monde en pleine évolution, l'Europe est en train de se faire marginaliser.
Propos recueillis par Françoise Fressoz

L'Irlande déplore la "tricherie" qui la prive de Mondial

L'Irlande a été magnifique souvent, brillante parfois et héroïque à chaque instant mercredi soir au Stade de France. Les joueurs de Giovani Trapattoni méritaient la qualification après une performance de tout premier ordre qui a étouffé les Français. Mais voilà, la double main volontaire de Thierry Henry sur l'égalisation des Bleus a mis fin aux espoirs de Coupe du monde irlandais.

Si la presse irlandaise évoque forcément l'injustice, elle insiste avant tout sur la performance magnifique de son équipe. L'éditorial de Mary Hannigan dans l'Irish Times donne le ton : "Trompée, découragée, déçue mais magnifiquement courageuse, l'équipe irlandaise." La journaliste reste très mesurée, presque fataliste et tendrement ironique. "Une autre Coupe du monde va se dérouler sans l'Irlande. Pas besoin de recontacter les cousins éloignés de Johannesburg, Durban, du Cap ou de Pretoria. Pas besoin de leur dire opportunément qu'ils nous manquent depuis toutes ces années et qu'on leur rendrait justement bien visite pendant le mois de juin."

Mary Hannigan termine sur le même ton : "Et maintenant, nous pouvons souhaiter un bon voyage vers l'Afrique du Sud à la France. Mais pas trop bon non plus, avec ce qui s'est passé la nuit dernière..."

Le Belfast Telegraph se montre, lui, beaucoup plus direct : "La tricherie d'Henry élimine l'Irlande". Le journaliste compare la main d'Henry avec la "fameuse et infamante main de Dieu" de Maradona en 1986. Les propos du capitaine irlandais Dunne sont largement repris également. "Dunne, le défenseur d'Aston Villa et de l'Irlande, a déclaré qu'Henry a confessé sa "main de grenouille" juste après la rencontre quand les deux hommes étaient assis sur la pelouse côté à côte". Dunne poursuit : "Il a dit que nous méritions de gagner. Comment étais-je supposé réagir ? Cela m'a fait me sentir encore plus mal. Il a reconnu sa tricherie (...). Nous aurions dû gagner. Ils sont qualifiés pour la Coupe du monde et pas nous. C'est tout."

Pour l'Irish Examiner, Paris a été le théâtre d'un "immense chagrin irlandais". "En sport, il ne peut exister de peine plus importante que celle-ci", analyse le quotidien. Le journal insiste également sur la superbe performance de l'équipe d'Irlande. "Monumentale performance des Irlandais hier soir à Paris. Mais il n'y a pas de consolations pour les joueurs de Trapattoni à savoir qu'ils auraient dû embarquer dans l'avion pour l'Afrique du Sud après une des plus magnifiques et courageuses performances de l'histoire de l'équipe irlandaise."

Avec beaucoup d'élégance et de dignité, l'Irish Examiner conclut : "Nous pouvons juste déplorer une nouvelle chance de qualification envolée et rager contre l'injustice. Mais nous ne devons pas oublier, malgré la déception d'hier soir, qu'il n'y a aucun déshonneur dans notre défaite."
VOUS SOYEZ MAINTENANT POURQUOI JE HAIS LE FOOT, SURTOUT À LA FRANÇAISE ?

PS: Razzy Hammadi et le parachute plombé

Razzy Hammadi tente de façon cavalière de décrocher une place aux régionales en PACA. Mais ce proche de Benoît Hamon n’y a pas que des amis. Courriers assassins à Solférino, chèques et documents comptables, c’est le grand déballage ! Une histoire qui dessine, en creux, tous les maux du Parti socialiste…

Le PS n’est qu’amour. Plus encore à l’heure de la désignation des candidats pour les régionales. Demandez à son secrétaire national aux Services publics, Razzy Hammadi. À l’occasion des élections européennes de juin dernier, ce proche de Benoît Hamon avait tenté, en vain, de décrocher une place en Paca. Une région qu’il connaît bien : il est né à Toulon, y a fait ses premiers pas comme militant et a dirigé à partir de 2003 et ce, pendant quelques mois, la section socialiste de la ville. Mais voilà qu’il essaie de remettre ça pour les élections régionales. Sauf que, cette fois, l’heure n’est plus à la simple levée de boucliers de la part des responsables socialistes locaux, mais au déballage de « dossiers » et à l’envoi de courriers assassins au siège du parti !
Tout a commencé il y a quelques jours. Les militants varois de la motion Hamon se réunissent pour désigner celui d'entre eux qui figurera sur la liste emmenée par Michel Vauzelle, le président sortant de la région. Le leader varois de cette motion, le « mandataire » comme on dit au PS, n’est pas présent à cette réunion. Et pour cause : il a été démis de ses fonctions de mandataire de la motion C par un simple coup de téléphone ! Son nom ? Marc Vuillemot. Malgré son absence, le vote a lieu et Razzy Hammadi remporte la mise.
Le hic, c’est que ce dernier n’a pas laissé que de très bons souvenirs dans le Var et que son retour est vécu comme un parachutage. Second hic : Marc Vuillemot n’est autre que le maire de La Seyne, la plus grosse commune aux mains de la gauche de toute la région Paca. Ce qui fait de lui le candidat naturel des socialistes dans le Var. C’est en tout cas ce que pensent la plupart des caciques locaux du PS, toutes tendances confondues.

«Razzy Hammadi use de méthodes d’un autre temps»



À l’image par exemple de Mireille Peirano, la Première secrétaire de la fédération du Var. Elle qui n’est pourtant pas du même courant que Marc Vuillemot s’est fendue d’une lettre à Martine Aubry pour défendre sa cause. Et enfoncer Razzy Hammadi : « J'ai reçu avec beaucoup d'étonnement la candidature de Razzy Hammadi pour la liste des régionales, écrit-elle, Il me semble que ce garçon est adhérent à la section d'Orly depuis sa brillante prestation aux élections municipales. Je n'ai malheureusement pas de place pour lui sur cette liste. Il revendique celle que nous avons réservée au maire de La Seyne, ville arrachée à la droite par notre candidat socialiste, Marc Vuillemot. Je ne pense pas qu'il soit plus légitime sur cette liste que le maire de la plus grande ville de gauche de la région PACA. De plus, il use de méthodes d'un autre temps, d'un temps où l’on pouvait jeter un militant socialiste pour faire une place à un opportuniste en quête de mandat. C'était le temps d'avant la rénovation du PS, non ? »

Contactée, la responsable socialiste varoise ne retire rien de ce qu’elle a couché sur le papier à l’attention de la patronne du PS et ajoute qu’aujourd’hui la candidature de Razzy Hammadi ne serait « plus d’actualité ». Elle aurait eu « l’assurance », dit-elle, « de la part du cabinet de Michel Vauzelle » qu’il ne figurerait pas sur la liste.

Ce que croit savoir aussi un proche du président de région sortant. Quid de Solférino ? « Je ne sais pas, explique-t-elle, mais vu les grands discours sur la rénovation, je ne crois pas qu’ils oseront nous l’imposer. » Un début de réponse devrait tomber dès aujourd’hui : les noms des candidats socialistes dans le Var doivent être entérinés ce jeudi par les représentants des différentes motions. Suivra, la semaine prochaine, le vote du Conseil fédéral et, début décembre, celui des militants. Quelques jours plus tard, la Commission nationale tranchera.

«Les affaires toulonnaises et orlysiennes»?

Sans doute la Commission nationale aura-t-elle une autre lettre à l’esprit. Martine Aubry a en effet eu droit à une missive qui, elle, se fait beaucoup plus menaçante que celle de Mireille Peirano. Celle-ci est signée du nom de Chahid Dhaouadi, « membre du conseil fédéral varois ». Par le passé, Chahid Dhaouadi a milité aux côtés de Razzy Hammadi dans le Var. Et en 2008, lorsque ce dernier avait été parachuté à Orly, il est de ceux qui l’avaient suivi. Avec perte et fracas. C’est ce qu’il explique dans ce courrier : « Ayant côtoyé de très près Razzy Hammadi en 2008 cela m’a valu d’être entendu et mis en examen par le procureur de la République Jean-Jacques Bosc pour l’affaire des inscriptions frauduleuses sur les listes électorales. Bien évidemment à ce moment-là, la solidarité et l’image de notre parti était à mes yeux une priorité. »

« À ce moment-là » ? La formule n’est peut-être pas assez explicite. Alors après avoir minutieusement taillé un short à Razzy Hammadi, il conclut son parcours en déclarant sans détour : « Nous espérons sincèrement que des mesures seront prises au plus tôt afin de résoudre ce grave malaise, et de ramener une certaine sérénité au sein de notre parti. Dans le cas contraire, je me réserve le droit de porter mes connaissances sur les affaires toulonnaises et orlysiennes du personnage sur la place publique avec toutes les conséquences qui en découleront pour l’image de notre famille politique notamment. » Bonne ambiance et franche camaraderie…

«Ta responsabilité en tant que premier secrétaire est mise en cause»

Mais que Chahid Dhaouadi passe à l’acte ou pas, dans le Var, le grand déballage a déjà largement commencé. Des documents comptables de la section PS de Toulon sous l’ère Razzy Hammadi circulent dans le landerneau. Le premier est un courrier signé du trésorier de la section de l’époque, Roger Blanc, adressé à Razzy Hammadi : « A compter du 1er juillet [2003], écrit-il, il y a eu une dérive financière où ta responsabilité en tant que premier secrétaire est mise en cause. »

Plus loin, il précise : « Un constat s’impose, il manque un très grand nombre de chèques (…). J’ai également constaté que tu avais confondu les comptes de la section de Toulon avec ceux [du Mouvement des Jeunes socialistes] (…). Depuis, des versements viennent d’être faits sur le compte de la section, sans que je connaisse l’origine des personnes qui ont effectué ces versements (…). Je t’ai indiqué que l’argent qui était sur le compte appartenait aux adhérents. Son utilisation doit servir exclusivement à la vie de la section et non à financer autre chose. Tu as eu un comportement d’irresponsable et ne pouvant plus te faire confiance je te demande d’en tirer les conclusions nécessaires pour ne pas mettre en péril l’avenir de la section de Toulon. »



Deux autres documents (ci-dessus) viennent en effet attester que de l’argent de la section PS de Toulon a servi à payer des dépenses du Mouvement des jeunes socialistes. Il s’agit de deux listes de chèques émis par la section pour un montant total flirtant avec les 3 000 euros. Ces documents à en-tête du MJS 83 et certifié par un animateur fédéral du MJS de l'époque précisent que cette somme a été remboursée à la section.

Là où l’affaire se corse c’est que parmi les chèques mentionnés, deux d’entre eux (ci-contre) ont en fait été rédigés à l’ordre de Razzy Hammadi. En clair, le MJS 83 a remboursé à la section de Toulon deux chèques qui, semble-t-il, ont été établis et encaissés par Hammadi. Montants : 750 et 780 euros. Une peccadille, certes, mais tout ça fait désordre. D’autant plus qu’un troisième chèque d’une valeur de 150 euros environ a été rédigé à l’ordre de Faouzia Hammadi, la mère de Razzy !


Malgré tout, personne dans le Var ne veut voir derrière ces histoires et ces documents qui circulent une tentative d’enrichissement personnel. Les rares qui soutiennent Razzy Hammadi comme ceux qui ne le portent pas dans leur cœur. Des « erreurs de jeunesse, rien de plus », lâche par exemple un cacique local, « Les MJS avait un déplacement à faire ? Razzy dégainait le chéquier de la section de Toulon et payait avec ! Il a géré l’argent de la section de Toulon comme s’il était à la tête d’une MJC ! » MJS, MJC, c’est vrai, on ne va pas chipoter pour un phonème... Dans cette affaire tout est pathétique : le parachuté comme ceux qui le dénoncent, la délation comme le fonctionnement.

«Toulon, ça reste chez moi»

Le principal intéressé par cette affaire, lui, que dit-il ? Commençons par sa tentative de « parachutage » dans le Var. Razzy Hammadi ne la vit pas de la sorte : « Je suis né à Toulon, j’ai grandi à Toulon, explique-t-il, En 2005, en 2006, en 2007, j’ai essayé de revenir dans ma section. Toulon, ça reste chez moi. » En tout cas, à l’en croire, la préfecture du Var est plus « chez lui » que ne l’a jamais été Orly où il a tenté l’aventure des élections municipales. Une aventure qui s’est soldée par un cuisant échec : « Il faut le reconnaître, c’était une erreur, une grosse connerie même que de débarquer dans une ville qui, à deux-trois détails près, au mois de novembre, ressemble à Stalingrad ! » Et de revenir sur l’affaire des inscriptions sur les listes électorales évoquées par Chahid Dhaouadi : « Ça a été classé sans suite. Inévitablement. Ce n’était que du vent. Il n’y avait rien de plus naturel que des gens qui m’étaient proches veuillent s’engager avec moi à Orly. » D’ailleurs ce courrier cité précédemment, il le juge avec dédain : « En ce moment, il doit y avoir une cinquantaine de lettres chaque semaine qui arrivent sur le bureau de Martine Aubry pour dire du mal de l’un ou de l’autre… »


Quant au maire de La Seyne, Marc Vuillemot, il explique ne pas vouloir l’éclipser. Même s’il précise avoir été élu par ses camarades de la motion C « à la majorité absolue », il assure que « la priorité reste l’intérêt général » : « Il y a de la place pour tout le monde. Ce que Marc Vuillemot a fait en prenant la ville de La Seyne n’était pas évident. Il a une légitimité. Je ne suis pas le jeune débarqué de Paris avec de longues dents et qui dit : “pousse-toi de là que j’my mette” ».


Reste la délicate question des chèques datant de la période où il dirigeait la section de Toulon : « C’est vieux. Ça date de six-sept ans maintenant. Il y avait trois dépenses qui, au final, m’étaient principalement reprochées. Dedans, il y avait la location d’une salle, un plein d’essence et une facture de téléphone. À l’époque j’étais permanent du MJS. Je devais gagner dans les 1 000 euros. Je suis allé à ma banque et j’ai fait un prêt. Tout a été réglé. Pour ce qui est du chèque à l’ordre de ma mère, ça correspondait à une facture de mon portable. C’est elle qui l’avait payée. »

Des élections internes supposées truquées aux petits ergotages de comptabilité, au parti socialiste, les affaires se succèdent et se ressemblent : mesquines un jour, mesquines toujours. Décidément, le pire ennemi du PS, c'est bien le PS lui-même !

Éric Besson s'attaque aux « mariages gris »

Le ministre a dénoncé, hier, «les escroqueries sentimentales à but migratoire»...

Il n'a aucune statistique pour mesurer le phénomène. Mais assez de convictions pour s'en emparer. Eric Besson a annoncé, hier, la création d'un groupe de travail sur les «mariages gris».

Une nouvelle expression créée pour l'occasion par le ministre de l'Immigration. Elle qualifie l'union d'un(e) Français(e) avec une personne étrangère qui l'aurait manipulé dans le simple but d'obtenir la nationalité française. Pour Eric Besson, « c'est une escroquerie sentimentale à but migratoire ».

Faute de chiffres précis, le ministre s'en est donc remis, hier, aux témoignages. Sous les ors de son ministère, une cinquantaine de victimes étaient appelées à raconter leur histoire. Parmi elles, Nathalie, jolie brune aux yeux verts d'à peine 30 ans.

«Un viol physique et psychologique»

«Au départ, il était toujours très attentionné avec moi, dit-elle en parlant de son ex-mari. Il m'a très vite demandé en mariage. Tout de suite après, il a voulu un enfant. Quatorze jours après l'accouchement, il m'a mise à la porte. Il a eu sa carte de résident en juillet dernier... J'ai eu l'impression de subir un viol physique et psychologique.» Au micro, Alima ou Roland racontent le même genre d'histoire. Maroc ou Pérou, seule l'origine de leurs ex varie dans le discours.

«Pour moi, le ministre agite un nouveau truc pour faire peur, déplore Nicolas Ferran, coordinateur du Mouvement des amoureux au ban public, qui défend les mariages binationaux. Ce n'est pas aussi simple de savoir pourquoi un couple échoue. Il y a toujours deux versions. Et ici, nous n'en avons qu'une.»

Le sociologue Eric Fassin est tout aussi critique. Il ironise: «Si l'on veut réduire l'immigration familiale, alors qu'elle est légale, il faut introduire le soupçon: ce ne sont pas de vraies familles, ce ne sont pas de vrais couples!» Eric Besson se donne six mois pour annoncer les premières mesures.
Vincent Vantighem
LA LOI FRANÇAISE DOIT ÉVOLUER POUR NE PAS DONNER LA POSSIBILITÉ AUX ÉTRANGERS DE DEVENIR FRANÇAIS PAR PROCURATION, IL FAUT DES GARANTIES.

Finance islamique : la ruée vers l'or noir !

Feignant de louer l'éthique de la finance chariah-compatible , les pontes des marchés regardent avec gourmandise les juteux pétrodollars à même de solder leur dette sans vexer Bruxelles. Exemple au raout de la finance islamique organisé par l'université Paris Dauphine.

Sous la haute voûte empire de la Bourse de Paris, où se prélassent des Grâces de stuc portant le code des Marchés, les élèves attentifs et financiers fixent un écran sur lequel est projeté un diaporama sobre. Son titre : «Paris, le nouveau centre de la finance islamique en Europe.» Pour cette conférence inaugurale du nouveau diplôme de Finance islamique de l'université Paris-Dauphine, consultants, professeurs et politiques sont venus louer l'économie compatible avec la chariah.

Une filière plus que prometteuse en ces temps de crise car, en plus de revendiquer une posture éthique du plus bel effet auprès du grand public, elle donne accès aux réserves cyclopéennes de pétrodollars des pays du Golfe !

La panacée du lendemain de crise ? Loin de là...
Et du cabinet Baker and McKenzie à Paris Europlace, les gens sérieux se pressaient à la tribune. Entre experts, il est de bon ton de commencer son intervention par : «la finance islamique est-elle la panacée ?» Contrairement aux exposés dithyrambiques qui l'on élevée en 2008 en solution absolue aux déboires du capitalisme occidental, il se trouve que non !

«La finance islamique court les mêmes risques que la finance traditionnelle, assurait Patrick Rochette, cadre de la Bank of London and the Middle East, spécialisé dans ce type de gestion. Avec la crise, elle a également été frappée : du fait de son manque de diversification, du fait de la crise de liquidité... Son vrai atout, ce sont les outils de contrôle qui permettent d'anticiper les risques.» Une qualité, certes, à laquelle s'ajoutent l'interdiction de l'usure et le refus de financer certains secteurs, entre autres. Mais ce ne sont pas ces qualités qui font vibrer les financiers.

Des montagnes d'or noir inodores au nez de Bruxelles


Gilles Saint Marc, président de la Commission pour la finance islamique de Paris Europlace n'y va pas par quatre chemin : «la première raison de choisir la finance islamique est pragmatique : elle permet de mobiliser les fonds massifs du Golfe.» Au moment de la crise de 2008, contraint à l'endettement massif par l'effondrement de l'économie par contagion de la crise financière, les financiers du globe ont découvert un mot arabe magique : «sukuk».

Sur le principe, les Etats du Golfe peuvent émettre des sukuks pour entériner l'injection d'argent frais et «prendre participation» dans n'importe quelle affaire compatible avec les principes de la chariah : construction d'infrastructure, renflouement d'une entreprise... Mais là où l'émission de bonds du trésor font froncer les yeux à Bruxelles qui les ajoutent à la dette, les sukuks, assimilés à des «titres de propriétés», ne tombent pas sous le coup des critères de Maastricht : de la dette mais sans la dette !

Dès 2008, l'AMF a donc émis une notice pour ce type de produit financier dont Christine Lagarde est devenue fan du jour au lendemain. «Financement immobilier, relance du private equity... les sukuks seront vraiment l'avenir de la finance !», s'enthousiasme Marc Mariani, partenaire chez Baker and McKenzie.

De General electric au Grand Paris : tout le monde en veut !
Si ce type de financement n'a pas dépassé les 2 milliards de dollars en Europe depuis 2004, Elyes Jouini, responsable du nouveau diplôme de Dauphine en la matière, évaluait le potentiel à 120 milliards d'euros juste pour la France à l'horizon 2020... «La finance islamique est bienvenue à Paris,» est venu clamer Christian Sautter, maire adjoint en charge du développement économique de la capital, énumérant les projets de logements à l'horizon 2012. Impressionné par l'exposé d'un banquier venu de Dubaï, l'ancien ministre des Finances lui avait amicalement tapé sur l'épaule en l'invitant : «venez donc financer le Grand Paris !»

Mais dans toutes les bouches, la prophétie venait des Amériques : annoncé fin octobre, le premier sukuk américain de plus de 500 millions de dollars contracté par General electric faisait rêver les experts réunis au Palais Brognard. «Il faut que nous puissions ponter au delà des 500 millions de dollars pour atteindre une taille critique», soutenait l'un d'eux fièvreusement.

Les observateurs apprécieront la diversification : après avoir financé le terrorisme international, les théocraties pétrolières du Golfe vont désormais solder les errements de la finance occidentale. Des millions, des milliards de pétrodollars retombant en pluie fine sans affoler Bruxelles... Pragmatique, un étudiant applaudit la fin de la conférence : «malgré tous les discours sur l'éthique, s'il n'y avait pas eu l'argent du Golfe, personne ne se serait intéressé à la finance islamique !»

L'industrie mondiale peine à résorber ses énormes surcapacités

En Europe comme aux Etats-Unis, les usines commencent à tourner un peu mieux. La demande mondiale remonte doucement et les industriels ferment des sites. Mais les surcapacités restent énormes dans certains secteurs et risquent de peser encore longtemps sur la rentabilité des entreprises.
Trop d'usines. Le monde compte beaucoup trop d'usines. Le constat qui ressort des statistiques officielles comme de ce que vivent au jour le jour les chefs d'entreprise est sans appel : avec la récession, l'industrie mondiale traverse une impressionnante crise de surcapacités. Au pire moment, cet été, les usines américaines n'étaient utilisées en moyenne qu'à 68 % de leurs capacités. Le plus bas niveau enregistré depuis 1967. Un score anémique par rapport au taux de 85 % atteint les très bonnes années et même par rapport à la moyenne de 81 % enregistrée au cours des trois décennies précédentes.

En octobre, ce taux est remonté à presque 71 %, a indiqué la Réserve fédérale mardi. Dans la zone euro, l'utilisation des capacités industrielles est également repartie tout doucement à la hausse, passant en un trimestre de 69,6 % à 70,7 %, selon Eurostat. Mais ces chiffres restent historiquement très faibles. Et « cela va prendre un temps assez long avant de revenir à la normale »,prédit Colin Ellis, économiste chez Daiwa Securities.

Que s'est-il passé ? Un phénomène assez classique. Pendant la période euphorique, de nombreux industriels ont lancé des investissements pour accroître leurs capacités. Objectif : répondre à une demande qui devait continuer à grimper. Mais, avec la faillite de Lehman Brothers et la récession, tout a basculé. Au moment précis où les nouvelles usines annoncées sortent de terre, voilà que la demande s'évanouit ! Le cas du transport maritime est exemplaire. Tablant sur l'essor du commerce mondial, les transporteurs ont massivement commandé de nouveaux navires. Mais le temps qu'ils soient livrés, le marché s'est retourné. Cette année, le nombre de conteneurs à transporter devrait baisser de 10 %, notait hier Eivind Kolding, le patron de Maersk Line. L'offre grimpe, la demande chute. Résultat : les tarifs ont plongé de 30 % et aucun des 25 premiers transporteurs maritimes ne gagnera d'argent cette année. La sidérurgie, les énergies renouvelables, le raffinage, l'automobile, le secteur papetier, etc., se retrouvent peu ou prou dans la même nasse. Depuis quelques mois, la situation a globalement cessé de se dégrader. D'un côté, la demande tend à remonter, notamment grâce à la fin du déstockage, aux primes à la casse dans l'automobile et au plan de relance chinois. D'autre part, les industriels les plus touchés ont bon gré mal gré réduit la voilure, en gelant les projets tant qu'il était encore temps ou en fermant carrément des sites. Hier encore, le sud-africain Assmang a par exemple annoncé l'arrêt d'une de ses unités de manganèse, « faute de demande ». Ces jours derniers, Konecranes, Outokumpu et Ford avaient tous les trois décidé dans la même logique de fermer des usines de grues, de tubes en Inox et d'automobiles, évoquant leur trop faible taux d'utilisation.
Un coût économique et politique

Ce mouvement, vertueux sur le papier, se heurte toutefois à de sérieuses limites. D'abord, fermer une usine a un coût. Economique, social, mais aussi politique. En France, le gouvernement a ainsi conditionné ses aides aux constructeurs automobiles au fait que ceux-ci ne rayent aucune usine de la carte, même si certaines d'entre elles sont pour le moment très sous-utilisées. De la même façon, peu de raffineries sont fermées définitivement, en raison notamment de la facture pour dépolluer les sols.

Ensuite, les efforts de réduction des capacités effectués en Europe ou aux Etats-Unis risquent de se révéler assez vains si d'autres installations ouvrent ailleurs. Or c'est bien ce qui se passe. Dans les pays émergents, en Chine, au Moyen-Orient, les projets continuent à fleurir. Hier, la compagnie d'Etat Qatar Petroleum a ainsi annoncé son intention de construire deux usines pétrochimiques, en Chine et au Vietnam, en association avec le groupe chinois CNOOC. Coût total : 9,8 milliards de dollars. La Chine est particulièrement montrée du doigt. « Elle investit sans compter et se met en position de déverser ses surcapacités dans le reste du monde grâce à une monnaie clairement et volontairement sous-évaluée », s'énervait il y a peu le patron de Vallourec, Philippe Crouzet (« Les Echos » du 28 septembre).

Le bilan ? Dans les pays émergents, la crise de surcapacités ne devrait modifier qu'à la marge le dispositif industriel. En revanche, « aux Etats-Unis et dans la zone euro, elle a accéléré le rythme de la désindustrialisation », constate Patrick Artus, de Natixis, dans une note toute récente. Ajoutant, peu optimiste : « Les gouvernements affichent leur volonté de réindustrialiser les économies. Mais cela va se révéler très difficile, sinon impossible. La croissance modeste attendue aux Etats-Unis et en Europe s'ajoute à l'écart de coûts de production pour accroître encore les délocalisations vers les pays émergents. »

DENIS COSNARD, Les Echos

Les habits du président EUROPÉEN

L'Europe va vivre un moment historique : ce soir, elle devrait savoir qui sera son premier président. Mais à quelques heures de ce choix hautement symbolique, clef de voûte d'un traité de Lisbonne ratifié de haute lutte par chacun des vingt-sept pays membres, il est fort peu question de vision stratégique et beaucoup de calculs d'apothicaire. Même si l'on peut comprendre que la complexité institutionnelle de la construction européenne rende pour longtemps encore improbable l'élection par la voie démocratique du « George Washington de l'Europe », selon l'image de Valéry Giscard d'Estaing, rien n'aurait empêché, comme nombre de bons connaisseurs de la mécanique de l'Union l'avaient suggéré, de tenter de le faire avec un peu plus de transparence. L'idéal aurait été qu'avant que soit discuté, entre la poire et le fromage, le nom du président, il y ait eu de vrais candidats, au lieu de simples pressentis, et qu'ils aient pu, sinon faire campagne, du moins être auditionnés publiquement. Le fait de vouloir, à juste titre, des personnalités occupant des postes de haut niveau dans leurs pays, limitait probablement les marges de manoeuvre pour un tel exercice.

Il y a, au fond, plus grave. C'est la tentation, qui semble se confirmer au fur et à mesure que l'échéance se rapproche, de désigner un président du Conseil européen sur le même modèle que celui de la Commission : un conciliateur, un « facilitateur », un monsieur pas de vagues. Un anti-Tony Blair pour tout dire. Entre ses positions sur la guerre d'Irak et l'opposition pulsionnelle des Anglais à l'intégration européenne, l'ancien Premier ministre britannique cumule apparemment trop de handicaps pour lui permettre de satisfaire son vieux rêve. Ce ne doit pas être l'alibi pour mettre à sa place un second José Manuel Barroso. Fort peu loquace sur le profil attendu du futur « président de l'Europe », le traité oblige celui qui occupera le poste à inventer, en large partie, sa fonction. Ce rôle d'« installateur » nécessite une certaine aura personnelle, qui s'acquiert rarement par le seul art de dégager du consensus. Par ailleurs, l'un des principaux problèmes de l'Europe réside dans sa manière désastreuse de s'adresser à ceux qu'elle représente, et plus encore de leur faire partager ses grandes options politiques. Pour être capable de dresser à l'issue de chaque Conseil européen l'équivalent d'un discours sur la situation et les orientations de l'Union, sans qu'il soit recouvert par les interventions parallèles des chefs d'Etat, le président devra avoir un tempérament de leader plus que de technocrate. Enfin, on sait que l'innovation institutionnelle de Lisbonne avait pour but de répondre à la fameuse objection d'Henry Kissinger : « L'Europe, quel numéro de téléphone ? » Ce sera le cas si ce numéro, le reste du monde éprouve vraiment envie de le faire.

Herman Van Rompuy

« La récolte est arrivée - Les arbres ont déjà un début de calvitie - Le soir approche » : ces trois phrases ne sont pas un télégramme codé annonçant la désignation comme président de l'Union européenne du Premier ministre belge au crâne dégarni, mais un des nombreux haïkus à la japonaise composés par celui-ci. Ce féru de philosophie thomiste et d'économie, né il y a soixante-deux ans dans une banlieue de Bruxelles, possède dans ses manières une componction asiatique qui ne l'empêche pas de faire preuve d'une matoise opiniâtreté pour parvenir à ses fins. Quatre décennies au Parti chrétien-démocrate flamand puis un passage au ministère du Budget, où il s'est adonné à son sport favori, la chasse aux déficits, l'ont aguerri aux inextricables querelles belgo-belges, en comparaison desquelles les chicanes entre les Vingt-Sept ne sont qu'aimables chamailleries. Depuis près d'un an qu'il dirige le pays, ses talents de négociateur lui ont permis de réussir une pacification considérée comme miraculeuse par ses compatriotes. Le père tranquille de quatre enfants a visité incognito l'Australie en camping-car pour ses dernières vacances. S'il peut se targuer du titre officiel d'« explorateur royal », il ne le doit pas à quelque périlleuse expédition au Congo, mais à son rôle dans les tractations dont son souverain l'avait chargé pour composer le gouvernement

Sur un hold-up, les Bleus arrachent leur billet pour la Coupe du monde

L'équipe de France s'est qualifiée pour la Coupe du monde 2010, à la faveur d'un match nul (1-1) en prolongations du barrage retour contre l'Irlande, mercredi au Stade de France, après le succès français 1 à 0 à l'aller samedi à Dublin. Et c'est presque un miracle, puisqu'il a fallu la main de Dieu, qui s'appelait Thierry Henry, pour que les tricolores égalisent au bout de la nuit. Sur un coup franc à la 104e minute, le Barcelonais contrôlait le ballon de la main avant de servir William Gallas, qui crucifiait les Irlandais.

A 203 jours du tournoi, la France gagne le droit de participer à la première Coupe du monde organisée en Afrique. Et il n'y a pas de quoi être fier. Complétement dominés par des Irlandais très malheureux, les tricolores s'en sortent sur un hold up, haut les mains. Avant le match, Thierry Henry rappelait que les Bleus avaient souffert pendant 2 ans durant ces qualifications. Les hommes de Raymond Domenech ont fait durer le plaisir. Le Stade de France était pourtant prêt, chantant pour ses couleurs si ce n'est pour son sélectionneur, dont l'impopularité reste la seule valeur sûre de cette équipe.

Mais l'avantage de la victoire au match aller à Dublin a vite été dilapidé par des Français dépassés par l'évènement, littéralement mangés au milieu de terrain lors d'une première période proche du néant. A la 33e minute, les Irlandais ouvraient la marque sur une action d'école, emmenée par Duff, et conclue par Robbie Keane à la réception du centre en retrait du feu follet irlandais (1-0). Un but en forme d'humiliation pour les Bleus, incapables de maîtriser ce retour à domicile.

UNE STATUE POUR LLORIS

Avant le but de Keane, le tricolore le plus en vue avait été le portier lyonnais Hugo Lloris, avec notamment un sauvetage de casse-cou devant Keane (23e minute). La défense bleue, vite privée d'Escudé (blessé au nez et remplacé par Squillaci), pliait sous les assauts des Irlandais, ravis de déployer un "kick and rush" à l'ancienne qui mettait la panique dans le camp adverse. Battus dans l'engagement, dans l'utilisation du ballon, même dans la créativité, les Bleus étaient alors au bord du gouffre. La pause n'y changeait rien, et c'est même O'Shea qui se procurait une occasion énorme à la 46e minute. Seul au 2e poteau sur un coup franc, le défenseur mancunien envoyait sa frappe dans les nuages. Avertissement sans frais : un collectif en faillite totale, des lignes coupées, l'équipe de France ne pouvait guère tomber plus bas. Une fois n'est pas coutume, le coaching de Raymond Domenech se révélait payant.

Le sélectionneur sortait un Gignac dépassé pour Govou, puis échangeait un Gourcuff épuisé contre un solide Malouda, et rééquilibrait son dispositif vers un 4-4-2 plus adapté, avec Anelka en pointe. Les Français revenaient dans le match, mais les occasions restaient vertes. Lloris gagnait son duel face à Duff (60e), puis annihilait un autre face à face, cette fois avec Robbie Keane (72e). Le Lyonnais mérite une statue à la FFF, et son influence troublait même l'emblématique Keane, qui loupait la balle de match à la 90e minute sur un tir mal négocié.

L'ARBITRE SAUVE LE COUP

L'arbitre suédois M. Hansson proposait alors trente minutes de rab, que les Français prenaient enfin avec appétit. Anelka par deux fois, Govou buteur mais hors jeu, puis une action litigieuse d'Anelka, toujours lui, qui cherchait trop le penalty au goût de l'arbitre pour lui donner l'envie de porter le sifflet à la bouche... Les vagues devenaient bleues. A la 104e minute de jeu, une éternité, Gallas trouvait enfin l'ouverture, en profitant de la main d'Henry, pour délivrer une équipe de France poussive, mais heureuse.

Incroyablement faible sur ce match, la sélection de Raymond Domenech obtient donc son billet pour l'Afrique du Sud, privant une Irlande autrement plus méritante du précieux sésame. Et plus que de la joie, c'est du soulagement - celui d'avoir évité l'humiliation - qui se manifestait dans le Stade de France lorsque M. Hansson, qui serait bien avisé de ne pas aller passer ses vacances en Irlande, sifflait la fin des hostilités.

Ironie du sport, Raymond Domenech entre dans l'histoire en devenant le premier sélectionneur français à se qualifier pour une 3e phase finale (Mondial 2006, Euro 2008 et Mondial 2010). Michel Hidalgo fut aussi sélectionneur pour deux mondiaux et un Euro, mais n'avait pas eu à se qualifier pour l'Euro 1984, puisque la France était organisatrice. Et c'est aussi la première fois que l'équipe de France enchaîne quatre coupes du monde consécutivement. Les records s'arrêtent là, les Bleus peuvent désormais attendre le 4 décembre, date du tirage au sort des poules du Mondial sud-africain. Sans oublier de se remettre au travail, afin que ce France-Irlande miraculeux devienne le premier chapitre de la naissance d'une équipe.
Erwan Le Duc
A LA FIN D'UN MATCH COMME ÇA, L'ÉQUIPE DE FRANCE VA SERRER LA MAIN DES IRLANDAIS LEUR DIT : "BRAVO VOUS ÊTES LES MEILLEURS".
ELLE SE RAMASSE, RENTRE AUX VESTIAIRES ET FERME SA GUEULE !