TOUT EST DIT

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mercredi 31 juillet 2013

Hollande redoute déja les pièges de la rentréeNOUVEAU


La réforme des retraites, qui devrait s'engager en septembre, le chômage qui ne cesse d'augmenter et la croissance en berne composent un cocktail qui peut s'avérer explosif pour le gouvernement et le chef de l'État. De leur côté, les syndicats fourbissent leurs armes.
Les congés ne sont pas vraiment à l'ordre du jour. Et François Hollandepréfère en plaisanter. En s'installant pour une table ronde avec les organisateurs de Clichy plage mercredi pour une visite dans la ville, le président de la République leur lance: «Merci de m'accueillir pour quelques minutes de vacances, ici, à Clichy-sous-Bois.» Quelques minutes, quelques heures… Au mieux, quelques jours, ce sera tout ce que s'accordera François Hollande cet été. Vigilant, pour éviter tout faux pas durant cette période estivale propice à l'embrasement des polémiques, François Hollande garde aussi un œil attentif sur la rentrée. Au mieux, elle lui est promise infernale ; au pire, insurmontable.
Tension sociale, avec la réforme des retraites ; agitation politique, avec la contestation de sa ligne au sein même de sa propre majorité ; inquiétude économique, avec la progression attendue du nombre de chômeurs… Le tout avec les élections municipales puis européennes de 2014 en ligne de mire: tout concorde pour que, dès septembre, François Hollande se retrouve pris dans la nasse. 
Les retraites, d'abord. La dernière fois que la gauche s'est attaquée au sujet, c'était en 1981, après l'élection de François Mitterrand, et il s'agissait alors d'abaisser l'âge légal de départ de 65 à 60 ans. Du progrès social, en somme, du moins selon les critères de la gauche. Mais, cette fois, c'est l'inverse. Comme un contrecoup de la mesure de 1981, il s'agit désormais de sauver le système par répartition. Et les mesures qui s'imposent n'ont rien de social. Entre l'allongement de la durée de cotisation et la hausse des prélèvements qui se profilent, les syndicats ont d'ores et déjà dit leur opposition et certains, comme la CGT, FO, la FSU et Solidaires, ont déjà appelé à manifester le 10 septembre. Quant à la majorité, elle se montre, elle aussi, remontée. C'est l'autre source d'inquiétude pour le pouvoir.
Regarde ça va me tomber sur la gueule !!!

Des fractures durables risquent d'apparaître

Signe que François Hollande ne prend pas la grogne à la légère, il a reçu dernièrement tous les chefs de parti de la majorité à l'Élysée, n'hésitant pas à rompre une promesse formulée durant la campagne. Le président de la République voit bien que sur la question des retraites, notamment, des fractures durables risquent d'apparaître. Cela sans oublier qu'au sein même de sa propre famille socialiste, la question divise. François Hollande gardera ainsi un œil attentif sur Frangy-en-Bresse le 18 août prochain, où Arnaud Montebourg a choisi comme invité d'honneur de sa traditionnelle Fête de la rose, le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone.
Jusqu'alors, les deux hommes n'avaient pas d'affinités particulières. Mais l'aggravation de la crise, et surtout les réponses à y apporter, les ont rapprochés. Elles sont aux antipodes de ce que défend François Hollande. Quand le président de la République plaide pour un réformisme assumé et défend une ligne sociale-démocrate, eux dénoncent la rigueur imposée par Bruxelles et les efforts budgétaires que cela implique. Mais le plus dangereux pour François Hollande est que leur discours rencontre un écho grandissant au PS et notamment au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Opposition de lignes politiques chez les socialistes

Cette opposition de lignes politiques chez les socialistes devrait apparaître à La Rochelle pour les universités d'été du PS fin août. Face à la montée de la grogne, emmenée par Montebourg et Bartolone, les partisans de François Hollande s'organisent. À commencer par les fidèles Manuel Valls et Stéphane Le Foll qui ont prévu de monter au front pour contenir l'offensive des récalcitrants. Mais pour tenir, encore faut-il pouvoir présenter des résultats, notamment en matière de chômage, seule preuve concrète que la politique de François Hollande fonctionne. Or, selon le chef de l'État lui-même, ce n'est qu'à la fin de l'année que la courbe du nombre de chômeurs s'inversera. Un pronostic que beaucoup encore jugent optimiste.
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Pour les tenants de «l'autre politique», cela laisse tout le temps de prospérer. Et de se positionner pour Matignon. Car dans cette rentrée agitée qui est promise à François Hollande, c'est aussi de cela qu'il s'agit: savoir qui sera incontournable pour remplacer Jean-Marc Ayrault au terme d'une séquence politique qui aura vu s'enchaîner la réforme des retraites, le vote du budget, les élections municipales puis européennes. Pour François Hollande, ce sera aussi l'heure de vérité. Soit il poursuit sur la même ligne avec un profil politique semblable à celui de Jean-Marc Ayrault. Soit il est contraint au revirement.

Affaire Tapie: un juge-arbitre porte plainte pour "menaces"


Pierre Mazeaud, l'un des juge arbitraux ayant tranché le conflit Crédit lyonnais- Bernard Tapie au profit de l'homme d'affaires dit avoir été menacé verbalement par un proche de Jean Peyrelevade, un ancien dirigeant du Crédit lyonnais.
Le feuilleton Tapie continue pendant l'été... Dernier épisode en date: le dépôt d'une plainte, le 13 juillet, par Pierre Mazeaud, ex-président du Conseil constitutionnel, selon l'AFP et Reuters qui confirment des informations du Canard enchaîné. Le juriste, qui fut l'un des trois juges arbitraux ayant tranché en faveur de Bernard Tapie dans le conflit qui l'oppose au Crédit lyonnais, dit avoir ainsi subi une "intimidation" après avoir tenu des propos accusateurs à l'encontre de Jean Peyrelevade, ancien patron du Crédit lyonnais. 
"Faire attention, faire très attention"
 "Peyrelevade m'a chargé de vous dire de faire attention, de faire très attention", lui aurait lancé Pierre Habib-Deloncle, ancien dirigent des amis de Jacques Chirac.  D'après le Canard enchaîné, l'ancien patron de la banque a expliqué que Pierre Habib-Deloncle, qui est l'un de ses anciens collaborateurs, lui avait juste demandé la permission de donner "son opinion" à Pierre Mazeaud.
"C'est lui l'escroc qui a voulu faire une entourloupe à M. Tapie"
Pierre Mazeaud avait auparavant affirmé que Jean Peyrelevade pratiquait le portage dans des paradis fiscaux. "C'est lui l'escroc qui a voulu faire une entourloupe à M. Tapie et permettre au Crédit Lyonnais de s'approprier Adidas", a déclaré l'ancien président du Conseil constitutionnel selon un procès-verbal d'audition dressé dans le cadre de l'enquête sur le fameux arbitrage ayant rapporté 403 millions d'euros à Bernard Tapie. 
Tapie: "J'ai fait du lobbying"
Ce dernier, lui même mis en examen, a estimé sur Europe 1 que ce type d'événement correspondait à une "opération totalement organisée" visant à déstabiliser les trois arbitres. Il affirme que le but final serait d'atteindre à travers lui Nicolas Sarkozy, président au moment de l'arbitrage rendu en 2008. L'actuel patron de la Provence a enfin assumé avoir envoyé des lettres à des politiques pour les interpeller sur son cas, comme le révélait Le Monde, le 29 juillet. "J'ai fait du lobbying parce que j'ai été volé que je trouvais désespérant d'être dans la situation dans laquelle on m'avait mis. (...) Je l'ai fait auprès de Strauss-Kahn, auprès de Fabius, auprès de tous les ministres des Finances", a-t-il déclaré. 

L’omerta est le pire des mensonges


Devant la somme des échecs accumulés et la montée des exaspérations, l’omerta et le mensonge sont devenus les principales armes de ce gouvernement.
Depuis quatorze mois, François Hollande détient tous les pouvoirs. Y compris celui de faire en sorte que, chaque jour, l’information délivrée aux Français soit faite de mensonges par omission, d’oublis curieux à répétition et de silences qui en disent long sur la gêne de nos dirigeants. Bien sûr, pour annoncer que « la reprise économique est là » — ce qui est une insulte faite aux 15 000 entrepreneurs qui ont déposé le bilan depuis le début de l’année —, le chef de l’État fait venir dans les jardins de l’Élysée les présentateurs vedettes de France 2 et de TF1. Bien sûr, lorsqu’il discourt — off — sur la France de 2020 devant une centaine de journalistes accrédités auprès de la présidence de la République, ses propos se retrouvent le lendemain, en long, en large et en travers dans toute une presse curieusement très complaisante.
En revanche, lorsque des victimes de l’horrible catastrophe ferroviaire de Brétigny se font détrousser alors qu’ils sont allongés sur le quai de la gare, encore ensanglantés en train de recevoir les premiers soins, les pouvoirs publics parlent de rumeurs malveillantes. Il a fallu dix jours pour que des officiers de police courageux révèlent avoir vu « des gens […] en train de perdre leur bras ou leur jambe, et d’autres […] venus voler leur montre ou leur portable » ! Ce que Manuel Valls, notre vaillant ministre de l’Intérieur a toujours nié. Comme il continue de réfuter qu’il s’est passé au Trocadéro, au lendemain de la victoire du PSG, des scènes de pillage menées par des délinquants, sous les yeux de CRS impassibles. Et comme il place une chape de plomb sur les ravages que les Roms produisent dans des dizaines de municipalités, en toute impunité et sans que les édiles aient le droit de remuer le petit doigt.
Le même jour que le train Paris-Limoges déraillait de façon spectaculaire, dans des conditions qui restent encore à éclaircir, une locomotive est sortie de ses rails, à une trentaine de kilomètres au nord de Limoges, sur un site du groupe nucléaire Areva. Sans toutefois faire de blessés. La cause ? Une éclisse déboulonnée. Curieux, non ? Il s’agit donc de la même pièce de métal, une agrafe de rail d’une dizaine de kilos, que celle incriminée dans le drame de Brétigny. Mais ce déraillement-là serait dû, lui, à un acte de sabotage. Puisque, dans un courriel adressé, le 13 juillet, à un journal local, un militant antinucléaire anonyme a en effet revendiqué l’incident. Qui en a parlé ? Personne. Absolument personne. Même jour. Même ligne de chemin de fer. Même éclisse déboulonnée. Pourtant, en haut lieu, c’est toujours : “Circulez, il n’y a rien à voir et encore moins à savoir.”
Pareillement, lorsque François Hollande a descendu les Champs-Élysées sous un cortège de sifflets, les commentateurs des différentes chaînes de télévision croyaient entendre des applaudissements. C’est à se demander si, à force de nier en permanence la réalité, le pouvoir socialiste ne prend pas les Français pour des imbéciles. Et lorsque, le même jour, des opposants au “mariage pour tous” ont déployé une immense banderole au sommet du mont Ventoux, pour l’arrivée de l’étape du Tour de France, l’hélicoptère de la télévision était contraint de faire des acrobaties pour éviter de diffuser ces images à des millions de téléspectateurs.
Devant la somme des échecs accumulés depuis un an, la montée des exaspérations venant de tous bords et le record du nombre de mécontents, l’omerta est devenue l’un des moyens d’agir de ce gouvernement. Non content de mentir sur les chiffres du nombre de manifestants opposés au “mariage pour tous”, il donne, de surcroît, des ordres afin de pratiquer une omerta officielle. Il y a trois semaines, au terme d’une très large enquête, Valeurs actuelles révélait comment l’Élysée avait élaboré, en toute illégalité, un “cabinet noir” destiné à abattre Nicolas Sarkozy. Les agences de presse ont reçu notre article la veille de la parution. Et toutes ont déclaré avoir reçu des menaces implicites afin de ne pas en faire état dans leurs dépêches.
« Un silence peut être parfois le plus cruel des mensonges », écrivait Robert Louis Stevenson. Tous ces silences consciencieusement mis en scène avec la complicité de certains médias plus ou moins officiels — et j’en oublie sûrement — relèvent bien d’un mensonge organisé. Un mensonge d’État. Comme celui qui a entouré toute l’affaire Cahuzac et que le député Charles de Courson s’emploie à démontrer, en dépit des dénégations de ministres ou de proches du président de la République. François Hollande semble avoir pris pour devise la célèbre boutade de Mirande : « La parole est d’argent, mais le silence endort. » Jusqu’au jour où les Français sortiront de leur torpeur et se révolteront contre tous ceux qui manipulent la vérité, tordent la réalité et taisent l’évidence.
kerdrel@valmonde.fr

Pierre Bergé, le parrain de la gauche


Homme d’affaires, maître du “Monde” et mécène politique, le richissime fondateur de la maison de couture Yves Saint Laurent manigance dans les coulisses socialistes depuis trente ans. 
« Je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant. » Pierre Bergé ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît. Favorable à la procréation médicalement assistée (PMA), à la gestation pour autrui (GPA) et à l’adoption par les homosexuels, le héraut du lobby LGBT est l’un des grands artisans de la légalisation du mariage gay. « Capitaliste » et « révolutionnaire », Bergé appartient à « la gauche la plus extrême, la gauche libertaire »— et c’est lui qui le dit.
Don Corleon et le nul
Cet expert en mauvaise foi et en colères théâtrales déteste l’Église, le voile islamique, le Téléthon, les syndicats, les 35 heures et les écolos. Il milite pour le droit de vote des étrangers, la laïcité, l’Europe fédérale, la dépénalisation des drogues, la distribution gratuite de préservatifs au collège et toujours plus d’impôts pour les riches… sauf sur les oeuvres d’art !
Né sur l’île d’Oléron en 1930, ce fils de fonctionnaires anarchistes est un gamin « infernal, paresseux et velléitaire », selon sa mère, qui chante l’Internationale à sa première manifestation, juché sur les épaules de son père.
L’adolescent « athée d’origine protestante » lit Max Stirner et Karl Marx mais refuse la lutte des classes. À 28 ans, il fait la rencontre de sa vie : sa liaison avec le couturier Yves Saint Laurent, adulé du Tout-Paris, lui ouvre les portes de l’influence et du pouvoir.
En 1984, Pierre Bergé devient le parrain de SOS Racisme. Il est approché par Harlem Désir sur une idée de Julien Dray. Les deux fondateurs cherchent de l’argent. « Leurs objectifs devinrent les miens. Nous étions d’accord sur tout. J’aimais ce mélange de beurs, de juifs, d’Arabes, de métis et d’indistincts comme moi », explique alors le mécène. D’ailleurs : « Quand on me disait[…] qu’ils allaient ouvrir un truc à tel endroit et qu’il leur manquait 100 000 balles, je leur donnais 100 000 balles. »L’association est aussitôt instrumentalisée par la gauche. « Discret et généreux, il nous a ouvert son carnet d’adresses, a rallié les soutiens nécessaires, précise Harlem Désir. Cette extraordinaire aventure a permis de créer un cordon sanitaire autour du Front national. »
SOS Racisme sera plusieurs fois épinglée par la Cour des comptes : les magistrats de la rue Cambon déplorent notamment de « graves insuffisances de gestion et de rigueur »à la fin des années 1990. En 2009, Bergé le donateur est entendu comme témoin lors d’une enquête pour abus de confiance visant son « vieil ami » Julien Dray (qui n’aura qu’un rappel à la loi). L’homme d’affaires a fait un prêt au député PS pour acheter sa maison sur la Côte d’Azur.
Pourtant, Bergé n’a pas toujours eu le coeur à gauche. En 1974, il a voté Valéry Giscard d’Estaing. Il a même menacé de quitter la France si les socialistes étaient élus en 1981. C’est par opportunisme qu’il rejoint tardivement le premier cercle de Mitterrand, grâce à Jack Lang, ministre de la Culture. « Je suis un “mafieux”. Et je ne crois qu’à ça. Je ne crois qu’aux amis dont on est sûr, qu’on s’est choisis », dit-il. Bergé affrète son avion pour « transporter » le clan du président, qui le nomme, une fois réélu, président de l’Opéra de Paris, en 1988. Le millionnaire devient alors un fidèle compagnon des déjeuners de François Mitterrand Chez Lulu, des pèlerinages à Solutré et des réveillons à la bergerie de Latche.
Il faut dire que Bergé a financé le magazine“tontonmaniaque” Globe, fondé en 1985 par le journaliste Georges-Marc Benamou et le philosophe Bernard-Henri Lévy. Parmi les plumes du mensuel figurent le psy maoïste Gérard Miller, l’universitaire Alain Touraine (père de l’actuelle ministre de la Santé, Marisol Touraine) ou l’écrivain Marek Halter. L’organe de propagande encense Mitterrand et “canarde” Le Pen pour diviser la droite. « Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, franchouillard ou cocardier, nous est étranger, voire odieux », écrivent-ils.
Le patron de presse pourfend aussi “l’ordre”, “la morale”, “la famille” : « Un groupe réuni autour de la TV, dont le seul but est précisément de compter les buts d’un match de foot. » La patrie est « le plus dangereux » des mots qu’il abhorre.
Déficitaire, Globe sera renfloué, en 1992, par des groupes à capitaux publics, comme le Crédit Lyonnais et Elf Aquitaine International, dirigé depuis Genève par Alfred Sirven. Bergé aurait participé à ce système opaque de financement dont le montage est supervisé par l’Élysée. « Je ne suis au courant de rien, mais solidaire de tout », se défend-il. La justice ferme les yeux.
Un an plus tard, Sanofi, la filiale pharmaceutique d’Elf, rachète à prix d’or la maison Yves Saint Laurent, très endettée. « Une très bonne affaire », selon Bergé, qui empoche avec le couturier 1,51 milliard de francs, soit une prime de 38 % par rapport aux derniers cours. L’homme a toujours su gérer ses intérêts au mieux. En 1994, il sera mis en examen pour délit d’initié, la Commission des opérations de Bourse le soupçonnant d’avoir réalisé, deux ans auparavant, une plus-value de 100 millions de francs lors de la vente d’actions, via des banques suisses, avant l’annonce de mauvais résultats. Il bénéficiera finalement d’un non-lieu. « Je n’ai jamais aimé la réussite pour elle-même et, d’une certaine façon, je l’ai cambriolée », s’amuse-t-il à l’époque. Mais le succès a parfois ses revers : en 2011, Oléron Participation, la société qu’il a fondée avec Alain Minc et que dirige son bras droit, Jean-Francis Bretelle (un homme de l’ombre), sera condamnée à une amende de 6 millions d’euros pour “vente frauduleuse”.
En 1995, Pierre Bergé appelle d’abord à voter Balladur avant de soutenir Chirac face à Jospin, cet « ancien trotskiste d’origine protestante […] au menton à la Mussolini » qui prétend exercer un droit d’inventaire sur les deux septennats de Mitterrand. S’érigeant en gardien de la mémoire de “Tonton”, il excuse son passé vichyste et vole au secours de son épouse, Danielle, pour régler la caution de son fils Jean-Christophe, alors mis en examen dans l’affaire Falcone.
Mais Bergé se distingue surtout par son engagement homosexuel. Président du Sidaction, il devient l’argentier du groupuscule Act Up-Paris, qui multiplie les coups de force sous couvert de lutte contre le sida. « J’ai longtemps observé une grande modération, mais j’en ai marre », confiera-t-il. « Sans une certaine violence, on n’arrivera à rien. On doit descendre dans la rue, injurier les politiques récalcitrants, menacer d’outing les homos honteux. » (Cité par Yves Derai dans le Gay Pouvoir, Ramsay.)
À la présidentielle de 2002, Bergé mobilise ses réseaux pour faire battre Jospin. Dans la capitale, les activistes d’Act Up-Paris collent des affiches hostiles au premier ministre. Têtu, le “magazine des gays et lesbiennes” fondé par l’homme d’affaires en 1995, le somme de se prononcer pour le mariage homosexuel. Jospin refuse. Il sera éliminé. Bergé rêvait en fait d’une cohabitation Chirac-Fabius.
Entre-temps, il a rallié Delanoë lors des municipales à Paris. Il a failli se présenter sur une liste communiste à Saint-Germain-des-Prés ! Symbole de la gauche caviar, Bergé ne craint pas les paradoxes. Sa fortune est estimée à 120 millions d’euros par le magazine Challenges. Son entreprise Caviar Prunier est domiciliée en Suisse. Son holding Berlys est immatriculé au Luxembourg. Il possède un jet privé, un hélicoptère et des villas à Saint-Rémy-de-Provence et Marrakech…

Arbitrage Tapie : deux lettres intrigantes saisies


Les juges ont retrouvé des courriers qui prouvent que l'avocat de Tapie et un arbitre ont évoqué le dossier dès 2006.
L'info. "Aff. BT" Voilà une mention énigmatique en haut d'un courrier, mais qui pourrait faire basculer l'affaire Tapie. D'aprèsLe Monde, les juges en charge du dossier ont saisi plusieurs lettres, échangées par Me Maurice Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie, et Pierre Estoup, l'un des arbitres, qui prouvent que les deux hommes ont bien parlé de l'arbitrage avant qu'il ne soit rendu. Les deux hommes ont pourtant nié à plusieurs reprises avoir eu des liens avant cette affaire.
Des courriers de 2006. Début juillet, plusieurs courriers ont été retrouvés lors d'une perquisition au cabinet d'avocat Fried Frank, où Me Lantourne a exercé de 2006 à 2009 - soit en plein pendant l'arbitrage, évoqué pour la première fois en janvier 2007 et finalement conclu en juillet 2008, rappelle Le Monde. Selon les informations d'Europe 1, c'est le cabinet international Fried Frank qui a conservé dans ses serveurs informatiques tous les documents de Me Lantourne.
Ses lettres datent de septembre 2006. Le 5 septembre, Me Lantourne écrit ainsi à Pierre Estoup. La lettre porte la référence "Aff. BT" et était jointe à des documents relatifs au conflit entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, à propos de la vente d'Adidas, affirme Le Monde.
Une rencontre qui intrigue. Trois jours plus tard, figure à l'agenda de l'avocat un rencontre avec celui qui deviendra arbitre du dossier. "Quid dossier", peut-on ainsi lire à la date du 8 septembre. Un rendez-vous qui intrigue les juges puisque, selon les dires des deux hommes, leur dernier dossier commun remonte à 2002.
Dans un autre courrier, en date du 12 septembre, Me Lantourne fait cette fois parvenir à Pierre Estoup une note qu'il a rédigée sur l'affaire Tapie. "Il y souligne qu''il paraît aujourd'hui opportun de mettre un terme à la liquidation judiciaire' et assure que les 'fautes commises par le CDR et le Crédit lyonnais sont extrêmement graves'", révèle le quotidien.
Tapie, Lantourne et Estoup à une réception. Un dernier élément a fini de convaincre les juges que Me Lantourne et Pierre Estoup sont beaucoup plus liés qu'ils n'ont bien voulu l'admettre. En 2004, l'avocat de Bernard Tapie a convié à une réception son client, mais aussi Pierre Estoup. "Quatre ans avant l'arbitrage. Et six ans après l'intrigante dédicace adressée en 1998 par M. Tapie à M. Estoup", note Le Monde.
Un projet d'avis. Enfin, les juges se sont également intéressés à un autre arbitre, l'avocat Jean-Denis Bredin. Un courrier, envoyé en avril 2006 par Me Lantourne à son confrère, porte par exemple lui aussi la référence "Aff. BT". Quelques mois plus tard, l'avocat de l'homme d'affaires fait parvenir à Me Bredin le "projet d'avis de M. Lafortune, avocat général à la Cour de cassation". "Comment le camp Tapie a-t-il eu connaissance de ce qui n'est encore qu'un "projet", rédigé par le magistrat Maurice Lafortune, le concernant ?", s'interroge Le Monde.
La réponse de Me Lantourne. Interrogé par le quotidien, Me Lantourne appelle à "la plus grande prudence sur les documents saisis, qui ne sont parfois que des projets de lettres". "Par ailleurs, je maintiens n'avoir jamais demandé à M. Estoup de travailler en 2006 sur ce dossier", martèle-t-il.
"98,5% de ce qui est écrit est bidon", selon Tapie. Une ligne de défense également adoptée par Bernard Tapie. "98,5% de ce qui est écrit est bidon. Je me suis renseigné il y a un quart d’heure et il y a un quart d’heure, il m’a été répondu exactement ce que je vais vous dire : que ces courriers (…) n’ont pas, d’après Lantourne, été envoyés", a-t-il affirmé sur BFM TV. "Ce qui me fait penser qu’il dit vrai c’est qu’effectivement aucun de ces courriers n’a été retrouvé au cours des perquisitions chez ceux à qui ils étaient destinés. Or comme ce sont des gens très ordonnés comme vous avez pu le voir, au cours des perquisitions on a vu qu’ils avaient tout conservé précieusement, s’ils ne les ont pas retrouvé c’est qu’ils n’ont pas été envoyés".
"Il imagine envoyer des éléments matériels essentiels"."D'abord, les juges ont saisi des documents en miroir chez Pierre Estoup, qui sont exactement les mêmes [que ceux retrouvés chez Me Lantourne, ndlr]. Donc ces éléments sont corroborés. Et quand bien même il s'agirait de projets de lettres, cela signifie de toute façon que dès 2006, bien avant que l'arbitrage soit lancé, Maurice Lantourne imagine envoyer nombre d'éléments matériels essentiels sur un dossier que Pierre Estoup n'a pas à connaître, puisqu'il n'est pas désigné arbitre. Donc ces éléments montrent qu'il y a eu une concertation, au niveau en tout cas de ces deux maîtres d'oeuvre de l'arbitrage", a répondu Gérard Davet, l'un des auteurs de l'article du Monde, sur Europe 1.

Lagarde : "Il faut rétablir la promesse républicaine"


Lagarde : "Il faut rétablir la promesse... par Europe1fr

HARO SUR TAPIE...POURQUOI TANT DE HAINE CONTRE UN HOMME QUI A RÉUSSI FACE À TOUT LES OBSTACLES