jeudi 26 avril 2012
L’épée dans les reins
Droitisation. Ce n’était pas la campagne de Nicolas Sarkozy qui la
provoquait, comme le prétendaient les commentaires médiatiques. C’est la
France qui s’est droitisée. En dix ans, l’évolution est spectaculaire.
Reprenez les chiffres.
En 2002, Jacques Chirac et ses alliés (Madelin, Boutin) font 7
millions de voix au premier tour ; Le Pen et son ex-second Mégret, 5,5
millions. Total : 12,5 millions. Cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy,
avec Nihous et Villiers obtiennent à eux seuls 12,7 millions de
suffrages, soit, avec ceux de Le Pen, 16,5 millions. Dimanche dernier,
le total Sarkozy, Marine Le Pen, Dupont-Aignan fait 16,7 millions.
Toutes familles confondues, avec les contradictions et interdits que
l’on sait, la droite a progressé de 4 millions de voix en dix ans –
c’est-à-dire de 33 % ! Durant ces seules années 2007-2012, Sarkozy avec
Le Pen passent de 41,6 % des voix à 45,1 %. On peut toujours discuter,
c’est un fait.
Mais au coeur de cette “droitisation”, la droite frontiste a
elle-même effectué un bond : un million de voix de plus en dix ans.
Record historique. Quant au centre de François Bayrou, on voit à peu
près clairement ce qui s’est passé : à force d’entendre leur leader
faire le procès systématique de Nicolas Sarkozy, de sa personne et de
tout ce qu’il pouvait faire, le tiers de ses électeurs est allé droit
chez Hollande dès le premier tour.
Le second tour est donc entre les mains des électeurs de Marine Le
Pen. Il l’était déjà en 2007. Parmi eux se trouvent des électeurs de
droite qui ont eu envie de mettre une épée dans les reins de Nicolas
Sarkozy, contre tous ceux qui lui conseillaient d’aller à la rencontre
du “centre”. D’autres, qui ne sont pas nécessairement différents, ont
frappé encore un peu plus fort, exaspérés de voir leur voix
éternellement méprisée. Dans les deux cas, ce vote est la traduction de
ce que Martine Aubry a bien analysé, quoique mal placée pour en parler :
une « faillite morale ».
En 1988 déjà, il y a donc vingt-quatre ans, 4,4 millions
d’électeurs votaient Le Pen et, depuis, d’élection en élection, ces
mêmes électeurs ont été traités de malades, d’obsédés, de xénophobes,
d’islamophobes, de nostalgiques, etc. Plutôt perdre une élection que
perdre son âme, disait-on même à droite. Instruite par François
Mitterrand, la gauche s’employait savamment à diaboliser moins le Front
national que les élus de droite tentés de l’avoir comme allié. On se
rappelle la bronca des “valeurs communes”, la manière avec laquelle la
gauche sut, avec la complicité du centre, ruiner la carrière de Charles
Millon parce que celui-ci n’avait pas renoncé au soutien des élus du FN
au conseil régional Rhône-Alpes. Stigmatisation – le grand mot ! Défense
de stigmatiser les minorités visibles et invisibles mais pas l’électeur
populaire de Le Pen.
Que s’est-il passé ? Voués au bûcher par le “politiquement correct”,
ces électeurs frappaient à la porte d’une droite qui ne répondait pas
parce qu’elle était pétrifiée par les injonctions de la gauche. Résultat
: les électeurs lepénistes ont fait battre la droite sourde aux
législatives de 1997 en faisant tomber suffisamment de sièges grâce à
des triangulaires, offrant ainsi la majorité à Lionel Jospin pendant
cinq ans. L’élection de 2002 aura été pour le Front national une
victoire paradoxale : Le Pen fut certes présent au second tour, mais ses
électeurs furent plus que jamais isolés et parqués.
En 2007, Nicolas Sarkozy a su aller les chercher, les séduire,
les extraire de l’isolement, les ramener à la maison. Mais la gauche
veillait, et lui-même, malgré des gestes forts, s’est laissé entraîner
par cette gauche factice à une politique d’ouverture inutile, à des
nominations offertes à ses adversaires, à des débats restés sans suite.
La “morale” commandait d’avoir de la reconnaissance pour ces électeurs
trop méprisés. Ses discours n’ont pas suffi. Ils se rappellent au bon
souvenir de chacun.
Voici que M. Hollande se met à les « comprendre », quand M. Mélenchon qualifiait leur candidate, il y a peu, de « démente ».
Mais qu’y a-t-il dans le programme Hollande pour rassurer ces électeurs
autrefois bannis et soudain devenus fréquentables ? Le droit de vote
aux étrangers ? la régularisation des sans-papiers ? l’inscription de la
loi de 1905 dans une Constitution déjà laïque ? la priorité au logement
pour ceux qui viennent d’ailleurs ? le RSA pour tous ? Le comble de la
“faillite morale” serait que le candidat socialiste soit élu grâce à ces
voix-là. Mais d’un autre côté, quand Hollande garantit 22 sièges de
députés aux Verts dont la candidate a fait 800 000 voix, Nicolas Sarkozy
peut-il ne rien faire pour un parti qui en a obtenu 6,4 millions ? La
démocratie, et pas seulement la morale, appelle une réponse.
François Hollande fait chuter les bourses européennes
Ce matin, les résultats de l’élection présidentielle française donnant François Hollande en tête, ont fait chuter les bourses des pays européens. Quand l’économie craint l’incompétence démagogique.
Gueule de bois pour l’économie nationale : ce matin, la Bourse de
Paris était en nette baisse (-1,62%) et le CAC 40 perdait 51,58 points à
3.137,00 points. Une conséquence directe de l’arrivée des
socialo-communistes au pouvoir. De plus, le taux à 10 ans de la France
s’est tendu sur le marché obligataire, démontrant la nervosité des
investisseurs.
Les spécialistes de l’économie sont donc formels : une victoire de
François Hollande serait très nocive pour l’économie française et même
pour celle de l’Europe toute entière.
Mieux, ce sont toutes les bourses européennes qui ont ouvert à la
baisse, à cause de la place de favori de François Hollande. S’il est
élu, les spécialistes savent que l’Europe risque de se retrouver dans
une grave situation économique et que les investisseurs vont quitter le
continent pour d’autre lieux, où l’assistanat et les dépenses publiques
ne sont pas la règle. Deux semaines avant son élection, François
Hollande nuit déjà à l’économie de son pays et de tout un continent. Le
seul tour de force qu’il aura réussi dans sa vie…
L'habit fait le clown |
Hamon : les électeurs FN sont « xénophobes et islamophobes »
En
une phrase, Benoit Hamon a réussi à résumer l’incompréhension et le
mépris du Parti socialiste envers les électeurs de Marine Le Pen. Une
déclaration qui pourrait couter cher à François Hollande.
Il est clair que dans ses beaux quartiers parisiens, Benoit Hamon n’est pas confronté aux mêmes problèmes que l’électorat populaire de Marine Le Pen, qui paye chaque jour le laxisme de la gauche en matière d’insécurité.
L’élitisme du Parti socialiste est une honte pour la démocratie. Hamon n’est-il pas lui-même incompatible avec la République en accusant de la sorte un peuple qu’il ne connait visiblement pas, en remettant en question le choix du suffrage universel ? Plus rien n’étonne avec le Parti socialiste.
Louis Aliot, vice-président du Front national, a réagit aux propos honteux de Hamon qui sont, selon le frontiste, ceux « d’un extrémiste de gauche camouflé au PS qui ne trouve aucun problème à s’aligner avec les trotskistes. Il est là pour calmer Mélenchon ».
De son côté, Bruno Gollnisch a expliqué que les électeurs de Marine Le Pen « sont surtout crétinophobes. Ils ne sont pas xénophobes, ils sont francophiles ! » L’homme politique a commenté les propos du porte-parole de monsieur Hollande qu’il juge « indigne d’être un homme politique ». Pour Gollnisch, Benoit Hamon, « c’est le degré zéro du raisonnement politique ».
Nauséabond : L’Humanité compare Sarkozy à Pétain
C’est ni plus ni moins qu’une comparaison nauséabonde (photo à l’appui) entre le régime collaborationniste de Vichy et le candidat UMP, que le journal du parti communiste s’est permis de faire, histoire de stigmatiser encore une fois ce qu’ils considèrent comme des appels du pied de la part de Nicolas Sarkozy aux électeurs du Front National, « fachos » et « racistes », qui selon eux n’ont rien à faire dans le débat public.
Ce mépris peut bien se poursuivre dans les médias, il n’empêchera pas les Français de s’exprimer et encore moins de réaliser qu’au premier tour de la présidentielle, la droite et l’extrême droite ont réuni 46% des suffrages… et que si ce n’était les manoeuvres politiciennes de Marine Le Pen, la droite serait aujourd’hui largement majoritaire pour gouverner la France.
En attendant le deuxième tour, les journaux de gauche nous ressortent en tout cas leur démonologie à laquelle plus personne ne croit. Le FN de Marine Le Pen n’est ni raciste ni fasciste. Nicolas Sarkozy a non seulement le droit, mais aussi le devoir de s’exprimer aux 19% de Français qui ont voté Le Pen au premier tour.
Et ça, les insultes et les anathèmes n’y changeront rien.
Le candidat Hollande se voit déjà président
S'il est élu, il adressera un mémorandum en quatre points aux dirigeants de l'UE.
Feuille de route européenne
À onze jours du second tour, l'exercice ressemble à une sorte de répétition générale où le candidat socialiste oscille en permanence entre la posture présidentielle et celle du challenger. Les questions l'y poussent en le plaçant tantôt dans les habits du président qu'il pourrait devenir, tantôt dans ceux du candidat qu'il est encore. Il défend ainsi sa proposition d'accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, commente le score de Marine Le Pen, salue Jean-Luc Mélenchon et répond à François Bayrou pour qui «Nicolas Sarkozy valide les thèses du FN». «J'aurais pu dire la même chose, assure François Hollande qui voit Nicolas Sarkozy courir derrière «les électeurs, mais aussi les thèses, les mots et les phrases» du FN.
D'autres questions l'emmènent au-delà du 6 mai. Face à une journaliste chinoise qui l'interroge sur les relations commerciales avec Pékin, il plaide pour «des relations monétaires différentes». François Hollande veut faire fluctuer le yuan. Mais la realpolitique reprend le dessus lorsqu'il est interrogé sur le dalaï-lama. «La première rencontre à faire, ce serait avec le président chinois», élude-t-il.
Mais le point essentiel de son intervention se concentre sur la renégociation du traité européen qu'il a promise. François Hollande se sent en position de force depuis les déclarations du patron de la BCE Mario Draghi qui a souligné la «nécessité d'un pacte de croissance européen» (lire page 21). «Qu'il puisse, lui aussi, ajouter sa voix à d'autres confirme que l'engagement que j'avais pris au début de ma campagne était le bon», se félicite-t-il avant de livrer sa feuille de route européenne. «J'adresserai un mémorandum à tous les chefs d'État. Il comporterait quatre points», a expliqué le candidat.
D'abord la demande de création d'eurobonds «pour financer des projets d'infrastructure». Ensuite «libérer les possibilités de financement de la Banque européenne d'investissement». Puis «la création d'une taxe sur les transactions financières avec les États qui en décideront». Enfin, «mobiliser tous les reliquats des fonds structurels européens». Comme s'il y était déjà. D'ailleurs, la salle l'interroge sur le choix de son premier ministre. Le premier tour a donné une indication. «Vous avez raison d'insister sur Jean-Luc Mélenchon», glisse François Hollande. Le score moins bon qu'attendu du leader du Front de gauche pourrait le dégager de l'obligation d'appeler Martine Aubry. Mais il n'en dira rien. «Une élection présidentielle, ce n'est pas un ticket. Il n'y a pas deux personnes qui se présentent en même temps. C'est ce qui permet de donner de la liberté au président élu», précise-t-il. Élu, François Hollande ne l'est pas encore. Mais, mercredi, il avait déjà enfilé le costume.