Il en faut, de l’optimisme, pour penser qu’une émission de télévision retournera le destin présidentiel de François Hollande et le fera émerger de l’enfer d’impopularité dans lequel il s’est enfoncé. Il est vrai que c’est la nature profonde du président de la République, l’optimisme. C’est ce qui l’a poussé à nous expliquer, depuis deux ans et demi, que la boîte à outils de la réforme était complète, que le retournement économique était là et l’inversion de la courbe du chômage pour bientôt. C’est ce qui le conduit invariablement à nous annoncer un choc de ceci, un pacte de cela, prédisant chaque fois pour les six prochains mois le retour du beau temps. C’est ce qui lui permet de dire, comme il l’a fait devant les caméras de TF1 : « Les résultats seront au rendez-vous puisqu’ils doivent l’être » !
L’optimisme pourrait être une force. Mais, parce que les prophéties du chef de l’Etat ne se réalisent jamais, il devient un aveuglement : « L’optimisme, dit Candide, c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal ». Or la France va mal, et elle refuse désormais de se laisser bercer par un chef de l’Etat qui se spécialise dans le commentaire de ses propres échecs, détaillant par le menu le dispositif jeunes, les procédures seniors, les emplois d’avenir, pour à chaque fois s’en féliciter. Sans rien prévoir pour les améliorer. Mais tout en admettant que cela ne fonctionne pas.
Quel aveu ! Quel constat d’incapacité ! On nous promettait un grand rendez-vous politique à la mi-temps du quinquennat, nous avons eu une consultation de sous-préfecture. Des témoignages de difficultés auxquels ne répondaient que des rappels techniques et des annonces de comité de ci et de commission de ça.
Les Français avaient perdu confiance en François Hollande. On ne voit pas comment ils pourraient aujourd’hui changer d’avis.