mardi 15 avril 2014
Hollande trahison !
Hollande trahison !
Samedi à Paris, la gauche de la gauche a donc défilé contre l’austérité. Mais aussi contre Manuel Valls. Et, bien sûr, contre le président de la République. « Hollande, trahison ! », scandaient ceux qui s’estiment cocufiés par le chef de l’Etat. Un Hollande qui, malgré le grand chamboulement de son remaniement, continue de battre des records d’impopularité, en dessous désormais de la barre des 20 %. Soit trois fois moins que son actuel Premier ministre. Si le président de la République pensait vampiriser un peu de la popularité de celui-ci, c’est raté. Valls est au plus haut, Hollande au plus bas.
La popularité sondagière de l’actuel Premier ministre confirme ce que nous savions déjà : en politique politicienne, mieux vaut souvent être un homme de parole que d’action. « Le pouvoir n’est plus dans le faire, mais dans le faire savoir. » Manuel Valls nous en fait la démonstration, lui dont le bilan Place Beauvau n’est, tout compte fait, guère plus brillant que celui d’Harlem Désir rue de Solferino. Mais le Premier ministre, dont l’épouse est violoniste, sait jouer de toutes les cordes de la communication, dont il est un virtuose.
Le cuit et le cru…
Les marcheurs de samedi pataugeaient d’ailleurs dans cette illusion. Ils manifestaient contre une politique supposée de droite, à partir de quelques déclarations auxquelles Manuel Valls n’a jamais donné la moindre concrétisation dans les faits. Qu’importe : l’ex-ministre de l’Intérieur occupe un espace sémiotique où les signes comptent bien davantage que leur contenu. « Maintenant, ça suffit » psalmodiaient les manifestants qui voulaient « envoyer vallser le pacte d’austérité ». Pour Mélenchon, « Valls cristallise un tel rejet à gauche qu’il incarne de façon très crue le reniement de François Hollande ». Avec Ayrault, c’était le reniement mijoté à la sauce nantaise. Valls veut le leur faire avaler saignant, façon tartare…
Samedi, ils étaient vingt-cinq mille participants (selon la police) à la petite marche du co-président Mélenchon. Ce dernier étant assisté par les communistes Pierre Laurent et Marie-George Buffet, les vedettes du NPA Olivier Besancenot et Philippe Poutou, et, pour l’international, du Mélenchon grec Alexis Tsiparas. Derrière ces leaders d’extrême gauche, une grande majorité des manifestants venaient de la fonction publique. Inquiétante préfiguration, pour le pouvoir en place, de ses difficultés à venir. Pour réaliser les réformes annoncées, le gouvernement de Manuel Valls devra obligatoirement affronter le mécontentement des fonctionnaires, c’est-à-dire les bataillons les plus actifs de son électorat. Si le PS les perd, après s’être déjà aliéné le vote des ouvriers, que lui restera-t-il ? Les bobos « multiculturels » des centres-villes et les Français issus de l’immigration et des communautés ethniques ? Certes, cela fait, aujourd’hui, beaucoup de monde. Pas encore suffisamment, toutefois, pour faire une majorité…
Pensées politiques
Pensées politiques
A défaut d’idées neuves, les politiques recourent vite aux expressions toutes faites qui leur servent de béquilles. L’un deux, ce week-end, s’est surpassé. En quelques minutes, ce secrétaire d’Etat aux relations avec le parlement a tenu des messages essentiels. Il a délivré quelques vérités qui nous manquaient. Ainsi il a juré que ce qui se passait constituait une « nouvelle phase » et témoignait du « second souffle » du quinquennat. C’est pourquoi l’heure était à « la contre-offensive » et qu’il ne fallait pas « jouer petit bras ». On comprend ses avertissements. Mais que les pactes multiples du gouvernement ne donnent pas de résultats et il pourra se consoler en se souvenant que pierre qui roule n’amasse pas mousse. Même s’il est vrai que tant va la cruche à l’eau...
Le nouvel euroscepticisme français : ces anciens pro-oui qui basculent
De l'UMP Laurent Wauquiez aux représentants de la Gauche Populaire côté socialiste, les partis traditionnels semblent de moins en moins enthousiastes à l'égard du projet européen. Un fait qui s'appuie sur l'euroscepticisme grandissant de l'opinion et qui renvoie aux difficiles relations qu'entretient la classe politique française avec Bruxelles.
A l'approche des élections européennes de mai, plusieurs représentants des partis majoritaires commencent à distiller un discours critique contre Bruxelles tout en assurant qu'ils restent partisans de l'Europe. Comment qualifier ce discours d'un nouveau genre ? Peut-on parler d'un nouvel euroscepticisme ?
Jean Quatremer : Je dirais que l’on peut plutôt parler ici "d’euro-tiédeur". On constate en tout cas que le débat se situe désormais davantage au sein des partis traditionnels actuellement, tant au niveau de l’UMP que du Parti socialiste, que dans les formations eurosceptiques ou europhobes qui ont toujours été claires sur leurs ambitions dans ce domaine. S’il est difficile d’évoquer directement le terme d’euroscepticisme, on observe effectivement que les représentants des formations de gouvernement ont de plus en plus de mal à assumer la politique qu’ils ont eux-mêmes mis en œuvre. L’Europe telle qu’on la connaît aujourd’hui est pourtant le résultat des mesures qu’ils ont adoptées depuis des années, et ce paradoxe peut en étonner plus d’un… Peut-être voient-ils dans l’Union un bouc-émissaire utile mais cela peut-être vu comme regrettable, en particulier lorsque l’on sait que l’application des plans d’austérités de ces dernières années sont le fait des gouvernements nationaux et non de Bruxelles, comme on l’affirme trop souvent. Dans un registre similaire, on voit d’anciens ministres défendre une Europe réduite alors qu’ils ont pu militer quelques années pour l’élargissement de l’Union à la Croatie. On voit donc bien qu’il ne s’agit pas tant de nouvelles générations politiques en phase d’affirmation, mais bien d’un changement de discours par des responsables déjà installés depuis un certain temps. Quand on sait l’influence que peut avoir la France sur l’orientation de l’Europe, de telles critiques sont assez surprenantes de la part de personnalités qui ont eu des responsabilités en la matière.
On constate ainsi que l’euro-bashing est devenu la norme de la classe politique française, à l’exception de formations minoritaires comme EELV et l’UDI/Modem. C’est bien là l’illustration du développement d’un certain "mainstream" anti-Europe dans le débat public. Plus largement, cette tendance semble refléter une lente avancée des idées du Front national sur l’Europe comme pour l’immigration quelques années plus tôt, et les contradicteurs semblent dans le même temps se faire de plus en plus rares. Il ne s’agit évidemment pas d’affirmer que l’on n’a pas le droit de critiquer l’Europe, mais bien de souligner l’incohérence des personnes qui les portent alors qu’elles auraient eu vingt fois l’occasion de changer la course de cette Europe.
Christophe Bouillaud : Ne pourrait-on pas dire qu'il est "circonstanciel" tout simplement? Nous sommes à l'approche des élections européennes, il faut ramasser des voix auprès d'électeurs qu'on sait être peu convaincus par ce qu'ils conçoivent à tort ou à raison comme les politiques européennes actuelles. La ligne des grands partis de gouvernement (PS, UMP, UDI, Modem) qui sont membres des partis européens dominants (Parti populaire européen, Parti socialiste européen, Parti de l'Alliance des libéraux et démocrates pour l'Europe) est fondamentalement pro-européenne, ils ont fait l'Europe telle qu'elle est, ils la gouvernent de concert au Parlement européen et au Conseil de l'Union européenne, ainsi qu'au Conseil européen, on ne peut donc pas les qualifier d'eurosceptiques, si ce terme doit désigner les opposants à l'Europe actuelle. Par contre, tous ces partis laissent certains de leurs membres jouer avec la rhétorique eurosceptique, nationaliste, anti-européenne, pour remporter les élections, c'est typique d'un discours à la Viktor Orban (Fidesz - PPE), qui vient de gagner les élections hongroises et qui a déclaré au lendemain de sa victoire que la Hongrie ne quittera pas l'Union européenne, justement parce que, maintenant, elle a porté à sa tête un vrai chef national(iste) pour défendre ses intérêts vitaux de nation souveraine. A 100% à la tête de l'Europe, mais aussi à 100% contre l'Europe face aux électeurs, c'est banal que ce double jeu des partis de gouvernement. On ne devrait pas appeler cela de l'euroscepticisme au sens de choix anti-européens, mais parler de l'instrumentalisation de l'eurosceptisme supposé des populations au profit de choix pro-européens. Un peu comme au judo en somme, où on utilise la force de l'adversaire pour le battre.
A droite, des personnalités comme Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez ont récemment proposé des révisions de l'organisation communautaire tandis qu'à gauche des députés socialistes plaident pour une Europe plus sociale. Faut-il y voir le classique retour d'un discours sur une "autre Europe" idéale où s'agit-il bien d'une réelle volonté de changement ?
Jean Quatremer : Qu’il faille améliorer le fonctionnement de Bruxelles et engager de nouvelles politiques, c’est quelque part le rôle de tout débat au sein de l’Union. Ce qui est interpellant dans le discours que l’on entend actuellement, c’est que l’on sent bien qu’il y a derrière une remise en cause de la légitimité même de l’Union européenne. Lorsque l’on dit que l’Europe devrait se refonder sur six pays, c’est un peu comme si l’on disait qu’il faudrait réduire la France à Paris et au Poitou-Charentes pour manifester son désaccord avec la politique de François Hollande… on voit bien les limites d’un tel raisonnement qui marginaliserait des pays qui ont pourtant peu de responsabilités dans les problèmes de l’Europe (Slovénie, Pologne…).
Christophe Bouillaud : A gauche, le discours sur l'"autre Europe" plus sociale est devenu le fond de sauce de toutes les campagnes du PS depuis 15 ans. Simplement, les socialistes français oublient de dire aux électeurs que pour imposer une "Europe sociale", encore faudrait-il que la gauche devienne par miracle très majoritaire au Parlement européen (pas simplement que le PSE devienne le premier parti au Parlement, ce qui est possible en mai 2014), mais qu'il y ait une solide et cohérente majorité de gauche (PSE, Verts, Parti de la gauche européenne) au Parlement européen et au Conseil de l'Union européenne (conseil des ministres), ce qui n'arrivera plus jamais tant que l'ancienne Europe de l'Est n'aura que des forces de gauches trés affaiblies (comme en Pologne ou en Hongrie) ou fortement corrompues (comme en Roumanie ou en Bulgarie). La candidature de Martin Schulz à la Présidence de la Commission, si elle aboutit finalement, ne correspondra au mieux ou au pire selon le point de vue qu'à un mouvement millimétrique des politiques publiques européennes vers la gauche. En effet, comme son prédécesseur de droite, J. M. Barroso, il devra sans aucun doute gouverner avec l'appui du PPE et de l'ALDE, donc il sera condamné à décevoir les attentes d'Europe sociale des électeurs les plus prompts à oublier la réalité institutionnelle et sociopolitique de l'Europe à 28. A droite, les déclarations de X. Bertrand et de L. Wauquiez font comme si la France pouvait décider toute seule de ce qui va se passer en Europe. Avec 100% des voix à l'élection européenne en France et 98% de participation, un parti français pourrait peut-être obtenir quelque chose des autres pays européens..., et encore. Même si l'UMP était le premier parti lors de ces Européennes, les propositions de X. Bertrand ou de L. Wauquiez seront écoutées avec politesse et désintérêt par nos partenaires. Il faut arrêter de croire qu'un seul politicien français, aussi brillant et dynamique soit-il, puisse changer à lui tout seul la dynamique d'un attelage fort compliqué de 28 pays. C'est là un effet tragique du présidentialisme à la française qui fait croire à ce genre de prophétisme isolé. Le temps des prophètes à la de Gaulle est fini! S'il y a la moindre grande réforme européenne en vue, il faut déjà trouver des alliés dans les autres pays de l'Union. Je comprends que proposer des grandiloquentes réformes de l'Europe flatte l'égo de l'électeur français (et de celui qui les propose), mais il faudrait penser à l'avertir, ce pauvre ingénu d'électeur, que, en Europe, il y a déjà 27 autres pays à part la France.
Par ailleurs, que disent ces évolutions de la scène politique française ? Assiste-t-on à une recomposition des clivages droite-gauche ?
Jean Quatremer : C’est inquiétant dans le sens où l’on à l’impression que plus personne ne souhaite véritablement porter le projet européen alors que ce dernier traverse une passe difficile. Si l’Europe est encore loin de ce qu’elle devrait être, on ne peut que regretter un manque d’enthousiasme et l’omniprésence des gémissements. Cette euro-tiédeur d’un nouveau genre démontre bien en creux la déprime française et son manque d’ambition politique après que notre pays ait été un des moteurs de la construction communautaire.
Il faut toutefois se rappeler que cette appréhension n’est pas tout à fait inédite : il suffit pour cela de se rappeler de l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir qui souhaitait remettre en cause le traité de Rome. Cela a aussi été vrai pour les socialistes qui ont voté contre la Communauté européenne de défense en 1954, en lieu et place de quoi nous avons eu l’OTAN. On peut plus largement affirmer que l’Europe a toujours été perçue dans les opinions françaises comme une figure imposée plutôt qu’un projet fédérateur. C’est d’ailleurs ce syndrome de "l’Europe honteuse" qui explique d’après moi le non au référendum de 2005, un non que l’on peut difficilement attribuer au poids politique des formations eurosceptiques alors très minoritaires.
Christophe Bouillaud : Pour l'instant, les deux grands partis, UMP et PS, devraient tenir le choc des Européennes. On n'a en effet pas entendu parler d'une scission de l'UMP à cette occasion ; il est encore possible qu'une liste des souverainistes de l'UMP fasse dissidence, mais il reste bien peu de temps pour ce genre d'aventures. A gauche, le PS est concurrencé par "Nouvelle donne", mais ce nouveau parti n'a pas pour objet principal le problème européen, sa critique de la ligne du PS est plus large, plus civilisationnelle en somme. Plus généralement, on notera que toutes les tentatives de créer un nouveau parti important sur l'enjeu européen depuis le début des années 1990 ont échoué : le Mouvement des citoyens à gauche, le RPF, le MPF et le CNPT à droite. On remarquera qu'à droite, DLR (Debout la République) reste très bas dans les sondages et que son leader est peu populaire, et qu'à gauche, le PG de J.L. Mélenchon a du mal à gérer sa relation avec le PCF au sein du Front de gauche. Le seul parti, qui n'avait pas une obsession anti-européenne au départ (dans les années 1980), et qui va profiter de la situation de trouble des Français autour de l'Europe, risque bien d'être uniquement le FN. Même s'il n'arrive pas en tête, les élections européennes de mai 2014 pourraient confirmer son statut de seul parti important s'opposant à l'Europe.
Quelle place cela laisse-t-il finalement aux europhiles convaincus ? Un espace est-il à prendre ?
Jean Quatremer : Il y a effectivement une place à prendre selon moi pour un discours authentiquement europhile, en dépit d’un certain ronronnement médiatique qui vient parfois nous expliquer le contraire. Les Français restent encore majoritairement attachés à l’euro, souhaitent une défense européenne et font encore davantage confiance aux institutions communautaires qu’aux institutions nationales. La demande d’Europe existe donc toujours bel et bien, on a pu le voir grâce au succès des Verts en 2009, mais l’offre politique est de moins en moins enthousiaste en la matière. Je pense pourtant que le Parti socialiste et l’UMP font une erreur politique majeure en tentant ainsi de jouer sur les deux tableaux. En leur proposant une version allégée des programmes du FN et du Front de Gauche, ils prennent à l’inverse le risque d’apparaître toujours moins tentants que l’original. Il serait pourtant autrement plus bénéfique qu’ils assument leurs actes et qu’ils expliquent pourquoi ils les ont engagés.
Christophe Bouillaud : Si l'UMP en particulier tient un discours trop "eurosceptique", qui frise le surréalisme belge si j'ose dire, il risque de perdre des électeurs au courant des réalités au centre, en direction d'une Alternative UDI-Modem. Mais là encore, je parierais que les dirigeants de l'Alternative, s'ils vont rappeler à quel point ils aiment l'Europe, vont eux aussi émettre des critiques de l'Europe actuelle, et dire qu'il faut beaucoup plus d'Europe pour qu'on puisse vraiment l'aimer autant qu'on aimerait l'adorer. De toute façon, personne n'a envie d'assumer le bilan de la France actuelle! ni de l'Europe qui en lui est lié! Tout le monde préfèrera se placer dans l'opposition, en entamant les grands choeurs du changement nécessaire vers des lendemains meilleurs.
Un récent sondage IFOP/Jean Jaurès révélait que 52% des Français percevaient l'Europe comme "une mauvaise chose". L'émergence d'un discours critique à l'égard de l'Union peut-il finalement s'expliquer davantage par l'évolution des opinions que par un changement de mentalité de nos dirigeants ?
Jean Quatremer : Je pense que c’est en fait la mécanique inverse, c'est-à-dire que ce scepticisme des opinions publiques s’explique avant tout par un discours politique qui dans son ensemble est resté très timide sur le projet européen. La deuxième raison est évidemment la crise économique que nous continuons de traverser et dont les conséquences politiques se font logiquement sentir. On peut toutefois affirmer que ces mêmes conséquences sont autrement moins perturbantes que celles de la crise de 1929, et souligner à ce titre finalement une certaine force de l’Europe dans l’endiguement des populismes. C’est toutefois bien dommage que des hommes politiques, qui par ailleurs dénoncent parfois leurs propres décisions, ne prennent pas en compte cette réalité.
Christophe Bouillaud : Il faut d'abord rappeler que les Français, comme les autres européens, sont aussi massivement peu intéressés par l'Europe, avant de lui être hostiles. Ils sont indifférents. Il reste qu'il existe une montée en puissance d'une vision négative de l'Europe. Les dirigeants, surtout ceux des partis qui en fait trouvent l'Europe très bien telle qu'elle est puisqu'ils la font au jour le jour, tendent à s'adapter à cette situation: d'une part, ils défendent (mollement) les acquis. C'est difficile: dire par exemple que "l'Euro protège" est peu vendeur avec 3 millions de chômeurs, ou affirmer que "l'Europe c'est la paix" est presque orwellien quand on se trouve aux limites d'une confrontation majeure avec la Russie. D'autre part, ils tendent, comme je l'ai déjà dit, à jouer les opposants "circonstanciels" au moment de l'élection européenne. De fait, l'élection européenne permet ce jeu, parce que les électeurs ne savent pas identifier qui gouverne l'Europe. On sait qui gouverne sa mairie, son département, sa région, la France, mais pas qui gouverne l'Europe. Surtout dans un pays comme la France, il est difficile de comprendre que l'Union européenne, comme la Suisse d'ailleurs, est toujours gouvernée par une grande coalition droite-centre-gauche, et cela depuis toujours. Cette situation n'empêche pas les Suisses de savoir pour qui voter, et pourquoi ils votent, ils ont appris à s'y reconnaître, en Europe, c'est plus récent, comme le montrent les sondages Eurobaromètres, une partie non négligeable de la population adulte découvre encore qu'il y a des élections européennes tous les cinq ans (cela existe pourtant depuis 1979), les électeurs n'ont pas encore bien compris le mécanisme, et des politiciens qui ne souhaitent pas assumer leur bilan réel - ou du moins celui de leur parti européen- n'hésitent pas à profiter de la situation.
L’euro, l’euro, l’euro !
L’euro, l’euro, l’euro !
L'euro, l'euro, l'euro ! En sautant comme des cabris, nombreux sont ceux qui, parmi les eurosceptiques, désignent la monnaie unique comme responsable de tous nos maux. Certes, l'euro fort, qui s'est apprécié de 10 % par rapport aux principales monnaies depuis l'été 2012, entrave, chez nous, la croissance, les emplois, et contribuerait à la spirale déflationniste. Sauf que le remède n'est sûrement pas dans une sortie improvisée de l'euro, mais dans un assouplissement des dogmes jusque-là intangibles de la Banque centrale européenne (BCE). Sans doute le moment est-il venu de s'affranchir d'un débat idéologique pour aider la zone euro à se battre sans boulet au pied.
Si la France a tenu, par la voix de Manuel Valls, hier à Berlin, à donner des gages de sérieux en répétant qu'elle tiendra ses engagements de réduction du déficit budgétaire, elle a aussi dénoncé un euro trop fort qui nous pénalise. Le message insistant semble avoir été entendu. Les propos de Mario Draghi, président de la BCE, évoquant samedi à Washington une politique monétaire plus accommodante, marquent un début de rupture.
La baisse des taux d'intérêts directeurs (même s'ils sont déjà très bas), l'injection de liquidités, des rachats d'obligations etc., donneraient de l'air à la zone euro. On sait qu'un euro faible favorise les achats payés en dollars et réduit notre facture pétrolière. Mais on sait aussi qu'un euro trop fort freine nos exportations, déséquilibre notre balance commerciale et fragilise notre industrie insuffisamment compétitive.
Sachons enfin sortir du dilemme entre euro fort ou euro faible. La flexibilité attendue de la BCE est une bonne nouvelle qui n'exonère pas la France de ses devoirs. Certes, la monnaie unique est un outil qui aurait dû avoir vocation à s'appliquer à des pays aux situations économiques équivalentes avec une plus forte intégration budgétaire et financière. On en est loin. En attendant, on voit que l'Allemagne se satisfait d'un euro fort pour avoir adapté son outil industriel. Aux autres de s'appliquer la maxime : aide-toi, l'euro t'aidera !
L’arroseur arrosé
L’arroseur arrosé
Je ne me réjouis jamais des phénomènes de lynchage médiatique qui frappent une à une les personnalités en vue. Je trouve qu’il incombe à la justice de sanctionner (sévèrement) les fautes éventuelles et non à la meute hystérique de passer à tabac les gibiers de potence désignés par les médias à la vindicte de la foule. Pourtant, ce qui arrive à M. Placé, avec cette histoire (vraie ou fausse) de 18 000 euros de PV dont une partie impayée, illustre ce que je crois depuis longtemps. Les donneurs de leçon, justiciers à la robe immaculée finissent souvent par s’entraver dans leurs propres lacets. Le leader écologiste, offusqué, dénonçait il y a trois mois le "scandale d’Etat" des archives de M. Guéant à l’Elysée et réclamait une "mission d’enquête". Et voici la blanche et vertueuse colombe prise à son tour dans la tempête. Scandale d’Etat, vous disiez? La justice immanente a frappé. Un peu comme ces guillotineurs sanguinaires qui finissaient tous sur l’échafaud, ou saignés dans leur baignoire, les parangons de pureté, saintes Nitouche et autres fayots, délateurs et lèche-culs, se retrouvent de temps en temps piégés. A qui le tour? A propos, il paraît que Sophie Marceau a traité publiquement M. Hollande de "goujat" et de "lâche" au sujet de sa vie privée. L’aurait-elle fait si le même baignait dans la réussite et la popularité?
Simplifier, éliminer
Simplifier, éliminer
On est loin des grandes manœuvres politiques et des grands enjeux électoraux, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut regarder de haut la liste des 50 mesures de simplification dévoilée lundi. Car alléger les contraintes, réduire les demandes des administrations, lutter contre l’amoncellement des justificatifs devrait être une pratique permanente, une sorte d’obligation de remise à zéro périodique des compteurs bureaucratiques.
C’est pourquoi il faut saluer cette tentative de simplification, et cela quelle que soit la famille politique à laquelle on appartient. C’est d’ailleurs une pratique que la plupart des majorités ont suivie, depuis un demi-siècle. Et au moins une fois par législature. Mais rarement plus.
C’est bien là, au demeurant, toute la fragilité de la démarche : la publication des 50 mesures n’offre rien d’enthousiasmant sur le plan médiatique, rien de « bankable » sur le plan politique, rien qui puisse garantir un rebond de la popularité déclinante du pouvoir. Rien non plus qui soit mesurable et qui permette de nourrir un bilan de gouvernement.
Pour cela, il faudrait aller plus loin et, plutôt que de s’attaquer à la seule gabegie paperassière, à la seule redondance bureaucratique, aller traquer le mal à la racine. Le meilleur moyen de lutter contre la complexité ? Eliminer, résolument réduire le nombre de ceux qui créent des normes, des obligations, des contrôles, des procédures : les fonctionnaires, les agents publics, les parlementaires. En somme, tous ceux qui votent des lois toujours plus bavardes et complexes, pondent des décrets toujours plus abscons, édictent des circulaires toujours plus comminatoires et appliquent de manière obsessionnelle les grands principes qui animent quiconque redoute d’être un jour tenu pour responsable de quoi que ce soit : le principe de précaution et le principe de défausse.
FRANÇOIS HOLLANDE "LÂCHE" ET "GOUJAT" POUR SOPHIE MARCEAU
Sophie Marceau a vivement critiqué François Hollande pour sa liaison supposée avec la comédienne Julie Gayet.
La supposée liaison entre François Hollande et Julie Gayet continue de faire parler. Depuis la publication en janvier dernier d'une série de clichés dans les colonnes de Closer, le sujet est source de débat. François Hollande avait lui-même réagi publiquement lors d'une conférence de presse, critiquant les méthodes du magazine, avant d'annoncer quelques jours plus tard saséparation avec Valérie Trierweiler. De son côté, Julie Gayet avait attaqué Closer en justice, condamnant le magazine à 15.000 euros d'amende et à une publication judiciaire.
Mais si cette supposée liaison peut paraître anecdotique dans le contexte politique actuel, elle a agacé Sophie Marceau. Interrogée par nos confrères de GQ, la comédienne à l'affiche de la comédie romantique "Une Rencontre" de Liza Azuelos dès le 23 avril critique vivement le comportement du président de la République. "Il a des maîtresses et quand on le sait, il refuse d'en parler. Un mec qui se conduit comme ça avec les femmes, c'est un goujat" lâche celle qui confie "ne jamais avoir voté pour lui".
"Et puis tromper sa femme pendant un an et demi alors qu'on est président de la République ! C'est cinq ans un mandat. On ne lui demande pas d'être abstinent non plus, mais je me dis qu'il peut mettre ça un peu de côté" continue Sophie Marceau, toujours très sévère à l'encontre de François Hollande. "J'ai l'impression qu'il mélange un peu tout. J'avais envie de l'aimer un peu, de me dire qu'il n'est pas si terrible que ça. Mais là, je me suis dit : 'Quel lâche !'" conclut la comédienne.
La fin de notre civilisation est proche selon la NASA
Selon une étude financée par la NASA, notre civilisation serait amenée à disparaître et n’a plus que quelques décennies à vivre. La raison ? Un problème de gestion des ressources naturelles mais aussi une mauvaise répartition des richesses.
Ce n’est pas la première fois que l’on prédit la fin du monde. Mais cette fois-ci, ce sont des scientifiques qui annoncent l’effondrement de notre civilisation moderne et industrielle dans les prochaines décennies. C’est la conclusion peu joyeuse d’une nouvelle étude parrainée par la NASA et relayée le 14 mars par le quotidien britannique The Guardian.
Pour arriver à ce constat apocalyptique, l’étude a été réalisée par une équipe de scientifiques américains menée par le mathématicien Safa Motesharrei qui a mis au point un nouvel outil analytique, baptisé HANDY (Human And Nature DYnamical). L’étude réunit des données historiques montrant que la disparition des civilisations, telles que les Mayas ou l’empire romain, est un phénomène qui se répète depuis 5 000 ans. Elle cible plusieurs facteurs explicatifs parmi lesquels le climat, la population, l’eau, l’agriculture ou encore l’énergie.
Les scientifiques expliquent que notre civilisation s’écroulera pour deux scénarios possibles. Selon le premier, les plus riches accaparent tellement les richesses que les plus pauvres connaissent la famine : la perte de travailleurs entraine l’effondrement du système. Dans le second, c’est la surconsommation des ressources qui entraine le déclin de toutes les catégories de population. Dans les deux cas, la chute s’avère difficile à éviter. Selon les chercheurs, plusieurs empires ont disparu, notamment à cause de l’aveuglement des élites qui, jusqu’au bout, se croyaient protégées et ont refusé de réformer leur système de vie en communauté. C’est précisément l’inconscience des élites qui aurait entraîné la disparition des empires romain et Maya.
Selon les chercheurs, seuls les changements pourraient nous permettre d’éviter le pire. D’une part, Ils préconisent la réduction des inégalités économiques pour assurer une distribution plus juste des richesses. D’autre part, il faut réduire la consommation et s’appuyer davantage sur des ressources renouvelables et limiter l’essor démographique. Tout un programme !
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