TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 23 octobre 2011

100 milliards d'euros pour recapitaliser les banques

Les ministres européens des Finances préparent le terrain pour le sommet de ce dimanche. Il semblerait que les 27 se soient accordés sur le chiffre de 100 milliards pour recapitaliser les banques. Les ministres des Finances discutent aussi de la participation du secteur privé au deuxième plan d'aide à la Grèce. 

L'une des grandes questions à devoir trouver une réponse d'ici la fin du week-end, c'est de quelle ampleur sera la participation du secteur privé, autrement dit des banques, au deuxième plan d'aide à la Grèce. 

Cet été, les dirigeants européens avaient conclu que les banques qui détenaient de la dette grecque perdraient 21% de leur mise. Mais ils veulent désormais qu'elles acceptent des pertes plus importantes. On parle désormais de 50%. C'est le chiffre qui est sur la table et qui aurait l'assentiment des ministres. 

Recapitalisation

En contrepartie de cet effort, les Etats s'engageraient dans une recapitalisation du secteur. Le fonds monétaire avait chiffré cette recapitalisation à 200 milliards d'euros il y a plusieurs jours mais les chiffres qui se dégagent aujourd'hui sont bien en deçà. On parle désormais de 90 à 100 milliards d'euros.
  
Quel mécanisme pour doper le fonds de secours de la zone euro ?

A côté de ces deux questions essentielles, participation du privé et recapitalisation, il y a un troisième dossier qui divise encore la France et l'Allemagne : c'est la mécanique qui sera utilisée pour doper le fonds de secours de la zone euro. 

La France aurait aimé que le fonds devienne une institution financière pour qu'elle puisse s'approvisionner auprès de la banque centrale européenne. Ce que rejette l'Allemagne et la BCE elle-même. La France serait prête à céder sur point.

Quoi qu'il en soit, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel se retrouveront ce soir, avant les deux sommets prévus demain, pour tenter d'afficher une position commune. 

Euro: solution "très complexe" (Sarkozy)

Le président français Nicolas Sarkozy a expliqué ce dimanche, à l'issue d'un sommet européen, qui sera prolongé par une réunion des dirigeants de la zone euro, que la résolution de la crise est "très complexe". Ce qui explique pourquoi aucune décision ne sera prise aujourd'hui.

"Les négociations avancent sur la question des banques, sur la question de la Grèce, les choses progressent", a-t-il déclaré, en renvoyant à mercredi la résolution des négociations européennes. Selun lui, "un accord assez large se dessine sur le renforcement du FESF".  Angela Merkel a ajouté que les modèles envisagés n'impliquaient cependant pas la BCE, comme le préconisait la France.


Nicolas Sarkozy a indiqué par ailleurs qu'un accord franco-allemand était crucial. "Nous sommes conscients des reponsabilités particulières qui reposent sur les épaules de l'Allemagne et de la France". Selon le président français, "il faut qu'il y ait un accord mercredi". Les difficultés ne sont "pas seulement techniques", mais aussi "financières", a-t-il précisé, après avoir été interpellé sur la persistence des divergences franco-allemandes.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lors de la conférence de presse, qu'aucune décision ne serait prise lors du sommet européen et de la rencontre des dirigeants de la zone euro. Les discussions reprendront mercredi. "Dans les heures à venir, nous discuterons de la façon dont les pays d'Europe conduiront leurs réformes", a-t-elle déclaré.

Les dirigeants des pays de l'Union européenne se sont rencontrés ce dimanche à Bruxelles avec l'objectif de tenter de surmonter leurs divergences sur les moyens d'enrayer la crise de la dette qui déstabilise la zone euro. Cet après-midi, le sommet se prolongera par une réunion des chefs d'État des 17 pays de la zone euro.

Soyons optimistes et patients

Un ami français de longue date, camarade de promotion à la fac de droit, né en Tunisie et toujours amoureux de Carthage et de la « proconsulaire » m’a appelé hier de Paris pour me demander « Alors comment ça va »… avec une petite vague d’inquiétude dans  la voix ! Je me suis empressé de la tranquilliser …
La Tunisie  se porte comme un  charme, on a de la pluie… Dieu merci, la sécurité est rétablie et l’industrie tourne à bloc à nouveau. Bon ! il y a le tourisme qui piétine encore, mais la reprise n’est pas loin… Et ce bon cher Claude de me rappeler à l’ordre : « Ecoute l’Arabe, je ne t’ai pas appelé pour ça… alors ces élections ça se passe bien et où vont –elles mener la Tunisie ! » C’est dire si les amis de notre pays et ils sont nombreux de par le monde, attendent avec la plus grande impatience l’orientation du cours des événements et la coloration de la future assemblée constitutionnelle.
Pour lui répondre je vais d’abord paraphraser  le Cheikh Rached Ghannouchi lui-même : « Le 23 octobre n’est pas la fin du monde… » et quel que soit le résultat  des élections et les forces  élues en présence la vie  suivra son cours et la terre continuera sa ronde autour du soleil et dans le Cosmos !
Par ailleurs quelles que soient nos appréhensions, nos joies ou nos déceptions les uns et les autres à la lumière des résultats de demain, il faut être plutôt heureux sereins et fiers d’avoir engagé la Tunisie sur la voie de la démocratie pluraliste et l’Etat de droit. La Tunisie semble être rentrée et pour longtemps dans l’ère de la différenciation structurelle et idéologique et l’alternance politique par la grande porte. Nous rejoignons ainsi au moins les pays de l’Est de l’Europe qui se sont débarrassés des systèmes totalitaires à partir des années 1980, comme la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et l’Allemagne de l’Est.
Certes la révolution n’est pas totalement accomplie, mais là encore tout dépend des orientations idéologiques et des ambitions. Il y a la révolution sociale  qui plaide pour l’égalitarisme, une meilleure distribution des fruits du travail  et de la croissance et la révolution libérale qui s’apparente à la social démocratie européenne et qui vise le développement économique la relance de l’investissement, la protection des libertés individuelles et politiques, tout en se mobilisant pour soutenir les classes moyennes et celles plus démunies et plus fragiles. C’est dire la difficulté du genre.
L’autre débat  est lié à la spécificité culturelle et identitaire de la Tunisie qui appartient à l’espace arabo-musulman.
Là, il va falloir prouver que les mouvements politiques islamistes sont réellement capables de régénérer l’islam démocratique malgré le despotisme qui a régné dans ses pays depuis des siècles. J’ai lu avec attention les déclarations des uns et des autres et je peux croire jusqu’à preuve du contraire qu’elles sont plutôt  rassurantes et les leaders de ces formations ont l’air  de vouloir jouer le jeu convenablement.
Dans le pire des cas que risquerions nous !... Certainement pas un retour à la dictature corrompue de Ben Ali. La dessus il y a consensus global et irréversible.
A la limite  un ralentissement de la cadence qui nous obligerait à revoir les ambitions de notre peuple et ses élites à la baisse ce qui serait pour le moins réellement improbable.
Non !... La Tunisie est sur les rails… Cette fois les bons. Soyons optimistes et fair-play comme disent les sportifs. Apprenons la modestie dans la victoire et la patience du courage et de l’honneur dans la  défaite. Après tout nous sommes au début du processus et ceux qui  n’auront pas la faveur du suffrage, peuvent rectifier le tir, réviser leurs programmes  et se préparer pour l’avenir.
Il fallu plus de 30 ans de combat à François Mitterrand et deux défaites pour battre la droite en France un certain soir de 1981 et renvoyer les Gaullistes vers les bancs de l’opposition au Parlement.
La démocratie c’est aussi cela !
Sa vertu est dans l’acceptation de la défaite, librement et dignement.
Mais pour cette fois-ci, ce qui est lumineux dans cette journée d’initiation générale à la véritable démocratie, c’est que nous sommes tous gagnants.
Alors ! Soyons optimistes… Le meilleur est à venir ! Patience !

Dans les bureaux de vote tunisiens, l'affluence "dépasse toutes les attentes"

L'affluence des Tunisiens pour élire une assemblée constituante "dépasse toutes les attentes", a déclaré dimanche à la mi-journée le président de la commission électorale Kamel Jendoubi, en dépit de quelques "irrégularités" pour ce scrutin historique. "L'affluence a dépassé toutes les attentes. Le taux de participation pourrait dépasser les 60%", a déclaré M. Jendoubi lors d'un point de presse à Tunis.

Le président de la commission a noté certaines "irrégularités" dans le déroulement du scrutin. "Certains partis continuent leur campagne et n'ont pas respecté le silence électoral" en vigueur depuis vendredi minuit, a-t-il déclaré. Il a notamment cité des "pressions sur les électeurs analphabètes" et des "SMS envoyés pour influencer le vote", sans citer aucun parti. "Ces pratiques peuvent nuire aux premières élections libres, démocratiques et transparentes" de la Tunisie, a ajouté M. Jendoubi, en mettant également en garde contre "toute tentative d'achat de voix".
Interrogée sur les files d'attentes séparées d'hommes et femmes dans certains bureaux, notamment dans les quartiers populaires de Tunis, une responsable de l'Isie, Monia al-Abad, a répondu: "ce ne sont pas les présidents de bureau qui ont décidé cela, ce sont des citoyens qui ont décidé de s'organiser de cette manière". Elle a salué "le comportement civique" des électeurs.
Plus de 7 millions de Tunisiens doivent élire une assemblée constituante de 217 membres qui sera chargée de rédiger une nouvelle constitution, neuf mois après la chute de Ben Ali. Dès l'ouverture du scrutin dimanche à 7 heures, de longues queues s'étiraient devant les bureaux de vote.

Les impétrants comme dirait l'autre...

CRISE DE LA DETTE L’Europe à un moment crucial de son histoire

La crise de la dette pousse la zone Euro à se réinventer, bien au-delà de la simple union monétaire.?Mais ce processus la place devant des choix démocratiques fondamentaux auxquels tous les pays ne sont pas forcément prêts.

Une tradition des “petits pas” devenue insuffisante

Après la Seconde Guerre mondiale, les Européens ont volontairement décidé de mettre en commun certains des pouvoirs dévolus jusqu’à présent aux Etats-nations afin d’assurer paix et prospérité à leur continent. Ce processus contrôlé et à pas comptés est désormais battu en brèche par l’irruption des marchés financiers. Ceux-ci réclament une intégration plus ambitieuse et surtout plus rapide pour éviter, assurent-ils, la disparition pure et simple de la monnaie unique.

Un besoin urgent de gouvernance économique

Face à ce constat d’un manque de coordination budgétaire, deux sommets européens sont donc convoqués, aujourd’hui et mercredi. Le renforcement de la gouvernance de la zone Euro figure parmi les trois grands sujets à l’agenda des dirigeants européens. Il s’agit avant tout d’améliorer le pilotage en commun de la zone Euro, dont le pêché originel est l’absence de gouvernement économique, selon plusieurs économistes. Faute de cette indispensable coordination économique, les 17 pays de la zone naviguent aujourd’hui à vue, “en haute mer et ils n’ont pas d’autre option que de négocier maintenant les détails” de cette gouvernance économique, juge Jonathan Story, professeur à l’Insead, près de Paris.
La BCE, la France, et quelques autres pays, dont l’Allemagne qui s’est ralliée aux vues françaises, appellent de leurs vœux la création d’un gouvernement économique en Europe, ou à tout le moins la nomination d’un ministre des Finances ayant le pouvoir de s’imposer aux États membres.

La question brûlante de la solidarité financière

“La crise actuelle ne pourra pas être résolue sans une forme explicite et acceptée de fédéralisme budgétaire”, analyse Nicolas Veron de l’institut Bruegel, un centre d’analyse économique basé à Bruxelles. Pour lui, ce changement interviendra avec la même ampleur que celui amené par le traité de Maastricht, à l’origine de la naissance de l’euro. Mais revenir devant les électeurs, pour approuver un nouveau traité, n’est pas sans risque, comme le rappelle l’échec de 2005.
Ce besoin de changement pose surtout une question brûlante : “Partageons-nous le même destin au point d’accepter une véritable solidarité financière ?”, se demande ainsi le chercheur.
Une question essentielle, non seulement pour des pays sous perfusion des Européens comme la Grèce, l’Irlande ou le Portugal, mais aussi pour des pays comme l’Italie ou l’Espagne.
Mais quelle que soit l’issue des sommets organisés cette semaine, l’Europe commence un nouveau chapitre de son histoire.

Notre cher ami Kadhafi

Il y a quarante ans, Mouammar Kadhafi prenait le pouvoir. Depuis, les pays européens oscillent entre l'hostilité envers un "Etat voyou" soupçonné d'alimenter le terrorisme et le désir de se rapprocher d'un partenaire potentiel riche en pétrole. Aujourd'hui, note la presse européenne, c'est le dirigeant libyen qui s'impose à coups de dédommagements, d'excuses officielles, d'humiliations et de contrats pétroliers.

Aucun chef d'Etat de l'Union européenne – mis à part le président de Malte – n'a assisté aux cérémonies du 40ème anniversaire de la révolution libyenne à Tripoli, mardi 1er septembre. Les relations entre la Libye et les puissances occidentales n'ont pas toujours été recouvertes du voile de scandale et de polémique qui les caractérisent actuellement. Dès le départ, elles ont été marquées par un va-et-vient constant entre confiance et méfiance, estime le quotidien allemand Tagesspiegel. "D'abord Kadhafi avait la réputation d'être incorruptible. Mais très vite, son image a changé avec le début du programme nucléaire libyen et le financement de divers rebelles et groupes terroristes dans tous les coins du monde".

Des lettres ministérielles embarassantes

L'attentat de Lockerbie en 1988 [270 morts] et la destruction d'un avion français au dessus du Niger un an après [170 morts] ont fait basculer Kadhafi dans "un statut de paria", assorti "de sanctions internationales pendant plusieurs décennies à la Libye", rappelle le Tagesspiegel. Puis, la confiance s'est réinstallée, quand Kadhafi a admis la responsabilité de la Libye dans les attentats de Lockerbie et accepté de verser un dédommagement aux familles des victimes. "De paria d'hier", le colonel Kadhafi est donc devenu l'ami des chefs d'Etat européens, une amitié alimentée par les nombreux marchés commerciaux signés avec la Libye.

Le regain de tension entre l'UE et la Libye à la suite de la libération anticipée d'Ali Al-Megrahi, condamné en Ecosse pour l'attentat de Lockerbie, et de son retour triomphal à Tripoli, le 21 août, n'a pas fini d'embarrasser le gouvernement britannique. Le Sunday Times vient de révéler le contenu de lettres ministérielles selon lesquelles le ministre de la Justice Jack Straw avait initialement l'intention d'exclure Al-Megrahi d'un accord de transfert de prisonniers avec la Libye. Mais, note le quotidien britannique "le gouvernement de Gordon Brown a changé d'avis suite à des négociations entre la Libye et BP [British Petroleum] sur un contrat d'exploration pétrolière de plusieurs millions de livres". Cependant, selon le Guardian, cette polémique pourrait imploser s'il s'avérait que "Al-Megrahi était innocent dans l'attentat de Lockerbie. Une idée qui, depuis des années, provoque un malaise dans le monde juridique écossais".

La Ligue arabe tire les oreilles de la Grande-Bretagne

Pour l’hebdomadaire roumain Dilema Veche, "la libération d'Al-Megrahi nous dit quelque chose d’important sur l’Occident : entre 1988 et 2009, il y a eu des changements majeurs de mentalités et d'attitudes. Aujourd'hui de manière impensable, on accepte que la Ligue Arabe tire les oreilles de la Grande-Bretagne en ce qui concerne l’application de la justice." Le quotidien français Le Monde estime néanmoins qu'à terme, la libération d'Al-Megrahi est un obstacle de moins entre l'UE et la Libye, "susceptible d'améliorer les relations avec l'ancien régime paria du Maghreb, alors que la Commission européenne mène de délicates négociations en vue de signer un accord-cadre avec Tripoli. En effet, la Libye exigeait du Royaume-Uni un tel geste pour accélérer le rapprochement".

Plusieurs voix, se font entendre pour dénoncer les provocations à répétition et l'ascendant que semble prendre la Libye sur le théâtre de la diplomatie. L'Espresso accuse ainsi le colonel Kadhafi de mener un "double jeu" avec ses partenaires, et notamment avec l'Italie, au surlendemain de la visite de Silvio Berlusconi à Tripoli dans le but de poser la première pierre de l'autoroute qui doit relier la capitale libyenne à Bengazi – financée par l'Italie à titre de dédommagement pour la colonisation. L'hebdomadaire romain accuse en particulier la Libye d'acheter des armes à des intermédiaires occidentaux pour ensuite approvisionner les rebellions et les guerres civiles en Afrique. L'Espresso évoque en particulier une enquête du parquet de Pérouse sur un trafic d'armes dans lequel seraient impliqués des intermédiaires italiens, ainsi qu'une ONG libyenne.

La périlleuse stratégie de la repentence

"La rage et l'humiliation" titre Le Temps en référence aux déboires de la Suisse face à la Lybie. Depuis un an, les relations diplomatiques entre Berne et Tripoli n'en finissent pas de se dégrader depuis l'arrestation musclée d'Hannibal, un des fils du Colonel, en juillet 2008, pour avoir frappé deux de ses domestiques dans un palace genevois. Le 21 août, le président de la Confédération suisse, Hans-Rudolf Merz, s'est rendu à Tripoli pour présenter au Guide de la révolution des excuses officielles, rappelle le quotidien genevois, espérant ainsi accélérer la libération de deux citoyens Suisses retenus en Libye depuis un an et désamorcer la crise. Mais la libération des otages, qui devait survenir avant le 1er septembre, se fait toujours attendre,Tripoli ayant réclamé une caution de 500 000 euros.

Ainsi, note Le Temps, la stratégie du repentir, souvent adoptée par les Européens, peut parfois s'avérer dangereuse : "Hans-Rudolf Merz s’en est aperçu face à la Libye, les excuses sont un instrument diplomatique redoutable qu’il faut manier avec grande précaution". Dans le cas de Silvio Berlusconi – qui s’était excusé pour la colonisation italienne en Libye, tout en obtenant en retour que Tripoli s'engage à bloquer l’immigration clandestine vers l'Italie, fournisse du pétrole et donne accès à des marchés libyens aux entreprises italiennes – comme dans celui du président suisse, "c’est le leader libyen qui a su utiliser les excuses de ses interlocuteurs pour exprimer sa soif de revanche sur l’Occident."

L’apothéose de Hollande

François Hollande se rappellera longtemps la semaine qui s’achève aujourd’hui, puisqu’elle aura marqué pour lui une double apothéose : apothéose au sein de la gauche, apothéose dans les sondages face à Nicolas Sarkozy.L e candidat désormais officiel du PS n’aura en effet jamais autant dominé le reste de la gauche qu’en cette fin du mois d’octobre 2011.

Il vient de s’imposer au sein de sa propre famille socialiste avec le score sans appel de plus de 56 %. Personne ne peut contester la clarté et l’ampleur de sa victoire.
Le rassembleur naturel de l’ensemble du Parti socialiste

De plus, le fait que les quatre candidats éliminés au premier tour de l’élection primaire, le radical de gauche Jean-Michel Baylet, le vigoureux social-libéral Manuel Valls, l’immarcescible Ségolène Royal et le mirobolant Arnaud Montebourg, se soient tous prononcés en sa faveur en fait le rassembleur naturel de l’ensemble du Parti socialiste. En se plaçant résolument et nettement au service du candidat proclamé, Martine Aubry complète avec intelligence le tableau.

Désormais, François Hollande représente et dirige pleinement la famille socialiste avec beaucoup plus d’autorité et de légitimité qu’il n’en a jamais eues durant les onze années pendant lesquelles il fut le premier secrétaire du PS. Jamais personne depuis François Mitterrand n’y était parvenu et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, pour parvenir à ce résultat, François Hollande a justement repris dans les moindres détails la méthode du charisme patient et opiniâtre de François Mitterrand.

Cela lui vaut, dans les sondages comme dans la réalité, un ascendant spectaculaire sur le reste de la gauche. Les deux candidats trotskistes demeurent pour l’instant totalement invisibles. Jean-Luc Mélenchon, étrangement calme depuis le début de la primaire socialiste, mesure mieux que quiconque l’ascendant nouveau de François Hollande sur sa famille politique, puisqu’il en est lui-même issu.

Quant à l’aigre Eva Joly, elle a beau menacer le candidat socialiste de refuser tout accord gouvernemental si François Hollande ne s’engage pas à renoncer au nucléaire, elle n’est pas en position de force. Les Verts ont plus besoin d’un accord électoral que les socialistes et, sans accord gouvernemental, un accord électoral risque d’être beaucoup moins accommodant. A gauche, le paysage se dégage. Cette accalmie sera cependant de courte durée.

La crise aiguë de l’euro rendra à Jean-Luc Mélenchon un espace pour développer ses thèses altermondialistes. Aujourd’hui éclipsé par l’intronisation de François Hollande, le champion du Front de gauche attend son heure pour reprendre l’offensive avec d’autant plus de virulence qu’il a été plus entravé. De même (avec moins de talent) Eva Joly repartira-t-elle à l’attaque contre François Hollande en multipliant exigences et menaces. Aucun des deux candidats ne constitue un péril pour François Hollande mais tous deux vont tenter de le contester et de le grignoter. L’apothéose d’aujourd’hui ne durera pas, même si de ce côté l’essentiel est acquis.

Face à Nicolas Sarkozy, François Hollande fait aujourd’hui figure de grand favori, le président de la République se trouvant dans la situation totalement inédite sous la V e République d’être à la fois le chef de l’Etat sortant et le simple challenger du principal candidat de l’opposition. Dans les sondages, le candidat socialiste culmine en effet à des hauteurs inaccessibles, avec des chiffres le situant jusqu’à 39 % au premier tour et 64 % au second tour (enquête BVA) des évaluations aussi spectaculaires qu’artificielles.

Personne, et surtout pas François Hollande, n’imagine un instant que de tels sommets puissent être durables. Depuis six semaines, la primaire socialiste a bénéficié d’une exposition médiatique sans précédent. Elle s’est achevée en apothéose pour François Hollande. Les sondages le saluent chapeau bas, avec une triple révérence. Au même moment, la crise européenne assombrit tous les jours le climat et le gouvernement annonce sans cesse de nouveaux efforts.
Sarkozy incarne l’impuissance des dirigeant européens

Nicolas Sarkozy incarne cette phase sacrificielle et personnifie l’impuissance des dirigeants européens à reprendre fermement le contrôle de la situation. Lui-même fait de surcroît l’objet d’un rejet personnel de la part d’un tiers des Français, en chiffre rond, exaspérés par son style et déçus par son action. Dans ces conditions, il se retrouve aussi distancé actuellement par François Hollande que François Mitterrand le fut par Valéry Giscard d’Estaing six mois avant l’alternance de mai 1981.

Ce rapport des forces se modifiera inéluctablement. François Hollande va devenir la cible obsessionnelle de la droite, comme Nicolas Sarkozy l’est depuis quatre ans et demi de la gauche, du centre et de l’extrême droite. Chaque événement, chaque péripétie sera l’occasion d’un duel indirect avec le chef de l’Etat. Celui-ci parviendra peut-être, on le verra dans les deux semaines qui viennent, à déployer sur la scène européenne et au G20 son énergie et sa capacité d’entraînement. La crise et la dramatisation qui vont de pair ne cesseront de s’accentuer jusqu’à l’élection présidentielle. Elles ne le desservent pas. On voit bien apparaître déjà en tout cas le casting du film présidentiel, avec le favori en homme tranquille de la gauche et le challenger en homme d’action de la droite.

Les débuts difficiles du livre de Banon en librairie

D'après les libraires interrogés par le Figaro, le livre qui revient sur l'affaire DSK ne ferait pas recette malgré un tirage important et une belle mise en place.

L'histoire de Tristane Banon fait le buzz sur Internet mais ne déplace pas les foules en librairie. Selon nos informations, son livre, Le Bal des hypocrites, sorti en librairie jeudi 13 octobre ne se vend pas bien. «Le livre bénéficie d'une belle mise en place mais il ne démarre pas fort, explique un libraire parisien. Nous en avons vendu cinq seulement et les chiffres ne sont pas meilleurs chez nos confrères».

Même impression à la librairie Mollat de Bordeaux où quatre livres ont été vendus le premier jour mais où seulement trois on été vendus depuis. «Le livre marche gentiment, explique l'un de ses vendeurs. Mis à part les clients du premier jour qui l'attendaient, nous n'en vendons pas beaucoup : je ne pense pas qu'il s'annonce comme un succès de librairie». La plupart des librairies parisiennes qui communiquent leurs ventes sur le serveur Datalib n'en ont ainsi pas vendu plus de quatre à cinq.

«Rebondissement dans l'affaire DSK»

Ce livre revient sur l'affaire DSK vue par celle qui a porté plainte en France pour tentative de viol. «Personne ne réalise que «l'Affaire», c'est juste une vie qu'on a jetée à la poubelle», écrit la jeune auteure qui ne cite jamais DSK mais lui préfère le sobriquet d'«homme babouin» ou «l'ancien gros». Suffisant pour «faire de la presse» mais pas pour faire des ventes si l'on en croit les libraires interrogés mardi matin par Le Figaro. «Ce genre de livre est typique de l'essai qui intéresse les journalistes et a beaucoup d'articles mais qui ne marche pas bien en librairie, explique l'un d'eux. Les gens ont lu les bonnes pages dans la presse et estiment avoir tout vu».

La fin à venir de l'affaire DSK-Banon et l'arrêt probable des poursuites de la romancière ne sont pas non plus de nature à doper les ventes. Le verdict des libraires n'est toutefois pas définitif. «Il suffit d'un nouveau rebondissement dans l'affaire DSK aux Etats-Unis ou ailleurs pour que le livre se mette soudainement à marcher», explique un libraire dans le 7e arrondissement de Paris.

Panne française

Le moteur franco-allemand de l’Europe a-t-il été relancé hier ? À très petite vitesse, en cahotant, en fonctionnant sur le seul cylindre allemand entraînant le français en roue libre…


C’est la première leçon à tirer des conclaves européens débutés vendredi avec la réunion des ministres des Finances pour enfin donner une réponse à la crise de l’euro, peut-être mercredi. Car le plan français consistant à étoffer le Fonds de sauvegarde FESF jusqu’à 2000 milliards d’euros (au lieu de 440), à le transformer en « banque » pour emprunter auprès de la BCE de Francfort, a été abandonné. Il se heurtait surtout à Angela Merkel au nom du respect des traités et par doctrine monétariste. Également pour des raisons politiques. On semble vouloir ignorer à Paris que l’Allemagne est une démocratie parlementaire avec de forts tiraillements au sein de sa majorité gouvernementale. Conforté par les arrêts de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, le Bundestag ne veut pas être une chambre d’enregistrement : la chancelière n’a pas mandat pour aller au-delà de ce que les députés ont voté fin septembre pour le FESF.


Reste sur la table la proposition de Berlin qui ferait de ce FESF une assurance garantissant les emprunts jusqu’à concurrence des 440 milliards, non plus à 100 %, plutôt à 20 % ou 30 %. La « couverture » du FESF serait élargie… et trouée à force d’être tirée : par exemple, au lieu de 100 milliards entièrement garantis, le Fonds cautionnerait 300 milliards à 30 %. Certainement insuffisant.


Pour la France qui espérait un FESF « bancaire » et ne plus avoir à s’adresser aux marchés au risque de perdre son triple « A » par surendettement, le coup est rude. Certes, l’officielle bonne entente franco-allemande obligeant, le choc va être amorti sous un emballage de compromis que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel devaient élaborer hier soir au cours d’un énième tête-à-tête. Mais une épée de Damoclès plane toujours sur la note française. Une menace d’autant plus grande que la recapitalisation des banques européennes avec 100 milliards (dont une dizaine pour les françaises) devrait tenir compte d’une décote à hauteur de 60 % de leurs engagements grecs. Les banques sauront-elles absorber cette recapitalisation ? Ou vont-elles de nouveau s’adresser à l’État ? Les renflouer avec de l’argent public, de surcroît emprunté, serait aussi désastreux en période électorale que la perte du triple « A ».


Enfin, il y a toujours la grande crise, celle de la zone euro. Jusqu’à présent, pas de miracle à Bruxelles !

François Hollande, "ce grand naïf au regard de chien fidèle"

En quelques années, celui qui est désormais le candidat du PS a changé d'apparence, perdant du poids pour gagner en épaisseur. Mais seul son look est véritablement nouveau, estime le quotidien autrichien Der Standard.

"Franchement, vous imaginez Hollande président de la République ?", interrogeait récemment Laurent Fabius, une des sommités du Parti socialiste français (PS) [qui soutenait la candidature de Martine Aubry]. Et pourtant, c’est bien François Hollande, cet éternel pitre, ce bon vivant à l’air finaud, ce grand naïf au regard de chien fidèle, qui aspire aujourd’hui au poste suprême ! Les élites parisiennes ont du mal à le croire mais d’après les sondages, il est bien le candidat le mieux placé pour prendre la place de Nicolas Sarkozy à l’Elysée en mai 2012.

En 2007, François Hollande était encore la risée des Français. Sa compagne et ancienne candidate, Ségolène Royal, venait de le mettre à la porte après avoir découvert sa relation avec une journaliste, Valérie Trierweiler. Cela avait achevé de le convaincre qu’il était temps de perdre du poids et de prendre des mesures radicales pour enfin se débarrasser de son image de brave homme ordinaire. Fils d’un médecin de Normandie, François Hollande n’a pas ménagé ses efforts pour afficher moins de rondeur. A présent, il commence toutes ses phrases par un "je veux", accompagné du geste idoine de la main droite que recommandent tous les spécialistes de media training.

Mais tout cela ne suffisait pas : encore lui fallait-il avoir de la chance. Or, au printemps dernier, Dominique Strauss-Kahn, qui portait les espoirs de la gauche, est soudain soupçonné de viol et mis hors jeu. François Hollande s’empresse de se présenter comme "nouveau" candidat. "Nouveau" est un bien grand mot, car après plus de trente ans de carrière politique, ce diplômé de l’ENA est moins "nouveau" que ses adversaires Ségolène Royal et Martine Aubry. Seul son look est véritablement nouveau. Et la chance, de nouveau : les Français en ont plus qu’assez des gesticulations de Nicolas Sarkozy et de ses manières de nouveau riche. Un homme normal et sympathique a tout pour leur plaire.

François Hollande parle bien et a le sens de la répartie. Mais que dit-il au juste ? Il "veut" réduire la dette mais d’abord créer 60 000 postes de nouveaux professeurs. Il "veut" sortir du nucléaire mais aussi soutenir la recherche dans le domaine. Il "veut" augmenter les pensions de retraite mais seulement pour certaines catégories. François Hollande, l’homme du consensus, voudrait être agréable à tout le monde. Cela le rend dangereux pour Sarkozy : il attire beaucoup d’électeurs du centre. Mais peut-on devenir président en étant si "simplement normal" ? L’intéressé répond par une pirouette : "Je sais que je n’ai pas la tête d’un président, mais il y en a beaucoup qui l’ont et qui ne le deviennent jamais."

Grèce: pertes "substantielles" en vue des banques créancières



ATHÈNES SOUS LES DÉTRITUS









CRISE DE L'EURO. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont-ils au bord du divorce ?

Le sommet européen de ce dimanche suivi d'un autre rendez-vous mercredi sera décisif pour l'avenir de l'euro. Ce qui n'empêche pas la zizanie de régner parmi les 27. D'autant que Paris et Berlin ne sont pas en reste. 

Les rixes européennes ont déjà perturbé la cérémonie d’adieu de Jean-Claude Trichet à Francfort, mercredi. L’arrivée inopinée de Nicolas Sarkozy, puis l’heure et demi de réunion qui a suivi, ont empêché le grand argentier d’assister à la première partie du concert donné en son honneur… Pourtant, au fur et à mesure que se multiplient téléconférences et coups de fil, que se succèdent réunions formelles et informelles, les malentendus croissent, et l’eurozone se fragilise.
Initialement le Conseil européen de la dernière chance devait avoir lieu lundi et mardi derniers. Repoussé à ce dimanche, on sait d’ores et déjà qu’il ne règlera pas tous les problèmes, et que mercredi prochain les chefs d’Etat et de gouvernement se retrouveront à nouveau. Avec l’espoir, promettent-ils d’aplanir la majorité des problèmes. Il y a quelques semaines, ils avaient déjà promis un règlement définitif au sommet –finalement reporté- des 17 et 18 octobre !

Les trois pommes de discorde
Sur les cinq points à l’ordre du jour de la réunion de dimanche, deux sont assez consensuels et sans difficulté, parce que lointains ou encore imprécis –la relance de la croissance et la gouvernance-. En revanche, trois sujets sont problématiques, et d’ailleurs intimement liés. Ce sont eux qui suscitent tant de déclarations contradictoires entre Paris et Berlin : le règlement du problème grec, la situation des banques et la question de fonds européen de stabilité financière (FESF).
Sur la Grèce, un conseiller de l’Elysée assure : "tout le monde cherche à aider Athènes, à rendre sa dette soutenable". Mais en accordant une décote de combien ? C’est là que le bât blesse. Il y a un quasi consensus pour dire le niveau de 21%, décidé le 21 juillet dernier, est désormais insuffisant. Alors faut-il monter jusqu’à 60%, comme l’a suggéré le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, au grand dam de beaucoup ? Et à quelle hauteur les banques participeront-elles à ce sauvetage ?
Second point, justement, les banques. Ont-elles assez de fonds propres, ou doivent-elles monter en puissance, comme le suggérait à la fin de l’été la nouvelle directrice générale du FMI, Christine Lagarde, faisant - dans un premier temps - hurler Paris et ses banquiers. Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo Securities, analyse : "il y a désormais un accord des Européens sur le fait que le système bancaire a besoin de fonds propres additionnels du fait de son exposition au risque souverain" (cliquer ici pour lire son analyse complète). A Bruxelles, on parle aussi d’accélérer le calendrier des accords de Bâle 3, qui prévoyait une augmentation des fameux fonds propres. Pour l’heure les négociations se focalisent sur une fourchette supérieure à 6 et inférieure à 10.
Transformer le FESF en banque ? Pour Berlin, c'est "nein"
Dernier, et plus gros point noir entre Paris et Berlin, le Fonds européen de stabilité financière, FESF. L’accord du 21 juillet avait prévu que le montant de ce fonds augmente (il atteindra 440 milliards d’euro) et que son rôle soit accru, pour qu’il serve notamment à prévenir de nouvelles crises de confiance chez des membres de l’eurozone. Le torchon brûle entre la France et l’Allemagne sur les moyens d’augmenter sa puissante de feu, ce qu’on appelle l’effet de levier. Dans l’Hexagone, on aimerait en faire une banque, ce que refusent absolument la BCE et nos voisins Outre Rhin. Eux souhaitent que le fonds fonctionne comme une assurance… Ce que Bruno Cavalier appelle "un rehausseur de crédit : c’est l’option très en vogue depuis quelques jours : le FESF assurerait, pour un certain pourcentage de perte, les investisseurs qui souscriraient aux nouvelles émissions de titres publics".
Mettre un terme à la cacophonie
En ce début de week-end, deux constats unissent les protagonistes de la zone euro, Paris et Berlin notamment. Premier constat, souligné par un diplomate français : "en aucun cas les décisions qui seront prises ne doivent conduire à repasser devant les Parlements. On a frisé la catastrophe avec la ratification de l’accord du 21 juillet, et le suspens slovaque. Ne recommençons pas !".
Deuxième constat : que s’arrête la cacophonie européenne. Il s’agit de ne pas se soumettre à cette tyrannie des marchés que les bisbilles européennes attisent. Il s’agit, aussi, de ne pas se faire, une fois encore, tancer par les Américains, comme ce fut le cas avec Timothy Geithner il y a quelques semaines à Marseille. Dernier souhait, émis par la Commission européenne, celui-là : cesser de traiter les problèmes un à un, comme cela a été fait depuis mai 2010 : après la Grèce, l’Irlande, puis le Portugal, puis le FESF, puis encore la Grèce. "Il est temps que les Européens mettent tous les thèmes sur la table", s’exclame un responsable de Bruxelles. "Le moment est décisif", s’est exclamée à plusieurs reprises Angela Merkel. Décisif pour l’Euro et l’Europe. Sans compter que le règlement du problème du Vieux continent n’est qu’un préalable. D’autres thèmes cruciaux seront au menu à Cannes au sommet du G20, le 3 novembre prochain.