TOUT EST DIT

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vendredi 3 mai 2013

L'ANALYSE D'UN JOURNALISTE ÉDENTÉ.....

Le président impopulaire



Le président impopulaire par rtl-fr

Partage des terres : un défi pour l'Ouest

C'est un combat sourd et permanent auquel se livrent les acteurs des régions de l'Ouest : celui de la maîtrise des sols et du partage des terres. Certes, les « espaces agricoles » dominent encore largement les paysages de la Bretagne, de la Basse-Normandie et des Pays de la Loire : ils représentent même les deux tiers de cet ensemble, contre seulement la moitié au niveau national.
De leur côté, les sols qu'on dit « naturels » (bois, friches, bocages...) y tiennent une place beaucoup plus faible que dans le territoire français. Mais ce sont surtout les « sols artificialisés », dédiés à l'habitat, aux parkings ou aux routes, qui ne cessent de croître : ils ont pratiquement doublé en vingt ans ; ils représentent désormais 13 % de la surface totale de ces territoires (moins de 10 % au plan national).
Cette ruée sur les terres s'est principalement opérée aux dépens des espaces agricoles (et très souvent, des meilleurs !), que ce soit autour des villes, le long du littoral et même en milieu rural. On en identifie aisément les causes. L'essor démographique a conduit les villes à s'étaler hors de leurs murs. L'urbanisation a poussé les communes à multiplier les lotissements. Le développement d'activités économiques a entraîné un grignotage continu des espaces agricoles et naturels.
L'évolution des modes de vie a provoqué des déplacements accrus et suscité la construction de bon nombre d'infrastructures nouvelles (ronds-points géants, bretelles routières...). Et rien ne permet de penser que les conflits qui se développent autour des terres vont se calmer, quand on sait que l'essor démographique va se poursuivre, que l'attractivité de nos régions va se renforcer, que les résidences secondaires vont se multiplier et les phénomènes de décohabitation vont s'amplifier...
Dans le même temps, on ne cesse de mesurer l'ampleur des nuisances irréversibles provoquées par cette artificialisation désordonnée des sols : dégradation des paysages, réduction inquiétante de la biodiversité, imperméabilisation des sols, diminution du potentiel agronomique, tensions entre les acteurs. Sans compter une hausse continue des prix du foncier, génératrice de fractures sociales et de risques d'éviction des moins favorisés... Paradoxe : à un moment où les sociétés se « dématérialisent », les sols se voient investis de responsabilités grandissantes !
Faire confiance aux seules règles du marché n'apparaît plus suffisant désormais pour partager des ressources qui ne se renouvelleront pas. Les réglementations et les pratiques de concertation qui se développent dans nos régions sont de plus en plus nécessaires pour assurer une gestion maîtrisée de nos territoires, et surtout éviter que les espaces se dégradent, faute de volonté politique. Sachant qu'on ne peut construire sans fin sur un espace fini, elles doivent rendre compatibles les activités productives et ludiques des hommes, la réduction des ségrégations socio-géographiques et une indispensable préservation des patrimoines naturels...
Dans cette optique, il faudrait que la loi en préparation sur la décentralisation attribue un réel pouvoir normatif aux collectivités les mieux placées pour agir dans ce domaine explosif. Car à trop vouloir partager les décisions, on finit souvent par ne plus savoir qui décide.

Restaurer le débat d’idées

Restaurer le débat d’idées


Quand la vie politique se réduit à une succession de polémiques, de scandales, d’accusations, de propos haineux, de sondages bidonnés, de petites phrases cruelles, de querelles de politiciens nombrilistes,  les citoyens finissent par ne plus croire en la politique et se replier sur eux-mêmes. Il me semble urgent de restaurer le débat d’idées et la réflexion autour des projets, qui font cruellement défaut aujourd’hui. Je ne prétends évidemment pas détenir de solutions miracle mais pense qu’il faut combattre l’idée selon laquelle il n’y aurait plus rien à faire dans un contexte mondialisé ou tout serait joué d’avance. Sans verser dans la surenchère démagogique autour de propositions irréalistes, il me semble que la parole doit revenir à l’imagination et à la volonté politique. D’où ces quelques lignes d’un programme, lancées pour tenter d’ouvrir un débat.
1/ Rétablir l’autorité et l’efficacité de l’Etat. La première tâche d’un futur gouvernement devrait être, me semble-t-il, de lancer une profonde réforme constitutionnelle permettant de sortir de l’impuissance politique chronique dans laquelle nous nous débattons depuis des décennies. Il faudra alors faciliter le recours à la démocratie directe, imposer le référendum sur les grands sujets engageant l’avenir du pays, permettre le référendum d’initiative populaire, et rendre beaucoup plus simple les révisions constitutionnelles de manière à surmonter les blocages du Conseil constitutionnel qui correspondent à une logique de montée des pouvoirs juridictionnels mais finissent par réduire comme peau de chagrin les marges de manœuvre du pouvoir politique et annihiler la notion de volonté générale, au cœur de la démocratie. La révision constitutionnelle passerait ainsi par le vote à la majorité absolue du Sénat et de l’Assemblée réunis en Congrès.
2/ Rendre l’Europe aux Européens: la question n’est pas de « sortir » de l’Union européenne, espace de solidarité unique entre Etats aux liens de solidarité extrêmement profonds, ancrés dans l’histoire, une civilisation commune, des intérêts stratégiques  partagés. D’ailleurs, le sujet est passionnel et une « sortie » déclencherait un séisme sur le continent mais aurait aussi pour effet de déchirer la société française qui n’a pas besoin de cette nouvelle guerre civile. L’Union européenne est une institution bien trop lourde, rigide et bureaucratique pour espérer la changer d’un coup de baguette magique. Cependant, un futur gouvernement français devra prendre l’initiative de rouvrir le dossier de l’avenir de l’Europe, une Europe incluant bien entendu le Royaume-Uni et pourquoi pas, à terme, la Russie. Pour sortir du poison de la bureaucratisation, les institutions de Bruxelles devront se soumettre au pouvoir politique incarné par le conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement et à la recherche d’un équilibre entre les intérêts nationaux et communautaires. Cette grande réforme passe par un courage politique et une ténacité hors du commun.
3/ Libérer les forces de la croissance: mettre fin aux contraintes qui pèsent sur l’entreprise, les règles du droit social, temps de travail, congés, salaire minimal, règles de licenciement doivent être renvoyées à des négociations entre les partenaires sociaux. L’impôt sur les sociétés serait fortement réduit en fonction du taux le plus favorable dans d’autre pays. Les charges sociales ne doivent pas représenter plus d’un certain pourcentage, à définir sur la base de comparaisons internationales, de la masse salariale. L’Etat se fixerait pour objectif de ramener les prélèvements obligatoires de 47 à 40% du PIB en 5 ans. Le principe de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux doit s’appliquer non seulement à l’Etat – comme sous le quinquennat précédent  –  mais aussi aux collectivités locales.
4/Assainir le climat politique: un principe d’impartialité absolue doit s’imposer à l’ensemble des institutions ou corps de métier qui bénéficient de fonds publics : justice, administration, service public de l’audiovisuel et de la radio, éducation nationale, milieu associatif touchant des subventions. Les prises de positions idéologiques dans l’exercice de la mission financée par les contribuables seraient strictement interdites. Un collège de hautes personnalités indépendantes pourvu de pouvoir de sanction pouvant aller jusqu’à la destitution ou le retrait de financement, serait chargé de veiller à ce principe, valable évidemment aussi bien pour un camp politique que pour l’autre.
5/ Le relancer l’éducation nationale sur des bases nouvelles : Cela passe par une réforme globale de bon sens : renforcement du pouvoir des chefs d’établissement sur le choix des enseignants et sur le plan disciplinaire, autonomie des établissement, recentrage des programme sur les matières  fondamentales, français, mathématiques, langues étrangères, histoire, adaptation des cursus au rythme des élèves, développement des partenariat avec le monde de l’entreprise, valorisation de l’apprentissages tout en dépassant le clivage « manuel »/ « intellectuel » (choisir le beau et noble métier de menuisier par exemple, ne doit pas impliquer un renoncement aux formations de base et à la culture générale).
6/ Assurer l’ordre républicain : la prévention et la répression des atteintes aux biens et aux personnes en particulier les actes de violence et de barbarie, de même que le plafonnement de l’immigration au niveau des capacités d’accueil de la Nation doivent s’imposer comme des priorités absolues à l’ensemble des autorités de l’Etat : gouvernement, justice, administration. Le respect de la loi, de l’ordre républicain, ne doit plus se concevoir comme une obligation de moyens, mais comme une obligation de résultats, engageant les responsabilités individuelles: ministre, préfets, magistrats, policiers et gendarmes de haut rang.

P. Kosciuscko-Morizet : "Aucun sens" que Dailymotion reste française


Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur du site de vente en ligne priceminister.com, s'est insurgé vendredi matin sur Europe 1 contre la décision du gouvernement d'empêcher la vente du site de vidéo Dailymotion à l'américain Yahoo !.
"Nous sommes la risée d'Internet", a-t-il déclaré, expliquant que "Dailymotion est une boite globale, qui fait l’essentiel de son chiffre d'affaires hors de France. Elle a besoin d'un acteur mondial pour se développer. Si elle ne se vend pas, à Yahoo ! où à quelqu'un d'autre, elle finira par mourir".
Selon lui, le raisonnement de l'exécutif est insensé : "On a obligé Orange à acheter Dailymotion, et maintenant qu'ils veulent le revendre, en faisant un gros bénéfice, on leur interdit de le faire. Cela n'a pas de sens".
Au reste, pour Pierre Kosciusko-Morizet, "l'Etat n'a aucun moyen d'empêcher cette vente. Il peut dire qu'il n'est pas d'accord, mais en conseil d'administration, si les autres disent oui, ça se fera quand même".

Pierre Kosciusko-Morizet : « Dailymotion va mourir »

« On est la risée mondiale de l’Internet. » Pierre Kosciusko-Morizet, le frère de Nathalie, est indigné.
Le co-fondateur de PriceMinister ne comprend pas l’opposition d’Arnaud Montebourg à l’entrée de Yahoo à 75% dans le capital de Dailymotion.
Répondant aux questions de Rue89, il juge même cette décision « catastrophique » :
« La notion de “France” n’est plus économiquement pertinente. Les capitaux sont mondiaux aujourd’hui.
Aux Etats-Unis et au Japon, les entreprises lèvent beaucoup plus de fonds, beaucoup plus rapidement. Si on dit aux étrangers de ne pas investir, on ne pourra pas décoller.
C’est difficile de discuter avec des investisseurs étrangers quand nos ministres leur disent : “Rentrez chez vous, on veut vivre en autarcie.” On envoie un message catastrophique.
Si on ne veut pas des Etats-Unis en France, autant leur déclarer la guerre froide. Fermer les frontières, comme ça, c’est aberrant. »

« Si on était restés français, on serait morts »

Lui-même a décidé, en 2010, de vendre son site d’achat et de vente en ligne à Rakuten, premier site de commerce en ligne au Japon. Aujourd’hui, il est toujours PDG de PriceMinister, et ne regrette pas un instant la reprise par la société japonaise.
« C’est simple. Depuis le rachat par Rakuten :
  • le budget marketing a été multiplié par 2 ;
  • le nombre de salariés par 2 ;
  • le volume d’affaires par 3 ;
  • la taille des locaux par 2,5.
On a pu rejoindre un groupe mondial, ce qui nous a sauvés. Si on était restés français, on serait morts. »

« Dailymotion n’avait plus le choix »

Si Pierre Kosciusko-Morizet a pu rester à la tête de PriceMinister après son rachat par Rakuten, c’est, selon lui, en raison de la conception japonaise des affaires.
« Les Japonais pensent que pour leurs affaires en Europe, il faut des Européens. La culture des Américains, c’est le “one-size-fits-all”, ils pensent qu’on est à leur image. »
Il estime que que si Yahoo avait réussi à entrer à 75% dans capital de Dailymotion, un PDG américain aurait été placé à la tête du site de partage. Un moindre mal, selon lui :
« Dailymotion n’avait plus le choix, ils avaient besoin de se développer pour affronter la concurrence. Là, je pense que Dailymotion va mourir. “

    Que reste-t-il du "Moi président de la République" de François Hollande ?

    Des mots ou des actes ? La longue tirade formulée par François Hollande pour se démarquer de Nicolas Sarkozy n'a pas toujours été respectée à la lettre.

    Souvenez-vous, c'était le mercredi 2 mai 2012. François Hollandeassomme le président sortant d'une anaphore commençant à chaque reprise par "Moi président de la République". Quinze phrases qui sonnent comme autant de promesses dans la bouche de celui qui est désormais aux commandes depuis une année. Ont-elles été tenues ? C'est ce que nous avons voulu vérifier.
    Le président raté
    "Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée."
    Promesse non tenue. Était-ce seulement possible ? Devant le risque de se "couper de sa base" que sont les élus PS, le président a reçu en toute discrétion une dizaine de parlementaires le 19 avril. Ce genre de rendez-vous pourrait se renouveler de manière régulière.
    "Moi président de la République, je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur."
    Personne n'a encore rapporté un tel propos dans la bouche de François Hollande à l'égard de Jean-Marc Ayrault. En revanche, certains ministres ne se sont pas privés de remettre en cause l'autorité de leur chef de file, obligeant ce dernier à s'affirmer. Les exemples sont légion : Ayrault a dû "recadrer" Dominique BertinottiCécile DuflotVincent Peillon et, à plusieurs reprises, Arnaud Montebourg, le plus trublion d'entre tous. Une cacophonie qui, in fine, rejaillit sur l'autorité de l'exécutif.
    "Moi président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien."
    Le président n'a a priori pas répété le comportement de son prédécesseur, qui s'était affiché au très chic hôtel Bristol en 2009 afin de soigner ses relations avec les généreux donateurs de l'UMP.
    "Moi président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante. Je ne nommerai pas les membres du parquet, alors que l'avis du Conseil supérieur de la magistrature n'a pas été dans ce sens."
    Une circulaire de politique pénale a été prise en ce sens par Christiane Taubira, ministre de la Justice, en septembre. Elle prévoit que le garde des Sceaux définit "la politique pénale au travers d'instructions générales et impersonnelles", mais ne donne plus d'instructions individuelles sur les affaires en cours. "Je souhaite que le parquet, grâce à un nouveau mode de nomination où serait inscrite dans la loi l'impossibilité de passer outre à un avis négatif du Conseil supérieur de la magistrature, puisse mener une action publique efficace, cohérente à l'impartialité renforcée", peut-on lire. Ces dispositions doivent être entérinées dans la future loi constitutionnelle portant réforme du Conseil supérieur de la magistrature. Obstacle prévisible : son adoption demande une majorité des trois cinquièmes (Assemblée et Sénat), elle nécessite donc le soutien d'une partie de la droite.
    "Moi président de la République, je n'aurai pas la prétention de nommer les présidents des chaînes publiques. Je laisserai ça à des instances indépendantes."
    Le pouvoir de nomination des présidents de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France) revient depuis 2009 au président de la République. Un projet de loi doit être présenté dans le courant du mois de mai afin de transmettre cette prérogative au CSA. Suffisant pour balayer le doute des nominations politiques ? Pas sûr : le nouveau président du CSA, Olivier Schrameck, a été nommé en janvier par... François Hollande lui-même.
    "Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire."
    Voilà une assertion difficilement vérifiable dans les textes de loi. Sur le moment, il faisait référence en creux à la présidence de Nicolas Sarkozy souvent qualifiée de "bling-bling" et à ses expressions pas toujours très dignes de sa fonction, "casse-toi, pauvre con" en tête.
    "Moi président de la République, j'aurai aussi à coeur de ne pas avoir de statut pénal du chef de l'État, je le ferai réformer."
    Seule l'immunité civile du président de la République pourrait être supprimée (pour l'essentiel, les conséquences de cette responsabilité sont le versement de dommages et intérêts). Le gouvernement s'est néanmoins empressé d'encadrer cette possibilité nouvelle d'attaquer en justice le chef de l'État : une autorisation préalable de la Commission des requêtes sera nécessaire. Quant au volet pénal, l'immunité devrait rester la règle. Jusqu'à aujourd'hui, en vertu de l'article 67 de la Constitution, le président ne peut pas être cité ou convoqué au cours d'un procès.
    "Moi président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire."
    Mission accomplie. Sur les trente-huit ministres, dix-neuf sont des femmes. En revanche, la composition des cabinets ministériels, à l'image de l'Assemblée, est avant tout masculine, notamment parmi les plus hautes fonctions.
    "Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres."
    Une charte de déontologie, de deux pages, a bien été signée par toute l'équipe du gouvernement Ayrault après le premier conseil des ministres. Cette charte de déontologie a cependant rapidement démontré ses limites avec l'affaire Cahuzac. Les mensonges et tricheries fiscales de l'ex-ministre de Budget ont en effet incité François Hollande à aller vers une "moralisation de la vie politique" à marche forcée.
    Dans un premier temps, tous les ministres ont été sommés, sur la base de leur bonne foi, de révéler au public leur patrimoine. Puis, lors du conseil des ministres du 10 avril, plusieurs projets de loi ont été dévoilés. Ils ont pour objectif d'instaurer une "haute autorité, totalement indépendante", chargée de contrôler les déclarations de patrimoine et d'intérêts avec de vastes pouvoirs d'investigation (possibilité d'auto-saisine, réquisition des services fiscaux...).
    "Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local."
    Si l'on s'en tient aux faits, François Hollande aurait dû parler de mandat local "exécutif". Car si les ministres ont dû démissionner de leur fonction de maire, maire adjoint ou président de collectivité territoriale (comme Manuel Valls à Évry, par exemple), ils peuvent cependant rester "simples" conseillers. Et continuer, ainsi, de cumuler fonctions nationale et locale. La formule du président était donc trop imprécise, ou trop ambitieuse : elle n'a donc été respectée qu'à moitié.
    "Moi président de la République, je ferai un acte de décentralisation, parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d'un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés."
    Trois projets de loi distincts ont été dévoilés sur le sujet lors du conseil des ministres du 10 avril. Avec beaucoup de retard, ils constituent l'"acte III de la décentralisation" et devraient entamer la navette parlementaire fin mai. Ce "tronçonnage" en plusieurs volets est censé réduire les oppositions des élus, qui défendent leurs prérogatives locales. 
    Néanmoins, les propositions ont déjà été largement édulcorées par rapport aux promesses formulées sur la feuille de route du candidat. Par exemple, elles ne suppriment aucun échelon administratif du fameux "mille-feuille territorial". Elles en créent même un nouveau, avec l'apparition de métropoles au statut particulier (Paris, Lyon et Aix-Marseille-Provence).
    "Moi président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats, et que nous puissions régulièrement avoir une discussion sur ce qui relève de la loi ou de la négociation."
    Le vote par l'Assemblée du projet de loi sur la sécurisation de l'emploi fait figure d'épreuve grandeur nature pour tester cet engagement. Le texte de loi résulte en effet de l'accord signé le 11 janvier entre les partenaires sociaux (du côté du patronat : la CGPME et l'UPA ; du côté des syndicats de salariés : la CFDT, la CFTC et CFE-CGC). Si l'essentiel du projet a déjà été validé par les députés, des voix se sont élevées parmi certaines organisations qui dénoncent les coups de griffe portés au texte par certains amendements. Quant à la CGT et à FO, elles sont carrément hostiles à l'accord. Mais le dialogue ne peut pas toujours déboucher sur le consensus... surtout en France !
    "Moi président de la République, j'engagerai de grands débats, on a évoqué celui de l'énergie. Il est légitime qu'il puisse y avoir sur ces questions-là de grands débats citoyens."
    Tout dépend de ce que François Hollande appelle "grand débat". Si par "grand" le président veut dire "important", alors, oui, le débat national sur la transition énergétique (DNTE), mené depuis janvier par la ministre de l'Écologie Delphine Batho, est un enjeu décisif pour l'économie verte. Mais s'il entend par là qu'un nombre non négligeable de citoyens s'emparent du sujet, alors on peut être plus sceptique.
    Pour ne prendre que cet exemple, la loi programmatique sur la transition énergétique sera-t-elle vraiment le fruit de contributions de l'ensemble de la société ? À vérifier à la fin de l'année.
    "Moi président de la République, j'introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pour celles de 2017, car je pense qu'il est bon que toutes les sensibilités politiques soient représentées."
    Le rapport commandé à l'ex-Premier ministre Lionel Jospin préconisait en novembre une dose de proportionnelle de 10 % pour les législatives. Depuis, la proposition est sortie des écrans radars...
    "Moi président de la République, j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais je ne m'occuperai pas de tout et j'aurai toujours le souci de la proximité, avec les Français."
    "Ne pas s'occuper de tout"..., une parole sur laquelle le président est peut-être en train de revenir. Car c'est parfois bien ce qui lui est reproché : ne pas paraître assez concerné ! Pour la proximité, on peut dire que le président normal la cultive par ses nombreux déplacements sur le terrain, surtout depuis le début de l'année. Mais dans les esprits, l'éloignement s'agrandit de plus en plus entre les Français et leur chef : seuls 24 % d'entre eux lui faisaient confiance au début du mois

    Pour Fillon, "le quinquennat est en miettes"


    François Fillon affirme que "François Hollande conduit le pays à la catastrophe" et redoute "une décomposition psychologique et morale du pays", dans une interview au Figaro magazine à paraître vendredi. "Si François Hollande ne prend pas très rapidement la mesure de la situation, et si la droite n'est pas en mesure de canaliser les aspirations populaires, je crains une atomisation de notre République qui rendrait la France très difficile à gouverner", affirme l'ancien Premier ministre, placé en tête des personnalités d'avenir (ex aequo avec Manuel Valls), selon un sondage TNS Sofres publié dans le même magazine.
    Selon lui, "le quinquennat est en miettes, brisé, comme les espoirs que ses électeurs avaient mis dans l'élection de François Hollande". M. Fillon reproche au chef de l'Etat un "manque de courage", de "mauvaises décisions", "un mélange de faiblesses et d'erreurs".
    "Aujourd'hui, il y a un désaccord et un désamour historique entre un Président et la société française. On attendait Gehrard Schröder ou Pierre Mendès France, on a eu René Coty. François Hollande est en situation d'échec sur tous les sujets", économique, financier, moral et politique. 
    Fillon c'est le retour de la droite qui culpabilise de ne pas être de gauche , alors sans façon.

    En France, l’euthanasie existe déjà !

    En France, l’euthanasie existe déjà !


    Cela se passe aujourd’hui et maintenant, quelque part en France, en pleine légalité et par application de la loi Leonetti. Un jeune homme – appelons-le Hervé – dans le coma depuis plusieurs années après avoir été victime d’un accident de la route, a fait l’objet d’une décision d’« arrêt de soins ». Non pas des soins d’acharnement, d’interventions lourdes et pénibles. Non : on lui a supprimé la nourriture, et réduit de manière drastique la quantité de liquide administrée. De 3 litres en 24 heures, son hydratation a été ramenée à quelque 100 ml sur la même période.
    Il n’y a qu’une issue possible, c’est l’issue recherchée : la mort.
    En France, aujourd’hui, alors qu’on fait mine de débattre autour de l’euthanasie, le corps médical peut décider de faire mourir un malade de faim et de soif, et les proches n’y peuvent rien. Ils ne peuvent que le regarder partir, la mort dans l’âme, bouleversés de voir que cette mort est voulue et organisée pour elle-même. C’est la définition de l’euthanasie. « Euthanasie par omission », en l’occurrence. Mais euthanasie quand même.
    Coma ? Le jeune homme était en effet dans un état de coma profond après son accident. Puis, doucement, il est remonté au palier du coma végétatif. Et aujourd’hui, il est au stade du coma pauci-relationnel : cela veut dire qu’il est incapable de réagir de manière suivie à des instructions simples mais qu’il possède la conscience de son environnement, cette conscience fût-elle minimale. En particulier, il suit ses visiteurs des yeux. Dans ce type de coma, on constate une interaction avec l’environnement et notamment des réponses aux stimulations verbales, surtout lorsque la voix entendue est celle d’un membre de la famille. Il a été démontré par plusieurs études publiées par Neurology que les patients en état de conscience minimale perçoivent les émotions et la douleur.
    Cela ajoute à l’horreur de la situation. Les médecins qui ont pris la décision, depuis plusieurs jours déjà, de supprimer l’alimentation et une grande partie de l’hydratation de Hervé n’ont pas même l’excuse de se réfugier derrière l’inconscience, réelle ou supposée, d’un malade plongé dans un coma dépassé, d’un coma profond sans retour.
    Et les proches le savent bien, qui voient Hervé perdre des forces de jour en jour – et pleurer lorsqu’il les entend entrer dans sa chambre d’hôpital.
    Il pleure ? Mais c’est qu’il a de la conjonctivite, assurent les médecins.
    Car il n’y a pas beaucoup de sympathie pour les proches de la part de ceux qui, « collégialement » comme le veut la loi Leonetti, ont pris la décision d’arrêter les « soins » de Hervé – soins qui ne sont pas extraordinaires, et que nul n’est obligé d’accepter ou de fournir, mais soins ordinaires : apporter le minimum pour le confort d’un patient, ce qu’on ne devrait refuser à aucun être humain qui souffre : un abri, de quoi s’alimenter, de quoi boire.
    Peu importe que cette alimentation soit apportée autrement que par la bouche, dès lors que cela ne fait pas inutilement souffrir le patient – qui est par ailleurs en bonne santé.
    Les proches… Dans ce cas précis, c’est l’épouse du jeune homme qui a approuvé, peut-être demandé que la vie de son mari s’arrête là. Les parents, la famille de Hervé n’ont pas été consultés (la loi Leonetti le prévoit pourtant). Ils ont été mis devant le fait accompli. Et ont appris fortuitement que le processus avait déjà été mis en place. C’est la colère, la tristesse, l’indignation. Ils ont eu beau le faire savoir, le corps médical est implacable. Leur voix ne compte pour rien.
    Et un jeune homme se meurt de mort lente, délibérément tué dans un hôpital français.
    On peut supposer que, catholique, il n’aurait pas voulu de cette fin et ses larmes le confirment. La loi demande que l’on recherche la volonté du patient, s’il pouvait l’exprimer. Mais cela n’oblige non plus à rien.
    On s’accorde en général à dire que la loi Leonetti de 2005 est une loi d’« équilibre » et respectueuse de la vie. Très peu de voix médiatiques se sont élevées – hormis celles de Présent, d’Yves Daoudal – à l’époque de son adoption pour dénoncer la légalisation de l’euthanasie qui y est discrètement mais réellement présente.
    Le cardinal Vingt-Trois s’était associé au Grand rabbin David Messas, en 2009, pour le mettre en lumière. C’était déjà tard mais c’était courageux et juste :
    « Le fait de ne pas entreprendre (ou de ne pas maintenir) pour un malade déterminé, tel ou tel traitement médical, ne dispense pas du devoir de continuer à prendre soin de lui. Juifs et catholiques, nous jugeons qu’il est de la plus haute importance de chercher le moyen et la manière les plus adéquats d’alimenter le malade, en privilégiant dans toute la mesure du possible la voie naturelle, et en ne recourant aux voies artificielles qu’en cas de nécessité. Seules des raisons graves dûment reconnues (non assimilation des nutriments par l’organisme, souffrance disproportionnée entraînée par l’apport de ceux-ci, mise en danger du malade du fait de risques d’infection ou de régurgitation) peuvent conduire dans certains cas à limiter voire suspendre l’apport de nutriments. Une telle limitation ou abstention ne doit jamais devenir un moyen d’abréger la vie. »
    Le cas de Hervé rappelle en de nombreux points celui de Terri Schiavo aux Etats-Unis, qu’on a laissée mourir de faim et de soif parce que son mari en avait obtenu le droit par voie judiciaire, contre la volonté de ses proches. Son calvaire et son décès, huit jours avant celui de Jean-Paul II, avaient profondément remué la société américaine. Le Vatican avait clairement dénoncé le processus comme une « euthanasie par omission », aussi répréhensible que n’importe quelle euthanasie dite « active ».
    En France, c’est le silence qui est de mise – car on imagine que le cas de Hervé est loin d’être isolé. Et si j’ai choisi pour cet homme le prénom de Hervé, pour protéger son identité et celle de sa famille, c’est en pensant à Hervé Pierra, resté dans le coma après une tentative de suicide par pendaison : il est mort dans d’atroces souffrances après une semblable privation de nourriture. Ses parents et le lobby de l’euthanasie en tirent argument pour réclamer le « droit de mourir », de mourir vite.
    Mais c’est la vie qui mérite d’être protégée et entourée des meilleurs soins possibles, sans quoi la société humaine devient barbare, décidant elle-même qui peut vivre et qui doit mourir.

    Ayrault publie le bilan de Hollande


    Le Premier ministre a mis en ligne jeudi un état des lieux de 51 pages des 60 engagements du candidat socialiste. Il sera dimanche sur TF1. L’exécutif a planifié sa communication pour parer aux critiques.
    Quatre jours avant le 6 mai, Jean-Marc Ayrault a publié jeudi en fin de journée sur le site Internet du gouvernement un bilan des 60 engagements du candidat Hollande, sous la forme d'un document de 51 pages. Le Premier ministre n’aura donc pas attendu l’anniversaire officiel du second tour l’élection présidentielle pour lancer une séquence de communication. L’exécutif avait fait savoir qu’il n’organiserait pas de festivités pour les "un an" du pouvoir socialiste. Mais il saisit l’occasion de mener une campagne pour défendre son action, alors que sa cote de popularité est au plus bas et le chômage au plus haut. "C’est un point d’étape", dit-on sobrement à Matignon. Il vise aussi à anticiper les critiques et un éventuel regain de "Hollande bashing".
    les cramoisis des sondages
    Jean-Marc Ayrault sera ainsi dimanche soir au journal de 20 Heures de TF1. Il répondra aux questions de Claire Chazal. Son entourage souhaite que cette émission permette à la fois d’évoquer les chantiers réalisés mais aussi de tracer les perspectives des prochains mois. Au même moment, les services du Premier ministre mettront en ligne d’autres éléments illustratifs du bilan sous forme d’infographies "accessibles au grand public", sur quelques thèmes. Tant sur TF1 que sur Internet, Matignon veut toucher le plus grand nombre en évitant "d’être  technos et de trop parler de chiffres", dit-on rue de Varenne.

    Ayrault n'ira pas au "forum" du PS

    Le chef du gouvernement a annulé sa venue dimanche au "forum" organisé à Soustons dans les Landes par le PS et le MJS, "pour des raisons d’agenda", assurent ses proches. Il s’épargne ainsi des images d’une réunion entre socialistes pour préserver celles du plateau de TF1. Plusieurs ministres feront néanmoins le déplacement.
    Lundi matin, jour anniversaire de son élection,  François Hollande réunira l’ensemble du gouvernement pour un séminaire de travail à l’Elysée. Le président de la République donnera à son tour les perspectives à ses troupes. "Mais il ne s’agit pas de l’équivalent d’une rentrée parlementaire où l’on fixe le calendrier des textes", précise-t-on. Certains ministres envisagent de tenir des conférences de presse pour faire valoir leurs douze mois en poste, d’autres occuperont les plateaux télés, comme Pierre Moscovici sur i-Télé, ou les studios de radio.

    "Je veux renouer avec l’excellence de notre système de santé"


    HOLLANDE, UN AN APRÈS - Chaque jour, du 22 avril au 6 mai, leJDD.fr revient sur l’une des 60 promesses de campagne de François Hollande. Le président a-t-il tenu sa parole? Aujourd'hui, ses trois engagements sur la santé.

    "Je favoriserai une meilleure répartition des médecins (...) dans chaque territoire"

    ENGAGEMENT 19 - Pour lutter contre les déserts médicaux, François Hollande s'était engagé à créer de pôles de santé de proximité dans chaque territoire. 

    "Je sécuriserai l’accès aux soins de tous les Français"

    ENGAGEMENT 20 - François Hollande s’est engagé à encadrer les dépassements d’honoraires et à supprimer le droit d’entrée dans le dispositif de l’aide médicale d’État. 

    "Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable (...) puisse demander (...) à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité"

    ENGAGEMENT 21 - François Hollande souhaitait la mise en place d'une "procédure" avec l'accord du patient, de sa famille et l'avis de médecins, pour "encadrer" l'assistance médicalisée à la fin de vie.