Arpenteur de continents, petit carnet de croquis et mini-boîte d'aquarelles en poche, chasseur de rêves, Jean-Louis Dumas, le charismatique PDG du groupe Hermès, retiré pour raison de santé en 2006, est mort à Paris, samedi 1er mai, à 72 ans.
Homme de synthèse, également doté du sens des affaires et du talent du poète, marchand et stratège avisé, artiste accompli, Jean-Louis Dumas a propulsé l'entreprise familiale au rang de multinationale présente sur les cinq continents. Après avoir été directeur général d'Hermès durant sept ans, sous la houlette de son père, il a tenu seul pendant près de trente ans les rênes de l'ancien sellier du 24, faubourg Saint-Honoré, à Paris, devenu la griffe emblématique de l'excellence du "fait main" français, créé par son arrière-arrière-grand-père, Thierry Hermès, en 1837.
Mais c'est moins de cette place unique qu'il s'est taillé dès les années 1980 dans l'univers du luxe dont il aimait parler, que de cette volonté de maintenir l'artisanat au coeur de l'entreprise Hermès. Par-dessus tout, c'était la magie de l'objet qui l'occupait, et ces savoir-faire qu'il a su faire vivre en dépit de la machine à broyer industrielle.
Jean-Louis Dumas aura assuré l'indépendance et la réussite financières de l'entreprise comme la cohésion familiale. Sept cousins et cousines occupent encore des postes-clés, dont son fils, Pierre-Alexis, à la direction artistique générale du groupe Hermès. La famille détient 74 % du capital après l'introduction en Bourse que Jean-Louis Dumas mena avec succès en 1993. La valeur corrigée de l'action équivalait alors à 5 euros ; elle est à 100 aujourd'hui. En dix-sept ans, le chiffre d'affaires a été multiplié par quatre, le bénéfice net par dix.
Jean-Louis Dumas a veillé à équilibrer les présences à l'étranger autour de trois grands pôles : l'Asie, l'Europe et les Etats-Unis. Déjà trente-six boutiques sont ouvertes en Chine, dans le sillage du Japon, où Hermès, présent dès 1961, avait implanté une trentaine de magasins en 1989.
L'INDE, PAYS D'ADOPTION
Né à Paris en 1938, Jean-Louis Dumas passe sa licence en droit et sciences économiques (Paris, 1959) et son diplôme de sciences politiques Paris (IEP, section Ecofi, 1960). Il est brièvement sous les drapeaux en Algérie, juste avant les accords d'Evian.
Son premier grand voyage, en 1959, pour l'Inde, via l'Afghanistan, à bord d'une 2 CV, un Paris-Katmandou sponsorisé par Citroën, le marquera à vie. L'Inde est son pays d'adoption, vers lequel sans cesse il revient et où il ne compte pas les amis. Jusqu'à Indira Gandhi, qu'il aide à organiser, en 1985, l'Année de l'Inde en France.
En 1962, il épouse la Grecque Rena Gregoriadès. De la Grèce, il aime tout : les gens, la mythologie, la culture dans ce qu'elle a de généreux et de spontané. Sa maison d'Egine est toujours pleine d'amis et d'enfants. L'hospitalité était du reste une de ses grandes qualités : ses deux enfants, Pierre-Alexis et Sandrine, ont souvent pesté, à Paris, de devoir laisser leur chambre aux amis de passage.
Cinquante ans durant, jusqu'à la mort de Rena, voilà tout juste un an, le couple, fusionnel, partage un amour complice et la même obsession pour la perfection de l'ouvrage : Rena, architecte d'intérieur et designer, a conçu et meublé les 300 magasins Hermès à travers le monde, dont ce beau pavillon de verre construit en 2001 à Tokyo par Renzo Piano, devenu un intime.
Ce 1er mai 2010, Jean-Louis Dumas serait parti porter du muguet à sa femme, comme il le faisait chaque année, se console Pierre-Alexis. C'est ce fils cadet, né en 1966, marié, père de trois enfants, entré chez Hermès en 1992, qui lui emboîte le pas. Sandrine, sa fille aînée, née en 1963, mariée, deux fils, est comédienne et réalisatrice : en 2005 elle mettait en scène Anouk Aimée et Philippe Noiret dans Love Letters, d'A. R. Gurney. Elle tourne actuellement L'Invention des jours heureux, avec Katia Golubeva et Tien Shue.
Après une année passée à New York comme "assistant acheteur" chez Bloomingdale's, Jean-Louis Dumas arrive chez Hermès, en 1964. A 26 ans, quatrième de six enfants, il est baigné par l'aura de son grand-père, Emile Hermès, par son charisme, sa bonté, son raffinement, sa droiture, sa manière de marier fantaisie et réflexion. Des traits de caractère dont il a hérité.
En 1971, il est nommé directeur général, sous la coupe de son père, Robert Dumas, l'un des trois gendres d'Emile Hermès, lequel avait quatre filles, qui dirige l'affaire. Déjà Jean-Louis veut développer Hermès partout à l'étranger, imposer son style, avec une énergie débordante.
En 1978, il devient président du groupe Hermès. Très vite, il est présent sur tous les continents. Il fait sien le dicton Meiji : "Secouons la tradition pour la nourrir." Il redéploie les activités de la soie, du cuir, du prêt-à-porter, ajoute de nouveaux métiers aux techniques traditionnelles. Jean-Louis Dumas crée la filiale horlogère La Montre Hermès SA, à Bienne, en Suisse. Il lance l'émail et la porcelaine, acquiert le bottier anglais John Lobb, le cristallier Saint-Louis et l'orfèvre Puiforcat. Son choix de Jean Paul Gaultier, le trublion de la mode, pour dessiner les collections féminines fut aussi détonnant que concluant : quand Gaultier commence à jouer avec les cuirs et soies de la griffe, sa fantaisie fait mouche, et les ventes de ce secteur explosent.
SAGESSE ÉCONOMIQUE
Patrick Thomas, que Jean-Louis Dumas a nommé gérant d'Hermès International, en 2006, avant son retrait, salue "sa très grande sagesse économique : il veillait à l'indépendance plus qu'à la rentabilité, avec une trésorerie positive. La presse, qui le lui reprochait, aujourd'hui l'encense. Les événements lui ont donné raison".
Excellent homme d'affaires, à la fois gérant et directeur artistique, Jean-Louis Dumas avait les deux fonctions. "Avisé et prudent, il a pris le pouvoir en 1978 et su donner à cette grosse maison d'artisanat qu'était Hermès une dimension internationale, alors que le marché du luxe n'existait pas encore. Il a été l'artisan de la maîtrise des métiers." Aujourd'hui, Hermès fabrique 80 % des objets et produits vendus sous son nom. Les savoir-faire qu'il a acquis en passant des accords avec les fournisseurs, jusqu'à les racheter, sont la grande force de la marque.
Très tôt, Jean-Louis Dumas a considérablement développé la communication en la centrant sur l'objet lui-même. C'est ce qui fédère les équipes et les artisans d'Hermès. Dans la maison, il est adulé : il préfère mêler humour et poésie plutôt que de parler chiffres. A un analyste financier qui le questionnait sur sa stratégie financière, il répond : "Que mes petits-enfants soient fiers de moi."
Doué d'un humour décapant, adorant faire le pitre, Jean-Louis Dumas était un chef de bande qui savait entraîner ses troupes derrière lui. Ses yeux rieurs, pleins de malice, allaient avec son goût de la fête. Entre le Pont-Neuf le pont des Arts, à Paris, il organisa en 1987 un gigantesque feu d'artifice pour les 150 ans de la maison.
C'est Jean-Louis Dumas qui a lancé l'idée du thème annuel, fil conducteur des collections... et toujours l'occasion de joyeuses fêtes. Une fois l'an, il embarquait ses équipes à la rencontre des artisans du bout du monde, en Inde, au Japon, en Tunisie, l'occasion encore de tisser des liens.
En 2008, sa fille Sandrine trie des centaines de photos pour exposer son travail photographique en noir et blanc à la Maison européenne de la photographie, à Paris. Scènes de vie, images volées au cours de ses voyages : pendant quarante ans, son appareil aura été son compagnon fidèle. Jean-Louis Dumas le sortait à tout bout de champ, sans déranger. "Taquin, tendre, malicieux, vif, noisette. Mon père a toujours réfléchi par les yeux, il a l'oeil communicatif et bavard. Il n'a jamais cessé de regarder, d'observer, d'absorber ce qu'il voyait, pour ensuite le partager. Il aimait établir des passerelles, créer des liens entre son travail et le reste du monde... Mon père a toujours été curieux, c'est probablement sa plus belle qualité, la maîtresse poutre de son histoire qui a guidé sa route et ses choix", écrivait-elle en préambule.
Au questionnaire de Proust, quand on lui demandait où il voudrait vivre, Jean-Louis Dumas répondait : "Partout." Il voulait mourir "jeune, le plus tard possible". A sa manière, il aura réussi cela aussi : avoir toujours 20 ans.
Florence Evin
lundi 3 mai 2010
Jean-Louis Dumas, ancien PDG du groupe de luxe Hermès
Jean-Louis Dumas, ancien président d'Hermès, est mort
Jean-Louis Dumas, ancien président d'Hermès, est mort. Ce patron atypique, connu pour son humour, sa culture et une grande curiosité, a dirigé le célèbre sellier, en assurant également la direction artistique, vingt-huit ans durant, de 1978 à 2006. "Je suis président d'Hermès mais aussi directeur artistique. Mon travail est de faire entrer dans la maison des talents pour tous nos métiers, des montres à la sellerie aux arts de la table, etc.", racontait-il peu avant de quitter ses fonctions, recevant dans son bureau du dernier étage d'Hermès, au 24, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, avec terrasse sur laquelle poussent salades, plantes et pommiers. "Mon rôle est d'embellir le jardin avec des talents créatifs et des savoir-faire exceptionnels."
Il savait aussi mettre en avant le travail des artisans de la maison. En 2003, lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe, des ouvriers maroquiniers avaient travaillé sur la scène du Palais des Congrès, leurs gestes étant filmés et présentés sur des écrans géants. Quelques années avant son départ, il avait fait voyager près de 500 collaborateurs d'Hermès dans une cinquantaine de pays pour nourrir leur imagination et leur créativité.
Membre de la cinquième génération issue du fondateur de la maison créée en 1837 – son père avait épousé une des quatre filles d'Emile Hermès, petit-fils de Thierry Hermès –, Jean-Louis Dumas était l'âme de la maison, même s'il s'en défendait. "Je ne crois pas au leader incarné." Hermès, c'était aussi pour lui le chic, qu'il définissait comme "cet état de grâce dans lequel on est quand on sait porter un sac à main, une robe, un manteau".
Sous sa direction, la maison familiale est devenue un groupe mondial, pesant plusieurs milliards d'euros, prenant des participations dans Leica ou Jean-Paul Gaultier SA. En mai 2003, Jean-Louis Dumas avait encore une fois pris tout le monde à revers en faisant venir Gaultier, le plus déjanté des couturiers français. Sa mission : donner un coup de fouet à la ligne de prêt-à-porter féminin de la maison. Certains crient au loup, lui veut briser l'image d'une maison "établie dans la dignité" et combattre cette "idée reçue que ce qui peut être recherché exclut la fantaisie". Pari réussi. Les défilés sont pris d'assaut. Les ventes augmentent.
Jean-Louis Dumas était également un patron très exigeant. Rien ne sortait sans son approbation. Il avait été élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur. Chaque année, ce passionné de dessin décidait seul du thème de l'année retenu, dictant l'inspiration des différents secteurs de la maison. Affecté depuis plusieurs années par la maladie, c'était encore lui qui avait décidé de mettre fin à ses fonctions de gérant et directeur artistique au sein du groupe.
Grand emprunt : dix conventions d'investissement validées
Dix conventions d'investissement, d'un montant de 6,85 milliards d'euros, ont été validées lundi par le gouvernement dans le cadre du "grand emprunt" appelé à financer pour 35 milliards de projets d'avenir en France.
Ces dix conventions entre l'Etat et ses opérateurs (Oseo, Ademe...), agréées lors d'un comité interministériel présidé par François Fillon, représenteront au total près de 16 milliards d'euros sous l'effet des financements privés qu'elles déclencheront, selon un document diffusé par Matignon.
"Maintenant que l'activité économique repart, que nous allons progressivement sortir du plan de relance, nous devons investir sur les secteurs les plus prometteurs pour l'avenir de l'économie française", a souligné le Premier ministre lors d'une conférence de presse.
Les premiers appels à projets au titre de ces conventions, transmises lundi pour approbation aux commissions compétentes de l'Assemblée et du Sénat, seront lancés en juin.
Ils concernent notamment les domaines de la recherche, de la santé et des biotechnologies, des énergies renouvelables, du nucléaire (réacteur Jules Horowitz à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône).
Ils portent en outre sur la création d'un dispositif d'aide à la réindustrialisation (200 millions d'euros) et la création d'un fonds d'investissement dans les entreprises sociales et solidaires (100 millions).
Pour les particuliers, un fonds d'aide à la rénovation thermique des logements, d'un montant de 500 millions d'euros, sera disponible en septembre. Il devrait bénéficier à 300.000 foyers modestes, selon François Fillon.
Un milliard d'euros est prévu pour les "équipements d'excellence des laboratoires de recherche", 1,55 milliard pour les infrastructures de recherche dans la santé et les biotechnologies et 1,35 milliard pour les démonstrateurs de recherche dans les énergies renouvelables.
"POUR CHAQUE EURO INVESTI UN RETOUR"
Oseo, la banque des PME, sera dotée d'un milliard d'euros supplémentaire pour développer son activité et 500 millions d'euros de "prêts verts" seront accordés aux entreprises afin d'adapter leur outil de production aux exigences du développement durable. Ces derniers sont "immédiatement opérationnels".
S'agissant du volet prioritaire - enseignement supérieur et recherche (19 milliards d'euros) -, "une première vague d'appels à projets aura lieu début juin pour les équipements d'excellence et les biotechnologies", a précisé le chef du gouvernement.
"Les premiers lauréats seront désignés à partir du dernier trimestre de 2010. Pour les autres projets, une deuxième vague interviendra courant juin et les résultats seront connus entre la fin de l'année 2010 et le premier trimestre 2011", a-t-il ajouté.
Au total, une quarantaine de conventions verront le jour d'ici à l'été, sous le pilotage du commissaire général à l'investissement, René Ricol, et d'un "comité de surveillance des investissements d'avenir" composé de huit parlementaires et de huit personnalités, telle Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine.
"Nous voulons que les choses avancent vite (...) et en même temps, nous voulons que la sélection des financements soit extrêmement rigoureuse", a expliqué François Fillon.
"Nous voulons qu'il y ait pour chaque euro investi un retour", a-t-il poursuivi, n'excluant pas des "échecs" malgré une sélection "sévère".
Le gouvernement en attend des "effets en termes de croissance à horizon 2011-2012-2013".
"Il ne s'agit pas de dépenser d'un côté l'argent que nous économisons de l'autre, c'est toute la différence entre la rigueur et une gestion sérieuse", a répété le Premier ministre. (Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)
Burqa ban is a revival of an older European battle against religion
The Belgian burqa ban, which comes with France preparing a similar move and after the outlawing of minarets in Switzerland, will be seen by the Arab world as a further sign of Islamophobia sweeping Europe.
There is undoubtedly an element of truth in such criticism.
In France, President Sarkozy has been wavering over the proposed burqa ban for months but appears to have come down in favour of it in an attempt to win back voters from the ultra-right National Front. Details of the proposed law revealed today in Le Figaro, suggest that the authorities are considering a fine of up to €150 (£130) for anyone concealing their face behind a burqa or other Muslim veil. It would also impose a maximum fine of €15,000 on anyone forcing a third party to wear a burqa.
His decision to authorise legislation prohibiting the full Muslim veil in public comes after the disastrous performance of his centre-right allies in last month's regional elections, particularly in the working-class areas that backed him in the 2007 presidential election.
The hard-line approach to Islam was highlighted last weekend as ministers threaten ed to deprive a Muslim butcher of his French nationality for alleged polygamy. It is designed, in part at least, to pander to the populist sentiment summed up the slogan: ''La France, tu l'aimes ou tu la quittes (France, you love it or you leave it).''
Similarly, the ban on Minarets in Switzerland, approved in a referendum last year, was driven by populist, right-wing politicians — as is a move to outlaw the burqa in the Netherlands.
But it would be an error to stigmatise all supporters of the burqa ban as racist, for the issue strikes at the heart of national identity in France, Belgium and elsewhere in Europe.
The French Republic, for instance, was built in opposition to the Catholic Church as much as in rebellion against the monarchy.
The battle between priests and secular primary school teachers — waged in villages across the country throughout the 19th century — was decisive in shaping the nation's political psyche.
It turned France into a country where religion was accepted, but distrusted by the republican institutions.
Politicians, commentators, but also swaths of French public opinion, see radical Islam as a challenge to the secular state and to the values that it is supposed to promulgate — liberty, equality, fraternity.
Why fight off the invasive hand of one religion, Christianity, only to see its citizens fall into the grip of another, Islam?, the argument goes.
Supporters of the ban say the burqa is an affront to the freedom of women, an insult to the notion of sexual equality and an obstruction to fraternal communication.
It also presents immense practical difficulties in a country where you have to prove your identity to withdraw money in a bank, to pick your child up from school or to show your monthly buss pass.
Les agences de notation dans le collimateur de Christine Lagarde
Christine Lagarde, la ministre de l'économie, a affirmé, lundi 3 mai sur Europe 1, qu'il "faut contrôler plus" les agences de notation, dont le rôle est mis en cause dans la crise grecque, et "s'assurer qu'elles respectent les règles". "On ne dégrade pas un pays dans les conditions où sa notation a été dégradée, c'est-à-dire quinze minutes avant la clôture [des marchés] pour précipiter des achats ou des ventes", a-t-elle reproché.
Le rôle des trois grandes agences de notation, Standard & Poor's (SP), Moody's et Fitch, a déjà fait l'objet de critiques de la part du FMI, de l'Elysée ou encore de la Commission européenne, alors que la dégradation des notes de la Grèce ou de l'Espagne a contribué à faire plonger les marchés financiers ces derniers jours. "Je vais publier dans les tout prochains jours des documents suffisants pour autoriser l'Autorité des marchés financiers, qui est une espèce de gendarme de la Bourse, à contrôler les agences de notation et à vérifier en particulier qu'elles respectent des règles déontologiques", a annoncé Mme Lagarde. L'Union européenne a déjà décidé de durcir la surveillance des agences de notation avec une directive adoptée il y a un an et qui devrait entrer bientôt en vigueur.
Evoquant le plan d'aide à la Grèce, la ministre affirme que "c'est massif, c'est lourd, c'est un signal très fort au marché pour indiquer qu'il n'y a pas de spéculation à faire sur la Grèce et qu'il faut laisser ce pays se redresser". "Cela protège les Grecs et les immunise de tout risque financier pendant les deux premières années à 100 %", précise la ministre, ajoutant que "la contribution française au plan total sur les trois années" s'élève à "16,8 milliard d'euros". En 2010, l'enveloppe française s'élève à 3,9 milliards, versée dès le 13 mai.
Christine Lagarde précise que l'UE aide Athènes à se refinancer à un taux acceptable : "On ne fait pas un don, ce n'est pas une subvention, on prête à un taux d'à peu près 5 %, à taux fixe, prévient la ministre. C'est pas des conditions usuraires, comme je l'ai entendu ici et là, c'est tout simplement la rémunération du risque." Pour la ministre, la Grèce doit réduire ses dépenses : "Il n'y a pas d'alternative parce qu'il n'y a plus d'argent."
La Belgique compte
11 millions de sujets, sans compter les sujets
de mécontentement.
Le royaume, ces jours-ci, craque comme jamais.
À l'enseigne du BHV - l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde - la querelle linguistique bat des records. Poussés par
un regain de nationalisme, les Flamands purs et durs repoussent les Wallons. Quiconque ose parler français ne sera plus le bienvenu "chez eux".
Dans l'enceinte même
du Parlement, des élus extrémistes proclament
leur volonté de scission.
Un seul mot d'ordre, écrit en néerlandais : "Assez papoté, séparons-nous !"
Le Premier ministre, Yves Leterme, a dû jeter l'éponge. La science du "compromis", spécialité locale depuis 1830,
se trouve reléguée aux oubliettes de l'Histoire.
Le "vivre ensemble"
a du plomb dans l'aile,
un égoïsme étroit ramène au pré carré. À l'heure des échanges Erasmus et de la mondialisation ? Mais oui.
"Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part..." chantait Brassens.
Dans le miroir brisé de l'Etat belge, l'Europe devrait se regarder. Disparue, envolée, l'utopie fraternelle de ses pères fondateurs !
Un chauvinisme à courte vue, teinté de repli identitaire, s'installe.
Le nord méprise le sud.
On chipote sa solidarité
à la Grèce défaillante.
On stigmatise le Portugal, l'Espagne ou l'Italie parce qu'une mystérieuse "agence de notation" anglo-saxonne vient de les "dégrader".
Les néo-cadors de la finance, dont nul n'ignore les récents exploits, corrigent la copie des vieilles nations. Et l'UE, tremblante et docile,
se soumet à leur diagnostic. À ce rythme, sabordant
ses propres fondations,
elle finira par donner raison à la Flandre.
Mieux vaut un petit "chacun pour soi" qu'un grand destin avec les autres...
Gilles Debernardi
La liberté de la presse est essentielle à la démocratie. En effet, les démocraties nécessitent l'échange, le dialogue, la confrontation des idées. Encore faut-il que ceux qui échangent, dialoguent, confrontent leurs idées soient correctement informés. Comment l'être si la parole et l'écrit ne sont pas libres ? Comment être valablement informé par une presse qui serait l'émanation du pouvoir en place et interdirait toute expression qu'il ne contrôlerait pas ?
On a connu ce genre de situation dans un certain nombre de pays, en Europe et ailleurs, au cours du siècle dernier. On connaît cela, aujourd'hui, dans des pays soumis à des gouvernements autoritaires ou dictatoriaux.
Cependant, quelque chose a changé. D'abord, la mondialisation qui a favorisé les échanges d'un bout à l'autre de la planète. De plus, elle a été intensifiée par la télévision et les satellites et, aujourd'hui, par l'explosion d'Internet. On savait déjà combien la radio à transistor avait eu d'influence, en France par exemple, sur les événements d'Algérie, puis sur ceux de 1968. Désormais, tout se sait instantanément par Internet. Et les États qui s'efforcent de contrôler ce système y arrivent bien incomplètement. On a vu cela lors des dernières émeutes d'Iran. Nous avons su ce qui se passait dans l'heure même, malgré les efforts de la police iranienne. C'est tant mieux.
Cependant, la grande liberté de s'exprimer que favorise Internet facilite, en même temps, la diffusion de n'importe quel message, y compris les pires. Ceux, par exemple, qui sont diffamatoires ou bien ceux qui se présentent comme des informations prétendument vérifiées qui, ne l'étant pas ou l'étant insuffisamment, contribuent à créer des rumeurs parfois dangereuses ou pernicieuses.
L'honneur du métier de journaliste
On l'a bien compris, la liberté de la presse doit servir à éclairer et non à embrouiller les esprits. Pour cela, l'information diffusée, de quelque manière que ce soit, doit être vérifiée, contrôlée, recoupée. C'est le travail de ceux qui s'y consacrent : les journalistes.
Ceux-ci se doivent évidemment de travailler dans le respect de la déontologie de leur profession et c'est dans la mesure où ils la respectent qu'ils deviennent eux-mêmes dignes d'être protégés et défendus. S'ils oeuvrent ainsi, ils sont les animateurs authentiques d'une démocratie qui doit sans cesse se perfectionner. Leur responsabilité est donc considérable. Ils le savent et parfois, à cause de cela, ils acceptent ou même vont au devant de grands risques.
Périodiquement, ils tombent dans des pièges, sont enlevés et même assassinés. Ainsi, en 2009, soixante-seize journalistes ont été tués et déjà neuf d'entre eux ont perdu la vie, cette année, dans le monde. Et n'oublions pas nos deux confrères de France 3, enlevés et retenus comme otages en Afghanistan depuis 125 jours. C'est grâce au courage et à l'abnégation de ces hommes et de ces femmes, grâce au sérieux des organes d'information dans lesquels ils travaillent que nous pouvons savoir ce qui se passe dans le monde et en débattre pour mieux agir.
Ne l'oublions pas, la liberté d'information est un droit imprescriptible qui impose, en même temps, de vrais devoirs parfois difficiles. C'est ce qui fait l'honneur du métier de journaliste.
EXPATRIÉS - Faut-il apprendre la langue du pays ?
Les étrangers raillent souvent l'inaptitude des Français à parler correctement les langues étrangères. Mais lorsque l'on vit et travaille à l'étranger, parler la langue du pays pourrait bien être un facteur déterminant d'intégration. Apprendre la langue du pays, le secret d'une expatriation réussie ?
“C’est du chinois !” Combien d'expatriés débarquant à l'étranger se sentent privés de repères. Après l'euphorie de la découverte et de la nouveauté, tous les expatriés souffrent plus ou moins d'un choc culturel en arrivant dans une nouvelle contrée. Celui-ci est encore plus fort lorsqu'ils sont incapables de s'exprimer dans la langue du pays qui les accueille. Certes, d'autres facteurs, comme le manque afffectif, l'environnement ou le climat sont déterminants dans la perte de repères, mais l'incomprehension et l'inaptitude à communiquer peut accroitre la sensation de frustration, d'isolement et de spleen. Ce phénomène, tout-à-fait normal, n'est heureusement souvent qu'une étape avant de profiter avec plaisir de l'aventure de l'expatriation.
Prendre le temps d'apprendre la langue
Face au choc culturel,quoi de mieux que d'apprendre la langue du pays ? Un objectif qui peut s'averer ludique et utile. Ainsi, Isa qui a vécu en Autriche, raconte : “J'ai appris l'allemand de façon intensive à l'école. C'est indispensable pour s'intégrer, cela m'a permis d'avoir des amis autrichiens, de mieux les comprendre, de sortir de la surface des choses. Certaines de mes amies ne l'ont pas fait et ne se sont pas aussi bien intégrées ; elles sont reparties plus vite en France. Cela crée aussi un attachement au pays. On a plaisir à reparler cette langue même dans d'autres contextes”. Pour Cécile à Casablanca : “Partout où je me suis expatriée, j'ai fait l'effort de prendre des cours de langue. C'est utile mais aussi un vrai plaisir. J'ai ainsi des notions d'italien, de turc et de chinois. C'est souvent en cours de langue que j'ai rencontré celles qui sont devenues mes amies par la suite. Au Maroc, où le français est largement parlé, surtout en ville, c'est difficile de se motiver. Mais cela permet de faciliter les échanges, et le professeur de langue est souvent celui qui nous aide à décrypter les différences culturelles.”
Sortir du communautarisme
On trouve d'importantes communautés d'expatriés dans toutes les grandes villes du monde. L'accueil francophone par exemple, présent dans 60 pays et 127 villes du monde aide à entrer en contact avec des compatriotes, pour partager ses expériences et de rencontrer des amis. Mais s'ouvrir aux autres habitants du pays est extrêmenent enrichissant. Louis-Arnaud Savary qui réside en Irlande, explique : “D'une manière générale, quand on vit dans un pays étranger, à moins que l'on soit égoïste et peu ouvert d'esprit au point de rester constamment entre soi, entre Français, pour ne parler que français, il faut apprendre la langue du pays. Dans le cas de l'Irlande, tout ce qui est supervisé par l'État (musées, panneaux routiers, nom des rues, etc.) est en affichage bilingue irlandais-anglais. Donc à moins d'avoir l'esprit à demi aveugle pour ne voir que l'anglais, je pense que l'on ne peut pas se permettre d'ignorer la langue irlandaise en Irlande. Et puis il y a de nombreux avantages à connaitre ne fût-ce que "merci", et "salutations distinguées" pour les courriels, pour voir le visage des Irlandais s'illuminer de bonheur quand on le leur dit dans leur langue, avec notre accent bien franchouillard !” Les résidents locaux apprécient l'effort que vous faites pour communiquer avec eux dans leur langue, même si vous ne connaissez que quelques phrases simples, et cela facilite la vie.
Un plus....
En apprenant une langue, on perçoit différemment les sons, la manière d'être et le langage des habitants. Cela permet un enrichissement certain, mais aussi une forme d'apaisement et de motivation qui signalent que le processus d'intégration est en cours. On se sent “autochtone”. Pour Daniel, de Ventiane, “parler la langue du pays permet d'être considéré comme un habitant et non plus comme un touriste de passage. Parler lao permet de ne pas s'exclure du reste de la société et de ne pas se cantoner à la communauté française. Au retour, c'est un plus sur le CV, cela différencie, montre qu'on est capable de s'ouvrir aux autres.” Chloé, à Hanoï renchérit : “Moi je me sers du vietnamien pour pas me faire avoir dans les taxis, pour faire mes courses à la recherche permanente des bonnes affaires, et bien sûr, pour aller à la rencontre de la population.Quand on retourne dans ce pays apres plusieurs années, on retrouve le plaisir de communiquer, on se sent chez soi.”
...Mais pas un facteur déterminant
Apprendre une langue, ne résout pas tout, ce serait trop simple. D'abord parce qu'on est pas tous doués pour cela, et qu'il n'est pas toujours possible d'y consacrer du temps. Christophe a jeté l'éponge après deux cours de chinois, incapable de distinguer les tons qui modifient le sens d'un mot. Ensuite parce qu'on a beau faire des efforts, l'intégration ne se décrète pas. Pour Louis-Arnaud : “Quand on apprend la langue locale, on va à des cours donc on rencontre des autochtones locuteurs natifs et d'autres étrangers qui veulent comme nous s'intégrer à la culture locale. Donc on se fait des amis. Ainsi, je répondrais que la maitrise de la langue locale est un plus, indirectement. Après, la culture irlandaise est encore très influencée (hélas) par la culture anglo-saxonne, qui est telle que pour s'intégrer, il faut d'abord être ami avec l'un des leurs, et c'est cette personne qui va nous intégrer à son réseau. Aborder un inconnu pour s'en faire un ami, que l'on parle l'irlandais couramment ou non, s'est toujours révélé sans résultat. En revanche, la participation régulière à une activité pendant longtemps peut à la longue permettre de se faire un ami du pays. Ensuite, le reste vient à son rythme. Donc la maitrise de la langue locale n'est pas un facteur d'intégration déterminant.” Enfin, parfois, la confusion et l'incompréhension vont au delà du manque de maitrise de la langue étrangère.Les questions linguistiques sont une chose, mais chaque pays a son histoire et des codes culturels qui lui sont propre.
Aides PAC, 10,7 % des agriculteurs ont reçu 40 % des aides.
La liste des bénéficiaires des aides PAC pour 2009 vient d'être publiée. Les principaux bénéficiaires de la PAC sont les 469 704 agriculteurs qui ont perçu 9,8 milliards d’€. Un chiffre globalement important mais une réparftition très inégale
Au titre du premier pilier de la PAC, 400 365 agriculteurs ont reçu sous forme d’aides
directes 8,5 milliards d’€, ce qui représente une moyenne de 21 218 € par bénéficiaire.
Derrière les bénéficiaires, il y a souvent des sociétés sur lesquelles travaillent plusieurs chefs d’exploitation et des salariés, explique le ministère de l'agriculture qui souligne que 10,7 % ont reçu plus de 50 000 € d’aides, soit 40 % des aides. 32 % des agriculteurs ont reçu moins de 5 000 € d’aides, soit 2,4 % des aides.
Avec le second pilier de la PAC, 212 360 agriculteurs ont perçu 1,3 milliard d’€ avec les
contreparties nationales, la politique de développement rural étant cofinancée. Le montant moyen des aides concernées (mesures agroenvironnementales, indemnités compensatoires de handicaps naturels, installation des jeunes…) est de 6 084 € par bénéficiaire.
Les données sont accessibles sur le site du Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche à l’adresse suivante :
http://agriculture.gouv.fr/beneficiaires-pac
Agriculture: qui a obtenu quoi en 2009 dans l'UE? les surprises de la PAC
Les groupes sucriers devraient une fois encore être les plus gros bénéficiaires des subventions agricoles européennes publiées vendredi soir pour 2009, mais Bruxelles est décidé à les plafonner à l'avenir pour permettre au système de devenir plus équitable.
"Qui a obtenu quoi de la PAC (Politique agricole commune, ndlr) en 2009 ?".
La réponse sera connue vendredi à minuit, dernier délai pour la publication
par les Etats membres des bénéficiaires de la manne agricole.
"Chaque année il y a des paiements spéciaux. Pour la période 2008-2009, le
secteur sucrier à bénéficié d'aides à l'exportation et les chiffres vont
montrer que quelques sociétés vont recevoir beaucoup", a reconnu le
porte-parole de l'exécutif européen pour l'Agriculture, Roger Waite, devant la
presse.
Le secret le mieux gardé de l'UE a été levé pour la première fois le 1er
mai 2008. Ce jour là, les contribuables européens ont appris que la reine
Elizabeth d'Angleterre ou le Prince Albert de Monaco figuraient au nombre des
bénéficiaires de la Politique agricole commune.
En France, aucun agriculteur ne figurait dans le "TOP 20" des bénéficiaires
dont la tête de liste était une banque, le Crédit agricole, avec 91 millions
d'euros, suivi par le volailler Doux avec 62 millions d'euros et le sucrier
Saint Louis avec 38 millions d'euros.
La liste des bénéficiaires en France avait fait apparaître le Prince Albert
II de Monaco pour un montant de 253.987 euros.
Les agriculteurs, eux, s'étaient partagés 9,5 des 10,3 milliards d'euros
d'aides attribués à la France, soit en moyenne 20.000 euros par tête et par
an: moins de 2.000 euros par mois.
Au Royaume-Uni, les principaux bénéficiaires n'étaient pas non plus dans le
besoin. Le chèque obtenu par Margaret Thatcher en 1984 en réponse à son "I
want my money back" améliore substantiellement les revenus des riches
propriétaires terriens que sont la reine Elisabeth, première fortune du
royaume, avec plus de 30.000 euros perçus en 2008.
La France et la Grande Bretagne sont les deux principaux protagonistes de
la guerre pour la réforme de la PAC. Les Britanniques veulent supprimer les
subventions directes, les Français bataillent pour les maintenir.
L'obligation faite aux pays de publier la liste des bénéficiaires des aides
agricoles vise à relancer le débat sur l'avenir de cette politique, deuxième
poste des dépenses communautaires avec près de 55 milliards d'euros en 2008,
soit 47% du budget total de l'Union européenne.
La part des dépenses de la PAC dans le budget de l'UE n'a cessé de reculer:
elle atteignait 85% en 1985 et devrait atteindre 39,3% en 2013.
"Sur l'idée du plafonnement, à l'avenir le commissaire (à l'Agriculture
Dacian) Ciolos veut chercher des critères plus objectifs pour les aides
directes dans tous les Etats", a indiqué son porte-parole.
Mais l'idée du plafonnement des aides les plus élevées n'est pas du goût de
certains Etats européens.
Agriculture. L'Europe prête à intervenir sur les marchés
Hier à Paris, le nouveau Commissaire a pris le pouls de l'agriculture française. Et souligné l'importance des interprofessions.
Au lendemain d'une manifestation à Paris de céréaliers confrontés à la baisse de leurs revenus, le commissaire européen à l'Agriculture s'est dit prêt, hier, à utiliser les outils de régulation des cours agricoles. Lors de son passage à Paris, il a rencontré Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture, des sénateurs et la FNSEA.
Pour Dacian Ciolos, le rapport des forces est aujourd'hui trop défavorable aux agriculteurs. « Tout en étant attentif à ce que l'agriculture européenne puisse exprimer sa compétitivité, il y a besoin de mécanismes de gestion de marché », a-t-il souligné. « La Commission est prête à mobiliser le moment venu les mécanismes qu'elle a à sa disposition. Comme elle l'a déjà fait pour le lait ou l'orge.»
Dacian Ciolos a toutefois souligné que les difficultés des céréaliers français venaient après plusieurs années fastes. « Je comprends bien qu'il y a une situation difficile. Mais cette situation vient après quelques années avec de très bons prix. Ce n'était pas le cas pour le secteur laitier.»
Bruno Le Maire a insisté pour sa part sur la nécessité que les « outils de gestion de marché de l'Union européenne soient utilisés à bon escient au bon moment ». Le ministre de l'Agriculture a rappelé que 11 millions d'euros supplémentaires avaient été dégagés dans le budget européen pour les grandes cultures (maïs, orge, blé...).
Alors que se profile la réforme de la politique agricole commune en 2013, l'Europe pourrait assouplir sa position sur les règles de concurrence. C'est ce qui ressort en tout cas de l'échange avec les sénateurs. « Il y a d'un côté un ou deux éléphants et de l'autre des souris. » Ou, dit autrement, les paysans ne font pas le poids face aux industriels et à la grande distribution. Pour le secteur laitier, des mesures seront annoncées à l'automne. Elles s'appuieront sur le rapport rendu par un comité d'experts en juin.
Face à des marchés dont les mouvements sont de plus en plus erratiques, Dacian Ciolos a souligné « le rôle important des interprofessions ».
De bons acides gras au menu des vaches
À Combourtillé (Ille-et-Vilaine), Valorex fabrique des aliments à base de graines de lin, pois,féveroles et autres lupins pour les animaux.
Un sourire dans une fleur bleue. Il vous accueille à l'entrée de l'usine Valorex, à Combourtillé, dans la campagne au nord-est de l'Ille-et-Vilaine. C'est le logo de cette entreprise de 75 salariés (55 millions d'euros de chiffre d'affaires) spécialisée dans l'extrusion de graines de lin et d'autres plantes oléagineuses (colza, tournesol) et protéagineuses (lupins, pois, féveroles). Dans l'usine, trois grosses machines pressent les graines avec des vis sans fin et les cuisent à la vapeur. « Grâce à ce procédé thermo-mécanique, on casse les chaînes de protéines et on les rend plus digestibles par les animaux, explique Stéphane Deleau, le directeur de Valorex.
110 usines. Située au coeur d'un bassin laitier très dynamique, l'entreprise alimente un millier d'élevages et 110 usines de fabrication d'aliments pour le bétail. « Nous traitons 50 000 tonnes de lin à l'année, ajoute le responsable. Nous travaillons avec 250 agriculteurs bretons et une centaine d'autres en France. » Quand l'Hexagone manque de graines, Valorex s'approvisionne chez les Anglais « qui cultivent les mêmes plantes avec la même traçabilité. »
« Visiolait ». C'est le dernier procédé breveté par la maison. Il permet grâce à des analyses régulières du lait d'équilibrer le bol alimentaire de la vache. « Le lait est le reflet de ce qu'elle a mangé, indique le directeur. En lui donnant des aliments riches en acide gras Oméga 3 et Oméga 6, on la maintient en bonne santé et elle est plus productive.»
Valorex a déjà signé 110 contrats « Visiolait » avec des éleveurs et garantit, chiffres à l'appui, une meilleure fertilité et une plus grande longévité des vaches. « On nous objecte que nos graines sont plus chères à l'achat, indique Béatrice Dupont, directrice du marketing. Mais le coût final de l'élevage est moins élevé. » Valorex utilise beaucoup de protéines locales et dépend moins du soja importé d'Amérique ou du Brésil. Les vaches ne sont pas les seules à profiter des menus de Valorex. Elle nourrit aussi les cochons, les lapins et volailles.
Bleu, Blanc, Coeur. Dans le logo de Valorex il y a aussi un joli coeur. Une manière de rappeler que Pierre Weill (1), le président de l'entreprise est aussi le fondateur de l'association « Bleu, blanc, Coeur ». Créée en 2000, elle développe des ressources végétales naturelles riches en Oméga 3 dans l'alimentation des animaux pour en bout de chaîne améliorer la santé des hommes. Fleury Michon et la coopérative Coralis ont été parmi les premiers à proposer des charcuteries et des produits laitiers siglés « Bleu, Blanc, Coeur ». Ils ont été rejoints depuis par d'autres partenaires dont... Stonyfield, première laiterie biologique au monde implantée dans le Vermont aux USA.
(1) Pierre Weill raconte la démarche « Bleu, Blanc, Coeur » dans l'ouvrage « mon assiette, ma santé, ma planète » paru aux éditions Plon.
Jean-Paul LOUÉDOC.
Roman Polanski : « Je ne peux plus me taire »
Le cinéaste Roman Polanski, assigné à résidence en Suisse, conteste la demande d’extradition des États-Unis qui le vise, dans un texte publié dimanche.
Âgé de 76 ans, le réalisateur de «Rosemary’s baby» est recherché par la justice américaine dans le cadre d’une affaire de mœurs vieille de plus de 30 ans.
«Aujourd’hui je ne peux plus me taire !», écrit-il dans ce texte publié sur le site internet www.laregledujeu.org, expliquant qu’il est resté silencieux depuis son arrestation le 26 septembre pour éviter une «polémique» supplémentaire.
Enorme rebondissement
Roman Polanski dénonce le rejet le 23 avril par la justice américaine de sa demande de jugement par contumace et estime que «(s)on affaire vient de connaître un énorme rebondissement».
Il cite ainsi une récente déposition du procureur chargé de l’affaire en 1977, qui a selon lui assuré que le juge de l’époque avait déclaré que les 42 jours que Roman Polanski a passés en prison constitueraient la totalité de sa peine.
Roman Polanski avait été emprisonné aux États-Unis, après reconnu avoir eu une relation sexuelle avec une mineure de 13 ans. Il avait quitté le territoire en 1978 juste avant l’audience sur sa peine, expliquant qu’il craignait que le magistrat revienne sur cet accord et n’alourdisse la sanction.
«Mensonge»
«Je ne peux plus me taire car la demande d’extradition aux autorités suisses est basée sur un mensonge», ajoute Roman Polanski, citant à nouveau les informations données par le procureur de l’époque.
«Je ne peux plus me taire parce que je suis assigné à résidence à Gstaad au prix du versement d’une très grosse caution, que je n’ai pu recueillir qu’en hypothéquant l’appartement que j’habitais depuis plus de 30 ans, que je suis
loin de ma famille et que je ne peux plus travailler», poursuit le cinéaste.
La Suisse attend la conclusion des procédures judiciaires en cours avant de décider d’extrader ou non le réalisateur de «The Ghost Writer», lauréat de l’Ours d’argent à la dernière Berlinale.
PAYS DE TOUS LES "PRAYERS" ET BONIMENTEURS, ILS "EST" AUSSI LE PAYS QUI PRODUIT LE PLUS DE FILMS PORNOS.