TOUT EST DIT

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mardi 17 septembre 2013

Revoilà Sarkozy!


Pour sa première apparition publique depuis le 8 juillet, Nicolas Sarkozy sera mercredi en Haute-Savoie, où il remettra une légion d'honneur à un ancien député UMP, Claude Birraux. Selon nos informations, il y prononcera un discours, mais ne se rendra pas sur son lieu de pèlerinage traditionnel, le plateau des Glières.
La visite est prévue depuis plusieurs jours. Mercredi, Nicolas Sarkozy se rendra mercredi en Haute-Savoie pour sa première apparition publique depuis son tonitruant retour à l'UMP, le 8 juillet. C'est la députée UMP locale Virginie Duby-Muller qui le lui a proposé. Il s'agit de promouvoir son prédécesseur à l'Assemblée Claude Birraux - 34 ans de mandat au compteur jusqu'à sa retraite en 2012 - au rang de chevalier de la Légion d'honneur. Selon nos informations, c'est elle qui a contacté l'entourage du président en expliquant que "ça ferait plaisir à Claude" que ce soit l'ancien président qui le décore.
La cérémonie aura lieu à 11h30, à Archamps, dans le fief de l'ancien député. Nicolas Sarkozy y prononcera un discours. Il n'est pas exclu qu'il y ait d'autres prises de paroles, mais, contacté par le JDD, l'entourage de l'ancien président ne veut rien confirmer. Etant donné le nombre de caméras et micros qui devraient être présents, et étant donné également le contexte dans son parti politique, il sera compliqué de ne pas dire un mot.

Pas de visite sur le plateau des Glières

Après la cérémonie, vers 13h30, Nicolas Sarkozy se rendra au Petit-Bornand dans l'un de ses restaurants fétiches : Chez Suzanne. Une habitude car, depuis l'entre deux tours de la présidentielle de 2007, l'ex-chef d'Etat a toujours déjeuné dans cet établissement à chaque pèlerinage annuel sur le plateau des Glières, haut-lieu de la résistance française. Il y déjeunait à l'invitation du baron local de l'UMP, Bernard Accoyer et de l'ensemble des parlementaires du département, presque tous UMP également.
Mais cette année, Nicolas Sarkozy ne se rendra pas sur le plateau précisément et se contentera du seul déjeuner. L'idée d'une visite d'une entreprise locale avait été évoquée dans la presse, mais son entourage tient à démentir totalement une telle initiative. Après le déjeuner, Nicolas Sarkozy rentrera à Paris.
Les proches du président confirment également une information duParisien faisant état de l'organisation de la première conférence de l'ancien président en France. Ce sera à Cannes, à la fin du mois.

Fillon dans une posture primaire


La maison UMP est en feu depuis que François Fillon a déclaré, il y a une semaine, avant de récidiver vendredi, que les électeurs de droite devaient choisir, en cas de duel PS-FN, « le moins sectaire ». Au-delà du jugement de valeur – qu’est-ce qui définit un candidat sectaire ? – cette prise de position choque d’abord car venant d’un homme qui s’est toujours inscrit dans la ligne du gaullisme social, incompatible avec les idées d’extrême droite. L’ancien Premier ministre avait d’ailleurs toujours œuvré à maintenir une digue infranchissable entre l’UMP et le Front national. Ne déclarait-il pas, il y a quelques mois, avoir souffert, à Matignon, de la droitisation de la campagne de Sarkozy sous l’influence de Patrick Buisson ?
Alors, pourquoi ce soudain virage à droite ? François Fillon a tout simplement tiré les leçons de son échec à conquérir l’UMP à l’automne 2012. Dans sa ligne de mire, il y a la primaire en vue de la présidentielle de 2017. Laquelle, pour l’ancien Premier ministre, se gagnera d’abord à droite. Comme ce fut le cas pour la présidence de l’UMP. Mais outre le fait qu’il est quand même compliqué d’être crédible quand on déclare tout et son contraire à quelques semaines d’intervalle, le nouveau héraut de la « droite forte » de l’UMP, celle qui rêve ouvertement d’un Pacs électoral avec le FN, risque de perdre gros. Car si la primaire d’une l’UMP décomplexée se joue à droite, l’élection présidentielle sous la Ve République sacre le candidat qui sait fédérer, y compris par défaut. En 2012, Hollande a ainsi profité du rejet, par une partie du pays, de Sarkozy, celui-là même qui avait gagné en 2007 parce que Ségolène Royal était, par son style notamment, trop clivante.
Alors, les déclarations de Fillon peuvent-elles faire imploser l’UMP ? Probablement pas dans la mesure où celui-ci reprend une position qui est majoritairement soutenue par les adhérents du premier parti français d’opposition. Cela met cependant en avant un décalage entre les préoccupations des responsables du parti et celles des Français, ainsi que des désaccords profonds à son sommet.
S’il a gagné de nouveaux adeptes, François Fillon a aussi vu ses lieutenants – qu’il n’avait pas avertis – prendre leurs distances. Alors qu’il avait pris l’ascendant, dans l’opinion publique, sur Jean-François Copé, l’ancien Premier ministre réhabilite son rival de manière inespérée pour ce dernier. Voilà qu’entre Fillon et Copé, le deuxième apparaît désormais comme le moins sectaire des deux. Spectaculaire rebondissement.

Légitime défiance

Légitime défiance


Le drame de Nice, où un bijoutier a tué l'un de ses braqueurs qui s'enfuyait, alimente une polémique dévastatrice, assortie de condamnations contradictoires et sans appel. Il y a ceux qui plaident la légitime défense d'un honnête homme agressé par un multirécidiviste. Et il y a ceux qui accablent le commerçant et pleurent un jeune de 19 ans qui ne « méritait pas ça ». Le défoulement incontrôlé des réseaux sociaux a contribué à l'exacerbation des passions. Peut-on essayer d'y échapper, hors considérations partisanes et insinuations déplacées ? Dans cette tragédie qui n'a fait, au bout du compte, que des victimes, il doit y avoir place pour la réflexion.
Pourquoi ergoter sur le formidable mouvement de soutien au bijoutier, en évoquant des manipulations sur Facebook ? Le rassemblement d'un millier de personnes, hier après-midi à Nice, suffit à montrer une émotion vraie et une exaspération réelle. Cela ne suffit pas pour autant à faire du commerçant un innocent. Dans l'engrenage fatal, déclenché par son agresseur, il a tué dans un réflexe irraisonné. D'un point de vue légal, la légitime défense ne saurait être retenue. Sauf à banaliser l'autodéfense.
Cela ne fait pas pour autant du bijoutier, qui mérite de larges circonstances atténuantes, ce « cow-boy » dénoncé par la famille de la victime, trop complaisamment invitée à s'exprimer dans les médias. Il y avait chez ce gamin, déjà 14 fois condamné, une banalisation des agressions et des risques qui vont avec. Qu'ont fait ses parents pour le corriger ?
En vérité, le « ras-le-vol » populaire exprimé devant la multiplication attestée des cambriolages commande une réponse du pouvoir dépourvue d'ambiguïté. Dimanche soir, François Hollande a réclamé « La justice, toute la justice, rien que la justice ». Quand la police ne parvient qu'à élucider 10 % des braquages, quand la justice condamne 14 fois en pure perte, comment se fier au système ? Les options prises dans la loi pénale à venir seront inopérantes sans y mettre des moyens énormes. Pas étonnant, dans ces conditions, que se développe dans l'opinion un sentiment de légitime défiance.

France. Les municipales peuvent-elles briser le « système » ?

La France est aujourd’hui une île idéologique où l’on roule à gauche tandis que partout ailleurs des politiques rigoureuses ont, parfois depuis longtemps, été mises en oeuvre avec succès. Cela s’est produit au Royaume-Uni avec les années Thatcher et les résultats actuels de l’austérité démentent les lamentables critiques sémantiques venues de France. En Suède, le modèle social-démocrate, est devenu maintenant celui de la sortie de ce système suicidaire.Dans de nombreux pays européens, en Norvège aujourd’hui, les partis de la droite traditionnelle s’allient aux populistes en associant leur réalisme économique aux préoccupations légitimes d’une grande partie de la population en matière de sécurité et d’immigration.
De récents sondages indiquent contre l’attente de certains une évolution défavorable aux deux forces politiques qui monopolisent le pouvoir de France depuis 1981. En effet une mécanique bien huilée permettait au camp qui avait perdu les élections nationales de remporter les scrutins locaux avant de gagner au niveau national pour laisser la place au plan local au concurrent. Ce manège connaissait quelques inflexions. La conquête des collectivités territoriales par la gauche a été facilitée par l’éviction du Front National de toute alliance avec la « droite » modérée. Ce bipartisme de fait n’était pas équilibré : la gauche au pouvoir appliquait son idéologie à travers des réformes que la prétendue « droite » ne remettait pas vraiment en cause. Cela avait conduit à une situation unique au monde, sans doute : après 10 ans de pouvoir de l’UMP, 17 ans de présidence de « droite », la France est le pays le plus socialiste d’Europe, avec ses 57% de dépenses publiques et ses 45% de prélèvements obligatoires, son record d’emplois publics, sa politique laxiste dans le domaine de l’immigration et de la sécurité. Ces politiques qui privilégient la fonction publique à l’emploi privé, l’assistance et la redistribution inégalitaire au travail et à la responsabilité, qui, en un mot, par aveuglement économique, ont choisi le chômage, sont aggravées par leur prolongement au plan local. La France est aujourd’hui une île idéologique où l’on roule à gauche tandis que partout ailleurs des politiques rigoureuses ont, parfois depuis longtemps, été mises en oeuvre avec succès. Cela s’est produit au Royaume-Uni avec les années Thatcher et les résultats actuels de l’austérité démentent les lamentables critiques sémantiques venues de France. En Suède, le modèle social-démocrate, est devenu maintenant celui de la sortie de ce système suicidaire. L’idée que, mécaniquement, les complices de ce désastre pourraient bénéficier de ce qu’eux-mêmes osent appeler sans vergogne une « reconquête », d’abord à l’occasion des municipales, commence à heurter beaucoup de Français : pourquoi apporter sa voix à des gens qui n’ont pas le bien commun comme objectif, mais la poursuite de leur carrière de professionnels de la politique, qui, pour la plupart n’ont pas été capables de réaliser les réformes nécessaires, ni même de les concevoir avec clarté, qui n’ont pas enfin, au plan local conduit une action très différente de leurs concurrents, notamment pour la fiscalité locale ?Comme la gauche a collectionné tous les pouvoirs, la Présidence, les deux Assemblées, presque toutes les Régions, la majorité des départements et des communes ou intercommunalités importantes, la « droite » allait grignoter le gâteau, en commençant par le bas.Raté ! L’UMP a révélé sa nature : une addition d’ambitions personnelles dont la légitimité diminue avec la disparition des idées et des valeurs au profit des calculs et des coups. Comment les électeurs qui votent pour la marque par habitude peuvent-ils encore faire confiance à cette formation qui n’a plus aucun lien avec le Gaullisme, la Démocratie Chrétienne, et le Libéralisme, les trois familles de pensée qui s’étaient unies en elle, qui n’a pas été capable de procéder aux réformes structurelles indispensables, et qui ne formule aucune idée claire pour l’avenir de la France ? L’illusion se dissipe, la mécanique se grippe, les électeurs vont quitter le PS pour punir une politique désastreuse, mais les électeurs quittent aussi l’UMP, écoeurés. Ils ne vont pas choisir la vieille tentation centriste, cet héritage du radicalisme de la IIIème République et cause de son impuissance à force de combinaisons pour garder le pouvoir à tout prix au détriment de l’intérêt national. Contrairement à ce qui s’est produit en 2008, le Front National pourrait créer la surprise aux Municipales. Il y a là un mouvement de l’opinion décisif. D’abord, celle-ci commence à se lasser de l’entêtement de la « droite » à tomber depuis trente ans dans le piège de la diabolisation tendue par la gauche. Ensuite, l’isolement semble laisser la place à une ouverture et à la constitution d’un rassemblement d’une vraie droite. Dans de nombreux pays européens, en Norvège aujourd’hui, les partis de la droite traditionnelle s’allient aux populistes en associant leur réalisme économique aux préoccupations légitimes d’une grande partie de la population en matière de sécurité et d’immigration.Si ce mouvement prend de l’ampleur, il rendra possible de briser le système dont la France est prisonnière. C’est dans cet esprit que j’étais hier à Carpentras pour soutenir Hervé de Lépineau, un avocat de 44 ans qui, n’est pas un professionnel de la politique, mais un citoyen animé par de vraies valeurs, notamment celle qui fait de la politique, dans tous les mandats que le peuple vous confie, un service du Bien Commun, non la gestion d’une carrière. Ce mouvement devrait avoir pour thème principal, le retour du Peuple, le rétablissement d’une vraie démocratie. A la demande d’A. Sandler, et de son Cercle des Citoyens, je défendais, hier, à LYON, une des idées phares du RPF, que je soutiens  depuis longtemps : l’instauration en France du Référendum d’Initiative Populaire, suivant l’exemple de la votation suisse.

Syrie : une triple défaite française

Syrie : une triple défaite française



Syrie : une triple défaite française par rtl-fr

Allemagne 2013/1 : Le style Merkel ou le pouvoir selon Angela


Notre consoeur Florence Autret publie chez Tallandier Angela Merkel - Une Allemande (presque) comme les autres - une biographie de la femme qui domine la politique allemande depuis huit ans, Angela Merkel. On y retrouve son passé de jeune fille de pasteur ayant grandi en Allemagne de l'Est. On y a apprend aussi, au fil de son ascension politique, ce qui fait la méthode Merkel. Un mélange de prudence et d'audace, de dissimulation et de stratégie. Ou comment une scientifique de l'Est a réussi à éliminer les concurrents les plus aguerris au sein de la CDU... et à faire le vide autour d'elle... .


Florence Autret.jpgQu’est-ce qui fait la force de Angela Merkel ?
Sa force, politiquement, c’est sa capacité à être centriste. A se placer au centre de la société, à sentir l’opinion, à la rassurer. Dire aux Allemands, finalement cela va bien, avec moi cela ne changera pas, cela continuera à aller bien. Et à toujours prendre des positions qui correspondent en gros au centre de gravité de l’opinion. Et c’est ce que certains lui reprochent, car elle semble totalement dépourvue d’idéologie. Et je pense que c’est à la fois une stratégie politique, que certains nomment de l’opportunisme, et le fruit de deux choses. D’abord le fait qu’elle soit assez vaccinée contre les idéologies, ce qui est compréhensible lorsqu’on a grandit en Allemagne de l’Est. Evidemment contre tout ce qui ressemble à du socialisme. Et plus largement à tout ce qui ressemble à de l’étatisme et du dirigisme.


Angela Merkel.jpgLa deuxième raison, c’est sa formation scientifique ?
Oui, cela en fait quelqu’un d’assez différent des autres, du reste de la classe politique allemande où il y a beaucoup de juristes, de gens qui ont étudié l’histoire ou la philosophie. Jusqu’à l’âge de 35 ans elle a beaucoup lu, c’est quelqu’un de cultivé, mais elle a passé sa vie à résoudre des équations. Et on a l’impression qu’en politique elle fait exactement la même chose. elle aligne les contraintes, écrit les équations, elle laisse les inconnues se résoudre au fur et à mesure et elle dégage la solution à la fin. Mais elle part sans idée préconçue sinon la défense du système institutionnel allemand. Donc, c’est quelqu’un dont on a souvent du mal à percevoir les objectifs, qui avance un pion et laisse la situation se développer. Elle prend du temps, on le lui reproche souvent, mais je crois que cela fait partie de sa manière d’agir. Elle n’abat pas ses cartes d’emblée.

A tel point qu’on a le sentiment qu’elle n’a pas vraiment de cap?
Oui, mais elle en a un qui est très clair, c’est l’intérêt de son pays. Que ce soit quand elle négocie le budget européen où elle se révèle très dure durant la négociation. Sur la question budgétaire elle a opté pour le camp britannique pour minimiser l’apport allemand et maximiser son retour sur investissement dans le budget européen. Elle l’a fait dans la crise européenne d’une façon magistrale. Elle a littéralement rapatrié le pouvoir au Bundestag quand elle s’est aperçue que les institutions européennes n’étaient pas adaptées à la gestion de la crise. Tous les Conseils européens étaient conditionnés par le mandat que lui donnait le Bundestag, avant, après… Tout le monde avait les yeux rivés sur Berlin. Donc elle défend essentiellement l’intérêt de son pays.

Donc elle laisse le jeu évoluer, n’abat pas ses cartes, mais elle est aussi capable de virages à 180° comme sur le nucléaire, de manière très surprenante ?

Oui, sur le nucléaire c’est intéressant. Il faut se souvenir qu’elle a été ministre de l’environnement. Or, en Allemagne, le ministère de l’environnement est vraiment celui qui a la main sur la politique nucléaire, et particulièrement sur la politique des déchets. Donc elle a eu à gérer entre 1994 et 1998 une crise grave sur les déchets. Il y avait eu des fuites dans les transports entre l’Allemagne et la France. Et là, alors qu’elle était plutôt en tant que physicienne favorable au nucléaire, elle a d’abord mesuré l’hostilité de l’opinion qui lui avait largement échappée, la force du mouvement antinucléaire allemand. Et puis la duplicité des industriels qui l’ont littéralement trompée sur ce dossier. Donc, elle avait l’image d’une pro-nucléaire, mais je pense qu’elle est sortie en 1998 du gouvernement avec la conviction que cela n’allait pas. Après, quand elle a fait alliance avec les Libéraux, c’était une condition nécessaire, elle a décidé effectivement de revenir en arrière sur la décision qui avait été prise par la gauche, précédemment, de sortir du nucléaire. Au bout d’un an elle a fait voter une loi, avec les Libéraux, sur le prolongement des centrales. Mais je pense qu’elle l’a fait, cette fois, moins par conviction que parce que c’était une contrainte politique de sa coalition. Quand Fukushima est arrivé, elle a saisi l’occasion pour faire un virage à 180°. En changeant complètement de politique, elle a sapé, par là-même, une des bases électorales du SPD et des Verts qui se différenciaient sur ce point.

Parlons d’Europe, elle a fortement contribué à renationaliser la politique en Europe depuis huit ans ?
Oui, surtout elle l’a germanisée en mettant l’Allemagne en position de fixer les règles. Non seulement elle a elle-même élaboré la doctrine d’intervention dans les pays du Sud, et le partage des tâches est intéressant, car elle était au Bundestag et elle inventait tout un discours sur l’aléa moral, sur la rigueur budgétaire, sur la culture de la stabilité qui est désormais inscrite dans le droit européen. Et pendant ce temps, les Français inventaient les fonds de sauvetage qui ont permis de mettre en pratique la gestion de la crise. Et dans un deuxième temps, elle a littéralement imposé le traité budgétaire. Là encore pour donner un gage à son parlement. Au début, elle était en fait partisane d’une réforme plus profonde des institutions, mais les Français sont tellement hostiles à ce type de réformes qu’elle s’est contentée d’un traité qui en gros exporte la culture de la stabilité budgétaire allemande dans le reste de l’Europe. 

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Dessin de Klaus Stuttmann : Le programme électoral de la CDU et son contenu

Pour revenir à sa personnalité, elle a un côté non pas pépère mais un peu mémère… et en même temps, c’est une tueuse politique redoutable. A commencer par la succession d’Helmut Kohl ?
Elle a pris le pouvoir d’une façon intéressante. Elle est entrée tard en politique, à 35 ans. C’était huit ans avant le départ de Kohl. Mais c’était déjà un peu la fin de cette ère avec la réunification. Elle arrive tard et il y a déjà du monde qui attend, toute une génération qui attend pour prendre la place. Elle monte assez vite parce qu’elle a la conscience de Kohl. C’est sa fille,  sa « gamine » comme on l’appelait. Elle fait son trou… Sa prise de pouvoir intervient seulement en 1999 à la faveur de la crise politique majeure au sein de la CDU, avec les affaires des caisses noires. Elle est alors nommée secrétaire général du parti, mais elle est malgré tout assez isolée, car elle reste celle qu’on a placée parce que femme et est-allemande, qui fait des envieux. Et la CDU s’enfonce alors, à cause de l’intransigeance de Kohl qui ne veut pas révéler certains soutiens… comme elle est dans une position relativement faible dans le parti, elle va prendre l’opinion publique à témoin. Et elle le fait à travers cette célèbre lettre ouverte de décembre 1999 dans laquelle elle dit qu’il faut savoir, je la cite, « quitter la maison ». En clair, elle dit qu’il faut s’affranchir de l’autorité d’Helmut Kohl qui est en train de tuer l’âme du parti, de le trahir. Et elle publie cette lettre sans avoir consulté le président du parti qui est à l’époque Wolfgang Schaüble. Cette lettre, effectivement, provoque un cataclysme qu’elle va aboutir au départ de Schauble. En avril 2000, elle est élue présidente de la CDU. Cela ne fait pas dix ans qu’elle en est membre. Là elle a joué avec une virtuosité incroyable pour prendre les rênes du parti. Comme c’est un coup, elle est encore relativement faible. Et à partir de ce moment-là elle va tout faire pour tuer ses concurrents, car son autorité est fragile. Et elle les élimine tous les uns après les autres. Sa victime la plus emblématique étant Friedrich Merz  qui est aujourd’hui avocat dans un cabinent à Düsseldorf et qui était une étoile montante de la CDU et  qui a été son concurrent. Et elle va l’évincer d’une façon violente, en l’écartant petit à petit de toutes les fonctions et tous les leviers qu’il pouvait avoir dans le parti. Elle fera la même chose avec Christian Woolf, qu’elle va faire nommer président fédéral où il va lui-même se carboniser pour des histoires d’argent. Elle a tué tous ses concurrents potentiels dans le parti. Moyennant quoi son pouvoir est moins contesté mais elle est aussi assez seule. Et quand on parle de l’après Merkel, la question qui se pose c’est : qui pour la remplacer.

Elle a fait le vide avec son style apparemment calme et sans aspérités visibles…
Oui, je crois aussi que c’est un apprentissage qu’elle a fait au début de sa vie à l’Est. C’était un Etat policier où si vous vouliez survire, sans sacrifier complètement votre intégrité morale et psychologique, il fallait apprendre à dissimuler. Ou, à tout le moins, à se taire. Quand elle était gamine à l’école, son père était pasteur ce qui était mal vu par le parti, et elle mentait sur sa profession en disant que c’était un chauffeur. Elle a appris très tôt à se taire, en fait.

Elle est sans coquetterie ?
Ce qui est frappant et ce qui la distingue des autres dirigeants politiques, c’est qu’elle semble totalement dépourvue de vanité. A tel point qu’elle a quand même longtemps négligé son image. Sa métamorphose publique ne date que de sa première campagne électorale, en 2005. C’est là qu’elle commence à s’inquiéter de ce dont elle à l’air. Quand elle était porte-parole de Lothar de Maizière, en 1986, il a raconté qu’il l’avait même obligé une fois à aller faire du shopping pour ne pas être trop mal attifée.

C’est un contrepoint notable dans notre société de l’image ?
Oui, elle ne joue pas du tout la carte people, ce qui contraste avec quelqu’un comme Schroeder. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle néglige sa communication. Elle joue quand même. Elle s’en sert pour colporter l’image de quelqu’un de presque banale.

Le dégradé de couleur sur ses habits toujours identiques c’est un peu comme les chapeaux de la reine d’Angleterre…
Voilà. Malgré tout, elle a réussi à se forger un look. Elle joue le jeu, en en subvertissant un peu les règles.

A-t-elle évolué depuis son arrivée au pouvoir ?
Il ne faudrait pas en faire un personnage complètement monolithique au moment de la chute du Mur, quand elle a 35 ans. Entre le début de sa carrière et maintenant elle a évolué. Au début elle était peut-être plus audacieuse, elle prenait plus de risques. Elle était marquée je crois beaucoup plus par la Chute du Mur et persuadée que les choses changent. Elle l’a déclaré d’ailleurs en 2007. « J’ai fait l’expérience dans ma chair que les choses ne doivent pas nécessairement rester toujours pareille ». Et aujourd’hui, c’est quelqu’un qui dit : si vous voulez que rien ne change votez pour moi. Elle est maintenant dans une posture de conservation du pouvoir. Elle est victime d’une certaine manière d’une certaine usure.


Justement, si elle est réélu c’est l’enjeu de son troisième mandat… D’où peut venir le danger ?
Je crois que la crise européenne qui reste largement irrésolue est une source de danger politique pour elle. La reprise réelle n’est pas pour demain et la situation des pays du Sud restent en difficultés. Il va falloir faire de nouveaux pas vers plus de solidarité en Europe pour surmonter vraiment la crise et donc, quand  le moment viendra pour l’Allemagne de donner des gages supplémentaires, elle va non seulement devoir faire face à des dirigeants européens plus crispés, mais aussi à une opinion allemande qui va rechigner.

Des signes noirs

Des signes noirs
Dimanche soir, j’ai vu sur France 2 le cygne noir, un film extrêmement dur, à la limite du supportable, qui raconte la plongée d’une ballerine dans la démence. Je me demande parfois si notre vie politique n’est pas en train de perdre peu à peu la raison. Les signes de cette maladie collective se démultiplient : un tollé gigantesque de trois jours, véritable fixation morbide, mobilisant les médias et le monde politique pour un ex premier ministre ayant tout simplement lâché qu’aux élections municipales, en gros, il voterait comme il le voulait ; un chef de l’Etat qui apparaît tristement sur les écrans comme une sorte d’hallucination collective; un autre ancien premier ministre jadis rejeté pour avoir bloqué en vain le pays pendant un mois, s’installant soudain à la tête des personnalités les plus populaires, sans aucune explication plausible; une femme politique prétendue « nationale » qui associe le mot de « catin » à celui de « France » dans la plus grande indifférence voire apathie générale, notamment des médias éblouis; toute une génération de politiciens gagnés par le vertige de la course à l’Elysée, cette « maisons des morts », comme disait Poincaré, « prison » selon Vincent Auriol ou « caserne » d’après de Gaulle et qui n’a jamais autant mérité ces qualificatifs, devenue en plus le symbole de nos échecs depuis 40 ans et de notre impuissance collective. « Rare chez les individus, la folie est en revanche la règle des groupes, des partis, des peuples et des époques » (Nietzsche, Par delà bien et mal, 156). Sommes-nous – le pays politique - dans une phase de poussée aigüe? Et  la folie collective peut-elle se guérir ? Une bonne douche glacée vaut sans doute mieux qu’une camisole de force.

Le fiasco du lancement des deux nouveaux iPhones d'Apple: 'une technologie qui pourrait vous coûter vos doigts'

Le lancement des deux nouveaux modèles de smartphones Apple, l’iPhone 5S, et sa version « low-cost », l’iPhone 5C, a été un fiasco pour la firme à la pomme.

Mercredi, les actions ont clôturé en bourse à 467,7 dollars, alors que le cours d’ouverture dépassait les 500 dollars, soit une baisse de 5,4%. Selon les analystes, les investisseurs ont été refroidis par les prix de lancement des nouveaux smartphones, de 849 dollars pour le modèle « geek », l’iPhone 5S, et 849 dollars pour le modèle « économique », l’iPhone 5C. Ils pensent que les appareils sont bien trop chers et qu’avec de tels prix, Apple échouera à conquérir les pays émergents, et notamment la Chine.
Tim Cook, le mauvais...le pire.
La Chine est le second marché le plus important pour Apple, et il est crucial pour elle, explique le Daily Mail. Le tabloïd britannique cite Carl Howe, vice-président de Yankee Group, un cabinet de recherche sur la consommation : « Selon la rumeur, Apple gagne plus d’argent dans chacune de ses 5 boutiques en Chine qu’elle n’en gagne dans sa boutique de la 5ème Avenue de New York ». Ce sont surtout les membres de l’élite chinoise qui choisissent les produits Apple. Pour le Chinois citadin moyen, un iPhone coûte l’équivalent d’un mois de salaire. Pour un chauffeur de bus, il représente même 3 mois de salaire. Pour un large pourcentage de la population, l’iPhone 5S et l’iPhone 5C risquent de demeurer des produits de luxe inaccessibles.
Sans doute les avis de plusieurs experts concernant la fonctionnalité vedette du lancement de l’iPhone 5S, le Touch ID, c’est à dire le déverrouillage du smartphone par lecture d’empreinte digitale, ne vont guère contribuer à faire remonter les cours de l’action Apple. Le bouton d’accueil de l’iPhone 5S est en effet doté d’un lecteur d’empreintes digitales qui permettra à l’utilisateur de s’identifier et de déverrouiller le téléphone avec ses empreintes digitales. Ce dispositif évitera d’avoir à mémoriser un mot de passe, et il augmente la sécurité en empêchant l’accès de tiers. En outre, il pourra aussi être utilisé pour régler ses achats en ligne et s’identifier sur certains sites web.
Mais les détracteurs de ce système estiment que la sécurité du smartphone n’est guère améliorée avec ce procédé, et que celui-ci pourrait occasionner des délits d’un nouveau genre, s’accompagnant de brutalité. « Les empreintes digitales ne sont pas infaillibles, et elles peuvent être dupliquées. Avec la généralisation de cette technologie, nous pouvons nous attendre à l’amélioration parallèle de la technologie de duplication », commente Marc Rogers de la société Lookout. « Dans certaines régions, les voleurs ont compris que l’on pouvait forcer une victime à déverrouiller un appareil sécurisé », ajoute-t-il, précisant que certains individus n’hésiteront probablement pas à mutiler leurs victimes, en clair, à leur couper le doigt, pour récupérer leurs empreintes digitales.

    ENFIN LA PLACE QU'IL MÉRITE


    Alain Juppé prend la première place du baromètre mensuel de l'action politique, réalisé par Ipsos. Il devance le minsitre de l'Intérieur. La présidente du FN, Marine Le Pen, gagne des points chez les sympathisants de l'UMP comme du PS.
    Alain Juppé, maire UMP de Bordeaux, prend la première place du palmarès des leaders politiques, selon le baromètre mensuel de l'action politique Ipsos pour Le Point publié lundi. Il détrône ainsiManuel Valls, tandis que Marine Le Pen et Jean-Louis Borloogagnent six points chacun. 

    Le fondateur de l'UMP, en progression de 5 points, obtient 51% d'opinions positives sur son action. Seul à franchir la barre des 50%, il passe donc devant le ministre de l'Intérieur Manuel Valls (48%, -4 points), qui rétrograde d'un rang. Les poussées les plus fortes sont celles de la présidente du Front national qui se hisse de la 23e à la 12e place avec 37% de jugements favorables, et le président de l'UDI, qui passe de la 9e à la 5e place avec 45% d'opinions favorables.

     
    Marine le Pen progresse à droite comme à gauche
    Marine Le Pen progresse de 16 points chez les sympathisants UMP (48% d'opinions favorables, contre 46% de défavorables). Chez les sympathisants du PS, Mme Le Pen gagne 5 points, mais ne recueille que 14% d'avis positifs. Chez les sympathisants du PS,Manuel Valls connaît la plus forte baisse (-9).  
    Chez les sympathisants de l'UMPFrançois Fillon perd 4 points (71% d'opinions favorables), Nicolas Sarkozy en abandonne autant (83% d'opinions positives) et Jean-François Copé en perd 6 (51% d'avis positifs). 

    ÇA VEUT TOUT DIRE DE NOTRE SYSTÈME JUDICIAIRE.

    Hollande ose nous expliquer que sa « stratégie a payé »…

    Hollande ose nous expliquer que sa « stratégie a payé »…


    « Je maintiens toujours la pression », confiait l’autre jour le président normal qui, depuis la réussite de l’armée française au Mali où il devrait se rendre jeudi prochain pour l’investiture du nouveau président malien élu en août, Ibrahim Boubacar Keïta, se prend pour un grand chef de guerre et rêve toujours d’une nouvelle campagne éclair en Syrie. Une belle guerre qui redorerait un peu son image, sérieusement ternie en France en cette rentrée de septembre.
    « L’option militaire doit demeurer, sinon il n’y aura pas la contrainte » pour que le régime de Bachar Al-Assad respecte ses nouveaux engagements liés au démantèlement de son arsenal d’armes chimiques, a donc redit dimanche soir François Hollande sur TF-1, en nous expliquant en long et en large que c’est sa détermination – et celle bien sûr de Barack Obama – qui avait contraint le président syrien à céder.
    « Nous étions prêts à envisager des frappes pour faire bouger la Syrie et faire évoluer la Russie. Cette stratégie a payé », s’est félicité le président de la République, en soulignant que les frappes françaises envisagées auraient été « efficaces, graduées et proportionnées » sans devoir survoler le territoire syrien.
    A l’en croire, c’est l’agitation de cette seule menace qui aurait permis d’arriver à « une solution diplomatique » comme le souhaitait la majorité des Français. Alléluia ! C’est ce qui s’appelle savoir habilement « tirer la couverture » à soi, mais il est vrai qu’en politique c’est de bonne guerre et que, dans cette crise, chacun cherche avant tout à sauver la face. Et le président français campe donc désormais ce rôle : celui de l’homme qui aura réussi à faire reculer Assad !
    Après le massacre chimique du 21 août, « une réaction était nécessaire », a confirmé Hollande, en soulignant que la crise syrienne, qualifiée au passage de « tragédie la plus grave de ce début du XXIe siècle », « n’avait que trop duré et prenait un tour qui ne pouvait plus être accepté ». Comme si les victimes qu’il avait longuement énumérées juste auparavant (parlant de 120 000 morts, la moitié de la population syrienne déplacée et plus de 2 millions de réfugiés) n’avaient pas largement suffi à émouvoir la communauté internationale et à condamner définitivement le régime d’Assad !
    Reste que la crise syrienne est loin d’être réglée par le seul accord conclu samedi à Genève entre Russes et Américains et curieusement accepté aussitôt par le président syrien. Ce dernier peut parfaitement crier victoire lui aussi, puisqu’il pressent à juste titre qu’il vient de remporter une nouvelle manche et surtout de gagner du temps. Car toutes ses armes chimiques seront loin d’être démantelées d’ici au début de 2014…
    « La menace de la force
    est toujours bien réelle »
    Si l’option militaire à l’encontre de Damas est donc provisoirement mise de côté, elle n’est pas totalement abandonnée pour autant. La France, déjà, veut faire voter d’ici à la fin de cette semaine une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies incluant un recours à la force sous chapitre 7, à laquelle la Russie de Poutine pourrait bien s’opposer. « La prochaine étape sera de résoudre la crise syrienne », a d’ailleurs reconnu à l’antenne le président français, bien conscient que rien n’est encore vraiment réglé. La tentation est donc grande pour les Français de rejouer bientôt à se faire peur.
    « Au Mali, nous pouvons être fiers d’une opération pleinement réussie » et, en Syrie aussi, « nous pouvons être fiers » car la pression exercée par la seule menace d’avoir recours à la force « a payé », a conclu le président français qui, dimanche soir, a bien eu besoin de Claire Chazal pour mieux retomber sur ses pattes.
    En souhaitant lancer notre pays dans une nouvelle aventure militaire, le président de la République, qui est également le chef des armées, voulait nous faire oublier – tout comme son compère Jean-Yves Le Drian qui est à la manœuvre dans cette affaire – la prochaine loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 qui arrive ces jours-ci en discussion devant les deux chambres du Parlement. Car cette LPM nous réserve de nouvelles surprises dans le budget de la Défense qui – maintenu à valeur constante – masque mal les coupes claires qui s’annoncent dans les programmes d’équipement et de modernisation du matériel.
    C’est là une réalité que nos trois armées (Terre, Air et marine) vont bientôt découvrir à leurs dépens avec la maigre consolation, bien sûr, d’avoir évité le pire…
    En attendant ces mauvaises nouvelles, le président Hollande devait recevoir ce lundi à l’Elysée le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a redit dimanche que « la menace de la force est toujours bien réelle » à l’encontre du régime syrien. Destinée à reprendre la main après l’accord conclu samedi à Genève entre Kerry précisément et son homologue russe Sergueï Lavrov, cette rencontre devait se dérouler en présence de Laurent Fabius et de son homologue britannique du Foreign Office. Faute d’initiative diplomatique importante la France, qui a pris fait et cause depuis longtemps pour la rébellion, était depuis trop longtemps hors course.
    Très en pointe dans ce dossier depuis qu’il est arrivé au Quai d’Orsay en mai 2012 Fabius, qui recevait encore jeudi dernier Al Jarba, le président de la Coalition nationale syrienne, n’était en effet plus crédible. « Faute d’arriver un jour à l’Elysée, Fabius voulait, grâce à une intervention en Syrie, entrer dans l’Histoire comme Villepin en 2003, il y a dix ans, avec son discours contre la guerre en Irak », me confiait l’autre jour un diplomate socialiste qui ne doit pas être de la même chapelle ou du même courant que l’actuel locataire du Quai d’Orsay.
    Mais Hollande et Fabius – parfaitement sur la même longueur d’ondes – n’ont, semble-t-il, pas encore dit leur dernier mot. L’accord de Genève et l’annonce spectaculaire de la recension et du démantèlement acceptés des armes chimiques du régime syrien seront « étudiés » au regard du rapport des experts de l’ONU qui devait être remis et rendu public ce lundi, ont-ils l’un et l’autre tenu à rappeler. Un rapport accablant pour le régime de Damas et sur lequel la France devrait s’appuyer pour arracher une résolution contraignante du Conseil de sécurité.
    Hollande ose nous expliquer que sa « stratégie a payé »

    Nicolas Sarkozy, the one and only !


    "L'État est incompétent en matière d'art", disait Gustave Courbet. LaFrance est aujourd'hui comme un artiste dans la phase tétanique qui précède le processus de création. Elle rumine, jauge, estime, évalue les forces en présence, elle regarde par la fenêtre le monde s'agiter et tout ça est très bien si tant est qu'elle finisse par cracher quelque chose, son oeuvre, celle qui dira si la France peut encore marcher dans l'histoire.
    S'il y a eu vingt-six ans de léthargie présidentielle avec François Mitterrand et Jacques Chirac, les Français ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes, et si c'est désormais un apparatchik inopérant qui les gouverne, c'est aussi de leur faute. Ce qu'il faut espérer, ce que j'espère, c'est que l'élection des nuls, la Manif pour tous, les hésitations géopolitiques, la place que l'on laisse à l'Allemagne dans le leadership européen et l'extraordinaire vacance réformatrice (alors que tout le monde sait, les rapports professant sensiblement la même chose depuis vingt ans, par où il faut passer pour remettre le pays dans la course) sont les manifestations d'une errance précréative.
    La gauche, ses sociologues, ses politologues et ses idéologues
    De ce point de vue, la gauche n'est d'aucune utilité. Elle est nuisible. Ses énarques prétentieux, persuadés de parler du haut d'un magistère intellectuel et moral, ont quarante ans de retard. Leur vision du monde est idéologisée et stupide, frustrée, inexpérimentée. Ils ne comprennent rien aux grands changements qui nous dévorent, ne savent pas ce qu'est une entreprise, une innovation, un marché, un brevet, une peinture, ils ne pensent qu'à redistribuer, c'est-à-dire, dans leurs actes, à spolier, et ne se soucient jamais, parce que ça leur échappe, de développer, de construire. Les socialistes, ce sont des gens qui arrivent une fois que le travail est fait, et qui soit le détruisent, soit en réquisitionnent 50 %, et qui eux-mêmes ne travaillent jamais. Il suffit d'apercevoir les débats internes à la gauche : leurs penseurs - où il y a plus de sociologues que d'écrivains, plus de politologues que de philosophes, et toutes sortes de militants mal dans leur peau qui croient penser parce qu'ils répètent ce qui est écrit dans Le Monde diplomatique - produisent indéfiniment des dogmes dans le dogme qui se transforment en un amas de boue législative et réglementaire dont l'objectif final est d'exproprier les Français qui essaient de travailler pour nourrir une population maintenue au calme par des subventions.
    Le piège à éviter, c'est celui tendu par François Hollande qui essaie de faire croire qu'il n'est pas un si mauvais président et que ce qui advient depuis le 6 mai 2012 n'est pas une catastrophe. Comme le pointe avec justesse Nicolas Beytout, "entre ballons d'essai, fausses rumeurs, couacs et volte-face, tout semble faux, truqué, biaisé. Pas franc" (L'Opinion du 13 septembre). François Hollande est un illusionniste qui n'a pas le courage de faire les choix qui s'imposent et laisse s'embourber une machine administrative défectueuse qu'il serait pourtant facile de réparer.

    Supprimer les 35 heures et les 35 tonnes de règlements !

    Pour quitter ces sables mouvants, étant entendu que le centre n'existe pas, il faudra que la droite s'y colle. Elle n'a pourtant aucun crédit aux yeux de l'opinion, ce qui est bien compréhensible : comme le souligne Pascal Salin dans Le Monde du 13 septembre, "après des décennies de socialisme de gauche et de droite, il était devenu évident que la France était à la traîne et que son modèle social était à bout de souffle. Nicolas Sarkozy, lorsqu'il a été élu, était donc porteur de très grands espoirs et il avait une chance extraordinaire d'entrer dans l'histoire". Or la rupture n'a pas eu lieu : les 35 heures n'ont pas été supprimées, pas plus que les 35 tonnes de règlements en tout genre qui broient les initiatives individuelles. On peut invoquer la crise, bien sûr, mais on peut aussi constater que, malgré sa fougue que j'ai mille fois louée, Nicolas Sarkozy s'est laissé enfermer dans l'hégémonie intellectuelle que la gauche a réussi à installer, notamment ce mythe qui "consiste à présenter la France comme une société malade d'une grave fracture sociale, avec pour seul remède un effort massif de dépenses publiques et de redistribution" (Bernard de Montferrand, La France malade volontaire). À cette thèse compassionnelle il est certes presque impossible de répondre, car qui oserait le faire serait immédiatement taxé soit d'ultralibéralisme (ce qui n'est pourtant pas un crime), soit d'insensibilité aux souffrances du peuple, alors que tout démontre que plus de dépense publique ne fait pas plus de croissance ni moins de chômage (la France étant tout de même leader à la fois en matière de dépense publique et de chômage).

    Arrêter de laisser la CGT gouverner à la place du gouvernement

    Il faudra donc en 2017 quelqu'un qui ait suffisamment de coffre, de talent oratoire, de capacité de séduction et de conscience du changement induit par la mondialisation pour battre François Hollande et sauver le pays. Il faudra que quelqu'un soit capable de dissiper le rideau de fumée que la gauche et la presse (c'est pareil) ont dressé entre les Français et le réel. Il faudra quelqu'un qui sache dire leur fait aux minorités privilégiées, quelles qu'elles soient, dont les "avantages acquis" aux frais des autres empêchent la collectivité dans son ensemble de réussir. Il faudra quelqu'un qui soit très profondément en rupture avec cette idée selon laquelle l'État sous toutes ses formes doit être présent partout. Dans le monde de demain, un État moderne est un État qui se limite strictement à faire ce qu'il est seul capable de faire, ce qui peut certes couvrir de nombreux domaines, mais pas autant que le pensent les parlementaires de gauche. Il faudra arrêter avec les concertations faussement inspirées du modèle allemand et qui reviennent à laisser la CGT gouverner à la place du gouvernement : une couleur en commission termine toujours par un beige. La faiblesse attise la haine, écrit Nietzsche : à l'Élysée, apparemment, on sait qui est l'adversaire à abattre, puisqu'on tente par tous les moyens de le mettre hors d'état d'agir. Il s'agit de Nicolas Sarkozy.