TOUT EST DIT

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lundi 4 juillet 2011

Standard and Poor's menace de déclarer la Grèce en défaut de paiement

L'agence estime que les plans de participation du privé mettraient probablement Athènes en "défaut" avec le risque de déstabiliser d'autres pays.

  Le gouvernement grec s'est refusé lundi à commenter "les hypothèses d'agences spéculatrices", après la menace de Standard and Poor's de considérer comme un défaut de paiement les projets de soutien à long terme de la dette grecque. "Nous ne pouvons pas suivre les hypothèses et conclusions d'agences spéculatrices. Il y a en cours un programme européen de prêts au pays, et nous en restons là", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Ilias Mossialos, invité lors de son point de presse quotidien à commenter l'annonce de S&P.
Sur le fond, soit le schéma proposé il y a une semaine par les créanciers privés français pour alléger le fardeau de la dette de la Grèce, Ilias Mossialos a réitéré que "les gouvernements n'ont pas à intervenir dans des discussions concernant la participation volontaire" d'institutions privées. "Notre position sur les agences de notation est connue, tout comme le sont les interventions de la Grèce auprès de la Commission européenne (...) pour la création d'une agence européenne de notation", a ajouté Ilias Mossialos. Athènes a souvent accusé les agences, qui ont multiplié ces derniers mois les dégradations de sa note souveraine au point d'en faire un des pays les plus risqués au monde pour les investisseurs, de se livrer à des manoeuvres spéculatrices.
Répétition
Les analystes de S&P ont fait savoir lundi que les scénarios envisagés par l'UE pour assurer la viabilité à long terme de la dette grecque seraient probablement assimilés par l'agence à un "défaut de paiement", que tentent justement d'éviter les Européens. L'agence a rouvert le feu juste au moment où les marchés se détendaient sur la Grèce, après le déblocage ce week-end d'une nouvelle tranche vitale du prêt UE-FMI consenti au pays en 2010, en contrepartie de l'adoption par le parlement grec d'un rigoureux plan d'austérité et de privatisations sur cinq ans.
Ce scénario se répète quasiment à chaque fois que l'Europe fait un pas en avant sur l'aide au pays en difficulté, l'une ou l'autre des agences de notation dégrade, en général de plusieurs crans d'un coup, entraînant dans son sillage le reste des marchés financiers.

Des vacances d'été moins longues pour les élèves?

Moins de vacances estivales et plus de congés à l'automne : telle est l'une des principales mesures préconisées par le comité de pilotage sur les rythmes scolaires qui remet ce lundi ses propositions au ministre de l'Education Luc Chatel.
Le gouvernement, qui se donne du temps pour trancher ce dossier délicat, entend réformer le rythme de travail des élèves, qui, selon plusieurs études, sont plus fatigués et donc moins performants que leurs voisins européens.
La Conférence nationale sur les rythmes scolaires, installée en juin 2010, soulignait en juin dans un pré-rapport "la semaine épuisante" des élèves du primaire, les "journées trop longues et fatigantes", ainsi que le déséquilibre de l'année scolaire avec des congés d'été jugés trop longs.
Le rapport définitif, fondé notamment sur les réflexions des organisations de parents et d'enseignants, recommande de jouer sur plusieurs leviers dont le principal est aussi le plus sensible politiquement : la durée des vacances d'été.
Les auteurs évoquent avec prudence la possibilité de raccourcir de deux semaines la pause estivale, ou l'hypothèse d'un découpage en zones géographiques, comme c'est le cas pour les vacances de février et Pâques.
SEMAINE DE QUATRE JOURS ET DEMI
Luc Chatel avait estimé le 23 juin que cette dernière mesure pourrait être "une réponse à l'inquiétude". Un message à l'adresse notamment des professionnels du tourisme qui craignent de perdre le bénéfice des mois de juillet et août.
Les spécialistes considèrent que des vacances trop longues compromettent les chances des enfants défavorisés, qui perdent leurs acquis pendant les deux mois d'été.
A contrario, et dans un souci de rééquilibrage, le rapport prône un allongement des vacances de la Toussaint, pour alléger le premier trimestre, de dix à quinze jours.
Pour alléger la cadence, le document propose également de repenser la semaine de travail, notamment dans le primaire. Un presque consensus se dessine pour revenir à la semaine de quatre jours et demi en primaire. Le mercredi matin serait travaillé, plutôt que le samedi. Les élèves verraient ainsi leur charge de travail étalée sur 180 à 200 journées par an, contre 144 actuellement.
La durée de la journée pourrait aussi être modulée, afin de respecter "les biorythmes de l'enfant". Le rapport juge par exemple que quatre heures de classe suffisent pour les élèves de CP et de CE1. Six heures pour les collégiens et sept heures pour les lycéens.
L'exécutif avance avec circonspection sur le sujet.
Le 21 juin dernier, Nicolas Sarkozy avait marqué sa volonté d'"ouvrir le débat sur les rythmes scolaires", sans aller plus loin. Luc Chatel, pour sa part, avait déclaré le 23 juin que si décision il y avait, les mesures choisies n'entreraient en vigueur "au mieux" que "pour la rentrée 2013 ou 2014", sur une base "progressive".

La corruption en Russie équivaudrait à la moitié de son PIB

En Russie, l'équivalent de la moitié du PIB va dans les poches de fonctionnaires corrompus, affirme un rapport indépendant publié lundi 16 août, réalisé entre le 2 juillet 2009 et le 30 juillet 2010 par l'Association des avocats pour les droits de l'homme.
En se fondant sur les statistiques officielles et des témoignages, récoltés parmi les 6 589 plaintes recueillies par l'association, cette enquête conclut que "le marché de la corruption représente 50 % du PIB" et que le montant moyen d'un bakchich a doublé depuis le début de l'année 2010 pour atteindre 44 000 roubles (1 500 euros).
DES CHIFFRES CONFORMES AUX ESTIMATIONS
Ce montant peut néanmoins rapidement monter pour certaines formes de corruption, de l'achat d'un poste dans la police routière (pour 40 000 euros) ou de procureur dans un parquet de district (pour 7 800 euros) jusqu'à l'emploi "d'intermédiaires" pour que soit rendue une décision de justice favorable (26 000 euros environ).
Le rapport note egalement que les revenus des inspecteurs de la police de la route atteignent environ 3 900 euros grâce à la corruption, alors que le salaire moyen mensuel est inférieur à 600 euros. "Les métiers les plus prestigieux sont ceux où la corruption est stable", souligne le texte.

"Ces chiffres correspondent à nos estimations", a déclaré un responsable de Transparency International, rappelant que la Russie occupait la cent quarante-sixième place des cent quatre-vingts pays figurant dans un classement allant du moins au plus corrompu.

La pauvreté gagne du terrain en Russie

Le nombre de Russes qui vivent sous le seuil de pauvreté a bondi au premier trimestre 2011 de 26,5 %, soit 4,8 millions de personnes, par rapport au quatrième trimestre 2010, et de 11,2 % par rapport au premier trimestre 2010, pour s'établir à 22,9 millions de personnes, selon des chiffres du service russe des statistiques (Rosstat).
Au total, sur les trois premiers mois de l'année, 16,1 % de la population russe vivait sous le seuil de pauvreté officiel. Le minimum vital, déterminant ce seuil, était fixé entre janvier et mars à 6 473 roubles (160 euros) par mois, en hausse de 9,7 % par rapport aux trois mois précédents.
ENVOLÉE DES PRIX ALIMENTAIRES
Cette augmentation est due à l'envolée des prix alimentaires et des services, soulignent les quotidiens Vedomosti et Novye Izvestia.
L'inflation s'est déjà établie depuis le début de l'année à 5 %, une hausse qui pèse sur le revenu réel disponible des ménages russes, qui lui, selon des estimations révisées de Rosstat, a baissé en mai de 5 % sur un an.
Pour Mikhaïl Deliaguine, directeur de l'Institut des problèmes de globalisation, interrogé par Novye Izvestia, cette tendance est inquiétante dans la mesure où elle intervient dans un contexte de reprise économique. "Le nombre de pauvres augmente aujourd'hui alors que les prix du pétrole sont élevés, il n'est donc pas possible de mettre cela sur le compte de la dégradation de la conjoncture", a-t-il déclaré.

Athènes sous “protectorat” de l'UE

To Ethnos, 4 juillet 2011
"Les émissaires de Bruxelles arrivent", titre le quotidien de centre gauche To Ethnos qui rapporte en Une les déclarations du président de l'Eurogoupe publiées le 3 juillet par le magazine allemand Focus. Jean-Claude Juncker a mis les choses au clair : le pays est sous tutelle économique et budgétaire. Maintenant que le plan de rigueur 2012-2015 a été adopté par le Parlement, et que l'UE a donné son feu vert pour l'octroi d'une nouvelle tranche de 12  milliards d'euros du prêt accordé à la Grèce l'année dernière, "les Européens veulent des résultats". "Une forme de protectorat se met donc en place avec des émissaires qui devront contrôler avant tout l'application du programme de privatisations. Ils attendent rapidement un geste fort", écrit le quotidien.

Le commentaire politique de Christophe Barbier




La Grèce bientôt en liberté surveillée ?

Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe, veut que la Grèce, en contrepartie de l'aide de 12 milliards d'euros, accepte l'intervention étrangère.

Bien qu'obligés d'aider le mauvais élève, certains membres de l'Union Européenne comptent bien faire sentir à la Grèce qu'elle leur est redevable. Bien sûr, on avait déjà vu le FMI conditionner ses aides à la mise en place d'un plan d'austérité. Mais, ce dimanche, Jean-Claude Juncker, le premier ministre luxembourgeois est allé plus loin dans une interview accordée au magazine allemand "Focus".

"La souveraineté de la Grèce sera énormément restreinte", a-t-il confié "Par exemple, pour faire face à la prochaine vague de privatisations, il leur faudra adopter un système se fondant sur le modèle de la Treuhand allemande", un organisme créé en 1990 pour superviser la privatisation des entreprises est-allemandes après la chute du mur, a souligné M. Juncker , président de l'Eurogroupe.

Conscient de la sévérité de ses propos, il a ajouté : "Il ne faut pas offenser les Grecs. Mais on doit les aider. Ils se sont dits eux-mêmes prêt à accepter l'aide d'experts de la zone euro". Il a rappelé qu'entre "1999 et 2010 les salaires avait grimpé de 106,6%" alors même que l'économie ne s'était pas développée au même rythme et que la politique salariale avait été "totalement hors de contrôle" et n'avait pas du tout tenu compte de la productivité".

Parmi les mesures à prendre en priorité, Jean-Claude Juncker cite les privatisations qui doivent "commencer immédiatement".

Concernant les autres pays d'Europe, il estime qu'il n'existe pas de "danger" de voir l'Espagne, l'Italie et la Belgique sombrer dans une crise financière semblable à celle que connaît la Grèce. Il affirme également que l'Irlande et le Portugal se trouvent "sur la voie d'un retour vers les marchés de capitaux".

Défaut grec : deux enjeux, cinq arbitres

Pourquoi la prise de position de S&P ce matin, qui considère que le «plan français» pour la dette grecque pourrait être qualifié de défaut de paiement d'Athènes, est importante.

La Grèce ne doit sous aucun prétexte faire défaut sur sa dette. Cet objectif est tellement asséné par les autorités politiques et monétaires européennes qu'il est devenu un postulat, dont on a tendance à perdre de vue les vrais enjeux.
En fait, il y a, principalement, deux conséquences d'un éventuel défaut grec qui font peur à l'Europe. Première conséquence, directe et immédiate: une situation de défaut, même partiel, entraînerait la note de la dette souveraine grecque à de telles profondeurs de l'échelle de notation des agences de rating que le pays ne serait plus «éligible» aux guichets de la BCE. Autrement dit, la Banque centrale européenne, sauf à fouler aux pieds ses principes et sa réputation, ne pourrait plus accepter de titres grecs en garantie des financements qu'elle accorde aux banques. Premières touchées: les banques grecques. Outre qu'elles devraient constater, comme les autres mais des proportions infiniment supérieures, des pertes sur leur portefeuille d'obligations d'Etat, elles seraient à toute vitesse privées de ressources. C'est la faillite assurée, et dans un laps de temps très court.
Second enjeu: le stigmate. Les créanciers internationaux ont la mémoire plus longue qu'on en le croit. Des pays qui ont fait défaut dans les années 1980 le paient aujourd'hui encore par un surcoût sur leurs financements. Introduire la possibilité d'un défaut de paiement au sein de la zone euro risque de se traduire par un renchérissement des taux d'intérêt dans toute l'Union, en commençant bien sûr par sa périphérie.

Cinq arbitres pour trois types de défauts possibles

Mais au fait, qui jugera si la Grèce se trouve ou non en situation de défaut de paiement quand la dette de celle-ci sera réaménagée? Le «défaut de paiement» n'est pas, contrairement à ce qu'on pourrait croire, une notion clairement établie. On peut en fait distinguer trois types de défauts, et encore plus d'arbitres qui auront à prendre position:
Le défaut peut être une notion comptable. Il est alors caractérisé par le constat d'une dépréciation des obligations dans les bilans des banques, même quand celles-ci ne sont pas inscrites à leur valeur de marché. Qui en décide? Les commissaires aux comptes, guidés par les normes comptables édictés par l'International Accounting Standards Board, un organisme professionel et indépendant basé à Londres.
Le défaut est aussi caractérisé quand il constitue un «évenement de crédit» qui provoque le paiement des CDS (credit default swaps), ces produits dérivés qui font office de contrats d'assurance sur les obligations souveraines. Et ici, c'est l'ISDA (International swaps and derivatives association) qui juge s'il y a ou non défaut. De nouveau, on a affaire à une organisation professionnelle, toujours basée à Londres.
Le défaut est un critère de l'échelle de notation des agences, dont les «ratings» sont toujours - même si les régulateurs s'en émeuvent - des opinions intégrées dans les textes prudentiels qui s'appliquent aux banques et autres gestionnaires de fonds. Pour ce défaut-là, trois arbitres sont principalement à la manoeuvre: S&P, qui a donc douché ce matin les espoirs de trouver un plan de réaménagement de la dette d'Athènes neutre à ses yeux, Moody's et Fitch.

La théorie du complot

La réalité est inacceptable, alors nions-la : après les attentats du 11 septembre 2001, les hypothèses les plus farfelues ont prospéré sur internet – et certaines y prospèrent toujours. C’est la CIA qui aurait organisé les détournements ; la destruction des tours jumelles aurait été provoquée non par les avions, mais par des bombes savamment placées à l’avance. Plus récemment, la mort de Ben Laden a suscité d’autres élucubrations qui se caractérisent par la négation des faits. Quand une nouvelle choque, rien de tel que la théorie du complot pour se protéger ! Dès l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, des fidèles ont parlé d’une conspiration qui aurait eu pour but d’éliminer le favori des sondages à la présidentielle 2012. Sa libération sur parole, après six semaines d’enquête, les conforte et certains parlent, aujourd’hui, « d’attentat politique ».

L’histoire fourmille, certes, de complots. D’ici à dénoncer une collusion entre la direction d’un hôtel, la police de New York et des barbouzes parisiens, il y a de la marge… et beaucoup d’audace dans les raccourcis. Tout d’abord, DSK n’a pas été innocenté, vendredi : les charges qui pèsent sur lui demeurent. En outre, on ne connaît officiellement aucune des deux versions de ce qui s’est passé dans la suite du Sofitel : ni la femme de ménage, ni DSK ne se sont exprimés directement devant les médias. On reste sur le terrain mouvant des « fuites » de l’enquête, des intox des avocats des deux parties et des informations livrées au compte-gouttes par le parquet. Avant de parler de conjuration, laissons donc la justice faire son travail, d’autant qu’elle est plus rapide aux États-Unis qu’en France. La prochaine audience est fixée au 18 juillet.

Pour les fidèles de DSK, la théorie du complot n’est pas seulement une façon de laver l’honneur de l’homme. L’enjeu est avant tout politique, car si cette thèse progressait, elle entrouvrirait la porte d’un retour dans la bataille présidentielle. Comme l’a résumé hier Martine Aubry, personne n’oserait opposer un quelconque calendrier à Dominique Strauss-Kahn s’il décidait de concourir à la primaire. Problème : l’appétit sexuel hors normes de DSK et son goût du luxe sont désormais de notoriété publique. Et ils ne cadrent pas du tout avec le profil d’un vainqueur de l’élection suprême. Le retour de DSK ne pourrait que compliquer encore une donne déjà très confuse au Parti socialiste.

Qu’elle était verte ma primaire

Voici le premier crash de l’élection présidentielle, heureusement qu’il ne s’est pas produit au-dessus de la forêt amazonienne. Là où la victime, jadis, batifolait en montgolfière pour les caméras d’Ushuaïa.

L’accident a eu lieu dans la verte primaire, autre sorte de jungle hostile à l’étranger. Nicolas Hulot y a subi un tel revers, au tour de chauffe, qu’on l’imagine mal l’emporter à l’arrivée le 12 juillet. Désire-t-il poursuivre l’aventure, d’ailleurs, laminé par un débat interne qui tourna au procès en sorcellerie ? Lui, si souple et populaire, n’a pas pesé lourd face à la sévère Eva Joly qui semble toujours prête à inculper la terre entière. Le parti EELV, avec son sigle à coucher dehors, préfère visiblement l’austérité à l’empathie.

L’ex-animateur a promis, hier, qu’il n’irait pas voir ailleurs après sa prévisible défaite. Du côté de Jean-Louis Borloo, pourtant, on l’accueillerait volontiers.

À défaut de vacances, M. Hulot a pris une leçon. En politique, au-delà des arguments, l’agressivité permet de s’imposer. Et les pires “coups bas” ne proviennent pas de l’adversaire.

Plutôt que d’en retirer trop d’amertume, le néophyte cultive l’autodérision. Ainsi, à l’hypothèse d’un futur “ticket” avec l’aimable Eva : “Je ne suis pas sûr qu’elle souhaite avoir à ses côtés un suppôt de la droite et des multinationales.” Douce ironie que certains, dans son propre camp, s’empresseront de prendre au pied de la lettre…

Le PS et le poison DSK

DSK était la chance du PS pour 2012. Sera-t-il son poison mortel?

L’ancien favori des sondages est-il, pour son camp, plus dangereux libre qu’en résidence surveillée? Au-delà de l’acquittement de leur champion qu’ils considèrent déjà comme acquis, les amis de l’ancien directeur général du FMI se reprennent à envisager son retour triomphal en France. A les entendre, les compteurs de la popularité, dopés par l’effet victimisation, pourraient être remis à leur niveau du 14 mai - avant le déclenchement de l’affaire - et le rêve de la conquête de l’Elysée pourrait reprendre là où «Dominique» avait été contraint de l’abandonner, dans la suite 2806 du Sofitel Manhattan.

Cette probabilité semblait pourtant du domaine de la chimère. Après tout, l’opinion avait tourné la page plus facilement et plus rapidement que prévu en faisant de François Hollande ou de Martine Aubry des candidats de substitution capables de rassembler sur leurs noms autant sinon plus d’intentions de vote que n’en captait l’homme providentiel déchu. C’est ce rétablissement presque miraculeux que le PS semble prêt à remettre en jeu aujourd’hui, conforté par les derniers sondages qui montrent, contre toute attente, qu’une majorité de Français - ou presque - souhaiterait le retour de l’ancien directeur du FMI dans le jeu politique français.

La seule spéculation sur ce qui n’est encore qu’une faible éventualité révèle le degré d’indécision et de division de la famille socialiste. La Première secrétaire Martine Aubry n’a même pas eu le temps de conforter sa candidature toute neuve que son aventure est déjà dévalorisée, ravalée au rang d’ersatz de celle de son ami «Dominique».

Cette hésitation générale est malsaine. Elle dénote une immaturité qui ne peut qu’altérer l’image du principal parti d’opposition. Mais surtout, elle ignore le repli d’un DSK qui avait tout de même perdu 24 points dans les indices de confiance. Au-delà du soupçon de viol, le train de vie pose problème: la Porsche, les avocats à des milliers de dollars la journée, l’appartement extravagant, les assiettes de pâtes aux truffes à plus de 100 euros pièce et surtout les révélations sur une vie sexuelle extra-conjugale apparemment frénétique et souvent tarifée. Comment un pays en crise comme l’est la France pourrait-il s’identifier à un homme si loin de ses réalités sociales et de son quotidien? Dans une campagne, son incontestable brio et son pouvoir de séduction exceptionnel ne pourraient suffire à tout justifier.

Le PS aurait dû avoir le courage, salutaire, d’écarter fermement - fût-ce poliment - toute possibité d’un retour de DSK dans la course. Au lieu de celà, les doutes et le flottement affichés sur l’éventualité d’un report de la date de clôture des candidatures à la candidature alimentent un peu plus encore la confusion. Dégâts importants à prévoir...

Rythmes


Le marronnier fleurit chaque printemps dans la nature, et toute l’année dans l’actualité. C’est un genre à part entière, facilement recyclable, qu’on peut resservir sans presque rien changer. Ainsi des rythmes scolaires, objet aujourd’hui d’un nouveau rapport. Et que nous dit-il ? Les bambins, pour leur santé, devraient avoir des journées de travail plus courtes, avec davantage d’activités d’éveil, et des vacances d’été moins longues… Des évidences déjà énoncées par mille rapports, et qui ne changeront rien aux rythmes scolaires. Car avant de penser à la santé des élèves, il faut s’occuper des enseignants, des professionels du tourisme et des parents. Parents au plus que pluriel, d’ailleurs, puisqu’on justifie maintenant les vacances longues par les contraintes des familles recomposées — recomposées par décision des adultes, pas des enfants. Mais l’égoïsme des adultes serait-il sans limite ?

La Grèce, la Pologne et nous.

Alors que la crise grecque semble s’éloigner, l’arrivée, à la présidence tournante de l’Union europeenne, de la Pologne, renvoie aux liens étroits et mystérieux entre la monnaie et la défense dans toute l’histoire humaine.
De tout temps, il a en effet été établi qu’aucun ensemble de pays, ne peut rester durablement rassemblé s’ils ne ressentent pas la nécessité d’une défense commune, seule motif indiscutable pour regrouper des moyens.
En particulier, l’Histoire des Etats-Unis le démontre : en 1783, après la fin de la guerre d’indépendance, les Etats Unis sont restés pendant 5 ans gouvernés par une sorte de Confédération floue, dans laquelle chaque Etat conduisait indépendamment sa politique commerciale et sa politique étrangère. Quand éclata en 1787, une révolte au Massachusetts, difficilement matée par les autorités de l’Etat, chacun compris que les forces locales ne suffiraient pas à écarter l’inévitable déferlement des garnisons britanniques encore en place autour des Grands lacs, ni à protéger les bateaux américains contre les pirates d’Europe. Il fallait pour cela un gouvernement fédéral et une armée, qu’organisa la constitution de 1788 ; mais, dans les premières années, faute de lever l’impôt, le pays n’eut aucun moyen de financer sa défense ni de rembourser les emprunts faits en Europe pour financer la guerre d’indépendance. Sa monnaie s’effondra. Quand, en 1790, la menace anglaise se fit plus pressante et que le risque de faillite plus immédiat, les fondateurs des Etats-Unis, se dotèrent d’une capitale fédérale et émirent des Bons du Trésor. En 1794, la révolte de quelques centaines de distillateurs de whisky qui refusaient de payer une taxe pour financer la dette publique fut aisément matée par une armée fédérale de 10.000 hommes. Plus tard, c’est toujours à l’occasion de menaces externes ou internes que le gouvernement fédéral américain a pu consolider l’Etat et unir la nation. Aujourd’hui, selon la même logique, l’abyssale crise financière américaine, largement provoquée par des dépenses militaires, ne sera résolue que par l’émergence d’une menace militaire nouvelle, (au Moyen Orient ou en Mer de Chine) qui justifiera les nouveaux impôts nécessaires.
L’Europe d’aujourd’hui est dans la même situation que l’Amérique de 1790 : à la croisée des chemins. Elle ne trouvera pas sa stabilité sans un budget commun, capable de financer ses dettes. Ce budget ne pourra etre justifié que par la perception de la nécessité d’une défense commune. Et donc d’une menace commune.
Or, la situation de la Pologne le montre bien : ce n’est pas acquis. La Pologne ne se sent pas intimement liée à un ensemble européen, qui considère la Russie comme un allié, alors qu’elle la considère comme une menace. Aussi n’est elle pas, en particulier, spécialement pressée de rejoindre l’euro.
La résolution des problèmes de dettes de l’Europe ne pourra donc avoir lieu sans une réflexion approfondie sur la nature des menaces qui pèsent sur le continent et sur la nécessité de regrouper des moyens pour s’en protéger. Aussi longtemps que les Européens ne comprennent pas que ce qui menace les uns menacent aussi les autres, que, dans le monde à venir, la menace est globale, planétaire, et qu’ils auraient tout à gagner à regrouper leurs moyens de défense, trop faible, trop fragile, ils ne mettront pas en commun les ressources nécessaires.
A moins qu’une menace, plus ou moins imaginaire, venue du Sud ou de l’Est, ne les contraignent à faire les pas qu’ils n’osent encore faire ensemble. Tres dangereuse conjoncture : L’Histoire devient tres périlleuse quand la tension militaire y devient une nécessité logique et financière.

Jacques Attali

Affaire DSK : «Il n’a pas donné une image très positive ces derniers temps»

Copé se tait, Jouanno juge, Bayrou toujours sidéré, Collomb pour un report de la primaire socialiste... Et Strauss-Kahn qui file au resto.

Les réactions continuent après les derniers rebondissements de l'affaire DSK. Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a déclaré dimanche qu’un éventuel retour de DSK dans la vie politique française était «l’affaire de la gauche». «Je ne peux pas avoir des interprétations sur le comportement de tel ou tel de nos adversaires politiques», a déclaré Copé, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd’hui en France.
Il n’a pas souhaité réagir à la déclaration, un peu plus tôt dimanche sur Europe 1, de la ministre des Sports Chantal Jouanno sur Strauss-Kahn: «Il n’a pas donné une image extrêmement positive ces derniers temps, entre ses goûts de luxe et d’autres sujets».
Le député PS de l’Eure François Loncle, proche de Dominique Strauss-Kahn, a été plus loin dans le commentaire. «Tout n’est pas clair dans le comportement des dirigeants du Sofitel (…) et il peut y avoir eu des connexions entre le groupe Accor [propriétaire français de l’hôtel Sofitel de New York] avant ou après l’affaire et peut-être certaines officines françaises», a-t-il déclaré sur France Info. «Moi je n’irai pas plus loin, ce n’est pas à moi de faire l’enquête» mais «je pense qu’il peut y avoir une version française comme il peut y avoir une version américaine de cette affaire», a ajouté le vice-président du groupe PS à l’Assemblée nationale.
Samedi, le président du Mouvement démocrate François Bayrou a dit aller «de sidération en sidération» après les derniers rebondissements de l’affaire Strauss-Kahn. «Seul un scénariste d’Hollywood aurait pu imaginer un tel scénario», a expliqué à la presse le leader centriste après la libération sur parole de l’ex-patron du FMI.
«Il faut relier cela à la société de l’information continue où tout flambe en permanence, un univers médiatique qui ne vit que par l’emballement et l’excès», a-t-il estimé. «Dans mon esprit, c’est la stupéfaction qui l’a emporté», a-t-il insisté. «Je n’étais pas parmi les complotistes mais là, je ne sais plus. Cela ne m’arrive pas souvent mais là, je l’avoue, je ne sais plus», a-t-il avoué.
Sur le plan politique, le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb, proche de DSK et soutien de François Hollande dans la primaire socialiste, a estimé samedi sur Europe 1 que «la première étape» pour Dominique Strauss-Kahn, avant d’envisager un retour en politique, était de «se reconstruire lui-même». «Je pense qu’aujourd’hui, il est dans une situation qui est encore une situation d’attente. On voit bien que le procès n’est pas terminé même s’il vient de montrer que, vraisemblablement, l’accusation était totalement fausse dès le début», a-t-il déclaré. Collomb est favorable comme Hollande à un report à fin juillet ou fin août de la date-butoir pour le dépôt des candidatures à la primaire PS, actuellement programmée le 13 juillet. «A mon avis, il y a toutes les vacances pour faire en sorte que Dominique Strauss-Kahn réfléchisse à la situation, puisse reprendre pied dans la vie politique. Ensuite, il y sera ou il n’y sera pas. Mais on ne va pas évidemment reporter les primaires à janvier prochain, juste avant la présidentielle», a-t-il poursuivi.
La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, a estimé en revanche, toujours sur Europe 1, que «le temps de la politique n’(était) pas venu (pour Dominique Strauss-Kahn), puisque le temps de la justice n’est pas terminé». Appelant à la «rigueur» et à la «sobriété», Duflot juge qu’il «faut se garder de tout commentaire, quel qu’il soit». «Il faut que les choses se terminent et se règlent le plus sereinement possible et que la justice finisse son travail aux Etats-Unis», a-t-elle dit en réclamant «la justice pour Dominique Strauss-Kahn et la justice pour cette jeune femme».

Des pâtes aux truffes

On ne sait pas encore ce qu'en pense l'intéressé lui-même, mais dès sa libération, Dominique Strauss-Kahn est aller fêter l'événement devant un plat de pâtes aux truffes. Vendredi soir, il était avec son épouse Anne Sinclair au Scalinatella, situé dans l’Upper East Side, un quartier de Manhattan, avec deux amis, un homme et une femme.
DSK et Anne Sinclair se sont montrés souriants à la sortie du restaurant alors qu’ils étaient mitraillés par les flashs des photographes. Ils n’ont pas répondu aux journalistes qui leur demandaient leur état d’esprit à l’issue de cette journée. Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair avaient quitté vers 19 heures (1 heure en France) leur domicile provisoire du quartier de TriBeCa, à Manhattan, pour une destination inconnue.
L’ancien ministre français peut donc aller et venir à sa guise, mais uniquement sur le territoire américain, la justice ayant conservé son passeport.