TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 17 juillet 2010

Strauss-Kahn : l'UE risque plusieurs années de "croissance faible"

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a estimé vendredi que l'Europe risquait d'être confrontée à "plusieurs années de croissance faible", avec pour conséquence une remontée du chômage et un faible pouvoir d'achat.

La croissance revient en Asie, en Afrique, aux États-Unis et "il y a le problème européen", a indiqué Dominique Strauss-Kahn, interrogé sur France 24. "Ce n'est pas le seul endroit du monde où il y a des difficultés, mais il y a clairement un problème européen en matière de croissance", a-t-il dit. Pour le FMI, le "scénario principal n'est pas celui d'un retour à la récession". "Mais le risque pour l'Europe, c'est plusieurs années de croissance faible", a estimé son directeur général, jugeant ce risque "assez important". "Ça veut dire peu de pouvoir d'achat distribué, des problèmes dans les systèmes sociaux de retraite, de santé, une montée du chômage", a-t-il ajouté.

Le FMI a relevé la semaine dernière sa prévision de croissance pour 2010 pour la plupart des plus grandes économies, comme les États-Unis (à 3,3 %), le Japon (0,5 %) et la Chine (10,5 %). Mais elle l'a laissée inchangée pour la zone euro (1,0 %).

QUE FERA "BEL ŒIL" DEVANT CETTE PRÉVISION ? SE PRÉSENTERA-T-IL OU PAS POUR 2012 ?

Le plus vieux champagne du monde retrouvé dans la Baltique

Plus de 30 bouteilles parfaitement conservées contenant très probablement du champagne Veuve Clicquot des années 1780 ont été retrouvées par une équipe de plongeurs dans une épave au large de la Finlande, apprend-on samedi. Après plus de deux siècles en mer Baltique dans des conditions idéales de conservation – température froide constante et absence de lumière –, le précieux nectar, encore effervescent et au goût "fabuleux", selon une œnologue qui l'a goûté, deviendrait ainsi, en cas de confirmation, le plus vieux champagne encore buvable au monde.
"Nous sommes en contact avec (le fabricant de champagne) Moët & Chandon et ils sont sûrs à 98 % qu'il s'agit de Veuve Clicquot", a indiqué Christian Ekström, le chef de l'équipe qui a fait l'extraordinaire découverte au large des îles Aaland, situées dans la mer Baltique à mi-chemin des côtes suédoises et finlandaises. "Il y a une ancre sur le bouchon, et ils me disent qu'ils sont les seuls à avoir utilisé cet emblème" en Champagne, explique-t-il.

La découverte a été faite le 6 juillet par M. Ekström et six plongeurs suédois par 55 mètres de fond, près d'une épave d'un vieux grément, mais l'équipe avait jusque-là gardé le secret. "La visibilité était très mauvaise, à peine un mètre. On a pas réussi à trouver le nom du navire, ni une cloche, alors j'ai remonté une bouteille pour trouver une date", raconte-t-il. "Selon nos archives, la bouteille est des années 1780. Or Veuve Clicquot a commencé sa production en 1772, et ensuite les premières cuvées ont été élevées pendant dix ans, donc ça ne peut pas être avant 1782. Et cela ne peut pas être après 1788-89 avec la Révolution française qui a paralysé la production", dit-il.

LIVRAISON DE LOUIS XVI À PIERRE LE GRAND

La bouteille, en très bon état mais sans étiquette, a été fabriquée à la main et sur le bouchon figure la mention "Juclar", des lacs d'Andorre d'où viendrait le liège. "Le vin est absolument fabuleux", explique Ella Grüssner Cromwell-Morgan, une œnologue d'Aaland à qui M. Ekström a demandé de goûter le précieux nectar après sa découverte. "Une piste sérieuse est qu'il s'agit d'une livraison du roi Louis XVI au tsar russe Pierre le Grand. Le fabricant a trace d'un envoi qui n'est jamais arrivé à destination", explique-t-elle.

Si la date et la provenance sont confirmées, il s'agirait également du plus vieux champagne buvable au monde, un record actuellement détenu par un Perrier-Jouet de 1825 dégusté l'an dernier par des œnologues en Grande-Bretagne.

"J'en ai encore un verre dans mon frigo et toutes les cinq minutes j'y retourne pour le respirer. Il faut que je me pince pour y croire", s'exclame-t-elle. "La robe est d'un or sombre, ambré. Le nez est très intense, avec beaucoup de tabac, mais aussi des raisins et de fruits blancs, de chêne et d'hydromel. La bouche est vraiment surprenante, très sucrée mais avec tout de même de l'acidité", décrit-elle "Cela s'explique par le fait que le champagne était beaucoup moins sec à l'époque, où l'on maîtrisait mal le processus de fermentation", ajoute l'œnologue.

Une réunion avec les autorités locales d'Aaland doit avoir lieu lundi pour décider à qui revient le contenu de l'épave. Le petit archipel suédophone, quoique rattaché de la Finlande, a un gouvernement local autonome.

À Tokyo, Fillon lâche le mot "rigueur"

François Fillon a évoqué vendredi lors d'une conférence à Tokyo la "rigueur" mise en oeuvre par la France, alors qu'il rejetait jusqu'à présent fermement ce terme pour qualifier les coupes budgétaires opérées par son gouvernement pour résorber la dette.

Vantant devant un parterre d'hommes d'affaires japonais les mesures d'austérité lancées par Paris, le Premier ministre a déclaré : "Nous sommes très attentifs à ne pas prendre des mesures qui viendraient stopper la croissance, qui viendraient même handicaper l'effort de recherche et d'innovation." "C'est la raison pour laquelle dans tous les budgets de l'État, le seul qui n'est pas soumis à la rigueur, c'est le budget de l'Enseignement supérieur et de la recherche", a-t-il alors lancé, utilisant pour la première fois ce terme.

Bataille sémantique

Jusqu'à présent, l'exécutif se refusait totalement à l'emploi du mot "rigueur", jugé trop impopulaire auprès des Français. Le président de la République Nicolas Sarkozy l'avait lui-même écarté lundi soir lors de son intervention télévisée sur France 2. "Le sens de ce mot est connoté. Le mot rigueur, ça veut dire baisser les salaires, augmenter les impôts, je ne le ferai pas", avait insisté le chef de l'État, tout en avouant vouloir mettre en place une politique "rigoureuse".

Le 25 juin dernier, le Premier ministre affirmait encore : "Il y a des pays qui baissent les rémunérations des fonctionnaires, il y a des pays qui licencient des fonctionnaires, il y a des pays qui réduisent de façon drastique, il y a des pays qui augmentent de plusieurs points la TVA. Si on était amené un jour à mener une politique comme celle-là, oui, je dirais que c'est une politique de rigueur."

La ministre de l'Économie Christine Lagarde, qui accompagne François Fillon à Tokyo, s'était aussi attiré les foudres d'une partie de son camp pour avoir récemment affirmé que la politique française de sortie de crise était un mélange de "rigueur" et de "relance", qu'elle avait résumé par le néologisme "ri-lance".

HEUREUSEMENT QUE CE NE FUT PAS UN PET QU'IL LÂCHAT À TOKYO; QU'EUSSIONS NOUS LU ET ENTENDU ?
ÇA SUFFIT COMME ÇA LA PRESSE, CESSEZ DE JOUER AVEC DES MOTS, VOUS LE FAIT DE MOINS EN MOINS BIEN, C'EST PEUT-ÊTRE DE VOUS QUE VIENNENT VAUX PROPRES MAUX... ET LES NOTRES.

Vieillir avec style, une spécialité so french

Les femmes françaises vieillissent mieux. Elles sont plus aimées, mieux dans leur peau et donc plus belles que les autres... Ceci n'est pas un flagrant délit d'autosatisfaction, mais le constat du New York Times, qui l'écrit : "S'il y a un secret pour vieillir avec grâce, les Françaises le connaissent." Voilà qui est dit. De Catherine Deneuve à une passante, l'auteur - Ann Morrison, journaliste américaine installée à Paris - ne tarit pas d'éloges sur les plus de 40 ans en France : "Elles semblent défier l'idée selon laquelle, en vieillissant, il faut se cacher derrière du botox, du collagène pour rehausser les paupières ou gonfler les lèvres et toutes sortes de procédés qui donnent un air pathétiquement jeune." Et de résumer (ne boudons pas notre plaisir) : "Être attirante, à tout âge, c'est juste un truc que les Françaises savent faire." Ce talent fou, Ann Morrison l'explique par une façon différente d'appréhender la lutte contre les effets du temps d'un côté et de l'autre de l'Atlantique : "Les Américaines, et moi la première, abordent les soins personnels dans un esprit pratique et d'efficacité, tandis que les french women que je connais voient dans le chouchoutage de leur peau, de leurs cheveux et de leur corps un rituel plaisant et gratifiant."

Et comme, en plus d'être belles, les Françaises sont bonnes copines, elles ont partagé avec Ann Morrison leurs secrets de beauté. Secret numéro un : ne jamais prendre du poids. Selon elle, à chaque fois que les Françaises constatent un kilo supplémentaire sur la balance, elles feront tout ce qui est en leur pouvoir pour faire revenir l'aiguille à son point de départ. Et là encore, elles excellent : car, selon la journaliste du NYT, les femmes françaises considèrent le sport - ou en tout cas les salles de gym - comme une "torture", et se contentent de marcher, beaucoup marcher, y compris avec des stilettos aux talons vertigineux qu'elles baladent comme des pantoufles sur les pavés du Quartier latin. Et si, par malheur, un jour, elles n'ont pas le temps de déambuler boulevard Saint-Germain à la recherche d'une "petite culotte La Perla à 100 euros", "il y aura toujours une pilule, une lotion, une machine ou un traitement pour faire l'affaire". Ah, et encore un petit truc : les Françaises sont addicts aux thalassothérapies, dont l'auteur rappelle qu'elles sont nées en France. Quoi, vous ne vous reconnaissez pas ?

La Sécurité sociale, secret de beauté des Françaises

Ann Morrisson précise pourtant bien qu'elle parle de la "femme française moyenne, celle qui fait ses courses rue du Faubourg Saint-Honoré, qui déjeune tranquillement rive gauche ou qui se promène à travers le jardin du Luxembourg". Ah, on se disait aussi : elle ressemble étrangement à Inès de La Fressange, la Française moyenne... Mais, à en croire la journaliste, il n'y a pas besoin d'être riche pour être Juliette Binoche. Car le secret de beauté le mieux gardé des Frenchies, c'est leur Sécurité sociale : "Certaines femmes sont assez malignes - ou ont des raisons médicales suffisantes - pour se procurer des ordonnances prescrivant des semaines entières dans un spa, ce qui signifie que la Sécurité sociale les rembourse", explique-t-elle. Idem pour les dermatologues, selon la journaliste : certes, les femmes françaises se maquillent légèrement, "mais il est plus facile d'avoir l'air naturel quand on a une super peau". Or, en France, "les rendez-vous chez les dermatologues sont souvent remboursés". Rendez-vous compte !

Non contente de nous attaquer sur ce point sensible - la Sécurité sociale -, Ann Morrisson s'appuie sur des chiffres qui font mal à notre porte-monnaie : selon un sondage Mintel datant de 2008, les Françaises dépensent 2 milliards d'euros par an en soins du visage, à peu près autant que les Espagnoles, les Allemandes et les Anglaises réunies. Et elles commencent jeunes : 33 % des Françaises entre 15 et 19 ans utiliseraient des crèmes antirides. N'empêche. Étant plus minces, les Françaises doivent lutter plus durement contre le vieillissement de leur peau, c'est bien connu. Et ce n'est pas parce qu'elles sont plus aimées, par les autres comme par elles-mêmes d'ailleurs, qu'elles sont plus belles, contrairement à ce que conclut Ann Morrison. Non, non. En fait, les Françaises - ou en tout cas celles que la journaliste fréquente - refusent simplement la fatalité qui veut qu'une femme doive, en vieillissant, choisir entre la ride et la fesse.

Plaidoyer pour un football moche

Il est temps de se débarrasser des esthètes du football. Plus que les hooligans, l’argent fou ou les consultants bègues, c’est peut être bien le danger le plus grand devant lequel se trouve le football. Oui, tous ces gens qui recherchent le beau dans le football sont des dangers pour ce sport. Car en vérité, c’est du moche que viendra le salut du football. Pour vivre heureux, vivons dans la splendeur crépusculaire de la laideur. Tentative de justification, tout en mocheté et en mauvaise foi.

Depuis que le football est devenu un objet d’admiration, il se trouve toujours une tripotée d’intellectuels pour vous parler de la nécessité du beau football. Mais on ne précise jamais de quelle façon, ce football peut soudain se targuer d’être beau. Qu’est-ce que le beau jeu ? Les jongleries simiesques de soi disant artistes ? Pas sûr, tant ce beau tient de plus du cirque. Et pour qui a déjà passé une après midi déprimante devant un spectacle de cirque, on ne peut se satisfaire de ces jongles pour le football. Certains s’enflamment devant les chevauchées fantastiques de dribbleurs fous, remontant la totalité du terrain et éliminant leurs adversaires un à un. Sauf, qu’à bien y regarder, on voit surtout la faiblesse des adversaires en questions. Si c’est pour voir du slalom entre piquets, je préfère aller au ski voir de plantureuses autrichiennes moulées dans leur lycra rose.
Les théoriciens du beau football vous rebattent aussi les oreilles avec le jeu de passes courtes, le toque argentin, la conservation espingouine... On pourrait presque être tenté d’y adhérer, de trouver cet effort de construction collective admirable, mais bon de là à franchir le pas d’y voir le Beau. Car il ne faut jamais oublier une chose, la passion du football n’est pas d’essence esthétique, mais purement émotionnelle. Ce beau là, le beau du sport ne sera jamais comparable au beau de l'art. Et ne pourra donc jamais expliquer une passion. Ce n'est pas une question de valeur, c'est une question de nature. Le geste sportif peut être gracieux, mais il ne sera jamais inspiré par la grâce. Restent donc les émotions. Ce tressaillement au bide, ces frissons du souvenir, cette sensation particulière de la totale empathie qui nous plonge dans les délices de l'éternité de l'instant...

Van Vogh ne savait pas faire deux jongles

Supporter un club, aimer le foot ne pourra jamais être lié à l'art. Le foot est une affaire d'émotions avant toute chose, mais d'émotions viscérales, inattendues, irréfléchies, irrationnelles. En art, on choisit toujours un peu. En sport, on ne choisit jamais et c'est ça qui est beau. On ne décide pas de supporter un club, quelle que soit sa philosophie, on se le prend en pleine face. Et surtout, surtout on le conserve à jamais au fond de son coeur. On peut dénigrer des films, des livres autrefois appréciés. Mais pas son équipe de foot, aussi ridicule que ça puisse paraître à la société bien pensante, qui considère ce genre de choses comme futiles. On ne change pas de club, car on ne triche pas avec ses émotions instinctives.

Et c’est bien à cause de cette fidélité naturelle, que le moche a toute sa place dans le football. Car il arrive très souvent, qu’on prenne son pied devant un match défensif, juste parce que celui-ci nous a permis de vibrer devant la victoire de nos favoris. Mais il ne faudrait surtout pas réduire le plaisir que procure la tactique défensive, au résultat heureux d’un match. Voir une équipe réussir à en faire déjouer complètement une autre, voir des types plus limités au départ, s’arracher pour sauver le match d’un tacle ou d’un dégagement, c’est tout simplement laidement génial. Le moche est nécessaire au football, parce qu’il en est le pain quotidien, celui des contrôles ratés, des tibias et des frappes topées. Le moche demande plus d’efforts, tant il est facile pour un sportif doué d’accomplir des gestes déliés. Mais réussir sans talent, réussir face au talent des autres, réussir uniquement en empêchant les autres de briller, c’est une émotion qu’on qualifie injustement de petite. Alors qu’elle est grandiose, par tout ce qu’elle contient en symboles.

L'anti-hools par excellence

Car le football moche et défensif, c’est d’abord une des dernières expressions de la solidarité dans ce sport. Voir des types unir leur infériorité pour surpasser ensemble les obstacles, c’est le signe ultime que le football de gauche peut encore exister. Loin de l’ultra libéralisme du football élitiste et talentueux, le football de tâcherons reste le dernier havre de paix pour les prolétaires. Et puis, en poussant cette logique encore plus loin, on peut même dire que le moche n’a jamais été aussi politiquement nécessaire au football. Car dans un pays où le Président ne se déplace jamais sans sa maquilleuse, il est plus qu’utile que le football échappe aux règles envahissantes de l’image. Ne pas chercher à plaire, fuir la lumière et respecter l’essence même de ce sport : Des efforts, de la boue, de la sueur et de la bière. Et un peu de violence aussi. D’ailleurs, il n’est pas dit que si les matches défensifs et heurtés se multipliaient, la violence dans les tribunes ne baisserait pas. Le football moche, reste donc le meilleur moyen de limiter la violence dans les stades. Mais c’est aussi un bon moyen d’éloigner les fameux footix, ceux qui viennent au stade ou devant leur téléviseur, pour voir des buts, des roulettes ou des gestes acrobatiques. Tous ces types qui sifflent les artistes du tacle, de l’accrochage. Il est donc nécessaire, pour voir ces tristes sbires fuir les stades, de faire du football un loisir élitiste et inesthétique.

Mais le football moche ne doit pas se limiter à l’expression défensive, il doit aussi se réaliser dans les maillots, les équipements, les stades et même les gueules des joueurs. Revenons aux maillots conçus par le comités des fêtes des mairies, plutôt que par des designers. Et glorifions de valeureux anciens comme Dieter Eilts, champion d’Europe avec l’Allemagne en 1996, que l’Équipe qualifiait de vilain petit canard. Si les centres de formations étaient bien gérés, seuls les joueurs fortement acnéiques auraient le droit d’accéder à l’équipe première. Marre des minets crête au gel, insulte permanente au football moche. Là encore, le Bavièrisme a montré l’exemple, en faisant du jeune Toni Kroos, un nouvel héros moderne. Finalement, pour appuyer définitivement cette thèse, il suffit de regarder ce qui est arrivé au rugby. Dès lors qu’avec la professionnalisation et l’arrivée des calendriers de Guazzini, ce sport s’est attaché à produire du beau, ce sport a perdu de la superbe de sa légende. D’accord le propos est légèrement caricatural et conservateur, mais il n’est pas interdit d’y voir une part de vérité.

Quant aux derniers amoureux du football moche, peut être devraient ils se tourner vers le football féminin. Qui n’a pas encore fait sa mue professionnelle et qui laisse encore toute sa place aux contrôles ratés, aux buts de raccrocs et aux visages rougeauds...

ALLONS DROIT AU BUT !
ALLONS VERS UN FOOTBALL HUMAIN, AVEC SON GÉNIE PUR, DÉBARRASSÉ DE SES ORIPEAUX CLINQUANTS ET TRÉBUCHANTS, PLACE AU PLAISIR ET À L'INSPIRATION DES "JOUEURS".

Vacances

Ce qu'il y a de bien, dans les vacances, c'est qu'on en cause avant, pendant et après. Et si vous alignez les vacances d'été et celles d'hiver, vous pouvez tenir l'année sur le même sujet. Surtout en France, d'ailleurs, royaume de l'art du bien vivre à ne rien faire longtemps, et à en parler longuement. On en oublierait presque, dans l'heureuse fièvre des grands départs, que ce bonheur n'est pas donné à tout le monde. Car la crise a fait fondre le nombre des vacanciers: en quelques années, nous sommes tombés de deux Français sur trois à un peu plus d'un sur deux qui partent en vacances. Mais comment expliquer alors qu'on ne parle que de cela ? C'est le miracle des vacances, qui métamorphosent les rues de nos communes, notre télévision et nos voisins, qui nous font changer d'air, que l'on parte ou que l'on reste. Alors, à tous, à ceux qui partent et à ceux qui restent: bonnes vacances.

Dit du Japon, à la rigueur…

Comment qualifier la politique budgétaire de la France ? Le contribuable dira volontiers qu’on lui “serre la vis”. Nul besoin d’être garagiste pour comprendre la métaphore… Mais l’Etat ne cause pas ainsi.

Depuis des mois, les ministres s’appliquent à contourner l’obstacle par de fumeuses circonlocutions. Périphrases prudentes et litotes rusées… L’un parle de “rationalisation des comptes”. L’autre évoque la nécessité de renouer “avec la réalité des chiffres.”

Christine Lagarde invente même le concept de “ri-lance”. Néologisme bancal, qui voudrait combiner les mérites du Père Fouettard et du Père Noël…

Hier, brisant l’hypocrisie, François Fillon a lâché le mot interdit : “rigueur”. Soit, selon le dictionnaire, un synonyme de “sévérité” mais aussi “d’exactitude”. Voici un substantif, somme toute, très honorable. Nicolas Sarkozy le récuse, pourtant, en y décelant “une connotation péjorative.” Il en déconseille l’emploi, sans rien demander à l’Académie française.

Le chef du gouvernement a donc violé un tabou linguistique. Il l’a fait à Tokyo, devant un parterre d’investisseurs étrangers.

On mesure, ici, la vertu des voyages exotiques et lointains. Ils permettent, par un étrange paradoxe, de mieux voir ce qui se passe chez soi.


Gilles Debernardy

« L'impardonnable défaite » (1)

C'est un livre accusateur, c'est un livre passionnant, c'est un livre plein d'enseignements : comment l'un des plus grands pays du monde a-t-il pu s'effondrer ainsi en quelques semaines du printemps et de l'été 1940 ? Claude Quétel, ancien directeur scientifique du Mémorial de Caen, s'est efforcé d'apporter la réponse.

À ses yeux, « l'étrange défaite », comme elle fut aussi appelée, plonge ses racines dans les vingt années qui ont précédé. D'abord le système politique : un hyper-parlementarisme s'autoparalysait. C'était la valse des gouvernements, élaborant des politiques à courte vue. Et puis la France voulait souffler après le terrible effort et les pertes de 1914-1918. On était victorieux et l'on voulait jouir de la victoire. On voulait penser qu'un tel drame ne reviendrait plus. La guerre qui venait de se terminer était la dernière que nous ferions, « la der des der ».

Comme l'écrit l'auteur, « les Français étaient malades de la paix ». La Société des nations (SDN) était vue comme une sorte d'assurance contre la guerre. Malheureusement, elle ne fonctionnait pas et manifestait de plus en plus son impuissance.

Personne ne voyait ou ne voulait voir le danger qui montait à l'Est. Cependant, enfreignant les clauses du traité de Versailles, l'Allemagne reconstruisait secrètement son potentiel d'armement. En Russie, dans des contrées lointaines, isolées, aimablement ouvertes par le gouvernement des Soviets, elle expérimentait de nouveau x matériels, élaborait des tactiques novatrices. C'est ce qui permit à Hitler de reconstituer une armée en un temps record et d'autant plus moderne qu'il lui avait fallu repartir de zéro.

1940 : leçon d'humilité

Au moment où les Allemands s'exerçaient aux communications radios, adoptaient le transport aérien de commandos parachutistes, le haut commandement français s'occupait d'accroître sa cavalerie et se confiait aux pigeons voyageurs pour assurer les liaisons. Un colonel de Gaulle faisait figure d'illuminé. Il était sorti de la guerre des tranchées. Il voyait la guerre de mouvement à laquelle le haut commandement français préférait l'enfouissement statique de l'armée.

Et puis les évolutions politiques, le jeu des alliances contraignirent la France à entrer dans le conflit, une déclaration de guerre faite le 3 septembre 1939, à regret. Si bien que notre pays ne va pas saisir l'occasion qui se présente à lui de se lancer dans une offensive puissante pendant que l'armée allemande est occupée à l'Est, à vaincre la Pologne.

Sur tout le front allemand de l'Ouest, face à la France, il n'y avait alors pas un seul char allemand. En outre, le commandement allemand n'avait des munitions que pour trois jours de combat et aucune réserve prête à entrer dans la lutte. Et nous laissâmes la Pologne se faire broyer dans l'étau allemand et soviétique...

On voit à quelles erreurs stratégiques nous conduisirent les militaires et les politiques. La suite allait de soi, mais on ne le sut que bien plus tard et, malgré des combats héroïques, livrés dans des conditions difficiles, ce fut ce que Claude Quétel appelle l'incroyable, l'inéluctable, l'impardonnable défaite. « Ce qui nous intéresse, dans cette étude, conclut-il, ce sont les divers visages d'une France si insouciante, si contente d'elle à son ordinaire, mais si désemparée à l'heure des tempêtes qu'on peut douter qu'elle ait fondamentalement changé. Le désastre de 1940 vaut, soixante-dix ans plus tard, leçon d'humilité. »



(1) L'impardonnable défaite, 1918-1940, de Claude Quétel, éditions J.-C. Lattès.
François Régis Hutin

Ces socialistes qui prônent la dissolution

Julien Dray et Jérôme Cahuzac suggèrent des législatives anticipées pour sortir de la crise.

Le scénario du dernier recours ? Dissoudre. Ceux qui, à gauche, aiment manier la dynamite l'évoquent, comme réponse possible aux polémiques et aux affaires qui portent atteinte au crédit du gouvernement.

Vendredi, sur RTL, Julien Dray a tâté le terrain. «Le climat judiciaire, c'est le prolongement d'un malaise, d'une crise politique sur un autre terrain», a estimé le député PS de l'Essonne. «Par expérience, je sais que, quand ça commence comme ça, ça ne s'arrête jamais tant qu'il n'y a pas un fait politique majeur qui remet de l'ordre dans la tête de nos concitoyens.» Il préconise «une dissolution de l'Assemblée nationale» ou sinon «un référendum» sur les retraites.

Quelques jours après l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, l'Élysée appréciera. La dissolution de l'Assemblée, qui conduit à l'organisation d'élections législatives anticipées, est une prérogative du chef de l'État. «Le rôle de l'opposition, c'est de dire que maintenant il faut trouver une solution à ce malaise politique, il faut que nos concitoyens disent s'ils veulent continuer dans la direction où nous sommes aujourd'hui ou s'il faut changer de politique. Ce que je revendique», a poursuivi Julien Dray.

À gauche, ils ne sont cependant qu'une poignée à avoir entonné ce refrain lorsque l'affaire Bettencourt-Woerth a éclaté. Le président de la commission des finances, Jérôme Cahuzac, a évoqué l'idée.

«Ce n'est pas nécessaire»

Les radicaux de gauche l'ont aussi proposée. «Je demande que le président de la République procède à la dissolution de l'Assemblée nationale. Les Français doivent retourner aux urnes pour sanctionner ce gouvernement moribond. Un gouvernement qui est déjà condamné moralement par tous», a déclaré au début du mois le secrétaire national du PRG, Eddie Aït.

Les autres responsables de gauche se sont montrés plus prudents. La dissolution, «c'est une hypothèse - le président peut toujours dissoudre -, Jacques Chirac l'a fait en son temps. Donc, j'allais dire “chiche” !», a commenté la semaine dernière Jean-Marc Ayrault. Mais, au fond, elle «n'est pas nécessaire», a ajouté le président du groupe PS à l'Assemblée. Il demande d'abord d'autres «décisions fortes».

De toute façon, la gauche ne serait pas prête. Les candidats dans les circonscriptions ne sont pas investis, les accords avec les partenaires ne sont pas signés. Et les primaires de désignation du candidat à la présidentielle seraient chamboulées en cas de législatives anticipées !

En 1997, le président de la République Jacques Chirac, conscient du risque de perdre les élections prévues en 1998, avait décidé d'anticiper le scrutin d'un an, officiellement pour mieux préparer la France à l'entrée dans l'euro. La gauche l'avait emporté à la surprise générale.

L'expérience vaut avertissement. À droite, personne ne s'aventure donc à demander un retour aux urnes. La dissolution, c'est la «nouvelle idée inventée par l'opposition», a ironisé la semaine dernière le président du groupe UMP, Jean-François Copé. À droite, on espère que l'été et les vacances permettront de faire redescendre la pression.

LES SOCIALISTES SONT COMME DES ENFANTS DEVANT LA VITRINE DU BOULANGER, ILS REGARDENT TOUTES LES FRIANDISES, SANS POUVOIR EN GOÛTER UNE.
ALORS ILS PIAILLENT, MANIFESTENT, FONT DES CRISES D'ÉGOTISMES, JOUENT LES MATAMORES SANS EN AVOIR LE TALENT. ILS ONT TOUT DU COMPORTEMENT SCHIZOPHRÈNE.

Pas de quartier pour les artistes

Premières victimes de la boboïsation de certains quartiers des métropoles européennes, les artistes en sont pourtant considérés comme responsables. C’est parce que beaucoup d’entre eux aspirent à faire partie de l’establishment, regrette l’écrivaine Tanja Dückers.
Dans presque toutes les métropoles européennes, résidents et artistes se battent contre la boboïsation de leur quartier. Les créateurs sont néanmoins de plus en plus mal vus. Autrefois porte-paroles de l’avant-garde rebelle, ces hommes et ces femmes aspirent désormais à faire partie de l’establishment. Cela fait plusieurs dizaines d’années que dans bon nombre de grandes villes européennes, l’essentiel de la culture parallèle s’installe dans des quartiers déshérités et délabrés où elle insuffle une nouvelle vie. Souvent, ce sont les artistes et les créateurs qui sont à l’origine de nombreux projets urbains de rénovation. Toujours en quête de logements bon marché, d'ateliers ou de bureaux, ils investissent les quartiers que d’autres ont hâte de quitter.

Longtemps, il semblait que cette tendance permettait à la critique sociale de gauche de tisser des liens étroits avec diverses formes d’expression artistiques. Dans des villes comme Francfort, Hambourg ou Berlin, ces résidents créatifs ont défendu leur place – souvent avec beaucoup d’humour et de persuasion – contre des urbanistes obstinés et les promoteurs sans scrupules. C’est essentiellement grâce à eux qu’un grand nombre de quartiers dans ces villes sont aujourd’hui particulièrement prisés. Depuis la réunification allemande, l'occupant classique aux motivations politico-idéologiques a été remplacé par l’artiste et ses ambitions personnelles.
Tensions entre l'extrême gauche autonome et les créateurs branchés

On assiste presque partout au même phénomène : à Berlin, Hambourg ou Cologne aussi bien qu’à Amsterdam, Copenhague, Barcelone, Londres, Varsovie ou Prague, dès que des artistes élisent domicile quelque part, ils sont immédiatement suivis par une cohorte de cafés et restaurants branchés. Arrivent ensuite des jeunes – barbe de cinq jours pour les hommes et look nostalgico-vintage pour les femmes néo-post quelque chose - qui s’affairent sur leurs ordinateurs portables et se lancent dans de nouveaux "projets". Le quartier occupé gagne subitement en attractivité, des boutiques indépendantes s’y installent, suivies de galeries et de cabinets d’architectes. Très vite, les loyers s’envolent.

L’attaque récemment menée par des militants de l'extrême gauche autonome contre une galerie berlinoise est symptomatique de ce changement de statut. Les artistes et les créateurs ne sont plus les porte-drapeaux d’une avant-garde rebelle mais les précurseurs d’une boboïsation des quartiers et les représentants d’une nouvelle bourgeoisie de propriétaires.

Ces tensions ne révèlent pas seulement les conceptions artistiques réactionnaires des agresseurs qui, visiblement, ne peuvent tolérer la présence des artistes que quand ils servent leurs objectifs. Elles démontrent également à quel point le rapport entre l’art et la sensibilité politique a changé. Cela fait déjà longtemps qu’avec leurs lunettes de créateurs et leurs tenues branchées, les artistes ne pourfendent plus les valeurs bourgeoises et aspirent à faire partie de l’establishment. Ils ont grandi à une époque où l'économie créative est devenue un secteur de croissance rapide, une industrie de services attirant les investisseurs.
Des artistes qui n'ont pas les moyens de payer les loyers

Nulle part cette intrication de la création et des milieux d’affaires n’est plus visible qu’ici. L’image de l’artiste comme un être solitaire, un ermite vivant en marge de la société, a fait long feu. Aujourd’hui, les artistes à succès sont de toutes les fêtes et partout où il faut être. Ils soignent leurs réseaux comme des entrepreneurs, s’ébattent dans les foires artistiques autours du monde et prennent l’avion aussi souvent que d’autres le bus. Comme partout ailleurs toutefois, la gloire est réservée à une poignée de happy few qui arrivent à percer. Leur carrière inspire toute une génération d’épigones pour qui l’art n’est plus une exception dans une trajectoire professionnelle précaire, mais simplement un moyen de doubler les autres. Il est donc naturel que les urbanistes et les investisseurs fassent les yeux doux aux artistes et aux créateurs. D’après les célèbres thèses du sociologue américain Richard Florida, il existe un lien étroit entre culture et croissance économique, par lequel l’environnement culturel serait un facteur d’implantation primordial.

Pourtant, l’image du créateur entrepreneur correspond souvent à un cliché qui n’a que peu de rapport avec la réalité. Dans des villes comme Hambourg, Cologne ou Berlin, qui se veulent des foyers de la création, la plupart des artistes appartiennent – d’après leur revenu annuel moyen – aux couches populaires inférieures. Ils sont bien souvent les premiers à devoir quitter les quartiers qu’ils ont pourtant contribué à régénérer, n’ayant plus les moyens d’en payer les loyers élevés. Les artistes et les créateurs qui incarnent à présent la boboïsation des quartiers au détriment du reste de la scène artistique, sont souvent perçus dans l’opinion publique comme les grands gagnants du système. Cette interprétation montre surtout comment un Zeitgeist [esprit du temps] libéral est parvenu à créer une mode que même les militants de l'extrême gauche autonome sont prêts à prendre au sérieux.