TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 1 mai 2011

Pippa, petite sœur de Kate et reine de beauté du mariage princier

Sublime dans sa robe fourreau, la cadette de Catherine Middleton a fait sensation vendredi. Pippa aurait presque éclipsé sa princesse de sœur.

Pendant quelques minutes, 2,4 milliards de téléspectateurs du monde entier n'ont eu d'yeux que pour Philippa Charlotte, dite Pippa, la jeune sœur de Kate Middleton, lors de son arrivée à Westminster. Il faut dire que la ravissante témoin de la mariée, réputée être la beauté de la famille, n'avait pas fait les choses à moitié. Vêtue d'une robe fourreau ivoire signée Sarah Burton – la directrice artistique de la maison Alexander McQueen, qui a également créé la robe de Kate -, Pippa a fait une apparition très remarquée. Aussitôt, des centaines de twitts ont été postés sur le Web pour commenter l'avènement de cette nouvelle reine de beauté de 27 qui a bien failli éclipser la future princesse de Galles. « Oh my God ! Pippa était tout simplement sublime », commente un Anglais transis, « Pippa Middleton était splendide, c'était elle la star du mariage », renchérit un autre.

Party Girl

Déjà bien connue des Anglais, Pippa a été élue en 2009 « célibataire la plus attirante » par le magazine Tatler. Plus boute-en-train et exhubérante ue Kate, qu'elle considère comme sa meilleure amie, Pippa a une réputation de « party girl qui n'aime rien tant que passer ses nuits dehors ». Elle collectionne les admirateurs et les love stories avec la crème de l'aristrocratie britannique. Diplômée de littérature anglaise, la piquante brunette partage ses semaines entre The Party Times, un webzine sur l'organisation des goûters pour enfants créé pour le site Internet de la société de ses parents, et Table Talk, une société évènementielle basée à Londres.

Libye : L'Otan visait-elle le fils de Kadhafi ?

Pour la Russie, cela ne fait aucun doute : l'Otan visait bien Kadhafi et ses proches, lorsqu'elle a atteint le plus jeune fils de leader libyen. L'alliance, pour sa part, a confirmé avoir frappé dans le secteur Bab al-Aziziya à Tripoli mais assure ne pas viser des individus dans ses frappes.
 « L'Otan a poursuivi ses frappes de précision contre les installations militaires du régime Kadhafi à Tripoli cette nuit, y compris des frappes sur un bâtiment de commandement et de contrôle connu dans le secteur de Bab al-Aziziya, peu après 20 heures samedi soir », indique l'Alliance atlantique dans un communiqué.
Le commandant en chef de l'opération « Protecteur unifié », le général Charles Bouchard de préciser : « Nous regrettons toute perte de vie, particulièrement celle de civils innocents ». L'Otan soutient en effet que toutes ses cibles « sont de nature militaire et ont été clairement liées aux attaques systématiques du régime Kadhafi sur la population libyenne et les zones peuplées. Nous ne visons pas les individus ».

Pour sa part, la Russie doute que les frappes de l'Otan n'aient pas eu Kadhafi pour cible. Le ministre russe des Affaires étrangères dénonce l'usage « disproportionné » de la force en Libye par les forces de la coalition.
Dans la soirée de samedi, une frappe d’un avion de l’Otan au-dessus de Tripoli a tué le plus jeune fils du leader libyen et trois de ses petits-enfants. C’est le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, qui a annoncé la nouvelle du « martyre » de Seif al-Arab Kadhafi, 29 ans (à ne pas confondre avec son frère ainé Saif al-Islam Kadhafi).

Sale temps pour le muguet

La floraison précoce du muguet, liée aux fortes températures enregistrées en avril, a conduit les producteurs nantais à jeter une partie de leur cueillette, a déclaré samedi la Fédération des maraîchers nantais. Les producteurs de la région nantaise ont "trié au maximum" les brins pour pouvoir commercialiser un muguet de la meilleure qualité possible, a expliqué Gaëtan Corgnet, responsable de la commission muguet de la Fédération des maraîchers nantais. Le muguet de la région nantaise représente environ 80 % de la production française, contre 20 % pour la région bordelaise.
 
"Entre 20 et 50%" de la production, suivant les entreprises, a été jetée, indique M. Corgnet, producteur à Arthon-en-Retz (Loire-Atlantique), en déplorant une année 2011 "qui ne sera pas rentable économiquement" pour les maraîchers. L'éclosion du muguet avec deux semaines d'avance a engendré "un nombre de manipulations beaucoup plus élevé qu'à l'ordinaire" pour éviter qu'il ne fane avant la date fatidique du 1er mai, a-t-il affirmé. "Il a fallu également louer beaucoup plus de surface de frigo" pour y conserver les brins, ce qui a augmenté les coûts de production, a-t-il expliqué. Au niveau de la production, "les prix sont stables", a-t-il dit.
Plusieurs fleuristes nantais reconnaissent une hausse des prix. "J'ai dû payer 20 % de plus pour avoir la même qualité de muguet que l'année dernière, je suis forcée de répercuter sur le prix de vente", témoigne une fleuriste. "Je le vends à 1,80 euro au lieu de 1,50 l'an dernier", renchérit une autre, en reconnaissant que l'unique carton de muguet commandé cette année "est déjà un peu abîmé".
La floraison précoce des brins cette année remonte aux premiers coups de froid de l'automne, survenus dès fin octobre. "Fin décembre, le muguet était parfaitement réveillé", a expliqué Patrick Verron, conseiller muguet auprès des maraîchers nantais. La douceur des températures qui a suivi, en janvier et février, lui a permis de pousser et de sortir de terre "dès mars".
Aujourd'hui, les traditionnelles clochettes blanches, payées l'an dernier 42 centimes le brin à Rungis, devraient coûter chez le fleuriste et à la sauvette plusieurs dizaines de centimes supplémentaires par rapport à l'an dernier. A Paris, Monceau Fleurs affichera 2,90 euros la paire de clochettes et huit euros environ pour le pot de trois brins.

Qui va cueillir les tulipes ?

Le gouvernement néerlandais veut durcir les règles d'immigration du travail en provenance des pays de l'UE. Premières victimes : les Polonais, présents en nombre dans le Royaume. Mais cela pourrait coûter cher à l'économie locale, prévient Gazeta Wyborcza. 

Une main d’œuvre bon marché en provenance de Pologne, de Roumanie, de Lituanie et de Bulgarie fait tourner des milliers de sociétés néerlandaises et des secteurs entiers, comme celui de l'agriculture. Parmi les quelques 160 000 à 200 000 immigrés installés aux Pays-Bas après 2004, la plupart sont Polonais. Pour le Néerlandais moyen, les Polonais boivent beaucoup, garent mal leur voiture, aiment faire la fête toute la nuit, et, un comble, ne parlent pas le néerlandais. Le problème, c’est que sans eux, il n'y aurait personne pour cueillir des tomates, construire des maisons ou planter des bulbes de tulipes.
La présence de nos compatriotes serait particulièrement problématique dans les grandes villes telles que Rotterdam, Utrecht, Amsterdam et La Haye. Marnix Norder, l’un des conseillers municipaux de La Haye, a employé le terme "tsunami de Polonais" pour qualifier la présence polonaise évaluée entre 20 000 et 30 000 personnes dans cette ville. Malgré la réaction de l'ambassade de Pologne, le terme a été repris par le monde politique.
La campagne visant les immigrés bat son plein sous l'impulsion du Parti pour la liberté, formation xénophobe dirigée par Geert Wilders, qui soutient le gouvernement du Premier ministre Mark Rutte. Cela avec le consentement de la société néerlandaise, de moins en moins favorable à l'intégration européenne.

Le "tourisme des allocations" dans le collimateur

Malheureusement, ce climat xénophobe, attisé par les médias, atteint le pouvoir. En février dernier, Henk Kamp, le ministre des Affaires sociales et de l'Emploi a déclaré dans le quotidien néerlandais De Telegraaf que les immigrés d'Europe de l'Est sans domicile fixe et sans emploi devraient être renvoyés chez eux, voire expulsés s’ils refusaient de partir.
Débu avril, ce même ministre a présenté au Parlement une liste de propositions censées mieux réglementer la situation dans ce secteur du marché du travail. Kamp explique vouloir en finir avec des intermédiaires frauduleux qui ne respectent pas la loi et font subir aux immigrés un travail forcé. Ses propositions visent également ce que l'on appelle, à Amsterdam et à La Haye, "le tourisme des allocations". Il s'agit de Polonais, de Roumains, ou de Bulgares qui viennent aux Pays-Bas à la recherche d'une vie meilleure, mais qui, en perdant leur emploi (ou en n'en trouvant pas), se retrouvent rapidement à la rue et survivent à l'aide des allocations.
Ainsi, le ministre laisse entendre que sans moyens de subsistance, les immigrés provenant des pays de l'UE perdraient au bout de trois mois le droit de séjourner aux Pays-Bas. Dès lors, les Polonais, les Roumains, mais aussi les Allemands et les Français, sans emploi depuis trois mois, devraient dire adieu au pays des moulins et des tulipes.
De plus, tous les travailleurs immigrés en provenance des pays de l'UE feraient l'objet d'un enregistrement auprès des bureaux de l’immigration. Les autorités locales seraient ensuite chargées de vérifier leurs conditions de logement (il arrive aujourd'hui que jusqu'à vingt immigrés polonais, ou roumains vivent entassés dans un seul appartement). Quant aux employeurs qui escroquent les immigrés avec leurs offres "nourri, logé" à prix d'or, ils seraient sévèrement punis. Kamp souhaite également que l'accès aux allocations sociales soit réservé aux personnes maîtrisant le néerlandais.

La Pologne fustige des "lois discriminatoires"

Un bon nombre de propositions du ministre néerlandais frôlant la discrimination, le gouvernement polonais n'a pas tardé à réagir. "Nous sommes critiques et nous espérons que des lois discriminatoires n'entreront pas en vigueur au Royaume des Pays-Bas. Nous attendons également que la Commission européenne examine très attentivement cette affaire", a déclaré récemment le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères, Marcin Bosacki.
Le ministère des Affaires étrangères polonais a adressé à La Haye une lettre officielle, indiquant que l'idée d'expulser des Polonais sans emploi des Pays-Bas remettait en question l'une des libertés fondamentales de l'UE, celle de la libre circulation des personnes. Sur ce point, Varsovie compte sur le soutien de Bruxelles. D'ailleurs, fin février, Viviane Reding, la vice-présidente de la Commission européenne en charge de la justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté, a bien mis en garde La Haye contre toute tentative d'enfreindre les règles communautaires.
L'attitude des Hollandais provoque la colère des organisations de Polonais vivant aux Pays-Bas. Małgorzata Bos-Karczewska, responsable du portail de la communauté polonaise Polonia.nl et présidente de l'Association des experts polonais aux Pays-Bas, a publié dans le prestigieuse quotidien NRC Handelsblad, un article cinglant sur l'hypocrisie néerlandaise. Titrant son papier "Travaillez ou dégagez !", elle conseille aux Polonais des Pays-Bas d'aller s'installer en Allemagne, qui ouvre en mai 2011 son marché du travail.
Les producteurs du sud des Pays-Bas crient leur désarroi. Ils préviennent qu'il n'y aura personne pour cueillir les fraises et les pommes, les Hollandais ne voulant plus mettre la main à la pâte.

Les syndicats peinent à mobiliser pour ce 1er mai.

Après plusieurs années de fortes mobilisations, le 1er mai 2011 fait figure de recul pour les syndicats français, qui n'ont pas réussi à faire descendre les travailleurs dans la rue. Les centrales ne s'attendaient pas à une grande mobilisation, la journée tombant, cette année, un dimanche, comme le faisait remarquer Nadine Prigent, de la CGTqui remplaçait dans le défilé parisien un Bernard Thibault souffrant d'un lumbago. "C'est toujours un rendez-vous compliqué pour les organisations syndicales, mais les attentes sociales sont très importantes", assurait-t-elle.

Annick Prigent a répété le message martelé par l'ensemble des leaders syndicaux : "on attend un coup de pouce très significatif sur le Smic et que des négociations s'ouvrent partout sur les salaires".
Les autres leaders syndicaux ont eux aussi pris acte de la faible mobilisation. Pour François Chérèque "le syndicalisme ce n'est pas seulement manifester dans la rue, c'est aussi les accords interprofessionnels". La CFDT "en a signé cinq ces trois derniers mois, notamment sur l'assurance chômage, l'emploi des jeunes, et les retraites complémentaires". Quant à Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, elle a relevé que "les mobilisations difficiles sont le signe de temps difficiles, mais pas celui du renoncement ou de l'acquiescement à la politique du gouvernement".
FAIBLE MOBILISATION EN RÉGIONS
A Paris, on comptait quelques milliers de manifestants, 12 000, selon la police, derrière les banderoles de cinq centrales syndicales (CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa). Soit un peu plus de la moitié de l'effectif de 2010, qui était monté à 21 000, toujours selon les ofrces de l'ordre. Force Ouvrière, qui avait choisi de manifester à part dimanche matin, n'a quant à lui rassemblé que 300 personnes environ.
La banderole unitaire derrière laquelle défilait le cortège parisien appelait à la"solidarité internationale et (au) progrès social". Les thèmes défendus  étaient à la fois "le soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté", et "l'égalité des droits" entre travailleurs français et étrangers, en réaction à "la préférence nationale" défendue par le Front national, en progression dans l'opinion selon les sondages.
Dans les régions, la mobilisation a été faible: De 2000 à 5000 personnes à Marseille, selon les organisateurs, de 1200 à 3500 à Toulouse, de 2200 à 3300 à Lyon, 2000 à 3000 à Bordeaux, 500 à 1000 personnes à Rennes, autant à Lille, Dunkerque, Orléans, et à Caen .
A un an de la présidentielle, la gauche était également présente dans les cortèges. "On n'est pas obligé d'être dans la rue" pour célébrer la journée internationale des travailleurs, a déclaré la première secrétaire du PS Martine Aubry, qui défilait à Lille, estimant que les salariés manifesteraient "en 2012 dans les urnes". Candidat à la primaire socialiste, François Hollande a pris place dans la manifestation parisienne.

L’invasion venue de l’Est n’aura pas lieu

On y est : le 1er mai, l'Allemagne ouvre son marché du travail aux ressortissants de huit pays d'Europe centrale et orientale. Mais l’afflux massif de travailleurs étrangers craint par certains n’aura pas lieu. Au contraire, les entreprises allemandes pourraient se battre pour attirer cette nouvelle main d’œuvre. 

Depuis quelques semaines, Andreas Röhm est submergé de demandes. Cela fait des années que son agence, Sirius Consulting, propose à des familles allemandes les services de personnel soignant venant d’Europe de l’Est. Il est toutefois confronté à une toute nouvelle forme de clientèle. "Aujourd’hui, ce sont des petites et moyennes entreprises qui m’appellent, explique-t-il. Ils recherchent des ouvriers dans le bâtiment, dans la sidérurgie ou du personnel qualifié dans l’hôtellerie". Ces entreprises voudraient que Röhm utilise ses contacts en Europe de l’Est pour faire venir des gens en Allemagne.
A partir du 1er mai, le marché du travail allemand sera entièrement ouvert aux ressortissants des Etats qui ont rejoint l’Union européenne en 2004. Les Polonais, les Tchèques, les Slovaques, les Hongrois et les Baltes pourront désormais travailler librement en Allemagne sans que l’agence pour l’emploi n’étudie auparavant leur profil pour vérifier qu’ils n’occupent pas un poste auquel pourrait prétendre un travailleur allemand.
Les ressortissants d’Europe de l’Est ont donc désormais le droit de venir en Allemagne. Mais le veulent-ils ? Pas tant que ça, répondent les économistes. "Le 1er mai ne marquera pas le début d’une immigration massive", affirme Christoph Schmidt, responsable de l’Institut de recherche économique de Rhénanie-Westphalie (WRI), à Essen. Selon ses estimations, l’Allemagne devrait accueillir au maximum 100 000 travailleurs est-européens supplémentaires chaque année, ce qui n’est pas une grande augmentation quand on sait qu’ils sont déjà 600 000 dans le pays. "Ce n’est pas comme s’il suffisait d’ouvrir la porte pour voir débarquer les spécialistes", résume-t-il.

Les jeunes de l'Est n'ont pas forcément envie de venir en Allemagne

Qui l’eût cru ? Pendant des années, nous avons craint que les Tchèques et les Polonais ne viennent inonder notre marché du travail et prendre nos emplois dès l’instant où les frontières seraient ouvertes. A présent, c’est exactement l’inverse qui se produit: les entreprises allemandes pourraient bien avoir urgemment besoin de travailleurs qualifiés venus de Pologne, de République tchèque et de Slovénie. L’Allemagne manque de bras. Et pourtant, certains indices montrent déjà que les jeunes travailleurs d’Europe de l’Est ne meurent pas forcément d’envie de venir en Allemagne.
La principale explication est que bon nombre de médecins, infirmiers, ingénieurs et autres artisans sont déjà partis depuis longtemps et sont aujourd’hui au Royaume-Uni, en Irlande ou en Suède. Ces pays ont en effet ouvert leurs frontières dès 2004 et des centaines de milliers de travailleurs ont effectivement migré vers l’ouest à l’époque.Deux ans plus tard, ce fut au tour de l’Espagne, du Portugal, de la Finlande, de la Grèce et de l’Italie de leur ouvrir leur marché du travail. D’autres pays ont également accepté un minimum de travailleurs immigrés dans les professions déficitaires.
Seules l’Allemagne et l’Autriche ont fermement campé sur leurs positions. "Il y a eu un effet de dispersion, explique Herbert Brücker, chercheur à l’Institut allemand pour la recherche sur le marché du travail (IAB). Avant 2004, 60% des émigrants venus d’Europe de l’Est voulaient venir en Allemagne. Aujourd’hui, ils ne sont plus 23%."
Pour s’assurer les services de travailleurs de l’Est, les entreprises doivent avoir quelque chose à leur offrir. C’est ce que fait Alexander Wittker, dont l’agence intérimaire, Job Impulse, emploie 4000 personnes et possède 14 succursales dans les nouveaux pays membres de l’Union. Wittker propose aux entreprises allemandes d’employer des électriciens, des ouvriers outilleurs, des programmateurs ou des développeurs venant d’Europe de l’Est. A ces travailleurs, il offre en échange des bourses et des cours d’allemand et s’occupe de tout l’aspect administratif avec les autorités allemandes. Ses représentants vont jusque dans les écoles pour recruter de futurs employés. Ils vont naturellement aussi dans les universités et les écoles professionnelles, comme à Koscisze dans l’est de la Slovaquie.

Un programme national pour attirer les travailleurs étrangers

Les entreprises allemandes commencent lentement à comprendre que le personnel qualifié qu’elles recherchent ne viendra pas à elles de lui-même. L’Allemagne aurait besoin d’un vaste programme national – comme celui des années 60 – afin d’attirer les travailleurs étrangers. Qu’il s’agisse du syndicat national de l’Industrie (BDI), de la Fédération des employeurs allemands (BDA) ou de l’Association des chambres de l’industrie et du commerce (DIHK), aucune grande organisation ne prend d’initiative au niveau national, sans parler d’accord de recrutement soutenu par l’Etat.
Dans les années 50 et 60, le gouvernement allemand s’était d’abord tourné vers l’Italie, puis l’Espagne, la Grèce, la Turquie et la Yougoslavie. A l’époque, c’était l’Agence fédérale pour l’emploi qui envoyait ses représentants sur place pour examiner les candidatures et fournir directement un contrat de travail à ceux qui avaient le bon profil.
Aujourd’hui, ce sont les petits qui font tout le travail : les PME, les associations régionales, les petits intermédiaires. En avril, la chambre d’industrie et de commerce de Cottbus a mis en place un programme de formation pour une centaine de stagiaires polonais. Le syndicat patronal des métiers de la santé voudrait s’associer avec la municipalité de Neuendettelsau, en Bavière, pour parrainer des stagiaires polonais en Allemagne. Personne ne se fait toutefois d’illusion sur l’efficacité de ces initiatives face au manque de personnel dont souffre tout le pays. Cela fait longtemps qu’on pense à aller chercher les infirmières jusqu’en Inde.

Pourquoi ils détestent Hollande

Son premier meeting, mercredi soir, a agacé le camp DSK. En forme dans les sondages, le Corrézien s’attire depuis de longues années les foudres d’Aubry et Fabius. 

"C’est le petit stagiaire, ils lui faisaient porter le café et là il veut devenir patron, ça les rend fous!" Voilà, résumée de manière imagée, la situation par un des rares amis communs de François Hollande, DSK et Martine Aubry. Laurent Fabius l’a dit ouvertement aux étudiants de Sciences-Po Bordeaux qu’il rencontrait la semaine dernière: "Franchement, vous imaginez Hollande président de la République? On rêve." Hollande n’a jamais été ministre, il a dirigé le PS pendant dix ans, mais Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et Laurent Fabius ne l’ont jamais pris pour leur égal, alors d’ici à l’imaginer à la tête de l’État, non vraiment, ils ne peuvent pas. Pour eux, Hollande est resté "ce type qui ne travaille pas, qui tape dans le dos des journalistes et qui n’a jamais été ministre", comme le résume un ancien des cabinets ministériels. Arnaud Montebourg avait surnommé François Hollande "Flanby" et même avec des kilos en moins, l’image lui colle à la peau chez de nombreux dirigeants socialistes. Revue de détail.

DSK le prend de haut
Les attaques notamment de Jean-Marie Le Guen et Jean-Christophe Cambadélis avant le meeting d’Hollande, DSK ne les a pas approuvées. Depuis, tous les strauss-kahniens à l’unisson les regrettent. En off, bien sûr, tant ils ne veulent pas énerver le patron, qui était à Paris toute la semaine, "c’était une connerie", "une faute de carre". "Ils sont violents parce qu’ils veulent qu’Hollande arrive en slip à la primaire ou qu’il se retire avant" décrypte un ami du Corrézien. Mais avant, que s’est-il passé entre DSK et Hollande? "Il n’y a pas de cadavre dans le placard avec François, moins qu’avec Martine ou Fabius", s’amuse un strauss-kahnien qui poursuit "François a toujours été un peu ironique avec Dominique, et Dominique a toujours estimé qu’ils ne boxaient pas dans la même catégorie". "Pas de lézard entre eux" , se souvient Jean Glavany. "Quand Dominique était ministre et François premier secrétaire et même avant à la fin des années 1990, il y a toujours eu de très bonnes relations publiques et privées entre eux" , raconte Jean-Pierre Jouyet, ami d’Hollande et ex-directeur de cabinet adjoint de Lionel Jospin à Matignon. Hollande adore le Parti, DSK ne s’est jamais intéressé aux fêtes de la rose. DSK se passionne pour les idées, Hollande nettement moins. Hollande qu’as-tu fait de ton intelligence? Voilà la question strauss- kahnienne par excellence. Pendant dix ans, Hollande dirige le PS avec DSK et ses amis. "Sa méthode, c’était à la va-comme-je-t’embrouille" , résume l’un deux. DSK et ses amis gardent en travers de la gorge la primaire de 2006, où Ségolène Royal a battu à plate couture DSK et Fabius. "DSK rentre alors dans le club de ceux qu’Hollande a roulés dans la farine" , estime un ancien ministre.

Aubry le juge "fainéant"
Ils ne s’aiment pas depuis des années. "C’est une menteuse, on ne peut pas lui faire confiance" , dit Hollande d’Aubry. "Arrêtez de dire qu’il travaille, François n’a jamais travaillé, il ne fout rien" , répète en écho Martine Aubry, fière d’avoir "remis le PS au travail" . Ils se côtoient depuis vingt ans, Hollande était à l’époque le premier des deloristes. Martine Aubry était une étoile montante de la politique. Mais ils n’ont jamais eu d’atomes crochus. Il adore les journalistes, elle ne les aime pas, elle se passionne pour la culture, lui s’en désintéresse. Entre eux plane aussi l’histoire de la législative de 2007. Aubry voulait changer de circonscription lilloise, elle pensait qu’Hollande la soutenait, lui dit qu’elle a échoué toute seule. Une première embrouille. La cristallisation de la détestation a lieu en 2008. Martine Aubry succède à François Hollande à la tête du PS. Elle est sidérée par l’état du Parti. Y compris les toilettes bouchées. "Je dois les réparer moi-même" , dira-t-elle. Et lui meurtri par les critiques. Hollande se tait, puis mène une guerre larvée contre Aubry, sur les listes aux européennes de 2009, le cumul des mandats, le calendrier des primaires, etc. Aujourd’hui, Aubry et Hollande se contrôlent et ne disent plus de mal l’un sur l’autre. En public.

Fabius le "prend pour un imbécile"
"Monsieur petites blagues", "fraise des bois", "opposition caoutchouc"… Laurent Fabius assume ses critiques à l’encontre de François Hollande. Leur inimitié culmine au moment du référendum européen (TCE) en 2004 et 2005. Hollande laissait croire aux fabiusiens qu’il soutiendrait leur champion à la présidentielle, puis se prononce pour le oui et organise un référendum interne sur le TCE. Fabius incarne le non, Hollande se bat pour le oui et finit par sortir l’ancien Premier ministre de la direction à l’été 2005 alors que les Français ont voté non à 55%. En juin 2002, Fabius souhaite prendre la tête du groupe PS à l’Assemblée, il pense avoir le soutien d’Hollande, qui soutient Ayrault, et dément avoir promis le poste à l’ex-Premier ministre. Explication côté Fabius: "Ce que n’aime pas Fabius chez Hollande, c’est le côté ficelle du mec, un homme de coups, la SFIO quoi." Ce "monsieur ni ni", ce "Guimauve le conquérant" moqué à l’époque du référendum par Guillaume Bachelay. Côté Hollande: "Fabius le prend pour un imbécile, François ne l’aime pas, ne fait aucun effort."

La France visée

Mohammed VI a-t-il libéré trop vite des prisonniers salafistes, accusés d’attentats au début des années 2000 et les retrouve-t-il aujourd’hui contre lui ? Ou, au contraire, l’attentat de jeudi dernier est-il destiné à décrédibiliser la libéralisation du Maroc ?

Le roi a accéléré, depuis les révolutions arabes, un processus de réformes engagé dès son avènement. On disait le pays à l’abri des soulèvements de ses voisins grâce à un monarque éclairé et une économie prospère. C’était oublier que l’empire devenu libéral est toujours plus fragile que l’empire autoritaire.

Voilà le Maroc touché en plein coeur d’une des villes royales, Marrakech. C’est aussi la destination touristique la plus connue des Français. Tout indique que la France, avec ses sept morts, est visée par cet attentat de Marrakech. Elle est déjà la cible d’Al-Qaida du Maghreb islamique. En première ligne pour faire partir Kadhafi, elle paie des engagements qui sont à son honneur.

Cette bombe vise les opinions des pays qui soutiennent les révolutions arabes. Cet attentat cherche à conforter ceux qui s’effraient, depuis le début du "printemps arabe", du risque de chaos dans le monde islamique. Ceux qui considèrent les extrémistes comme les vrais inspirateurs des révolutions arabes. Et pour qui la démocratie et ses valeurs sont incompatibles avec un Islam qui s’est radicalisé.

La démocratie sera toujours plus vulnérable que les régimes autoritaires. Elle ne doit pas être naïve et trouver les moyens de se défendre. Mais elle tirera, toujours, sa force de ce que ses ennemis appellent sa "faiblesse".

Petits joueurs

Voilà donc nos Ku Klux Klan bleu-blanc-rouge, des assemblées de techniciens du football où l’on discute sérieusement de la taille des joueurs noirs comparée au dribble des joueurs blancs?
Où l’on vitupère ces anciennes colonies qui se vengent en piquant pour leurs sélections des joueurs formés chez nous monsieur, chez nous? L’affaire révélée par Mediapart balaiera peut-être le foot français, elle peut déjà lui faire honte, moins pour racisme que pour beauferie soviétiforme. Il y a, dans les explications, même de Laurent Blanc, quelque chose de dérangeant. Cette idée d’un pouvoir (sportif) central qui pourrait fixer des normes à la société, sur le gabarit des joueurs, leur recrutement, leur rapport à la nationalité, et même leurs habitudes alimentaires, puisque Blanc a supprimé le halal de la cantine bleue! Même la formation, assurée par les clubs au mieux de leurs intérêts, devrait s’inscrire dans un grand projet de renaissance nationale inventé par des Déroulède en survêtement. On peut le contester.

En réalité, le problème des joueurs binationaux, qui passionne Laurent Blanc, relève d’un faux patriotisme: parcimonieux, patrimonial, malthusien, à l’image de l’identité qu’on nous assaisonne depuis un moment. Si tu joues demain pour le Sénégal, jeune footeux de Bourg-la-Reine, nous ne te formerons pas! Mais si l’excellence de la formation française profite en retour au tiers-monde, où est le sujet?

Et si la double nationalité, de cœur ou de sport, n’était pas une tare mais un gage d’ouverture, le prix d’une féconde diversité? Et si le libre choix des individus était essentiel à la nation française tout autant que le coq tatoué sur des gamins de 16 ans? Quant à la défense des petits joueurs au nom de la technique – autre croisade des gardiens du foot bleu –, elle n’a rien de mésestimable, même si elle paraît simplissime: on peut être grand et technique, Van Basten, ou petit et viril, Billy Bremner (références de vétéran)…

Mais si Blanc prétend que nos centres de formation privilégient le mastard au détriment des Messi de nos terroirs, admettons, c’est son métier. Mais le glissement vers l’ethnique – les Noirs sont grands et musclés, les Blancs petits et malins – est d’un raccourci consternant, de l’anthropologie Mickey Mouse… ou un prétexte au blanchiment. Pour mémoire, Pelé était petit et noir, Tigana noir et malingre, tellement malingre d’ailleurs que le foot français faillit le rater, avant notre gloire. On se foutait alors bien des couleurs de chacun, et Platini était rital, et Zidane kabyle, et on admirait sans penser, et nul, hormis Le Pen, n’aurait osé suggérer qu’il y avait trop d’épices sur nos pelouses. C’est arrivé, ça se pense et se dit depuis des années, et aucun débat stupide ne vient au hasard. On peut se désoler de vivre aujourd’hui.

Docteur House en terrasse dans la capitale alsacienne

Tout le monde l'a reconnu, ce samedi midi place du Marché-Gayot à Strasbourg. Docteur House, alias Hugh Laurie, a déjeuné au Bistrot du Gayot, accompagné de deux gardes du corps et de trois autres personnes (ses musiciens?). Bien entendu, l'acteur de la célèbre série a dû se résoudre à signer quelques autographes, mais il n'a pas été importuné plus que cela.


Né en 1959 à Oxford, Hugh Laurie n'est pas seulement l'acteur vedette de "Docteur House", il est aussi écrivain, scénariste, chanteur, musicien et compositeur. Son premier album, "Let them Talk", est sorti le 18 avril dernier en France. Il y reprend des standards du blues. Hugh laurie était en concert à Berlin le 28 avril. Lundi 2 mai, il sera en concert à Cheltenham en Grande-Bretagne, après avoir effectué une belle tournée des plateaux télé. Ce soir, il doit assister à un concert dans la région, dit-on. Lequel? Mystère. En tout cas, il loge au Sofitel.

L'extravagant retour de l'économie administrée

Au moment où tous les pays développés, sous la pression de l'impératif du désendettement, revoient à la baisse le rôle de la puissance publique et ses dépenses, la classe politique française rivalise dans l'étatisme. Avec, pour dernier avatar, l'obligation, pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés qui affichent des dividendes en hausse, de verser à leurs salariés une prime exonérée de charges pouvant atteindre 1 000 euros. Cette résurrection de la politique des revenus, qui voit l'Etat se substituer aux entreprises pour décider des rémunérations, est aberrante. D'un point de vue économique, elle constitue une prime contre l'investissement et l'emploi, en incitant les grandes entreprises à figer les dividendes, ce qui ne manquera pas d'assécher à terme leurs fonds propres, et surtout à bloquer toute création d'emplois sur le territoire national. D'un point de vue social, elle accroît les discriminations entre les salariés des grandes et des petites entreprises, seules 16 % des PME distribuant des dividendes. Du point de vue des finances publiques, elle s'inscrit en parfaite contradiction tant avec la volonté d'éliminer les niches fiscales et sociales qu'avec la stratégie de compétitivité arrêtée dans le cadre européen, qui repose sur la réorientation de la croissance vers la production et l'investissement.

Cette prime, qui cible moins les actionnaires que les entreprises, est exemplaire de la calamiteuse réhabilitation de l'économie administrée et de la pseudo-exception française. Après le patriotisme économique, l'Etat s'est engagé dans la remise en place larvée d'un contrôle des prix et des salaires. Avec des conséquences désastreuses pour les entreprises et les consommateurs. Ainsi la loi Nome sur l'électricité réussit-elle le prodige de supprimer toute concurrence effective à EDF, érigé en monopole privé, et de prévoir une hausse de 30 % des prix d'ici à 2015, en plus de l'augmentation annuelle de 3 % instituée par le Grenelle de l'environnement au titre de la promotion des énergies renouvelables. Dans la même veine, l'Etat, à grand renfort de subventions atteignant plus de 10 fois les prix de marché et de crédits d'impôt, a fabriqué une bulle spéculative de 56 milliards d'euros sur l'énergie solaire, encourageant quelque 80 000 projets pour une puissance de 4 800 mégawatts. Puis il a brutalement décidé un moratoire qui a dévasté la filière industrielle, non sans donner la priorité aux micro-installations sur les projets rentables - notamment pour subventionner de manière indirecte les agriculteurs - et non sans autoriser ERDF et RTE à donner la priorité aux dossiers d'EDF Energies nouvelles au détriment de ceux de leurs concurrents. Enfin, le pilotage des prix du gaz par l'administration permet aux Français de payer toujours plus cher une énergie dont les prix de marché s'effondrent partout dans le monde, il est vrai grâce aux gaz non conventionnels dont l'exploration est en passe d'être interdite en France au nom du principe de précaution.

Les dirigeants français prétendent plus que jamais distribuer plus en produisant moins, traquant vainement le pseudo-trésor caché de l'économie française. Or, loin de regorger de richesses enfouies, la France est un pays appauvri par trente années de croissance molle, de chômage structurel et de dérive de la dette publique. Le partage de la valeur ajoutée est resté stable tout au long de cette période et demeure largement favorable aux salaires (67 %). A l'inverse, le taux de marge des entreprises a chuté de 33 à 29 % et les profits de 8,5 à 5,5 % du PIB depuis 2000, soit leur niveau le plus faible depuis 1985. Les fantasmes qu'alimentent les bénéfices et les dividendes du CAC 40, qui s'élèvent respectivement à 83 et 40 milliards d'euros, ne peuvent masquer ni le fait qu'ils sont principalement générés hors du territoire national ni la paupérisation de l'immense majorité des entreprises. La faiblesse de l'évolution des salaires en France n'est pas à mettre au compte des entreprises, mais bien de l'Etat. D'un côté, il a accaparé en totalité les faibles gains de productivité (0,7 %) pour alimenter l'inflation sans fin de ses dépenses (56 % du PIB). De l'autre, il a sanctuarisé un modèle d'économie corporatiste et administrée incompatible avec la mondialisation, le grand marché et la monnaie unique. Avec le consentement d'un patronat qui, alors que la compétitivité des entreprises s'effondre, concentre ses efforts sur la création d'un congé paternité obligatoire, qui ferait supporter à des entreprises exsangues une nouvelle charge de 750 millions d'euros tout en s'ingérant de manière insupportable dans la vie des couples.

L'Etat et ses satellites entendent reprendre en main l'économie et la société, au mépris de l'entreprise et de la famille, du marché et des citoyens. La seule prime authentique de la gestion publique est à chercher dans l'obsession du très court terme. En guise de sortie de crise, la France s'installe ainsi dans la régression, réhabilitant les mécanismes de l'économie administrée dont elle s'était affranchie avec retard au cours des années 80. Elle diverge du monde et de l'Europe. Et, par là même, elle remet à l'honneur la conception nihiliste du pouvoir partagée par François Mitterrand et Jacques Chirac, selon laquelle il n'existe aucune limite aux moyens employés pour sa conquête et sa conservation, ni aucune responsabilité dans son exercice. La campagne pour l'élection présidentielle de 2012 est bien mal partie, qui s'ouvre sous le signe du mensonge et de la démagogie. Mais, à trop tromper les Français, on s'expose à être trompé par eux. Souvenez-vous du 21 avril 2002.

Symboles fragiles

Après la grande frayeur autour de la survie de l'euro, il y a un an, c'est un autre acquis majeur de l'intégration européenne qui est menacé, celui de la libre circulation des personnes. Face à l'arrivée de près de 30 000 migrants en provenance d'Afrique du Nord, Rome et Paris n'ont en effet rien trouvé de mieux que de demander une révision de la convention de Schengen, afin de rétablir les contrôles aux frontières intérieures et d'empêcher que des hordes d'immigrés non choisis ne viennent menacer leur prospérité.

Depuis que les Européens peuvent se déplacer librement d'un pays à l'autre, les frontières ont cessé d'incarner l'aspect le plus visible de la souveraineté des Etats. Mais aujourd'hui, celle-ci a le vent en poupe et les Etats membres ont repris la main dans plusieurs domaines dans lesquels ils s'estiment, essentiellement pour des raisons de politique intérieure, plus à même de gérer les problèmes, à commencer par la politique étrangère, et à présent, par la sécurité. Sauf à invoquer, comme l'a fait Rome, la solidarité de leurs partenaires quand les choses leur échappent.

Si la demande d'une répartition plus équitable des tâches et des charges entre les 25 pays membres de l'espace Schengen est légitime — actuellement, les Etats aux frontières externes de la zone de libre circulation sont responsables des contrôles à celles-ci — le symbole n'en n'est pas moins fort. D'autant plus fort que ce repli coïncide avec une ouverture, symboliquement tout aussi forte : celle des marchés du travail allemand et autrichien au travailleurs provenant des anciens pays communistes.

Depuis que les Européens peuvent se déplacer librement d'un pays à l'autre, l'UE a symboliquement cessé pour eux d'être un marché commun, pour devenir une véritable communauté. Une avancée de fait qui a contribué bien davantage que les traités, règlements ou autres directives à la construction de l'Europe des citoyens. La remettre en cause, c'est menacer une des raisons d'être même de l'Union.

Champions des ordures

Chaque année, un Lituanien jette 500 kilos de déchets ménagers et "oublie" de trier les produits recyclables. Mais peu à peu, les comportements commencent à changer. 

De manière générale, nos concitoyens font preuve d’une incroyable capacité à polluer. Les chiffres publiés tout récemment par Eurobaromètre le prouvent. Il ressort de l’étude que chaque Lituanien jette annuellement environ 500 kilos de déchets ménagers, ce qui représente 1,5 million de tonnes par an à l'échelle du pays. Deux tiers de nos concitoyens interrogés par des sociologues estiment pourtant que nous ne polluons pas trop. Nous ne sommes donc pas uniquement une nation de pollueurs, nous ne nous soucions pas du tout du problème.
En termes de quantité de déchets, certains pays continuent toujours de nous dépasser, comme la Roumanie ou la Bulgarie. Mais en ce qui concerne notre retard pour le tri des déchets, personne ne nous arrive à la cheville. Nous atteignons même un record: 33% des personnes interrogées, ni ne trient, ni ne font du compost, alors que neuf Européens sur dix ont adopté ce comportement.
Pourtant, les possibilités de trier et recycler existent en Lituanie. Depuis 2006, le ministère de l’Environnement a acheté environ 20 000 poubelles pour collecter le verre, le plastique et le papier. De plus, le tri des déchets est un service public et peut être accessible à tous. La directrice du département de la gestion de déchets au ministère de l’Environnement affirme que l’implantation d’un système de tri des déchets est totalement gratuit. Il suffit que les habitants en expriment le souhait et s’adressent aux institutions compétentes.

Payer une amende revient souvent moins cher que recycler

Les spécialistes reconnaissent que les Lituaniens ne sont pas enclins à trier. Pourquoi le faire, alors qu'ils ne sont pas disposés à acheter des biens fabriqués à partir de produits recyclés, au contraire d’autres Européens. Par exemple, en Suède, l’inscription "fabriqué à partir de papier recyclé" serait un avantage. En Lituanie, c’est le contraire. 49% de nos concitoyens ne choisiraient pas un tel produit.
Le métal, le papier ou les contenants en verre sont les produits les plus recyclés, car les habitants peuvent recevoir de l’argent. La situation est plus préoccupante en ce qui concerne le plastique. Les habitants considèrent qu'il n'a pas de valeur et personne ne le sépare des déchets ménagers. Ce n’est pas pour rien que les hommes politiques évoquent la possibilité d’introduire une consigne pour les récipients en plastique. Cela diminuerait considérablement la quantité d'ordures en plastique qui jonchent le bord des rivières ou les parcs. Elles seraient ramassées par les personnes qui cherchent à gagner quelques centimes.
Les amendes sont souvent inadaptées dans notre pays. Etre verbalisé revient souvent moins "cher" que recycler les déchets. Ainsi, explique Almontas Kybartas, le directeur de l'entreprise EMP Recycling, traiter une tonne de piles galvaniques coûte 8 000 litas (2318 euros), et le prix de l’amende pour cette même tonne non traitée coûte tout juste 500 litas (145 euros).