TOUT EST DIT

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mardi 28 janvier 2014

"Il faut le passage aux 39 heures payées 35!" (Hervé Morin)


Le "Pacte de responsabilité" de François Hollande n'est pas en mesure d'améliorer emploi et croissance assure le président du Nouveau Centre, qui n'hésite pas à prôner le passage aux 39 heures payées 35 ainsi que le contrat de travail unique dans une interview publiée mardi dans Les Echos.
Hervé Morin n'y va pas par quatre chemins. Interrogé sur la capacité du "Pacte de responsabilité" à améliorer l'emploi et la croissance, au cours d'un entretien accordé au quotidien Les Echosdaté de ce mardi, le président du Nouveau Centre se montre plus que sceptique:
"Je n'y crois pas. La question fondamentale est que la France souffre d'un vrai problème de compétitivité, qui n'est pas seulement lié à la question du coût du travail."
Selon le président du conseil national de l'UDI, "la France n'est plus compétitive dans son espace économique : on le voit avec sa balance commerciale, une croissance des entreprises moins forte qu'ailleurs, des taux de marge inexistants, un sous-investissement".
"Un vrai choc de compétitivité"
Aussi défend-il "l'idée d'un vrai choc de compétitivité, autour d'une politique libérale, qui dit aux Français : c'est par l'amélioration des conditions de production que l'on fera la meilleure des politiques sociales, c'est-à-dire le retour au plein-emploi!"
Ce choc de compétitivité commencerait par le passage aux 39 heures travaillées mais payées 35:
"D'abord, première mesure, il faut le passage à 39 heures payées 35!", s'exclame l'ex-ministre de la Défense. "Est-ce que notre destin est de voir notre pouvoir d'achat se réduire, un chômage massif, des prélèvements obligatoires augmenter pour un déficit qu'on n'arrive plus à réduire car il n'y a pas assez de production? Ou essaie-t-on de renverser la vapeur?", s'interroge-t-il.
Enfin, Hervé Morin prône "une réduction des charges sociales avec une baisse des cotisations patronales familiales" et la "mise en place d'un contrat de travail unique". "Pour que les entreprises n'aient plus peur d'embaucher, il faut aussi qu'elles puissent licencier", affirme-t-il.

Ci-gît le socialisme européen


Pari stupide

Pari stupide


On attendait la publication des chiffres du chômage à la fin décembre comme on guette les résultats d'un concours de pronostics. François Hollande allait-il gagner ou perdre son pari sur l'inversion de la courbe du chômage ? On avait beau être à peu près sûr du résultat, les médias entretenaient le suspense. Et puis les statistiques sont tombées. Impitoyables. Surtout pour les 3,3 millions de chômeurs recensés en 2013. C'est à eux, et à eux seuls, que l'on aurait dû penser, mais l'échec de François Hollande a éclipsé tout le reste. Il faut dire que le chef de l'État est tombé dans le piège qu'il s'était lui-même tendu.
Quel besoin avait-il de promettre « coûte que coûte » l'inversion de la courbe du chômage à la fin de l'année ? Et surtout, pourquoi avoir tant persisté quand tout laissait prévoir que le but ne serait pas atteint ? Par sa faute, François Hollande a contribué à ce que l'attention se focalise exclusivement sur un résultat érigé en symbole de sa réussite politique. Plutôt que de se condamner, dans un pari stupide, à une obligation de résultat, il aurait dû se consacrer, dès le début de son quinquennat, à une obligation de moyens en s'attaquant au traitement économique du chômage plutôt qu'à son seul traitement social.
Cela lui aurait évité les discours tarabiscotés pour réfuter la réalité des statistiques. Cela aurait aussi privé l'opposition d'une victoire qu'elle n'hésite pas à surexploiter, Marine Le Pen dénonçant « la fin d'un sketch grossier » et Jean-François Copé revendiquant carrément le départ de Michel Sapin, ministre du Travail.
Il est grand temps que les chômeurs, cessant d'être instrumentalisés par les uns et les autres à des fins politiciennes, reviennent au centre des préoccupations des gouvernants et des partenaires sociaux. L'ouverture des consultations sur le « pacte de responsabilité » devrait être l'occasion d'une prise de conscience collective. Les esprits vont bien devoir s'ouvrir à une culture du « donnant-donnant » jusque-là si étrangère à notre dialogue social. Il faut tenter le pari. Celui-ci n'est pas stupide.

ANGES ET PROPHÈTES

ANGES ET PROPHÈTES


C ela se passe au théâtre de Los Angeles. Sur scè-ne, des stars, Nile Rod-gers du groupe Chic et Stevie Wonder chantent le tube « Get Lucky » du duo français Daft Punk. Soudain le rideau se lè-ve sur les robots blancs, des anges immaculés… Dans la sal-le derrière l’ex-Beatles Paul McCartney, tout Hollywood se trémousse dans une commu-nion fiévreuse à la gloire des « Frenchies ». Ils rafleront cinq Grammy Awards, la ré-compense musicale suprême. Depuis 20 ans et le succès pla-nétaire de leur premier album, ces créateurs versaillais ont fait de leur anonymat une marque de fabrique, comme effacés derrière leur œuvre. Ce n’est pas si fréquent dans cette époque où les people rivalisent de singeries éphémères. Pharrell Williams, l’un des chanteurs invités, incarnation de ce que la nou-velle génération américaine
a de plus glamour, prend le micro à leur place et jubile : « Je crois que la France est très fière de ces deux gars ». De fait, cet événement dit beaucoup de cette vieille histoire des prophètes méconnus dans leur pays. « Comme d’habitude » de Claude François, même inter-prété par Sinatra ou Presley, n’égale pas la performance de ces héritiers de Kraftwerk
ou Jean-Michel Jarre. L’aura synthétique de ces princes de la pop électronique n’a jamais frôlé le velours du canapé rouge des dimanches télévisés d’une douce France parfois un peu rantanplan face aux génies qu’il lui arrive d’enfanter sans en prendre

“Dies Irae”

“Dies Irae”


Ne rien lâcher. Obtenir la « coagulation ». Rassembler tous ceux que révolte cette politique qui, dans le régime présidentiel de la Ve, porte un visage : le visage de François Hollande.
Si tous les mécontents de Hollande n’étaient pas au rendez-vous – en ce cas, on aurait compté une participation en millions ! – la diversité, elle, l’était bien. La presse a voulu réduire « Jour de Colère » à une manifestation de « l’extrême droite ». C’est aller bien vite dans l’amalgame. Comment mettre dans le même sac les Blacks et Beurs de fin de cortège, avec quenelles et ananas, et les défenseurs de la famille traditionnelle, quelques jeunes prêts à en découdre et tous ces braves gens – employés et entrepreneurs – victimes du chômage et de la crise, les « Catholiques en colère » de Civitas et les très convenables piliers des paroisses du VIIe arrondissement venus en voisins sur la place Vauban ?
Oui, la colère est grande, c’est la France qui gronde ! Si montrer l’exaspération de tous ces dissemblables oblige à se retrouver sur un plus petit dénominateur commun, au moins la preuve a été faite que l’on peut faire voisiner des groupes et des intérêts aussi différents dans ce qui pourrait s’appeler – toute référence à un parti existant mise à part – un « front national ».
« On » peut faire voisiner : le pronom est choisi à dessein. L’anonymat choisi par les organisateurs a certainement nui à la participation, en même temps qu’il était indispensable pour obtenir tous ces voisinages improbables autour d’un même mot d’ordre : « Hollande dégage ! » C’est le prix, toujours, de l’ostracisation d’une partie des Français, celle-là même qui a pesé sur les mobilisations de l’an dernier contre le « mariage pour tous ».
Certains voudraient voir dans « Jour de Colère » une initiative dirigée en sous-main par le Front national. Celui-ci avait pourtant fait savoir jeudi, par la voix de Nicolas Bay, secrétaire général adjoint aux fédérations : « Il n’y a pas d’appel à manifester, ni national ni local. Même si on peut apprécier le mot d’ordre, on préfère au FN transformer la colère lors des échéances électorales », a-t-il déclaré à l’AFP. Les appels à rejoindre le rassemblement parisien relayés par le site internet de la fédération du Vaucluse en ont été retirés et l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen, député du Vaucluse, a annoncé qu’elle ne serait ni présente ni représentée. « D’une manifestation très unitaire, on se retrouve avec des mouvements un peu curieux, avec les amis de Dieudonné, etc. », a justifié son entourage.
En l’occurrence, ces « mouvements un peu curieux », profitant de l’ouverture à tous les groupes quels qu’ils soient, ont fini par servir le pouvoir en place en facilitant les amalgames médiatiques.
Et si nombre de manifestants ont répondu aux médias en souhaitant l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir, d’autres disaient attendre le retour de Sarkozy…
L’annonce-surprise faite en fin de manifestation – les organisateurs avaient demandé à chacun de rester pour ne pas la rater – laisse songeur. S’appuyant sur l’article 68 de la Constitution, il a été demandé que le Parlement se constitue en Haute Cour de justice pour engager la procédure de destitution du président de la République pour « manquement grave » à l’exercice de ses fonctions.
Béatrice Bourges entend même observer un « jeûne complet » au pied du « Mur de la Liberté » sur le Champ de Mars à Paris jusqu’à ce que la procédure soit ouverte. Il n’est pas certain que l’Assemblée et le Sénat, sous domination absolue de la gauche, se laissent émouvoir…
D’autant qu’ils sont coresponsables, avec Hollande et sous cette autre domination qui pèse sur la « droite » comme sur la gauche, celle de l’Union européenne, de la politique qui provoque la juste colère des Français.

Chômage : l’étrange défaite

Chômage : l’étrange défaite



Harlem Désir, en apparatchik de bois : « On est en train de réussir. » Pierre Moscovici, en techno-volontariste : « Une décélération très nette. » Michel Sapin, en mini-mini-ministre : « Une stabilisation, c’est déjà considérable. » Résultat : sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 5,7 %. Et aucune formule, aussi ciselée soit-elle, ne travestira en victoire l’échec de François Hollande. Le chef de l’Etat a fait un pari. Il l’a perdu. A-t-il cru que sa boîte à outils suffirait à créer un choc d’embauches ? Perdu. A-t-il misé sur la croissance, revenue trop tard, trop faible ? Perdu.
Depuis trente ans, le chômage de masse mine la société française, quand parfois en Europe le plein-emploi existe. On glose sur cette « préférence française ». On blâme notre « pessimisme paresseux ». On se souvient du « on a tout essayé ». Puis on pleure sur ce « gâchis humain ». Sans jamais oser dire que cette Etrange défaite tient d’abord à l’incapacité du commandement.
Le pari perdu de l’inversion de la courbe restera comme un exemple du genre. Absence de lucidité sur l’ampleur de la crise, la fragilité des entreprises, l’attractivité abîmée du site France, le ras-le-bol fiscal. Manque de courage pour s’attaquer aux rigidités statutaires, simplifier le droit social, réformer la formation. Biais idéologique sur le coût et le marché du travail, les contrats aidés, le smic, l’assurance-chômage, les licenciements collectifs. Travers malthusien sur le travail dominical, les rentes. Le Premier ministre a raison : ce n’est pas satisfaisant. Exclus et déclassés méritent mieux qu’un pari.

Le billet de Michel Schifres

Emue et admirative


Ce jour-là, notre ministre de la Francophonie, Mme Benguigui, n’en pouvait plus. Elle venait d’entendre le discours d’investiture du nouveau président malgache. Elle était « très, très émue » : « C’est un discours absolument fabuleux, plein d’espoir ». Le chef de l’Etat avait promis de tendre la main à ses ennemis en assurant : « Parce que lorsqu’il s’agit de Madagascar, il n’y a plus de camp ». Hélas, certains ont découvert que ce texte était le même, souvent au mot près, que celui de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne de 2007 ! Notre homme, pas sot, avait juste changé le nom de France par celui de son pays. On ne jettera pas la pierre à la ministre : en sept ans on peut changer et admirer aujourd’hui ce que l’on détestait hier. Comme quoi, il ne faut désespérer de rien.